vie de - Le Parti de Gauche

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vie de - Le Parti de Gauche
Gauche
vie de
www.lepartidegauche.fr
numéro 51 • 30 octobre 201 0
Réponse républicaine
Les parlementaires du PG, du PCF et
des Verts ont demandé une commission d’enquête parlementaire pour
faire toute la lumière sur les méthodes
utilisées par les forces de l'ordre dans
les manifestations sur les retraites.
terminé, il y a des violences, il nous
faut les combattre. »
Deux jours plus tard, de jeunes lycéens sont encerclés par les forces de
l’ordre pendant des heures sur la place
Bellecour à Lyon, devenue une « prison à ciel ouvert » . « Du jamais vu. »
Voilà ce que l’on peut retrouver dans
bon nombre de déclarations. Qui est
responsable ? Aurions-nous pu éviter
cela ?
Toutes ces réflexions sur l’utilisation
des forces de l’ordre doivent trouver
une réponse concrète et républicaine,
explique Jean Luc Mélenchon sur son
blog, justifiant la demande d’une commission d’enquête.
Aurélien Le Corre
Un élan de solidarité financière
Les caisses de solidarité sont réapparues sur les marchés et dans les manifestations. A l’initiative des militants du
Front de gauche, des collectes pour les
grévistes ont été organisé partout en
France.
Pour populariser cet élan de solidarité
envers les salariés grévistes des entreprises et secteurs en grève reconductible
contre la réforme des retraites, plusieurs
centaines de militants du PCF, du Parti
de Gauche et de Gauche Unitaire se sont
retrouvé, à Paris, devant le centre Beaubourg, le samedi 23 octobre. Avec Pierre
Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Christian Picquet. En seulement deux heures
de temps, ils récolté 5.912 euros.
Le même week-end, des collectes
étaient organisées à Marseille (600
euros), Blagnac et Toulouse (516 euros),
Bordeaux (568 euros), Tarbes (1000
euros), La Croix-Rousse (403 euros),
Castres (400 euros)… Ou bien encore,
en Ile-de-France, à Antony (1.381
euros), Colombes (142 euros), Limours
(333 euros) et sur des marchés parisiens
: 1.000 euros dans le XIIIe, 187 euros
dans le XXe... Impossible de les recenser toutes.
Certains qui n’avaient pas pu les organiser ce week-end là, l’ont fait dans
les manifs du 28 octobre, avec succès :
2.451 euros récoltés à Besançon, 1.681
euros à Metz, encore 3.500 euros à
Tarbes, etc. D’autres avaient au contraire pris les devants : en Ille-et-Vilaine, 1.000 euros ont été rassemblé les
16 et 19 octobre sur les manifs de Vitré
et Rennes.
Parfois le PG a organisé des collectes
internes, auprès de ses militants et sympathisants. C’est le cas dans le XVe arrondissement de Paris (304 euros), à
Nantes (600 euros) ou dans le Val-deMarne (650 euros). Mais le plus
souvent c’est bien avec ses partenaires
du Front de gauche, des fois le NPA, les
Alternatifs ou le collectif retraite, que
ces collectes ont été organisées. Et les
fonds recueillis remis aux intersyndicales. Au moins 24.000 euros, pour ce
qui nous a été communiqué ! Certainement beaucoup plus.
Octave Honorin
PG91
écrivent-ils dans leur demande en se
fondant sur des témoignages convergents de syndicalistes, journalistes et
militants. Dont ceux du PG.
Le 19 octobre, il est 18h rue de
Boigne à Chambéry. Des affrontements entre jeunes encagoulés et CRS
postés à quelques mètres terminent
une nouvelle journée de manifestation
avec un goût amer. Parcours dévié,
présence policière impressionnante,
de troublants personnages en sweat
capuche se mêlent aux autres, les
écharpes bien remontées sur le nez.
On relève de saisissants témoignages
sur ces individus infiltrés parmi les
casseurs, interpellant subitement des
lanceurs de pierres, brassards
soudainement apparents. Certains anciens manifestants chambériens affirment ne jamais avoir vécu un climat
aussi électrique.
Ce jour, après cinq manifestations
dans le plus grand calme, Eric Woerth
a donné le ton sur une grande
antenne: « Le temps du dialogue est
Octave Honorin
«Nous avons des interrogations quant
au respect des libertés individuelles et
des droits collectifs, des principes
même qui fondent notre république » ,
Matériel de collecte à Limours
2 • 30 octobre 201 0 • numéro 51
vie de
Le PG dans le mouvement
Gauche
Un parti au cœur de la lutte, solidaire et inventif
prise de collecte des déchets).
A côté de ses mobilisations locales, le Doubs participera début novembre à une conférence sur l’automobile organisée par la Fondation Rosa Luxembourg
à Stuttgart. Dans l’Aveyron, le PG ne sait plus où donner de la tête (et des mains) entre le soutien aux cheminots du Capdenac, aux grévistes de Decazeville ou
aux territoriaux qui respectent des arrêts de travail
quotidiens d’une heure, sans oublier les salariés de
la métallurgie, du commerce (Géant, Casino) ou de
l’agroalimentaire.
Dans le Cambrésis (Nord), le PG est notamment
aux côtés des cheminots. A Strasbourg, il était représenté lors de l’occupation des bureaux de l’UIMM
(Union des industries et des métiers de la métallurgie)…
Les jeunes lycéens et étudiants ne sont pas en reste.
Malgré les intimidations de toute nature, ils sont entrés dans le mouvement conscients que s’y joue aussi leur avenir et lui ont donné une nouvelle vigueur !
Fanfan Bacqué
Un parti vivant, solidaire, impliqué dans le mouvement social, réactif, inventif, les mots paraissent
creux pour décrire le sentiment ressenti à la réception de tous les mails envoyés ces derniers jours pour
rendre compte des activités du Parti de gauche à travers la France. Impossible de parler de tout. Impossible de publier toutes les photos.
Après le compte rendu en page Une sur les collectes,
voici un bref aperçu d’actions menées à Montreuil,
en Seine-et-Marne, à Marseille… ainsi que des témoignages au cœur du mouvement à Grandpuits ou sur
la ligne du RER B à Paris.
Mais il faudrait aussi parler de la Vienne où les militants ont rencontré un franc succès avec les autocollants « Casse toi pov’con » ou « Qu’ils s’en aillent
tous ». A présent ils distribuent également un tract
programmatique qu’ils ont eux-mêmes rédigé. Dans
l’Aude, Christiane Causse raconte qu’avec d’autres
membres du collectif retraites, le PG soutient les blocages (à la Sncf, à Denjean, une plate-forme de fret
routier, à Aubert-Duval ou à la Snectom, une entre-
En grève sur la Ligne B du RER
Notre camarade Philippe Juraver ne manquent pas pour les salariés d'échan-
est responsable syndical sur la ligne B du
RER. Il est de toutes les grèves depuis le
début du mouvement contre la casse des
retraites. Il nous apporte ici son témoignage :
La lutte que nous menons est belle, même
si elle est difficile, car elle est juste. L'action
citoyenne reste une source de motivation
quand elle est pratiquée en action collective, comme sur la ligne B du RER. De piquets de grève, en assemblées générales,
aux casse-croutes improvisés avant de se
rendre aux manifestations, les occasions
ger, de débattre et enfin de ressentir un peu
de reconnaissance là ou il n’en existe plus.
La ligne B appelée ligne de Sceaux a toute
une histoire datant de plus de cent ans. Il
existe sur cette ligne une culture liée à
l'histoire, la résistance (Eugène Clotrier,
Rol Tanguy).
Le taux de syndicalisation dépasse 50 %,
39% pour la CGT. C'est une responsabilité
énorme de conduire des actions sur cette
ligne, car à chaque fois il y a une obligation
de résultat. Nous en sommes à 8 jours de
grèves. Nous sommes loin des 21 jours de
Christiane Chombeau
grève de 1995. Mais l'époque n'est plus également la même. En 1995, la Direction de
la RATP avait accepté d'étaler les prélèvements de jours de grève. Aujourd’hui, non
seulement elle prélève en une seule fois
mais elle se met hors la loi (prélèvement au
20ème au lieu du 30ème condamné en cassation) afin de punir davantage les grévistes. Et attention à celui qui oublie de se
déclarer conformément à la loi, dans le
cadre d'une déclaration au préalable 48H
avant la prise de service (par téléphone).
Tout est orchestré pour criminaliser l'action syndicale au mépris de la loi et des
agents. Dans ce contexte, je salue le courage des militants. Ce combat est également
celui de la dignité.
Le surnom de village gaulois n'est pas
usurpé. Mais c'est dans le respect de chacun que l'action est menée. L'unité syndicale a un sens bien précis sur cette ligne.
C'est une exigence réclamée par les salariés. La démocratie participative ne peut
s'exprimer que si chacun se sent représenté. Le 28 octobre , une fois de plus , la ligne
B se mobilisera afin de combattre cette réforme injuste pour les jeunes, les femmes
et tout une population qui souffre. Stop à
l'injustice, au mépris affiché pour toute une
population.
Le 24 octobre 2010
Philippe Juraver
vie de
Gauche
numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 3
En Seine-et-Marne
Solange Blais Perrin
Le PG de Seine-et-Marne soutient
les grévistes de Grandpuits depuis le 20
octobre. Il a été un lien entre la population, et les organisations politiques, associatives et syndicales de ce département.
Ses militants se sont relayés sur le site
les 20 octobre, 22 octobre jour de la
charge CRS, 23, 24 octobre et 25 octobre. Des conseillers régionaux d'Ile-
de-France (Pascale Le Nouannic, Eric
Coquerel et Jean Francois Pellissier) ainsi que des élus municipaux du département (Patrick Mavre, Blaise Chabanis)
et Solange Blais Perrin (membre du BN)
Catherine Jouanneau et Gérard Voinet
(membres du CN).
Nous avons par ailleurs participé à la
création de points de collectes dans le
cadre du Front de gauche avec le PCF
sur les marchés et les gares principalement pour les salariés de Grandpuits
mais également pour les cheminots.
Dans ce contexte, le PG a pu mesurer
l'important degré d'identification de nos
concitoyens à ces grévistes. Enfin, le PG
a établi le lien entre dirigeants lycéens
UNL et comité retraite dans le cadre de
la manifestation du 19 octobre au matin
Solange Blais Perrin
le PG dans le mouvement
à MELUN. Lors de cette manifestation
la seule organisation politique visible
était le PG dont les drapeaux étaient réclamés spontanément pour être portés
par les lycéens. Et, il a apporté son soutien aux cheminots lors de leur AG du
28 octobre.
Solange Blais Perrin
Le char de l’État navigue sur un volcan
(Henri Monnier)
Visite au piquet de grève de Mais ils suivent ce qui se passe en jour », vedettes du grand barnum. Il y a
Grandpuits, samedi 23 octobre, France, de très près. Sur le site Internet la bataille judiciaire sur la portée de la
impressions…
des grévistes de Grandpuits, 10 000 vi- réquisition du préfet. Tous ces soutiens,
Départ pour une heure de route depuis Meaux, direction le sud de la
Seine-et-Marne, sous un orage de grêle.
On traverse des petits pays charmants,
déjà déserts, à 7 heures du soir, il fait
noir. Enfin, le site de la raffinerie, silencieux, grandiose, sur fond de ciel tragique. Barrage. Quelques uniformes
bleus, visages de jeunes flics, comme on
a vu sur la photo de la charge du 22, qui
ressemblerait plutôt à une mêlée, s’il
n’y avait ce bouclier de plexi, cette poignée de tonfa au centre de l’image, et le
cri muet de l’ouvrier, emporté par la
vague des gendarmes, sous la bannière
syndicale.
Rapide navette de la carte d’élue régionale de Pascale Le Néouannic. Laissezpasser.
Il est 20 heures. Devant l’entrée de la
raffinerie, une palette se consume dans
le brasier. Ce soir, il ne fait pas froid.
On se salue, on se reconnaît, certains
d’entre nous sont venus déjà mercredi,
on se présente, on demande les nouvelles. Café. Face à l’entrée, un camion
de TéléCinco, une chaîne espagnole.Quelques dizaines de seconde de
direct prévues pour le journal de 21
heures. On discute avec les uns, les
autres. Ceux de Grandpuits ont reçu des
Anglais aujourd’hui. Est-ce que ça va
bouger chez eux ? Et en Espagne ? On
ne sait pas, non, pas pour le moment.
sites en une semaine, des centaines de
messages de soutien. Et les dons à la
caisse de grève, qui affluent.
21 heures. Aïda Palau, la journaliste
espagnole, au micro. Derrière elle, à
l’écran, les flammes du brasero, « C’est
mieux pour la lumière », et derrière les
flammes, les grévistes, lui surtout, sa
moustache gauloise, son casque, le gilet
de sécurité, et nous, les visiteurs. Décor.
Lui, il en plaisante « Des nouvelles du
front, comme en Afghanistan ». Vite
fait : samedi soir, l’essentiel, c’est plutôt
les résultats sportifs. La télé française,
pas là. Une certaine presse, dite populaire, suppliait ce matin, en première
page : « Ne gâchez pas nos vacances ».
Deux sujets carburant ce soir-là chez
Chazal. Apparemment, ils n’ont pas
trouvé d’automobiliste au bord de la
crise de nerfs, juste une dame qui déclare, original, que « c’est la galère »,
parce que ça fait quand même une demi-heure qu’elle est dans la file.
22 heures, assemblée générale,
Franck Manchon prend la parole pour
la CGT. Épuisé, calme, lucide, malgré la
pression. Cet homme travaille sur un
site classé Seveso 2. Une partie des médias de son pays les traite, lui et ses
camarades, de terroristes. D’un autre côté, ils se défendent pour ne pas devenir
à leur tour, comme les mineurs chiliens,
comme les Conti, des « héros d’un
qui viennent du monde entier, comme
si, avec eux, on espérait vivre un tournant, ce moment où le rapport de force
s’inverse, enfin. C’est lourd, ce maillot
de champions de la classe ouvrière.
Ce que les écrans sempiternels
cachent, en pleine lumière : sans les
travailleurs, tout s’arrête. Plus que ça :
sans carburant, la machine à fric s’arrête. Cette panique qu’on tente de fomenter parmi nous, sans succès jusqu’ici, ce n’est pas la nôtre. Franck
Manchon parle de dignité. Lundi, nous
apporterons le produit des collectes du
Front de Gauche. Beaucoup ont donné.
Certains, quelques pièces. D’autres,
juste un sourire, quelques mots,
« continuez ! »
Dominique Levrier
Des vidéos
Vous pouvez suivre les grands
moments de la grève à Grandpuits
grâce à nos camarades Jean-Charles
Girault, Pili Serra, Gilles Chambault et
Patricia Neau. Qui se sont relayés sur
le site. « Des documents fruits d’un
véritable travail d'équipe et
d'amitié », tient à préciser Jean-
Charles.
http://www.dailymotion.com/LaTele-de-Gauche77
4 • 30 octobre 201 0 • numéro 51
vie de
Le PG dans le mouvement
Gauche
Montreuil
À Montreuil (Seine-Saint-Denis), suivi les événements du 14 octobre à drant les jeunes mais également en soute-
les camarades du PG sont engagés depuis
le mois de mai dans la bataille des retraites.
Autonomes ou au sein du collectif local,
nous avons multiplié les diffusions de tracts
sur les marchés et en centre-ville, à la rencontre des habitants.
Ces dernières semaines, la cadence s’est
accélérée. La grève reconductible votée par
les agents communaux a impulsé une dynamique supérieure au mouvement. Le
comité PG, de son côté, a décidé de
concentrer ses efforts sur la sensibilisation des jeunes. Une action qui nous a
permis de suivre les débuts du mouvement
lycéen sur la ville, et de nouer des contacts
fraternels avec les élèves mais également
avec les équipes des établissements scolaires : surveillants, enseignants…
C’est donc avec stupeur que nous avons
Montreuil : Au petit matin, une véritable
opération policière s’est déroulée sur la
ville, donnant lieu à l’expulsion de deux
squats et à une intervention musclée devant le principal lycée montreuillois, avec
appel de renforts, gaz lacrymogènes et…
tirs de flashballs. Il n’en fallait pas plus
pour que le pire se produise : un lycéen de
16 ans a été grièvement blessé au visage.
Dès lors, les militants se sont attachés à
mobiliser leurs réseaux avec un seul objectif en tête : permettre au mouvement
de se poursuivre en évitant les débordements que les provocations policières auraient pu susciter. En participant à tous
les rassemblements organisés, en étant
présents devant les établissements scolaires (lycées et collèges) pour veiller au
bon déroulement des blocages, en enca-
nant activement les agents en grève sur
l’ensemble des leurs actions.
À l’initiative de la minorité municipale,
dont l’élue Parti de Gauche, une caisse de
solidarité a été également mise en place
pour permettre au mouvement de se poursuivre. Ces temps-ci, à Montreuil, on manifeste tous les jours, et les départs collectifs pour les grandes manifs parisiennes
regroupent chaque fois davantage de monde.
Le 19 octobre, nous étions plus de 1000,
et la totalité des collèges de la ville était
mobilisés. De nouvelles actions sont programmées pour les jours à venir.
Mobilisés, persévérants, unitaires, les
militants du PG n’ont pas fini d’en découdre !
Riva Gherchanoc
et Juliette Prados
Photos Jean Sicard
Marseille sur tous les fronts
Contre le racisme d'état
Sur le vieux-port
Erreur
Marche des femmes
Manif. des enseignants
Contre la réforme des retraites
DR
Dans Vie de gauche N° 50 daté 15
octobre nous avons titré par erreur
« Conseil municipal interrompu à
Cannes » l’article Rémy Lebas de
Lacour. Il fallait lire Grasse ! Voici
d’ailleurs une photo de cette action des
militants grassois.
vie de
Gauche
numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 5
Le PG dans le mouvement
Claude Szmulewicz
André Laforce
Aubenas
Paris
Hervé Lavisse
Castres
Double meeting à Paris
Le Parti de Gauche tenait un mee- au sein des assemblées. Jean-Luc Mélenting lundi 18 octobre, à l’occasion de la sor- chon, lui, est revenu sur le message de son
livre : remettre le peuple au cœur de la société, qu’il reprenne la place qui est la sienne,
celle que lui ont volée ceux qui s’autoproclament l’élite mais plongent le pays dans
les eaux les plus froides d’un capitalisme glo-
les donneurs de leçons, ceux qui s’accaparent la richesse et plongent les peuples
dans la misère, qui empoisonnent la République et ses valeurs… Qu’ils s’en aillent
tous ! On ne les retiendra pas, nous n’avons
pas besoin d’eux !
Face à ce succès, c’est un double meeting
qui a alors été organisé. Un dans la salle et
un dans la rue ! Martine Billard a rappelé le
projet inique du gouvernement sur les retraites et la mobilisation exemplaire des militants du Parti de Gauche dans la rue comme
balitaire. C’est ça la « Révolution Citoyenne » !
Mettre l’oligarchie du pouvoir et de l’argent
à genoux face au peuple souverain…
Ces discours plein d’espoir et d’humour
ont gonflé à bloc ceux qui parfois doutent
mais dont tellement de chose dépend. Plus
que jamais, face à ceux qui détruisent méthodiquement nos acquis sociaux et foulent
du pied les symboles de notre République,
« Résistons ! ».
Octave Honorin
tie du livre de Jean-Luc Mélenchon. Si une
salle modeste avait été prévue pour l’occasion (600 places environ), ce sont près de
1300 personnes qui ont entendu cet appel :
« Qu’ils s’en aillent tous » ! Les puissants,
Romain Jammes
Drôme
Alain Pairon
Dijon
La Loterie SARKO
Sur les cortèges , l'attraction bordelaise du parti de gauche , la loterie gratuite Sarko ,remporte un grand succès
auprès des manifestants. De nombreux lots de grande valeur sont à gagner , jugez plutôt , 1 montre Rolex, 1
aller retour en jet privé vers la Martinique, 1 enveloppe Liliane Bettencourt, une retraite chapeau, un parachute doré!
Avec Claire Catalo au panier, Pierre
Chauveau ou Etienne Bergès au porte
voix, le manifestant est harangué et les
mains plongent dans le panier, tentant
de tirer le bon numéro, mais sur son
billet chacun peut lire : « Perdu ! Vous
avez le droit de voter ».
Marie Laurence Arnaud Donzac
DR
Lille
Béarn
DR
Paul Heems
Bernard Cottaz-Cordier
Céline Marin
Cannes
6 • 30 octobre 201 0 • numéro 51
vie de
Témoignage
Gauche
Une justice autiste
Mercredi 27 octobre, Halil, 22 ans, comparaissait devant le tribunal administratif de Lyon. Eduardo Meneses, militant du
PG, était venu le soutenir. Nous publions ici des extraits du récit fait le soir même.
Je viens d'être confronté pour la
première fois à une expulsion de sanspapiers ce matin. En tant que militant
du parti de gauche (…) j'ai participé activement à différentes manifestations,
rassemblements, événements de soutien contre la politique inhumaine du
gouvernement et pour aider des sanspapiers. Mais en tant qu'étranger, je
n'avais jamais franchi le pas de
rentrer dans le Tribunal Administratif
pour soutenir une personne qui passait en jugement pour être expulsée.
(…)
Lorsque nous sommes arrivés, une
camarade qu'on croise souvent dans des
manifestations pour les sans-papiers, un
camarade du PG et moi, la séance venait
de commencer, et je me suis retrouvé
pour la première fois face à cette machine administrative inhumaine. Le
jeune qui est devant moi est en France
depuis 7 ans, il est arrivé à ses 15 ans.
Son grand père habite ici depuis 40 ans.
Au fur et à mesure des interventions j'apprends des choses sur sa situation qui
me sidèrent(…). Ce jeune a fait des
études depuis qu'il est ici, collège, puis
lycée mais n'a pas pu continuer sa formation professionnelle car sans-papiers il
ne pouvait pas faire des stages. Comme
me disait une de ses anciennes professeurs venue pour le soutenir, c'est un
jeune très tranquille qui n'a jamais eu de
problèmes il a juste voulu vivre une vie
normale « comme les autres ». Justement en voulant faire comme tout le
monde il s'est fait faire des faux-papiers,
ce qui est évidemment répété en boucle
par l'avocat qui représente le préfet pour
le faire passer pour un criminel.
Des promesses
repoussées.
de
travail
J'apprends que toute sa famille se
trouve en France, ses deux tantes sont
en situation régulière. L'avocat qui représente le préfet fait une intervention
pour expliquer qu'il a encore de la famille en Turquie, il fait référence à un
oncle que l'on aurait omis de citer, ceci
justifierait selon lui l'expulsion. (…).
Mais on apprend que cet oncle est mort
il y a 10 mois et lorsque la juge demande
plus de précisions à l'avocat qui représente la préfecture, celui-ci ne sait
pas quoi répondre, il ne connait même
pas le nom de cet oncle.
On apprend également que ce jeune a
deux promesses d'embauche qui ont dû
rentrer dans le cadre des promesses
d'embauche admises comme telles. En
effet, sa tante nous raconte comment on
leur a rétorqué plusieurs fois à la préfecture des promesses provenant d'entreprises dirigées par des étrangers provenant du même pays d'origine en disant
que ça ne comptait pas. La solidarité a
l'air de les gêner et c'est avant tout une
drôle de façon d'interpréter la loi...
Le jeune demande à intervenir et lit,
en tremblant, un petit texte qu'il a préparé pour expliquer qu'il ne connaît personne dans ce pays où on veut l'envoyer,
j'apprends alors qu'il a une fiancée depuis deux ans et qu'ils voulaient se marier. Il s'excuse d'être tombé dans cette
tentation de se faire des faux papiers.
(…) Il sait très bien qu'il n'a jamais rien
fait de mauvais, il ne s'agit pas d'un criminel, et il tente de le faire comprendre
au juge avec ses mots. Évidemment il
n'est pas là pour des faits criminels malgré l'image que l'avocat d'en face tente
de lui coller dessus. (...)
Domicilié chez ses parents, donc
nul part.
On reproche à ce jeune de ne pas pouvoir prouver sa présence continue dans
le pays depuis son arrivée. Évidemment,
il ne paye pas de loyer, ni de téléphone,
ni quoi que ce soit puisqu'il habite encore chez ses parents. Pourtant encore
une fois son ancienne professeur nous
fait partager sa rage de savoir que le fait
qu'elle connaisse ce jeune depuis qu'il
est arrivé, qu'elle l'ait eu comme élève
puis qu'elle l'ait côtoyé lors de son parcours au collège, au lycée et tout simplement dans la ville où ils habitent ne sert
absolument à rien, il n'y a que des
papiers administratifs impossibles à
avoir, vu sa situation, qui pourraient les
intéresser.
La séance est suspendue et la juge
part pour étudier ce qui a été dit et exprimer un verdict. (…)
La juge revient 40 minutes plus tard
pour annoncer que le jeune sera expulsé. On lit une expression d'impuissance
chez l'avocate qui l'a défendu, qui se
mêle à une certaine résignation produite
sûrement par le fait d'avoir vécu ces
scènes d'injustice des centaines de fois.
Elle essaye de lui expliquer ce qui arrivera par la suite, tout en maîtrisant ses
propres émotions.
Son choix semble désormais se limiter
à accepter d'en finir avec la vie qu'il a
construit ici en quittant le territoire ou
accepter de finir avec la vie qu'il a
construit ici en passant à la clandestinité. Lui, il est resté très respectueux et
tranquille, sûrement pour rassurer sa
grand-mère qui est en pleurs à côté de
lui et le reste de sa famille. Il doit réfléchir à ce qu'il pourrait bien faire en arrivant dans un pays avec lequel il n'a
plus aucun lien.
Une scène particulière se produit à la
fin : l'avocat qui représente le préfet sort
de la salle et est rattrapé par la petite
sœur du jeune qui vient d'être « jugé »,
elle doit avoir 7 ou 8 ans. Elle lui demande si elle peut le prendre en photo.
La famille a l'air gênée devant ce qu'elle
vient de dire et l'avocat répond avec un
ton méprisant, en la repoussant: « sûrement pas! » Il part avec un pas rapide
comme s'il fuyait cette petite fille,
comme s'il fuyait ce qu'il vient de faire,
cette vie qui vient d'être brisée. (…)
Une machine inhumaine.
Face à cette machine comment devons-nous nous-y prendre? Que faire de
ce pouvoir brutal, violent et autoritaire ?
C'est à ce moment-là que je repense à la
phrase qui nous trotte tous dans la tête
en ce moment et qui prend une tournure particulièrement ironique et cynique face à la scène que je viens de
vivre: « Qu'ils s'en aillent tous ! ».
Eduardo Meneses
vie de
Gauche
numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 7
Vie des comités
Vosges : la délation institutionnalisée
Il y a déjà cette dérive qui consiste
à vouloir placer des caméras de vidéosurveillance partout (1) ainsi la paisible commune de Contrexéville installe des caméras pour éviter que les jeunes ne jouent
au foot et cassent des carreaux ou
écoutent de la musique trop fort comme
l’ont expliqué le maire et une commerçante lors d’un reportage de la télévision
locale. Désormais, il y aura aussi un système de délation organisé « conjointement avec la gendarmerie » dixit les différents panneaux placés aux entrées de
villages ou quartiers vosgiens. Thaon-lesVosges, Sanchey, maintenant Saint-Nabord… Le dispositif voisins-vigilants
s’étend et menace les libertés individuelles, exacerbe le communautarisme,
l’entre-soi, la peur de l’autre, la méfiance.
Ainsi cet officier de gendarmerie qui, sans
rire, explique qu’à Dogneville (paisible village proche d’Epinal, où le combat de
quelques syndicalistes est parvenu à faire
abandonner pour le moment le projet), «
il n’y a pas moins d’un cambriolage par
semaine » . Renseignements pris, il y en a
eu 4 en 200, dont trois dans des
commerces.
A chaque fois, c’est la même histoire.
Un petit village, ou mieux un lotissement
tranquille où il ne se passe jamais rien, et
des gendarmes transformés en VRP de
choc, invitant après un petit discours de
circonstance, à
s’inscrire pour être
référent voisins-vigilants comme on
s’inscrirait à un
tournoi de belote.
Pour protéger, et
soi-disant renforcer le lien social !
Ensuite, c’est
l’apposition de «
jolis » panneaux.
Certains, comme à
Sanchey, jouent
sur l’aspect tranquillité : une maison qui
dort sereinement. D’autres rappellent des
heures noires ou l’œuvre d’Orwell : un œil
qui vous observe sous la mention « voisins-vigilants ». Comme ce petit panneau
de Saint-Nabord : un œil noir, aux aguets,
sur fond jaune foncé, « en collaboration
directe avec la gendarmerie et la police
municipale » .
Contacté par l’association de lutte
contre les dérives sécuritaires – qui rassemble de nombreux syndicalistes, des
militants du PG, du NPA, du PCF, des
Verts et même du PS – le préfet considère
ce dispositif comme « sans danger » , et
estime que nos craintes de dérives sont
injustifiées.
Ne parler ni de milice, ni de délation.
Surtout pas. Le politiquement correct pré-
Fête champêtre à Miramas!
La seconde fête champêtre du
Comité de la 13ème circonscription des
Bouches du Rhône s'est déroulée le dimanche 17 octobre au château de Cabasse aimablement mis à notre disposition par la municipalité de Miramas. Ce
fût une longue, très longue journée qui
débuta vers 5H30 avec la mise en place
du vide-grenier en parallèle de nos festivités. Les élus Miramasséens avaient
mis les petits plats dans les grands afin
de nous apporter une aide efficace.
A peine le temps de se retourner que
nos premiers invités arrivaient. Un mistral soufflant à 70 km/h nous a obligés
à nous replier sous le gigantesque préau
où nous avions dressé la table pour nos
80 convives, la capacité maximale d'accueil de notre restaurant militant de
campagne.
La buvette prise d'assaut pendant
plus d'une heure et demi a été le lieu de
nombreux échanges et contacts entre
les 150 invités et adhérents du Parti de
Gauche venus de Tarascon, Aix en
Provence, La Ciotat, Marseille, Arles,
Martigues, Istres. Le panel extrêmement varié des personnalités présentes
en disait long sur notre enracinement
sur le secteur. Parmi elles : M. Vaxes,
Député PCF de la circonscription, F.
Bernardini, Maire divers gauche d' Istres, F. Vigouroux Conseiller général PS
et Maire de Miramas, P. Dharreville
Secrétaire Fédéral du PCF13.
Après le repas, la salle de réunion
prévue pour la tenue de notre débat sur
l'éducation a été prise d'assaut. L’intervention de Bernard Faure adjoint au
Maire d'Istres et ancien principal a suscité un échange de plus de deux heures.
Les réactions pour le moins animées
fère appeler cela du « civisme » , des «
rapports de bon voisinage » , il faut évo-
quer voisins-vigilants en parlant de créateur de solidarité.
En un mot, il faudra attendre que nos
craintes se réalisent pour qu’elles soient
jugées potentielles. Quelle sera la prochaine étape ?
Romain Mathieu
(1)Le plan national de prévention de la
délinquance 2010-2012 fixe comme priorité le développement de la vidéosurveillance et vise l’objectif de 60000 caméras en 2012, s’en donnant les moyens
financiers à travers le fond interministériel de prévention de la délinquance qui
fait du développement de la vidéosurveillance une priorité.
ont apporté la preuve de la diversité de
notre public.
Au cours de cette journée nous avons
donné "officiellement" le badge du PG à
une nouvelle militante Stella Appedu de
Saint Mitre les Remparts. Le badge du
PG lui a été "officiellement" remis sous
les applaudissements des participants.
Si nous devions clore ce résumé par
un symbole, ce serait la photo de notre
Arlésienne Monique, jeune fille de 83
ans, fan de Jean-Luc Mélenchon, qui se
fit un plaisir
de
poser
devant la
photo de
son idole.
Guy
QUEYTAN
8 • 30 octobre 201 0 • numéro 51
vie de
PG en action
Gauche
Pascal Montagna / Leguy / Pascal Montagna
Tractage devant la FIAC
Ah La Fiac ! Symbole biaisé de la toute
puissance de l'argent qui vient se pavoiser
devant les créations artistiques contemporaines. Il est toujours difficile en face de cet
étrange spectacle d'avoir un avis tranché à
propos de cette « foire ». D'un coté, tout
amateur d'art contemporain ne peut qu'être
attiré par une exposition artistique de cette
ampleur, que l'on aime ou pas. Néanmoins,
et pour paraître volontairement grossier,
les premiers mots qui me sont venus à l'esprit en sortant de la bouche de métro
« Champs-Elysées» furent « Ça pue le fric! ».
Car oui, il est inutile de se le cacher, cet
événement est à mes yeux une des représentations les plus violentes de la mise sous tutelle de l'Art par l'argent et la finance. Avec
ce parfum d'élitisme qu’est déjà son entrée
à 28 euros pièce, il faudra donc nous excuser de ne pouvoir faire aujourd'hui un
compte rendu détaillé des oeuvres que
comptait cette exposition.
C'est donc dans ce contexte bien particulier que nous sommes toutefois venus
apporter notre pierre à l'édifice avec l'espoir
de pouvoir offrir aux badauds, artistes, enseignants et étudiants d'art, et plus généralement à toutes personnes présentes en
ce lieu, une analyse différente de cette marchandisation et, par la même occasion, afficher ouvertement nos ambitions sur la
place primordiale et émancipatrice que l'on
veut accorder à la Culture dans une République sociale.
Il faut avouer que le pari était osé. Arriver devant le Grand Palais avec nos milliers
de tracts aux allures de faux prospectus
mettant en scène une peinture de Monet et
un billet de banque, sous le titre du simpliste mais néanmoins accrocheur jeu de
mots « Monet is Money? », ne pouvait
qu'être une excellente prise de température pournos futures actions dans ce domaine.
Ainsi, nous avons été la « curiosité » de
cet évènement au milieu d'un public qui ne
semblait définitivement pas être habitué à
ce genre de sollicitation. Et une chose est
sûre, nous ne sommes pas passés inaperçus ! Avec un peu de recul, l'accueil fut même
parfois bien plus positifque l'on aurait pu
l’imaginer.
Je retiendrai en exemple, l'approbation
d'un artiste venu entamer la discussion,
nous avouant dans le creux de l’oreille être
heureux d’entendre notre analyse concernant la crise culturelle actuelle, tout en argumentant, avec raison, les difficultés matérielles des artistes plasticiens à reprendre
la main sur les circuits classiques des galeristes et autres marchands d’art. Que dire
aussi de ce photographe ou encore de cette
plasticienne enseignante, tous deux si enthousiastes de rencontrer enfin une voix
politique qui s’élève sur le sujet et qui nous
ont même proposé de venir décrier ce totalitarisme marchand d’un puissant « Non
à la marchandisation de la culture !» au
cœur même de la foire.
Quel plaisir ainsi de sentir que la voie que
nous prenons et défendons puisse trouver
écho chez les premiers touchés par ce fonctionnement capitaliste !
Quel plaisir aussi de recevoir des commentaires de Daniel Buren sur ce tract encourageant la démarche dans un très perspicace argumentaire !
Quel plaisir enfin d'être ce petit grain de
sable qui peut venir enrayer la grosse machine, d’observer certains regards dédaigneux se poser sur nos badges « Parti de
Gauche » avant de feindre l'indifférence ou
de proférer quelques mots rageurs en passant leur chemin. A ceux là, je ne leur adresse
qu'un sourire, en me disant au fond de moi
même « Et bien, ma petite dame, mon bon
monsieur, à partir d'aujourd' hui, il faudra faire avec nous ! »
Jean-Michel Poullé
Lors de la fête de l’Huma, le Front de
Gauche a lancé les travaux d’élaboration
d’un programme partagé de gouvernement.
Acette occasion le Parti de gauche a rendu
publiques ses premières propositions programmatiques. Celles-ci prennent la forme
de 177 fiches détaillant précisément les mesures d’un gouvernement de Front de Gauche.
A ce stade, il ne s’agit évidemment que de
premières idées soumises au débat, au sein
du parti, avec les partenaires du Front de
Gauche, mais plus largement encore avec
l’ensemble des citoyens qui souhaitent y
collaborer. Pour rendre cette collaboration
possible, mais surtout facile et accessible
au plus grand nombre, le parti de Gauche,
s’est doté d’un site dédié à cette mission. A
l’adresse programme.lepartidegauche.fr,
les visiteurs peuvent consulter l’ensemble
des fiches programmatiques, mais encore
plus intéressant peuvent également modifier directement ces fiches par le biais d’un
outil wiki (le même qui permet l’existence
du site wikipedia). L’ensemble de ses modifications est étudié par une commission
du programme mise en place par le Bureau
National. Elle a pour rôle d’intégrer les modifications qui apparaissent faire l’unanimité et de renvoyer devant les instances du
parti les questions qui font débat.
N’hésitez donc pas à rendre visite à ce
nouvel outil de la démocratie militante et
à participer au débat sur les propositions
du PG dans le cadre de l’élaboration du
programme partagé.
Bastien Lachaud
Gauche
vie de
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