Travailler pour gagner sa vie, eT non pour la perdre

Transcription

Travailler pour gagner sa vie, eT non pour la perdre
Travailler pour gagner sa vie,
et non pour la perdre
Claude Legault
Collaboration spéciale
Jocelyne Handfield Rhéaume était mariée
depuis 47 ans lorsqu’elle a perdu son conjoint,
qui est mort enseveli dans une voiture à grains
de maïs. Les conséquences du décès de son
conjoint sont énormes pour Jocelyne ainsi que
ses quatre enfants et ses petits-enfants. Sa vie
sans Charles, son mari, ne sera plus jamais la
même. Malgré cette épreuve, c’est avec courage
que Jocelyne m’a raconté son histoire. Par son
témoignage, elle veut épargner à d’autres
familles le chagrin immense qui l’habite et qui
affecte tous les siens.
Il est toujours difficile de voir partir une
personne qui nous est chère, mais de la façon
dont Jocelyne a perdu son conjoint, c’est
d’autant plus triste. Elle a mis sa vie en péril
pour tenter de le sauver. Elle est montée dans
la voiture à grains. Elle s’est débattue pour le
sortir de là, allant même jusqu’à se retrouver
elle-même avec du maïs jusqu’à la taille.
Mais il était trop tard. Il était déjà décédé.
Après toute une vie à travailler dur, Jocelyne et
Charles avaient des projets de voyage ; c’était
un couple heureux qui se voyait vieillir ensemble
encore longtemps pour profiter d’une retraite
bien méritée. Confrontée à la mort de son
mari, Jocelyne n’a maintenant d’autres choix
que d’affronter la vie seule, bien qu’elle est
grandement soutenue par ses enfants.
Tous les secteurs d’activité ont leurs particularités.
Le secteur de l’agriculture ne fait pas exception.
Selon Jocelyne, la plupart des agriculteurs
naissent sur une ferme et ils grandissent avec
le danger. Ils sont habitués de faire les mêmes
travaux jour après jour et ils ne voient plus le
danger, même s’il est toujours présent.
Comme elle le dit, tout est dangereux sur une
ferme. La machinerie, les animaux ou les
outils peuvent tous affecter la vie des agriculteurs
et celle de leur famille.
Rien ne pourra remédier à la perte du mari de
Jocelyne, mais j’ose croire que ce n’est pas en
vain que M. Rhéaume est décédé. Ce serait
trop injuste. On doit tous se sentir concernés
par la santé et la sécurité du travail. Dans tous
les secteurs d’activité, et non seulement en
agriculture, la santé et la sécurité doivent faire
partie de la vie de chaque travailleur et de tous
les employeurs. Il ne faut rien tenir pour
acquis, surtout lorsqu’on fait des tâches
routinières ou les mêmes travaux depuis très
longtemps. Ce que je retiens de l’histoire de
Jocelyne, c’est qu’on travaille pour gagner
notre vie, pas pour la perdre. Peu importe le
milieu dans lequel on travaille, il est toujours
important de repérer le danger et de l’éliminer,
pour nous et pour tous ceux qu’on aime.
Écoutez l’histoire de Jocelyne à sionsavait.ca
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