Que veux-tu que je fasse pour toi

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Que veux-tu que je fasse pour toi
FAMILLE DU CŒUR DE DIEU
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Lettre 14/2
Carême 2014
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
La guérison de Bartimée
« Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait
de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée,
Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils
de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le
rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de
David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On
appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la
parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait
Jésus sur le chemin. (Mc 10,46-52)
Assis au bord du chemin
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Cette question de Jésus va nous
accompagner tout au long du Carême. Elle nous invite à une véritable conversion. En
effet, n’est-ce pas à chacun de nous que le Seigneur parle en s’adressant à
Bartimée ? Ne sommes-nous pas tous nés « aveugles », aveugles sur nous-mêmes,
sur les autres et sur Dieu ? Ne sommes-nous pas comme lui « assis au bord du
chemin », à l’écart de la foule qui s’agite, s’enthousiasme ou manifeste, mais aussi
assis à l’écart de Celui qui a dit : « Je suis le chemin ! » Combien vivent aujourd’hui
en marge de l’Eglise, bien au chaud dans leur cocon, plus ou moins figés dans leur
vie spirituelle, ralentis dans leurs engagements, paralysés par le « qu’en dira-t-on »,
fondus dans la masse et complices du monde, démobilisés par le pessimisme, le
fatalisme, la méfiance… Combien se replient sur eux-mêmes, désenchantés, aigris :
« À quoi bon se fatiguer ! Cela ne sert à rien ! » Une telle attitude conduit à la tiédeur
qui rend amer et critique vis-à-vis de ceux qui en veulent, jusqu’à les décourager ou
les empêcher d’agir quand ils bousculent les habitudes :
« Certaines personnes, écrit le pape François, ne se donnent pas à la
mission, car elles croient que rien ne peut changer et pour elles il est alors
inutile de fournir des efforts... Cette attitude est précisément une mauvaise
excuse pour rester enfermés dans le confort, la paresse, la tristesse de
l’insatisfaction, le vide égoïste. Il s’agit d’une attitude autodestructrice, car
« l’homme ne peut pas vivre sans espérance : sa vie serait vouée à
l’insignifiance et deviendrait insupportable ». Si nous pensons que les
choses ne vont pas changer, souvenons-nous que Jésus Christ a vaincu le
péché et la mort et qu’il est plein de puissance. » (La joie de l’Evangile, § 275)
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FAMILLE DU CŒUR DE DIEU
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Lettre 14/2
« Aveugle et assis », n’est-ce pas une image de la non vie, de la mort ? Vivre,
n’est-ce pas, au contraire, marcher debout sur la route, les yeux grands ouverts à la
lumière et au monde, derrière Celui qui a dit : « Je suis la lumière du monde » ?
Demandons-nous ce qui, aujourd’hui, nous tient collé à la poussière et nous rend
aveugles au point de ne plus savoir où aller ni que faire, d’être un poids mort pour
tous, sauf pour soi-même.
Quand Jésus passe
Bartimée ne possède rien. Il n’existe pour personne. Il mendie et attend tout
des autres. Sa survie en dépend. Il en est conscient. Mais il n’a pas le choix. Bien
qu’aveugle, il n’est cependant pas sourd ni muet. Il donne de la voix pour se faire
remarquer et attirer sur lui un peu de pitié. Quand Jésus passe –un passage à ne pas
manquer !–, il crie à pleins poumons : « Jésus, Fils de David aie pitié de moi ! » C’est
un appel vigoureux qui sort de ses tripes et exprime un besoin profond, vital pour lui.
Il a entendu parler de Jésus de Nazareth. Il ne l’a jamais vu, mais déjà il reconnaît en
lui le Messie annoncé. Il tente le tout pour le tout. Il ne demande pas l’aumône, mais
seulement de pouvoir le rencontrer et lui manifester sa détresse.
Quand Bartimée se met à crier, beaucoup de gens l’interpellent avec vivacité
pour le faire taire. Ses cris dérangent comme nous dérangent la voix ou les cris des
marginaux qui nous sollicitent. L’aveugle crie de plus belle. Ses cris parviennent, par
delà le bruit de la foule, aux oreilles du Christ qui s’arrête. Ces cris de détresse
transpercent son cœur. Il ne les laisse pas se perdre dans l’indifférence ni se fondre
dans le bruit assourdissant de la foule. Il les accueille au contraire et s’intéresse à
celui qui les a poussés avec une telle violence : « Appelez-le. » Il se produit alors un
premier miracle. La foule qui jusque-là était gênée par les cris du malheureux, et le
tenait à l’écart, la voici maintenant qu’elle ouvre les yeux sur la détresse de cet
homme. Spontanément, elle se fait l’intermédiaire de la rencontre entre lui et Jésus.
Elle est complètement retournée. Mieux encore, Jésus fait passer son message à
l’aveugle par ceux-là même qui voulaient le faire taire. Enthousiastes, les gens se
précipitent vers Bartimée, l’encouragent et lui transmettent le message de Jésus en
l’interprétant à leur façon. Ils en rajoutent même : « Confiance, lève-toi, il t’appelle ! »
Jésus avait donné un message, la foule en rapporte trois !
Confiance !
Celle-ci est fondamentale. La foule invite l’aveugle à croire en Jésus, à
s’abandonner à lui. Lui seul peut faire quelque chose pour lui. Les gens lui
répètent ce qu’ils ont souvent entendu de la bouche de Jésus (Mt 9,2.22 ; 14,27).
La confiance est le préalable à la manifestation de la miséricorde de Dieu
envers l’homme. Le Seigneur ne peut rien pour nous si nous ne croyons pas à
la puissance de son amour pour nous.
Lève-toi !
C’est une invitation à vivre. L’aveugle était assis, passif. Il était mort en quelque
sorte ! Se lever, se mettre debout, sont des expressions habituelles pour dire
« ressusciter ». Jésus ne vient pas vers lui. Il peut marcher. Il lui offre sa
chance, sans faire de lui un assisté comme il l’était jusque-là. En l’appelant à
venir à sa rencontre, aidé par la foule qui le dirige vers Jésus, Bartimée est
invité à agir, à prendre sa vie en main. Il doit se bouger, faire ce qui est en son
pouvoir pour que les choses changent dans sa vie afin de collaborer librement
à sa guérison, à l’œuvre de Dieu en lui.
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Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Lettre 14/2
Il t’appelle !
« Viens ! Il a entendu tes cris. Courage ! » Jésus entend tous nos cris de
détresse et nos appels à l’aide, mais c’est toujours par l’intermédiaire de
quelqu’un, des gens ou de l’Eglise qu’il nous invite à venir vers lui, à nous
tourner vers lui. N’hésitons pas à crier vers le Seigneur, malgré les obstacles, le
manque de foi de ceux qui nous entourent, leur désintérêt vis-à-vis de notre
situation, etc. Ne nous laissons pas réduire au silence par ceux qui doutent de
la miséricorde du Père et susurrent : « Il ne faut pas croire au miracle ! Ta
situation est sans issue ! Dieu n’a pas le temps de s’occuper de toi, etc. » Il n’y
a qu’à se plonger dans la prière des Psaumes pour faire l’expérience de
l’aveugle de Jéricho : « Un pauvre crie, le Seigneur entend ! » (Ps 34,7 et 85,1)
L’Evangile est rempli de ces cris exaucés. Dieu ouvre toujours un espace à nos
impasses (Ps 30,9). Il n’existe pas de voies ou de situations sans issue pour
lui : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8,28), même le mal
ou le péché.
Le temps du Carême nous offre une chance nouvelle de nous remettre en route
et de nous bouger intérieurement. Peut-être que par lassitude, par routine, nous nous
sommes laissés anesthésiés. Nous ne sommes plus sur le chemin, mais en train de
nous assoupir au bord de la route, voire à l’écart de peuple de Dieu en marche. Nous
faisons du sur place. C’est le moment de réagir, de nous réveiller et d’accueillir le
message que l’Eglise nous adresse au nom de Jésus : « Confiance, lève-toi, il
t’appelle. » Le Seigneur passe dans notre vie pendant ce Carême, un passage à ne
pas rater !
Qui que nous soyons, quelle que soit notre situation, Jésus nous appelle à le
suivre, tout disposé à nous en donner les moyens : « Que veux-tu que je fasse pour
toi ? » Il ne cesse de réitérer sa demande quand nous prenons du large, de la
distance. Vivons-nous vraiment de Jésus ? Est-il le moteur de notre vie, l’inspirateur
de nos choix et de notre générosité ou n’est-il qu’une roue de secours, un beau
souvenir ? Qu’attendons-nous pour nous lever et bondir vers lui, notre source de
vie ?
L’aveugle bondit
Dès que Jésus l’invite à le rejoindre, Bartimée n’hésite pas une seconde. Il jette
son manteau, bondit et court vers Jésus. Trois mots pour décrire son empressement
et sa confiance. Afin d’aller plus vite, il se débarrasse de tout ce qui le gêne. Il bondit .
Le mot est puissant. Il fait un brusque saut en avant comme s’il était monté sur un
ressort. Rien ne l’arrête ! Saisi d’un immense, d’un intense désir, il court vers Jésus. Il
jaillit de sa nuit comme l’éclair de la nuée sombre de l’orage. Son attitude nous
interpelle. Quand Jésus nous appelle comment réagissons-nous, avec empressement,
désinvolture ou avec lenteur ? Qu’avons-nous à jeter pour être plus libres de
répondre à son invitation ? Qu’est-ce qui, en ce moment, nous embarrasse, gêne
notre marche et nous empêche de voir clair en nous ?
Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Debout devant Jésus qu’il avait interpellé en criant : « Fils de David, aie pitié de
moi », l’aveugle est maintenant interpellé à son tour : « Que veux-tu que je fasse pour
toi ? » Question surprenante de la part du Seigneur. Pourquoi, en effet, demander à
Bartimée d’exprimer son désir ? Jésus savait bien ce qu’il voulait. S’il le fait, c’est
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Que veux-tu que je fasse pour toi ?
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pour permettre à l’aveugle d’exprimer son besoin et par là, d’affirmer sa confiance et
sa foi en lui. Ce sera d’ailleurs la conclusion de cette rencontre : « Va, ta foi t’a
sauvé. »
Il vaut la peine de nous arrêter à cette question : « Que veux-tu que je fasse
pour toi ? » Elle est fondamentale et décisive quand Jésus nous la pose
personnellement comme il le fait en ce temps du Carême à travers la liturgie. Il nous la
pose parce qu’il nous aime et veut notre bien. En l’accueillant nous nous disposons à
lui demander ce qui est essentiel aujourd’hui pour vivre selon sa Volonté. Offronsnous à sa question sans crainte en écoutant la Parole de Dieu au commencement de
notre journée. N’hésitons pas à lui présenter nos soucis et à lui demander l’aide
nécessaire pour assumer sereinement nos responsabilités quotidiennes. Conscients
de nos besoins immédiats et capables de les formuler à court terme, nous ne faisons
pas toujours la différence entre nos besoins réels et nos besoins imaginaires. Nous
ignorons souvent ce qui est le meilleur pour nous. Trop affairés par l’efficacité, la tête
dans le guidon, nous avançons avec une vision réduite et nous manquons de recul.
Nous risquons alors de confondre l’essentiel avec les satisfactions immédiates et
superficielles. Ce qui n’irait pas dans le sens de notre bonheur. Pour éviter cette
méprise, Jésus nous invite à soumettre toutes nos demandes au triple désir du Père,
à savoir : la manifestation de sa Gloire, la venue de son Règne et l’accomplissement
de sa Volonté. Si nous désirons d’abord cela, nous sommes certains que le Seigneur
exaucera toutes nos demandes.
« Que veux-tu ? » me demande Jésus. « Quel est ton désir, ta volonté profonde
en ce moment ? » Si le Seigneur me posait la question maintenant, en direct, pendant
que je lis cette Lettre, je serai peut-être fort embarrassé pour lui répondre ou alors
trop rapide. L’aveugle savait exactement ce qui lui manquait. Il faut être conscient de
son mal et de ses vrais besoins pour répondre avec justesse au désir du Seigneur. Il
ne s’agit pas seulement d’un souhait, mais d’un vouloir qui engage notre vie et
change nos habitudes. Il y aura des conséquences à assumer. L’aveugle, par exemple,
ne pourra plus faire la manche, il devra travailler pour gagner honnêtement son pain.
Et nous, savons-nous vraiment ce que nous voulons, ce dont nous avons réellement
besoin pour réaliser notre vocation d’homme et de fils de Dieu ? Le désir de Jésus et
le nôtre ne seront exaucés que s’ils sont ajustés l’un à l’autre, en harmonie. C’est
alors seulement que Jésus pourra nous dire : « Va, ta foi t’a sauvé. »
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Le Seigneur est disposé à agir en notre
faveur, mais pas à notre place. Il veut bien nous aider et nous soutenir, mais il se
refuse à décider pour nous. Il suscite notre désir et y répond selon notre liberté. À
nous de lui faire confiance, de nous lever et d’aller vers lui. Sans cette démarche de
foi, rien ne se passe en notre vie. Comme nous ne savons pas toujours discerner ce
que nous voudrions que le Seigneur fasse pour nous, Jésus nous donne un conseil :
avant de formuler nos demandes, commençons par demander l’Esprit Saint (Lc 11,713). L’Esprit, en effet, connaît mieux que personne nos véritables besoins et les désirs
de Dieu. Il est le plus à même de les ajuster pour qu’ils soient exaucés (Rm 8,26-27).
D’autre part, face à cette difficulté, l’aveugle nous montre l’attitude qui convient. Il met
sur nos lèvres cette prière extraordinaire :
« Que je voie. »
Si le Seigneur ne nous ouvre pas les yeux par sa Parole et son Esprit, nous
sommes, la plupart du temps, incapables de savoir ce qui est bon pour nous.
Conscients de cela, nous ne pouvons que lui dire : « Seigneur, que je voie ! » C’est la
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meilleure prière que nous puissions lui adresser pour être ajustés à son désir et à la
Volonté du Père. Rien de plus simple ni de plus efficace ! Le temps du Carême nous
est offert comme un moment privilégié de purification par l’écoute de la Parole, la
fréquentation du Christ dans la prière, les sacrements, le jeûne et le service des
pauvres que nous rencontrons. Postons-nous donc comme l’aveugle, tels que nous
sommes, au bord du chemin où le Seigneur passe. Crions vers lui de tout notre cœur.
Tout se joue sur la force de notre désir. Rien ne se produit dans notre vie spirituelle
sans ce désir intense qui nous fait bondir hors de nous-mêmes et sortir de nos
habitudes, de notre routine. Plus nous sommes englués dans la tiédeur, la fatigue, la
nonchalance, les soucis de toutes sortes, le péché, plus il nous faut crier vers Jésus –
plus fort que d’habitude– : « Que je voie ! »
Par son cri, l’aveugle implorait la guérison physique : voir de ses yeux le monde
et la lumière. Or le Maître ne lui dit pas : « Va, tu es guéri », mais « va, ta foi t’a
sauvé ». Par sa réponse, Jésus indique que la demande de Bartimée est exaucée bien
au-delà de la vision matérielle. « Que je voie » correspond en fait au désir fondamental
de l’homme de voir Dieu, c’est-à-dire de le connaître. Ce désir traverse la Bible et
habite le cœur de tout un chacun. La vision de l’homme n’est plénière que lorsqu’il
peut « voir Dieu de ses yeux de chair » (Jb 19,26). Ce désir est aussi celui de
Philippe : « Montre-nous le Père. » (Jn 14,9) Il fait écho à la demande de
Moïse : « Fais-moi voir ta gloire » (Ex 34,18) comme il est au cœur de la prière des
Psaumes : « Montre-nous ton visage et nous serons sauvés. » (Ps. 4,7 ; 66,2 ; 79,4)
Voir Dieu, le connaître, c’est vivre en communion avec lui. Tel est le but ultime de la
vie humaine. Il s’accomplit par la connaissance du Christ : « Qui m’a vu, a vu le Père »
(Jn 14, 9).
En ouvrant les yeux à la lumière, Bartimée a vu bien plus que le soleil. Il a
reconnu en Jésus le Messie, son Sauveur. La foi qu’il a mise en lui n’est pas
seulement source de guérison, mais elle le sauve. Être sauvé est plus qu’être guéri. Il
n’est pas sauvé parce qu’il voit, mais parce qu’il croit. Par la foi, il entre dans une
dimension spirituelle qui le relie à Dieu lui-même qui a manifesté sa miséricorde en
Jésus. Son expérience de guérison lui a ouvert les yeux sur l’identité du Christ. Sa
vision physique se double d’une vision spirituelle qui l’ouvre au salut. Désormais,
Bartimée ne pourra plus voir le monde et les hommes autrement qu’à travers ce
regard intérieur de la foi. La foi en Jésus, « son Maître », fait de lui un disciple dont le
regard humain est imprégné de la lumière divine.
Bartimée est guéri : celui qui était au bord du chemin, à l’écart, plus ou moins
égaré, en attitude de spectateur, le voilà maintenant qui suit Jésus sur le chemin. Il
marche avec lui, il s’engage avec lui. Que Jésus nous remette sur le chemin de la
réconciliation, sur le chemin qui nous conduit avec lui et derrière lui, à Jérusalem ;
sur ce chemin du Mont des Oliviers et du Golgotha… Mais aussi de la Résurrection !
C’est là que Bartimée comme chacun d’entre nous pourra, en contemplant celui qu’ils
ont transpercé (Jn 19,37 et 20,20), connaître l’amour de Dieu qui s’y manifeste. À ce
signe : « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru :
Dieu est amour. » (1Jn 4,9-12).
La contemplation du Christ au cœur ouvert, nous invite non seulement à
reconnaître et à croire en l’Amour de Dieu pour nous, mais à devenir ce que nous
contemplons. Laissons-nous remplir les yeux de son amour afin que notre regard sur
nous-mêmes ait la beauté du regard que Jésus pose sur nous, afin que nous
regardions l’autre avec les yeux du cœur, à l’exemple du Maître, avec bienveillance,
tendresse et miséricorde. Cette contemplation communique à nos yeux le regard
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d’amour de Dieu pour le monde. Il nous donne de voir avec les yeux du Christ ! Nous
avons un urgent besoin de nourrir notre foi en l’amour du Seigneur pour être sur terre
le Cœur de Dieu et « porter à ce monde, par notre témoignage, avec amour,
l’espérance donnée par la foi. (Pape François, Journée mondiale des missions 2013)
Si l’Eglise nous appelle au nom de Jésus à courir vers lui pour voir clair en
nous, le Seigneur, lui, nous envoie vers les aveugles, les sourds et les boiteux, les
ignorants et les incroyants de notre temps pour les inviter à entrer dans le
mouvement de cette rencontre avec le Sauveur : « Confiance, lève-toi, il t’appelle. »
À l’écoute de la Parole de Dieu
Quelques textes vont nous permettre de mieux entrer dans le désir du Seigneur. Ils
nous aideront sûrement à prendre conscience de nos manques ou de l’essentiel à
demander quand Jésus nous y invitera : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Ne
l’oublions pas, c’est chaque jour qu’il faut nous y préparer.
1R 3,4-13
Sg 9,1-11
Mt 6,9-15
Mt 6,25-34
Jn 17
: Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai
: Prière de Salomon
: Quand vous priez
: Cherchez d’abord le Royaume de Dieu
: La prière de Jésus
« Seigneur, donne-nous de voir clair en nous et autour de nous.
Donne-nous de voir ce que tu veux que tu fasses pour nous,
et fais-le ! »
P. Henri CALDELARI msc
N.B. Cette Lettre s’inspire librement d’une conférence donnée à Issoudun le 05/01/14 par le
P. Clément Pichaud, Missionnaire de la Plaine.
SUGGESTION
Une façon de bien accueillir la question de Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
serait, comme nous y encourage Jésus de : « Venir à l’écart, dans un lieu désert, et de se reposer
un peu » (Marc 6,31), de prendre du temps pour se pauser, écouter la Parole de Dieu et faire le point
dans sa vie sous le regard du Père et d’un accompagnateur spirituel. Une retraite est
particulièrement indiquée pour vivre cette expérience de discernement. Cette invitation est valable
aussi pour nous, pour moi qui lis cette lettre aujourd’hui. Ce temps de retrait de la foule et du bruit,
ne nous isole pas de la vie, mais nous permet d’expérimenter cette « réalité intérieure » où se
fait la rencontre avec soi-même et le Seigneur, rencontre qui conduit à la sérénité et au calme.
Nous proposons de vivre cette « solitude habitée » dans la semaine du 2 au 9 mars 2014
à la Pomarède. On peut y passer un ou plusieurs jours selon ses possibilités, dans le silence, la
prière personnelle et liturgique (Eucharistie quotidienne, prière des Heures, adoration) et dans la
découverte de la nature. Il n’y a pas d’enseignement. Possibilité de rencontrer un prêtre pour
échanger et partager ce qui vous habite aujourd’hui, vous confesser ou faire un discernement
personnel.
(Centre spirituel La Pomarède – 15230 PAULHENC, Tél. 04 71 23 61 61 - Site internet : http://lapomarede.cef.fr.)
La Pomarède 15230 Paulhenc (France) - www.la-pomarede.cef.fr - rubrique L’Actualité
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