artistes - Parcours Saint

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artistes - Parcours Saint
30
ARTISTES
investissent
SAINT-GERMAIN-des prés
édition 2016
DU 9 AU 19 JUIN 2016
Sans limites
de l’objet à l’oeuvre
- DOSS IE R D E P RE SSE © Erwin Wurm
EDITO
Cette année marque les seize ans du Parcours
Saint-Germain, un évènement désormais incontournable de la vie culturelle de ce quartier mythique. En
ces temps troublés, l’art apparaît comme une nécessité. En permettant chaque année la rencontre entre
des œuvres et un public toujours plus nombreux, le
Parcours démontre que Saint-Germain-des-Prés reste
l’un des grands pôles culturels de la capitale.
L’art contemporain investit ainsi une nouvelle fois
quelques uns des lieux et des enseignes les plus
emblématiques du VIè arrondissement : places, boutiques, cafés, restaurants et hôtels, pour le plus grand
bonheur des germanopratins, des parisiens, des amateurs, des collectionneurs, ou simplement des curieux,
parfois étonnés mais surtout séduits par les talents artistiques exposés. Cette année, ce rendez-vous audacieux promet une édition ludique et passionnante qui
nous pousse à repenser notre quotidien.
JEAN-PIERRE Lecoq,
Maire du VIè arrondissement
Vice-Président du Conseil
Départemental de Paris.
À chaque acteur de cette manifestation, aux artistes,
aux lieux participants, et surtout aux visiteurs, je souhaite une merveilleuse promenade. Je remercie très
sincèrement tous les partenaires et lieux participants
de cette nouvelle édition de permettre la réalisation du
Parcours. Je félicite enfin Anne-Pierre d’Albis, Alice Gotheil, Manon Klein et leur équipe pour leur dynamisme
et leur inventivité.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 2
EDITO
Fondé il y a 16 ans en partenariat avec le Comité SaintGermain-des-Prés et la Mairie du VIème arrondissement afin de répondre à la demande des acteurs du
quartier en manque de visibilité culturelle, le Parcours
est une initiative précurseur qui a contribué à redonner
un souffle artistique à Saint-Germain.
En effet, l’arrivée des maisons de luxe à Saint-Germaindes-Prés a donné à ce quartier historiquement baigné
de culture un nouveau visage ; leur participation à une
grande manifestation d’art contemporain s’est alors
imposée comme une évidence. Partant de cette idée,
le Parcours a su se développer en restant fidèle à ses
objectifs : en multipliant les collaborations entre les acteurs du quartier et les projets souvent ambitieux des
artistes, l’événement est en perpétuelle expansion !
ANNE-PIERRE
D’ALBIS-GANEM,
Fondatrice,
Présidente du Parcours
Saint-Germain.
Partenaire de la FIAC jusqu’en 2015, nous avons décidé cette année de nous en détacher et d’organiser le
Parcours en juin, revenant ainsi aux dates premières
qui faisaient du Parcours un événement printanier.
De nombreuses visites guidées sont organisées le soir
du vernissage et durant les dix jours de l’événement
avec des institutions culturelles et associations comme
les amis des Beaux-arts de Paris, de La maison rouge,
du Centre Pompidou, du Palais de Tokyo ou encore
du Silencio. Ainsi, nous permettons à un large public
d’appréhender la création contemporaine de manière
ludique et interactive.
Je suis heureuse d’accueillir de nouveaux partenaires
exposants cette année et de perpétuer l’engagement
de certains partenaires historiques ! Ces nouvelles collaborations témoignent de la réussite et du succès des
précédentes éditions du Parcours Saint-Germain et assurent la pérennité de l’événement.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 3
VE RNI SSAGE LE JEUDI 9 JUIN 2016
DANS TOUS LES LIEUX PARTICIPANTS DE 18H A 21H30.
DEPART DE VISITES GUIDEES TOUTES LES 15 MINUTES,
DE LA PLACE SAINT-GERMAIN-DES-PRES.
Initiative visant à valoriser et à animer la vie culturelle de Saint-Germain-des-Prés, le Parcours propose depuis plus de quinze ans une promenade artistique au cœur de la création
contemporaine. À la rencontre de différents univers, il permet aux amateurs, collectionneurs
et professionnels de découvrir des œuvres dans un cadre insolite.
Événement printanier jusqu’en 2010, le Parcours Saint-Germain a été organisé en octobre
de 2011 à 2015.
Seulement quelques mois après l’anniversaire des quinze ans du Parcours Saint-Germain,
l’équipe organisatrice fait le pari d’un retour au Printemps pour une édition printanière, plus
confidentielle mais non moins festive et attendue du public parisien.
Les boutiques, cafés, hôtels, places et institutions culturelles du quartier de Saint-Germain
accueilleront des projets artistiques autour du thème «Sans limites : de l’objet à l’œuvre».
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 4
UNE ÉDITION À THÈME
SANS LIMITES : DE L’OBJET A L’ŒUVRE
À travers le thème « Sans limites : de l’objet à l’œuvre », le Parcours Saint-Germain expose
les jeux des artistes avec les objets qui nous entourent. Designers de l’inutile, les artistes
plasticiens tirent de la vie ordinaire leur matière première afin de modifier notre perception
du quotidien.
Il y a plus d’un siècle déjà, Marcel Duchamp faisait d’un urinoir une Fontaine.
Son geste radical amorçait une série de détournements du banal - de Dada aux Nouveaux-Réalistes en passant par le Pop-Art et Fluxus, « l’objet-œuvre » devient mythe. Aujourd’hui encore l’art joue avec les objets, les sort de leur contexte initial, les utilise à des
fins narratives, poétiques ou encore symboliques. Ces nouvelles fonctions révèlent leur importance cultuelle et culturelle.
En s’aventurant à ces jeux plastiques et conceptuels, les artistes nous font donc discrètement repenser nos usages habituels et renouvellent ainsi notre relation au monde tangible.
À une réflexion sur la fonction utilitaire d’un objet, ils préfèrent l’intention esthétique. Au
potentiel de reproductibilité d’un objet, ils préfèrent le caractère unique de la production.
Reproduit, détourné, détruit, l’objet est élevé au rang d’œuvre. Sans s’imposer de limites,
le Parcours explore ainsi le rapport entre la production manufacturée et l’énergie créative,
entre l’ouvrage et l’œuvre, l’utile et l’inutile.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 5
SÉLECTION
PA RT E N A I R E S 20 1 6
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 6
AL I C E AN D ERSON
P L A C E S A I N T- G E R M A I N - D E S - P R E S
NÉE EN 1972
VIT ET TRAVAILLE A LONDRES
Depuis quelques années, alors que le monde
devient de plus en plus virtuel, Alice Anderson
explore l’évolution des mécanismes de la mémoire. Si l’environnement digital dans lequel
nous vivons nous permet plus de liberté et de
créativité ainsi qu’un accès presque sans limites
à l’information, il modifie également nos processus mémoriels. Les explorations continuelles
d’Alice Anderson sur les différentes méthodes
de mémorisation l’ont conduit à créer un mode
« d’enregistrement en 3D » d’objets et d’environnements à travers un processus physique quasi
rituel à l’aide de fil de cuivre, voué à créer une
nouvelle relation aux choses et à l’espace.
Depuis peu, l’artiste poursuit cette même idée
de capture des moments significatifs de nos
existences en préservant des objets quotidiens,
en l’occurrence à l’intérieur d’une capsule en
acier recyclé. Les sculptures qui en résultent
sont conceptuelles et minimales ; elles prennent
les dimensions et la forme de l’objet qu’elles
contiennent. Le spectateur est ainsi invité à visualiser mentalement l’objet contenu dans la
stèle grâce au volume de celle-ci. Tel un rituel
funéraire, ce geste reflète la rapidité avec la-
quelle notre mémoire oublie ce qui nous entoure et questionne la transformation de notre
expérience du monde par la technologie.
Ces sculptures sont naturellement recouvertes
d’une pellicule de rouille, agent de corrosion
et de décomposition qui agit comme une barrière de protection en acier érodé. L’accent est
mis sur la préservation : en effet, Alice Anderson crée des œuvres témoins de notre époque,
des alternatives en 3D aux banques de données
perdues dans l’éther technologique.
À l’occasion du Parcours Saint-Germain, Alice
Anderson présente sa première série de capsules temporelles, Insouciance. Ces stèles
contiennent certains éléments classiques des
terrasses de cafés parisiens, sélectionnés par
l’artiste. Ceux-ci sont intrinsèquement liées à la
vie et à la culture parisiennes. Depuis plusieurs
siècles déjà, parisiens et touristes prennent plaisir à y flâner. Depuis le 13 novembre 2015, ces
objets du quotidien parisien ne seront plus jamais tout à fait les mêmes.
Texte de l’artiste
Insouciance, Capsules d’objets en acier recyclé, 2016
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 7
M at h ieu M ercier
C afé de F lore
NÉ EN 1970
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
L’œuvre de Mathieu Mercier semble se construire
avec une méticulosité, selon une logique aussi
implacable qu’insaisissable. L’artiste développe
depuis 1993 une pratique protéiforme et mouvante, à la limite des catégories dans lesquelles
on serait tenté de l’enfermer pour mieux le saisir.
A première vue, ses sculptures et installations
interrogent la place de l’objet du quotidien dans
l’art dont tout caractère utilitaire a soigneusement été dissout. De fait, un questionnement
central de sa pratique pourrait résider dans le
passage irrésolu du statut de l’objet à valeur
de d’usage repensé et détourné du réel dans
une tentative inexorable de le situer aux limites
de l’abstraction. Dans cette perspective, plusieurs références peuvent être convoquées, des
avant-gardes ayant tenté de mêler art noble et
dimension utilitaire, en passant par Duchamp
et défilant l’héritage jusqu’au design actuel.
Cependant, l’essentiel n’est peut-être pas tant
dans la perception d’un équilibre possiblement
impossible que dans la compréhension de la
démonstration qui en est la source. Chacune
des œuvres de Mathieu Mercier peut se comprendre comme la matérialisation synthétique
de l’ensemble des données d’un problème – au
sens scientifique du terme- auquel l’artiste s’est
confronté sans trouver de solution satisfaisante
et qu’il soumet avec toute l’ambiguïté d’un questionnement demeuré en suspens. L’œuvre qui
en résulte n’en est pas formellement aboutie :
loin de toute projection mentale brute, elle est
la construction d’un assemblage d’idées mûrement connectées, restitué avec une épure toute
ascétique. Il est dès lors possible que l’équilibre
de son œuvre puisse être saisi dans la relation
parfaite auquel l’artiste est parvenu, d’une pensée non-linéaire lentement concise à son incarnation dans une œuvre où la ligne prédomine.
Se faisant, Mathieu Mercier soumet au spectateur une œuvre dont sa présence semble exclue, mais dont le sens et l’enjeu sont avant tout
à rechercher dans la synthèse mentale qu’elle
matérialise.
Texte de Marie Chênel
Drum and Bass, étagère, couverture bleue, tuyau jaune, boîtes rouges, polyester, 2003,
200 x 230 x 20 cm, collection Jacky Cukier, Paris
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 8
S é pà nd D anes h
L es D eux M agots
NÉ EN 1984 A TEHERAN, IRAN
Vit et travaille entre Paris et Bruxelles
Les recherches de l’artiste franco-iranien Sépànd Danesh se regroupent autour d’un monde
nourrit de silences où chaque geste et chaque
détail nous proposent une interprétation libre.
Ses œuvres admettent l’évidence d’une solitude
non imposée mais régie par l’histoire propre de
l’artiste, dont la famille a fui l’Iran après des années de guerre. Nourri d’une nouvelle culture
française dont il a dû apprendre la langue à travers les livres, Sépànd Danesh s’est appliqué à
faire jouer cette double identité. Des références
aux grands écrivains français jusqu’aux notions
iconographiques des représentations occidentales, il ne met pas de côté les souvenirs d’Iran.
Un travail et une méthode longuement réfléchis
régissent la série des toiles où le coin devient le
sujet principal; ce coin qui image à la fois la punition de l’enfant mais également l’impossibilité
d’avancer. C’est un lieu de recueillement, imposé ou non. Quelques éléments iconographiques
mûrement choisis nourrissent ces verticalités et
proposent ainsi une interprétation à chaque fois
différente.
Tout part de l’angle de mur, élément récurrent de
la série de toiles. Le coin est un lieu où l’artiste a
tout « rangé » comme pour préserver les objets
d’une possible perte. Mais le coin indique également les notions de chute et d’élévation par sa
verticalité, d’ascension intellectuelle. Dans un
coin, on est confronté à soi-même, on ne peut
fuir qu’en se détournant de sa propre réflexion.
Chaque objet est à sa place précise, la peinture
semble léchée mais en s’approchant, on tombe
sur les fêlures de l’artiste, sur une certaine forme
de fragilité et parfois des repentirs.
Elève de Giuseppe Penone puis de Philippe
Cognée, il a pu se confronter aux approches
plastiques opposées de ses deux maîtres, notamment en ce qui concerne la peinture et le
rapport à l’objet.
Texte de Backslash Gallery
Bombing, Huile, acrylique, spray sur toile, 100 x 155 cm, 2015
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 9
J E R E M Y B E RTO N
MONCLER
NÉ EN 1986
VIT ET TRAVAILLE EN SEINE SAINT-DENIS
À travers la pratique de la sculpture, au moyen de matériaux divers, Jérémy Berton élabore une
figuration ludique à la limite de l’abstraction. Les sculptures naissent d’emprunts formels recueillis
au fil des intuitions, transformés au cours d’un processus de réinterprétations. Profane et sacré, pop
et minimalisme sont joyeusement combinés à travers des images où il cherche à faire basculer les
choses d’un univers à l’autre. Les motifs proviennent de croisements entre imagerie populaire et
références à l’histoire de la sculpture. Il recherche l’efficacité graphique, l’immédiateté visuelle. Il
utilise la sculpture avec humour, à la fois comme un outil de mise à distance des signes quotidiens
et comme un moyen pour produire de la présence.
Texte de l’artiste
Acrobates, série de quatre pièces en plâtre, résine acrylique, crayon de couleur, vernis, 2015
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 10
N I L S G UA DAG N I N
D I H N VA N
NÉ EN 1985
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
Nils Guadagnin s’intéresse aux seuils de la perception entre matériel et immatériel. Il s’essaie
à déborder la représentation fondée sur les lois
de la rationalité, attiré par ce qui nous est insaisissable, au-delà des limites de compréhension
de certains phénomènes. Il joue avec les règles
de la pesanteur, tente d’en déjouer les caractéristiques vers une dimension sans contrainte
physique. La présence des œuvres interagit
avec l‘espace qui en indique Ies vides, Ies interstices, Ies reflets. Dans ses dessins comme
dans ses sculptures combinant des matériaux
tels que métal, bois, résine, feuiIIe d’or, pierre
voIcanique, tubes fluos…, iI mobiIise Ies sens du
visiteur, I’invitant à considérer Ia possibilité de
l’impalpable, de l’illimité.
Texte de Gunther Ludwig
Le vide est tout sauf du vide et la perception que
nous avons des choses est obligatoirement erronée. Il faut donc percevoir la pratique de Nils
Guadagnin comme une démonstration sur la
perméabilité des matériaux, sur la capacité offerte par les éléments de se révéler autrement
et sur le fait qu’immatériel et matériel sont désormais équivalents.
Si sa pratique s’inscrit dans une réflexion sur Ie
vide, eIIe est tout autant une recherche sur Ia
Iumière (…). Par un détournement de Ia nature
de notre regard, I’artiste ampIifie Ia reIation ambiguë que nous entretenons avec l’espace, avec
le réel et donc avec l’interprétation que nous
avons de notre monde.
Shell, Tôle de cuivre, 44 x 23 x 15 cm, 2015, Courtesy de l’artiste
et Galerie Derouillon
Texte (extrait) de Damien Sausset
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 11
C H A R LOT T E E L M O U S SA E D
L E C H O C O L AT A L A I N D U C A S S E
NÉE EN 1987
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
La pratique photographique de Charlotte EL
Moussaed est scandée par un petit nombre de
sujets qu’elle explore de manière quasi-obsessionnelle, se rangeant en cela à l’avis de l’Umberto Eco des Confessions d’un jeune romancier,
qui soulignait la vertu de la «définition par liste
de propriétés contre la définition par essence».
De la sérialité érigée en système à la conclusion
qu’il s’agirait là d’une tentative de ressaisir les
apparences fluctuantes des choses et des êtres
dont elle fait le portrait, il n’y a qu’un pas ; un
pas qu’il faut bien se garder de franchir. Car les
relevés qu’elle dresse sont loin d’être linéaires :
chez Charlotte El Moussaed, le relativisme est
exclu ; tout ne se vaut pas, et c’est précisément
ce qu’il importe de donner à voir. L’irruption de
la couleur traitée en aplats, l’objet qui fait retour par l’attention portée au socle ou encore
la hiérarchisation des images par la mise en
relief de certaines parties au moyen du châssis
creusent l’écart avec l’esthétique deadpan de
l’école de Düsseldorf dont on retrouve certains
échos formels. Centrale à son travail, la série «
Totem et tabou », qu’elle continue à augmenter aujourd’hui, précise la conception élargie
du portrait qui est la sienne : à la manière de
clichés d’acteurs sur fond d’incrustation sont
photographiés divers objets du quotidien, qui
se détachent sur un paysage projeté provenant
de diapositives glanées au hasard des marchés
aux puces. Entre les deux images, pas d’autre
lien que celui d’une unité de lieu : le Chili.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Une manière d’en appeler autant à l’interprétation associative libre que d’animer ces objets,
loin d’être « sans qualité » , d’une énergie mythique: totémique, résolument.
Texte d’Ingrid Luquet-Gad
6,7,8, Photographie issue de la série Totem&Tabou,
2013
page 12
J A D E F O U R E S - VA R N I E R
JOSEPH
NÉE EN 1984
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
« BRIGHT LIGHT CITY GONNA SET MY SOUL
GONNA SET MY SOUL ON FIRE
(…)
VIVA LAS VEGAS WITH YOU NEON FLASHIN
AND YOUR ONE ARMBANDITS CRASHIN
ALL THOSE HOPES DOWN THE DRAIN »
Jade Fourès-Varnier, en artisan, apporte un
soin tout particulier
au détail, au beau, au
travail fait main, mais la joie honnête du travail
de l’artiste et le décoratif du résultat obtenu
ne masquent
pas totalement l’angoisse sousjacente de ces représentations.
Au volant d’une Oldsmobile Ninety Eight
Convertible, l’autoradio crache Viva Las Vegas
d’Elvis Presley. Les lunettes architecturées
de Jade Fourès-Varnier vissées sur le nez
en route vers la ville
du péché, on constate
l’architecture des bords de route et assiste en
spectateur distant, lointain et impuissant au
péril du monde.
En ce sens, son œuvre est véritablement
Pop mais il s’agît ici
du troisième acte de ce
mouvement, celui de la fin des sixties que
l’artiste anglais Gerald Laing décrit ainsi : « Pour
moi, la décennie a la structure d’une tragédie
: l’optimisme des deux ou trois premières
années,
suivi par l’hubris de la politique
radicale, de la liberté sexuelle,
de la drogue
et du relativisme moral, enfin la Némésis de la
dislocation et de la maladie. ».
L’exubérance
des
ornementations,
le
changement d’échelle, le factice des matériaux,
la juxtaposition des styles contradictoires
évoquent au final assez bien la logique
postmoderniste du « hangar décoré » de Robert
Venturi
et Denise Scott Brown.
Ces images amateurs sont les témoins
d’événements effectivement vécus intimement,
expérimentés et capturés par un individu.
Oubliez le romantisme des éléments et la
beauté extatique d’une nature préservée :
l’œuvre de Jade ose vous montrer les diverses
formes de maltraitance que la nature nous
inflige, ce que personne n’ose finalement
assumer. La gentillesse du doré qui sertit des
dermes, croûtes, brûlures, cicatrices n’est là
que pour « faire passer la pilule ».
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Texte (extrait) d’Étienne Gatti (écrit à l’occasion
du 58e Salon de Montrouge)
Into the Space, 190 x 104 x 5 cm
, Rotin, bois, cuir, feutre, acrylique, gouache fine, vernis, jet d’encre sur papier, plexiglas, 2012
page 13
M A RC E L M I R AC L E
AG N ES B. HOM M E
NÉ EN 1957 A MADAGASCAR
VIT A LAUSANNE ET DANS LE SUD TUNISIEN
Géologue en Afrique puis instituteur en Suisse,
Marcel Miracle essaie d’organiser son chaos en
cosmos.
Depuis plus de vingt ans, il réalise des milliers
de petits dessins à l’encre et crayons de couleur
qui veulent s’affirmer comme autant de mots
d’un seul et même roman où les acteurs sont
les passants. Marcel Miracle est une fourmilière
dont chaque fourmi emporte le fragment d’un
livre abandonné. La reconstitution sera longue.
Il se situe lui-même dans une triple nuit :
- cécité : impossibilité théorique kantienne de
voir la chose en soi, au-delà du phénomène
- absence de foi
- précarité matérielle, qu’il partage avec la plupart des humains
Mais il vit l’expérience métaphysique de la
chose en soi par la pratique de l’ORIZON : accord des points-feu mentaux et des points focaux de l’espace, qui mènent à la découverte
de débris abandonnés par le hasard, qui est,
selon les mots d’Héraclite, « le plus bel ordre
du monde ». Il pratique également le principe
de non-nuisance étendu au monde minéral (« le
heurt d’un caillou sonna midi », René Char). Enfin, il jouit de l’espace sauvage qu’est l’art, du
temps comme convulsion momentanée de la
matière : l’état vibratoire qui en résulte l’amène
du chaos au cosmos.
Texte de la galerie Magnin-A
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Bleu désir, technique mixte sur carton, 22 x 15 cm, 30,5 x 23,5 cm,
2015 © Cyrille Martin
Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
page 14
T E E - S H I R T S D ’A R T I S T E
AG N ES B. FEM M E
A l’occasion du Parcours Saint-Germain, la
boutique agnès b. femmes prolonge son
exposition à la galerie du jour célébrant les
grandes collaborations qui ont ponctué la
collection «tee-shirt d’artiste». Felix Gonzalez
Torrès lance le mouvement en 1994 et propose
cette phrase discrète dans le dos: « Nobody
Owns Me ». Edité à seulement 100 exemplaires,
il est devenu une pièce de collection.
Depuis, agnès b. a proposé ce support à de
nombreux artistes, comme une page blanche
qu’ils s’approprient chacun à leur manière. Au fil
des années, une véritable ligne est née, faite de
rencontres et de suggestions amicales.
C’est cette même proximité, ce regard instinctif
aux oeuvres et aux artistes que la styliste
applique à l’accrochage de cette exposition.
Les oeuvres ici présentées sont toutes issues
de sa collection personnelle et dialoguent dans
un rapprochement voulu esthétique plus que
thématique. Son oeil aguerri et insatiable de
nouveaux talents est mis à l’honneur.
Jonas Mekas, Harmony Korine, Douglas Gordon,
Futura 2000 sont présentes, et notamment
Claude Levêque à qui agnès b. a souhaité con
er une carte blanche et qui nous fait l’honneur
d’une installation in situ.
A l’occasion de son quarantième anniversaire,
la marque agnès b. réédite en série limitée,
une vingtaine de tee-shirts choisis parmi les
plus emblématiques depuis la création de
cette ligne, qui rassemble depuis plus de
vingt ans de nombreux artistes, célèbres ou
inconnus, français ou étrangers, plasticiens ou
photographes, vidéastes ou street-artistes.
Texte de la galerie du jour – agnès b.
Certaines de ses découvertes comme Philippe
Baudelocque côtoient des gures majeures
de l’art contemporain: Jean-Michel Basquiat,
Gilbert and George, John Giorno, Jim Shaw,
Dennis Hopper... En n les amitiés de toujours,
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 15
S T E PH A N E V I G N Y
HESCHUNG
NÉ EN 1977 AU MANS
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
Depuis près de 15 ans, Stéphane Vigny s’est engagé dans un projet singulier: explorer inlassablement les multiples composants qui fabriquent les formes à la fois populaires et élitistes de la culture.
Tous ses travaux doivent s’envisager dans cette confrontation permanente entre l’esthétique du
centre et celle de la périphérie, où l’influence vernaculaire affronte les modes passagères, où le
« bon goût » se coltine le goût « tout court ». Comment distinguons-nous le ringard du plus hype,
le chic du kitsch, le vieillot du tendance? C’est toujours par des sculptures et des installations inédites qu’il parvient à actualiser cette question qui engage tous les champs de la pensée et des savoir-faire. Il rend ainsi possible la cohabitation inopinée entre les réflexions philosophiques que ces
antagonismes soulèvent, et le bricolage matériel qui la rend manifeste.
Texte de Gaël Charbau
Antisublime, PVC blanc, métal, 158.5 x 301.5 x 9 cm, 2010 © Arnaud Le Brazidec
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 16
D AV I D R E N G G L I
MARINA RINALDI
NÉ EN 1974
VIT ET TRAVAILLE À ZURICH
La pratique de David Renggli insinue le déséquilibre et distille le doute dans la permanence des
catégories et des styles qui garantissent habituellement la validité de nos schémas perceptifs.
Façonnant au fil des années un univers peuplé
de simulacres, de reflets, de doubles dédoublés,
de formes illusoirement chancelantes, de souvenirs truqués, de trompes l’oeil qui ne trompent
personne, d’hommages rendus puis aussitôt
repris à l’histoire des formes et des idées, cet
art accapare la réalité à travers sa doublure et
poétise le « faux ». Fausses peintures, fausses
sculptures, fausses photographies, faux objets,
fausses équations, et pourtant, le factice atteint
une forme de vérité autonome, pourrait-on dire
d’authenticité. Les images qu’il égraine avec
une apparente désinvolture ne semblent avoir
d’autre dessein que de se contredire ellesmêmes. Derrière les allures parfois accidentelles, inachevées ou profondément absurdes
de ces assemblages, la question du calcul, de
la mesure, ou de la logique est au cœur de cette
œuvre : par quel principe une œuvre tient-elle
debout, quelle est la règle qui légitime sa présence sur la scène d’exposition?
Ces assemblages à la fois plausibles et irréels
à l’intérieur desquels prolifèrent les objets, les
références et les citations, déconcertent bien
souvent le regard, tautologisent le doute, redoublent les mystifications quotidiennes. Ainsi,
les œuvres de David Renggli possèdent une
forme de fragilité intrinsèque, elles ne cachent
pas leurs propres limites, exhibent leur défauts
et leurs incohérences. Cette aporie du sens,
bien souvent libère une charge onirique et mélancolique.
Vue de l’exposition “Flamingo Bue Jeans Penis”,
Peter Klilchmann,
Zurich, Suisse, 2014
Texte de Clara Guislain
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 17
ANNABELLE ARLIE
ROBERT CLERGERIE
NÉE EN 1986
VIT ET TRAVAILLE À TARBES
Annabelle Arlie réalise des assemblages composés de matériaux de récupération et d’objets
de grande consommation. Vieux disques vinyle,
matériel de sport usagé, coupons de tissus
aux motifs et aux matières improbables, planchettes de contreplaqué ou d’agglo – restes de
meubles bon marché achetés dans les centres
commerciaux environnant, promesses d’une vie
bien rangée au meilleur prix – composent le
vocabulaire de cette jeune artiste dont l’œuvre
dialogue constamment entre l’image et le volume, à l’image de son Tumblr fourni où quasi
chaque jour apparaissent de nouvelles compositions éphémères selon ce qui se trouve à
ce moment là dans son studio. Revendiquant
l’économie des moyens utilisés, Arlie joue finement sur la limite entre l’obsession vintage du
hipster et le franc mauvais goût. Elle reformule
ainsi la question du kitsch qui traverse l’histoire
de l’art depuis les années 80, de Jeff Koons à
Heim Steinbach, de Sylvie Fleury à Rachel Harrison, s’attaquant parfois de façon oblique aux
stéréotypes de race, de genre et de classe qui
peuplent les acquisitions quotidiennes de la
classe moyenne blanche des petites villes européennes.
Texte de Dorothée Dupuis
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Transat, appareil à abdominaux, coussin de chaise, set de table,
feuille artificielle, 143 x 53 x 50 cm, vue d’exposition à Omnibus,
Tarbes, 2014
page 18
PA U L I N E G U E R R I E R
LA PERLA
NÉE EN 1990
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
Unir le mouvement et la lumière à la sculpture a
toujours été une donnée essentielle de mon travail. Enfermé dans une boîte, figé sur le papier,
arrêté sur la toile ou en perpétuelle répétition, je
cherche à manipuler et à appréhender le temps,
à exposer ce qui nous échappe afin de rendre
tangible les rapports et les échanges invisibles
qui unissent les spectateurs entre eux.
Le corps,
l’espace, le temps, la trace sont des sujets que
je ne cesse de vouloir lier dans un rapport initiatique, parfois même cérémonial et ritualistique.
Tout en restant au service de mes idées, ce travail s’apparente à une démarche scientifique:
en prenant la forme d’expériences, d’échantillonnages, de schémas ou de planches morphologiques. Cette démarche me permet de mettre
en avant les rapports humains, les émotions et
les sentiments qui en découlent.
souhaite aborder dans mon travail : capter la
lumière à travers les fils de nylon, tisser à travers la laine, construire avec le bois ou le métal. Les liens que je tisse avec la matière sont
toujours dans un rapport honnête et logique
avec ce qu’ils représentent. J’aime l’idée que
l’on vienne se recueillir devant l’oeuvre, que l’on
puisse avoir une approche méditative devant ce
travail. Il s’agit de se laisser transpercer par le
ressenti et l’émotion que peuvent procurer la
contemplation et l’expérience esthétique de ces
pièces vibratoires, mouvantes, évolutives dans
l’espace et le temps.
Texte de Pauline Guerrier
Rendre visible l’invisible.
L’édification est primordiale dans ce travail.
J’aime accumuler, superposer, recréer des
masses à partir d’infimes unités, explorer la
fragilité de l’élément unique qui prend forme
dans l’accumulation et la construction, montrer
la beauté qui peut naître dans la masse et la
lumière. Dans cette optique, il me paraît nécessaire de me confronter à la difficulté imposée
par les matériaux, que cela prenne du temps
avant que n’apparaissent mes premières intentions. Cette patience est primordiale dans mon
processus créatif. Je n’ai pas de matériaux de
prédilection. Mon travail est avant tout le fruit
d’une rencontre avec une matière que je découvre et qui m’inspire dans le moment même
où je crée. La matière, ou plutôt ce qu’elle dégage, est en lien direct avec les sujets que je
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain La chute, dentelles sur plaque de verre, 105 x 105 x 5 cm, 2015
page 19
A D R I A N N A WA L L I S
MARINA CABANEL
NÉE EN 1981
VIT ET TRAVAILLE EN FRANCE
USa démarche artistique s’appuie sur notre rapport aux objets du quotidien. Dans son travail,
ceux-ci sont tour à tour la forme, la matière, le
langage,
le symbole de l’œuvre. En les détournant de
leur fonction première, les objets sont libérés de
leur fonction utilitaire et acquièrent une dimension narrative.
Le geste de l’artiste sur cette matière transitoire,
en mêlant technique, travail manuel méticuleux
et une démarche poétique faite de tendresse et
de subversion, offre au spectateur un résultat
empreint d’humilité mais dont la force d’évocation est toujours singulière. En jouant à la fois
des bribes de son histoire personnelle et de l’intimité dévoilée de la matière, son œuvre puise
au fond des liens familiaux, des transmissions
entre générations, de la féminité, mais aussi
d’absences subies, de présences pesantes.
L’œuvre, en offrant aux spectateurs différents
points d’entrée, suscite étonnements, interrogations et imaginaire silencieux. D’anodin, l’objet
devient une passerelle vers nos propres intimités.
Texte de l’artiste
Poire, bronze blanc, 13 x 9 x 10 cm, 2010
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 20
J O H A N N A B E N A Ï N O U S & E L S A PA R R A
L E M O N T S A I N T- M I C H E L
NÉES EN 1991 ET 1990
VIVENT ET TRAVAILLENT EN FRANCE
Johanna Benaïnous et Elsa Parra forment un duo de photographes plasticiennes et vidéastes. Cette
année, elles sont finalistes pour le prix HSBC pour la photographie et exposeront au 61ème Salon
de Montrouge.
Après s’être rencontrées à New-York, Johanna et Elsa ont très vite développé un intérêt commun
pour l’observation de l’autre, celle du passant, de l’anonyme. En confrontant leur points de vue, elles
ont fait émergé plusieurs physionomies, caractères, images qui leur semblaient à la fois singulières
et ordinaires. Ces figures étaient omniprésentes tant dans leur imaginaire que dans leur quotidien.
Texte des artistes
Sea salt issu de la série IN LOVE, 60x42, Tirage jet d’encre, 2015
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 21
M A R TA Z G I E R S K A
& CHRISTIAN VIUM
LAUREATS 2016 DU PRIX HSBC POUR LA PHOTOGRAPHIE
La photographie fait partie de la politique culturelle de HSBC France depuis de nombreuses années. Elle
s’exprime aujourd’hui essentiellement à travers le Prix HSBC pour la Photographie, créé en 1995, sous
l’égide de la Fondation de France.
Depuis vingt et un ans, le Prix HSBC pour la Photographie accompagne tous les ans deux photographes
de talent encore peu connus, en les aidant à promouvoir et à valoriser leurs œuvres. Pour les choisir, un
concours est ouvert de septembre à octobre.
Pour accompagner les deux lauréats, le Prix HSBC pour la Photographie :
• Organise l’exposition itinérante de leurs œuvres dans cinq lieux culturels en France et / ou à l’étranger, • Aide à la production de nouvelles œuvres, présentées lors de la cinquième étape. • Assure l’acquisition par HSBC France de six œuvres minimum par lauréat pour son fond photographique,
• Publie avec Actes Sud, dans la « Collection du Prix HSBC pour la Photographie », la première monographie de chaque artiste.
CHRISTIAN VIUM
M A R TA Z G I E R S K A
NÉ EN 1980
V I T E T T R AVA I L L E A U D A N E M A R K
NÉE EN 1987
V I T E T T R AVA I L L E E N P O L O G N E
Marta Zgierska est née en 1987, à Lublin en Pologne. Elle travaille et vit à Varsovie. Elle est titulaire d’un diplôme d’études supérieures des
Beaux arts en photographie (l’Ecole nationale
supérieure Leon Schiller de cinéma, télévision et
théâtre), d’une maîtrise en théâtrologie et d’une
maîtrise en journalisme.
The Nomadic City
Christian Vium est photographe, réalisateur et
anthropologue : il travaille essentiellement sur
des projets personnels ancrés sur une observation participative et une collaboration approfondie. Son travail se situe à la croisée des chemins
entre documentaire, art et sciences sociales.
Ses travaux précédents ont été récompensés
par de nombreux prix : FOAM Talents 2015, gagnant du concours Lensculture Emerging Talents 2015 et en 2011, le Anthropographia Award
for Human Rights aux Etats.Unis. Basé à Aarhus
(Danemark), Christian Vium travaille actuellement en tant que boursier post.doctoral en anthropologie visuelle dans le cadre d’un projet de
recherche « La Caméra, Critique culturelle ».
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Post
page 22
FRISO KRAMER
G A L E R I E C AT H E R I N E H O U A R D
NÉ EN 1922 A AMSTERDAM
Friso Kramer, fils de l’architecte Pieter Kramer,
a joué un rôle décisif dans le développement
de l’ésthétique moderne néérlandaise, de la fin
des années 1940 aux années 1970.
Il apprend
le «Good Design», l’épure graphique, et s’inscrit dans le mouvement moderne.
Ses créations
se réfèrent également à Gerrit Rietveld (1888 1964) membre du groupe «De Stijl».
D’une grande simplicité apparente, ces chaises
sont des trésors d’ingéniosité. En 1953, il créé la
chaise 4060, dite Revolt, qui deviendra l’icône
populaire du nouveau style hollandais. Présentée à la Triennale de Milan en 1954, elle remporte un immense succès.
Friso Kramer et son industriel innovent grâce à
une technique fondée sur une structure profilée
en U dans une feuille d’acier. C’est une grande
première à l’époque qui permet d’obtenir un
acier plus léger, solide et durable, contrairement
au tubulaire utilisé jusque là. Il s’est également illustré dans le design de mobilier urbain avec, par exemple, le Réverbère,
pour la société Industria en 1960, les boites au
lettres en plastique pour PostNL en 1970 ou encore la banquette, dite Olympic Bench, créée en
1966-1967 pour Wilkhahn et choisie pour équiper le métro de Munich, construit pour les Jeux
Olympiques de 1972.
Ingénieur visionnaire, Friso Kramer est extrêmement soucieux d’allier ergonomie et confort
mais aussi d’inscrire ses créations dans une
démarche éthique, caractéristique de cette
époque: rendre cet art accessible, créer du mobilier pour tous. Chaise Revolt avec accoudoirs, Ahrend de Cirkel, Assise et
dossier rouge en ciranol et structure noire en tôle d’acier plié,
80,5 x 44,5 x 48 cm, 1953 © Galerie Catherine Houard
Texte de la Galerie Catherine Houard
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 23
RUNE GUNERIUSSEN
H Ô T E L B E L- A M I
NÉ EN 1977
VIT ET TRAVAILLE EN NORVEGE
Le travail de Rune Guneriussen s’articule autour
de deux pratiques : l’installation et la photographie à la chambre grand format. Mais Rune
Guneriussen se défini avant tout comme photographe, la photographie reste pour lui la finalité de sa recherche plastique. La plupart de ces
interventions, réalisées sur des sites naturels
isolés, ne sont visibles qu’à travers ses photographies, seuls vestiges ou témoignages de ce
qui a existé.
À la recherche de lieux singuliers, Rune Guneriussen intervient sur le paysage dans une pratique proche du Land Art en maniant des objets
usuels: lampes, mobilier ou livres qu’il met en
scène et dispose selon un agencement précis
dans des espaces naturels. Il utilise le paysage,
non comme une toile de fond, mais comme sujet
même de l’installation, il se sert des anfractuosités, des arbres et de la végétation, mais également des phénomènes météorologiques, tempête de neige ou chute des températures, pour
obtenir l’effet recherché.
Rune Guneriussen insuffle vie à ces objets qui
enchantent le paysage, et semblent coloniser
l’arbre, la vallée, le sous-bois, la glace. Leur
présence dans ces espaces, loin de paraître
incongrue, semble presque immuable. Aucune
trace de présence humaine ne subsiste, la fiction prend alors le pas et nous emporte dans un
univers envahis par ces objets-créatures.
Texte de la Galerie Mélanie Rio
Une oeuvre pérenne de Manuel Mérida cercle
bleu outremer acquise en 2015 par l’hôtel Bel
Ami sera également visible. Cet achat témoigne
de l’engagement de la direction en faveur de la
création artistique contemporaine, sensible à ce
moment de rencontre entre les oeuvres et le public : les visiteurs et les clients de l’hôtel. Des
oeuvres qui s’inscrivent avec sens dans l’esprit
du quartier Saint-Germain-des-Près.
Discipline considered an option, 115cm x 175cm, Digital c-print, aluminium, laminate, 2012
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 24
HOTEL
DES
MARRONNIERS
PARIS
N AT H A L I E A UZ E P Y
H ÔT E L D E S M A R R O N N I E R S
VIT ET TRAVAILLE À PARIS
Nathalie est portée par la production créative
depuis son plus jeune âge. Avec ses œuvres, elle crée un dialogue permanent entre l’espace, le corps et l’esprit. Elle
est passionnée par la fragilité de l’équilibre et
la puissance de l’enracinement. La nature et le
sacré sont ses champs d’expression, les arbres
créant un lien entre la terre et le ciel ; le féminin incarnant l’énergie et la force créatrice. Les
œuvres de Nathalie Auzépy se basent sur le
désir d’établir un dialogue artistique sensoriel,
poétique et sensible entre la nature et le féminin
sacré et son environnement politique, social et
symbolique.
Les diffractions visuelles orchestrées par les
jeux d’ombres et de lumière segmentent le regard qui se perd dans ce moucharabieh urbain
parisien aux déploiements et aux effets d’optiques cartographiques.
La nature, puissante et fragile enveloppe la
ville dans un subtil effeuillage qui nous rappelle
notre enfance comme une madeleine de Proust,
lorsque nous cherchions à dévoiler le squelette
et la structure de la feuille. Les vides absorbent
les pleins et les ombres accentuées par les jeux
de perspectives prennent l’ascendant sur la matière.
La feuille de ville est suspendue sur son ombre,
symbolique architecturale et sensible.
Feuille De Ville, Structure : acier laqué, époxy noir brilliant,
Face : inox poli-miroir, 210 cm x 165 cm x 96 cm
Texte de l’artiste
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain Installée dans la cour paisible de l’Hôtel des
Marronniers, cet « arbre plan » dialogue avec
l’identité du lieu.
page 25
D ’a u t r es p r o j ets sont en co u r s
de con f i r m ation et no u s se r ons r av ies
de v o u s les fa i r e p a r v eni r
t r è s p r oc h a ine m ent.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 26
I L S NOU S SOU TI E NNE NT
ARJOWIGGINS CREATIVE PAPERS
A l’ère du digital, la communication imprimée reste inégalée dans sa capacité à faire passer
des messages multisensoriels mélangeants effets visuels et tactiles. Grâces au savoir-faire
des experts du secteur du design et de l’impression, le papier continue d’être le support de
communication le plus impactant en créant une relation personnelle et privilégiée.
Depuis 1770, Arjowiggins Creative Papers fabrique des papiers fins pour ceux qui souhaitent
communiquer avec émotion et distinction. De racines franco-anglaises, leurs papiers sont
disponibles dans plus de 120 pays.
IMPRIMERIE CORLET
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 27
PART ENAI R ES M E D IA S
MADAME FIGARO
Magazine d’influence, Madame Figaro décrypte chaque semaine les tendances de la mode,
de la beauté et des grands sujets de société. Toujours à la pointe de l’innovation, cet hebdomadaire féminin est la référence en matière de luxe et de création.
ETAPES :
Étapes: est aujourd’hui le magazine leader dans le domaine du design graphique et de la
culture visuelle. Cahier de tendances et outil de travail pour les professionnels de la création, Étapes: témoigne depuis plus de 20 ans de l’évolution des styles, des réflexions et des
préoccupations liées à notre époque.
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 28
L’É QUIPE DU PA RC O U RS SA I N T- G E R M A I N
ANNE-PIERRE D’ALBIS-GANEM, Présidente
ALICE GOTHEIL, Directrice
MANON KLEIN, Chargée de coordination
Milena Miguérès, Assistante Relations presse et communication
Pour toute demande presse, merci de contacter [email protected]
É DITIO N 2 01 6 - P H OTO GRA P H I E S :
© Parcours Saint-Germain, les artistes, les galeries. Tous droits réservés.
CR É ATIO N G RA P H IQ U E :
FÉLICIE JOBBÉ-DUVAL ([email protected])
CO MITÉ D’ H O NNEUR DU PA R C O U R S S A I N T- G E R M A I N :
JEAN-PAUL CLAVERIE : Conseiller du président Groupe LVMH
JEAN-PIERRE LECOQ : Conseiller de Paris, Maire du VIème arrondissement
OLIVIER PASSELECQ : Adjoint au Maire, Chargé des affaires culturelles
CAROLE CHRÉTIENNOT : Café de Flore, Présidente de l’association Parcours Saint-Germain
KAMEL MENNOUR : Galeriste
MARIE-ANGE MOULONGUET : Directrice de l’Espace Culturel Louis Vuitton
SANDRA MULLIEZ : Sam Art Projects
ALAIN JULIEN-LAFERRIERE : Directeur du CCC de Tours
JULIE ROUART : Éditrice Beaux-Arts pour Flammarion
EMMANUELLE DE L’ECOTAIS : Conservatrice photo MAMVP
MARIE CHAUVEAU : Directrice de l’agenda Mafia
FABRICE DE PONTFRACHE : Collectionneur
JOSEPH KOULI : Collectionneur
VANESSA TRIGANO : Collectionneur
ALEXANDRA SPIES-TURCAT : Collectionneur
ANISSA TOUATI : Commissaire d’exposition
FRANCESCA GUEZ : Agent d’artistes
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 29
I ls parti c ipent
HOTEL
DES
MARRONNIERS
PARIS
I ls nous soutiennent
Édition 2016 / #ParcoursSaintGermain page 30
SANS LIMITES
D E L’ O B J E T À L’ Œ U V R E
édition 2 0 1 6 - d u 9 a u 1 9 j u in 2 0 1 6

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