Ne vous laissez pas endormir

Initial
M. le Président Olivier PICARD
145, rue de Billancourt
92514 Boulogne Billancourt Cedex
Genlis, le 03 avril 2015
Droit de réponse à votre tract et votre courrier AR à notre Délégué Central:
Monsieur le Président Picard,
Vous avez pris la décision de vous adresser à l'ensemble des collaborateurs
qui composent cette merveilleuse Entreprise pour tenter de régler vos
comptes avec INITIAL CGT. Sachez que par notre travail, notre engagement
et notre dévouement nous sommes tous de petits Présidents. Quant à votre
prétendue grandeur, si elle se mesure à votre bilan, Initial n'a jamais atteint
un tel niveau de déchéance dans tous les domaines sauf bien entendu ceux
pour lesquels vous sacrifier l'intérêt commun.
Dans votre premier chapitre, vous faites allusion à une formidable réussite
qui a permis une fabuleuse performance financière. Mais à qui profite-elle?
Pas aux salariés lambda de l’Entreprise qui paradoxalement ont perdu du
pouvoir d'achat pour la plupart et ont vu leurs conditions de travail se
dégrader. Contrairement à eux, les actionnaires ont eux reçus environ 35
millions d'€uros sur les deux dernières années. Pour faire simple, c'est
comme si chaque salarié de l'entreprise leur avait personnellement versés
15 000€. Pourtant, les actionnaires n'ont jamais mis un centime dans notre
merveilleuse mais vieillissante Entreprise.
Plusieurs choses pour étayer ces propos: tout d'abord la perte de
l'intéressement à laquelle vous faites allusion plus bas, mais aussi le blocage
des hausses de salaire l'an dernier et les misérables 0.7% octroyés cette
année alors que les résultats sont excellents. Puis l'obsolescence de notre
outil de travail qui plutôt que d'être remplacé, est bidouillé par nos
excellentes équipes de maintenance qui avec leurs petites mains d'or lui
prolongent la vie.
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La.cgt.initial@gmail .com
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Revenons sur l'intéressement que vous qualifiez de bon, simple, objectif,
facilement mesurable et en phase avec la stratégie de l'Entreprise. Son
résultat démontre tout le contraire.
 Il est mauvais puisque arrivé à son terme, il a privé la plupart d'entre
nous de cette prime qui était tant utile pour combler de nombreux
découverts bancaires ou plus simplement pour améliorer l'ordinaire.
 Il est compliqué puisque vous nous annoncez qu'il faut rembourser les
acomptes versés l'an dernier, alors que le RDS (résultat Direct Site) a
augmentés dans de nombreux établissements.
 Comment peut-il être objectif puisque les critères qui permettent de le
calculer sont tous des critères pénalisants, de plus vous semblez les
moduler à votre convenance.
 Facilement mesurable? De nombreux cadres de l'entreprise sont
incapables d'en expliquer le contenu et le calcul.
 Quant à la stratégie de l'entreprise, elle ressemble plus à la grande
roue de la Place de la Concorde en perpétuelle mouvement qu'à un
projet ambitieux motivant et partagé par l'ensemble des équipes.
Vous nous parlez ensuite de l'année 2015 qui s'annonce difficile parce que
selon vous Elis serait rentré en bourse. Depuis que vous avez pris la tête de
cette belle Entreprise, vous nous avez promis des progressions de nos parts
de marchés, notamment par des acquisitions externes. INITIAL s’est
lamentablement fait souffler la vente de RLD et n'a rien acheté depuis des
années. Elis règne donc en maître sur notre métier, et votre stratégie ne
consiste qu'à en limiter les dégâts en leur courant derrière. Où sont vos
ambitions de faire d'Initial la Rolls des Blanchisseries ?
Alors plus de promesse Monsieur le Président Picard, des faits!!!
Le Groupe Rentokil Initial s'intéresse toujours d'après vous à notre activité
Textile qui somme toute, offre encore des opportunités de croissance pour
l'avenir. Comment voulez vous que Rentokil Initial tourne le dos à sa vache à
lait ?
Nous constatons avec beaucoup d'enthousiasme l'investissement engagé
dans une nouvelle gamme Hygiène et les résultats semblent encourageants.
La preuve que l'investissement est payant, alors pensez à notre outil de
travail, il peut également être plus profitable par sa modernisation.
Monsieur le Président Picard, dans le courrier que vous avez envoyé à notre
Délégué Central, vous déplorez notre façon de traduire la définition du métier
d'origine de RENTOKIL, en bon Français cela veut dire "louer pour tuer" (des
rats bien sur.) Donc effectivement nous avons appelé cela la "Tuerie ratière".
Quant à vous, vous méprisez des centaines de salariés qui ne maitrisent pas
la langue de Shakespeare? Vous nous abreuvez de vos mots anglais, juste
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utiles à vous faire bien voir par vos patrons. Alors quand vous parlez de
respect, commencez donc par montrer l'exemple et respectez la loi qui vous
oblige à fournir la traduction de vos anglicismes. Cela évitera d'avoir à
supporter une interprétation qui ne vous convient pas. Quant à notre
Centrale CGT, vous pouvez l'interpeller sur ce sujet ou sur tout autre. Elle a
certainement des dossiers plus importants à traiter. Quoi qu'il en soit, à la
CGT, lorsque l'on n'est pas en accord avec les responsables on ne se fait
pas virer. Vous voyez ce qu’on veut dire? Et pour le coup, je ne vois
vraiment pas ce qui pourrait les choquer dans nos propos. Jamais vous ne
nous avez attaqué pour diffamation parce que nous disons toujours la
vérité, ne vous en déplaise.
Reprenons le cours de votre courrier pour y apporter des réponses précises
et partagées par la grande majorité des salariés d'INITIAL.
Nous en sommes donc aux opportunités de développement dans les métiers
qui sont chers à Rentokil. Tant mieux s'ils progressent, puissent-ils un jour
nous rendre la pareille en investissant dans la blanchisserie. A moins que
Rentokil ne fasse comme en Angleterre, où ils ont définitivement stoppé
l'activité, en Espagne où ils l'on revendu (A ELIS d'ailleurs), ou en Belgique
où ils se sont débarrassé de l'activité de la division Santé devenue moins
rentable.
Ensuite, vous prévoyez pour la fin de cette année une baisse d'activité et un
chiffre d'affaire en retrait. Enfin un peu de lucidité! Mais à qui la faute? Pas
aux salariés de cette belle Entreprise qui se défoncent jour après jour pour
limiter vos dégâts. Non, la faute est bien à votre politique commerciale qui
exaspère les plus fidèles de nos clients. Une de nos connaissances était
dernièrement dans une Chambre Patronale et le sujet de conversation d'un
groupe d'entrepreneurs était les abus de surfacturation de leur loueur de
linge. Je vous le donne en mille, il s'agissait d'Initial. Alors, lorsque que vous
nous accusez de ternir l'image de notre belle Entreprise, là aussi il vous
faudrait balayer devant votre porte Monsieur le Président Picard.
Puis vous prétendez qu’il nous faudra encore serrer les coudes. Comment
pouvez vous demander plus, lorsque les salariés perdent du pouvoir d'achat,
qu'on leur demande dans certains cas de rembourser un soi disant trop
perçu d'intéressement et que dans certains établissements les femmes n'ont
même pas le droit d'aller aux toilettes en dehors des temps de pause. Tout
cela est malheureusement générateur de conflits, mais tout cela est
savamment orchestré par vos services. A plusieurs reprises, nous vous
avons appelé à reprendre un dialogue social constructif et votre silence
résonne encore comme du mépris. Pourtant, vous tentez de vous posez là
comme un "sage", victime d'affreux syndicalistes qui veulent du mal à votre
personne et à ce que vous considérez être vos biens. C'est tout le contraire
Monsieur Picard. Nous avons fait preuve avant vous et à vos débuts d'un
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quasi professionnalisme syndical. Nos réunions ont toujours été préparées et
nos arguments clairs, objectifs et constructifs. Cela nous a permis de signer
de nombreux accords et contrairement à vos allégations toujours gagnantgagnant et jamais conflictuels.
Vous et le DRH actuel êtes les seuls éléments nouveaux depuis la fin de nos
bonnes relations. Posez-vous les bonnes questions!!!
INITIAL CGT n'a rien changé, nous nous sommes juste adaptés à vos
méthodes directives. Le modèle social dont vous semblez appeler de vos
vœux, il est à reconstruire, parce qu'il avait longtemps et correctement vécu
et que vous l'avez détruit.
Encore une fois, nous tenons à la disposition de tous les salariés les
demandes d'un retour à un dialogue social constructif formulé de notre part
depuis 2013.
Vous nous parlez ensuite de VOTRE objectif. Parlez-nous plutôt de projets
dans lesquels chacun d'entre nous aurions un rôle à jouer. Ensuite,
vous prétendez qu'Il vous faut éviter de supporter des coûts inutiles, qui
seront les prochains sur la liste? Laissez nous les manettes ne serait-ce
que trente secondes et vous verrez que l'on sait parfaitement ce qui est bon
et ce qui est mauvais dans cette belle entreprise.
Paradoxalement, vous prétendez qu'Initial est plus forte que jamais. Comme
nous souhaiterions partager cette utopie!
Malheureusement nous avons à traiter la réalité des choses dans nos
établissements et sur le terrain, et notre constat est différent. Initial a un
genou à terre et si vous persistez dans une logique du "tout pour le résultat",
alors notre avenir nous semble compromis. Mais INTIAL CGT sera toujours
debout devant vous pour vous empêcher de plonger notre belle entreprise
dans les bas fonds de la finance au mépris de l'intérêt commun.
Dans votre courrier à notre Délégué central, vous revenez sur
l'intéressement. Notre réponse vous a été transmise et sera jointe à ce droit
de réponse.
Vous nous appelez à changer notre mode de fonctionnement, occupez vous
du vôtre, il y a tant à faire!
Vous prétendez que nous dégradons l'image de notre belle Entreprise, non
c'est celle de nos Dirigeants que l'on critique. Parce qu'ils ont une politique
commerciale qui nous mène droit dans le mur, parce qu'ils ont une politique
sociale dévastatrice. Il n'y a pas une semaine sans que plusieurs salariés ne
nous appellent en détresse pour se plaindre de vos méthodes. Vous avez
soutenu une Directrice régionale des ventes qui dans un message
électronique demandait à son équipe de travailler gratuitement en dehors
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des horaires légaux. Vous soutenez des salariés qui ont triché pour faire virer
une déléguée CGT et tant d'autres aberrations…
Monsieur le Président Picard, on aurait presque envie de vous plaindre
lorsque vous évoquez notre prétendu stratégie de harcèlement concernant
les affaires judiciaires.
Commencez par respecter le code du travail et nous serons soulagés de
n'avoir plus ce genre de dépense à engager.
Vous vous permettez de changer les conditions de travail ou des
organisations sans consulter les instances représentatives du Personnel et
vous vous plaignez que l'on use de nos droits? Notre belle entreprise n'est
pas votre royaume Monsieur le Président Picard, nous avons des règles à
respecter, mais vous aussi! C'est comme ça, c'est la démocratie, c'est le
droit, il s'impose à tous même à vous! Vous avez une arme redoutable contre
les salariés et leur famille, c'est le licenciement. Nous, nous n'avons que la
loi et grâce aux cotisations des adhérents INITIAL CGT, nous pouvons
utiliser ce bel outil démocratique qui est le tribunal. Ne vous en déplaise de
nouveau!
Vous avez le culot de nous attribuer la cause de l'exaspération et du départ
de nombreux de nos chers clients, vous ne bernerez personne à ce sujet.
Peut-être allez vous provoquer de la colère chez certains collaborateurs qui
subissent votre politique commerciale et de suivi client, des éclats de rire de
la part de certains Directeurs, qui secrètement ne partagent absolument pas
vos orientations et surtout une indifférence totale de notre part, puisque tel
Don Quichotte vos hallucinations ne vous font voir que ce que vous avez
envie de voir.
Monsieur le Président Picard, pensez-vous que nous ayons cru une seconde
qu'en écrivant dans un tract que nous appelions à la démission du Comité
Exécutif nous ayons espéré que notre demande soit suivie d'effet? Mais non
Monsieur le Président Picard, il s'agissait là de montrer notre opposition à
cette politique commerciale qui nous fait tant de mal. Il y a d'ailleurs dans le
Comité Exécutif des dirigeants qui, de par leurs compétences et leur
disponibilité, suscitent en nous un profond respect.
Ensuite vous prétendez que nous manions l'insulte et la menace? Mais que
fait votre excellent avocat?
Il est vrai que nous n'avons plus confiance Monsieur le Président Picard,
mais nous ne désespérons pas de vous faire entendre raison, parce que
nous connaissons notre métier, nous ne sommes pas en opposition
systématique contrairement à vos allégations. Nous ne voulons que le bien
de notre belle Entreprise et nous savons pertinemment que nous obtenons
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plus par le dialogue que par le conflit. C'est peut-être ce détail qui vous a
bloqué depuis 2013?
Parlons un peu des rumeurs puisque vous les évoquez dans votre courrier.
Comment arrive-t-on à savoir ce qui se passe dans votre tour d'argent? Tout
simplement parce que des bruits partent du Siège et arrivent à nos oreilles.
Mais franchement c'est bien le dernier de nos souci que votre devenir dans
notre belle entreprise.
Vous vous permettez de parler de vos prédécesseurs, ils avaient le mérite
d'être ouvert à la discussion, d'avoir un souci permanent pour nos clients et
pour leurs salariés et sur ce sujet tous les anciens BTB nous en sont
témoins.
Vous évoquez également les traumatismes que provoquent les
restructurations. Effectivement, ils sont réels qu'elles aient eu lieu en 2006 ou
depuis VOUS. Si vous insinuez que nous nous sommes rendus complices de
quoi que ce soit, nous vous demandons d'être précis dans vos accusations
et n'ayez surtout pas peur de dévoiler votre éventuelle vérité sur le sujet.
Quand au pire, selon un grand nombre de salariés, c'est à vous que nous le
devons. Voyez, nous, nous n'avons pas peur de dire les choses!!!
La restructuration la plus calamiteuse est celle que vous avez enclenchée à
votre arrivée et que vous entretenez depuis. Nous ne sommes pas contre le
changement, mais quels en ont été les bénéfices pour les salariés de notre
belle Entreprise? Aucun, tout pour vous et vos amis Anglais.
En fait Monsieur le Président Picard, tout est dans la fin de votre tract.
Bien entendu nous n'avons ni propriété ni autorité sur les salariés.
Contrairement à vous, nous ne sommes pas embauchés pour exercer notre
fonction. Si nous sommes là c'est uniquement parce que nous avons le
mérite de nous présenter électoralement devant nos collègues qui décident
de notre représentativité. Cela ne nous donne aucun pouvoir, juste un devoir,
celui de défendre leurs intérêts. Nous n'avons pas non plus le pouvoir de
rompre ou de reprendre le dialogue social, c'est vous qui êtes à l'origine de
sa dégradation. Alors c'est à vous de revenir vers les salariés avec un peu
plus d'humilité et de respect envers eux et leurs représentants. Quant à vos
menaces de le reprendre avec ou sans nous, elles ne nous feront pas dévier
de notre ligne. On approuve ce qui est bon pour l'entreprise et les salariés,
on se bat contre ce qui ne l'est pas. Toujours à leurs côtés! C'est notre
devise et c'est la tête haute, avec dignité, fierté et imperméables à vos
menaces que nous la suivrons.
Contrairement à ce que vous laissez entendre dans votre tract, nous
sommes également fiers de la réussite de notre belle Entreprise, mais pas
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lorsqu'elle se fait au détriment des salariés et de ses Clients et pour ne servir
que les financiers.
Vous tentez pour terminer votre tract de laisser supposer que nous
méprisons les petites mains de notre belle Entreprise. Contrairement aux
vôtres, elles possèdent la connaissance du métier, elles transpirent pour
servir au mieux les clients et elles saignent lorsqu'elles sont écrasées par
vos décisions rétrogrades. Ces petites mains se sont aussi les nôtres
Monsieur le Président Picard, elles malgré leurs cicatrices, elles sont belles
et propres! Comment pourrions-nous les mépriser?
Pour conclure : Votre tract et votre courrier arrivent juste pendant les
élections professionnelles. Vous prenez ainsi une position claire contre
INITIAL CGT et espérez agir sur leurs résultats. Nous ne sommes pas
dupes! Sachez Monsieur le Président Picard que si nous ne devions être
plus qu'une poignée de militants dans notre belle Organisation Syndicale,
nous serons toujours debout devant vous pour approuver ou pour combattre
votre politique. Rien ne nous fera taire, surtout pas vous!!!
Comme vous nous le demandez, nous échangerons volontiers avec M.
Larcher qui (pour peu qu'il est un minimum de pouvoir de décision), nous
semble être le plus compétent pour reprendre un dialogue social. Nous
souhaitons que cette page que vous avez ouverte soit définitivement tournée
pour l'intérêt de tous.
Le Bureau Syndical INITIAL CGT
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