Téléchager l`article complet au format PDF
Transcription
Téléchager l`article complet au format PDF
LA LIBERTÉ SAMEDI 14 MAI 2016 L’auteur Michel Bory a réactivé son héros 13 13 15 17 19 20 CANTON Le ciel est bleu du côté de la transparence POLITIQUE Bruno Marmier vise la présidence des Verts SOLIDARITÉ Ricardo Gil entraîne des orphelins népalais GLÂNE Coup de pouce financier à l’accueil de jour SANTÉ Cinq communes invitées à bouger AVENCHES L’inspecteur Perrin sur les traces de Marc Aurèle RÉGIONS 11 SAMEDI La voie vers la fusion se redessine GRAND FRIBOURG • En approuvant la modification de la loi sur l’encouragement aux fusions de communes, par 97 voix contre 1, les députés établissent les bases du processus devant mener à la création d’un centre cantonal fort. IGOR CARDELLINI COMMENTAIRE C’est un pas de plus en direction de la création du Grand Fribourg. Après des discussions animées, le Grand Conseil a approuvé hier, par 97 voix contre 1, la modification de la loi encourageant les fusions, agrémentée d’articles spécifiquement dédiés à l’union du centre du canton (lire ci-dessous). Le nouveau texte, qui reprend dans l’ensemble les propositions des socialistes Pierre Mauron (Riaz) et Ursula Krattinger-Jutzet (Guin) soumises par voie de motion en 2014, dessine les étapes qui doivent mener à cette union sensible. Tour d’horizon. Pour que le processus menant à la rédaction de la convention démarre, l’impulsion doit venir de deux communes au moins, dont Fribourg et une voisine, totalisant au moins 50 000 habitants. La demande doit venir des Conseils communaux, des organes législatifs (introduit par un amendement de la verte Christa Mutter) ou d’un dixième de la population active des localités concernées. C’est le Conseil d’Etat qui, de manière préliminaire, détermine le périmètre de fusion et consulte les communes susceptibles d’en faire partie. Le périmètre retenu comprend Fribourg, Givisiez, Granges-Paccot, Marly, Pierrafortscha et Villars-surGlâne. Corminbœuf et Chésopelloz peuvent être inclus à titre subsidiaire. Avry, Belfaux et Matran, non compris dans le périmètre provisoire, ont manifesté leur souhait d’y être intégrés. La voix de la cité FRANÇOIS MAURON Cette fois, la machine est lancée. Certes, il a manqué la voix, ô combien symbolique, de la syndique de Villars-sur-Glâne pour que le compte soit bon. Mais en adoptant à la quasi-unanimité cette modification de la loi sur les fusions de communes de façon à favoriser la création d’un centre cantonal uni et donc plus fort, le Grand Conseil a donné un signal clair. Le mariage du Grand Fribourg ne concerne pas seulement un nombre limité de convives, à chercher parmi les résidents et les voisins de la cité des Zaehringen. Non, c’est bien l’entier du canton qui profiterait de la célébration des noces d’une région qui joue un vrai rôle de locomotive économique, pesant pour près de la moitié du produit intérieur brut fribourgeois. Le visage de l’assemblée La satisfaction de ces conditions déclenche l’institution d’une assemblée constitutive agissant sous la présidence du préfet de la Sarine. Selon les termes de la loi, chaque commune a droit à au moins deux délégués. Audelà de 1000 habitants, chaque tranche de 5000 habitants donne droit à un représentant supplémentaire. Chaque exécutif désigne et envoie un délégué. Le restant est élu au scrutin populaire. La commission parlementaire ayant rédigé le projet de loi s’est notamment inspirée de l’agglomération de Fribourg en donnant le pouvoir d’élaborer la convention de fusion à des personnes élues à cet effet. Le but étant d’augmenter les chances de succès. Selon la procédure ordinaire définie, l’assemblée constitutive aura jus- La route menant à la constitution d’un Grand Fribourg est désormais moins encombrée. ALDO ELLENA-A qu’à 2020 pour rédiger la convention définissant le futur centre fort. Elément repris du précédent plan de fusion élaboré par le préfet en 2012, la convention devra garantir la représentation des communes fusionnées dans la future ville par le maintien de cercles électoraux basés sur limites existantes. Ces nouveaux «arrondissements administratifs» continueront à assurer les services de proximité. Dans le cas où l’assemblée ne parviendrait pas à pro- duire un projet de convention à soumettre au Conseil d’Etat dans les trois ans (à compter de la détermination du périmètre par le canton et prolongeable de quatre années), l’exécutif se verrait autorisé à en élaborer un luimême. En cas d’échec La phase d’élaboration du projet terminée, celui-ci sera présenté aux citoyens et soumis au vote populaire. Dans le cas où celui-ci se verrait refusé par le peuple, la loi oblige à l’élaboration, dans les deux ans, d’un nouveau projet pouvant concerner un périmètre différent. Pour exécuter son travail, l’assemblée constitutive aura droit à une aide s’élevant à 50% des frais engendrés par son fonctionnement, mais au maximum de 100 000 francs par an. Dans son projet de loi, la commission parlementaire proposait 200 000 francs. I Villars-sur-Glâne, épine dans le pied de l’union Erika Schnyder (PHOTO CHARLES ELLENA), syndique de Villars-sur-Glâne, a annoncé la couleur hier durant la révision de détail des articles de la loi. Par un amendement, l’élue a demandé que dans son subventionnement spécial à la fusion, l’Etat «tienne compte des disparités financières et fiscales entre les communes concernées» et qu’un montant minimal de 150 millions (somme estimée lors de l’essai de fusion à six, a précisé l’élue) soit attribué. «Cette fusion ne coûtera pas des clopinettes. Il faudra que quelqu’un supporte son coût. Si nous voulons un centre cantonal fort, il faut s’en donner les moyens. Je ne suis pas persuadée qu’une union de quelques communes autour du centre-ville suffira à le créer. Des éléments clés font défaut à ce projet», a-t-elle souligné avant de citer la nécessité d’un financement adéquat, d’une «refonte des structures territo- riales» ou encore d’un projet fédérateur avec «un vrai soutien cantonal». «Vous voulez crisper les parties prenantes et couler le projet avant même qu’il n’ait démarré?», a réagi Nadia Savary (plr, Vesin). Et la présidente des communes fribourgeoises de signaler que si un centre fort profitera à tous, elle ne peut pas accepter un régime particulier si différent. «Qu’allons-nous dire aux communes ayant accepté un différentiel d’impôt sans revoir de manne similaire», a ajouté la députée broyarde. Plus serein, le démocratechrétien Christian Ducotterd (Grolley) s’est dit prêt à accepter ce montant en seconde lecture, pour autant qu’il soit investi dans les infrastructures utiles à tout le canton. Erika Schnyder ayant retiré l’amendement après avoir signalé ne s’être «jamais bercée d’illusions» sur le sort de sa proposition, ce sont d’autres thèmes qui ont divisé l’assemblée. A l’exemple de l’article prévoyant que les deux communes enclenchant le processus de fusion doivent totaliser au moins 50 000 habitants. Par un amendement, refusé par 62 voix contre 29 et 5 abstentions, Nadia Savary demandait la suppression du seuil. L’assemblée a considéré qu’il était une précondition à la constitution de «vrai centre fort». Une autre modification proposée par la commission et Erika Schnyder, et prévoyant que l’assemblée constitutive élise un président ne disposant que d’une voix consultative, a d’abord passé la rampe, par 46 voix contre 45. Les députés sont toutefois revenus (par 53 voix contre 42) en deuxième lecture à la version de l’avant-projet du Conseil d’Etat. Celui-ci propose, à la présidence, le préfet de la Sarine qui disposera d’une voix délibérative afin de lui permettre de jouer un rôle moteur. Enfin, Laurent Thévoz (v, Fribourg) a proposé que le canton puisse faciliter la mise en place de la nouvelle entité avec un «financement exceptionnel» pour les projets «d’importance cantonale», possibilité valable dix ans. L’idée a définitivement été recalée par le Grand Conseil en deuxième lecture par 48 voix contre 46 et 3 abstentions. IC Ce pôle cantonal a toutefois de la peine à rayonner, tant il est engoncé dans ses contradictions. Alors que les citoyens vivent l’agglomération au quotidien, cette dernière reste une chimère politique, tuée dans l’œuf par les rivalités fiscales, mais aussi par les jalousies et par les antagonismes récurrents entre les autorités du chef-lieu et de la couronne. Conséquence: des dossiers importants tels que la mobilité ou l’aménagement font du surplace, et personne ne parvient à porter un projet de société comme la piscine olympique. Sur le plan national, Fribourg, trop dilué, peine à devenir une pièce qui compte dans le puzzle helvétique. Instituer une ville-centre de 70 000 habitants permettrait de donner un nouvel élan à tout le canton. Le moment est propice, la réforme à venir de la fiscalité des entreprises étant susceptible de lever un obstacle important au rapprochement des communes en nivelant leurs taux d’imposition. La balle est maintenant dans le camp de la capitale cantonale, qui doit se présenter en mariée séduisante. La balle est aussi dans le camp du préfet de la Sarine et du Conseil d’Etat, qui peuvent générer, s’ils le souhaitent vraiment, une impulsion réelle au mouvement qui s’amorce. Mais la balle est peut-être surtout dans le camp des citoyens du Grand Fribourg qui, en affichant leur intérêt pour l’assemblée constitutive en devenir, ont une chance formidable de faire enfin entendre leur voix sur ce sujet qui les concerne au premier chef. PUBLICITÉ www.tutticanti.ch Fête Fribourgeoise des Chorales Freiburger Chorfest 25 au 29 m mai ai 2 2016 6 5 jours de fête ête au centre-ville de eB Bulle e <wm>10CAsNsjYFAkNdc3NjQ2MTABh_SIwPAAAA</wm> <wm>10CFWKoQ6AMAwFv6jNa9euwCSZWxAEP0PQ_L9i4LjkcuZaK874XOt21L34QCgiSbIiahw6mo0Nc4FDFZIXgTlCw38_SQDi6O9DcIJ2AZmRomed-D6vB85BIqdyAAAA</wm> FESTIVAL GREVÎRE Une création régionale unique avec solistes, chanteurs, orchestre, acteurs et danseurs Direction : Michel Corpataux Mise en scène : André Pauchard Billetterie : tutticanti.ch + La Gruyère Tourisme