les plantes attractives pour les insectes auxiliaires
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les plantes attractives pour les insectes auxiliaires
AFPP – 3e CONFÉRENCE SUR L’ENTRETIEN DES ESPACES VERTS, JARDINS, GAZONS, FORÊTS, ZONES AQUATIQUES ET AUTRES ZONES NON AGRICOLES TOULOUSE – 15, 16 ET 17 OCTOBRE 2013 LES PLANTES ATTRACTIVES POUR LES INSECTES AUXILIAIRES J. VILLENAVE-CHASSET FLOR’INSECTES (76) – France – [email protected] RÉSUMÉ Lors d'aménagements de jardins, de parcs ou d'espaces verts dans des écoquartiers, ou dans les villes ou les villages qui ont un objectif de développement durable et de préservation de la biodiversité, la question peut se poser de savoir quelles plantes installer pour favoriser la faune et notamment l’entomofaune. Certaines théories seraient plutôt dans le maintien ou l'implantation de plantes sauvages et spontanées. Mais le côté esthétique ne plaît pas forcément. Cependant les plantes ornementales sont-elles si pauvres en diversité faunistique ? Certaines sont-elles quand même intéressantes ? Et si oui lesquelles et pour quelle espèces ? Pour mesurer l'attractivité faunistique, on a choisi de comparer le peuplement d'insectes auxiliaires (syrphes, chrysopes, punaises prédatrices, abeilles sauvages et Hyménoptères parasitoïdes) sur une cinquantaine d'espèces proches, sauvages et ornementales, dans un même lieu, le Jardin des Plantes de Nantes en 2010 et le Parc Floral de Paris en 2011. En effet, ces insectes s'avèrent selon certains auteurs, être de bons indicateurs de la biodiversité et offrent également un rôle intéressant dans la protection des plantes. Mots-clés : plantes ornementales, jardin, ville, écoquartier, biodiversité fonctionnelle. ABSTRACT THE ATTRACTIVE PLANTS FOR AUXILIARY INSECTS In an objective of sustainable development and biodiversity conservation, and in the frame of management of gardens, parks or green spaces in ecodistricts, the cities and villages can wonder what are plants to install to favor the fauna in particular the entomofauna. Certain theories would be rather in the preservation or setting-up of wild and spontaneous plants. But the aesthetic side does not please necessarily. However the decorative plants are so poor in fauna diversity? Are any all the same interesting? And if yes, which one and for which species? To measure the fauna attractiveness, we have chosen to compare the population of auxiliary insects (hoverflies, green lacewings, predatory bugs, savages bees and parasitoids Hymenoptera) on about fifty close, wild and decorative species, in the same place, in 2010 in the Plant Garden of Nantes and in 2011 in the Floral Park of Paris. Indeed, these insects, according to certain authors, are good biodiversity indicators and offer an interesting role in plant protection. Key words: horticultural plants, garden, city, ecodistrict, functional biodiversity. INTRODUCTION Les villes s’intéressent de plus en plus à la nature, essentielle pour le cadre de vie de leurs habitants. Cette nature est de façon générale un paysage sauvage ou aménagé. Les milieux y sont très variés : les espaces verts (une vingtaine de m² / habitant en ville en moyenne (Maignant G., 2010), les jardins des particuliers (1 million d’hectare en France), les espaces verts des entreprises, des HLM, des immeubles (Immobilier des Chemins de Fer etc). L’objectif est de conserver des zones de nature dans la ville. Vallet (2009) a montré que la diversité floristique peut y être plus importante que dans la campagne environnante grâce aux plantes ornementales (horticoles et exotiques) et spontanées. Mais toute la flore est-elle favorable à l’entomofaune ? En parallèle, les villes diminuent l’utilisation des produits phytosanitaires pour améliorer la qualité de l’environnement. Mais les problèmes de dégâts sur les plantes ne sont pas tous réglés. Une des solutions alternatives est de favoriser les insectes auxiliaires afin qu’ils puissent protéger les plantes cultivées. C'est le contrôle biologique par conservation décrit par Barbosa (1998), qui est étudié et mis au point en zone agricoles (maraîchage, grandes cultures, vigne, vergers) depuis une dizaine d’années. Il consiste à aménager le paysage environnant les cultures pour apporter les habitats nécessaires au déroulement des cycles biologiques des auxiliaires : refuges, sites de reproduction, d'alimentation... Cette solution alternative peut se transposer avec quelques ajustements techniques dans les espaces verts. Les espèces prédatrices et parasitoïdes (qui se développent aux dépens d'un hôte dont ils entraînent obligatoirement la mort) sont particulièrement favorisées par certains habitats offrant pollen et nectar qui sont des ressources alimentaires complémentaires ou exclusives chez les acariens, les adultes de Coccinellidae, de Chrysopidae, d'Hemerobiidae… (Huffaker et al., 1970 ; Villenave et al., 2005 ; Robinson et al., 2008) dont les larves sont des agents de contrôle biologique et rendent des services de protection des plantes en étant consommateurs de petits arthropodes à corps mou (Sommagio, 1999 ; Meyer et al., 2009). Il a été observé que le pic d’apparition des prédateurs se trouve pendant la période de floraison des cultures ou des plantes avoisinantes (Andow & Risch, 1985). Mais toutes les espèces végétales ne sont pas attractives pour les auxiliaires. Ils butinent certaines plantes qui varient selon les espèces ou les familles (Villenave et al., 2005, 2006, 2013 ; Winkler et al., 2009). Afin de connaître le potentiel d'attractivité des plantes vis-à-vis des arthropodes auxiliaires, des inventaires sont réalisés au sein du Jardin des Plantes de Nantes et du Parc Floral de Paris sur des plantes de variété horticole et comparés avec ceux réalisés sur les plantes indigènes, de variété sauvage. Le fait que les plantes soient situées dans un même lieu diminue l'impact des autres facteurs, comme l'environnement et le paysage. Les invertébrés inventoriés sont identifiés jusqu’au genre/espèce pour les insectes auxiliaires, insectes utiles à la protection des plantes car : - ils sont de bons indicateurs de la biodiversité du fait de leur régime alimentaire très lié à la présence des phytophages mais également très lié à la flore, - ils sont utiles pour pouvoir communiquer sur l'importance d'une gestion écologique pour pouvoir attirer les insectes utiles en protection des plantes et ainsi limiter l'utilisation des insecticides. Les résultats nous permettent également d’établir une liste de plantes les plus attractives pour des aménagements d’espaces verts favorables pour la biodiversité. MATERIEL ET MÉTHODE L’attractivité des plantes ornementales et sauvages vis-à-vis de l’entomofaune notamment auxiliaire est comparée. On compare plus précisement le peuplement de l’entomofaune des plantes ornementales et sauvages pour savoir quelles sont les plantes les plus favorables dans les parcs et jardins en ville. On réalise ainsi un inventaire des invertébrés sur des plantes de variété sauvage et de variété ornementale dans deux sites : le Jardin des Plantes de Nantes (2010) et le Parc Floral de Paris (2011). Ces deux sites d’étude ont été choisis pour la présence d’espèces floristiques qui sont issus à la fois de variétés ornementales et sauvages. Les plantes sauvages proviennent de graines récoltées dans les environs des deux villes. INVENTAIRES DES INSECTES AUXILIAIRES Seulement leses insectes auxiliaires, prédateurs et parasitoïdes, mais également pollinisateurs sont identifiés jusqu’au genre/espèce. Ils sont présents dans diverses groupes (tableau I). Par exemple, les punaises prédatrices (Hétéroptères) appartiennent à différentes familles : Mirides, Anthocorides, Nabides, Rhopalides. De plus toutes les punaises de la famille des Mirides ne sont pas prédatrices. Pour les inventorier, on utilise : - un appareil photographique avec observation pendant 5 minutes des pollinisateurs et autres insectes volants, - un aspirateur à essence pour collecter les petits insectes et les rampants. C’est un aspirateur-souffleur dont on utilise la fonction aspiration et où on a mis une « chaussette » pour récupérer les insectes aspirés sans qu’ils puissent passer dans le broyeur. Cet outil permet de récolter les insectes rampants ou se laissant tomber par phénomène de thanatose (qui font le mort au moindre choc). Par contre d'autres insectes étudiés au niveau national, ont été observés et photographiés pour leur intérêt patrimonial : libellules, papillons et longicornes. Nomenclature Photographie Ordre : Hétéroptères (punaises) Familles : Mirides (Deraeocoris spp., Macrolophus spp....) Anthocorides (Anthocoris, Orius...) Nabides Ordre : Névroptères Familles : Chrysopes, Hémérobes, Conioptérygides PROIES Thrips, pucerons, aleurodes, acariens, oeufs de Lépidoptères, larves de Diptères Thrips, pucerons, aleurodes, acariens, oeufs de Lépidoptères, jeunes cochenilles Floricoles au stade adulte Pucerons Floricoles adulte au stade Ordre : Diptères Famille : Syrphes Ordre : Coléoptères Famille : Coccinelles (80 espèces en France) Selon les espèces, pucerons, acariens, cochenilles Besoin de pollen en alimentation mixte au stade adulte Ordre : Coléoptères Famille : Cantharides, Oedemerides Thrips, pucerons, aleurodes, acariens, oeufs de Lépidoptères, larves de Diptères Micro-Hyménoptères parasitoïdes Familles : Aphidiidae, Braconidae, Eulophidae, Pteromalidae, Ichneumonidae... Tableau I. Présentation de quelques familles d’auxiliaires. Parasitoïdes spécialisés, presque chaque espèce d'insecte a son parasitoïde AU JARDIN DES PLANTES DE NANTES L’inventaire des ennemis naturels (prédateurs et parasitoïdes) pour chaque plante a été réalisé les 22 juin, 20 juillet, 5 août et 22 septembre 2010. Le nombre de plantes étudiées est de 40 (tableau II). Famille Alliacées Apiacées Espèce floristique Allium tuberosum Foeniculum vulgare variété exotique sauvage horticole Aster ageratoides exotique Astéracées Aster linosirys sauvage Centaurea cyanus horticole sauvage Centaurea jacea sauvage Cosmos sulfurum horticole Echinops ritro exotique Echinops sphaerocephalus sauvage Eryngium amethystinum exotique Gaillardia aristata horticole Helenium automnale exotique Inula salicina sauvage Kalimeris pinnatifida exotique Rudbeckia hirta horticole Senecio jacobaea sauvage Solidago serotina sauvage Campanula rapunculus sauvage Campanulacées Campanula sarmartica exotique Campanula sp. horticole Dianthus capitatus exotique Caryophyllacées Dianthus carthusianorum sauvage Knautia arvensis sauvage Dipsacacées Scabiosa georgica exotique Agastache sp. horticole Lamiacées Clinopodium gracile exotique Mentha rotundifolia sauvage Origanum vulgare sauvage Salvia farinacea horticole Salvia resquicola exotique Salvia rhoemanica horticole Salvia sclarea sauvage Solenostemon sp. horticole Plantaginacées Hebe albicans exotique Linaria vulgaris sauvage Scrophulariacées Verbascum phlomoides sauvage Patrinia heterophylla exotique Valérianacées Verbénacées Verbena officinalis horticole Tableau II. Liste des 40 plantes étudiées au Jardin des Plantes de Nantes en 2010. AU PARC FLORAL DE PARIS L’inventaire des ennemis naturels (prédateurs et parasitoïdes) pour chaque plante a été réalisé les 25 avril, 9 juin, 4 juillet, 1er août et 30 août 2011. Le nombre de plantes étudiées est de 45 (tableau III). Famille Apiacées Espèce floristique horticole sauvage Eryngium planum X Foeniculum vulgare X Achillea millefolium X Astéracées Anthemis arvenis X Aster amellus X Aster novi-belgii X Centaurea cyanus X Chrysanthenum sp. X Felicia amelloides X Inula hetenium X Inula magnifica X Leucanthenum vulgare X X Symphytum officinale X X Boraginacées Aurinia saxatilis X Brassicacées Chelidonium majus X Sinapsis arvensis X Campanula glomerata X Campanulacées Campanula puscharskyana X Campanula rapunculus X Dianthus deltoides X Caryophyllacées Dianthus sp. X Scabiosa columbura X Dipsacacées Euphorbia esula X X Euphorbiacées Geranium pyrenaicum X X Géraniacées Geranium sanguineum X X Nepeta cataria X Lamiacées Nepeta faassenii X Salvia coccinea X Salvia uliginosa X Stachys byzantina X Stachys officinalis X Linum perenne X Linacées Polygonum affine X Polygonacées Polygonum persicaria X Fragaria vesca X Rosacées Potentilla argentea X Potentilla nepalensis X Waldsteinia ternata X Diasia rigesciens X Scrophulariacées Veronica chamaedrys X Veronica gentianoides X Centranthus ruber X Valérianacées Verbena bonariensis X Verbénacées Verbena maonetti X Verbena officinalis X Tableau III. Liste des plantes étudiées au Parc Floral de Paris en 2011. RESULTATS ET DISCUSSION AU JARDIN DES PLANTES DE NANTES A Nantes 949 arthropodes ont été observés et collectés sur les 40 plantes étudiées (tableau IV). Le fenouil horticole (Foeniculum vulgare) est attractif pour de nombreux insectes notamment des phytophages dont les punaises Miridae Lygus sp., quelques pucerons et des Lépidoptères. En revanche, on observe de nombreuses coccinelles dont la coccinelle à 7 points (Coccinella 7-punctata) et la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis), des syrphes dont Ceriana vespiformis, des abeilles sauvages comme Hylaeus sp., Lasioglossum costulatum et des thrips prédateurs (Aeolothrips sp.). Le fenouil sauvage fleurissant moins longtemps et souvent plus chétif attire moins d’insectes, mais une autre espèce de coccinelle a été observée : la coccinelle des friches (Hippodamia variegata). La Sauge farineuse (Salvia farinacea) favorise les abeilles sauvages telles que les Crabonidae Crossocerus elongatus et C. leucostoma, le bourdon des champs (Bombus pascuorum), des thrips prédateurs (Aeolothrips sp.) et des punaises prédatrices Campyloneura sp. La Lamiacée Solenostomon sp., horticole attire les punaises prédatrices Anthocorides, des thrips prédateurs (Aeolothrips sp.), des coccinelles des friches (H. variegata). Le séneçon jacobée sauvage (Senecio jacobaea) attire principalement des coccinelles des friches (H. variegata). L’Origan (Origanum vulgare) attire les punaises prédatrices Rhopalidae (Stictopleurus sp.) et des coccinelles (H. variegata). Remarque : sur Molène faux phlomis (Verbascum phlomoides) des chrysopes ont été collectées : Chrysoperla lucasina. Famille Espèce variété Apiacées Lamiacées Lamiacées Astéracées Astéracées Lamiacées Lamiacées Astéracées Apiacées Campanulacées Astéracées Lamiacées Lamiacées Plantaginacées Lamiacées Scrophulariacées Astéracées Astéracées Astéracées Astéracées Valérianacées Campanulacées Astéracées Caryophyllacées Dipsacacées Astéracées Caryophyllacées Dipsacacées Astéracées Campanulacées Verbénacées Campanulacées Verbénacées Astéracées Lamiacées Scrophulariacées Astéracées Foeniculum vulgare Clinopodium gracile Solenostemon sp. Senecio jacobaea Gaillardia aristata Salvia farinacea Salvia resquicola Aster ageratoides Foeniculum vulgare Campanula sp. Kalimeris pinnatifida Origanum vulgare Agastache sp. Hebe albicans Mentha rotundifolia Linaria vulgaris Aster linosirys Centaurea cyanus Solidago serotina Eryngium amethystinum Patrinia heterophylla Campanula rapunculus Inula salicina Dianthus carthusianorum Scabiosa georgica Centaurea cyanus Dianthus capitatus Knautia arvensis Cosmos sulfurum Lobelia speciosa Verbena officinalis Campanula sarmartica Verbena officinalis Helenium automnale Salvia sclarea Verbascum phlomoides Echinops sphaerocephalus Centaurea jacea Echinops ritro Salvia rhoemanica Allium tuberosum Lobelia urens Rudbeckia hirta horticole exotique horticole sauvage horticole horticole exotique exotique sauvage horticole exotique sauvage horticole exotique sauvage sauvage sauvage horticole sauvage exotique exotique sauvage sauvage sauvage exotique sauvage exotique sauvage horticole horticole horticole exotique sauvage exotique sauvage sauvage sauvage 86 49 47 46 42 41 37 32 27 27 27 26 26 24 22 22 21 21 20 20 19 18 17 16 16 15 15 14 14 14 14 14 13 13 12 12 10 sauvage exotique horticole exotique sauvage horticole 9 8 7 7 6 3 Astéracées Astéracées Lamiacées Alliacées Campanulacées Astéracées Quantité d'arthropodes Tableau IV. Quantité d’arthropodes collectés une seule fois sur une plante, sauvage, horticole ou exotique au Jardin des Plantes de Nantes en 2010. AU PARC FLORAL DE PARIS A Paris, 1614 arthropodes ont été collectés et observés sur 45 plantes étudiées (tableau 5). Le tableau 4 montre les espèces floristiques et leur variété, horticole ou sauvage, qui sont les plus attractives en termes d’abondance. Ce sont deux plantes sauvages qui sont les plus attractives : Geranium sanguineum et Euphorbia esula. Ensuite, vient une plante horticole Inula magnifica, puis trois autres plantes sauvages, et puis dix plantes horticoles. Il faut toutefois nuancer car la plupart du temps les pieds sauvages étaient plus petits et moins massifs que les horticoles. Mais ces résultats montrent quand même un certain pouvoir d’attractivité de ces plantes vis-à-vis de l’entomofaune. Pour chaque plante, la composition du peuplement est différente, voici la synthèse des résultats : - Achillea millefolium hort. : attractif pour les abeilles sauvages tels que Hylaeus bipunctatus. - Foeniculum vulgare hort. : attractif pour le cantharide Rhagonycha fulva, la Coccinelle à 7 points et l’abeille Cerceris flavilabis. - Eryngium campestre : attire petites guêpes Polistes dominulus et diverses abeilles sauvages. - Aster novi-belgii : attire le thrips prédateur Aeolothrips sp., la punaise prédatrice Anthocoris sp. et l’abeille mellifère. - Aster amellus : insectes floricoles tels que l’abeille mellifère, abeilles sauvages, auxiliaires syrphes et tachinaires. - Centaurea cyanus : pour auxiliaires, beaucoup de syrphes Episyrphus balteatus. - Chrysanthenum sp. : abondant et riche en arthropodes. - Inula magnifica : nombreux bourdons dont Bombus vestalis. - Inula hetenium : riche en punaises. - Leucanthenum vulgare sauvage plus diversifié que la variété horticole. - Symphytum officinalis : beaucoup de pollinisateurs différents surtout sur la variété horticole. - Chelidonium majus : pauvre mais présence de la Coccinelle à 7 points et du syrphe Sphaerophoria scripta. - Sinapsis arvensis : pauvre mais présence de la Coccinelle à 7 points car plante riche en pucerons. - Campanula spp. : variété sauvage plus attractive pour les pollinisateurs. - Dianthus spp. : pauvres, sauvages pareils que les horticoles. - Euphorbia esula : variété sauvage plus riche. - Geranium pyrenaicum : variété sauvage plus riche et diversifiée. - Geranium sanguineum : variété sauvage plus riche et diversifiée. - Nepeta spp. : attractif en quantité et diversité d’auxiliaires et pollinisateurs. Variété horticole encore plus attractive. - Salvia spp. : seulement floricoles, assez pauvres. - Stachys hort. : abeille charpentière, autres abeilles sauvages et punaises prédatrices. - Linum perenne : pauvre mais présence de chrysopes. - Polygonum sp. : très intéressant, surtout le sauvage car présence de Névroptères, d’autres auxiliaires et des pollinisateurs. - Potentilla nepalensis hort. : intéressante en plante rampante. - Centranthus ruber : quelques auxiliaires. - Verbena spp. : insectes floricoles et auxiliaires de pucerons. Famille Géraniacées Euphorbiacées Astéracées Polygonacées Astéracées Lamiacées Apiacées Boraginacées Rosacées Astéracées Lamiacées Polygonacées Astéracées Géraniacées Verbénacées Astéracées Géraniacées Astéracées Caryophyllacées Rosacées Astéracées Géraniacées Verbénacées Apiacées Lamiacées Astéracées Brassicacées Campanulacées Rosacées Caryophyllacées Campanulacées Valérianacées Scrophulariacées Astéracées Lamiacées Lamiacées Lamiacées Astéracées Campanulacées Brassicacées Campanulacées Rosacées Espèce Geranium sanguineum Euphorbia esula Inula magnifica Polygonum persicaria Centaurea cyanus Nepeta cataria Foeniculum vulgare Symphytum officinale Potentilla nepalensis Leucanthenum vulgare Nepeta faassenii Polygonum affine Chrysanthenum sp. Geranium sanguineum Verbena maonetti Aster novi-belgii Geranium pyrenaicum Aster amellus Dianthus sp. Potentilla argentea Leucanthenum vulgare Geranium pyrenaicum Verbena officinalis Eryngium planum Stachys byzantina Inula hetenium Sinapsis arvensis Campanula sp. Waldsteinia ternata Dianthus deltoides Campanula glomerata Centranthus ruber Veronica gentianoides Achillea millefolium Salvia uliginosa Stachys officinalis Salvia coccinea Anthemis arvenis Campanula sp. Chelidonium majus Campanula rapunculus Fragaria vesca Variété sauvage sauvage horticole sauvage sauvage sauvage horticole horticole horticole horticole horticole horticole horticole horticole horticole horticole sauvage sauvage horticole sauvage sauvage horticole sauvage horticole horticole sauvage sauvage sauvage horticole sauvage sauvage horticole horticole horticole horticole sauvage horticole sauvage horticole sauvage sauvage sauvage Quantité d’arthropodes 133 97 89 83 81 81 69 68 48 47 47 44 40 39 39 38 38 37 32 32 31 28 28 27 27 26 26 26 23 23 22 20 18 17 15 13 11 11 10 10 10 10 Tableau V. Liste des plantes horticoles et sauvages les plus attractives pour un seul relevé d’arthropodes entre avril et août 2011 au Parc Floral de Paris. CONCLUSION Ces analyses montrent que les plantes horticoles étudiées n’ont pas moins d’intérêt pour la diversité animale que les plantes sauvages en zone urbaine. Cependant, il faut relativiser car les plantes sauvages étaient presque tout le temps plus chétives que les plantes horticoles et que malgré un protocole rigoureux (même durée d’observation et d’aspiration), les plantes plus grandes et plus denses peuvent abriter plus d’arthropodes, et peuvent être plus attractives pour les floricoles qui perçoivent plus facilement les fleurs plus nombreuses. Néanmoins d’après ces études, on peut dire que les plantes horticoles apparaissent favorables pour la biodiversité et peuvent être utilisées pour certaines dans des écoquartiers et autres aménagements écologiques comme par exemple l’Inule magnifique, le Fenouil, la Consoude officinale ou Nepeta faassenii. Mais il serait préférable de mélanger les variétés horticoles et sauvages les plus favorables. Par exemple, au pied des arbres d’alignement urbain ou dans de larges zones où on ne veut pas trop d’adventice, on peut utiliser des plantes rampantes comme les Geranium pyrenaicum et G. sanguineum horticole et sauvage, ou encore Polygonum sp. horticole ou P. persicaria sauvage. Au pied des murs, on peut mettre un mélange avec de la Chélidoine sauvage qui pousse très bien et offre de belle couleur au printemps (photo 5) et des Inules magnifiques pour une floraison en été, ou encore un mélange de Nepeta cataria et de N. faassenii. REMERCIEMENTS Je tiens à remercier M. Romaric Perrocheau de la Ville de Nantes et Mme Dorothée Descamps de la Ville de Paris pour m’avoir permis de réaliser cette étude détaillée du peuplement de l’entomofaune par plante, étude qui peut être difficilement réalisée à part dans les parcs qui contiennent à la fois des plantes horticoles et des plantes sauvages. BIBLIOGRAPHIE ANDOW D.A. & RITSCH S.J., 1985 : Predation in diversified agroecosystems: relations between a coccinellid predator Coleomegilla maculata and its food. Journal of Applied Ecology 22 : 357-372. BARBOSA P., 1998: Agroecosystems and conservation biological. Pp 39-54 in P. Barbosa (Ed.), Conservation Biological Control. New York. Academic Press. 396p. HUFFACKER C.B., VAN DE VRIE M. & MCMURTRY J.A., 1970 : II. Tetrachnid populations and their possible control by predators: an evaluation. Hilgardia 40 : 392-458. 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