La Dame Blanche », on en veut encore

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La Dame Blanche », on en veut encore
« La Dame Blanche », on en
veut encore !
Copyright : Emilie Brouchon
On se souvient de l’engouement suscité par « Dernier coup de
ciseau », une comédie signée Sébastien Azzopardi et Sacha
Danino. Pour la « Dame Blanche », c’est le même duo aux
commandes et cette fois-ci, la promesse a changé. Le but est
de faire vivre au public ce sentiment aussi courant au cinéma
qu’il est rare au théâtre : la peur. Pari réussi !
Le Théâtre du Palais-Royal est transformé en maison hantée.
Avant le lever de rideau, l’ambiance stressante est
omniprésente. Des sortes de goules sans visage se promènent
dans la salle et effrayent le public (âme sensible, attendez
la dernière minute pour vous installer !). L’aspect immersif
est conservé tout au long de la représentation. Les membres du
public composent, tour à tour, les habitants d’un squat et les
victimes des éléments (ou des esprits !) déchaînés. On est
jamais extérieurs à l’histoire qui se déroule autour de nous.
Copyright : Emilie Brouchon
Car histoire il y a. Les auteurs se sont gardés de créer un
banal train fantôme d’1h40. On apprend, dès les premiers
instants, que Milo a fauté en quittant son amante Alice après
lui avoir fait des promesses, puis en la tuant
accidentellement. Alors, l’image d’Alice ne cessera de
tourmenter Milo, « les esprits ne peuvent pas tuer, mais ils
rendent fou », dira une jeune médium toxicomane à un Milo à
deux pas de l’asile. La noirceur du propos ne doit pas nous
faire oublier un certain humour. Quelques scènes effrayantes
(qui ne sont pas les plus spectaculaires), sont pleines de
dérision.
En même temps, les effets spéciaux tiennent leurs engagements.
Vidéo, effets sonores et tours de magie maintiennent
l’ambiance entre angoisse et merveille. Un drap peut traverser
le théâtre et la pluie s’abattre sur le public. Aussi, on
assiste au cauchemar récurrent de Milo, celui où il renverse
Alice. Cadavre en décomposition et mobilier mouvant sont aussi
de la partie.
Avec cette « Dame Blanche », Azzopardi et Danino revisitent un
mythe de l’épouvante sans tenter de s’y complaire de façon
littérale. Le point de départ, combiné à une mise en scène
dynamique et une équipe d’acteurs tous dotés d’une inquiétante
maîtrise de la dualité, en fait un spectacle ludique, rare et
captivant.
« Dame Blanche » de Sébastien Azzopardi, Sacha Danino. Mise
en scène Sébastien Azzopardi, actuellement au Théâtre du
Palais-Royal, 38 rue de Montpensier, 75001, Paris. Durée :
1h40.
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