Pistolets de peinture : le choix des armes ! - 04-02-2007

Pistolets de peinture : le choix des armes ! - 04-02-2007
par Rédaction - Apres-Vente-Auto.com - http://apres-vente-auto.com
Pistolets de peinture : le choix des armes !
lundi, 02 avril 2007
Si les produits de peinture ne cessent d’évoluer tant dans leur principe de base que dans leur mode de
séchage, ils ne restent en fin de compte qu’un produit semi-fini. De la préparation des supports aux
produits à appliquer, c’est toute une série d’opérations qui s’enchaînent pour qu’au final… tout passe
inaperçu. Une lourde responsabilité que doit assumer le dernier maillon de cette chaîne : l’homme aux
pistolets.
Avant de passer en revue les exigences imposées au peintre et les prouesses techniques distillées
récemment par les pistolets, attardons-nous un moment sur l’environnement de ce matériel.
En effet, l’application de peinture ne se résume pas à la simple opération de projection d’un produit. En
fait, il faut tenir compte de trois facteurs déterminants : l’énergie (l’air), l’applicateur (le peintre) et le
matériel : les pistolets.
Ne manquez pas d’air !
Sur l’énergie, nous n’allons pas remettre tout en cause. Nous nous limiterons à refaire le point sur les
bases fondamentales. En premier lieu, nous conseillons de réserver un circuit d’air uniquement pour
alimenter les postes de peinture. L’idéal étant de disposer d’un compresseur dédié, avec un sécheur et un
épurateur : toute trace d’huile, d’eau, de poussières et autres silicones sont les ennemis jurés des peintres
!
Concernant les tuyaux d’alimentation, et plus particulièrement les raccords, nous suggérons de passer de
4,5 mm de diamètre intérieur à 9 mm. Ces derniers, appelés aussi raccords européens, évitent les
étranglements et offrent un débit d’air constant et suffisant. Cette régularité en "abondance" d’air se
traduit par une grande souplesse d’utilisation et évite surtout d’éventuelles marbrures.
Bonne main, bon œil…
Concernant le peintre, nous pourrions être intarissables en qualificatifs, tellement il est exigé des
professionnels tenant ce poste dans un atelier. Pour rester pratiques, nous partirons du principe qu’il a la
formation requise et qu’il suit périodiquement toutes les formations nécessaires pour les remises à niveau
de ses connaissances techniques et technologiques.
Ainsi, outre la pugnacité, la rigueur et le soin, un peintre doit surtout avoir deux sens en éveil constant : le
toucher et la vue. Le premier lui sert à préparer son support à peindre. Une étape que doit parfaitement
maîtriser un peintre. C’est ensuite l’œil qui prend le relais, pour enchaîner la suite du travail. C’est l’œil
encore qui suit le pistolet, l’œil qui juge la qualité et la quantité des produits déposés, enfin, l’œil qui
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permet de corriger. Bonne main, bon œil, avec l’amour du travail bien fait, c’est ainsi que nous
qualifierons pragmatiquement un peintre qui aura su se munir de ses armes préférées, les pistolets.
Un taux de transfert sous haute surveillance
Justement parlons du pistolet, il doit non seulement répondre à des normes (être capable d’assurer un taux
de transfert de produit pulvérisé, au moins égal à 65%), mais aussi répondre aux exigences du peintre
professionnel en termes de maniabilité, souplesse d’utilisation, précision… Des notions constamment
revisitées par les fabricants pour offrir des matériels toujours plus performants, sur toute la ligne.
Sans refaire tout l’historique de ce matériel, il faut bien reconnaître que les pistolets de pulvérisation de
peinture en réparation carrosserie n’ont cessé d’évoluer, notamment au cours des dernières années. C’est
ainsi que sont arrivés les pistolets à gravité qui ont petit à petit remplacé les engins à succion, ou sont en
passe de le faire. Ensuite, sont arrivés les types HVLP, pistolets à basse pression et plus récemment les
"médium".
Mais au fait, pourquoi toutes ces évolutions qui se traduisent par une sophistication des matériels dans la
précision des ensembles qui les constituent, comme dans les réglages nécessaires à leur utilisation et la
méticulosité indispensable à leur entretien ? Bien entendu, la nature des produits à pulvériser change.
Outre le fait que les peintures à l’eau ont sensiblement modifié la donne, les résines HS, la pigmentation,
les charges à effets et autres ingrédients constituant les peintures ont aussi été des éléments qui ont joué
un rôle dans ces évolutions. A cela, est venue se greffer la législation qui à elle seule a "révolutionné" tout
le système.
Au point que la technique, même la plus avancée, ne peut prétendre répondre aux exigences fixées par la
loi.
En effet, la norme HVLP telle qu’elle est définie par les Californiens se décompose en deux parties :
· l’une impose un transfert minimum des produits pulvérisés (65% de la quantité pulvérisée doit rester sur
le support peint) ;
· l’autre exige une pression maximum au chapeau du pistolet (0,7 bar au centre comme aux oreillettes).
Deux conditions techniquement impossibles à combiner. Ainsi sous la pression des fabricants de
matériels est née la "sous-norme" EPA, Environment Protection Act. Celle-ci privilégie les 65% de
produit transféré au détriment de 700 grammes de pression au chapeau. Une évolution qui a donné
naissance à des pistolets que l’on peut qualifier de "semi-basse pression".
Sélection: à chaque produit son outil
Cette nouvelle génération de pistolets fonctionne avec des pressions oscillant entre 1,5 et 2,5 bars à la
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crosse et 1,2 à 1,5 au chapeau. Des caractéristiques qui devraient faire références en Europe à l'avenir...
SGI. SATA.
Dans la série "digital", le 3000 succède au 2000. Disponible en deux versions, le HVLP et le RP, ils sont
agrémentés d’un afficheur à cristaux liquides de la pression d’air implanté dans la crosse, qui indique la
pression d’entrée d’air. Un confort pour l’applicateur lui permettant d’ajuster avec précision la pression
des réglages sans avoir à revenir au manodétendeur éloigné du lieu de pistolage. Un atout précieux quand
on applique des teintes plus ou moins délicates comme les irisées, voire certaines métallisées très
sensibles à la pression de pulvérisation qui influe sur la colorimétrie à cause des particules.
Si les deux matériels remplissent les obligations de la législation VOC en atteignant au moins un taux de
transfert de 68%, ils se distinguent par leurs fonctionnalités :
· le 3000 HVLP est plus adapté à l’application des laques hydro avec la buse WSB. Sa consommation est
d’environ 430 l/mn à 2 bars, gâchette ouverte et ne produit pratiquement pas de brouillard ;
· Le Satajet RP est plus spécialement destiné aux vernis. Il se différencie principalement par la pression
d’entrée de l’air - entre 2 et 2,5 bars, ce qui le classe dans la catégorie des Reducted Pressure (pression
réduite). Consommation d’air : 296 l/mn à 2,0 bars.
· Dorénavant, Sata équipe tous ses pistolets du système Quick Cup Connetor (vissage et dévissage des
godets en ¼ de tour).
KREMLIN
Le M22 G Hti est le dernier-né de la gamme des Hti chez Kremlin. Destiné aux applications des finitions,
il est disponible avec deux têtes de pulvérisation : la E5 K HVLP, recommandée pour les laques
hydrodiluables et la EP5 pour les produits hauts et très hauts extraits secs.
En aluminium forgé anodisé, il ne pèse que 680 g avec un godet de 0,6 litre. Ce dernier est disponible en
deux matières différentes (polyacétal et PEHD), reconnaissables par leur couleur respective (blanc et
gris).
Il est garanti pour un taux de transfert de 74% pour les hydrodiluables et 76% pour les autres, avec des
pressions à la crosse de 2 à 3 bars pour les premières et 1,5 à 2,5 bars pour les secondes.
ANEST-IWATA
Parmi les dernières nouveautés, à noter deux pistolets spécialement étudiés pour pulvériser des produits
hydrodiluables : le W300WB et le W400WB. Ils sont équipés de buses à 3 ailettes, une particularité
technique "brevetée" par l’équipementier. Cette spécificité permet une efficacité de transfert
remarquable, supérieure à 72%, grâce à un pré-mélange air/produit s’effectuant avant l’atomisation.
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Recommandé pour les éléments de tailles moyennes au plus, le W300WB est un outil maniable et
relativement léger. Avec un godet de 200 cm3, il ne pèse que 410 g et accuse 470 g avec un godet de 600
cm3. La pression d’entrée, mesurée à la crosse et gâchette appuyée, doit être de 1,8 bar pour une bonne
atomisation.
Disponible avec 4 buses - (1,2 - 1,3 - 1,4 - 1,6 mm), le W400WB consomme 230 l/mn d’air à une
pression de 1,8 bar.
Le LPH 80, dernier-né chez Anest Iwata, a été réalisé pour répondre à un besoin croissant chez les
réparateurs : les petites réparations. Cet outil, compact et léger, ne pèse que 250 g. disponible avec deux
godets (70 et 250 cm3), il peut être utilisé pour tous les types de peintures (solvantées, hydro).
ITW DeVILBISS
Classés selon 3 grandes familles (PRi, GTi et SRi), les pistolets ITW DeVilbiss assurent un taux de
transfert au moins égal à 72%. Les PRi et SRi sont préconisés pour l’application des apprêts. De couleur
verte et d’un poids de 750 g avec un godet de 560 ml, ils utilisent une aiguille commune à la large palette
de buses disponibles entre 1,6 à 2,5 mm pour répondre aux spécificités d’applications des produits de
préparation, tels primaires, apprêts et enduits polyester à très haut extrait sec.
Les GTi et GTiW. Le dernier cité, dédié aux produits hydro fonctionne avec une pression d’air, en entrée,
de 2 bars et consomme 453 l/mn, avec un chapeau N°115 HVLP. Le GTi n’en consomme que 269 l/mn
d’air avec son chapeau N°110 Trans-Tech.
Ces chapeaux d’air (110 et 115) ont été lancés pour répondre aux nécessités d’application des nouvelles
peintures. Les 110 sont adaptés aux laques (brillant direct) et vernis. Quant au 115, caractérisé par un jet à
bord droit, il assure ainsi une bonne distribution des particules métallisées et nacrées sur toute la zone
humidifiée. Son jet moins dense facilite le chevauchement des couches en évitant marbrures et voilages.
Spécialement développés pour les retouches, les Sri et SRiW font partie de la catégorie poids plume chez
le fabricant.
Martial Burat
L’avis du peintre : le pistolet idéal…
Avec 25 ans de pratique, Franck Billard est patron de la carrosserie Arc en Ciel Auto à Coignières et
réalise à ce jour 50% de CA en faisant de la sous-traitance peinture (retouche et complète), sur des
véhicules neufs pour des concessionnaires (Toyota, Peugeot Hyundai et Elite Auto, un mandataire). Des
prestations qui imposent à la fois rapidité d’exécution et qualité irréprochable. Quelles sont les qualités
premières que doit avoir un pistolet ?
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«D’une part, il doit être maniable. Nos interventions sont soutenues, elles doivent être précises et
rapides. J’exige d’un pistolet qu’il soit léger et qu’il reste bien équilibré dans la main.
Ensuite, toujours pour une efficacité maximum dans un minimum de temps, j’aime bien les jets larges et
précis. La dernière couche doit être rapide, uniforme et en quantité suffisante, c’est elle qui fixe la teinte,
la brillance, etc. Il ne faut pas de raté, pas de marbrure. J’apprécie aussi les pistolets avec l’affichage de
la pression intégré dans la crosse. Je contrôle en permanence la pression sans avoir à ajouter un
manomètre : ce dernier contrarie l’équilibre du pistolet et peut être une gêne.
Enfin, je terminerai en disant que chaque produit doit avoir son pistolet. Quand ce dernier est réglé pour
un type de produits (apprêt, laque -HS ou Hydro-, vernis), c’est préférable. Même bien nettoyé, il reste
toujours des impuretés. Et celles-ci peuvent provoquer des problèmes".
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