la dissolution du conseil pour la création artistique
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la dissolution du conseil pour la création artistique
Ò LA DISSOLUTION DU CONSEIL POUR LA CRÉATION ARTISTIQUE Les dernières enquêtes sur les pratiques culturelles des Français l’ont prouvé, les résultats du spectacle vivant sont bons. Les difficultés imposées par le gouvernement à tout notre secteur, malgré son essor, sont connues de tous, avec en particulier la « contre-réforme des collectivités territoriales » qui va provoquer une catastrophe dans le secteur de l’art et de la culture. Le Conseil pour la Création Artistique a été institué par décret du Président de la République le 30 janvier 2009. Présidé par Nicolas Sarkozy, il est composé du Premier Ministre, d’un délégué général, de onze membres et… du ministre de la Culture. Pour ne pas effrayer les responsables artistiques et culturels plutôt hostiles, il a été annoncé comme un laboratoire d’idées, à durée limitée. Son délégué général, Monsieur Marin Karmitz, a déclaré à la Une du Monde du 10 septembre 2009 – et ne l’a pas démenti – que le Conseil dispose « de 10 millions chaque année pour développer (ses) projets, mais cet argent ne provient pas du budget de la culture ». Monsieur Marin Karmitz n’a pas dit la vérité, bénéficiant du silence de ses collaborateurs et des membres de ce comité. Dans un contexte général de baisse du budget consacré à la création, à l’action culturelle et à la démocratisation, le Conseil pour la création artis- tique, depuis son installation, prélève des fonds directement sur le budget du ministère de la Culture : en 2009, 10 millions d’euros inscrits, environ 5 millions d’euros utilisés. Nous en avons aujourd’hui la preuve, dans la réponse écrite du ministère de la Culture à Monsieur Marcel Rogemont, député PS, vice-président de la Commission Culture de l’Assemblée Nationale. Un laboratoire d’idées peut exister, mais sous l’autorité et à l’intérieur du ministère de la Culture. Le SYNDEAC, la Fédération CGT du Spectacle, la CFE CGC, l’UFISC ont condamné ce conseil pour sa nature, son financement, ses fondements idéologiques troubles. IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE L’ÉTHIQUE EST AU CŒUR DU PROJET ARTISTIQUE ET CULTUREL PUBLIC. En 2010, en plus de frais de fonctionnement et de personnel directement pris en charge par le ministère de la Culture, ce conseil recevra une dotation de 10 millions. Cette rallonge miraculeuse ne doit pas être versée au Conseil mais rester à disposition du Ministère au profit de tous les artistes, de toutes les structures. De plus, certains de ses membres ont été annoncés comme « récipiendaires » des projets qu’ils ont euxmêmes décidés. Ils risquent, s’ils continuent à vouloir bénéficier des projets qu’ils élisent, d’être cités en justice pour prise illégale d’intérêt. Il ne faut pas oublier que l’éthique est au cœur du projet artistique et culturel public. Nous exigeons la dissolution immédiate du Conseil de la création artistique qui : • entrave l’action du Ministre et de ses collaborateurs, en les prenant en otages ; • empêche la mise en place de nos propositions de réformes et leur financement par un plan de relance ; • cautionne la politique de liquidation et de dérégulation du secteur public de l’art et de la culture par le gouvernement. Nous demandons la saisie des fonds prélevés par le Conseil pour la création artistique en 2009 et de ceux à recevoir en 2010. À SUIVRE… S Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles