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Les Correspondances Médicales, réservées au corps médical, paraissent deux fois par an et sont distribuées gratuitement sur abonnement. Il suffit d’adresser une demande écrite à l’adresse suivante : Editions Médico-Pharmaceutiques Raphaël 2, rue du Blochmont 68330 Huningue Chaque auteur est responsable de ses propres articles. Toute reproduction de texte doit faire l’objet d’une demande aux E.M.P.R. Dépôt légal : 2ème trimestre 2004 Sommaire - Le magnésium, métal de lumière Docteur Wilhelm Pelikan, Pharmacien .......................... page 7 - Tendons et muscles Leur nature, leur thérapeutique Docteur Louis Ruhlmann............................................... page 29 - L’enfant Pathologies infectieuses aiguës et situations constitutionnelles Docteur Claude Boudot ................................................. page 52 - Index des remèdes cités ............................................... page 75 ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 3 Editorial Chers lecteurs, Après une longue interruption dont nous vous prions de nous excuser, les Correspondances Médicales paraissent à nouveau. L’article de Wilhelm Pelikan sur le magnésium vient compléter la série tirée de l’ouvrage de cet auteur sur les métaux et précède le compterendu d’une conférence donnée par le Docteur Louis Ruhlmann sur les muscles et les tendons. Ce numéro s’achève par une autre conférence, du Docteur Claude Boudot, qui met en lumière les liens entre les processus physiologiques du développement de l’enfant et les substances thérapeutiques auxquelles il est possible de recourir dans les pathologies infectieuses aiguës, souvent expressions d’une « crise évolutive ». Nous vous souhaitons une bonne lecture. Docteur Jean Chazarenc ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 5 Le magnésium, métal de lumière (*) Docteur Wilhelm Pelikan, pharmacien Traduction Laetitia Lescourret Le magnésium est le métal que tout un chacun côtoie de jour, sous un nombre et une diversité de formes inégalées par rapport aux autres métaux. De jour, et non pas de nuit, car c’est le soleil qui le rend visible. Comment est-ce possible, demandera le lecteur surpris, à moins d’être un scientifique (chimiste, botaniste ou biologiste), qui a la chance de pouvoir commencer à explorer un domaine avec toute sa capacité d’étonnement. Le magnésium aurait donc un lien avec le soleil et son intensité lumineuse, avec ce que cet astre met en lumière, avec ce qui se révèle tout particulièrement à l’œil et par l’œil lui-même ? C’est effectivement le cas. Or, lorsqu’on parle de métaux, on attend des termes tels qu’éclat, poids, solidité, pouvoir réflecteur, résistance, en un mot : on sousentend métal à l’état natif. Mais, comme le sait le lecteur, la nature n’offre sous cette forme que les métaux précieux. Tous les autres métaux doivent d’abord passer par le savoir-faire de l’homme pour apparaître ainsi et le magnésium n’échappe pas à la règle. La nature le produit sous une autre forme. Mais chaque regard qui se porte de l’aube au couchant sur les champs et les forêts, sur les jardins des alentours comme sur les montagnes dans le lointain, en est le témoin. Le caractère verdoyant du monde végétal vivant est la manifestation qui exprime le plus nettement sa nature, c’est le phénomène primordial qui signe toutes ses autres particularités ainsi que les « hauts faits et épreuves » qu’il a vécus. Ainsi, partout où la Terre se manifeste par la couleur verte, il y a du magnésium. C’est le métal de la plante, qui ne pourrait vivre sans lui. C’est donc l’une des substances terrestres les plus importantes. Sans lui, non seulement la vie végétale, mais toute vie s’arrêterait. Il est donc clair que le magnésium peut être compris à partir de la plante. Mais comme, selon Goethe, ce que nous avons directement sous les yeux est particulièrement difficile à saisir, la suite de cet exposé devra faire l’objet d’une attention particulière. Car plus on est proche d’une chose, plus le regard se perd dans les détails et (*) Extrait de l’ouvrage Sieben Metalle de Wilhelm Pelikan ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 7 n’embrasse plus l’ensemble de cette chose. C’est notamment, fait regrettable, ce qui se passe dans l’observation au microscope, qui se délecte d’un grossissement de mille fois et oublie que, de ce fait, son champ de vision est rétréci au millième. Aussi fera-t-on mieux, dans notre cas, de ne pas se baser sur le pigment vert dont l’analyse chimique révèle qu’il contient du magnésium ; on ne se fondera pas non plus sur le chloroplaste, porteur vivant des pigments dans la cellule végétale. L’on songera plutôt, en prenant le recul qui seul permet une étude de synthèse, à observer tout d’abord la plante entière dans son environnement habituel, par et avec lequel elle existe, sans lequel elle est inconcevable, qui la produit et la maintient en vie. Ensuite seulement, seront exposés les résultats fournis par le microscope et l’analyse, qui seront à leur juste place et auront ainsi l’importance qu’ils méritent. Que l’on observe, en prenant le recul nécessaire, un arbre isolé. Sa haute silhouette verte s’élève entre la clarté du ciel et l’obscurité de la terre. Il perd sa verdure dans les ténèbres de la terre dont émerge le tronc, et dans laquelle il plonge ses racines. Il respire par ses feuilles qu’il étale à la lumière du soleil et allie, dans son essence et par son existence, lumière et ténèbres. Si le vent souffle sur sa couronne, la verdure de celle-ci se détache sans cesse pour être toujours renouvelée, que les feuilles brillent d’un jaune d’or ou plongent, bleu nuit, dans l’obscurité. Nous nous souvenons que le vert a comme couleurs primaires le jaune, couleur de lumière, et le bleu, couleur de l’ombre ; lorsque l’obscurité pointe dans la lumière, elle s’éclaire en bleu ; si la lumière brille dans l’obscurité, elle est atténuée en jaune ; si les deux couleurs se marient, elles donnent naissance au vert. L’obscurité, principe terrestre, la lumière, principe cosmique, participent à parts égales dans la vie végétale. Celle-ci a besoin tout autant de la nourriture dispensée par la lumière que des substances absorbées dans l’obscurité terrestre ; elle est de nature à la fois terrestre et cosmique. Si l’on comprend la théorie des couleurs dans le vivant, telle que nous la donne à voir le végétal, on conçoit que la plante est verte et ne peut faire autrement que d’être verte. Goethe a trouvé dans sa théorie des métamorphoses la voie menant à la compréhension de la plante primordiale, et a parallèlement exposé dans sa théorie des couleurs l’interaction de la lumière et de l’obscurité comme principe créateur dont découlent les couleurs actives et passives, avec comme couleur centrale d’équilibre, le vert. C’est donc lui qui a fourni la justification de la phrase mentionnée ci-dessus, à savoir que la plante est verte par nécessité intrinsèque. ________________________________________________________________ 8 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Mais elle ne l’est que dans son organe central ; elle est incolore ou d’une couleur déviante lorsqu’elle plonge par sa racine dans le règne minéral situé au-dessous d’elle, et se défait également du vert lorsqu’elle réagit, par une coloration spécifique de l’espèce, au contact avec le règne animal situé au dessus d’elle, lors de la floraison et du mûrissement. Après ces considérations préliminaires, nous pouvons aborder le magnésium en tant que substance et il sera plus aisé de comprendre sa nature matérielle parce qu’a été défini le jeu des forces dont il est l’outil et qui s’exprime dans la robe physique dont se pare la végétation. Prenons le processus d’assimilation. Il s’accomplit, comme on le sait, avec l’aide de la chlorophylle, ce pigment vert de la feuille, dans l’élaboration duquel le magnésium occupe une place centrale. Ainsi, notre métal est au service de la puissance cosmique de la lumière ; il apporte l’acide carbonique de l’air au liquide ascendant, « libéré de la pesanteur » et chargé de toutes les substances minérales assimilées, qui font partie intégrante des processus vitaux à l’œuvre dans la plante : c’est ainsi que sont élaborés les hydrates de carbone. Il faut maintenant étudier en détail le rapport entre le magnésium et le fer. Dès le XIXè siècle, on avait découvert que la plante n’est pas en mesure de produire de chlorophylle si elle n’a pas de fer à sa disposition. Ce métal, élément central du pigment sanguin dont la composition chimique est extraordinairement semblable à celle de la chlorophylle, n’entre absolument pas dans la formule de la chlorophylle, contrairement à ce qu’on avait tout d’abord supposé. Les traits communs entre ces métaux ne sont pas de nature chimique mais relèvent des processus du vivant. On peut en prendre conscience non pas en considérant le fait évoqué cidessus, mais en embrassant le monde d’un vaste regard. Il ne s’agit pas de comparer simplement le magnésium et le fer, mais de mettre en parallèle la fonction remplie par le magnésium dans le pigment vert du végétal et la fonction remplie par le fer dans le pigment rouge du sang. Alors tout devient clair. Les deux métaux se font face comme les supports déterminants de l’activité respiratoire, l’un chez les plantes, l’autre chez l’animal et l’homme. La chlorophylle inspire l’acide carbonique de l’air qu’elle transforme en substances carbonées constituant la plante, et rejette l’oxygène ainsi libéré dans l’atmosphère, dont la teneur en acide carbonique diminue rapidement et serait consommée au bout d’environ 30 ans, ce qui signifierait la fin de toute vie végétale sur terre. Mais pour le salut de ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 9 l’ensemble des créatures vivantes de notre planète, intervient la respiration de l’homme et de l’animal, qui ont autant besoin d’oxygène que la plante a besoin d’acide carbonique, et consument avec son aide le carbone de leur propre corps, dégageant précisément l’acide carbonique nécessaire à la plante. C’est ainsi que le monde des créatures vivantes et animées maintient l’équilibre dans la sphère aérienne, les plantes d’un côté, les animaux et les êtres humains de l’autre, contribuant en alternance à la vie et déterminant la composition de l’atmosphère. Dans les deux groupes, c’est l’organisation rythmique qui accomplit le geste de la respiration : le système foliaire entre racine et fleur d’un côté, et l’organisation thoracique (poumons-cœur) entre la tête et le système métabolique et des membres, de l’autre côté. Dans le chapitre sur le fer, l’expression « respirateur parmi les métaux » avait été forgée pour ce métal, une appellation que le magnésium peut à bon droit recevoir, même avec d’autres nuances, liées à la différence entre la respiration végétale d’une part et humaine-animale d’autre part. Le magnésium dans le corps minéral de la Terre Le monde végétal de couleur verte permet, comme nous l’avons montré, la première rencontre avec le magnésium, qu’il fait ressortir comme un métal de la lumière et de la respiration. Dans le monde minéral, dans les roches, les sols, les gîtes salifères, les océans, les sources salines, notre métal apparaît sous un autre aspect. Dans la sphère aérienne, on ne le trouve pas, mais il agit cependant comme nous l’avons constaté, sur la composition de l’atmosphère, en parallèle avec le fer. Par ailleurs, venant du cosmos, accompagné du phénomène lumineux typique des météores, il entre dans l’atmosphère terrestre sous forme de météorites pierreuses. Cellesci se composent pour l’essentiel d’olivine, de cristaux de différentes tailles, de chrysolite, un silicate de magnésium contenant du fer. (L’autre forme de messagers de l’espace est représentée par les sidérites, de sorte que dans ce domaine également, magnésium et fer sont cités de pair). Les strates terrestres qui nous sont accessibles contiennent en moyenne 1,5 % de notre métal. C’est donc le huitième métal par ordre d’importance et, à cet égard, il est omniprésent. Les gîtes dont les concentrations en magnésium en permettent l’exploitation, ne sont guère répandus. ________________________________________________________________ 10 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Aux stades très anciens de l’évolution de la Terre, le magnésium a été intégré au corps minéral terrestre ; les roches abyssales les plus anciennes, que l’on regroupait autrefois sous le nom de « roches vertes » (gabbros, péridotites, basaltes), l’ont assimilé sous forme d’olivine. Ces roches siliceuses dans leur ensemble, verdâtres du fait de leur teneur en fer, doivent leur dureté, leur densité et leur structure solide à l’olivine sous forme granuleuse qui les traverse, mais qui peut aussi se trouver seule, en masse compacte. La chrysolite est la variété apurée de l’olivine sous forme de gemme, d’un vert doré, transparente, pendant terrestre des météorites pierreuses. Au contact des agents atmosphériques, durant les processus de transformation géologiques au cours des âges, ce minerai ancestral du magnésium a subi une métamorphose progressive et profonde, s’est chargé d’eau et a été « serpentinisé ». La serpentine, sous sa forme massive, d’un éclat vert végétal et moiré, dite serpentine noble, ressemble encore à une roche qui rêve de son existence végétale antérieure. Elle porte parfois sur sa surface légèrement polie des traces ressemblant à de la mousse et constitue la première forme de cette métamorphose. Au fur et à mesure, la forme minérale disparaît progressivement, comme si l’irruption de l’élément aqueux faisait revivre un état végétal archaïque. Du talc, de l’écume de mer se constituent et l’amiante (avec sa structure à fibres pouvant être tissées et filées et permettant la fabrication de vêtements ignifuges) d’aspect minéralvégétal, apparaît. Les péridotites déjà mentionnées ne renferment pas seulement du magnésium et du fer, mais aussi des métaux apparentés au fer tels que le nickel, le chrome et le platine. L’affinité du magnésium pour la silice trouve sa raison profonde dans la nature de ces deux substances. Le métal de la lumière rencontre dans la silice une substance également en rapport avec la lumière, notamment sous la forme du cristal de roche que l’on peut imaginer comme de la « lumière figée » (il a été présenté sous cette caractéristique à propos de l’or – cf. Correspondances Médicales n° 11). Cet aphorisme audacieux ne peut que paraître justifié si l’on connaît les effets qu’a sur la croissance de plantes l’adjonction bien dosée de silice, qui favorise l’assimilation chlorophyllienne et augmente la photosynthèse. L’agriculture bio-dynamique, basée sur le résultat des recherches de Rudolf Steiner, met en pratique cette action dynamique de la silice. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 11 En résumé, l’on peut dire que les processus lumineux mettant en œuvre le magnésium et le fer dans les organes verts du monde végétal cosmique et terrestre, trouvent leur reflet dans les échanges qui se déroulent entre le magnésium, le fer et la silice dans le domaine décrit ci-dessus, évoquant des processus archaïques du vivant, dont ils ne font plus que transmettre un écho. Même la note cosmique ne manque pas, caractérisée par les météorites, avec la signature de la lumière et le geste du magnésium. Le penchant pour l’acide carbonique, que le magnésium développe dans la substance chlorophyllienne, se reflète dans le règne minéral, sur le mode minéral bien entendu. On trouve, sur l’île d’Eubée par exemple, du carbonate de magnésium sous forme de magnésite, comme produit de décomposition des roches serpentinisées mentionnées plus haut. Mais ce carbonate de magnésium est plus fréquemment associé avec du carbonate de calcium dans la dolomite, formant des chaînes entières de montagnes comme celles auxquelles la roche a donné son nom et qui prolongent les Alpes calcaires méditerranéennes. Mais les Dolomites constituent une chaîne montagneuse d’apparence beaucoup plus aérée, avec des massifs isolés et de larges vallées. Il y pousse une végétation propre à la région. Celui qui a vécu un automne dans les Dolomites peut parler des flancs dorés et lumineux des montagnes, couvertes de forêts aérées où se mêlent bouleaux et mélèzes. Ces deux essences sont des arbres de la lumière, on pourrait dire du mélèze qu’il est un bouleau parmi les conifères ; les deux aiment les sols siliceux, poussent de préférence sur les roches primitives et évitent en général les montagnes calcaires, en raison des affinités déjà longuement évoquées de la silice avec la lumière. Mais si la montagne calcaire a assimilé le magnésium, elle présente un terrain favorable aux bouleaux et aux mélèzes. Le magnésium ouvre alors au calcaire l’accès au processus de la lumière. Nous retrouvons ceci à un niveau supérieur chez l’homme et l’animal, dans la formation osseuse au cours de laquelle le magnésium doit participer au processus calcaire, un phénomène dont nous allons reparler par la suite. Les masses d’eau de la Terre sont un autre domaine où le magnésium est présent. Leur sphère s’ouvre à notre métal grâce à la grande solubilité de ses sels. Les océans en contiennent d’énormes quantités : l’eau de mer leur doit son arrière-goût amer. Outre 77,8 % de chlorure de sodium, le sel de mer contient 10,8 % de chlorure de magnésium et 4,7 % de sulfate de magnésium (sel ________________________________________________________________ 12 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 d’Epsom). Mais cela ne caractérise pas suffisamment l’eau de mer et elle ne doit pas être considérée comme une simple solution saline sans vie, car l’océan est un réservoir de vie d’une ampleur formidable ; on y trouve tout autant une infinie profusion de vie végétale et animale, que des éléments du monde de la chimie. Les rythmes qui l’animent de façon incessante sont en résonance continue avec ce qui se passe dans le cosmos. Le flux et le reflux des marées suivent le cours de la Lune dans ses cycles (quotidien et mensuel) qui influent non seulement sur l’eau, mais aussi sur les rythmes vitaux des plantes et des animaux marins. Le cycle du Soleil dans le jour et l’année, l’alternance du jour et de la nuit et celle des saisons, ont une action d’une ampleur encore bien plus considérable sur les eaux terrestres et sur toutes les créatures qu’elles recèlent. Et celles-ci ne sont pas seules à se mouvoir, à grandir ou à nager ; comme les courants porteurs de sève ou de sang de tous les organismes vivants, les courants marins bleus et chauds se déplacent de l’Equateur vers les pôles (courants du Gulf Stream et de Kuroshio, courants Agulhas et du Brésil) pour revenir verts et froids vers l’Equateur (courants du Labrador et de Benguela, courants des Malouines et de Humboldt). Le magnésium de l’eau de mer n’est pas seulement compris dans ces grands mouvements, une partie significative pour l’ensemble de la vie sur terre est « incarnée » dans la chlorophylle de l’abondante végétation des couches superficielles des eaux, fournissant ainsi une quantité déterminante de l’oxygène nécessaire à la respiration des océans. A l’heure actuelle, la conscience de l’environnement, notamment celle des grandes nations industrielles, accorde trop peu de place à cette réalité. Il n’est pas bon de prendre la mer pour une source inépuisable de matières premières et de nourriture destinée à un nombre sans cesse croissant d’êtres humains sur la planète et d’en faire simultanément le dépotoir des déchets nuisibles, eux aussi en augmentation constante, d’une époque malade de la technique. Ce serait intervenir dangereusement dans les équilibres sagement dosés de l’ensemble de notre vie terrestre. Revenons-en au magnésium : à propos de l’eau de notre planète, on peut aussi évoquer une respiration de la vie végétale, de la lumière et de notre métal lumineux. Soulignons à quel point ces eaux terrestres sont proches de la vie supravégétale : les proportions du mélange des sels de sodium, de calcium, de potassium et de magnésium dissous que contient l’eau de mer sont similaires à celles des mêmes sels, si essentiels, contenus dans le sang de l’homme, au point que l’on peut sans problème les utiliser ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 13 dans la fabrication de solutions isotoniques, permettant d’injecter des médicaments dans le sang. Un quatrième phénomène doit être étudié comme un processus en soi et non pas dérivé, pour ainsi dire, de la formation des océans ; il s’agit des grands gisements de sel gemme de la Terre. Ce sont des amas de sel, des masses imposantes, qui se sont déposées comme des roches dans les profondeurs de la terre au cours des différents âges géologiques, du Cambrien au Tertiaire. Ils ont connu l’apogée de leur formation durant le Permien supérieur à la fin de l’ère primaire, durant le Trias moyen et supérieur de l’ère secondaire et enfin dans l’ère tertiaire. On peut se faire une idée de l’ampleur de ces dépôts de sel en songeant que les masses de sel contenues dans l’ensemble des mers constituent l’équivalent de celles qui dorment dans les gisements de sel de la terre ferme, devenus sel gemme dans les profondeurs. La seule différence est que ces dernières, sous forme de roches en complète opposition à la masse soluble des premières, sont parfaitement sèches ; la seule eau que l’on puisse y trouver se cache sous forme d’eau de cristallisation, retirée à l’intérieur. Ces régions souterraines sont le royaume de l’inerte ; la vie qui règne sur la surface terrestre est préservée de ce sel. S’il l’inondait, elle deviendrait un désert salin, au mieux une steppe saline, qui ne permettrait qu’une vie chétive. La formation de ces gigantesques dépôts de sel est l’un de ces processus de précipitation « vers le bas », voulus par l’évolution de la grande entité vivante qu’est la Terre, qui seuls permettaient au processus opposé « vers le haut » de prendre pied ; ce processus a ouvert la voie aux stades évolutifs supérieurs, végétal, animal et humain. A chaque fois, il a fallu que quelque chose soit repoussé vers le bas, pour devenir la base sur laquelle un principe supérieur pouvait prendre appui. Cela ne signifie pas que ce principe supérieur est issu du niveau inférieur, pas plus que les morceaux détachés du bloc de marbre par le sculpteur ne produisent l’ébauche de la silhouette qui aboutira finalement à l’œuvre d’art ; ils la font certes jaillir de la pierre, mais elle a tout d’abord pris forme dans l’esprit de l’artiste. Notre métal participe également à ce processus de dépôt de sel et se retrouve parmi les minerais du potassium, des sels doubles tels que la carnalite, un chlorure de potassium et de magnésium, la kainite, un chlorure de potassium et un sulfate de magnésium, la picroméride, un sulfate de potassium et de magnésium, et la polyhalite, un sulfate de calcium, de potassium et de magnésium. S’y ajoute l’astrakanite, un sulfate de soude et de ________________________________________________________________ 14 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 magnésium. Mais la kiesérite est un sulfate pur de magnésium. Tous ces sels contiennent de l’eau de cristallisation. La présence si forte du magnésium dans cette zone inanimée ne correspond pas à l’image qui s’était édifiée jusqu’ici, ni au métal de la lumière, si lié au vivant. Pour pouvoir comprendre cet aspect, il faut étudier le rôle que joue notre métal au stade le plus élevé des entités terrestres, à savoir l’être humain. Une perspective s’ouvre déjà lorsqu’on considère cette étape intermédiaire que constitue l’état semi-vivant, entre le minéral et le végétal, se trouvant à la base de tout ce qui est susceptible de croître dans les sols cultivés et féconds. L’humus qui se forme à partir des roches décomposées, mélangées aux engrais animaux et végétaux, rend la terre d’autant plus féconde, et est d’autant plus vivant et favorable à la vie qu’il a complètement absorbé les bases ou alcalins, les alcalino-terreux, le magnésium et le fer. C’est alors que peut avoir lieu une bonne fermentation du sol, indispensable à toute croissance saine. Les terres qui fermentent et s’émiettent sont toujours riches en magnésium. Le magnésium en tant que métal Bien que présent dans tous les règnes de la nature et au huitième rang par son importance, le magnésium en tant que métal n’est apparu que très tardivement aux yeux de l’homme. Le chimiste anglais Davy, né il y a plus de 200 ans, qui a le premier réussi, au moyen de l’électrolyse, à fabriquer les métaux alcalins à partir de leurs sels, a aussi été le premier à tenir entre ses mains le magnésium obtenu par ce moyen à l’état métallique. Il faut de grandes quantités d’énergie pour extraire le métal blanc argenté, extrêmement léger mais solide, de l’eau de mer ou, le plus souvent, des sels mentionnés ci-dessus provenant des gisements de sels gemmes. Malgré les matériaux de départ peu onéreux, ce métal coûte cher. Le chimiste, qui peut grâce à lui réaliser des synthèses complexes, sait apprécier sa forte réactivité. Mais ces synthèses indiquent que l’état de métal ne lui est au fond pas naturel, alors que la formation de composés avec des partenaires correspond à sa nature. Sa chaleur de combustion en est l’expression la plus parlante. Ce métal est l’un des agents réducteurs les plus puissants que connaisse la chimie. Grâce à lui, il ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 15 est possible d’obtenir les éléments les plus difficiles à dégager de certains composés. Il est bon conducteur de la chaleur et de l’électricité. Mais sa qualité la plus frappante est sa puissance lumineuse en combustion, plus forte que celle de la lumière du jour. Une galette constituée d’un fil de magnésium enroulé, lorsqu’elle est allumée, brille aussi fort qu’un lever de soleil. Par la vue, on peut témoigner du fait que le magnésium est solaire. Notre métal fond à 650 °C et se vaporise à 1 100 °C. Nous avons déjà dit qu’il se combine énergiquement à l’oxygène ; mais il se saisit aussi de l’autre élément aérien, l’azote, avec une force élémentaire, aussi peu enclin aux composés que soit ce gaz par ailleurs. Pour tout le reste de son comportement chimique, le chimiste classe le magnésium - comme ses homologues : béryllium, calcium, strontium, barium, radium - parmi les minéraux alcalins naturels, entre la série des métaux alcalins (lithium, sodium, potassium, rubidium, césium, franconium) et les métaux terrestres (aluminium, gallium, indium, thallium). Sa grande propension à former des composés organo-métalliques (contenant certains composés du carbone) ne lui confère pas seulement un rôle déterminant dans la synthèse de composés essentiels du carbone, mais en fait également une étape préliminaire pour tous les composés biochimiques que permet le magnésium dans le domaine du vivant. Mais ce serait se méprendre sur cette phrase que d’en conclure que les propriétés métalliques se manifestant dans le domaine de l’inerte sont la cause du déroulement de processus de vie essentiels dans les organismes. Il s’agit seulement de faire comprendre à partir du vivant ce qui peut être observé dans le nonvivant, sur la paillasse de laboratoire. Car les métaux sont actifs dans les processus vitaux, avant tout par l’aspect cosmiqueéthérique de leur nature, par leur dynamique, l’aspect matérielphysique venant seulement en second lieu. Leur mission dans l’organisme est autre que celle de l’hydrogène, de l’oxygène, de l’azote et de l’acide carbonique, qui ne se trouvent pas seulement en quantité impondérable, mais aussi en quantité substantielle dans la création des protéines vivantes, nécessaires à l’édification du corps physique. Les métaux agissent en quantités minimales, à dose « homéopathique » en un certain sens. Les roches, les mers et les gisements de sels gemmes constituent la masse principale du magnésium terrestre, substance minérale inanimée. Mais les quantités de substance actives dans les organismes vivants sont extrêmement faibles. ________________________________________________________________ 16 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Tournons-nous à présent vers les domaines du vivant. Le magnésium et les règnes du vivant 1. Le métal de la lumière et le monde végétal L’introduction de ce chapitre mettait déjà en relief le lien entre le monde végétal et le magnésium, décrit comme le « métal de la lumière ». Mais le processus chlorophyllien n’est pas le seul aspect de l’action du magnésium dans la vie des végétaux. Un autre aspect tout aussi essentiel est l’association et le comportement avec le phosphore, rendus possible par le concours du magnésium. Sa participation à pratiquement tous les processus enzymatiques en liaison avec le métabolisme phosphorique lui assure une place privilégiée parmi l’ensemble des métaux importants du point de vue biologique. Toutes les réactions connues qui sont catalysées par l’ATP (adénosine triphosphate), ont besoin de magnésium. Et l’ATP participant à la plupart des processus biochimiques, le métal de la lumière est particulièrement indispensable, notamment lorsque le phosphore (phos-phoros, le porteur de lumière) doit accéder à la vie terrestre. Mais tandis que le magnésium porte le maximum de son action dans le centre rythmique de l’organe, à savoir l’élément foliaire, le phosphore agit au niveau du processus fleur-graines. La semence d’un végétal comporte par exemple une étonnante quantité de phytine, un sel de calcium et de magnésium de l’ester hexaphosphorique de l’inositol. On peut suivre ces relations jusqu’au niveau de la cellule, reflet de la structure tripartite de la plante. Le magnésium se trouve principalement dans la région médiane, dans les chloroplastes nageant dans le liquide cellulaire ; le phosphore se trouve par contre dans le noyau de la cellule, dans les éléments régissant la reproduction (nucléotides). Cette observation plus générale permettra d’aborder avec plus de profit l’étude de certaines plantes spécifiques. Nous citerons par exemple le trèfle commun, riche en magnésium, qui ne doit pas faire défaut dans les pâturages, car les graminées ne contiennent guère de magnésium et une carence en magnésium risque d’engendrer la tétanie d’herbage chez le bétail mis à paître sur ces terres. Parmi les plantes qui supportent mal un manque de magnésium, citons encore les arbres fruitiers ; chez les pommiers par exemple, les feuilles et les fruits restent petits, le rendement en fruits peut baisser ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 17 de 60 %, celui du bois de 87 % même. Les plantes qui recherchent un rapport particulier avec la lumière (comme la belladone avec son poison qui ouvre les yeux) ont une teneur impressionnante en magnésium (et en silicium). L’analyse des cendres de 84 espèces de plantes médicinales a donné, pour un pourcentage moyen de 2,32 %, une teneur particulièrement élevée en magnésium des plantes suivantes : mélisse 6,30 %, caltha des marais 5,38 %, arnica 5,07 %, rue fétide 4,29 %, euphraise 3,74 %, menthe 3,50 %. La majeure partie des plantes énumérées présentent également dans leurs cendres une teneur en acide phosphorique nettement supérieure à la moyenne (5,63 %) : euphraise 12,30 %, mélisse 12,16 %, arnica 11,69 %, rue 10,25 % et belladone 10,47 % ! Un médecin versé en botanique résume en ces termes l’expérience qu’il a acquise sur de nombreuses années d’étude du magnésium ainsi que ses tentatives pour se faire une « image de la nature » de cette substance : « en se séparant de la Terre, le Soleil a visiblement laissé un souvenir de lui sous la forme du magnésium. [C’est son mode de pénétration dans le monde végétal !] C’est pourquoi le magnésium est en mesure d’absorber la lumière du soleil et de permettre au plantes de croître vers lui ; c’est comme si le Soleil voulait a posteriori arracher le magnésium qui lui appartient en attirant les plantes vers lui »1). 2. Le magnésium et l’organisation animale Les animaux tirent du monde végétal le magnésium dont ils ont besoin pour leurs fonctions vitales ; les herbivores le font de manière directe, les prédateurs de manière indirecte. Si les premiers en trouvent trop peu dans leur nourriture, parce que par exemple les prairies dans lesquels ils paissent présentent une carence en trèfle, ils sont atteints de la « tétanie d’herbage » mentionnée plus haut, qui se manifeste par des crampes musculaires, un affaiblissement du fonctionnement des glandes parathyroïdes, un dérèglement du métabolisme du phosphore et du calcium, avec les modifications osseuses et autres phénomènes qui s’ensuivent. Le magnésium absorbé avec les aliments et résorbé par l’intestin grêle, s’accumule dans les muscles, notamment le muscle cardiaque (cela a été constaté chez le bœuf, grâce au marquage radioactif des doses de magnésium ingérées, dont on pouvait ensuite suivre la diffusion dans l’organisme). La baisse du niveau de magnésium dans le sang entraîne chez les animaux testés une hyperexcitabilité neuromusculaire ; l’apport de ________________________________________________________________ 18 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 magnésium guérit des cardiopathies engendrées expérimentalement. En outre, il s’est avéré que le métabolisme du magnésium est étroitement lié à celui des hydrates de carbone, commandé par l’insuline. Or ce sont précisément ces substances qui, dans la plante, se forment en premier lieu lors du processus d’assimilation à l’aide du métal de la lumière. Ainsi, l’action du magnésium identifiée dans la plante se trouve élevée à un niveau supérieur chez l’animal. Mentionnons à ce propos un phénomène particulièrement parlant dans ce contexte ; il concerne le monde des abeilles. On a en effet trouvé que le venin d’abeille, fait étrange, présente une teneur considérable en magnésium, d’environ 0,5 %. C’est là a priori un fait mystérieux, qui ne devient compréhensible que si on le replace dans le contexte beaucoup plus large qui est le sien. Là encore, le regard ne doit pas se limiter à une vision étroite mais au contraire embrasser un horizon aussi vaste que possible. De trop près, on ne voit que le dard à venin, cette arme étrange, mortelle pour celle qui la dégaine. En outre, il est devenu le dard sans usage de l’abeille ouvrière. Mais si l’on songe que l’ouvrière passe entre autres du grade de cirière à celui de butineuse, et découvre de ce fait le nectar des fleurs des différentes espèces végétales mellifères, puis indique par sa danse caractéristique à ses congénères la direction, l’éloignement et la quantité de ce nectar, provoquant ainsi l’envol de toute la colonie pour aller à son tour butiner et polliniser toutes les fleurs visitées, on prend conscience, dans ce ballet, de la cohabitation et des échanges entre deux règnes de la nature, utilisant comme force médiatrice le métal de la lumière. Car sans l’activité du soleil ni l’entremise du magnésium, cette source de nectar ne pourrait être produite dans le cadre du processus d’assimilation chlorophyllienne qui permet l’élaboration de tous les hydrates de carbone dont est constitué le nectar. Les abeilles butineuses, encouragées par cette « éclaireuse », trouvent la prairie indiquée à l’aide d’une « boussole lumineuse » intérieure et d’une relation soleil-abeille. L’exécution de la danse des abeilles les informe en effet de l’angle que doit avoir leur vol par rapport au soleil, afin de parvenir à l’endroit voulu. N’estce pas là la rencontre de deux formes de magnésium ? Et les rapports magnésium-silice évoqués précédemment entrent aussi en jeu. La silice est également une substance lumineuse. Les plantes à fleurs riches en silice se lient intensément à la lumière ; elles élaborent un nectar d’une qualité particulière. C’est pourquoi ce sont les plantes préférées des abeilles, telles les borraginacées et les éricacées. L’acide silicique, dont la plus noble forme est le cristal de ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 19 roche, se caractérise non seulement par son aspect lumineux, mais aussi par une puissante force de structuration que les abeilles assimilent. Elle se reflète dans les alvéoles hexagonales de la ruche, formes en creux de la silhouette du cristal de roche. Ce moule est le réceptacle parfait pour le miel qui y est stocké. (Les considérations les plus approfondies sur la nature des abeilles se trouvent dans une série de Conférences tenues en 1923 à Dornach par Rudolf Steiner 2)). 3. Le magnésium et l’homme Le magnésium est nécessaire à toutes les créatures vivantes, bien que de façon différente pour chaque espèce. Cette diversité a pourtant un dénominateur commun. Il s’agit toujours d’un principe végétatif par lequel le métal de la lumière devient actif, qu’il s’applique directement à l’élément végétal ou, à un stade supérieur, à l’animalité, non seulement vivante mais aussi dotée d’une âme, ou encore, finalement, en haut de l’échelle, à l’être humain, doué de vie, d’âme et d’esprit. En pénétrant dans les règnes au-delà du végétal, ce principe végétatif transforme naturellement toute forme végétale extérieure en quelque chose de purement fonctionnel, en un corps de forces formatrices ou corps éthérique de nature animale ou humaine. En tant que tel, il coopère avec le principe organisateur du corps de vie, avec le corps psychique ou corps astral et enfin avec l’organisation du Moi, grâce à laquelle l’homme doué d’esprit prend en charge son corps physique-éthérique. Dans le contexte de l’organisation humaine, le principe végétatif a trois missions qu’il doit accomplir dans la corporéité tripartite de l’homme, et l’action du magnésium dépend des tâches à assurer au niveau du système neuro-sensoriel, de l’organisation rythmique ou de la sphère métabolique et des membres. L’exposé qui suit essaie de suivre sous forme synthétique le mode d’action du métal. Il ne s’agit pas d’une action marquée par une forte substantialité. Le sérum par exemple en contient seulement 2 à 4 mg %, une dose quasi homéopathique, équivalent à une dilution à la 5ème décimale. La quantité constatée dans le cerveau correspond à 0,3 % de son poids, la majeure partie se trouvant dans la substance grise (99,2 %), tandis que la substance cérébrale blanche doit se contenter de 0,8 %. Au même titre que la « terre ferme » du cerveau, la « mer » - le liquide céphalo-rachidien - contient aussi du magnésium. Le magnésium est également accumulé dans le tissu ________________________________________________________________ 20 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 nerveux du reste de l’organisme, mais aussi dans le tissu musculaire. Le magnésium participe de façon subtile à l’interaction des nerfs et des muscles. Autre application essentielle du magnésium, le processus de la dentition, qui accapare bien 50% de l’ensemble du métal présent dans notre organisme, la majeure partie étant concentrée dans la dentine qui affiche une teneur en magnésium de 0,77 % par rapport à seulement 0,23 % dans l’émail. La dent est le résultat de l’action de deux forces formatrices, l’une rayonnant de l’intérieur vers l’extérieur et l’autre enfermant ce rayonnement dans une forme plastique arrondie. La dynamique du magnésium se coule dans la structure fibreuse radiaire de la dentine. S’y oppose la dynamique du fluor au mouvement d’arrondi et de fermeture, qui donne forme à l’émail, substance la plus dure de l’organisme. Les forces de minéralisation et de durcissement, prépondérantes dans la tête par rapport au reste du corps, rayonnent dans la formation osseuse de l’ensemble de l’organisme. Comme nous l’avons déjà dit, l’action du magnésium est elle aussi indispensable à l’ossification. Le magnésium guide pour ainsi dire le calcium et le phosphore dans le processus d’ossification, où il se manifeste sous forme d’un dépôt de phosphate de magnésium Mg3(PO4)2 à côté d’une quantité 60 fois plus élevée de phosphate de calcium et d’un peu de carbonate de calcium. Les cendres d’os donnent les chiffres suivants : phosphate de calcium 80,0 %, carbonate de calcium 6,6 %, phosphate de magnésium 1,4 %. A cela s’ajoute le fait que les os du nouveau-né sont plus riches en magnésium que ceux d’un enfant de trois ans. Le nouveau-né est encore beaucoup plus imprégné de nature végétale, sa conscience est encore embrumée et, avec ses longues périodes de sommeil, il est beaucoup plus soumis aux forces de croissance que l’enfant de trois ans. Cela cesse dès que l’enfant peut se dire pour la première fois « Je » à lui-même, et c’est à partir de ce moment que se formeront les premiers souvenirs qu’il pourra se remémorer plus tard. Il faut rapprocher de cela le fait que le revêtement cartilagineux de la tête osseuse formant l’articulation, bien moins dur et minéralisé que le tissu osseux, contient nettement plus de magnésium que ce dernier. Un autre processus de minéralisation subtile, auquel participe le magnésium, a lieu dans la tête. Il s’agit de l’imprégnation très fine de la substance cérébrale et nerveuse par des sels. Ces organes servant au développement de la conscience ne peuvent accomplir leur tâche (fait souligné pour la première fois par Rudolf Steiner) ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 21 que s’ils se trouvent dans un processus de dévitalisation, de décons-truction, de sacrifice de leurs forces éthériques et, ce faisant, de mort partielle. Durant leur activité, ils s’imprègnent d’une faible quantité de sels soustraits aux processus vivants où l’on retrouve le magnésium. Si la concentration est trop forte, il en résulte une tendance à la sclérose. Ce processus subtil de salification est la contrepartie à l’échelle microcosmique des dépôts massifs de sels intervenus dans la nature extérieure à l’homme, sous la forme de gisements salifères qui n’ont plus aucun lien avec le reste de la vie terrestre. Les forces formatrices, libérées de leurs fonctions physiques dans le cadre du processus décrit ci-dessus, deviennent des forces de pensée au service de l’esprit humain. D’après un vieux dicton allemand, on trouve la sagesse dans le sel. Voilà qui est ici confirmé. Quelle est la fonction des immenses dépôts de sel au sein de la Terre ? N’y a-t-il pas dans tous les phénomènes de la nature une sagesse qui dépasse de manière insondable la sagesse humaine ? Nous nous en tiendrons ici à ce que Goethe fait répondre par l’Esprit de la Terre à la question que lui pose Faust, à propos de sa nature : « Je tisse sans arrêt sur le métier du temps de la divinité les vivants vêtements. » La façon dont le processus du magnésium se déploie dans l’organisme de l’enfant se lit dans sa dentition. S’il est trop faible, l’organisme n’a pas suffisamment de force pour pousser la dent vers l’extérieur ; si le processus fluorique opposé est trop faible, cela se traduit par une insuffisance en émail et une tendance aux caries. Avec l’âge, les interrelations des éléments constitutifs de l’homme se modifient ; le développement physique-éthérique s’achève lentement, relayé par la prédominance du complexe psycho-spirituel qui prend tous ses droits. En accord avec cette évolution, les missions du magnésium se modifient aussi. Tout d’abord, son assimilation diminue pour évoluer après le troisième septénaire vers un certain degré d’excrétion qui bénéficie à la sécrétion lactée chez la femme, et vient compenser les besoins en magnésium du nourrisson. Simultanément commence pour les deux sexes un déplacement et une métamorphose des processus magnésium et fluor du complexe supérieur vers le complexe médian de l’être humain, vers le développement musculaire dans son ________________________________________________________________ 22 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 interaction avec l’activité nerveuse. La musculature « se consolide » (Rudolf Steiner3)). Le geste du magnésium s’exprime dans sa structure fibro-radiaire, le processus du fluor est une mise en forme plastique. Mais le travail musculaire n’est possible que grâce à la combustion des hydrates de carbone des cellules musculaires, réalisée à l’aide du phosphore (ATP). Or tous les processus catalysés par l’ATP ont besoin de l’action enzymatique d’ions magnésium. Notre métal est donc présent non seulement dans la formation des muscles, mais aussi dans le travail musculaire. Mais tandis que les éléments constitutifs psychique et spirituel, à savoir le Moi et le corps astral, réalisent à l’aide du phosphore les processus cataboliques dans les muscles, le magnésium s’active au niveau du complexe physico-éthérique (corps physique et éthérique) comme instrument du processus anabolique de nature végétale en l’homme, qui se déroule de manière inconsciente mais est empreint d’une très forte vitalité. La participation consciente à ces phénomènes est rendue possible par l’organisation neurosensorielle. Si le complexe supérieur, Moi et corps astral, pénètre trop profondément par l’intermédiaire de cette organisation neurosensorielle dans un muscle, celui-ci se contracte. A elle seule, l’intervention normale de ce complexe provoque chaque fois un processus qui aboutirait à la paralysie si un processus opposé d’autoguérison ne le contrecarrait pas immédiatement. Une force s’opposant à l’intervention de l’astral vit dans le magnésium. Elle se manifeste de façon étonnante dans le fait suivant : l’injection de sels de magnésium peut assourdir la conscience jusqu’à l’anesthésier, et donc mettre la personne dans un état similaire au sommeil. Le Moi et le corps astral sont donc repoussés au-dehors et les corps physique et éthérique, restés dans le lit, ont un comportement apparenté à celui du végétal. Le magnésium est dans son élément. L’arsenic contient un principe opposé à celui du magnésium. Cette substance incite le corps astral à s’investir plus profondément dans l’organisation physiqueéthérique. Il en résulte des effets de déconstruction amplifiés qui font de l’arsenic et de ses composés des poisons violents. L’empoisonnement à l’arsenic trouve son antidote dans un mélange d’hydroxydes de fer et de magnésium précipité par une solution alcaline de sels des deux métaux. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 23 Le magnésium et la médecine Au vu de ce qui a été exposé, on comprend aisément que le médecin fera appel au métal de la lumière comme médicament chaque fois qu’il s’agira de traiter les dysfonctionnements décrits cidessus entre les tendances anaboliques et cataboliques dans l’ensemble de l’organisme ou dans une de ses fonctions. L’âge du patient doit aussi être pris en considération. L’enfance est justiciable de la médication au magnésium si l’on constate un retard de croissance, une légère fatigue et des difficultés d’apprentissage à l’école. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’examen de la dentition renseigne également sur les besoins en magnésium au cours de ces années. A l’âge adulte, c’est la personne hypernerveuse, vite épuisée, de constitution plutôt maigre, présentant une prédominance de l’activité catabolique du corps astral sur l’activité anabolique du corps éthérique, ce qui se traduit par un vieillissement rapide, qui a besoin d’un traitement au magnésium. Enfin, la personne âgée pourra trouver une aide dans les préparations au magnésium dans sa lutte contre les processus de sclérose, les spasmes et les douleurs musculaires, sclérose des muscles, angine de poitrine, hoquet, maladie de Parkinson, troubles hépato-biliaires avec lithiase et coliques. La plupart du temps, il s’agit d’un adjuvant au traitement principal, comme par exemple dans les cardiopathies, lorsqu’on ajoute au Cardiodoron® du phosphate de magnésium dynamisé (Hyoscyamus 0,1 % / Onopordon 2,5 % / Primula officinalis 2,5 % / Magnesia phosphorica D6 aa). Ces indications concernant les possibilités thérapeutiques de notre métal ont uniquement pour but d’éclairer encore la nature du magnésium et non d’empiéter sur le territoire réservé au médecin. Nature du magnésium Tout ce qui vient d’être décrit démontre à l’envi que le magnésium apparaît sur quatre niveaux d’existence superposés et reste cependant toujours le métal de la lumière, favorable à la vie, qu’il soit refoulé dans le règne minéral ou vive dans le règne végétal, agisse dans le règne animal ou soit activé dans le règne humain. Celui à qui il a été permis de porter les yeux sur une chrysolite claire et d’un vert doré, celui qui aura mémorisé le vert printanier d’un bouleau en train de déplier ses feuilles, celui à qui il a été donné de contempler silencieusement un chevreuil gambadant sans souci et ________________________________________________________________ 24 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Primula officinalis L. Primevère officinale Onopordon acanthium L. Onoporde acanthe Hyoscyamus niger L. Jusquiame noire ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n°15 25 broutant dans une clairière, ou encore de voir un jardinier s’affairant avec entrain et avec des gestes mesurés à planter dans la terre aérée, plante après plante, en se baissant aussi souvent que nécessaire, ceux qui auront été les témoins sensibles appréciant avec bonheur ces visions, ceux-là auront expérimenté la quadruple manifestation de la nature de notre métal. Tout ce qui a été exposé ici permet de conclure que le magnésium fait partie des éléments les moins toxiques que connaisse la chimie. A cet égard aussi, il peut être rangé aux côtés de l’autre métal du rythme, à savoir le fer. Les deux sont non toxiques et, qui plus est, ils détoxiquent. Le magnésium et l’ensemble des métaux En conclusion, nous essaierons de définir la place qu’occupe le magnésium au sein de l’ensemble des métaux, et où il se situe par rapport à la série des sept métaux principaux. Autrement dit : combien de composantes de cette série et lesquelles résonnent en lui ? S’agit-il d’une double ou d’une triple résonance ? Il est certain que ce n’est pas un « monocomposant » comme les sept métaux classiques. De même pour ses relations avec les planètes : il ne fait aucun doute que l’action du Soleil se manifeste dans ce « métal de la lumière », mais d’une tout autre manière que dans l’or. Il apparaît constamment à proximité du métal martial, le fer, mais davantage comme contrepartie que comme parent. Il est en tout cas mercuriel au sens alchimique, dans la mesure où son rôle de médiateur est particulièrement net dans la vie végétale, entre la Terre et le cosmos, ainsi qu’entre les principes Sal et Sulfur. La grande solubilité de ses sels renvoie à l’eau, elle-même si mercurielle par nature, et médiatrice en « éternelle mutation » entre le solide (Sal) et le gazeux (Sulfur). Par sa nature interne comme externe, il est proche des métaux alcalins et c’est sous cette forme qu’il repose dans les grands gisements de sel de la Terre. Ce métal est donc à la fois de nature supra-solaire, porteur du caractère solaire lui-même et également de nature infra-solaire. Par « supra-solaire », on entend les planètes ayant une orbite autour du Soleil située au-delà de celle de la Terre. Mars en fait partie. Inversement, les planètes dites « infra-solaires » sont celles dont la trajectoire est comprise entre la Terre et le Soleil, il s’agit de Vénus, Mercure et de la Lune, à laquelle est relié l’argent, le métal alcalin ________________________________________________________________ 26 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 noble, dont le plus grand gisement est constitué par les mers du globe (Lire à ce sujet l’article sur l’argent dans les Correspondances Médicales n° 2). Ce n’est pas le caractère solaire purement et simplement, mais une phase bien précise du devenir de notre système solaire qui doit être prise en considération, si l’on veut parvenir à une compréhension de la nature et du mode d’action de notre métal de la lumière. Cette phase est intervenue alors que le premier acte de ce gigantesque processus d’évolution était achevé et que le second acte se préparait à laisser place au troisième. A cette époque, sous forme accélérée, avait eu lieu la répétition du stade planétaire de l’« ancien Soleil », durant lequel des entités spirituelles, dispensatrices de lumière et de vie, avaient élevé par leur pouvoir au niveau de la « végétalité », le germe humain transmis à l’issue de l’état planétaire de l’ « ancien Saturne ». A ce moment, introduite par une brève répétition du stade planétaire de l’« ancienne Lune », l’ensemble de la sphère constituée d’air et de chaleur, pénétrée de lumière et de vie, devait se densifier et passer à l’état liquide. A cette même époque, le Soleil, accompagné de ses hautes entités spirituelles, se détacha du corps céleste commun pour faire parvenir de l’extérieur ses dons à la Terre qui contenait encore en elle la Lune. Mars se détacha également, devenant l’astre symbole des forces de ce passé ; mais auparavant, il pénétra de fer la planète Terre telle qu’elle était à ce moment-là. La Terre rejeta la Lune qui se mit dès lors à agir sur elle de l’extérieur, comme le Soleil. La vie de cette Terre, telle qu’elle se présentait alors, se déroulait dans une atmosphère liquide et aérienne. Les premiers précurseurs des plantes actuelles apparurent comme des esquisses aux formes mouvantes, en suspension, devenant d’un vert toujours plus intense. Le processus du magnésium était né. Comme les Runes, il porte en lui les caractéristiques de la constellation qui l’a créé. Les faits brièvement évoqués ici font l’objet de descriptions détaillées à propos de l’évolution du cosmos, de la Terre et de l’être humain, telles que Rudolf Steiner les a communiquées avec une grande précision dans sa « Science de l’occulte »4) et dans de nombreuses autres publications. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 27 Bibliographie 1) Se reporter à l’ouvrage de Friedrich Husemann et Otto Wolff La médecine à l’image de l’homme, tome II, « Pathologie et thérapie générales », Editions Triades 1996 2) Rudolf Steiner, neuf conférences sur la nature des abeilles, GA 351 Entretiens sur les abeilles, Editions Triades 1987 3) Rudolf Steiner, Conférence du 9 février 1911, dans GA 60 Antworten der Geisteswissenschaft auf die großen Fragen des Daseins, (Réponses de la science spirituelle aux grandes questions existentielles) Dornach 1959. 4) Rudolf Steiner, La science de l’occulte, EAR Genève, 1994 ________________________________________________________________ 28 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Tendons et muscles (*) Leur nature, leur thérapeutique Docteur Louis Ruhlmann Le muscle Le muscle nous permet le mouvement. Le mouvement s'effectue dans le temps et l'espace, permettant de poursuivre une intention, une volonté, réalisant une expression de l'âme : un mouvement de l'âme et finalement un mouvement du corps. Le mouvement, c'est ce qui nous permet de vaincre le temps et l'espace extérieur où règne justement le mouvement tourbillonnaire des astres, de l'eau et de l'air. Le mouvement va permettre à la vie de se construire. L'inverse, c'est la paralysie. Vous cherchez l'inverse du mouvement, c'est la paralysie. Si l’on curarise un embryon, il en résultera la formation incorrecte des organes. Dès sa vie embryonnaire, l'enfant vit dans la sphère du mouvement. Aussi, par le bercement, l'enfant retrouve ce monde et se trouve calmé. La Médecine Anthroposophique se trouve dans un mouvement d'idées qui nous permet de jeter un regard phénoménologique sur ce qu'est la vie. Le muscle a une composition aqueuse très voisine de celle du sang. Il n'y a que 5 % de moins d'eau que dans le sang. Ceci est incroyable : 5 % en moins d'eau dans le muscle que dans le sang. Ces faisceaux musculaires ont la même disposition spiroïde que celle qu'emprunte l'écoulement du sang. Le muscle épouse la dynamique des formes de mouvement du sang. Le muscle, c'est du sang qui se fige. Il convient d'exercer son imagination pour suivre les tendances évolutives de nos tissus. Le sang, quand il se contracte et se fige, préfigure la formation musculaire. « Que notre corps soit un fleuve organisé, c'est ce dont on ne peut guère douter », disait Novalis. Le nerf, quand il pousse à l'extrême son processus de dévitalisation, va préfigurer la formation (*) Conférence donnée lors du Colloque de médecine anthroposophique qui s’est tenu à Dornach (Suisse) en mars 2000 Nota : la première partie des conférences est parue dans les Correspondances Médicales Eté 2002 / N° 14. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 29 osseuse. "Le cerveau gouverne l'os", découvrait récemment un chercheur français qui travaille aux Etats-Unis. La leptine agit sur l'os, inhibant la formation osseuse via l'hypothalamus. L'algoneurodystrophie est un autre exemple de cette dynamique. Situé entre l'ectoderme et l'endoderme, le mésoderme produit l'os et le muscle. L'os va dépasser la dynamique de ce que veut la fonction du nerf. Le muscle va dépasser la dynamique des organes métaboliques et devenir organe moteur. Vous voyez que l'os et le muscle sont issus du mésoderme, mais en fait, ils ont été transformés dans deux directions différentes. Os Densification Ectoderme Nerf Mésoderme Endoderme Organes métaboliques Densification Muscle Le mésoderme influence les tendances aux transformations. Une équipe italienne a montré en 1998 que les cellules de la moelle osseuse peuvent migrer vers les muscles endommagés et se différencier en cellules musculaires. Dans les ossifications périprothétiques, des fibroblastes différencient, d'où ostéo-formation. C'est un phénomène durcissement, un dépas-sement de la tendance neuro-sensorielle. se de ________________________________________________________________ 30 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Le développement embryologique des éléments primitifs du muscle (myotomes) montre la dynamique prodigieusement rapide du mésoderme. Les muscles squelettiques constituent l'essentiel du corps d'un adulte et représentent près de 45 % de son poids total. Plus de 650 muscles ont été individualisés. Les muscles constituent la zone médiane entre ce qui est le plus superficiel, notre limite externe : la peau, et ce qui est le plus profond, notre limite interne : l'os. Peau Fascia Muscle Tendons Périoste Os Le muscle est notre milieu de vie. Nous venons de voir que le muscle prenant contact avec la superficie d'une part, et la profondeur de notre corps d'autre part, est dans une situation de dualité. Il l’est par nature. Il comprend le corps musculaire d’une part, et le tendon d’autre part. Non seulement les muscles sont presque tous pairs, mais ils le sont dans leurs fonctions : agoniste ou antagoniste. La dualité est une des caractéristiques du monde psychique, du monde de la sympathie et de l'antipathie, que nous nommons l'astralité. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 31 Activité musculaire et métabolisme L'activité locomotrice est décrite en médecine anthroposophique comme associée au domaine métabolique et de la reproduction. La physiologie entre autre nous le révèle. C'est ainsi que par le mouvement s'améliore la digestion, s'active l'insuline. Il y a aussi moins de formation de calculs chez les personnes qui bougent, moins de dégénérescence prostatique, etc… La mise en mouvement fait appel à l'activité inconsciente, métabolique de l'organisation du Je. C'est elle qui échauffera les muscles. Le Je vit dans la chaleur. Muscle et chaleur La chaleur, c'est divin. Le muscle avec sa composante de graisse interstitielle est lieu de chaleur. En nous activant, nous permettons à la chaleur de se manifester. Nous nous échauffons les muscles avant les exercices de sport. La chaleur est une condition de vie du muscle. Le cœur avec sa musculature syncitiale primitive se contracte et se dilate constamment. Il est le lieu du maximum de chaleur dans notre corps, 42°C. Le muscle et le sang constituent notre manteau de chaleur. Il y a une chaleur d'activation avant toute contraction musculaire (Helmholtz). La musculature nous permet de développer des forces extraordinaires. Que l’on pense seulement à l'haltérophilie ou au marathon. Equilibre, souplesse, rigidité sont des impératifs qui dépendent des muscles. Muscle et forces formatrices du son Le muscle est ce qui permet le mouvement à lui seul. Il n'a dans certains cas pas besoin même de squelette (muscles de la face). Regardons ramper une limace sur la terre, des ondes de contractures vont d'avant en arrière suivant un mouvement rythmé et fluide. Il y a des zones plus condensées succédant à des zones qui le sont moins. Cet aspect, ainsi que la disposition des myotomes le long de ________________________________________________________________ 32 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 la colonne, comme sur un clavier, font penser à des créations musicales telles que les réalisent les expériences de Chaldni avec des plaques vibrantes piézo-électriques et plus récemment la Kymatik de Hans Jenny. Remarquons que la percussion des muscles paravertébraux permet au son de révéler l’état de relâchement ou de contraction des muscles. C’est un grand moyen sémiologique. Tri-organisation fonctionnelle et histologie du muscle Les cellules musculaires sont multinuclées, allongées sur plusieurs dizaines de centimètres. Les myofibrilles, constituants essentiels de la cellule musculaire, sont le support de la contraction musculaire. La striation des myofibrilles s'explique par leur structure filamentaire. Il y a trois types de filaments : - la myosine, l'actine, la tropomyosine. Les filaments de myosine, qui se disposent entre eux de façon hexagonale, forment des disques sombres. La contraction musculaire s'explique par le glissement des myofilaments les uns sur les autres. Les filaments d'actine qui s'articulent avec la tropomyosine s’interpénètrent avec les fibres de myosine. Les filaments de myosine ne bougent pas. Les filaments d'actine bougent et la tropomyosine, qui accompagne le mouvement, les encadrent, formant des bandes Z. Nous retrouvons ici la tri-organistation fonctionnelle. Les filaments d'actine qui bougent sont témoins de l'appareil locomoteur. Les filaments de myosine qui ne bougent pas ont une dynamique neurosensorielle. La tropomyosine qui encadre le tout, comme les deux côtés d'un accordéon, incarne ici l'élément rythmique. L'histologie décrit une unité fonctionnelle comprise entre deux zones de tropomyosine : le sarcomère. L'avancement des sciences de l'observation permet la révélation de cette tri-organisation. C'est ainsi que l'on décrit aussi maintenant dans l'os, à côté des cellules ostéoclastiques et des cellules ostéo________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 33 blastiques, des ostéocytes qui harmonisent la construction et la destruction de l'os par les deux autres types de cellules. La tri-organisation physiologique se retrouve partout. Nous pouvons l'entrevoir dans chaque cellule. D'ailleurs, dans chaque cellule, y compris les cellules nerveuses, il y a des protéines contractiles qui ne sont rien d'autre que l'actine et la myosine. Les protozoaires et les bactéries se meuvent grâce à ces substances. Le muscle qui permet le mouvement est, dans son ultrastructure, constamment en mouvement. Ce que nous voyons dans le cœur, ce mouvement perpétuel, cela existe à minima dans la structure du muscle. Il y a un mouvement perpétuel. A côté du phosphore dans l'adénosine triphosphorique, il y a le fer dans la myoglobine : tout deux vont être les catalysateurs de cette activité. Différentes fonctions des muscles Les muscles ont plusieurs rôles : ils créent les mouvements ou, au contraire, maintiennent fixement les positions. Ce sont eux aussi qui permettent la coaptation des deux parties d'une articulation, ce que ne peuvent faire les ligaments qui, par définition, sont installés de façon suffisamment lâche pour toujours permettre les mouvements des articulations. De plus, ceux-ci ne sont pas extensibles, alors que la longueur d'un muscle s'adapte à la position de l'articulation. Le ligament est comme un cordage efficace uniquement en bout de course, alors que le muscle est comme un élastique, un ressort qui s'adapte à chaque position. La pathologie articulaire dépend beaucoup plus du jeu des muscles et des ligaments que de certains autres facteurs. Ainsi, si les muscles paravertébraux sont contractés, ils vont tirer sur les vertèbres, comprimer les disques en permanence. Il en va de même autour d'une articulation, créant dans un premier temps une subluxation et des zones de surpression. Une contracture unilatérale d’un muscle peut, quand elle est maintenue ou réitérée, amenuiser l’articulation. Dans la vie, ce qui est mou triomphe toujours du dur. ________________________________________________________________ 34 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Thérapeutique du muscle Les thérapeutiques qui préparent le muscle à l’effort - Huile pour massage à l’Arnica Weleda : il y a tout intérêt à appliquer une telle huile déjà avant l’effort physique. - Bains aux Essences de Romarin ou de Sapin Weleda : vont tonifier - Apis D8 - Arnica D3 - Formica D8 : les insectes n’ont pas un squelette interne, ils sont entièrement tournés vers l’extérieur dans les membres multiples et hyperactifs. - Muscle strié 7 CH (D8) R. Steiner indique dans le cas d’une faiblesse musculaire chez un jeune, une thérapeutique répondant à la tri-organisation fonctionnelle humaine : Phosphorus D6 / Mercurius D6 / Sulfur D6. Pour favoriser une bonne incarnation, il faut penser à Scorodite D6, un arséniate de fer. L’hygiène alimentaire est importante. Il est conseillé d’éviter le café et le thé qui diminuent l’effort musculaire statique. L’alcool bien entendu aussi. Le fructose est le sucre du sportif. Le bon sommeil, l'exercice, le contrôle du poids, l’échauffement ne devront jamais être oubliés. Les thérapeutiques ayant une action défatigante et régénérante Le principal remède est Kalium sulfuratum 20 % ou 10 % (usage externe). On donne une cuillerée à café pour un bain en prévenant que cette balnéothérapie soufrée à domicile a une odeur forte et qu'il conviendra après le bain de se doucher et de bien rincer la baignoire. Kalium sulfuratum est un remède remarquable. La personne se sent régénérée. Quand les personnes n’ont pas de baignoire, Kalium sulfuricum peut-être utile en D3. Arnica montana flos 2,5 % / Betula alba, folium 3 % / Calendula officinalis 1 % / Cuprum metallicum 0,001 % / Ol. aeth. lavandulae 3 % / Ol. aeth. rosmarini 2 % / Excipient q.s.p. 100 %, huile en frictions, va défatiguer, décontracter. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 35 Plumbum est utile en moyenne et basse dilution pour les faiblesses avec parésies dans les membres, après une longue immobilisation au lit. Il facilite la réinsertion de l'activité du Je dans l'os, le nerf et dans le muscle. La thérapeutique de la structure musculaire La relance de la trophicité musculaire a pour principal remède : Hyoscyamus niger D2 2 % / Plantago lanceolata 0,5 % /Primula officinalis 0,5 % / Excipient q.s.p. 100 %. Le plantain lancéolé, la primevère officinale et la jusquiame noire agissent dans l’amyotrophie. Le plantain régénère et cicatrise les tissus. La primevère apporte l’élément juvénile éthérique. La jusquiame introduit l'activité astrale dans cette préparation remarquable. Elle existe sous forme d’ampoules injectables, de dilution ou d’onguent (pour ces deux formes, la formule est la suivante : Hyoscyamus niger 0,1 % / Plantago lanceolata 2,5 % / Primula officinalis 2,5 % / Excipient q.s.p. 100 %. Cette dernière forme permet la régénération là où s’est installée par exemple une amyotrophie thénarienne. Pour agir spécifiquement sur tel ou tel muscle, nous disposons de séries de dynamisations correspondant à des muscles anatomiques spécifiques. Ces préparations sont disponibles à l’étranger en ampoules souscutanées au Laboratoire Wala. Le système nerveux va gérer la sensibilité des muscles. Là aussi, nous avons à notre disposition des préparations à base de divers nerfs. Rhumatisme amélioré par le mouvement Rhus tox : le sumac vénéneux dérive l’astralité trop concentrée en un ou plusieurs points. Inflammation contracture Douleur Rhumatisme amélioré par le repos Bryonia : l’éthérique doit reprendre davantage de place. L’astral est mis au repos. ________________________________________________________________ 36 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Les myogéloses L’infiltration cellulitique entraînant froideur, induration et douleur se diagnostique à la palpation. Ce sont des zones cellulitiquement douloureuses. Ici, l’astralité dans la dynamique neuro-sensorielle sclérosante prédomine sur l’éthérique qui régit mal l’eau. - Mercurius vivus D15, pommade, en très petite quantité, est un grand remède des états cellulitiques (nous l’utilisons aussi dans les mastoses). - Vespa cabro 1 %, pommade, dans les indurations - Arnica D3 - Formica D8 Meteosensibilité et astralité Le climat peut engendrer la douleur suivant plusieurs voies. Mauvais moral Mauvais temps douleurs Action tissulaire Notre astralité est sensible aux influences de l’atmosphère qui entoure la terre, donc de la météorologie. Les interférences se font bien entendu aussi avec les pollutions de l'air (le smog, air négatif ou positif). On utilise en thérapeutique la sphaigne dans Solum uliginosum comp. (Wala). La tourbe est constituée par de la sphaigne qui est une mousse propre aux régions marécageuses et dont les parties inférieures meurent sous l’action des bactéries et se transforment en tourbe. La sphaigne est une plante qui arrive à vivre dans l’humidité des hautes montagnes ou du bord de mer. En clair, elle arrive à résoudre les problèmes que posent ces milieux, non seulement l’humidité, les processus de putréfaction, mais aussi dans une certaine mesure la radioactivité telle que celle qu’émet le radon. R. Steiner avait préconisé de tisser des vêtements avec des fibres de tourbe. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 37 Solum uliginosum est une préparation à base de tourbe des Laboratoires Wala (avec Aesculus et Equisetum). Cette préparation agit en réchauffant et ne doit donc pas être utilisée dans les rhumatismes inflammatoires. Elle agira pour les rhumatismes sensibles au froid et à l’humidité. Ledum palustre est une autre plante qui borde les tourbières. Les tourbières sont des lieux où l’eau stagnante est mal oxygénée, peu vitalisée. Ici, l’élément physique prend le dessus sur la vie qui se retire. Tout se dépose. Le froid caractérise aussi ces zones de tourbières. Ledum palustre est utilisable dans les rhumatismes chroniques en D6 et D4. Douleur sensible au chaud ou au froid. C’est un principe sulfur qu’il y a dans cette plante. La plante est aussi appelée « romarin des tourbières ». Ledum palustre est utilisée en D6 ou D4 en ampoules injectables pour les douleurs piquantes et ascendantes Le Rhododendron qui brave les cimes des montagnes et tout leur mauvais temps est le remède des temps orageux. Nux vomica TM, pommade, nous protège des influences nocives du climat et de l’environnement. Les crampes Dans le chapitre XIX de l’ouvrage Données de base pour un élargissement de l’art de guérir (Editions Triades), cas n° 4, R. Steiner décrit comment « des spasmes se produisent quand le corps éthérique s’atrophie et que, sans l’intermédiaire du corps éthérique, le corps astral acquiert une influence directe sur le corps physique ». Cuprum met. D6 et Magnesia phos. D6 favorisent un bon fonctionnement éthérique. En homéopathie, crampes par suite d’efforts prolongés. Curare et Strychninum vont avoir raison d’astralités qui nous étranglent. Lachnantes, la racine rouge d’Amérique, agira sur la congestion de la nuque et sa contracture, mais également à distance. La nuque commande souvent le bas du dos, voire la cheville. On peut considérer deux situations favorables aux crampes : - faiblesse relative de l’éthérique, ________________________________________________________________ 38 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Ledum palustre L. Lédon des marais Arnica montana L. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n°15 39 - difficulté qu’a l’astralité à se répartir harmonieusement, d’où astralité trop forte dans une zone. Selon la conception étiologique en médecine anthroposophique, la crampe est essentiellement une concentration inopportune dans un muscle ou un groupe musculaire d’une énergie astrale. La répartition de l’énergie astrale n’est pas une forme fixe, elle varie suivant les heures et les zones, les émotions, les saisons. L’équilibre astral-éthérique est toujours ce qui importe. Aussi, si l’astralité augmente fortement, cela nuit à l’éthérique. Cela peut se marquer par un manque de potassium, de magnésium, d’oxygénation ou de vascularisation correcte du muscle. La crampe du spasmophile peut-être un exemple. L’éthérique, par fatigue générale, peut s’amenuiser et dans ce cas-là, nous avons les crampes de fin de course, si redoutées du sportif. L’acide lactique et d’autres produits s’accumulent alors. Les crampes nocturnes sont l’expression, comme pour le syndrome des jambes sans repos, voire des acroparesthésies nocturnes, d’une crispation de l’astral. Dans les crampes, l’astral ne se sépare, ne se dissocie du corps physique qu’imparfaitement ou y entre trop brusquement au petit matin. Elles atteignent le plus souvent les mollets et les pieds, tétanisant ces zones de plus forte incarnation. La thérapeutique peut avoir recours à plusieurs moyens : - bains le soir, en alternant chaud/froid sur les membres. Ici, l’éthérique est sollicité pour être plus présent, ce qui permet la dérivation de l’astral. - Gel tonique au Cuivre Weleda - Hyoscyamus 0,1 % / Onopordon 2,5 % / Primula 2,5 % / Excipient q.s.p. 100 % quand il y a une congestion périphérique, - Béflavine (Vitamine B2) le soir donne de bons résultats - Spasmag ® (soufre et magnésium) - Potassium dans certains cas - Hexaquine ® On remarquera que, très souvent, la douleur de la crampe nocturne s’atténue et disparaît en mettant le pied au sol, qui est alors comme une prise terre pour le champ électromagnétique humain, ce double de l’organisme humain. ________________________________________________________________ 40 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Hamamelis virginia L. Hamamélis Cuprum Cuivre Cristal de roche (SiO2) ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n°15 41 A ce propos, un excellent moyen pour éviter la survenue de crampes est le savon de Marseille que l’on met au pied du lit entre la couverture et le matelas. Il se réalise probablement un shunt pour l’astralité excédentaire, toujours est-il que des crampes rebelles disparaissent par ce moyen trois fois sur cinq. On évite également la survenue de crampes nocturnes, par l’exercice qui consiste à lever les jambes et les cuisses à la verticale le soir avant de s’endormir. Là aussi, on peut s’imaginer que l’on invite le corps astral à se « répartir » autrement. Il est bien connu que les Benzodiapézines ont un pouvoir décontractant. De nombreux remèdes décontracturant ne sont pas des benzodiazépines. Le Valium ® ou le Myolastan ®, par exemple, agissent à leur manière sur l’astralité de la personne, court-circuitant la neuromédiation. La prescription présentant le moins d’effets secondaires est Valium 2 mg, ½ comprimé matin, midi et soir. Le Valium a moins d’effets secondaires. Pour les personnes crispées, en traitement de fond, à côté d’une psychothérapie souvent nécessaire, on peut conseiller de couler dans la vie comme un poisson dans l’eau et de faire de la natation régulièrement complétée avec des saunas. Le masseur découvre des zones de tension, de contracture. Diverses techniques permettent de disperser ces points d’ancrage de l’astral, moyen de défense contre les émotions refoulées, formant une cuirasse musculaire. Mais il convient toujours d’harmoniser l’ensemble par des massages rythmiques, du type de ceux de Mmes Hauschka et Marbach. Causticum, remède alchimique (à base de chaux et de bisulfate de potasse) conviendra aux sujets rétractés tant physiquement que psychologiquement (Causticum D30, grand remède de la culpabilité). Il faut y penser dans la crampe des écrivains avec contracture et faiblesse des doigts (aussi également à Gelsemium) : tendance enraidissante et ankylosante, sensation de tension et de raccourcissement des tendons. ________________________________________________________________ 42 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Crampes par faiblesse de l’éthérique : Gel tonique au Cuivre Weleda, impatiences et contractures des enfants ayant fait de longues marches. Crampes des sportifs : Pas d’abus de protéines dans les rations avant les compétitions. Bonne hydratation. Préférer le fructose au glucose, éviter le lactose. Relaxation / échauffement / stretching avant les efforts : Huile pour massage à l’Arnica Weleda, avant et après l’effort sportif. Pas de massage intempestif chez le sportif après l’effort car il y a déjà une hyperhémie. Bains avec Kalium sulfuratum 20 %. Courbatures après le sport : Eupatorium perfoliatum Arnica, flos 2,5 % / Betula alba, folium 3 % / Calendula officinalis 1 % / Cuprum metallicum 0,001 % / Ol. aeth. lavandulae 3 % / Ol. aeth. rosmarini 2 % / Excipient q.s.p. 100 %, huile Arnica, flos D6 / Cuprum met D8 / Rhus tox D6 / Ruta graveolens D8 / Silicea D6 / Zincum sarcolacticum D10 aa, trituration La douleur musculaire Elle en impose souvent pour une douleur articulaire, particulièrement le long du rachis, et n’est souvent que l’expression d’une contracture. La composante psychique dans les contractures des muscles lisses ou striés n’échappe plus à personne. Avec les médicaments, le médecin n’agira qu’à court terme, soulageant le patient. Aussi doit-il envisager l’une ou l’autre forme de psychothérapie, de relaxation, de l’initiation au lâcher prise, et se dire que l’ancrage de l’astral dans le physique est trop fort. Notre expérience révèle une très grande efficacité de Cuprum met., Magnesia phos., de Belladonna D3 / Chamomilla vulgaris, radix D3 / Gelsemium sempervirens D3 / Oxalis acetosella D3 / ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 43 Sanguinaria canadensis D3 aa et bien d’autres préparations dans les spasmes viscéraux. Par contre quand l’astral s’accroche trop au physique dans les muscles et tendons, ces remèdes sont moins efficaces. Nous utilisons de préférence encore Cuprum met. D6, Magnesia phos. D6 et Olivenite D6 (Strychninum et Curare). Mais pour avoir un résultat rapide, par exemple avant une manipulation, nous injectons du Coltramyl ®. Ce thiocolchicoside associe deux principes : - le soufre qui agit sur le métabolisme éthérique en le renforçant, - la colchique qui est un principe de gestion de la retenue de l’astral. Le Coltramyl ®, peut également être utilisé en comprimés pendant un cours laps de temps (2 aux 2 repas). Une autre préparation que nous devons au Dr J.R. Chapeyrou, Concours médical du 17/11/1984, nous donne de bons résultats : - Teinture d’Hamamélis, teinture de Noix vomique aa, 40 gouttes 2/fois par jour pendant 8 jours. Cette préparation a des vertus antispasmodiques multiples, tant sur la fibre lisse que striée. Elle peut agir de façon spectaculaire sur la crise de colique néphrétique, hépatique, intestinale. Nux vomica TM, pommade, protège par son astralité contre les influences astrales venant de l’extérieur et est de ce fait décontracturant. Cuprum met. 1 %, pommade, est un grand remède utilisé dès le début de l’épopée médicale anthroposophique. Les tendons Les tendons réalisent la transition et la jonction entre le muscle et l’os, entre un élément très vivant et une structure minéralisée. Les muscles ont une grande mobilité et peuvent effectuer des fonctions autres que celles accomplies habituellement. Tout un chapitre de la rééducation de l’épaule, par exemple, repose sur cette possibilité. Les tendons naissent de ce qui limite les structures internes des ________________________________________________________________ 44 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 muscles. C’est l’élément limitant du muscle, son cloisonnement interne qui donne le tendon. Les tendons issus du muscle en constituent la partie la plus neurosensorielle, de nombreuses terminaisons nerveuses sensitives y logent en effet. D’ailleurs d’aspect nacré, les tendons ont toujours été confondus avec les nerfs dans le langage populaire français, car ils apparaissent nacrés comme les nerfs. Cela traduit une certaine parenté : tous les deux sont comme des cordes conductrices d’impulsions. Autant le muscle est vascularisé, autant le tendon ne l’est pas ou peu. Intermédiaire entre le tendon et l’os, le périoste est la partie la plus vivante de l’os, les fibres du tendon y pénètrent. Notons qu’il existe entre le tendon et l’os une zone avasculaire. Les tendons, où l’astralité neuro-sensorielle prédomine, sont des lieux de douleurs, bien plus que le muscle lui-même. Les ténosynovites d’insertion, dites aussi enthésopathies, se voient entre autre dans la spondylarthrite ankylosante, mais aussi dans de nombreuses affections chroniques. Une tension forte maintenue ou une immobilisation peuvent nuire à l’élasticité du tendon. Celui-ci arrive finalement à se calcifier. C’est particulièrement le cas des tendons très sollicités : tendon sus-épineux, tendon sous-rotulien, tendon d’Achille. La tendance de la dynamique nerf vers celle de l’os s’exprime ici. Tout dysmétabolisme, et particulièrement celui du foie, va se manifester dans les tendons, lieu qui ne doit être ni trop vivant, ni trop dévitalisé, pour effectuer correctement sa fonction. Le diagnostic étiologique des tendinopathies Si, le plus souvent, c’est la contracture des muscles qui est en cause, il existe des causes plus rares qu’il ne faut pas méconnaître. Surmené, mal équilibré dans le rapport nerf/sang, le tendon s’enflamme. Les tendinites d’insertion, comme l’épicondylite, sont l’illustration de ce fait. Ici, c’est souvent un dysfonctionnement du 5ème nerf cervical qui est en cause. Le tendon est particulièrement lié à l’élément silice qui lui procure structure et élasticité. La formation de nodules, la « maladie de Ledderhose et Dupuytren », sont des « processus silice » perturbés. De même que le système nerveux est entouré de graisse (des phospholipides, la myéline), de même certains tendons sont protégés par de la graisse dans laquelle ils coulissent. Il ne faut pas ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 45 oublier cela, en particulier dans la constitution d’une thérapeutique. D’autres tendons sont entourés de gaine synoviale. Thérapeutiques des pathologies tendineuses - Traitement du terrain hépatique, en particulier : Boire beaucoup, en variant la qualité des eaux. Plus le tendon vieilli, plus il devient sec et dur. - Les traitements de la détente : A éviter : le surmenage, l’immobilisation prolongée. Les tendinoses Organothérapie des tendons atteints. Rappelons ici que l’organothérapie agit sur l’éthérique en tout premier lieu. Exemple : Tendon d’Achille - Tendon D8 (Wala), à associer avec le muscle et le nerf correspondant, soit 1 s.c. avec 1 ampoule Tendon D8 + 1 ampoule Musculus Soleus D8 + 1 ampoule Nerf sciatique D8. - Allium cepa D3 1P / Arnica montana D3 2P / Bellis perennis D3 1P / Calendula D2 1P / Hamamelis D2 1P / Ruta graveolens D2 1P / Symphytum D2 3P. Ne pas oublier de prescrire les bourses séreuses, qui nourrissent, réchauffent et font glisser les tendons : - Bursae articulationis coxae D3 – D8 Bursae articulationis humeri D3 – D8 Bursae praepatelarus D3 – D8, Periosteum D3 – D8, peut également être tenté - Fluorite D4 (Fluorure de calcium naturel) agira pour harmoniser le tissu conjonctif des tendons. ________________________________________________________________ 46 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Symphytum officinale L. Consoude officinale Calendula officinalis L. Souci des jardins ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n°15 47 Thérapeutique des tendinites inflammatoires aigues - Formica, Apis (D15 – D30) - Rhus tox. D30 - Allium cepa D8 / Arnica montana D6 / Periosteum D15 / Stannum met. D15 / Symphytum off. D6 / Tendo D15 / Vaginae syn. tendinis D15 aa - Apis mell. D8 / Arnica montana D6 / Carbo vegetabilis D15 / Stannum metallicum D20 aa La mise au repos de l’articulation adjacente est souvent nécessaire. Elle doit être évitée dans les tendinites améliorées par le mouvement, du type Rhus tox. Formules des tendinites chroniques et des pathologies périarticulaires chroniques : - Arnica montana D20 / Vespa crabro D8 aa est un excellent remède, tant pour les névrites que pour les tendinites - Periosteum D15 - Symphytum D6 - Arnica planta tota D20 / Equisetum D20 aa - Apis mell. D8 / Arnica montana D6 / Carbo vegetabilis D15 / Stannum metallicum D20 aa - Erigeron Canadensis 0,5 g, 3 gélules matin et soir - Harpagophytum 0,5 g, 3 fois 3 gélules par jour - Arnicagel Weleda - Cataplasme Defresne ® - Antiphlogistine ® L’enfant et l’adolescent ne présentent que rarement une pathologie tendineuse. A 40 ans, l’élasticité et la solidité tendineuses ont diminué de moitié. Arrivent alors les pathologies mécaniques. En cas de traumatisme des tendons des doigts avec hémorragie : enveloppement des articulations avec Arnicagel Weleda ou Solvarome ® + Extranase ®, 3 fois 4 comprimés par 24 heures. ________________________________________________________________ 48 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Nodules - Vespa crabro 1 %, pommade +++ Curieusement l’immobilisation fait disparaître les nodules. Localement, trop d’astralité donne trop d’éthérique réactionnel, cela se met en boule. Les infiltrations de corticoïdes dans le nodule même ont des résultats à leur actif dans les nodules des doigts. Tout se passe comme si la cortisone dérange le concentré astralité-éthérique local. Nodule cicatriciel des tendons lésés - Arnica montana D20 / Vespa crabro D8 aa Calcification des bourses séreuses Le plus efficace est la Colchicine ® et la TM de Colchique. Sclérose et calcification des tendons - Colchicine ®, 1 c./24 h ou TM de Colchique, 1 c. à café par jour - Tendon D3-D6 - Vespa crabro D8 L’hyperlaxité : une faiblesse du tissu conjonctif des membres Hypophysine D8 Stannum D15 Forces de structuration Equilibre le mou et le solide TRE D8 : Mesenchyme - Calcarea fluorica D6 - Chalcosine D4 (Sulfure de cuivre naturel) (Dr Selawry) ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 49 - Chelidonium ferro cultum 1 % - Silicea - Serocytol ® ligament-tendon L’histoire d’Argus et de Vespa Crabro Zeus avait comme épouse Héra. Zeus était aussi amoureux d’Io qu’il a été obligé de cacher en génisse à causse d’Hera. Celle-ci en prit ombrage, car elle connaissait le stratagème. Aussi, Hera fit garder la génisse Io par Argus. Ce personnage couvert d’yeux, devait veiller sur elle… Zeus voulu se débarrasser d’Argus, mais lui, le dieu des foudres, craignant les foudres d’Hera, fit appel à Mercure. Celui-ci se présenta à Argus en berger avec une flûte de pan et lui compta fleurette. Argus fut tué et Hera qui ne perd rien, comme bonne nature, jeta les yeux d’Argus qui vont se retrouver dans les plumes de paon. Mais la vigilance ayant été perdue, elle fit poursuivre Io, la génisse, par un tanidé : un frelon qui l’a chassée très loin. Elle longera la Mer Ionienne et ira jusqu’en Egypte, le pays des anciennes cultures. Physiologie de l’histoire d’Argus et de Vespa crabro La génisse est une masse protéinique sur laquelle il faut avoir une surveillance, avoir des yeux à tout moment. Gare aux bâtards ioniques et aux réactions antigène-anticorps ! Argus, le surveillant de la génisse, a plein d’yeux. Les yeux, c’est un état inflammatoire retenu, dans la dynamique d’Apis, ce grand antiinflammatoire. Et si la surveillance s’effondre et ne devient plus qu’apparente (plumes de paon) et que la vision est amoindrie par l’audition (flûte de pan), alors il est temps qu’une réaction inflammatoire lutte contre le phénomène de sclérose. Nous avons là Vespa crabro, qui favorise le retour à la normalité antérieure. ________________________________________________________________ 50 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Kystes synoviaux - Stannum metallicum 1 %, pommade, en frictions locales, donne souvent en un ou trois mois de bons résultats. Il en est de même pour les hygromas du coude qui peuvent disparaître assez rapidement. - Tabacum D6-D15 - Vaginae synovialis tendinum D3, D6, D30 sc (Wala) - Synoviale 7 CH - Plumbum silicicum D6, trituration Kystes au stade inflammatoire - Allium cepa D8 / Arnica montana D6 / Periostum D15 / Stannum met. D15 / Symphytum off. D6 / Tendo D15 / Vaginae syn. tendinis D15 aa Maladie de Dupuytren et de Ledderhose - Stannum D6 Vespa crabro 1 %, pommade Vespa crabro D8, ampoules injectables Vaginae synoviales tendinum D3, D6, D30 (Wala) Tendo, série E, (Wala) Teinture-Mère de Colchique+++ Causticum D6-D15, quand il y a tendance à la rétraction Vitamine E Arnica montana D20 / Vespa crabro D8 aa. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 51 L’enfant Pathologies infectieuses aiguës et situations constitutionnelles *) Docteur Claude Boudot Introduction L'exposé qui va suivre fait référence à la pratique de la médecine anthroposophique. L'anthroposophie n'est pas un recueil de dogmes plus ou moins confortables, mais une science de l'observation de la nature humaine. Toutefois, cette observation ne peut s'exercer qu'à partir d'une sensibilité. Nous ne pouvons observer ce à quoi nous ne sommes pas sensibles ou sensibilisés, selon le langage contemporain. Cette sensibilité nécessaire est une dimension humaine qui peut s'approfondir ou s'élargir en fonction de notre intérêt. L'intérêt suscite l'étonnement et l'émerveillement. L'étonnement et l’émerveillement mettent en mouvement le monde des pensées, tout d'abord perçues sous forme d'idées ou d'intuitions. Ces idées ou intuitions rendent plus active notre recherche et notre faculté d'observation sensible : telle couleur, telle forme, telle lumière, telle expression nous deviendra à la fois plus précise et plus vivante. Aussi, pour devenir vraiment humaine, l'observation doit être en même temps précise et vivante. Sans précision, elle se perd, sans vie elle se névrose et se sclérose. Ces conditions exigent de pénétrer dans trois types d'observation : - la première est l'observation systématique. Elle est une première phase obligatoire qui s'adresse au monde matériel et aux phénomènes naturels. Elle s'adresse aux phénomènes achevés. Celui qui observe est en dehors du champ observé. La pensée est là, présente comme hypothèse. - la deuxième dimension de l'observation réunit, à partir de l'observation systématique, les éléments de formes successives que la vie a déposés dans le temps ; par exemple : observer derrière les formes successives des feuilles d’une plante, le "geste" qui parcourt la suite de ces feuilles. Dans cette observation, il s'agit de reconstituer en pensée le geste non visible mais présent comme *) Conférence donnée le 28 novembre 2002 à Colmar ________________________________________________________________ 52 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 principe ordonnant. Celui qui observe « accompagne » ici ce qui a lieu. La pensée reconstitue ici le geste. Elle devient processuelle. - la troisième dimension de l'observation s'élabore à partir d'une idée qui apparaît comme nouvelle. Elle peut saisir une loi encore non formulée ou saisir de façon absolument nouvelle un fait connu. La participation active de celui qui observe est indispensable. Cette participation, pour être formulée, doit exister de manière vivante (2ème dimension) et systématique (1ère dimension). On peut mettre très longtemps avant de pouvoir la formuler. Elle rend compte par exemple de l'intuition scientifique (ainsi Einstein mit toute une vie à élaborer la théorie de la relativité, alors qu'il l'avait perçue en un instant) ou de la création artistique (Goethe composa le Faust durant toute sa vie). Dans cet exposé, nous ferons appel au premier et au deuxième modes d'observation. Dans notre pratique quotidienne, en face de l'enfant présentant une pathologie, en l'occurrence aiguë, nous ne sommes satisfaits que lorsque vit en nous aussi cette troisième dimension de l'observation. Ainsi, nous intégrons sans cesse le détail diagnostique à l'observation globale et dynamique de l'enfant, avec la possibilité de créer, à chaque fois, une nouvelle compréhension de la maladie. Les notions qui vont être développées s'appuient sur l'observation du développement de l'enfant. Les formes de croissance entre la naissance et l’âge de sept ans ont certaines caractéristiques (elles existent encore durant les septaines suivantes mais ne sont alors plus essentielles, ce sont d'autres formes de croissance qui se manifestent de manière prépondérante). Une première forme se découvre lorsque nous laissons vivre en nous les modifications successives de la physionomie générale de l'enfant au cours de son développement. Le mouvement de croissance qui relie toutes ces formes apparaît comme une réduction relative de l'importance de la tête et comme une extension des membres. Elles sont analogues aux forces que devrait exercer un modeleur qui, à partir de l'immense tête de l'enfant, la comprimerait progressivement et étirerait les membres. Ces forces se manifestent comme des forces plastiques. Elles procèdent de haut en bas. ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 53 D'autres modifications que nous percevons lorsque nous contemplons l'évolution de l'enfant, sont d'une toute autre nature. Elles se reconnaissent lors du développement psychomoteur : l'enfant s'éveille peu à peu, son regard quitte la béatitude dès 3 à 4 mois, pour s'approfondir avec gravité vers 9 mois. En même temps, les gestes se finalisent. Par un relèvement, l'enfant soulève sa tête, se tient assis, puis se dresse victorieusement dans la verticale. Cet éveil apparaît lorsqu'en même temps, l'enfant, par ses membres, touche la terre et y découvre l'expérience de la pesanteur. Ce qui apparaît comme espace de conscience dans le regard et la parole s'appuie et se fonde en profondeur sur l'expérience et la densité de la matière condensée dans le système osseux. Ce qui s'exprime par le souffle, à travers l'organisation respiratoire, est en lien intime avec l'expérience intérieure des forces agissant dans le squelette osseux. Ces forces manifestent leur nature architecturale dans l’os. Elles prennent appui en bas et, cheminant vers le haut, donnent une fondation à la conscience et à la manifestation personnelle par la parole et l’organisation aérienne pulmonaire. Ces deux influences organisantes polaires doivent au cours de l’enfance se percevoir l’une l’autre et entrer en contact : la forme modelée doit se remplir de matière et se condenser jusqu’à l’os. La structuration de l’os doit manifester la forme. Ces deux gestes organisateurs entrent en contact essentiellement en trois endroits : - au contact de la partie la plus dure du squelette crânien et de l’organisation aérienne : dans l’oreille moyenne, - au niveau du larynx qui est un organe osseux cartilagineux modelant la colonne d’air qui le traverse, - au niveau de la sphère pulmonaire dont la structure est cartilagineuse, élastique, et au sein de laquelle le souffle s’exprime de manière rythmique. Ce sont en ces trois points qu’apparaissent essentiellement les conflits et les affections aiguës de l’enfance. I. La substance fondamentale du pôle de la forme : Silicea La silice laisse passer à travers elle la lumière sans la déformer. Elle est très structurée, sur un mode rayonnant, très présente dans la peau, les phanères, les organes sensoriels ; elle est à l’œuvre dans ________________________________________________________________ 54 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 tout ce qui, chez l’être animé, délimite la forme et participe à l’activité sensorielle, lumineuse et tactile. Il existe une parenté étroite entre les processus de conscience et la lumière : on parle d’une pensée cristalline, claire, lumineuse, éblouissante, etc… Silicea sert les processus de la forme et les conduit, à partir de l’organisation céphalique et sensorielle, vers l’intérieur jusque dans le monde de la substance. Lorsque cette influence est insuffisante, apparaît l’indication de Silicea (en basses dilutions). Une autre indication apparaît lorsque le domaine de la silice s’est figé, condensé trop brutalement, emprisonnant l’enfant dans une sorte de "squelette lumineux". Il apparaîtra à la fois hypersensible et angoissé, le regard apeuré. L’enfant hypersensible est alors aggravé par la lumière sensorielle ou "psychique" : il s’agit là de dissoudre la lumière qui s’est figée trop tôt dans les sens et de ce fait n’a pu s’étendre dans tout l’organisme, avec Silicea en moyennes ou hautes dilutions, à donner le soir ; par exemple : Silicea D20 ou D30, trituration, 1 à 2 mesures le soir. - si la vitalité est trop faible : donner Silicea sous forme végétale, plus proche de la vie : Equisetum D6 à D12 ou Solutio Siliceae : (silice minérale sur le modèle d’Equisetum) - Silicea est aussi une substance essentielle dans les situations de perte de forme par infection ou allergie. II. En polarité à la forme : ce qui vit à partir du carbone Dans l’évolution des espèces, lorsque a lieu la séparation entre nutrition et respiration, apparaît le calcaire au sein du squelette osseux. C’est la différenciation et la séparation de ces trois processus (nutrition, ossification, respiration) qui conditionne l’apparition de la conscience. L’apparition de la respiration est une des conditions fondamentales de la conscience intériorisée. La substance qui porte la respiration est le carbone. Le carbone, par la combustion, brûle la substance vivante qui culmine dans la prolifération albuminoïde. La vie albuminoïde se décharge de cette vitalisation continue et bourgeonnante, chez l’être animé, en densifiant, par le calcium, un squelette intérieur. C’est un processus de force architecturale (par opposition à la forme). ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 55 Conscience Respiration Carbone + O2 Vitalisation Albumine Noyau carboné azoté Os Densification Calcarea carbonica Ainsi devant un enfant, il faut se demander : A. Comment est la respiration ? La combustion : - va-t-elle jusqu'au bout, est-elle intense ou est-elle insuffisante ? - s’oppose-t-elle suffisamment à la vie ? - l’enfant pénètre-t-il suffisamment en lui par la respiration ? Substance centrale : Carbo vegetabilis B. Comment sont les processus vitaux ? La vie végétative a-t-elle tendance à déborder et à empiéter sur ce qui doit rester "espace intérieur" : le poumon ou la sphère respiratoire. S’imaginer le poumon comme organe de forme (processus Silice) intériorisé. L’enfant est par nature dans une situation de prolifération vitale se manifestant facilement par une production de sécrétions et de glaires au niveau des muqueuses respiratoires. La vie végétative albuminoïde se développe dans la chaleur apportée par le soufre. Si trop de vie : 1) amener la combustion par Carbo vegetabilis D6 2) freiner le débordement albuminoïde par Sulfur en haute dilution ________________________________________________________________ 56 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 On peut alterner tous les jours : Carbo veg. D6, 3 x 1 mesure un jour, et Sulfur D15, 2 mesures en une prise, l’autre jour. Ces substances dégagent la respiration de la vie végétative, proliférante. Les images de ces deux processus se réunissent dans Carboneum sulf. D15. 3) structurer la vie albuminoïde à partir de l’intérieur avec Antimonium met. D6, trituration 3 x 1 mesure. Lié au potassium (ion intracellulaire amenant au gonflement de vie) : Antimonium tartaricum Il y a possibilité dans le cas d’une vie végétative trop développée, avec respiration à combustion insuffisante, d’alterner tous les 15 jours ces modes d’action : - pendant 15 jours, agir sur le processus respiratoire avec Carbo et Sulfur, - pendant 15 jours, agir en structurant l’albumine par Antimonium met. ou Antimonium tartaricum. Si le processus vital est trop limité ou figé : - Carbo veg. en D3 ou D4 (en stimulant la respiration, on stimule aussi la vie) - Sulfur en basse dilution, Sulfur D6, 3 x 1 mesure par cures de 3 semaines. C. Comment sont les processus de densification ? 1) S’ils sont trop faibles : les processus de densification ne se développent que grâce à la lumière. Ainsi, le processus de forme (silice) peut rencontrer les processus de construction architecturale dans l’os (calcium). Il s’agit d’un processus lumineux transformé par la respiration carbonée en processus architectural. Le porteur de ce processus est le phosphore. Le rachitisme est une insuffisance du processus phosphore transmis à l’os. Le phosphore est ce qui permet au calcium de trouver sa place dans la forme donnée par l’os. La substance se développant entre processus respiratoire et os est : ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 57 Calcarea carbonica. Celui-ci est indiqué si le processus d’ossification est trop lent, repoussé par un excès de vie non déconstruit par la combustion (enfant clair, mou, trop gras). Si le processus de densification s’est épuisé par une vie émotive consciente trop intense qui brûle et se consomme avant d’arriver à l’os, ne gardant rien pour la vie, c’est que le phosphore brûle trop vite (= enfant trop éveillé, trop vif, plutôt maigre et longiligne) : Calcarea phosphorica. Il faut saisir le phosphore et le remettre dans l’os en le liant au calcaire : Calcarea phosphorica D6, D10, granules. Il faut peut-être précéder cette prescription par Phosphorus en haute dilution pendant 2 à 3 semaines. 2) Enfin, s’il s’agit de séparer la vie de l’albumine et celle de l’ossification : Calcarea sulfurata stibiata. On agit là sur la tension albumine/calcaire. Cette substance, peu connue, apparaît comme essentielle dans les états où la vie albuminoïde reste au stade de mollusque sans se dégager dans la tension avec l’os dans une respiration libérée : Calcarea sulfurata stibiata D6, 3 x 1 mesure. C’est une substance dont il faudrait aussi disposer alors en hautes dilutions. CO2 Respiration Conscience Carboneum sulfuratum Architecturisation Calcarea phoshorica Albumine Os Vie Calcarea sulfurata stibiata Calcarea carbonica Antimonium ________________________________________________________________ 58 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 III. Entre ces deux organisations : la vie des métaux Les métaux permettent que la substance densifiée puisse recevoir la forme. D’où l’importance des processus métalliques s’organisant à travers la vie en 7 principaux processus entre le monde de la silice et celui du calcaire : - plomb étain fer or cuivre mercure argent Plumbum Le plomb est le premier métal qui s’arrête sur le chemin de la matérialisation. Il s’arrête en "laissant tout tomber", en s’affalant sur la terre. Il fige tout, conserve tout : il est le plus mauvais conducteur de la chaleur ou de l’électricité : pour cela, il est le meilleur fixateur. Ses sels sont insolubles et paralysent toute vie. Le plomb précipite vers la matière. Chez l’enfant, en basse dilution, Plumbum amène la forme dans le durcissement. Indication dans le rachitisme : Plumbum met. D6, en cures de 4 à 6 semaines. Ne jamais donner Plumbum en continu, alterner avec des cures d’Argentum D6 et de Cuprum D6. - Plumbum 0,1 %, pommade, sur la région occipitale - intérêt en moyenne dilution dans les allergies : Plumbum D15, 1 mesure matin et soir. Stannum Métal restant, lorsqu’on le chauffe, très longtemps à l’état liquide en prenant différentes "formes" de viscosité, il est très utilisé dans la métallurgie pour ses capacités de liant, en particulier pour le bronze. Ses propriétés chimiques sont analogues à celles de la silice en ce qui concerne son lien avec l’oxygène. Stannum conduit la forme à partir de la surface et en la maintenant dans l’état colloïdal. Il retient la vie dans la forme. Il est indiqué chez l’enfant dans les dysmorphies crâniennes, dentaires et osseuses, en ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 59 complément des soins de rééducation : Stannum D6, trituration, 3 x1 mesure. Il a une action importante dans les états allergiques avec réactions « hydriques » (rhinites et conjonctivites allergiques), en lien avec le plomb. - - Plumbum metallicum Stannum metallicum ou, Plumbum metallicum Stannum metallicum D14 2P D14 1P D14 1P D14 2P 1 mesure matin et soir par cures de 2 mois. Lorsque les processus de vie albuminoïdes, s’organisant à partir du foie, débordent chez l’enfant et envahissent la sphère ORL, il faut utiliser Stannum en lien avec la silice : Arandisite - Arandisite Hépatine D15 D8 aa, 10 gouttes avant les repas. Si la sphère pulmonaire est menacée avec tendance aux pneumopathies récidivantes : Equisetum D15 (processus silicique végétal actif dans le poumon) et Stannum : Equisetum D15/Stannum D8 aa, 3 x 10 gouttes, par exemple, en alternance avec Ferrum (voir cidessous). Ferrum Le fer est un métal essentiel dans la période de l’enfance. Il offre la force à l’être intérieur pour la réalisation de ses buts et aspirations sur terre. Le fer et l’acier sont à la base de toute l’efficacité de nos outils. En développant les outils, l’humanité a appris l’efficience et la précision. C’est le minerai le plus répandu sur terre. Il est au centre du processus respiratoire (atome de fer dans l’hémoglobine). Il est le métal de « l’incarnation » du monde psychique dans la corporéité à travers le processus respiratoire. Il est le métal du courage. Etant processus respiratoire, le fer peut être compris dans son lien avec d’autres éléments, comme une grande respiration. Chez l’enfant, il suit chaque étape de la ________________________________________________________________ 60 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 descente dans le corps, et chacune se liera avec un domaine correspondant. Dans l’inspiration, le processus respiratoire se lie au fer. Il lui donne la force (c’est aussi dans l’inspiration que l’être intérieur prend courage dans la difficulté). C’est là que se déploie l’action du fer à travers l’organe poumon. Lorsque le fer est trop « faible » dans la sphère pulmonaire, celuici est renforcé par Nontronite D6, 3 x 1 mesure, qui peut être donné en alternance avec Equisetum D15 / Stannum D8 aa. Ensuite, la force du fer « s’allume » en se liant à travers le poumon à l’être intérieur par celle du phosphore : Ferrum phos. ou Vivianite D6 ; indication dans les états d’asthénie, de convalescence, mais aussi dans la prévention. Ferrum phos. D6 est aussi un grand remède des états aigus (de la sphère ORL et pulmonaire). En poursuivant le chemin du fer à partir de l’inspiration, nous parvenons par les échanges entre gaz carbonique et oxygène à travers la membrane pulmonaire au sang. L’activité de l’oxygène rencontre le fer substantiel : c’est le lieu d’action de Hématite D4 ou D6, 3 x 1 mesure par jour. Il y a un grand intérêt de l’associer à Carbo vegetabilis. Puis le processus respiratoire porté par Carbo rencontre le monde de l’albumine auquel il s’oppose. Là se trouve l’activité de Catoptrite D6, trituration. Indication : états infectieux liés à une hypervitalisation protéinique, états allergiques. Dans le même temps, le fer rencontre le calcium dans Siderite D6, 3 x 1 mesure, qui peut être donné en alternance avec Phosphorus dans une situation de rachitisme. Il s’agit là d’une action à partir des processus de transformation de la lumière vers la densification de la matière (cf. vit. D). Avec Siderite, l’activité du fer se trouve portée dans le domaine où l’être psychique, se liant à la corporéité, est amené vigoureusement à séparer l’ossification du processus d’albuminisation. Ainsi, une des indications de Siderite sera les maux de ventre qui apparaissent vers 8-9 ans, lorsque l’enfant doit dans sa physiologie séparer ces deux domaines. Après s’être ancré solidement dans la corporéité, l’être respiratoire éveillé à la conscience s’exprime maintenant par ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 61 l’expiration. Celle-ci, tournée vers l’extérieur, porte la manifestation de l’être intérieur : c’est le domaine de l’activité et de la créativité. L’activité se sert du muscle. C’est un processus respiratoire transposé dans le muscle, rendu possible par la combustion. Quand cette activité est faible (fatigabilité), apparaît l’indication de Scorodite (Arséniate de fer) ou de Levico D4 (eau de source contenant du sulfate de fer, de l’arsenic et du cuivre). Levico est un important remède de la fatigabilité musculaire, de l’atonie, de l’asthénie. Donner en D4 ou D6, 3 x 10 gouttes par jour ; la dernière prise devant se faire avant 18 h (risque d’excitabilité et d’insomnie). Finalement, le processus expiratoire se modèle dans une création intérieure par la manifestation de la voix. Dans ce lien, l’organe de la voix doit pouvoir s’affranchir de tout élément de sécrétion et ne garder qu’une humidité dépourvue de ce qui serait un "milieu de culture" pour la vie non organisée. Là se trouve l’action de Pyrite (Sulfure de fer naturel). Action curative de Pyrite D3 (3 à 4 fois par jour dans les inflammations laryngées). Action préventive de Pyrite en D8. Enfin, le fer métallique (Ferrum metallicum) en haute dilution, renforce l’expression psychique de l’être intérieur. Il devient alors un remède précieux de l’angoisse qui est une perte de confiance en soi. Ferrum metallicum D20 ou D30, 1 fois par jour en trituration ou en injections sous-cutanées, 2 à 3 fois par semaine entre les omoplates. Cuprum Le cuivre est le métal aux reflets joyeux, bon conducteur, qui inspire la grâce. Il accueille l’action du fer et la transmet dans le domaine de la vie, comme par exemple dans le monde des hormones ou des neuro-hormones. Le cuivre permet que la vie s’imprègne du rythme prenant son origine dans le fer. Il vitalise la respiration dans le pôle de la vie. Il agit ainsi sur le rythme du cycle génital féminin. C’est lui aussi qui transmet les affects, les émotions jusque dans le monde de la vie, par les réactions neurovégétatives. Chez l’enfant, le cuivre est indiqué lorsqu’il existe une tendance dépressive ou d’insuffisance de joie, surtout s’il y a eu carence ________________________________________________________________ 62 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 affective. Le cuivre ne remplace pas l’affection mais donne au corps une "caresse bienfaisante" : Cuprum D6, trituration, 3 x 1 mesure, Cuprum D1, pommade, sur les fosses lombaires, le soir. C’est aussi un grand médicament de l’agitation : une activité psychique qui s’épuise et ne trouve pas le chemin du corps. Il y a alors instabilité et vibration continuelle de l’âme qui vient heurter l’activité du corps. Melissa cupro culta 0,1 %, 3 x 10 gouttes, si l’agitation est liée à une trop grande vie sensorielle, excitation ou sollicitation, Chamomilla cupro culta 0,1 %, 3 x 10 gouttes, si l’agitation provient d’une trop grande vitalisation qui entraîne l’âme à une activité constante. La pulsion vitale entraîne l’âme à se manifester sans repos. Mercurius Mercure est le métal apparaissant sous forme liquide dans les conditions habituelles. A peine subit-il une impulsion au mouvement qu’il se disperse en de multiples gouttes, qui lorsqu’elles sont encore en mouvement semblent presque vivantes. Par un geste contraire, elles s’englobent à nouveau dans le tout. Dans la vie de la physiologie de la muqueuse, en laquelle la forme métal apparaît déjà presque absorbée, le processus mercure est en mouvement entre l’unité cellulaire et le tout de l’organe. Dans la muqueuse, cette oscillation elle-même, entre disperser et réunir, est devenu fonction. C’est le lieu de la culmination de la fonction mercure. Ainsi, Mercurius amène le mouvement là où la fonction reste engluée dans la production végétative. Il conduit à séparer fonction et vie, à orienter dans la muqueuse respiratoire la fonction sensorielle (par exemple des cils vibratiles, des cellules épithéliales), et la fonction métabolique (production de mucus). Il sépare, tout en les maintenant pourtant dans une unité, ces deux tendances opposées de la fonction cellulaire. Ainsi, Mercurius apparaît comme la substance des muqueuses et des organes à fonction glandulaire, comme en témoignent les pathogénésies homéopathiques. Dans les traitements de fond, ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 63 Cinnabaris entre D6 et D10 sera souvent utilisé en raison de son lien avec le soufre. Argentum Le clair et lumineux argent nous apparaît comme un éclat plein de fraîcheur qui régénère jusqu’à notre perception. Il nous rajeunit. Il reste pur, transmettant tout ce qui passe à travers lui, l’électricité, la chaleur, la lumière. Il est sensible à la lumière dont un simple éclat transforme sa structure chimique avec ses sels (procédé utilisé en photographie). Son lien avec la lumière exprime sa capacité à transmettre la forme reposant dans le processus de la silice. En polarité avec le plomb qui densifie la forme, l’argent n’en saisit que son principe d’organisation. Il amène la lumière de la silice en un réseau de mémoire rajeuni de la forme, transmettant et revivifiant à partir du pôle sensoriel de la forme, l’organisation formatrice dans le monde de la substance. Il est à la fois vivifiant et mémoire de forme. Mémoire de la forme saisissant la vie à travers le processus lumineux et vitalisant la substance au contact de la lumière formatrice. Il nettoie la vie tout en la stimulant. Il sera indiqué dans les états où l’enfant apparaît comme un « petit vieux » végétant sans prospérer (hypotrophie, aspect vieux, défraîchi…). Ici se trouvera l’indication d’Argentum D6, 3 x 1 mesure, par cures de 6 semaines en alternance avec Cuprum. Argentum agissant à partir de la fonction sensorielle, il est intéressant de le donner sous la forme d’Argentum met. D6, pommade, sur l’abdomen le soir au coucher. A partir des substances de la forme et celles développant leur activité, à partir des carbonates, se conçoivent les traitements de constitution des enfants par les métaux. C’est alors la respiration des fonctions qui est saisie : par les métaux, ce sont les fonctions de la forme et les fonctions architecturales qui sont amenées en contact par un processus rythmique. A partir de ces domaines peuvent se construire les stratégies thérapeutiques dans les cas aigus. IV. Traitement des affections aiguës de l’enfant Nous avons vu que les affections aiguës de l’enfant apparaissent dans les zones de contact entre les influences formatrices issues ________________________________________________________________ 64 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 de la tête et celles des carbonates dont le domaine s’exprime à travers la respiration, les processus de vie, les processus de densification. Nous avons reconnu trois points de contact : - le lieu d’affrontement entre la partie la plus dure de la sphère crânienne et l’organisme aérien : l’organisation de l’oreille, - le lieu de rencontre entre l’os cartilagineux du larynx et le souffle venant du poumon, - la sphère pulmonaire, espace de passage entre la respiration aérienne, à travers un filet de surface très différenciée (processus silicique extrême, intériorisé) et la respiration métabolique dans le sang portée par ce fer et aboutissant à la combustion. Ces points de contact semblent touchés successivement lors de la croissance de l’enfant. A) Traitement de l’otite aiguë - prédomine à partir de 9-10 mois jusqu’à 4 à 5 ans, les otites apparaissant entre 9 et 30 mois sont plutôt liées à un envahissement métabolique, celles apparaissant ensuite, plutôt liées à la fonction respiratoire de l’oreille interne. Tympan très enflammé, début de bombement = début brusque : Aconit D6, 3 granules ou gouttes toutes les 2 h Si début plus progressif : Belladonna D6 Chamomilla D6 3 granules de chaque, toutes les 2 h Ferrum phos. D6 Aconitum : comme un processus de fer végétal naissant à partir de l’eau et se manifestant dans l’éclat lumineux de l’altitude. Belladonna : apparaissant dans son expression et sa croissance comme un processus inflammatoire végétalisé. Levisticum radix D3, 3 x 10 gouttes, agit à partir de la digestion. C’est une grande ombellifère employée en cuisine pour relever les saveurs (Maggi) ; agit en développant un ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 65 processus de chaleur conduisant les processus vitaux sulfurés dans la substance et en dégageant la fonction sensorielle. Les gouttes auriculaires : Aconitum napellus, radix D11 10% Camphora 1% Ol. aeth. Lavandulae 1% Silicea D11 10% Excipient q.s.p. 100% apportent un soulagement immédiat. S’il se rajoute une rhinite : Cinnabaris D6, 3 x 1 mesure 4 fois par jour ou Mercurius solubilis D6, 3 granules 4 fois par jour. Selon l’aspect : Kalium bichromicum D6 ou Hydrastis D6. Si l’évolution de l’otite n’est pas rapide ou que le tympan commence à bomber avant la paracentèse, action très souvent spectaculaire de : Argentum nitricum Belladonna, pl. tot. Silicea D21 D15 D22 aa 20 gouttes 3 fois par jour ou, si nécessaire, en injections souscutanées dans la nuque. L’action de cette composition est visible en quelques heures dans les phénomènes inflammatoires se développant dans le domaine du pôle de la forme et est impressionnante. Les traitements externes sont très importants et permettent de soulager la douleur très vite (la nuit !) : - compresse locale humide chaude avec un cataplasme d’oignons cuits dans un peu d’eau, - compresse à la farine de moutarde (+ farine de lin chez les petits, moitié/moitié ou 2/3 farine de lin-1/3 farine de moutarde) autour du bras au-dessus du coude controlatéral à l’oreille atteinte, ________________________________________________________________ 66 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 - - si inflammation intense avec douleur mastoïdienne : action rapide de : Aurum D6, toutes les 2 h Capsicum D6, si mastoïdite : hospitalisation immédiate. La résolution de l’otite est la règle. Il faut toujours contrôler le tympan après une otite. Le traitement des récidives dépend des tendances constitutionnelles et des modes réactionnels (cf. chapitre précédent) : - la silice est souvent indiquée, renforçant le pôle de la forme : par exemple Onyx est une forme de silice microcristalline presque colloïdale obtenue à partir de la calcédoine, - le fer est important (processus respiratoire de l’oreille interne), par exemple alternance de Nontronite D6 en trituration et Siderite D6 en trituration, tous les 15 jours, - Carbo vegetabilis D6, 3 fois par jour. B) Traitement de l’angine constante efficacité de : Belladonna D6 Mercurius vivus D6 en alternance toutes les 2 h - effet antalgique et anti-inflammatoire des gargarismes avec la composition : Apis mellifica D8 Belladonna D3 Eucalyptus globulus D3 Excipient q.s.p. 100% , 2 cuillerées à café dans un fond de verre d’eau - parfois si l’évolution n’est pas convaincante : Argentum nitricum D21 Belladonna pl. tot. D15 Silicea D22 aa , dilution - ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 67 C) Prévention des angines Cinnabaris D8, 1 mesure matin et soir Sulfur en haute dilution D15, matin et soir, 15 jours par mois Pommades Angelica archangelica 5% et Argentum D1 autour du cou, en alternance le soir (un soir l’un, l’autre soir l’autre) - traitement des organes : traiter le foie par : Arandisite D15 Hépatine D8 aa - Fragaria vesca, folium 20% Vitis vinifera, folium 20% Excipient q.s.p. 100%, 1 comprimé avant les repas Carduus marianus 10% Chelidonium majus, radix10% Digestodoron Onopordon ac., folium 10% Taraxacum dens-leonis 10% Urtica dioïca 10% aa, 10 gouttes après les repas - diète : restriction des laitages D) Traitement des rhinites Importance des Kalium : - Kalium phosphoricum = constitution longiligne - Kalium iodatum = rhinite traînante épaisse - Kalium muriaticum = rhinite visqueuse traînante - Kalium bichromicum = rhinite jaune visqueuse - Kalium sulfuricum = rhinite jaune Le potassium est un ion intracellulaire. Il contrôle les échanges hydriques intra et extracellulaires. Il ouvre aux processus de vie à partir de l’organisation hépatique. Alterner les Kalium avec les Mercurius : - Mercurius solubilis D6 - Cinnabaris - Mercurius auratus (rhinite fétide) ________________________________________________________________ 68 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Par exemple Cinnabaris D6, trituration, en alternance toutes les deux heures avec Kalium bichromicum D6, dans une rhinite purulente. E) Traitement des rhinites récidivantes Si pôle « lymphatique laiteux » prédominant : Crataegus Euphorbia resinifera Polygala amara D1 D3 D2 aa, 10 gouttes avant les repas Euphorbia est une plante à latex. Polygala est une petite plante dont les feuilles sont très formées et disposées de façon rythmique. Levisticum D3 agit dès l’absorption intestinale, 10 gouttes avant les repas S’il faut limiter l’activité métabolique : Arandisite D15 Hépatine D8 aa, 10 gouttes avant les repas Une composition importante : Baryta citrica D3 Berberis vulgaris, radix D3 Calcarea carbonica ostr. D10 Cinnabaris D6 aa, 1 mesure 3 fois par jour (agit à partir du pôle carbonate) ou, par exemple, en alternance avec : Argentum metallicum Berberis vulgaris, fructus Silicea D20 D3 D12 aa (agit à partir du pôle silice) F) Traitement des laryngites ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 69 Le larynx est un organe qui apparaît à l’observation comme retourné, le dos devant, le ventre derrière. En lui s’inverse l’impulsion du souffle qui, de physiologique, devient créatif. C’est un organe très sensible qui peut brutalement s’enflammer chez le petit enfant. La laryngite aiguë est une urgence pouvant menacer le pronostic vital. La laryngite sous-glottique répond en règle très vite à : Aconit D6, Spongia D8 ou Sambucus D6 à donner en alternance toutes les 15 minutes. Rajouter Pyrite D6. Si nécessaire, Spongia D8, Aconit D6 voire Pyrite peuvent être donnés en injections sous-cutanées entre les omoplates. IMPORTANCE de faire inhaler à l’enfant de la vapeur. Cette démarche permet quasiment toujours d’éviter le recours au Célestène ® (qu’il est prudent néanmoins de prescrire aux parents pour l’avoir disponible). Toujours penser à la possibilité de l’épiglottite aiguë (tableau de septicémie avec 40°, l’enfant est penché en avant, respire avec peine, ne veut pas être couché). l’hospitalisation est une urgence absolue après une ampoule de Célestène ® et une sous cutanée de : Crotalus horridus Lachesis mutus Naja tripudians Vipera torva D20 D12 D10 D30 aa G) Traitement des récidives Pyrite D1, pommade, sur le thorax tous les soirs, Spongia D8, trituration, 3 x 1 mesure. H) Traitement des pneumopathies Dans mon expérience, les traitements suivants ont toujours permis d’éviter le recours aux antibiotiques. Il s’agissait de pneumopathies virales mais aussi de pneumonies systéma- ________________________________________________________________ 70 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 tisées et de plusieurs cas se présentant cliniquement comme des pneumonies franches lobaires aiguës. Alterner toutes les 2 heures, 10 gouttes de : Aconitum napellus D3 50% Bryonia D2 10% Excipient q.s.p. 100% et Antimonium tartaricum Phosphorus Excipient q.s.p. • • D2 10% D4 10% 100% + fer sous forme de Pyrite D6 si nécessaire injections de : - Equisetum arvense Stannum metallicum • • D15 D8 aa - Ferrum phos. D6 si encombrement, remplacer Ferrum phos. par Antimonium tartaricum D6 si la pneumopathie prend une allure traînante et torpide : Carbo vegetabilis D6, 4 fois par jour. Si nécessaire en injectable, 1 fois par jour. I) Traitement des récidives Sur la base du processus Fer, de Carbo et de Cinis (Cinis est un processus Carbo poussé jusqu’à la cendre) : Ferrum rosatum D2 10% Graphites D14 10% Excipient q.s.p. 100%, 3 x 10 gouttes A alterner avec : Equisetum arvense Stannum metallicum D15 D8 aa et Cinis equiseti arvensis D3, en trituration ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 71 J) Traitement des bronchiolites La bronchiolite apparaît lorsqu’il y a difficulté à séparer les 3 domaines : respiration, albuminisation, ossification. Elle apparaît surtout entre 6 et 30 mois. Dans l’urgence, Carbo D6 et Ferrum D8 donnés en injections sous-cutanées, peuvent agir en quelques minutes. Puis prendre le traitement relais per os avec : Abies pectinata Petasites officinalis Plantago lanceolata Quercus robur D2 D2 D3 D1 aa, 15 gouttes le matin Abies pectinata Petasites officinalis Plantago lanceolata Veronica officinalis D2 D2 D3 D2 aa, 15 gouttes le soir Dans la journée, donner toutes les 2 heures : Ipeca Senega Plantago D3 D3 D3 aa Antimonium tartaricum D3, 3 x 1 mesure ou Santa herba ® K) Traitement de fond - Angelica archangelica Plantago lanceolata Teucrium scorodonia D2 D3 D3 aa - Ferrum met. D6, 3 x 1 mesure - Calcarea carb. D30, en doses, 1 fois par semaine - Calcarea sulf. stibiata D6, 3 x 1 mesure (se référer aux traitements des bronchites) ________________________________________________________________ 72 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 En conclusion Les maladies de l’enfant n’apparaissent pas avec la même signification que chez l’adulte. Elles traduisent des processus profonds qui cherchent à se rencontrer et à s’accorder : individualisation de la forme et manifestation dans la matière. Le chemin thérapeutique peut venir en aide à cette rencontre, faire aboutir la maladie : c’est alors que peut apparaître la santé. L’expérience montre de façon indiscutable qu’ainsi l’enfant quitte le cycle répétitif des infections récidivantes parce qu’une tendance pathogène, physiologique ou constitutionnelle a été dominée et non anéantie.◆ ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 73 Index des préparations citées A Abies pectinata D2 / Petasites officinalis D2 / Plantago lanceolata D3 / Quercus robur D1 aa ................................................... 72 Abies pectinata D2 / Petasites officinalis D2 / Plantago lanceolata D3 / Veronica officinalis D2 aa ........................................... 72 Aconit D6 .......................................................................................... 65, 70 Aconitum napellus D3 50% / Bryonia D2 10 % / Excipient q.s.p. 100% ............................................................................ 71 Aconitum napellus, radix D11 10% / Camphora 1% / Ol. aeth. Lavandulae 1% / Silicea D11 10% / Excipient q.s.p. 100% ................. 66 Allium cepa D3 1P / Arnica montana D3 2P / Bellis perennis D3 1P / Calendula D2 1P / Hamamelis D2 1P / Ruta graveolens D2 1P / Symphytum D2 3P ....................................... 46 Allium cepa D8 / Arnica montana D6 / Periosteum D15 / Stannum met. D15 / Symphytum off. D6 / Tendo D15 / Vaginae syn. tendinis D15 aa ............................................................... 48 Allium cepa D8 / Arnica montana D6 / Periostum D15 / Stannum met. D15 / Symphytum off. D6 / Tendo D15 / Vaginae syn. tendinis D15 aa ............................................................... 51 Angelica archangelica 5%..................................................................... 68 Angelica archangelica D2 / Plantago lanceolata D3 / Teucrium scorodonia D3 aa.................................................................. 72 Antimonium met. D6.............................................................................. 57 Antimonium tartaricum ......................................................................... 57 Antimonium tartaricum D2 10% / Phosphorus D4 10% / Excipient q.s.p. 100% ............................................................................ 71 Antimonium tartaricum D3.................................................................... 72 Antimonium tartaricum D6 .............................................................................. 71 Apis ......................................................................................................... 48 Apis D8 ................................................................................................... 35 Apis mell. D8 / Arnica montana D6 / Carbo vegetabilis D15 / Stannum metallicum D20 aa ................................................................. 48 74 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Apis mellifica D8 / Belladonna D3 / Eucalyptus globulus D3 / Excipient q.s.p. 100%..................................................................... 67 Arandisite D15 / Hépatine D8 aa.............................................. 60, 68, 69 Argentum................................................................................................ 64 Argentum D1 .......................................................................................... 68 Argentum D6 ..................................................................................... 59,64 Argentum met. D6.................................................................................. 64 Argentum metallicum D20 / Berberis vulgaris, fructus D3 / Silicea D12 aa......................................................................................... 69 Argentum nitricum D21 / Belladonna, pl. tot. D15 / Silicea D22 aa................................................................................... 66, 67 Arnica D3 .......................................................................................... 35, 37 Arnica montana D20 / Vespa crabro D8 aa.............................. 48, 49, 51 Arnica montana flos 2,5 % / Betula alba, folium 3 % / Calendula officinalis 1 % / Cuprum metallicum 0,001 % / Ol. aeth. lavandulae 3 % / Ol. aeth. rosmarini 2 % / Excipient q.s.p. 100 % ........................................................................... 35 Arnica planta tota D20 / Equisetum D20 aa......................................... 48 Arnica, flos 2,5 % / Betula alba, folium 3 % / Calendula officinalis 1 % / Cuprum metallicum 0,001 % / Ol. aeth. lavandulae 3 % / Ol. aeth. rosmarini 2 % / Excipient q.s.p.100 % ..... 43 Arnica, flos D6 / Cuprum met D8 / Rhus tox D6 / Ruta graveolens D8 / Silicea D6 / Zincum sarcolacticum D10 aa............... 43 Arnicagel ................................................................................................ 48 Aurum D6................................................................................................ 67 B Bains aux Essences de Romarin ou de Sapin Weleda ...................... 35 Baryta citrica D3 / Berberis vulgaris, radix D3 / Calcarea carbonica ostr. D10 / Cinnabaris D6 aa ............................................... 69 Belladonna D6.................................................................................. 65, 67 Bryonia ................................................................................................... 36 ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 75 C Calcarea carbonica................................................................................ 57 Calcarea carb. D30................................................................................. 72 Calcarea fluorica D6 .............................................................................. 49 Calcarea phosphorica ........................................................................... 58 Calcarea sulf. stibiata D6 ...................................................................... 72 Calcarea sulfurata stibiata D6 .............................................................. 58 Capsicum D6 .......................................................................................... 67 Carbo vegetabilis....................................................................... 56, 57, 61 Carbo vegetabilis D6 ........................................................... 56, 67, 71, 72 Carboneum sulf. D15............................................................................. 57 Carduus marianus 10% / Chelidonium majus, radix 10% / Digestodoron / Onopordon ac., folium 10% / Taraxacum dens-leonis 10 % / Urtica dioïca 10% aa.............................................. 68 Catoptrite D6 .......................................................................................... 61 Causticum .............................................................................................. 51 Chalcosine D4 ........................................................................................ 49 Chamomilla cupro culta 0,1 %.............................................................. 63 Chamomilla D6....................................................................................... 65 Chelidonium ferro cultum 1 %.............................................................. 50 Cinis equiseti arvensis D3 .................................................................... 71 Cinnabaris ........................................................................................ 64, 68 Cinnabaris D6................................................................................... 66, 69 Cinnabaris D8......................................................................................... 68 Crataegus D1 / Euphorbia resinifera D3 / Polygala amara D2 aa ...... 69 Crotalus horridus D20 / Lachesis mutus D12 / Naja tripudians D10 / Vipera torva D30 aa...................................................................... 70 Cuprum ................................................................................................... 64 Cuprum D1 ............................................................................................. 63 Cuprum D6 ....................................................................................... 59, 63 Cuprum met. 1 % ................................................................................... 44 Cuprum met. D6 ............................................................................... 38, 44 ________________________________________________________________ 76 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Cuprum met., Magnesia phos., de Belladonna D3 / Chamomilla vulgaris, radix D3 / Gelsemium sempervirens D3 / Oxalis acetosella D3 / Sanguinaria canadensis D3 aa ................................... 43 E Equisetum .............................................................................................. 55 Equisetum arvense D15 / Stannum D8 aa ................................. 60,61,71 Eupatorium perfoliatum ........................................................................ 43 F Ferrum D8............................................................................................... 72 Ferrum met. D6 ...................................................................................... 72 Ferrum metallicum................................................................................. 62 Ferrum phos. D6 ........................................................................ 61, 65, 71 Ferrum rosatum D2 10% / Graphites D14 10% / Excipient q.s.p. 100% ............................................................................ 71 Fluorite D4 .............................................................................................. 46 Formica................................................................................................... 48 Formica D8 ....................................................................................... 35, 37 Fragaria vesca, folium 20% / Vitis vinifera, folium 20 % / Excipient q.s.p. 100% ............................................................................ 68 G Gel tonique au Cuivre...................................................................... 40, 43 Gelsemium ............................................................................................. 42 H Hématite.................................................................................................. 61 Huile pour massage à l’Arnica ....................................................... 35, 43 Hydrastis D6........................................................................................... 66 Hyoscyamus 0,1 % / Onopordon 2,5 % / Primula 2,5 % / Excipient q.s.p. 100 % ........................................................................... 40 ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 77 Hyoscyamus 0,1 % / Onopordon 2,5 % / Primula officinalis 2,5 % / Magnesia phosphorica D6 aa ......................................................................... 24 Hyoscyamus niger 0,1 % / Plantago lanceolata 2,5 % / Primula officinalis 2,5 % / Excipient q.s.p. 100 % ............................................. 36 Hyoscyamus niger D2 2 % / Plantago lanceolata 0,5 % /Primula officinalis 0,5 % / Excipient q.s.p. 100 % ............................................. 36 I Ipeca D3 / Senaga D3 / Plantago D3 aa............................................... 72 K Kalium..................................................................................................... 68 Kalium bichromicum D6.................................................................. 66, 69 Kalium sulfuratum ................................................................................. 35 Kalium sulfuratum 20 % ........................................................................ 43 L Ledum palustre ...................................................................................... 38 Levico ..................................................................................................... 62 Levisticum D3 ........................................................................................ 69 Levisticum radix D3............................................................................... 65 M Magnesia phos. D6 .......................................................................... 38, 44 Melissa cupro culta 0,1 % ..................................................................... 63 Mercurius................................................................................................ 63 Mercurius auratus.................................................................................. 68 Mercurius solubilis D6 .................................................................... 66, 68 Mercurius vivus D15.............................................................................. 37 Mercurius vivus D6................................................................................ 67 Muscle strié 7 CH (D8)........................................................................... 35 ________________________________________________________________ 78 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 N Nontronite D6 .................................................................................... 61, 67 Nux vomica TM ................................................................................ 38, 44 O Olivenite D6 ............................................................................................ 44 P Phosphorus...................................................................................... 58, 61 Phosphorus D6 / Mercurius D6 / Sulfur D6................................................... 35 Plumbum 0,1 % ...................................................................................... 59 Plumbum D15......................................................................................... 59 Plumbum met. D6 .................................................................................. 59 Plumbum metallicum D14 1P / Stannum metallicum D14 2P ............ 60 Plumbum metallicum D14 2P / Stannum metallicum D14 1P ............ 60 Plumbum silicicum D6 .......................................................................... 51 Pyrite....................................................................................................... 62 Pyrite D1 ................................................................................................. 70 Pyrite D6 ........................................................................................... 70, 71 R Rhododendron ....................................................................................... 38 Rhus tox ................................................................................................. 36 Rhus tox. D30......................................................................................... 48 S Sambucus D6 ......................................................................................... 70 Scorodite ................................................................................................ 62 Scorodite D6........................................................................................... 35 Siderite.................................................................................................... 61 Siderite D6 ........................................................................................ 61, 67 ________________________________________________________________ E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 79 Silicea ............................................................................................... 50, 55 Spongia D8 ............................................................................................. 70 Stannum D6...................................................................................... 51, 60 Stannum metallicum 1 % ...................................................................... 51 Sulfur ................................................................................................. 56, 68 Sulfur D15............................................................................................... 57 Sulfur D6................................................................................................. 57 Symphytum D6....................................................................................... 48 T Tabacum ................................................................................................. 51 V Vespa crabro .......................................................................................... 50 Vespa crabro D8 .............................................................................. 49, 51 Vivianite D6 ............................................................................................ 61 ________________________________________________________________ 80 E.M.P.R. - Correspondances Médicales Printemps 2004 / n° 15 Directeur de publication : Dr Jean Chazarenc Editions Médico-Pharmaceutiques Raphaël 2 rue du Blochmont 68330 HUNINGUE Imprimerie P. 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