Yi Yuna

Séminaire Master
Représenter et fabriquer _ outils, recherches et actions pour les territoires d’aujourd’hui
Fiche Mémoire
Nom de l’étudiante – yuna YI
Directeur de mémoire – Alessia DE BIASE
Titre du mémoire
–
La ruine et le geste architectural
Objet de la recherché
Architectures en ruines / ruine de l'architecture ?
La ruine est un objet de fascination pour l'architecte. Elle manifeste la précarité du
bâti, son probable effacement, tout en perpétuant sa mémoire. Elle offre un
témoignage historique et culturel de l'art de l'architecte. Ruines, vestiges d'édifices,
ruines urbaines, cités fantômes… hantent l'histoire de l'architecture et sa
représentation. Ils exhibent la fragilité de l'archi-tecture, la faiblesse de la matière et
de la technique. La ruine, ce qui reste du monument célèbre paradoxalement le
geste architectural dans sa décomposition.
Comment accommoder ses restes ? La ruine rappelle le passé de l'architecture,
parle de ses transformations, préfigure son avenir. Métonymie de la partie pour le
tout, elle mine l'articulation architectonique entre ses éléments, défait la forme initiale
de l'oeuvre et sollicite sa restauration. C'est à partir de la ruine que le geste
architectural peut se (re)définir, se (re)composer et se (re)constituer. Le spectacle de
la ruine offre la possibilité d'une reconstitution hyperbolique de ses parties
manquantes, dont la littérature et la peinture rendent abondamment compte, selon
une dialectique complexe entre le visible et l'invisible, le respect du bâti et sa
métamorphose, l'opacité de ses formes anciennes et celles de l'oeuvre à venir. La
ruine, réelle ou imaginaire, antique, « moderne » ou post-moderne, vraie ou
fabriquée, célèbre à rebours l'architecture.
Problématique
La ruine : lieu vide, non-lieu, hors-lieu ou lieu du possible ?
Ce lieu vide qui tend progressivement à disparaître, met en jeu des oppositions
conceptuelles fortes. Entre décomposition et recomposition, reconstruction et
démolition, réel et fiction, la ruine travaille les contraires. Elle pose à l'architecte la
difficile question de la réhabilitation et de l'appropriation d'une oeuvre antérieure.
Les ruines anciennes ou contemporaines (villas, temples, fabriques, friches…) sont
souvent informes, désarchitecturés, des non-lieux ou des hors-lieux, mais aussi des
lieux du possible de l'architecture. La ruine appelle le dessin, la gravure, le récit, le
poème, le tableau, la photographie, tout un accompagnement de textes et d'images
pour la déchiffrer. Elle est l'enjeu d'une nostalgie culturelle et d'une utopie esthétique.
La ruine muette ou parlante interroge de manière paradoxale notre rapport au lieu.
Bibliographie
ruine
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Assi Lara, Ruines, Paris : ENSA Paris-Belleville, 2008, 64p.
Alteriazioni Video, « Sicilian Imcompetion Manifesto », Abitare, n°486,
octobre 2008, pp. 192-207.
Augé Marc, « Le temps en ruine », Galilée, Paris, 2003, p1
Diderot Denis, « Salon de 1765. Ruines et Paysage », Hermann, Paris, 2009,
365p.
Gérard Elsa, Construire l’inachevé, Paris : ENSA Paris-La Villette, 2003, 47p.
Grissen David, « Debris », AA Files 58, 20/04/09, pp. 8-9
Jenkins Simon, « Dunes wait to devour Dubai’s ego »
Makarius Michel, « Ruines » Flammarion, Paris, 2004, 256p.
Morier Roland « La poétique des ruines en France », Genève, Droze, 1974,
p.109
Ruskin John, « Les sept Lampes de l’Architecture », (1849), Paris, Les
presses d’aujourd’hui, 1980, p204.
Tobler Konrad « Built in a void », in White Elephant, photographs by Christian
Helmle, Berlin, Jovis Verlag, 2008, pp.4-13.
Virilio Paul, « Bringing the unliveable alive », Abitare, n°486, octobre 2008, p.
207.
White Elephant, photographs by Christian Helmle, Berlin, Jovis Verlag, 2008,
128p.
Wu Ming, « Phenomenology of a style », Abitare, n°486, octobre 2008, p.
203.
« Une visite aux monuments de Paissac », in Robert Smithon, une
restrospective, Marseille, RMN, 1994, p.181
autres
•
•
•
•
•
Fromonot Françoise, « L’avenir d’une désillusion », Criticat, n°3, mars 2009,
pp. 89-109.
Kim Il-hyun, “Topics on contemporary architecture”, Kyung-Hee University
Press, 2007.
Kim Il-hyun, « Expansion and amplification », in Yoo Kerl, Park Song-tae (dir),
Faster and Bigger, Seoul, SPACE Publishing, 2007, pp. 20-25.
Nivet Soline, « La crise, les architectes et la théorie », D’Architecture, n°182,
mai 2009, pp. 39-53.
Virilio Paul, Le Futurisme de l’instant. Stop-Eject, Paris, Gailée, 2009, 96p.