LE BÉHÉMOTH SHOW
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LE BÉHÉMOTH SHOW
LE BÉHÉMOTH SHOW RITUEL DE MORALISATION D’UN APPRENTI CHAMAN JURASSIEN de et par Pierre-Jean Etienne J’ai lu dans un conte africain que si on enlève sa part mauvaise à un homme, il meurt aussi sûrement que si on lui retire le cœur… Donc il ne faut pas l’enlever ! Au contraire. Il faut la flatter, la caresser dans le sens du poil Pour qu’elle soit sage Qu’elle laisse l’autre part la “bonne“, la “gentille“ s’exprimer un peu Oh vous, poètes à l’eau de rose qui prétendez rendre l’homme meilleur par vos chants enamourés Vous vous trompez de combat ! Il faut chanter les vices de l’homme C’est ça qui le rendra meilleur C’est le conte qui l’a dit… Trop bon trop con ! Tout est parti de là. Depuis longtemps, la question de l’inadéquation du principe même de gentillesse avec la dureté du monde qui nous entoure me taraude. Comment se fait-il que la bonté pèse si peu face à la force ? La gentillesse est-elle un handicap, une maladie mentale ? Que faire de ces questions ? C’est en 2010 que j’ai entrevu une piste inattendue, lors d’un stage sur le conte mené par Yannick Jaulin. Un conte d’Henri Gougaud intitulé « le diable et l’ermite » me semblait aborder le sujet sous un angle que je n’avais pas soupçonné. Le personnage central de cette histoire, c’est le diable. En se projetant du côté du diable, on réalise vite que ce qui rend le monde hostile, ce n’est pas le diable ou une quelconque figure du mal, c’est l’homme lui-même dans ce qu’il a de cupide, d’égoïste, de borné, d’envieux ou tout simplement, dans ses petites lâchetés du quotidien. Et si la ruse est du côté du diable, la bonté n’est pas nécessairement l’apanage des gentils. J’ai alors réécrit ce conte en accentuant cette posture du diable comme star du récit. Et ça a pris la forme d’un slam, un long texte rimé parsemé de passages chantés à la guitare, d’autres plus incarnés de façon théâtrale, bref une forme hybride. Puis j’ai réécrit d’autres histoires et j’ai constitué un corpus de textes rimés mettant tous le diable à l’honneur, tantôt en ado hyperactif, tantôt en pauvre hère désœuvré, en papy débonnaire, en dépressif attendrissant… le tout dressant paradoxalement un portrait de l’humanité pas très réjouissant. A chaque nouveau texte écrit, j’ai fait une présentation publique pour tester ces récits. GENÈSE Nous avons vu dans mes histoires diaboliques des chants incantatoires à l’humour caustique. Et comme dans les contes traditionnels, le diable y a une fonction moralisatrice. Nous avons donc imaginé un rituel loufoque de moralisation du public, en parodiant ce que les vrais chamans pratiquent : les “incantations d’inversion“, “l’incorporation des turbulences“, “l’harmonisation des vibrations“, “la revitalisation du collectif“… Une moralisation « par la négative » puisque c’est en célébrant le diable que l’on prétend rendre l’homme meilleur. Il fallait un intercesseur à la hauteur de cette mission impossible ! Le personnage de Nico, apprenti cha man jurassien à la verve fleurie s’est imposé. C’est lui qui mène le rituel de bout en bout, prenant sa charge très au sérieux, empilant les récits et guidant son troupeau de spectateurs vers la lumière… GENÈSE Le deuxième déclic a été d’engager un travail sur cette forme naissante avec Mélanie Bestel, partenaire au sein de l’association nÖjd. Une expérience commune faisait écho à ces récits centrés sur le diable : la visite d’une exposition intitulée « les maîtres du désordre » qui s’intéressait aux figures du désordre et aux chamans et autres intercesseurs chargés des négociations avec les «forces du chaos». Ces intercesseurs convoquent les forces obscures, voire le diable en personne, et se font les porte-paroles de ces entités qui interfèrent en permanence avec la société des hommes. Le rituel est le mode privilégié de négociation avec les figures du désordre et a pour objectif l’harmonie sociale et le maintien d’un certain équilibre naturel. Y’a bien longtemps en ce bas monde Seul le bonheur était de mise Sur cette terre belle et ronde Chacun agissait à sa guise Sans froisser l’égo de personne On appréciait son voisin L’ambiance au village était bonne On rigolait, on était bien On y mourrait évidemment Et l’enfantement était douleur Mais d’la naissance à l’enterrement Nul mal en vue que du bonheur Autant vous dire qu’à cette époque De Satan on ne parlait point Y s’faisait chier dans sa bicoque Tournait en rond, y foutait rien Il demandait rien à personne Sachant qu’il serait éconduit Non, non, non, non, il était comme Anesthésié, tout mou, sans vie Aucun méfait à perpétrer Que des cœurs purs à l’horizon Donc forcément lui vint l’idée Un soir d’se faire sauter l’caisson (...) EXTRAITS LE DIABLE ET LA NOISETTE Le diable est un fainéant. Il se contente d’être le miroir des vices de l’homme. Satan, étymologiquement l’adversaire ou l’accusateur, met à l’épreuve la bonté de l’homme et ce faisant, lui révèle sa part obscure, brise le masque. Et comme la bonté, la gentillesse, l’attention à l’autre… nécessitent des efforts permanents et que tout le monde n’est pas prêt à faire de sa vie un sacerdoce, il suffit de peu pour faire glisser l’homme sur la mauvaise pente. Donc le diable n’a qu’un rôle de catalyseur dans l’avènement du «mal». CQFD. Mais quand même, c’est bien pratique d’avoir un bouc émissaire ! Le but de ce spectacle n’est pas de faire un exposé lénifiant sur la banalité du mal. C’est pouquoi je me suis tourné vers la forme du conte qui a l’avantage de rendre le sujet accessible sans s’épargner un vrai questionnement sur cette thématique «sérieuse». Pour éviter tout didactisme, je me suis appuyé sur l’imaginaire et l’humour qui sont mes armes pour parler du réel de façon joyeuse. J’avais également besoin d’un contact direct avec le public, pour impliquer les spectateurs dans ces récits et parce que je ne cherche pas à exposer un point de vue mais à partager mes obsessions de façon ludique. Et enfin il y a dans les contes différents degrés d’incarnations possibles (entre le narrateur, les protagonistes, les commentaires extérieurs...) qui génèrent du jeu en complicité avec le public. CONTES ? SLAM ? P’tit exercice de style, là je vais m’efforcer D’une façon habile de bien vous expliquer Pourquoi j’écris ces contes en les faisant rimer Et pourquoi en fin d’compte je m’suis mis à slamer : On ressent autre chose en mâchant tous les mots Déjà, c’est plus d’la prose, on fait rythmer le flow On attaque la langue et pour peu qu’on aille vite Ca devient une harangue on taille les mots en beat On hurle on crache on grince mais on joue d’la guitare Un mix du chant d’Brassens et du rap de Joeystarr Mett’ les phrases en abîme et tant pis si on triche Et tant pis si la rime est pas tout à fait riche On compte un peu les pieds pour pas s’prend’le tapis (Plus les pieds du parlé que les pieds de l’écrit) On accroche autrement l’oreille et la conscience On décoche hardiment la formule qui fait sens On s’auto-galvanise et face au collectif Cet élan qui nous grise est comunicatif Spectacle, très bien écrit, rythmé et interprété avec un panache dégingandé. Etourdis par la guitare, la truculence du personnage et les imitations hilarantes, les spectateurs ont applaudi longuement cet «Ovni» de la scène. PRESSE On ne résiste pas à l’humour caustique et les rires fusent au rytme des chansons et des textes slamés. Il a suivi la formation du Compagnonnage - G.E.I.Q. Théâtre à Lyon. Il a été membre de l’association nÖjd de 2006 à 2014 et a joué dans tous les spectacles créés depuis 2006 : Les Chevaliers écrit et mis en scène par Guillaume Bailliart, La Musica deuxième de Marguerite Duras mis en scène par Mélanie Bestel, Yvonne Princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz mis en scène par Mélanie Bourgeois et Guillaume Bailliart, Innocence écrit et mis en scène par Howard Barker et Gerrard McArthur, ainsi qu’une petite forme conçue et jouée par Mélanie Bestel et PierreJean Etienne : Atteindre le coeur et toucher le visage. Depuis 2003, il a joué également dans des spectacles de : Solange Oswald/Groupe Merci (Trust) - Dieudonné Niangouna/ Cie les Bruits de la rue (Sheda) – Denis Plassard/Cie Propos (Mes têtes de sardines, Chalet 1) – Michel Raskine/Théâtre du Point du Jour (Huis-Clos) – Pascal Papini/CDR de la Réunion (Poch) – Florent Otello/La Galerie (Memory #2) – Thierry Bordereau/Cie Locus Solus (Under Macbeth) – Julien Bonnet/Cie du Dagor (Le Nez dans la serrure) – Sylvie Mongin-Algan/Cie les Trois-Huit (Les Cris, Colza, Thrène...) – Nicolas Ramond/Cie les Transformateurs (Crash-Test, Le Collecteur de rêves) – Claire Rengade/Théâtre Craie (Assez de poésie le troupeau, C’est pas arrosé avec l’eau du ciel, Nous c’est juste des jeux...)... PARCOURS PIERRE-JEAN ETIENNE - 31 avril & 1er mai / Bourg en Bresse (01) - 9 mai 2015 Festival l’Oreille en Fête / Blégny (39) - 30 mai 2015 Festival Au bord du risque / Scène Nale d’Aubusson (23) - rentrée 2015 Festival Paroles paroles / Théâtre La Mouche / St Genis Laval (69) - rentrée 2015 NACEL / St Bauld (37) PRECEDEMMENT : Pavillon Mazar / Toulouse (31) - Festival Acte 30-scène 7 / Salins-les-Bains (39) - Aux Bons Sauvages / La Mulatière (69) - Festival Nombril du Monde / Pougne-Hérisson (79) - L’Amuserie / Lons-le-Saunier (39) Théâtre de la Porte St Michel / Avignon Off (84) - Théâtre de Bourgoin-Jallieu (38) - Petit théâtre de Villerrest (42) - Le Lavoir Public / Lyon - Festival Nourritures Urbaines / MJC de St Priest - Médiathèque Lucie Aubrac / Vénissieux * - Festiv’aux Amphis / Vaulx en Velin * - Théâtre de Vénissieux / Soirée carte blanche à nÖjd * - Théâtre de Cesson-Sévigné (35) / Soirée carte blanche à Yannick Jaulin * * étapes de création CALENDRIER A VENIR Production association nÖjd avec le soutien du Studio Lucien (Compagnie Propos) *** Spectacle tout public à partir de 12 ans Durée : 45 min Solo tout terrain, sans besoin technique jauge maxi 150 personnes INFOS PRATIQUES Texte et jeu Pierre-Jean Etienne Regard extérieur Mélanie Bestel L’homme possède en lui une part dite « bonne » et une part dite « mauvaise ». Pour rendre l’homme meilleur, on pourrait croire qu’il suffit d’encourager la bonne et détruire la mauvaise. Or c’est faux ! Chantal Goya s’y attelle d’ailleurs depuis quelques décennies avec les effets que l’on sait. Retirer sa part mauvaise à l’homme c’est le condamner à l’ignorance d’une partie de lui-même. Non, la solution c’est de flatter ce mauvais penchant, de le caresser dans le sens du poil pour qu’il laisse l’autre part, la « gentille » s’exprimer un peu. Nico, apprenti chaman jurassien l’a compris et a concocté pour vous un rituel de moralisation à base de slam et d’histoires de diable. Le diable, LE reflet de nos vices bien humains, gagne à tous les coups et bizarrement, ça fait du bien ! Les scientifiques peinent à expliquer le phénomène, mais vous allez voir, vous vous sentirez mieux après, plus légers, plus gentils, plus bons. C’est sûr, ça marche à 97%. CONTACT Pierre-Jean Etienne 06 84 46 04 36 [email protected] Plus d’infos : https://www.facebook.com/behemothshow