Pour le changement territorial : Opportunités de coopération
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Pour le changement territorial : Opportunités de coopération
Pour le changement territorial : Opportunités de coopération INTERREG IIIB Europe du Nord-Ouest Rétrospective sur le Programme 2002-2008 Investir dans les opportunités Note de synthèse La présente publication traite de MOC, non pas de la méthode ouverte de coordination, mais plutôt de méthodes, d’opportunités et de challenges, et ce, pour le passé et l’avenir proches. Depuis son premier appel à propositions, réalisé en juin 2002, le programme INTERREG IIIB ENO, en 6 ans et après 9 appels, a alloué 330 millions d’euros du Fonds européen de développement régional (FEDER), qui ont servi à cofinancer 99 projets de qualité visant à améliorer le développement durable en Europe du Nord-Ouest. Les projets ENO ont reçu une dotation supplémentaire de la part de partenaires, ce qui a permis de porter à 660 millions d’euros le montant total des fonds. Des partenariats solides et diversifiés issus de sept États membres de l’UE, en plus de la Suisse, ont relevé le défi de résoudre des problèmes de développement territorial transnational, en concentrant les efforts autour de cinq axes prioritaires : villes et régions, transport et nouvelles technologies de l’information, risques liés à l’eau et inondations, nature et patrimoine, et mers et ports. Le Programme ENO a permis de dégager des opportunités de participation active auprès des pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux, des sociétés privées, des instituts de recherche, des communautés et des ONG en vue de proposer des innovations permettant d’optimiser les ressources territoriales et d’éliminer des problèmes communs. Le Programme IIIB a concerné principalement l’expérimentation et l’innovation, et ainsi le transfert des connaissances par des actions conjointes et des investissements pilotes. Les projets s’inscrivant dans le cadre du programme IIIB ont permis d’accélérer l’implémentation locale des directives communautaires grâce à un travail commun. Des résultats tangibles se sont rapidement concrétisés. Les impacts ont été reconnus par les parties prenantes, qui ont été convaincues par les réalisations. Depuis, de nombreux acteurs se sont impliqués politiquement et financièrement afin de soutenir d’autres projets (première partie). Le Programme INTERREG IIIB ENO a permis d’obtenir d’excellents résultats, grâce à une promotion efficace des méthodes et des processus qui constituent le fondement d’INTERREG : promouvoir la confiance et l’apprentissage par une coopération transnationale, renforcer les réseaux régionaux, optimiser la visibilité et sensibiliser, garantir l’implication de la société civile en cultivant les synergies et les réseaux, et concrétiser l’ensemble de ces engagements (deuxième partie). Les réponses aux préoccupations territoriales sont impressionnantes, mais ne peuvent être véritablement appréciées qu’au prix d’un examen attentif des projets. Pour vous, nous avons effectué une sélection : laissons la parole aux projets. La présente publication est le fruit des efforts déployés conjointement par plus de 900 partenaires répartis au sein de l’Europe du Nord-Ouest. Elle s’appuie sur les réalisations du Programme IIIB et constitue une base de réflexion pour la nouvelle période de programmation, démontrant ainsi qu’INTERREG est un processus d’apprentissage continu. De grandes choses ont été accomplies en six ans, mais il reste fort à faire dans le cadre du nouveau Programme IVB, mis en place de 2007 à 2013... et au-delà. Découvrez les nouvelles priorités pour l’Europe du Nord-Ouest sur le site www.nweurope.eu. De nombreuses opportunités restent à venir et à expérimenter dans le laboratoire INTERREG. Inutile de porter une blouse blanche ou des lunettes. Seuls suffisent la détermination, la persévérance et l’ouverture d’esprit. Sommaire À propos de cette publication 4 Interprétation de la politique de cohésion communautaire 5 Notre Programme INTERREG IIIB pour l’Europe du Nord-Ouest (ENO) Première partie : des opportunités ouvertes à tous les porteurs de projets 6-7 8-15 Réaliser des investissements et des programmes pilotes de construction - Comprendre des directives européennes complexes et les adapter au contexte local - Maîtriser les coûts, accroître l’efficacité et éliminer les doublons - Garantir les levées de fonds et attirer les investisseurs Influencer les programmes politiques et de développement - Constater des résultats rapides et des impacts à court terme - Renforcer vos réseaux et institutions régionaux - Définir de nouvelles stratégies économiques en faveur de la croissance régionale Questionnaire n°1 - Testez vos connaissances sur l’Europe du Nord-Ouest Deuxième partie : méthodologie de la réalisation commune d’objectifs conjoints 16-17 18-29 Expérimenter et innover - Transférer les connaissances (et pas seulement le savoir-faire) Promouvoir la confiance afin de nouer de solides partenariats hétérogènes - Adopter une philosophie territoriale - Cultiver des synergies et des regroupements - Optimiser la visibilité et sensibiliser - Garantir l’implication de la société civile et de la communauté - Encourager la sensibilité culturelle Questionnaire n°2 - Quelles ont été les applications pratiques ? 30-31 Troisième partie : défis de la cohésion territoriale et rétrospective 32-49 Connectivité - Changement climatique - Développement urbain et réhabilitation des ressources Ressources naturelles et biodiversité - Innovation et transfert des connaissances Questionnaire n°3 - Qui est le plus innovant ? 50-51 INTERREG, contagieux, controversé, mais ouvert à la critique 52 Le nouveau visage de la cohésion en Europe du Nord-Ouest 53 Glossaire 54-55 Réponses aux questionnaires 56 Sites Web des projets 57 3 À propos de cette publication La plupart des publications de l’UE recourent à des termes complexes dans des préfaces qui semblent ne jamais en finir : meilleure pratique, valeur ajoutée, beaux discours sur la transparence... Trois phrases longues et alambiquées suffisent à vous faire bâiller. Vous remettez cette publication rébarbative et souvent pesante dans la corbeille d’arrivée... Et encore... si celle-ci n’est pas déjà tombée derrière le radiateur. Avec un peu de chance, elle sera rangée en lieu sûr et vous la lirez quand vous aurez le temps, c’est-à-dire jamais. Vous préférez lire The Economist ou regarder Euronews, qui sont accessibles et digestes, et vont droit au but. Notre engagement envers le lecteur : cette publication va vous tenir en haleine pendant au moins 15 minutes, au moins jusqu’à la pub. Alors, oubliez votre scepticisme et poursuivez votre lecture. Imaginons que vous êtes fonctionnaire au sein d’une collectivité locale et que vous devez peser le pour et le contre d’une demande de financement auprès de l’UE. Quelles images vous viennent à l’esprit ? Les images souvent véhiculées par les médias mettant en scène une UE monopolisant, contrôlant voire absorbant l’État-nation. L’ironie réside dans le fait que, en réalité, INTERREG renforce les nations et les régions en proposant un cadre d’action qui dépend de leur rôle décisionnel et de l’expression d’une identité affirmée. Quant à la presse à scandale, celle-ci nous montre des images d’une Bruxelles de bureaucrates et de paperasse, d’audits et d’anonymat, de magouilles et de grisaille... oh ! et puis d’une petite statue qui fait pipi. Pour de nombreux journalistes et hommes politiques, ce que l’Europe fait de mieux c’est de nous bombarder de lois visant à faire en sorte que tout ait le même goût et la même apparence. Réglementation et harmonisation: une guerre contre les bananes droites. Appelez cela comme vous le souhaitez – directivisme ou politique de la tour d’ivoire –, cela n’a généralement aucune application pratique pour les décideurs, les pouvoirs publics ou les administrateurs. L’élément le plus obscur pour nombre d’entre nous concerne la façon dont les personnes qui se trouvent en bas de la pyramide peuvent participer à l’ensemble du processus communautaire. Ne parlons pas des devises que l’on scande à tout-va : « Unie dans la diversité » et « Ensemble depuis 1957 ». Unie ? Qui ? Ensemble ? Où ? On nous dit que les différences fondamentales de points de vue nous éloignent et empêchent de parvenir à un accord. Il n’est pas toujours évident d’imager la façon dont les représentants des régions peuvent se retrouver pour aborder des problèmes qui nous préoccupent tous : embouteillages, pollution, écologie, changement climatique. La complexité politique de l’UE peut paraître immense, voire féroce. C’est dans la nature des choses. Le fait que les ministres brassent autant d’air dans les réunions ne semble pas améliorer la situation. Il se trouve que les projets de l’hebdomadaire The Economist et ceux du programme INTERREG ENO ont beaucoup de choses en commun : des partenaires et des correspondants partout en Europe, l’anglais comme langue de travail, un public et des praticiens communiquant en plusieurs langues, des comptes rendus fascinants lus aussi bien par les jeunes que par les moins jeunes. Tout comme les articles anonymes du magazine The Economist, les projets subventionnés par l’UE, qu’ils soient cofinancés par le FSE, le FEDER ou le Fonds de cohésion, sont produits par des équipes d’auteurs. En revanche, ces équipes sont loin d’être anonymes. Ces équipes sont de solides partenariats transnationaux, hauts en couleur comme les projets auxquels ils participent. Vendre la valeur ajoutée des Fonds structurels n’est pas chose aisée, mais les projets représentent une coquette somme. « Ensemble depuis 1990 » : tous les projets INTERREG expriment une valeur au-dessus de toutes les autres, la cohésion. C’est là que le Programme de l’Europe du Nord-Ouest entre en scène. Sa mission consiste à concrétiser la cohésion et à la rendre pertinente dans la vie de tous les jours des citoyens. C’est par la coopération transnationale que les régions ont joué un rôle actif au sein de l’UE, en utilisant les outils mis à leur disposition pour résoudre les problèmes urgents de développement. En fait, la politique de cohésion dépend intégralement des régions. Quels autres acteurs que les représentants de l’échelon local peuvent raisonnablement assurer un développement régional et une cohésion territoriale durables au sein de l’Europe ? Un proverbe chinois illustre bien la situation des régions : lorsque vient le vent du changement, certains bâtissent des abris, d’autres des moulins. L’équipe ENO, nos projets, partenaires et équipes du programme sont résolument ancrés dans la seconde catégorie. Si vous souhaitez de l’action, c’est le moment. Vous pouvez commencer par terminer ce rapport. Prenez un stylo, parcourez les quelques pages suivantes, puis complétez les trois questionnaires afin de tester vos connaissances de la politique de cohésion européenne et de ses avantages pour vous. Pour ce qui est des récompenses, nous ne sommes pas en mesure de distribuer du FEDER gratuitement, mais nous pouvons vous promettre un SEDS : Sentiment Extrême De Satisfaction (et de dévouement) vis-à-vis de l’Europe du Nord-Ouest. Balancez The Economist, prenez INTERREG, puis laissez vous séduire par la voix européenne (European Voice). 4 Interprétation de la politique de cohésion communautaire En vue de résorber les disparités de niveaux de développement entre les régions de l’UE, le Fonds européen de développement régional (FEDER) a été institué afin de contribuer au développement harmonieux, équilibré et durable de l’activité économique, de doper la compétitivité, d’accroître le niveau d’emploi, d’améliorer la protection de l’environnement et de garantir l’égalité des chances pour les hommes et les femmes. Ce fonds soutient des actions ciblées dans les domaines des ressources humaines, de la société de l’information, de la biodiversité et du transport. La coopération est encouragée selon plusieurs axes : l’axe transfrontalier, l’axe interrégional et l’axe transnational (nous). Quelles étaient les priorités de la politique de cohésion de l’UE pour la période 2000-2006 ? Les principes fondamentaux de la politique de cohésion de l’UE sont « additionnalité » (ou valeur ajoutée), « programmation pluriannuelle » (moyen terme, sur des cycles de 7 ans) et « partenariat et gestion partagée » (organisation mixte à plusieurs niveaux). La gestion partagée signifie que, conformément au principe de subsidiarité (veiller à ce que les décisions soient prises au plus proche du citoyen), la gestion des fonds disponibles est dévolue aux États membres, qui désignent une autorité de gestion responsable de la programmation, de l’implémentation et du suivi des mesures de chaque programme. L’approche INTERREG de la politique de cohésion de l’UE Opérationnelle depuis 2002, l’initiative communautaire INTERREG IIIB constitue une stratégie ciblée, élaborée dans le contexte de la politique de cohésion de l’UE en vue de trouver des solutions aux défis que rencontrent les collectivités locales et régionales. L’objectif consistait à garantir des impacts transnationaux par la réalisation de projets dans les régions et à promouvoir le partage d’expériences de terrain. Dès le départ, il était essentiel d’éviter les grands discours abstraits. Nos priorités thématiques sur mesure Compte-tenu de la configuration, de la taille et des attributs territoriaux de l’Europe du Nord-Ouest, les auteurs du programme (les États membres actifs dans les régions du programme) ont repris les priorités essentielles des documents cadres de l’UE, puis les ont adaptées aux spécificités de la cohésion territoriale, selon les cinq domaines de priorité ci-après : De quelle façon les priorités ont-elles changé pour la période 2007-2013 ? La Commission européenne doit publier en septembre 2008 un livre vert sur la cohésion territoriale. Une consultation publique a été amorcée afin de recueillir des suggestions quant à la façon de relever les défis territoriaux européens. L’expression cohésion territoriale est mentionné dans le traité européen (signé en 1997 à Amsterdam). Il a fait l’objet d’un débat il y a presque dix ans entre plusieurs États membres et fonctionnaires de la Commission, et s’est traduit par le schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC), institué en 1999. Ainsi, les acteurs politiques ont reconnu le besoin de prendre en considération l’impact implicite mais réel des politiques communautaires sur le développement territorial et d’exploiter davantage le patrimoine territorial de l’UE. Ces conclusions ont figuré dans l’Agenda territorial de mai 2007. En parallèle, le budget de l’objectif de coopération territoriale de 8,7 milliards d’euros (soit 2,52 % des 347 milliards d’euros alloués à la politique de cohésion) a été intégré au nouvel exercice budgétaire de l’UE (2007-2013). INTERREG est le seul instrument financier des Fonds structurels qui soit dédié explicitement à la composante territoriale de la cohésion. Ce type d’intervention est nécessaire à la réalisation, par l’UE, des objectifs des agendas de Lisbonne et Göteborg. Il existe désormais une occasion unique pour le Programme ENO de soutenir et de récompenser les organisations capables de mettre en valeur nos ressources territoriales. Afin de répondre aux besoins particuliers de l’Europe du Nord-Ouest, le programme IVB se concentre sur les défis les plus urgents, en les déclinant selon 4 priorités thématiques : l’innovation, les ressources naturelles, la connectivité et le renforcement des communautés. Visitez notre site Internet pour plus de renseignements : www.nweurope.eu. Les problématiques traitées par les projets IIIB restent pertinentes pour l’Europe du Nord-Ouest ; néanmoins, notre programme est maintenant plus ciblé. Son approche reste orientée sur les besoins locaux et régionaux. Une nouvelle flexibilité géographique facilite un traitement global, qui place le rôle de l’Europe du Nord-Ouest dans un contexte européen et international plus large. 2,52% des fonds alloués à la Politique de Cohésion de l’UE sont dédies à la Coopération Territoriale Européenne. Cela représente 8,7 milliards d’euros destinés à des projets transnationaux, dont 355 millions d’euros sont alloués au Programme IVB Europe du Nord-Ouest ! Priorité n°1 Créer un système plus attrayant et plus cohérent de villes et de régions. Priorité n°2 Améliorer l’accès aux transports, aux infrastructures de communication et aux connaissances. Priorité n°3 Protéger les ressources hydriques et prévenir les dégâts liés aux inondations. Priorité n°4 Créer une infrastructure écologique plus forte et protéger le patrimoine culturel. Priorité n°5 Valoriser les activités maritimes et promouvoir l’intégration territoriale transmaritime. 5 Notre Programme INTERREG IIIB pour l’Europe du Nord-Ouest Dans la mesure où la politique de cohésion communautaire ne peut être mise en œuvre que sur le terrain, il est essentiel que les partenaires comprennent bien le contexte local des défis et des opportunités de développement de leurs homologues, et se forgent une philosophie commune en faveur de l’action stratégique. Ces défis ont souvent une cohérence territoriale axée sur la proximité, une topologie, un climat, une tradition historique voire une idéologie similaires, d’où l’idée de travailler au sein d’une zone de coopération clairement délimitée afin de créer une supra-région d’intervention. Toutefois, l’Europe du Nord-Ouest ne comporte que des « anciens » États membres, dont trois ont rejeté le traité constitutionnel européen. Cela signifie-t-il que nous sommes lassés politiquement de l’UE ? Même l’Irlande qui a récemment réalisé des progrès économiques substantiels ? Il semblerait qu’il existe toujours une forte croyance en une vision commune de cohésion pour l’Europe du Nord-Ouest. Cela a été récemment démontré par le rejet de la proposition de la Commission, exprimée dans l’Agenda 2007, de scinder le programme ENO en deux parties, dont une aurait été consacrée à la zone du Rhin. L’ensemble des régions et des États membres impliqués se sont prononcés unanimement en faveur d’une seule zone de coopération ENO. Ressources territoriales de l’Europe du Nord-Ouest Le territoire de l’Europe du Nord-Ouest se distingue notamment par sa forte croissance économique, la forte densité de sa population et de ses flux de transport (et les pressions qui y sont associées), ses splendides périphéries ainsi que par ses institutions universitaires de renommée internationale. Prise dans son ensemble, sa configuration territoriale se caractérise par ses contrastes : alors que les zones périphériques faiblement peuplées continuent de souffrir de problèmes de dépeuplement et de transports publics insatisfaisants, le noyau urbain bénéficie d’une distribution relativement bonne de TIC et d’une main-d’œuvre jeune et talentueuse. Cette tendance peut vous sembler familière. Toutefois, l’ensemble des projets présentés ici soulèvent des questions quant aux implications d’une politique de cohésion axée sur les caractéristiques géographiques. À titre d’exemple, l’interprétation de la classification des zones urbaines et rurales varie au sein de l’Europe. Il est évident qu’aucune mesure politique ne peut résoudre cette dichotomie ; néanmoins, INTERREG a un rôle à jouer. Si l’ambition européenne consiste à tendre vers un développement régional équilibré, des instruments qui appuient la coopération sont essentiels. La zone de coopération de l’Europe du Nord-Ouest représente 844 239 km², soit 19 % de la superficie totale des UE-27. La plus grande partie de cette zone est située en France (33 %) et au Royaume-Uni (28,9 %), suivis de l’Allemagne (17,4 %), de l’Irlande (8,3 %), de la Suisse (4,9 %), des Pays-Bas (3,6 %), de la Belgique (3,6 %) et du Luxembourg (0,3 %). La population représente 179 millions d’habitants, soit quelque 36 % de la population des 27. La densité de population moyenne est de 307 habitants par km², soit deux fois et demie la moyenne des 27, établie à 118 habitants par km² (2003). Environ 75 % de la population vit dans des agglomérations de plus de 500 habitants par km², ce qui nous fournit une indication de l’urbanisation de la zone de l’Europe du Nord-Ouest. À l’inverse, quelque 25 % de la zone de coopération est peuplée de façon éparse. Ces zones rurales et côtières représentent un contraste marqué par rapport aux régions métropolitaines surpeuplées. Néanmoins, ces deux types de zones jouent un rôle vital dans la croissance et la prospérité économiques des régions. 6 Zone de coopération ENO © EuroGeographics Association for the administrative boundaries Les fruits de votre travail transnational Les 99 projets mis en œuvre au titre du Programme INTERREG IIIB par des partenaires belges, britanniques, néerlandais, français, allemands, irlandais, luxembourgeois et suisses représentent un budget total de 660 millions d’euros. Afin de jeter les bases d’une action commune de développement territorial, ces partenaires ont bénéficié d’une subvention de 330 millions d’euros du FEDER qu’ils ont répartie au mieux selon plusieurs priorités, et se sont appuyés sur les réalisations du programme IIC (1997-1999). La moitié des idées recueillies dans le cadre du programme IIIB sont devenues des applications concrètes. La mise en œuvre d’une application standard nécessite 12 à 18 mois. Parmi 217 applications (associées à 164 projets), 99 ont été approuvées, ce qui permet de calculer facilement le taux de réussite : environ 50 %. Les projets comptaient 3 à 26 partenaires. Le nombre de partenaires moyen s’est élevé à 9. Outre plusieurs milliers d’observateurs, 900 partenaires étaient formellement impliqués. Les partenariats étaient hétérogènes et intersectoriels : pouvoirs publics (61 %), organisations à but non lucratif (17 %), universités et instituts de recherche (14 %), sociétés privées (4 %) et autres (4 %). Cultures transnationales, une récolte de projets en perspective La plupart des projets sont terminés ; néanmoins, quelques-uns sont encore en phase de finalisation... et de coopération. Des études de faisabilité aux investissements pilotes, l’ensemble des projets réalisés au titre d’INTERREG IIIB avaient un thème commun : la quête de transnationalité et son application pratique. Alors que la plupart des projets ont mûri et ont produit de solides résultats, les tentatives d’un ou deux projets pour atteindre les objectifs rigoureux du programme se sont révélées infructueuses. Dans le reste de l’étude, nous examinerons des projets réussis afin d’identifier les connaissances relatives à un excellent projet INTERREG ENO, qui peuvent être transférées. Classification Régionale de l’Europe : Accessibilité Regional Classification of Europe: Accessibility ! Reykjavik Degré d’accessibilité agrégé Canarias sur la base de 4 indicateurs : Guadeloupe Martinique • Potentiel d’accessibilité par la route + Helsinki ! Oslo Guyane ! Stockholm ! • Potentiel d’accessibilité par le rail + ! Tallinn • Potentiel d’accessibilité par voie aérienne + Madeira ! ! Dublin Kobenhavn Riga • Délai de mise sur le marché - échelle méso - Vilnius ! Réunion ! ! Minsk Acores ! London! Amsterdam Berlin This map does not necessarily reflect the opinion of the ESPON Monitoring Committee Warszawa ! ! Kyiv ! ! Bruxelles/Brussel Praha Luxembourg Paris Wien ! ! ! Bratislava Modérément au dessus de la moyenne Kishinev ! ! Bern Budapest Au-dessus de la moyenne Ljubljana ! ! Zagreb Bucuresti ! ! Beograd Sarajevo ! ! ! ! Lisboa Source: EPON database ©Ankara EuroGeographics Association for administrative boundaries Sofiya ! Madrid ! Modérément en dessous de la moyenne Moyenne ! ! ! En dessous de la moyenne Roma Skopje ! ! Tirana ! Athinai Nicosia ! ! Valletta 500 km © BBR - Project 2.4.2, 2005 © EuroGeographics Association for administrative boundaries Regional level: NUTS 2 Origin of data: ESPON 1.2.1 S&W, ESPON 2.4.2 BBR, own calculations Cyprus: data for government controlled areas only Degree of accessibility as an aggregate of 4 indicators: Toutes les zones de l’Europe du Nord-Ouest ne disposent pas de la même accessibilité. Alors que les régions des - Potential accessibility by road + capitales d’une bonne densité des infrastructures physiques et virtuelles, et obtiennent à ce titre de bons - Potential accessibilitybénéficient by rail + - Potential accessibility by air + résultats, les- périphéries atlantiques et les zones rurales ne sont pas bien desservies, ce qui se traduit par des temps de - Time to market meso-scale Standardised based on the European mean value Below average plus longs par les chemins de fer ou par la route, et par un accès restreint aux marchés. Les projets INTERREG transport Moderately below average visent Average à améliorer les services, à accroître les temps de transport et à encourager les entrepreneurs ruraux grâce aux Moderately above average technologies de l’information. Above average Source: ESPON database Classification Régionale de l’Europe : Performance vis-à-vis de Lisbonne Regional Classification of Europe: Lisbon Performance ! Degré de performance de Lisbonne Reykjavik Canarias agrégé sur al base de 5 indicateurs : Guadeloupe Martinique Réunion • Productivité (PIB par personne employée, 2002) + Helsinki ! Oslo Guyane ! Stockholm ! • Taux d’emploi (population employée / population âgée 15-64 2003) + ! Tallinn • Dépenses en R & D (dépenses de R & D / PNB total en 2001) + Madeira ! ! Dublin Kobenhavn • R & D des entreprises du secteur privée (nombre d’emplois pour 1000 personnes actives en 2001) + Riga • Population très instruite (population très instruite / éducation de la population totale) + Vilnius ! ! ! Minsk Acores ! London ! Amsterdam Berlin This map does not necessarily reflect the opinion of the ESPON Monitoring Committee Warszawa ! ! Kyiv ! ! Bruxelles/Brussel ! ! ! Paris Wien ! ! ! Bratislava Modérément au dessus de la moyenne Kishinev ! ! Bern Budapest Au-dessus de la moyenne Ljubljana ! ! Modérément en dessous de la moyenne Moyenne Praha Luxembourg En dessous de la moyenne Zagreb Bucuresti ! ! Sarajevo Beograd ! ! ! ! Lisboa Madrid Sofiya ! ! Roma ! Skopje Source: EPON database ©Ankara EuroGeographics Association for administrative boundaries ! Tirana ! Athinai Nicosia ! © BBR - Project 2.4.2, 2005 Degree of lisbon performance as an aggregate of 5 indicators: ! Valletta 500 km © EuroGeographics Association for administrative boundaries Regional level: NUTS 2 Origin of data: ESPON 2.4.2 BBR, own calculations En règle générale, l’Europe du Nord-Ouest obtient des résultats moyens à bons en matière de performances commer- Productivity (GDP per person employed 2002) + ciales, d’emploi et de productivité. Les projets INTERREG visent à maintenir et à accroître cette compétitivité. Repérez - Employment rate (Employed population / population aged 15-64 2003) + - Expenditure on R&D (Expenditure on R&D / Total GDP 2001) + lesBusiness exploitations pétrolières d’Aberdeen et la Silicon Fen d’East Anglia en vert foncé. - R&D Enterprise Sector (Personnel / 1.000 active person 2001) + Cyprus: data for government controlled areas only Source: ESPON database - High educated population (Highly educated population / total educated population 2002) + Standardised based on the European mean value Below average Moderately below average Average Moderately above average Above average 7 Construire des partenariats solides 8 Opportunité n°1 Première partie DES OPPORTUNITÉS ouvertes à tous les porteurs de projets Dans cette première partie, nous examinerons les opportunités d’INTERREG et exposerons nos engagements en faveur de votre région en nous appuyant sur des exemples probants issus de nos projets. Non seulement les initiatives ambitieuses présentées confirment que les promesses d’INTERREG ont bien été tenues mais surtout elles constituent un excellent augure pour les partenariats de demain. La Commission européenne définit la valeur ajoutée comme la « valeur générée grâce à l’assistance de la Communauté, qui s’ajoute à la valeur dégagée par les pouvoirs publics nationaux et régionaux, ainsi que par le secteur privé ». Réaliser des investissements et des programmes pilotes de construction Il existe de nombreux lieux communs sur la taille : la taille a de l’importance, tout ce qui est petit est mignon, plus c’est grand, mieux c’est…. Il est un fait que les Fonds structurels, qui représentent plus d’un tiers du budget total de l’UE, sont colossaux. La coopération transnationale (volet B) d’INTERREG n’a pas reçu des subventions aussi importantes que celles de la coopération transfrontalière (volet A) ; pourtant, c’est la coopération transnationale qui a créé un précédent : le Programme IIIB a non seulement fourni la plus grande occasion d’appliquer des approches transnationales au développement territorial, mais il a également favorisé une nouvelle conceptualisation de l’Europe du Nord-Ouest en tant que zone de l’UE au sein de laquelle l’action coordonnée peut aider à optimiser l’utilisation des ressources régionales et locales pour résoudre des préoccupations communes. En reconnaissant le besoin d’une notion plus large d’unité et de cohésion, la coopération transnationale a permis aux régions de relever des défis qui s’étendaient au-delà des frontières administratives et de consentir des investissements cofinancés par le FEDER. Le Programme IIIB était unique dans les possibilités d’investissement qu’il a ouvertes. En ce sens, il s’agit d’une période de programmation en avance sur le Programme IIIC (interrégional), qui encourage l’échange des meilleures pratiques par les réseaux au sein de l’Europe. C’est l’une des raisons pour lesquelles la zone de coopération est restée presque intacte pour la période de programmation 2007-2013. Bulldozers et papillons Un projet moyen dispose d’un budget d’un peu plus de 3 millions d’euros. Certains projets n’impliquaient pas d’activités d’investissement, alors que d’autres se concentraient presque intégralement sur la construction. Citons à titre d’exemple HST INTEGRATION, projet dirigé par des Britanniques, qui ont consacré plus de 97 % du budget de 29 millions d’euros à la rénovation de gares et à l’amélioration des interconnexions avec les réseaux ferroviaires secondaires, ou encore SDF, projet dirigé par des Néerlandais, qui ont alloué plus de deux tiers du budget de 33,5 millions d’euros à des travaux concernant des infrastructures de lutte contre les inondations. Avec moins de 200 000 euros de budget, le projet EGHN (European Garden Heritage Network), qui a consisté à restaurer des jardins en améliorant les accès et la signalisation, se situe aux antipodes. Construire sur des bases solides Quelle que soit la ventilation financière des projets, une chose est claire : le Programme INTERREG IIIB a fourni l’occasion d’essayer quelque chose de différent. Les efforts d’investissement ont été déployés avec l’objectif de tester des technologies de pointe, d’adopter des approches alternatives et d’utiliser des outils intégrés et innovants. Le principe sous-jacent était qu’un investissement pilote engagé par un partenariat vaste mais concentré sur une ou plusieurs régions partenaires permet une maîtrise des coûts accrue et évite que des doublons ne surviennent. De nouvelles idées ont été testées, puis, dans le meilleur des cas, répliquées ou améliorées à l’échelle locale à partir d’essais réalisés dans le cadre d’un projet transnational. 9 Opportunité n°2 Comprendre des directives européennes complexes et les adapter au contexte local RHINENET Les directives européennes s’imposent aux pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux de tous les États membres. Toutefois, elles ne sont plus une contrainte dès lors qu’on prend en considération les gains de temps et d’argent réalisables grâce à la coopération transnationale et au partage des connaissances. Les méthodes collaboratives d’application des directives peuvent aider les gouvernements (sous-)nationaux à (ré-)orienter leurs approches, en s’appuyant sur des régions de l’Europe du Nord-Ouest qui ont démontré leur expertise et leur expérience scientifiques. 75 % de la législation européenne est appliquée au niveau local ou régional. Une analyse du transfert de politique dans le contexte d’INTERREG révèle que ce processus se décline selon plusieurs variantes : « depuis la copie (transfert direct et intégral), en passant par l’émulation (transfert des idées d’une politique ou d’un programme), la composition (assemblage de plusieurs politiques distinctes) et jusqu’au concept (qui s’inspire de la politique initiale tout en s’en démarquant) ». (Duhr et Nadin, 2007, p. 376) Des théories abstraites à la pratique poétique L’application de la directive-cadre sur l’eau (DCE) a soulevé un certain nombre de problèmes techniques, communs aux États membres, à la Commission, aux pays candidats et aux pays de l’EEE, ainsi qu’aux parties prenantes et aux ONG. De nombreux bassins versants européens sont internationaux. Ils dépassent les frontières administratives et territoriales. À ce titre, une approche commune est cruciale à une implémentation efficace de la directive. Cette approche présuppose une implication précoce et une participation éclairée du public, réalisées grâce à une solide coopération transnationale. Les porteurs du projet RHINENET ne se sont pas restreints aux réunions et aux ateliers pour informer le public sur la DCE. Afin d’assurer une participation active des parties prenantes dans son implémentation et de promouvoir une philosophie commune en faveur de la gestion à venir des eaux du bassin-versant rhénan, les porteurs du projet ont organisé des compétitions de poésie et de peinture, et des journées de baignade en rivière. Le projet SCALDIT a donné lieu à une reconnaissance de la nécessité d’une collaboration transfrontalière parmi les pays du bassin-versant de l’Escaut en vue d’harmoniser la préparation de la mise en œuvre de la DCE. Ce projet commun a constitué le point de départ de la résolution de plusieurs problèmes de gestion et de pratiques liées à l’eau. Des axes de coordination internationale ont été clairement définis en vue d’atteindre les objectifs de la directive-cadre sur l’eau au niveau national. Ces problématiques de gestion de l’eau ont formé la base du plan de gestion du district hydrographique international de l’Escaut. 10 RHINENET Opportunité n°3 Maîtriser les coûts, accroître l’efficacité et éliminer les doublons Comment chiffrer la valeur ajoutée des projets ? La méthode la plus directe consiste à comparer la valeur qualitative des extrants, c’està-dire la qualité des projets et leur contribution dans la réalisation des objectifs du programme (et donc la politique), à la valeur des intrants, c’est-à-dire les dotations du FEDER et les cofinancements nationaux. Néanmoins, toute comparaison implique un jugement de la valeur ajoutée générée par les projets. Si l’on examine nos 99 projets, peut-être pouvons-nous en conclure que certaines des activités réalisées avec le concours financier du FEDER auraient pu être conduites sans le soutien de l’UE. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille ! Mais, le projet aurait-il reçu le feu vert et aurait-il pu être mené à bien sans INTERREG ? Le projet aurait-il atteint ses objectifs, non seulement pour ce qui est de la date butoir, mais également pour ce qui a trait aux contraintes budgétaires ? Et les résultats auraient-ils été d’aussi bonne qualité ? Bien souvent, ce qui apparaît comme une évidence, c’est la valeur ajoutée apportée au projet grâce à la collaboration. Du bon usage de la valeur ajoutée Jeter un coup d’œil par-dessus la clôture pour voir les résultats réalisés par les voisins, puis les émuler Travailler au sein d’un partenariat plutôt que de se creuser la cervelle dans « son coin » S’appuyer sur un savoir-faire professionnel diversifié plutôt que d’être seul au monde tel un Robinson Crusoé Ne pas gaspiller les ressources financières, car les réponses sont bien souvent accessibles gratuitement Ne pas produire de pâles copies bon marché, car des versions élaborées peuvent être disponibles, adoptables et adaptables à moindre coût Les vieux de la vieille et les petits nouveaux Le défi majeur auquel se sont confrontés les porteurs de projet, qu’ils soient des novices ou des chevronnés d’INTERREG, était double : d’abord, il s’agissait de travailler sur la base de projets précédents et de s’informer sur les réalisations antérieures (éviter de réitérer des projets à faible valeur ajoutée est fondamental) ; ensuite, il s’agissait de réaliser des gains de temps et d’argent grâce à l’apprentissage par la coopération transnationale. Réduction de la consommation d’eau et de la pollution, et économies financières Le budget précédent du projet URBAN WATER, affecté aux mesures de lutte contre la pollution des eaux d’orage, s’élevait à 11,6 millions d’euros, contre 6,8 millions d’euros pour le nouveau budget, qui s’est concentré sur l’installation de réseaux de gestion des eaux adéquats. Une double victoire : amélioration de la qualité de l’eau et réduction des coûts. Plusieurs études réalisées sur les mesures de réhabilitation visant à améliorer la qualité du réseau de gestion des eaux d’Arnhem ont démontré qu’elles ont eu un réel impact financier. Ce partenariat a donné lieu à une importante conclusion sur les investissements à consentir pour le réseau d’assainissement à venir. Un partenaire est parvenu à réduire de 50 % le nombre des installations de fin de canalisation destinées à filtrer les eaux d’orage et a prévu des dispositifs supplémentaires de gestion des eaux. Les installations de fin de canalisation se sont révélées plus onéreuses que d’autres dispositifs de gestion de l’eau. Le coût de la non-coopération L’attitude qui consiste à ne pas prendre de recul et à ne pas s’inscrire dans une démarche transnationale afin de traiter un problème en apparence local engendre des coûts et des conséquences sur les temps d’exécution. Prenons l’UE : l’Acte unique européen et le programme de 1992 pour la réalisation du marché intérieur se sont accompagnés du rapport Cecchini qui identifiait « le coût de la non-Europe ». En termes de développement durable et de développement territorial, il existe également un coût de la « noncoordination ». Les régions ne peuvent pas se permettre de gaspiller les ressources publiques limitées en réalisant des projets déjà menés à bien, car cela revient à jeter l’argent du contribuable par la fenêtre. Aussi, lorsque les pouvoirs publics locaux se sont posé les questions habituelles (D’autres États rencontrent-ils également ce problème ? Existe-t-il des solutions ? Ont-elles déjà été mises en œuvre ailleurs ? Comment pouvons-nous tester ces solutions ?), dans la plupart des cas, ils se sont tournés tout naturellement vers INTERREG et en ont tiré des bénéfices. Des eaux pluviales 11 Opportunité n°4 Garantir les levées de fonds et attirer les investisseurs CSI: Site de démonstration d’Ewald, Herten (DE) L’ensemble des projets INTERREG donnent lieu à une série de résultats - la plupart, tangibles et concrets -, grâce à d’efficaces stratégies de communication. Les projets INTERREG IIIB ENO ont utilisé 50 % de la dotation du FEDER afin d’attirer les cofinancements nationaux, ce qui a permis d’atteindre, voire de dépasser le montant du concours financier des Fonds structurels. La dotation des projets ENO s’élève à plus de 660 millions d’euros, mais ce sont les résultats inattendus et les impacts indirects qui ont bien souvent surpris. Le rôle de catalyseur des investissements à venir, joué par les projets, continue d’être reconnue par les hommes politiques aux niveaux national et européen. Impressionnés par la capacité du projet à mobiliser et à impliquer des acteurs intersectoriels, les décideurs régionaux s’engagent souvent à apporter un concours financier au-delà de la durée du projet. En définitive, la « réussite » peut s’apprécier au regard de la capacité d’un projet à améliorer l’attractivité d’une région. Les impacts indirects, en termes de levée de fonds supplémentaires, sont significatifs mais difficiles à quantifier. Le projet CSI (Creating a Setting for Investment) a consisté à quantifier l’impact des améliorations environnementales sur le processus décisionnel des investissements concernant des sites d’anciennes aciéries et houillères. Ses conclusions ont démontré une corrélation entre les améliorations du paysage et les décisions d’investissement, qui influence les développements politico-stratégiques et la nature des nouveaux investissements. Un lieu de vie et de travail attrayant • Les décisions d’investissement sont façonnées par de nombreux facteurs, tels que la main-d’œuvre qualifiée, la proximité aux marchés, l’infrastructure de transport et les chaînes logistiques. Elles sont également influencées par la qualité environnementale de la zone et par l’attrait des environs immédiats des sites de réhabilitation et d’investissement. Aucun travail substantiel n’avait jusqu’ici été entrepris afin d’évaluer la façon dont la qualité environnementale vient s’ajouter à d’autres facteurs d’investissement. 12 Composantes du projet : • • • • Collecte de données en vue de quantifier l’impact de la qualité du paysage sur la valeur des terrains, en collaboration avec des experts en estimation afin d’évaluer l’impact des améliorations du paysage (par exemple, la revalorisation écologique de friches industrielles) ; Analyse coût/bénéfice rétrospective réalisée dans des zones ayant fait préalablement l’objet de revalorisation de la région de la Ruhr, afin d’évaluer la façon dont la qualité environnementale a eu un impact sur la valeur des terrains ; Collecte de données quantitatives et qualitatives afin d’accroître les connaissances sur la détermination des facteurs de paysage et d’environnement et sur la façon dont ceux-ci affectent les sites d’investissement ; Développement des connaissances sur la façon dont l’environnement régional influence les décisions des investisseurs et études de cas sur la façon dont les processus de planification influencent les décisions des investisseurs ; Implication des communautés locales et entretiens avec cellesci afin de comprendre la façon dont elles perçoivent les avantages des améliorations environnementales qui accompagnent le développement économique. Opportunité n°5 Influencer les politiques et les programmes de développement Chaque année, l’UE produit une pléthore de recommandations politiques, de communications et d’avis. De manière générale, les responsables de ces politiques résident dans le quartier Schuman de Bruxelles. Pourtant, cette législation n’est pas produite en vase clos. Elle repose sur des observations empiriques relevées par des partenaires de projets distribués au sein de l’Europe du Nord-Ouest qui influencent des réseaux spécialisés et des communautés politiques répartis de la même manière. Au cours des derniers mois, par la diffusion de rapports définitifs, de documents stratégiques et de conclusions de projets, les porteurs de projet ENO ont montré aux acteurs politiques leur valeur pour les régions en tant que moteurs de la croissance, créateurs d’emplois et avant-gardistes des pratiques de développement durable. Aux dernières nouvelles, les conclusions des projets IIIB sont demeurées lettre morte. Ils sont venus, ils ont coopéré, ils ont vaincu (veni, Interreg, vici) Les projets INTERREG IIIB ont éprouvé les théories, les méthodologies et les outils sur le terrain. Ils ont fourni des preuves tangibles sur la façon dont les pratiques peuvent être émulées à l’échelle européenne et dont la connaissance peut être transférée entre les États membres afin de produire des résultats sans effort et dans le respect des délais. La plupart des projets ont développé une stratégie globale et ciblée permettant de faire entendre leur voix et de façonner la teneur des politiques de haut niveau auprès des départements ministériels, des DG de la Commission, des commissions du Parlement européen, des ONG, des acteurs de la société civile et des chercheurs. Cette stratégie a pris la forme d’une démarche bilatérale, puisque les décideurs ont profité des bons résultats de projets et ont accueilli les avis des partenariats. En outre, les projets INTERREG réussis forment des regroupements par thème et par programme de coopération, ce qui permet de décupler leur capacité à influencer les décisions prises dans des domaines dans lesquels ils bénéficient d’un savoir-faire. Vingt mille données sous les mers Fort de son savoir-faire scientifique et technique en matière de cartographie des habitats naturels, de son expertise dans le domaine de la collecte et de la gestion de données, ainsi que de son expérience pratique des cartes des habitats benthiques à des fins de gestion environnementale dans un cadre réglementaire national, un consortium de 12 partenaires issus de cinq pays européens, dirigé par le comité britannique JNCC (Joint Nature Conservation Committee), a été en mesure d’infléchir le travail de l’Agence européenne pour l’environnement. Le projet MESH (Mapping European Seabed Habitats) a permis les suivants : • Cartes SIG des fonds marins de la zone IIIB Europe du Nord-Ouest ; • Ensemble de protocoles et de normes approuvés à l’échelle internationale en matière de cartographie des habitats marins, avec notamment des recom mandations sur les stratégies de cartographie, des normes relatives aux études de télédétection et de réalité de terrain des zones intertidales et subtidales ; • Modèles de prédiction du type d’habitat reposant sur les données physiques et hydrographiques selon différentes zones d’habitats et profondeurs ; • Réseaux nationaux d’utilisateurs finaux de cartes d’habitats, constitués d’organismes de gestion, de réglementation et de planification ; • Création, au sein de chaque pays, d’un cadre visant à la collecte et l’amélioration continues des cartes d’habitats au niveau national, et à la compilation et à l’agrégation au niveau international ; • Études de cas visant à démontrer l’utilité politique, économique et environnementale des cartes d’habi- tats marins dans le cadre de la prise de décision et de la gestion des politiques, aussi bien à l’échelle locale qu’au niveau international. MESH 13 Opportunité n°6 Opportunité n°7 Constater des résultats rapides et des impacts à court terme Renforcer vos institutions et vos réseaux régionaux INTERREG finance des projets à court terme en vue de produire des résultats rapides. Peu de projets durent plus de six ans. La plupart ne s’étalent que sur trois ans. Cela signifie que les co-investisseurs obtiennent des résultats tangibles et des solutions applicables dans des délais très courts, ce qui leur permet de relever rapidement des défis territoriaux urgents au sein de l’Europe du Nord-Ouest. À ce titre, s’il ne permet pas de devenir riche en un clin d’œil, INTERREG permet en revanche un retour sur investissement rapide. Les procédures du programme sont relativement élémentaires, les formulaires de candidature et la documentation sont les plus simples possible et les décisions prises par le comité de pilotage sont rapides. Comparés à ceux des programmes nationaux ou à ceux d’autres programmes européens, les niveaux d’informations requis par INTERREG sont raisonnables. Cette approche repose sur le constat selon lequel les partenariats transnationaux sont de fragiles créatures, qui nécessitent souvent des STA (Soins Tendrement Attentionnés). Pour produire ce qu’ils ont de mieux, ils doivent être choyés et éduqués dès leurs premiers balbutiements. Il est important d’être réactif dès le début. Les projets INTERREG réussis (c’est-à-dire la plupart d’entre eux) ont fournis des solutions rapides répondant à des préoccupations de cohésion territoriale, tout en restant à l’écoute des besoins des acteurs locaux et régionaux impliqués dans la mise en œuvre de terrain et la politique de développement. L’ironie de la coopération transnationale c’est que, en coopérant sur une base internationale, les autorités régionales rencontrent leurs voisins proches, c’est-à-dire des personnes et des institutions avec lesquelles elles n’avaient pas ou peu de contacts. Le renforcement des réseaux locaux constitue un phénomène imprévu des partenariats INTERREG. Dans de nombreux domaines, de nouveaux partenariats professionnels émergent entre des partenaires de projets et des acteurs locaux appartenant à la même région. Cette identification des professionnels travaillant dans le même domaine ou bien dans la même zone géographique n’est aucunement évidente. En réalité, la plupart du temps, les expériences transnationales précèdent les expériences locales. Grâce à la coopération transnationale, des changements indirects et psychologiques surviennent chez les acteurs impliqués dans les réseaux de coopération. Les institutions acquièrent des connaissances et s’adaptent en intégrant la dimension européenne dans les cultures et les pratiques décisionnelles, et en partageant horizontalement les idées avec d’autres pays, au sein d’institutions communes. Les participants développent également une plus grande sensibilité aux écarts culturels et linguistiques de leurs homologues de l’Europe du Nord-Ouest. En seulement 3 ans... Tactique FARaonique À la fin de l’année 2004, le projet FAR a donné lieu au développement d’un logiciel décisionnel permettant de faciliter la création de mesures d’ingénierie fluviale, ainsi qu’un modèle permettant d’étudier les développements à venir et de combattre les crues importantes dans la région du Rhin et de la Moselle. Fibre optique À la fin de l’année 2005, le projet TESIS avait collaboré avec 64 PME issues de zones rurales de l’Ouest de l’Irlande et avait octroyé des subventions aux 12 entreprises les plus prometteuses afin de réaliser des investissements dans les TIC. Grâce à un processus à quatre volets visant à évaluer les besoins individuels, le projet a permis d’étudier l’étalonnage des performances transnational et de mettre en place des e-stratégies. Parité À la fin de l’année 2007, les porteurs du projet ELFE avaient fourni des cours en ligne gratuits et des ateliers de gestion d’entreprise aux créatrices d’entreprise allemandes afin de promouvoir l’égalité des sexes et des modèles pratiques de développement rural. Jeunes pousses Au milieu de l’année 2008, le projet BIOSMILE avait créé des « bonsaïs biotechnologiques », qui ont consisté à choyer des regroupements de sociétés, à améliorer la communication dans ce secteur et à encourager les entreprises nouvelles. 14 Grâce au projet HEATH, des réseaux environnementaux locaux en Cornouaille et en Bretagne, qui travaillent dans le domaine de la restauration de landes, se sont découverts l’un l’autre et se sont intensifiés. La lande de plaine constitue historiquement l’un des types de paysages essentiels de l’Europe du Nord-Ouest. Elle est protégée par la directive européenne dite « Habitats ». Elle est néanmoins en déclin depuis plus de 200 ans et ce processus se poursuit en raison du manque de gestion et de la dislocation entre ce milieu et les communautés qui y résident. La réforme des dispositifs de soutien de l’agriculture européenne a toutefois conduit à une réappréciation de sa valeur socio-économique. Le projet a aidé les praticiens et les décideurs à protéger les landes, et à définir de nouvelles méthodes visant à promouvoir la croissance économique par le tourisme et l’agriculture. Parmi les résultats ont figuré un meilleur accès à quelque 6 000 hectares de pâturage, la consolidation, grâce à une propriété communautaire, de sites fragmentés et abandonnés, et le contrôle de plantes adventices. Opportunité n°8 Définir de nouvelles stratégies économiques en faveur de la croissance régionale Il existe des faiblesses structurelles au sein de certaines régions rurales de l’UE. Développer de nouvelles stratégies et de nouveaux instruments permettant d’accroître leur compétitivité constitue un objectif majeur. Cette démarche leur permet de jouer un rôle plus grand dans la prospérité à venir de l’Europe du Nord-Ouest et de contribuer à résorber les écarts de croissance entre les villes et les zones rurales. INTERREG préfère la complémentarité à la concurrence. Pour le profane, il encourage des façons de faire qui ne consistent pas à piétiner les plates-bandes de ses voisins. Grâce à une philosophie de réseaux, les villes et les régions peuvent mettre au point des stratégies communes dans lesquelles chaque partenaire se trouve une niche. L’adaptation au rythme sans précédent de l’évolution technologique se traduit par une coordination des objectifs et des politiques au sein d’un cadre multilatéral. INTERREG est en mesure de réaliser cet engagement : les projets transnationaux contraignent les villes et les régions à exploiter les complémentarités fonctionnelles existant entre des zones interdépendantes. À cette fin, les interventions sur mesure de l’Europe du Nord-Ouest soutiennent une économie diversifiée et durable. La capacité à donner une impulsion à l’action de terrain, en encourageant les acteurs à réaliser des projets relevant des défis territoriaux uniques, ne constitue qu’une seule arme de l’arsenal du programme INTERREG. GEOPARKS Croissance logiquement géologique Vol INTERREG avec escale en ENO : une destination à bas prix de plus en plus appréciée Les compagnies aériennes à bas prix sont un phénomène relativement nouveau, qui modifie les schémas de mobilité et crée des marchés touristiques inconnus quelques années auparavant. Lorsque vous voyagez avec des compagnies telles que Ryanair ou encore Easyjet, cela vous est probablement égal d’utiliser des aéroports situés dans des coins perdus dès lors que cela vous permet d’économiser quelques euros, même si cela implique de longs temps de trajet vers les centres-villes. Avez-vous déjà songé à visiter les alentours de ces aéroports ? Une véritable aventure ! C’est exactement l’idée promue par les porteurs du projet DART, qui se sont attelés au développement touristique de trois régions situées en Écosse, en Allemagne et en Irlande. Placés près d’aéroports en plein essor, les partenaires constataient que la plupart des touristes étaient simplement de passage dans ces régions avant de se rendre vers les capitales et les sites touristiques. Ces régions à l’économie sous-développée et à faible internationalisation pouvaient pourtant enregistrer une croissance considérable si elles étaient en mesure de se mettre en valeur grâce à la transnationalité. L’objectif du projet GEOPARKS a consisté à promouvoir le géotourisme au niveau européen en tant que procédé de développement durable local dans les zones rurales défavorisées. Une stratégie de marketing commune a été définie de telle façon que trois parcs associés au volcanisme et à l’action de l’eau puissent exploiter le réseau existant de l’UNESCO des géoparcs européens. Des partenaires d’Irlande du Nord, d’Irlande et d’Allemagne ont mis en commun des ressources et des savoir-faire en vue de promouvoir le patrimoine géologique de l’Europe du Nord-Ouest. Croissance intelligemment économique Le projet SEG a consisté à encourager une utilisation des sols et une croissance économique durables et intelligentes, qui n’entraînent pas d’impacts environnementaux et sociaux. Il visait à valoriser les ressources humaines des zones touchées par la pression démographique et les restrictions de planification, notamment dans le Sud-Est de l’Angleterre et le Randstad. Ce projet a envisagé des conditions de travail flexibles comme le télétravail afin de minimiser les navettes domicile-travail et de réduire la pollution, mais également afin d’améliorer le moral des salariés. 15 Questionnaire n°1 Testez vos connaissances sur l’Europe du Nord-Ouest Revenons sur le sujet du Programme et sur ses réalisations. CONTEXTE ET OPPORTUNITÉS Le Programme ENO 1. Parmi les zones maritimes ci-après, laquelle ne fait pas partie de la zone du Programme ENO ? a. Mer d’Irlande b. Détroit de Douvres c. Détroit de Gibraltar 2. La densité moyenne du Programme ENO est d’environ 307 par kilomètre carré. À quoi ce chiffre s’applique-t-il ? a. Voitures b. Habitants c. Spécialistes de l’aménagement du territoire 3. Quelle était la valeur totale des projets financés au cours des six dernières années en Europe du Nord-Ouest, grâce au FEDER et aux cofinancements nationaux ? a. 99 millions d’euros b. 330 millions d’euros c. Plus de 660 millions d’euros 4. Étalé sur la période 2000-2006, le Programme IIIB était la troisième édition d’INTERREG, même si certains projets sont encore en phase de finalisation. En quelle année le Programme INTERREG a-t-il commencé ? a.1980 b.1990 c.1892 5. Le Programme IIIB a approuvé 99 projets impliquant plus de 900 partenaires qui ont tous cofinancé ces projets à hauteur de la contribution du FEDER. En moyenne, quel était le nombre des partenaires transnationaux ? a. 9 b.19 c.29 6. Huit pays sont impliqués dans la zone de coopération de l’Europe du Nord-Ouest, certains dans leur intégralité, d’autres en partie via certaines régions. Parmi les États-membres ci-après, lequel ne se trouve pas intégralement au sein de la zone Europe du Nord-Ouest ? a. Le Royaume-Uni b. La Belgique c. Les Pays-Bas 7. Parmi les propositions ci-après, laquelle décrit le mieux un projet transnational ? a. Projet dans lequel une organisation unique travaille en vase clos, en appliquant des techniques éprouvées apportant des solutions idéales. b. Projet dans lequel un chef de projet injecte des investissements massifs dans sa région et envoie deux messages par an à ses partenaires en joignant des photos illustrant les réussites du projet. c. Projet relevant des défis du développement régional qui peuvent avoir des impacts territoriaux sur les régions limitrophes et qui peuvent être difficiles voire impossibles à relever seul, dans un cadre de coopération avec des partenaires internationaux encourageant le transfert des connaissances. Projets ayant récemment bénéficié des opportunités du Programme IIIB en Europe du Nord-Ouest: 8. Investissements et Programmes pilotes de construction : Comment le projet EGHN a-t-il préservé l’identité des jardins avec un budget inférieur à 200 000 euros ? a. En améliorant l’accès, la signalisation, l’interprétation et les ressources d’information b. En mettant au point une fleur hybride hautement parfumée appelée « fragrance de coopération » c. En plantant des espèces tropicales comme la Dionaea muscipula, qui piège et mange les mouches 9. Aide à l’application des directives européennes : Les porteurs du projet RHINENET ont trouvé de nouvelles façons de mettre en application la directive-cadre sur l’eau. Laquelle n’est pas l’une d’entre elles ? a. Promouvoir des principes de démocratie, de solidarité et de respect des ressources hydriques partagées b. Organiser des concours de poésie et des journées de baignade c. Laver le linge dans le fleuve 10. Maîtrise des coûts et efficacité : Comment les porteurs du projet URBAN WATER sont-ils parvenus à réduire le budget consacré aux mesures de lutte contre la pollution des eaux d’orage de 11,6 à 6,8 millions d’euros ? a. En utilisant des canalisations plus performantes b. En pilotant une nouvelle technologie permettant de contrôler le climat et d’empêcher les orages c. En chauffant l’eau de telle sorte qu’elle s’évapore plus rapidement 11. Levée de fonds et investissement : Comment le projet CSI a-t-il rendu Sheffield, Liège et la région de la Ruhr plus attrayants pour les investisseurs ? a. En promettant des subventions et des avantages fiscaux aux constructeurs automobiles japonais désireux de s’implanter dans ces régions b. En offrant aux conseillers régionaux une séance de maquillage c. En encourageant le développement de friches industrielles afin d’améliorer la qualité environnementale et d’accroître le prix des terrains 12. Constater des résultats rapides et des impacts à court terme : Qu’ont fourni les porteurs du projet ELFE aux créatrices d’entreprise allemandes afin de promouvoir l’égalité des sexes ? a. Des serviettes en cuir Louis Vuitton b. Des leçons de karaté c. Des cours en ligne gratuits de gestion d’entreprise 13. Résultats rapides et impacts à court terme : Qu’étaient les « bonsaïs biotechnologiques » du projet BIOSMILE, qui ont été créés en tout juste 3 ans ? a. Des chênes génétiquement modifiés pour grossir jusqu’à atteindre la taille de bonsaïs japonais b. Des regroupements transnationaux dans l’industrie des biotechnologies c. Des entrepreneurs flamands aux pouvoirs bioniques 14. Renforcer vos institutions et vos réseaux régionaux : Le projet HEATH a abordé une chose essentielle en déclin depuis 200 ans. De quoi s’agissait-il ? a. Le sentiment que la cohésion territoriale peut être réalisée dans la solitude b. La taille d’un Néerlandais moyen c. L’étendue de la lande au sein de l’Europe du Nord-Ouest 15. Définition de nouvelles stratégies économiques : Quelles solutions le projet SEG a-t-il examinées afin de réduire les temps de transport et la pollution dans les zones à fort trafic ? a. Promotion du travail à domicile et horaires de travail flexibles b. Migration en masse vers les Highlands, en Écosse c. Promotion des arrêts maladie auprès du personnel 16. Définir de nouvelles stratégies économiques : Comment le projet DART a-t-il optimisé les avantages économiques locaux des aéroports régionaux à bas prix pour plus de 80 % des touristes en transit ? a. En développant des stratégies communes de tourisme et de marketing qui ont valorisé les ressources régionales b. En traînant Ryanair devant la Cour de justice des Communautés européennes c. En doublant le prix des créneaux d’atterrissage alloués aux compagnies aériennes Avez-vous bien répondu ? Réponses à la page 56 Sonder le potentiel de la coopération À Heerlerheide, aux Pays-Bas, le projet MINEWATER a permis de forer deux puits d’une profondeur de 825 mètres. À presque un kilomètre sous la ville, de l’eau à environ 35 °C, c’est-à-dire à la température d’un bain chaud, a été découverte. Cette tâche n’a pas été facile. Avant d’amorcer les travaux, il a été calculé que 350 heures de forage sans relâche seraient nécessaires. A peine les forages effectués et les tests réalisés, les ingénieurs connaissaient déjà exactement la température et la qualité de l’eau, et savaient s’il était rentable ou non d’exploiter cette eau issue de galeries minières désaffectées afin de produire une énergie verte. Méthode n°1 : MINEWATER 18 Deuxième partie METHODES pour la réalisation conjointe d’objectifs communs Dans cette deuxième partie, nous examinerons huit méthodes intelligentes de pilotage de projets de coopération transnationale, afin de bénéficier de tous les avantages décrits précédemment. Quels sont les principes directeurs qui sous-tendent les méthodes de travail d’INTERREG ? Quel est le code déontologique du Programme ? Plus précisément, quels sont les fondements pratiques d’une telle coopération et de quelle manière ceux-ci sont-ils appliqués en temps réel ? De nombreux projets placés sous l’égide du Programme IIIB sont probants. Méthode n°1 Expérimenter et innover L’expérimentation et l’innovation vont de pair. Ces moments d’inspiration résultent bien souvent d’heures de remue-méninges effectuées dans un environnement au sein duquel les participants se sentent libérés de toute contrainte. Les partenaires transnationaux se sentent rarement à cours d’inspiration. Ils voient les choses avec un regard différent, apportent des points de vue nuancés et expriment des approches originales. Dans la mesure où les stratégies d’aménagement du territoire bornées par les frontières administratives sont souvent fragiles, l’accent est mis sur l’expérimentation transnationale de styles complémentaires de planification en vue de traiter les interconnexions entre les frontières. Bien entendu, il arrive que les choses ne produisent pas les effets escomptés : les partenariats ne prennent pas, les visions se troublent et des erreurs sont commises. Commettre des erreurs n’est pas une mauvaise chose. En réalité, certaines des meilleures leçons sont issues d’erreurs, et de leur résolution. Un laboratoire d’idées INTERREG est un laboratoire visant à doper le capital social et humain par le mentorat et l’accompagnement, et non par la force. Même lorsque les choses se déroulent correctement, il arrive que des projets n’amorcent pas la phase des investissements, car les études de faisabilité et les tests ont démontré qu’il était préférable d’orienter les efforts vers une autre direction. En ce sens, INTERREG permet l’exploration et l’aventure en Europe du Nord-Ouest sans obligation de coûts ou de dépenses à long terme stériles. Pas de train-train sur la Manche Le transport de substances dangereuses est monnaie courante dans la plupart des régions côtières de l’Europe du Nord-Ouest. Toutes les marchandises ne peuvent pas transiter par le tunnel sous la Manche. Un dispositif d’intervention est nécessaire en cas de fermeture du tunnel. Le dramatique incendie du 11 septembre a mis en lumière la vulnérabilité de ce lien vital pour l’Europe du Nord-Ouest, ainsi que l’impact d’une interruption de service sur l’activité économique. Le projet FINESSE a réuni des autorités portuaires, des pouvoirs publics régionaux et des chambres de commerce en vue de coordonner des stratégies de transport. Les porteurs du projet, qui vise à promouvoir le transport intermodal, ont réalisé des études de faisabilité et négocié avec des opérateurs potentiels en vue de réintroduire des navires porte-wagons. Malheureusement, ces études ne se sont pas concrétisées. Néanmoins, grâce à ce projet, des ports privés qui se livraient à une concurrence sauvage se parlent de nouveau. D’autres solutions seront certainement étudiées dans l’avenir…. 19 Méthode n°2 Transférer les connaissances (et pas seulement le savoir-faire) L’Union européenne a été décrite comme une « considérable plateforme de transfert » (Radaelli 2000) et une « trémie supranationale à idées » (Bomberg & Peterson 2000), favorable à l’échange et à la diffusion de concepts politiques entre les États membres. Lorsqu’ils ont formulé ces notions, ces chercheurs universitaires devaient avoir INTERREG en tête. En tant qu’outil de politique régionale et de cohésion destiné à la promotion du développement territorial, le programme a démontré un certain je-ne-sais-quoi, une spécificité. Il ne s’agit pas seulement de l’envergure internationale des centaines de partenaires porteurs de projet et des milliers de parties prenantes activement impliquées. Qu’il s’agisse des TIC, de l’ingénierie, de la sauvegarde de l’environnement, de la logistique, de la gestion de la culture, du conseil, de la recherche ou de l’administration, tous disposent d’un savoir-faire considérable et d’une expertise spécifique dans leur domaine respectif. Toutefois, le savoir-faire n’est rien s’il n’est pas partagé. Il est fondamental de s’exprimer et d’exprimer ses désirs transnationaux. INTERREG représente le vecteur idéal du partage. L’incitation va au-delà des considérations purement financières, vu les opportunités d’apprentissage interculturel, de développement de réseaux professionnels et de « plus-value cognitive » pour tous les acteurs prêts à relever le défi. Vers la Polyvalence au service de Lisbonne Dans chaque partenariat transnational, chaque acteur a apporté quelque chose d’unique. Il peut s’agir de connaissances factuelles, de sagesse professionnelle ou encore de perspicacité personnelle. Ensuite viennent les richesses des expertises nationales : l’expérience néerlandaise des inondations, les prouesses allemandes de l’ingénierie, la passion britannique pour la préservation du patrimoine, les pratiques françaises en matière d’agriculture, le savoir-faire irlandais en matière de surveillance des zones côtières, la sylviculture belge, la préservation de la nature chère aux Luxembourgeois et les écosystèmes alpins de la Suisse. Cette volonté et cette capacité à transférer des connaissances ont été le pilier de la réussite du Programme INTERREG IIIB. Il s’agit de la pierre angulaire du processus de coopération qui a stimulé l’apprentissage au sein de l’Europe du Nord-Ouest. L’écho de la coopération Qu’est-ce que cela signifie pour l’Europe du Nord-Ouest ? Voici comment le Programme a répondu : • • • • 20 En promouvant le renouvellement dans les zones urbaines qui tentent de composer avec le déclin industriel ; En encourageant la complémentarité entre les villes de taille moyenne par la mise en œuvre de stratégies de développement à long terme et par la naissance de nouvelles identités afin d’attirer les investisseurs ; En intégrant un développement urbain qui réconcilie les considérations écologiques et économiques ; En exploitant le potentiel des nouvelles technologies afin de résorber le fossé ville-campagne et de promouvoir des communautés prospères et sûres. Les perles rares de l’information Les partenaires du projet CYCLEAU ont amélioré les méthodes de protection des côtes et des estuaires d’Irlande, de Cornouaille et de Bretagne. Vu le sentiment d’appartenance celte, il existait un potentiel considérable de transfert des connaissances sur les meilleures pratiques. Dans la mesure où il s’agit principalement d’économies rurales, les moyens de subsistance de l’ensemble des partenaires reposaient sur des environnements fluviaux de haute qualité. Des experts indépendants (gestionnaires de bassins versants, spécialistes de l’aménagement du territoire et animateurs de développement communautaire) originaires d’Allemagne, de Lettonie, de Roumanie et de Suède ont évalué le projet de méthodologie. Ils ont débattu de son utilité avec 400 délégués internationaux et ont confirmé sa valeur d’outil de gestion des bassins versants, et d’information. Méthode n°3 Promouvoir la confiance afin de nouer des partenariats solides et variés Le manque de confiance en la vie politique est terriblement difficile à gérer. Le scepticisme coûte cher aux régions. Toutefois, une coopération formalisée peut permettre d’éliminer les préjugés et de cristalliser la confiance. Peut-être connaissez-vous ce sketch comique sur les sessions de thérapie de groupe pour se donner confiance. Un participant sceptique, habillé de vêtements lâches, reçoit l’instruction de se pencher le plus possible en arrière et de ne pas s’inquiéter car son camarade va le retenir. Faites confiance à votre partenaire ! Le camarade éprouve des difficultés de concentration et pense à autre chose. Le participant sceptique tombe, se fait des bleus ou se cogne la tête. Ses plus grandes craintes se trouvent confirmées. Ce genre de situation ne se produit pas au sein d’INTERREG, car les partenaires transnationaux sont toujours près de vous pendant toute la durée du projet et jouent un rôle de conseil dans les moments difficiles de la mise en œuvre du projet, car rien n’est jamais rose. Etre dedans, c’est être le gagnant De plus en plus, la distribution des Fonds structurels consiste à les faire transiter par des partenariats hétérogènes dont la composition repose sur une certaine cohérence. Chaque partenaire participe activement en apportant une contribution et des connaissances originales, tout en restant ouvert et réceptif à l’expérience des autres partenaires. Au sein d’une équipe dans laquelle les forces et les faiblesses de chacun sont identifiées en amont afin d’en tirer le meilleur parti, chaque partenaire assume un rôle très spécifique. Les partenaires ne sont pas choisis de façon fortuite. Bien souvent, ils sont intégrés au partenariat afin de couvrir une zone géographique plus large ou bien sur la base de leur expertise. La valeur cumulée des partenariats repose sur le regroupement des savoir-faire sur les conditions locales au sein d’une structure décisionnelle et d’un vecteur d’action. La subtile alchimie de la coopération Il n’est donc aucunement surprenant qu’INTERREG promeuve la pluralité. Les partenariats doivent réunir les acteurs des secteurs public et privé, notamment les responsables et les décideurs de tous niveaux. L’implication du monde universitaire, via les universités et les instituts de recherche, s’est accrue aux cours de la période IIIB. Les ONG et les organisations à but non lucratif étaient également les bienvenues pour assumer le rôle de partenaires de projet ou d’observateurs. Au cours des six dernières années, plus de 900 partenaires de l’Europe du Nord-Ouest, des contributeurs financiers liés juridiquement, ont ressenti un sentiment étrangement positif vis-à-vis de la coopération, sans parler de la pléthore de sous-partenaires qui ont pris en charge des travaux liés aux projets, ainsi que les milliers de parties prenantes et observateurs associés des listes de diffusion, qui ont participé aux conférences et aux exercices de consultation, et ont apporté une contribution précieuse. Trois têtes valent mieux qu’une La coopération au sein d’une équipe est toujours une expérience pouvant potentiellement mal tourner. Nous connaissons tous la prétendue valeur attribuée au travail d’équipe, notamment dans les entretiens d’embauche, lorsque nous tentons de persuader notre interlocuteur que nous aimons cela tout en insistant sur le fait que nous sommes aussi compétents lorsque nous travaillons seuls. Toutefois, travailler en solo peut présenter des inconvénients : solitude, lenteur et inefficacité. De nombreux partenaires de projets proviennent d’entreprises ou d’administrations jouissant d’une culture bien établie du travail d’équipe. Travailler au sein d’une équipe transnationale dans le cadre d’un projet INTERREG est une expérience formidable et essentielle, mais elle signifie pour beaucoup la perte de son petit confort. De manière générale, les choses se déroulent à merveille, mais s’habituer à l’équipe peut prendre du temps, notamment lorsqu’il existe des barrières culturelles et linguistiques à briser. Le programme INTERREG a pour vocation de fournir rapidement des solutions, c’est pourquoi le facteur temps est fondamental. Le maillon fort de la chaîne logistique Les porteurs du projet IMPACTE se sont donné pour vocation de transférer de la marchandise transportée par camion vers des navires. En injectant des investissements dans la construction de nouvelles installations de chargement de conteneurs dans le port de Southampton, ce projet a accru la capacité de traitement du trafic de conteneurs pour transport ferroviaire, a créé 20 postes à temps complet et a permis au port de prendre en charge des trains pouvant mesurer jusqu’à 445 mètres de long. Piloté par la SEEDA (South East England Development Agency), ce projet constitué de 26 partenaires a promu un développement portuaire durable et a facilité la distribution des marchandises en se concentrant sur les avantages socio-économiques et environnementaux. Le projet a impliqué un petit investissement dans les infrastructures et des améliorations de l’accès au pôle intermodal du port. Grâce à la recherche, le projet a permis d’accroître la contribution du port à l’économie régionale, nationale et européenne. Anticiper sur l’avenir M. Doug Morrison, directeur du port de Southampton, géré par ABP, témoigne : « Le projet IMPACTE a permis d’améliorer nos installations ferroviaires, ce qui va accroître le rôle de plate-forme multimodale de notre port et apporter des avantages environnementaux considérables pendant de nombreuses années. » Plus de 400 navires transitent chaque jour par les deux plus grands ports européens, Anvers et Rotterdam. Selon les estimations, le trafic maritime de marchandises conteneurisées va enregistrer une croissance d’environ 6 % par an, qui va se traduire par un accroissement du transport routier si la capacité du réseau ferroviaire n’est pas améliorée. 21 Méthode n°4 Adopter une philosophie territoriale Grâce à ses objectifs de résultats à court terme, INTERREG repose sur une philosophie à long terme de développement territorial de l’Europe du Nord-Ouest. Qu’est-ce que cela signifie dans la pratique? Identifier et protéger les espaces verts en empêchant l’expansion des zones urbaines et en revalorisant les terrains vagues, en coordonnant l’affectation de l’infrastructure près des couloirs de transport, en encourageant la coopération entre les ports privés, et en exploitant le potentiel du réseau de voies de navigation intérieures de l’Europe du Nord-Ouest. Distinguer l’arbre dans la forêt Les étés d’Europe du Nord-Ouest sont de plus en plus chauds et humides, du moins il s’agit de l’impression ressentie. La population voyage de plus en plus, d’où une consommation de carburant accrue malgré la flambée des prix. Les médias font état de communautés menacées et d’une fragmentation de la société. Il existe bien évidemment une part de sensationnalisme, mais des faits scientifiques sont avérés. INTERREG agit en se concentrant sur les problèmes les plus urgents, en appliquant sa méthode spécifique aux menaces et aux opportunités du changement climatique, de la mondialisation et de la sécurité. Glasgow Edinburgh Belfast Leeds Dublin Liverpool Manchester Birmingham Une « vision » territoriale Si vous n’êtes pas en mesure de déchiffrer cette carte, pas de panique ! Elle illustre la périphérie atlantique (en bleu) de la zone de coopération de l’Europe du Nord-Ouest et ses liaisons potentielles aux villes britanniques, dont certaines sont partiellement prises en charge par des programmes de coopération transfrontaliers. Elle met en évidence que les zones d’INTERREG se chevauchent bien souvent, ce qui démontre implicitement la difficulté de prédéfinir des frontières européennes absolues. De telles cartes permettent aux parties prenantes de conceptualiser le développement territorial de la macro-région. Il peut s’agir d’un plan de développement transnational d’urbanisation, de transport et d’environnement. Une vision flexible de la prise de décisions intégrées est seule garante du respect des idées de planification conjointe. Elle permet d’éviter les idées contradictoires lors de la planification d’aéroports, de voies ferrées, d’autoroutes et de développements urbains. L’objectif consiste à exploiter des points communs existants en vue de favoriser la croissance : des traditions culturelles celtiques et gaéliques, des points d’accès maritimes et côtiers, une revalorisation post-industrielle, une activité rurale et périphérique. Cette approche doit permettre de réduire les déchets et la pollution, de protéger les espaces verts, d’utiliser plus efficacement les ressources et d’éviter les situations de développements conflictuels. Appliquée aux projets IIIB, cette philosophie a permis d’empêcher l’expansion des zones urbaines, de relier des réseaux primaires et secondaires, de rénover des infrastructures existantes et de préserver la biodiversité des zones côtières et des poumons verts de l’Europe du Nord-Ouest. Découvrez la façon dont le projet EMDI (Espace Manche Development Initiative) a appliqué cette philosophie….. 22 Nordregio (2005) - Erik Gløersen 500 km Les connexions vers les villes Royaume-Uni Connections to UK cities of thedu Northern way de la Voie Nordique Coopération entre les NWE zones atlantiques de l’espace ENO Cooperation between Atlantic peripheries EMDI Espace Manche Development Initiative Un bras de mer encombré Le projet EMDI est parvenu à promouvoir l’intégration au sein de l’espace Manche en développant et en renforçant la coopération franco-britannique. S’appuyant sur les dernières technologies de l’information et de la communication afin d’exploiter l’existant de l’Atlas Transmanche, fruit d’une coopération antérieure, le projet a donné lieu à la réalisation d’un outil d’intelligence territoriale s’inscrivant dans le cadre d’une stratégie thématique appliquée à la zone côtière et maritime. Plus de 700 navires de fort tonnage transitent chaque jour par le détroit de Douvres. Il s’agit de l’un des points d’accès européens vers l’international et d’une importante voie de communication reliant le Royaume-Uni à l’Europe continentale. La sécurité, mise en évidence par de récents accidents en mer, constitue l’un des axes fondamentaux de cette dimension stratégique. Les intérêts stratégiques du développement économique ne sont pas directement évidents, mais ils constituent la toile de fonds d’une croissance à venir des régions de la Manche. Un fort contraste est apparu. D’une part, les régions concernées présentent les caractéristiques suivantes : un poids démographique et économique important dans les régions transmanches, qui représentent 13 % de la population et 16 % du PIB de l’UE ; l’existence des sphères d’influence des deux grandes capitales métropolitaines, Londres et Paris ; et la présence de contés décentrés interconnectés du Sud-Est et du Sud-Ouest de l’Angleterre et de régions similaires dans le Nord et le Nord-Ouest de la France. D’autre part, les districts et régions intérieurs ne peuvent pas prétendre au bénéfice des programmes INTERREG transfrontaliers. La résolution de ce paradoxe reste un défi majeur à la cohésion, à la croissance et à la qualité du développement de cette zone de l’Europe du Nord-Ouest. Le trafic maritime va continuer d’augmenter. À ce titre, quels pouvoirs d’imagination et quelles capacités seront nécessaires aux parties prenantes britanniques et françaises afin de tirer parti de cette situation ? 23 Méthode n°5 Cultiver des synergies et des regroupements Générer des synergies de projets a constitué un objectif fondamental du Programme IIIB. Les représentants des États membres ont fait du « comblement des fossés » un objectif explicite de l’investissement du FEDER. Les efforts déployés n’ont pas été vains. Il existe désormais une concentration thématique et géographique en plein essor de projets donnant lieu à des bénéfices globaux au sein de la zone du programme. Le Programme IVB vise à encourager de nouveaux regroupements, liés aux initiatives stratégiques et à l’ORATE (Observatoire européen de l’aménagement du territoire), en vue d’assurer la cohérence et la complémentarité territoriales des projets Europe du Nord-Ouest.t De nombreux projets liés à la prévention des inondations et à l’utilisation des sols dans la zone du Rhin et de son bassin-versant se complètent. Au vu de l’impact territorial transnational du projet sur cette artère fluviale, les actions et les investissements de neuf projets transnationaux ont amélioré le développement durable de la Suisse jusqu’à la mer du Nord. Voici comment des regroupements ont été créés par les projets SAFER, TIMIS, NOAH, NOFDP, SAND, SDF, FOWARA, FAR et RHINENET. Ces projets avaient les mêmes intérêts à cœurs ; toutefois, ils étaient complémentaires en termes d’approches, de spécificités technologiques et de zones d’intervention. Le Rhin Long de quelque 1 320 kilomètres, depuis sa source des Alpes suisses à son estuaire néerlandais, le Rhin se jette dans la mer du Nord. Le débit moyen du Rhin est de plus de 2 000 mètres cubes d’eau par seconde. Son bassin-versant est fortement peuplé, puisque quelque 50 millions de personnes résident sur les rives du fleuve. Il est jalonné de nombreuses industries du raffinage, du textile, de la métallurgie et de la chimie, représentant 10 % de la production mondiale. Il traverse Rotterdam, le plus grand port européen, et Duisbourg dans la région de la Ruhr, le port fluvial le plus important. La diversité de ce vaste bassin-versant signifie que le développement durable des couloirs fluviaux est essentiel à l’intégrité territoriale de l’Europe du Nord-Ouest. Un fleuve transnational ? Parmi les bassins versants se trouvant au sein des frontières de l’Allemagne (y compris le Danube, le Rhin et la Meuse), huit sont des bassins transfrontaliers. Seuls les bassins hydrographiques de la Weser et de la Warnow/Peene ne sont gérés qu’au niveau national. La Neckar, la Nahe, la Moselle, l’Emscher et l’Erft sont tous des affluents du Rhin. Kirschgartshausen et Rijnwaarden sont des plaines alluviales qui font partie du bassin-versant du Rhin. L’ensemble des 7 sites sont visés par les investissements des projets ENO. 24 Regroupement n°1 Des techniques de modélisation situées au confluent des cultures Quatre projets regroupés ont créé un partenariat à long terme afin de travailler sur la prévision des inondations et les dispositifs d’intervention. Alors que le projet TIMIS était axé sur la création d’un service transnational de prévision uniformisé et de haute qualité, le projet SAFER s’est attelé à la fourniture d’informations relatives aux risques d’inondation, comme les zones particulièrement sujettes aux inondations en raison de la profondeur de l’eau, des niveaux de terrain et de l’érosion. La cartographie des risques d’inondation, établie en fonction de relevés terrestres et d’une documentation photographique, figurait parmi les thèmes principaux de ces deux projets. Des technologies similaires ont été utilisées de différentes façons pour la modélisation des risques. Le projet NOAH a utilisé des données issues de cartes des zones inondables, de scénarios de catastrophes et de systèmes de prévision des crues afin de mettre au point un outil innovant de gestion des risques. Tout en mettant en place son système de gestion des inondations FLIWAS, qui vise à garantir que les données relatives au risque d’inondation sont transmises aux parties prenantes les plus adéquates, les porteurs du projet NOFDP ont appliqué une approche globale, grâce à des techniques de modélisation intégrées associant des modèles hydrologiques et écologiques en vue de produire un ensemble commun d’indicateurs d’inondation. À partir de 2006, les porteurs des projets ont régulièrement et collectivement tenu des « réunions de partage des connaissances », au cours desquelles ils ont débattu de leurs réalisations et expériences en matière de réduction du risque d’inondation. Regroupement n°3 Des mesures de réhabilitation de cours d’eau bien orchestrées Un quatuor de projets a permis d’améliorer la qualité écologique de plusieurs cours d’eau, deltas et affluents grâce à différentes méthodes durables de gestion des cours d’eau, notamment l’inondation écologique, l’agriculture et la sylviculture adaptée. En associant l’extraction de minéraux à des mesures de réduction des inondations, les porteurs du projet SAND sont parvenus à améliorer la qualité de l’eau des cours d’eau en utilisant des techniques d’extraction adaptées aux sites afin de préserver la diversité écologique. Alors que l’extraction de l’argile, du sable et des graviers est monnaie courante en France et aux Pays-Bas, l’exploitation minière du lignite est répandue en Allemagne. Le projet SDF a donné lieu à la création du polder Ingelheim, qui fait désormais l’objet du traité franco-allemand pour la restauration de la protection des crues dans la région du Rhin supérieur. Grâce aux inondations écologiques, de nouveaux habitats naturels ont pu être créés. L’approche participative du projet RHINENET sur les affluents en aval du Rhin a permis d’apporter un soutien à la mise en œuvre de la DCE, grâce à l’accent mis sur la participation publique et l’écologie. Ce projet a promu la sensibilisation par la poésie et par l’art, et par des journées de baignade fluviale. Le projet NOFDP a donné lieu à la mise au point d’un logiciel d’information et décisionnel visant à intégrer des modèles écologiques et hydrologiques de gestion de l’eau. Regroupement n°2 Des méthodes insolites pour contenir les eaux froides Une « inondation écologique » ou « inondation contrôlée » permet d’empêcher les inondations indésirables en appliquant des méthodes naturelles, telles que l’élargissement du lit fluvial, les aménagements forestiers et le déplacement de digues. Cinq projets regroupés ont développé et mis en œuvre un train de mesures permettant d’accroître les volumes de rétention d’eau. Le projet SAND a consisté à créer de nouvelles retenues en utilisant d’anciens puits d’extraction, afin de protéger les villes situées en aval. Le projet SDF a permis de construire deux nouvelles digues d’une longueur totale de 1 300 mètres, ainsi qu’un ouvrage de prise d’eau constitué de deux grands déversoirs, d’une zone de retenue de 160 hectares et d’un volume de 4 500 000 mètres cubes. Le projet NOFDP a détourné une rivière à travers des sites forestiers et des piscicultures désaffectées, qui servent désormais de retenues d’eau. Le projet FOWARA a mis à l’épreuve la capacité d’espèces de plantes et d’arbres à prospérer dans les forêts alluviales après la réalisation de tests d’inondation. Le projet FAR a consisté à mettre au point un logiciel permettant de déterminer les meilleurs emplacements pour abaisser le lit d’un cours d’eau, élargir la plaine alluviale et creuser des bassins de rétention. 25 Méthode n°6 Optimiser la visibilité et sensibiliser Communiquer sur tout ce qui a trait à l’UE n’est pas une mince affaire. En effet, la presse s’intéresse rarement à l’Europe, probablement parce qu’on considère que les lecteurs ne s’y intéressent pas, à moins qu’il n’y ait un paramètre humain comme une piquante affaire de scandale impliquant des fonctionnaires européens ou l’utilisation inadéquate des fonds. Même s’il est difficile de faire comprendre aux journalistes la déontologie d’INTERREG, on ne manque pas de preuves. Echo d’ENO à Bruxelles Le projet WIHCC a impliqué une remarquable campagne de communication. Ce projet a remporté en novembre 2007 le « European Regional Cultural Champion Award ». Selon le jury du Comité des régions, la capacité des six villes partenaires à promouvoir le patrimoine culturel de leur région auprès d’un large public était excellente. Les conférences internationales font appel à l’expertise de l’Europe du Nord-Ouest En juin 2008, l’expertise du projet SDF a été sollicitée à l’occasion de la quatrième conférence internationale, tenue à Venise, de l’ECCR (European Centre for River Restoration), organisation à but non lucratif instituée en 1995 dont la mission de « réseau de réseaux » consiste à améliorer et à promouvoir la réhabilitation des cours d’eau et leur gestion durable dans toute l’Europe. connaissances scientifiques en vue de piloter les processus décisionnels ont été considérées comme de précieux indicateurs permettant de développer une approche régionale appliquée aux problématiques côtières au sein de la zone de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR). Au sein de la zone de l’ASACR (Bangladesh, Inde, Maldives, Pakistan, Sri Lanka, Bhoutan et Népal), il existe une diversité d’approches vis-à-vis de la GIZC : au Bangladesh, le processus s’amorce avec l’intégration, suivie de la politique, de la stratégie et enfin de la législation. En Inde, au contraire, la gestion est intégralement régie par la réglementation. L’ASACR envisage d’adopter le principe européen de la « subsidiarité » (veiller à ce que les décisions soient prises au plus proche du citoyen) et d’en faire la base de travail d’une implémentation saine de la réglementation côtière. Des idées portées jusqu’en Asie méridionale Des vagues d’Europe du Nord-Ouest jusqu’en Asie et en Inde Le projet COREPOINT a cristallisé le débat sur la gestion intégrée des zones côtières (GIZC). En février 2006, des partenaires ont présenté leur modèle de travail à l’occasion d’un atelier organisé avec le concours de l’UNESCO, sur les approches des dispositifs de gouvernance en matière de GIZC, à Chennai, en Inde. L’approche du projet vis-à-vis de la législation de la GIZC et l’exploitation des Face aux conditions climatiques mondiales de plus en plus extrêmes, des régions comme l’Asie du Sud-Est, où l’agriculture constitue le pilier de l’économie, ont un besoin urgent d’expertise technique en matière de prévention des inondations. Lors du cinquième forum annuel des crues du Mékong, tenu à Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam, les porteurs du projet NOAH ont présenté leur système 26 FLIWAS (FLood Information & WArning System). En associant des données relatives aux réseaux de gestion de l’eau, à la topographie et à l’infrastructure, à l’expertise locale en matière de gestion de l’eau, le logiciel propose des conseils sur les mesures à prendre en cas d’inondation. Pas moins de 13 fleuves de Chine traversent les frontières nationales, le plus connu étant le Mékong, qui prend sa source au Tibet, traverse la province chinoise du Yunnan, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. En octobre 2006, une délégation chinoise du ministère des ressources hydriques s’est rendue sur les sites de déplacement des digues du projet SDF, à Lohrwardt, dans la région du Rhin inférieur. Comme le Dr. Gao Bo l’a exprimé avec enthousiasme, « chaque côté doit tirer parti de la coopération transnationale en matière d’utilisation et de protection des ressources hydriques des grands fleuves partagés entre États limitrophes ». La Terre numérique est un concept visionnaire, popularisé par l’ancien vice-président des États-Unis, M. Al Gore. Sa représentation virtuelle en trois dimensions de la Terre est reliée aux archives numériques de connaissances, qui contiennent une vaste quantité d’informations scientifiques, naturelles et culturelles visant à comprendre les systèmes mondiaux et les activités humaines. Ce projet a développé une méthode alternative et innovante, qui permet à tout un chacun de participer activement au processus décisionnel et qui vient compléter les approches de consultation traditionnelles. Grâce à des plans de rue existants sur Internet et des modèles 3D de villes et de paysages intégrant des forums de discussion, ce projet a permis au plus grand nombre de comprendre les propositions de développement et les impacts environnementaux associés (tels que les inondations et les nuisances sonores), puis de les commenter. Les agences ENO reconnues aux États-Unis En remportant un prix lors du colloque international de la Terre numérique, qui s’est tenu aux États-Unis, le projet VEPS (Virtual Environmental Planning Project) a été reconnu à l’échelle internationale pour son travail novateur sur la visualisation en trois dimensions. Cet événement s’est déroulé sous l’égide de Google Earth, de la NASA et de l’UNESCO. 27 Méthode n°7 Garantir l’implication de la société civile et des communautés Les organisations de la société civile constituent un pont entre les institutions européennes et les citoyens. Leur participation garantit que les politiques répondent aux besoins réels des citoyens et que les citoyens sont informés à leur sujet. La société civile a un rôle fondamental à jouer, non seulement dans les affaires sociales telles que l’égalité et la lutte contre la discrimination, mais également dans le cadre du développement régional, de l’emploi, de l’éducation et des arts. La fièvre du samedi soir Il existe une culture élitiste et une culture populaire. Celles-ci concernent la littérature, le théâtre, la musique et la danse. Londres et Amsterdam sont des capitales de la danse, des paradis pour les adeptes des boîtes de nuit. Vous pouvez y danser jusqu’à l’aube dans des discothèques bondées et des entrepôts surchargés d’une odeur de transpiration. La plupart de ces temples de la danse sont situés dans les zones abandonnées des villes, comme les entrepôts ferroviaires, les friches industrielles et les quartiers nécessitant une réhabilitation afin de restaurer la valeur du patrimoine de l’Europe du Nord-Ouest. Souvent, ces zones comportent des quartiers délabrés, dont les résidents sont tenus à l’écart du processus et de la culture de la planification locale. Les fêtards viennent d’autres quartiers des villes puis repartent. Les résidents quant à eux sont délaissés. Exploiter les ressources humaines de la communauté (pas uniquement son tissu urbain) est essentiel dans toute zone où la promotion de l’évolution des schémas de comportement humain peut permettre de réaliser des objectifs de cohésion, qu’il s’agisse de réduire la consommation d’eau, de réduire les navettes domicile-travail, de réhabiliter des paysages, de célébrer l’identité locale, d’éduquer des communautés ou de promouvoir la solidarité. Engager les communautés vers de nouvelles voies et leur offrir la possibilité d’opérer des choix afin d’influencer les orientations de réhabilitation constituent des méthodes essentielles en faveur de la cohésion sociale. INTERREG, une grande fête dédiée à la cohésion Noorderpark est un parc régional urbain situé au nord d’Amsterdam, caractérisé par une population installée depuis longtemps de travailleurs du secteur portuaire historique et par une population arrivée plus récemment constituée d’immigrés représentant plusieurs groupes ethniques. La création d’une nouvelle ligne de métro nord-sud a permis de relier deux parcs sous-utilisés et en plein délabrement, en abaissant la route qui les séparait et en construisant un pont sur le canal. Le projet SAUL a stimulé la participation du public grâce à l’organisation d’une compétition de conception de parcs et d’une exposition de photographie sur l’utilisation des parcs. Des groupes spécifiques, comme les canotiers, les enfants et les malvoyants, étaient ciblés. Les jeunes ont été impliqués grâce à l’initiative des « jeunes ambassadeurs », qui a permis de réunir les communautés dans le Burgess Park de Londres. Noorderpark, Amsterdam Les dessous de la rue Les récents événements de violences à l’arme blanche à Londres et de comportements anti-sociaux (beuverie binge-drinking), les adolescents qui font l’école buissonnière et traînent dans les centres commerciaux ainsi que les caméras de télésurveillance ont donné lieu à de vifs débats sur l’éducation, l’emploi et les libertés civiles, mais ont également mis le doigt sur la façon dont les facteurs socio-économiques ont un impact sur l’expérience, l’utilisation et la gestion de l’espace urbain. Les banlieues parisiennes ont été le théâtre d’émeutes et Bruxelles comporte des quartiers ghettoisés particulièrement défavorisés. Ces propos peuvent sembler sensationnalistes – on pourrait croire qu’il ne s’agit pas d’une brochure INTERREG – ; néanmoins, le malaise social identifié dans de petites zones de l’Europe du Nord–Ouest signifie que certains membres de la communauté considèrent les rues dangereuses. Résoudre les problèmes de sécurité ne constitue qu’un aspect du projet STRING, qui a consisté à réhabiliter des quartiers en mobilisant les résidents (souvent exclus en raison de critères qui tiennent à leur âge ou à leur origine ethnique) et la police afin de renforcer les communautés. Le projet « zone résidente » a redonné la rue à ses habitants. Il a permis de réduire la circulation, de démolir des tours et de mettre au point des plans directeurs d’urbanisme. Une promenade dans la forêt de la cohésion Le projet PROHOLZ-PROBOIS a permis de sensibiliser le public sur la gestion des ressources forestières. Sa campagne de sensibilisation, « Think forest, Act wood », a consisté à transmettre des messages essentiels à des organismes publics, aux professionnels du BTP et au public sur la gestion durable des ressources naturelles et sur l’utilisation du bois dans le secteur du BTP en vue de créer des emplois. Le projet a visé à encourager la participation publique et l’écotourisme en créant des itinéraires thématiques, appelé « routes forestières », et en organisant des « week-ends forestiers ». 28 Méthode n°8 Encourager la sensibilité culturelle Les projets ne fonctionnent pas si les personnes ne s’entendent pas, et elles ne s’entendent que si elles disposent des clés pour ce faire. Pourtant, il existe des barrières linguistiques et culturelles. Nous aimons présumer que nous sommes sensibilisés à ces différences culturelles, mais cette sensibilité concerne la nourriture, la boisson, l’art et le football : une expertise recueillie lors de vacances à l’étranger, lors de matchs à l’extérieur ou en expérimentant de nouvelles recettes. En résumé, cette sensibilité repose sur des expériences et des contacts de la vie personnelle. Qu’en est-il de la vie professionnelle ? Dans le monde des affaires, les sociétés internationales accordent une grande importance aux connaissances locales. À l’instar de la stratégie publicitaire d’HSBC ou des hamburgers différenciés de McDonald’s, le recours partiel à une gestion locale permettant ainsi la prise en compte des particularités culturelles peut permettre de conquérir des parts de marché. Pour les pouvoirs publics de l’Europe du Nord-Ouest, de plus en plus impliqués dans les décisions internationales et supranationales, la prise en compte des spécificités des homologues est essentielle à une coopération réussie. Dans le cadre d’un projet réalisé en commun, la sensibilité à l’égard d’autrui, la prise de conscience des différences dans les procédures administratives et la connaissance des différences en matière d’attentes sont une question de finesse culturelle. Un verre de lait avec votre déjeuner? La compréhension de la coopération internationale et la réussite dans ce domaine nécessitent une capacité à interpréter les codes de conduite dans les environnements sociaux entre partenaires, partenaires principaux et observateurs. Bien souvent, il s’agit d’un point de détail, mais c’est dans l’interprétation de ces nuances, de ces subtilités et de ces petits gestes que réside la clé d’une coopération réussie. Lors d’un déjeuner d’affaires de la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires, il est possible que les Français boivent du vin. En revanche, lors d’un déjeuner du ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, les fonctionnaires néerlandais accompagnent leur déjeuner d’un verre de lait. Les Britanniques vous serviront peut-être des samoussas à l’indienne lors des déjeuners au ministère britannique des communautés et du gouvernement local, mais l’alcool étant interdit sur le site, le partenariat transnational peut être facilité par une demi-pinte servie dans le pub du coin. Il ne s’agit pas simplement de boisson, mais la culture organisationnelle, c’est-à-dire les règles formelles et informelles, les normes et les valeurs, et la « dépendance au sentier » se construisent au fil de l’évolution des organisations. S’affranchir des stéréotypes Les stéréotypes se créent dans le passé et sont perpétués dans le présent : les Allemands sont très à cheval sur les règles et sur la ponctualité, les Français terminent souvent une réunion sans prendre de décision, les Britanniques sont trop polis pour dire ce qu’ils pensent, les Néerlandais sont informels et vont droit au but, les Belges ne se parlent pas et les Irlandais sont là uniquement pour le craic (bon temps). Coopérer sur un projet international permet d’éprouver les clichés et de mettre à mal les préjugés. L’esperanto de l’ENO Qui est le plus mauvais en langues étrangères ? les Britanniques ou les Français ? Les Luxembourgeois se servent-ils de leurs trois langues ? Qui est le plus irritable lorsqu’il s’agit d’utiliser l’anglais dans un contexte international ? La langue de travail du programme ENO est l’anglais, même s’il existe quatre langues officielles : l’anglais, le français, le néerlandais et l’allemand. Les partenariats transnationaux impliquent des processus de communication qui favorisent l’acquisition des langues étrangères. Comme l’a affirmé le nouveau commissaire roumain au multilinguisme, promouvoir les compétences linguistiques est fondamental à la compétitivité. Unie dans la diversité La prépondérance de la découverte du projet CROBUS PARK rayonne sur les projets de tous niveaux : « Il n’existe pas une méthode idéale de gestion, de mise en œuvre et de coordination d’un projet de transition. Il n’existe pas de schéma directeur permettant d’incorporer plusieurs différences culturelles au sein d’un partenariat. Le respect de la diversité culturelle et la reconnaissance de la façon dont les facteurs culturels façonnent les politiques et les structures administratives (et vice-versa) sont essentiels à la réussite d’un projet. Sa valeur intrinsèque ? Il attire l’attention des pouvoirs publics et, plus important encore, des médias. » Une vocation, la transmission La plupart des porteurs de projet ont reconnu que la sensibilité culturelle a accru les performances de leur projet et apporté des résultats précieux et inattendus : meilleure résolution des problèmes (FAR) ; relations bilatérales plus fortes (LIRA II) ; approche réciproque de problématiques communes de gestion (AMEWAM) ; leçons tirées sur les plans conceptuel et technique, en ce qui concerne la mise au point de solutions (BOUNDLESS PARKS) ; connaissance des cultures professionnelles internationales et résolution des barrières linguistiques (HST PLATFORM) ; meilleure implémentation en raison de l’établissement d’une confiance mutuelle (EUROPOLIS) ; visibilité sur l’influence des environnements politiques sur la prise de décision (DART) ; reconnaissance des faiblesses administratives nationales et besoin d’améliorer l’orientation du marché (IPPN) ; meilleures pratiques de gestion de la qualité grâce à l’association de plusieurs méthodes de travail différentes (FOWARA) ; échange plus performant d’informations techniques et de coordination managériale (CYCLEAU). 29 Questionnaire n°2 Quelles ont été les applications pratiques? Revenons sur les façons dont les projets peuvent s’engager sur la voie de la coopération transnationale. MÉTHODES 17. Expérimenter et innover : Le projet FINESSE a consisté à adopter une démarche innovante afin de trouver des solutions alternatives de transport des marchandises dangereuses dans le détroit de Douvres. Qu’a-t-il tenté de réintroduire pour le transport de marchandises ? a. Un aéroglisseur de fort tonnage b. Des porte-serviettes c. Des navires porte-wagons 18. Expérimenter et innover : Le projet MINEWATER a permis de découvrir de l’eau sous la commune d’Heerlen. Pour quel usage cette eau était-elle suffisamment chaude ? a. Pour préparer une tasse de thé b. Pour prendre un bain c. Pour enlever des graffitis 19. Transférer les connaissances : Les partenaires celtes du projet CYCLEAU ont transféré des connaissances relatives aux méthodes de préservation des huîtres à l’aide de la GIZC. Qu’est-ce que ce sigle signifie ? a. Gestion indépendante des zones celtes b. Gestion inimitable des zoos celtes c. Gestion intégrée des zones côtières 20. Promouvoir la confiance afin de nouer de solides partenariats hétérogènes : En augmentant la capacité de traitement du trafic de conteneurs pour transport ferroviaire, qu’ont souhaité faire les porteurs du projet IMPACTE du port de Southampton ? a. Une plate-forme multimodale b. Une plate-bande multimodale c. Un parc de stationnement à plusieurs étages 21. Prendre en considération les implications transnationales à long terme et les aspects territoriaux : 16 % du PIB européen est généré dans la zone de la Manche. Le projet EMDI s’est appliqué à développer une vision stratégique de la coopération et du développement portuaires, en prenant en compte le fait que, chaque jour, transitent par le détroit de Douvres plus de 700 a. Oies et canards ? b. Bateaux et navires de fort tonnage ? c. Bateaux de plaisance et dériveurs? 22. Cultiver des synergies et des regroupements : Plusieurs groupes complémentaires de projets se sont attelés à prévenir les inondations le long des 1 320 kilomètres du Rhin et de ses affluents. Quel est le débit du Rhin ? a. 200 mètres cubes par seconde b. 2 000 mètres cubes par seconde c. 200 000 mètres cubes par seconde 23. Cultiver des synergies et des regroupements : Les mêmes projets ont développé des méthodes originales permettant d’accroître la capacité de rétention du cours d’eau. Parmi les techniques ci-après, laquelle n’a pas été employée ? a. Détournement d’une rivière à travers des sites forestiers et des piscicultures désaffectées b. Construction de digues, de déversoirs et de canaux d’amenée d’eau c. Blocage des affluents du Rhin 24. Optimiser la visibilité et sensibiliser : Parmi les sociétés ci-après, laquelle n’a pas parrainé le colloque international de la Terre numérique au cours duquel les porteurs du projet VEPS ont présenté leur travail innovant au public américain ? a. Google Earth b. NASA c. Coca-Cola 25. Optimiser la visibilité et sensibiliser : Une délégation ministérielle d’un pays dont pas moins de 13 fleuves traversent des frontières nationales s’est rendue sur le site de déplacement des digues du projet SDF, à Lohrwardt, dans la région du Rhin inférieur, afin d’acquérir des connaissances sur la gestion des cours d’eau transnationaux. De quel pays cette délégation provenait-elle ? a. Brésil b. Russie c. Chine 26. Garantir l’implication de la société civile et des communautés : Qu’ont organisé les porteurs du projet PROHOLZ-PROBOIS afin d’accroître la participation du public tout en promouvant le potentiel de croissance et de création d’emplois des ressources forestières ? a. Des week-ends forestiers b. De longs week-ends c. Des week-ends champêtres 27. Garantir l’implication de la société civile et des communautés : Afin de répondre aux problèmes de sécurité dans les environnements urbains et d’améliorer la cohésion sociale, les porteurs du projet STRING ont encouragé l’implication des quartiers dans la réhabilitation. À quoi ne se sont-ils pas attaqués ? a. Au taux de criminalité b. Aux tours c. À la mairie 28. Encourager la sensibilité culturelle : Les porteurs du projet CROBUS PARKS ont reconnu l’absence d’un élément lors de la prise en compte de la diversité culturelle au sein d’un partenariat transnational. De quoi s’agissait-il ? a. D’une méthode idéale ou d’un schéma directeur permettant d’incorporer et de réconcilier les différences b. De l’engagement de certains partenaires c. D’alcool Avez-vous bien répondu ? Réponses à la page 56 Défi n°3 : Développement urbain et réhabilitation des ressources 32 Troisième partie DÉFIS de la cohésion territoriale et rétrospective « Que la stratégie soit belle est un fait, mais n’oubliez pas de regarder le résultat. » Winston Churchill Jusqu’à maintenant, nous vous avons parlé des opportunités saisies aux cours des six dernières années et nous espérons vous avoir donné l’envie de vous impliquer dans le Programme IVB en cours. Nous vous avons démontré comment procéder, en vous expliquant les processus et les pratiques qui soustendent la notion de coopération transnationale en apportant des illustrations issues de projets réalisés. Il est désormais temps d’examiner ce qu’il reste à entreprendre en vue de garantir la cohésion territoriale et la croissance au sein de l’Europe du Nord-Ouest. Les pages ci-après traitent des défis fondamentaux que rencontre l’Europe du Nord-Ouest et qui sont liés au patrimoine unique de cette zone. Nous examinons l’ensemble de nos projets afin de vous exposer les idées les plus actuelles, les plus innovantes et les plus expérimentales, et de vous démontrer la façon dont celles-ci ont le mieux contribué aux priorités de la politique de cohésion européenne, spécifiques aux besoins de l’Europe du Nord-Ouest. Des projets réussis ont relevé certains défis du moment ; toutefois, de nouvelles préoccupations ont depuis émergé. Rien n’est statique, puisque les économies interdépendantes de l’Europe du Nord-Ouest sont fluctuent et l’environnement fait l’objet de nouvelles pressions. Les défis territoriaux de l’Europe du Nord-Ouest pour la période 2007-2013 : éclairage sur les besoins spécifiques Défi n°1 Connectivité Défi n°2 Changement climatique Défi n°3 Développement urbain et réhabilitation des ressourcess Défi n°4 Ressources naturelles et biodiversité Défi n°5 Innovation et transfert des connaissances Remarque ; ces défis sont exprimés différemment dans les priorités formelles du Programme IVB ENO ; capitaliser sur l’innovation ; gérer les ressources naturelles et les risques ; améliorer la connectivité ; renforcer les communautés Le Programme IIIB était axé autour de cinq priorités thématiques. L’état d’avancement des projets IIIB ENO au regard des objectifs du Programme a été partiellement examiné lors de l’évaluation de mi-parcours de la fin de l’année 2003. Aucune analyse complète ne sera réalisée avant la fin de l’étude ex post. Toutefois, dans la mesure où les priorités du Programme IVB ont légèrement évolué (voir ci-dessus), nous avons décidé d’illustrer la façon dont des projets terminés contribuent efficacement à nos défis actuels. Ce faisant, nous mettons en exergue les zones de réel potentiel pour les activités à venir jusqu’en 2013. Tout ne se passe pas comme si nous partions de zéro. Il est inutile de vous présenter les 99 projets, c’est pourquoi nous avons sélectionné 11 projets-phares, soit un projet représentatif de neuf autres : connectivité (DIPCITY, MARTINS), changement climatique (ESPACE, BRANCH), développement urbain et réhabilitation des ressources (IMAGE, REVIT), ressources naturelles et biodiversité (MINEWATER, URBAN WATER) et innovation et transfert des connaissances (ELAT, ECCE et HOSPITALS). Voici une analyse de la façon dont la cohésion territoriale au sein de la zone du Programme ENO est renforcée par une coopération transnationale de qualité. Nous portons une attention particulière aux résultats et aux impacts des projets, ainsi qu’à leur influence politique (souvenez-vous, les opportunités 5 et 6) et examinons la façon dont la réussite a été possible via plusieurs partenariats qui ont mis l’accent sur la visibilité et la sensibilisation (méthodes 3 et 6), notamment en impliquant les parties prenantes essentielles et en mettant au point des campagnes de communication hautement efficaces. 33 Défi n°1 Connectivité Que signifie véritablement le terme connectivité ? S’agit-il d’un simple synonyme de transport ? Il s’agit effectivement de connecter les individus en proposant des services de transport, mais cela concerne également d’autres méthodes d’accès : accès aux opportunités, aux infrastructures et aux réseaux, aussi bien pour les citadins que pour les communautés rurales. Cet objectif peut être réalisé par des moyens physiques ou virtuels, par exemple par le covoiturage ou le bureau de vote en ligne. Des réalisations du Programme IIIB… • Atouts et engagements de l’Europe du Nord-Ouest L’étendue de nos ressources est remarquable : les vastes côtes de l’Atlantique, de la mer du Nord et de la mer d’Irlande pour la navigation au cabotage ; un réseau étendu de canaux au service du transport de marchandises ; un réseau ferroviaire conventionnel dense ; deux des plus grands ports internationaux (Rotterdam et Anvers) ; plusieurs aéroports internationaux (Heathrow, Paris CDG, Schiphol, Frankfort) ; des autoroutes de qualité et des grands fleuves (le Rhin, la Loire ou encore la Meuse). En raison de la nature urbaine de l’Europe du Nord-Ouest, il s’agit de la seule zone du monde à être dotée d’un réseau interurbain aussi développé de liaisons à haute vitesse. Près de trois décennies après l’ouverture, en 1981, de la ligne révolutionnaire Paris-Lyon par la SNCF, la ligne ferroviaire du tunnel sous la Manche a été mise en service. Au cours des 13 années de trafic ferroviaire de la gare de Waterloo, l’Eurostar a transporté pas moins de 81 891 738 passagers sur le trajet à faible vitesse qui traverse le sud de Londres. La nouvelle ligne parcourt aujourd’hui les 492 kilomètres qui séparent la gare de Saint-Pancras à la gare du Nord en seulement 2 heures et 15 minutes. Grâce à l’ICE et au Thalys, le réseau PBKAL constitue l’épine dorsale du transport de passagers de notre région. • • Est-ce que la taille compte? D’une certaine manière, oui : les porteurs du projet LIIIFT ont étudié la faisabilité de trains plus longs (jusqu’à un kilomètre) équipés de dispositifs techniques leur permettant de fonctionner sur un trajet Rotterdam-Lyon de 500 kilomètres. En augmentant la capacité des trains de marchandises par association de rames divergentes, en harmonisant les règles de fonctionnement et en encourageant une convergence des différentes cultures ferroviaires, les essais pilotes innovants ont visé à créer un nouveau couloir de transport de marchandises. En répondant aux problématiques de gestion de la mobilité, les projets HST PLATFORM, HST INTEGRATION et HST CONNECT ont accru les performances du réseau ferroviaire à grande vitesse grâce à l’amélioration des interconnexions. Ils ont permis d’intégrer des systèmes de billetterie et de rénover les points d’échange dans les communes de petite et de moyenne dimension. L’outil rapide d’évaluation des options de transit du projet LIRA-II a permis aux analystes du transport d’intégrer les prévisions de la demande du transport express léger en fonction de données socio-économiques, avec des analyses de technologies rentables. … aux opportunités du Programme IVB L’article 12a des lignes directrices du RTE-T du 29 avril 2004 (COM/2004/0884) fournit le cadre juridique du financement des « autoroutes de la mer », introduites dans un livre blanc européen de 2001. Il définit trois objectifs principaux associés aux projets : concentration du fret sur des itinéraires logistiques maritimes, augmentation de la cohésion et réduction de l’encombrement routier grâce au transfert modal. Quatre couloirs ont été désignés, parmi lesquels figurent la mer du Nord et la mer d’Irlande. « La flambée du prix du pétrole a entraîné un ralentissement de la quasi-totalité des véhicules circulant au Royaume-Uni : des avions aux trains, en passant par les transbordeurs, les navires marchands, les bus et les voitures de tourisme. Alors que le prix du baril de pétrole a atteint hier le niveau record de 142 dollars, deux grandes compagnies aériennes britanniques, EasyJet et BMI, ont confirmé qu’elles ont invité leurs pilotes à réduire leur vitesse de vol. » (The Guardian, 28 juin 2008) Connectivité Le transport entre les villes, dans les périphéries et d’un quartier à un autre peut être chronophage et inefficace. Les embouteillages entraînent des coûts considérables sur l’économie de l’Europe du Nord-Ouest. Nous souhaitons tous nous rendre d’un point A à un point B le plus vite possible tout en conservant notre conscience environnementale (et notre porte-monnaie) intacte. Toutefois, avec la flambée des prix du pétrole, il est essentiel de mettre en œuvre des solutions de transport durables et de mettre au point des méthodes permettant d’exploiter les énergies renouvelables. Les automobilistes ne sont pas les seuls à ressentir les effets de cette conjoncture. 34 Sur terre, le défi consiste à concentrer les ressources, à regrouper les projets autour des couloirs de transport et à encourager les flux de trafic dans des directions qui élimineront les goulets d’étranglement. Créer des maillons manquants n’implique pas nécessairement de grandes infrastructures. Parfois, des investissements relativement modestes injectés dans des technologies de gestion du transport, comme le GPS, peuvent permettre d’optimiser l’utilisation des infrastructures existantes afin d’encourager des voyages transparents via plusieurs modes de transport. Coup de projecteur MARTINS Maritime Training in Safety Avez-vous déjà envisagé de traverser la Manche à la nage ? La négative est probablement plus sage. Non seulement vous seriez tenu d’enduire intégralement votre corps de graisse de canard afin de rester au chaud pendant 20 heures, mais vous devriez également prendre garde aux quelque 700 navires qui transitent chaque jour par le détroit de Douvres. Avec quelque 250 millions de tonnes de marchandises dangereuses transportées et 20 % du trafic maritime mondial, il s’agit du passage maritime le plus fréquenté et le plus enclin aux accidents de la planète. Traverser la Manche à la nage est déjà dangereux, mais percuter un chalutier de plein fouet... une catastrophe ! La sécurité avant tout Les partenaires du projet ont mis au point des cahiers des charges à partir de réglementations normalisées internationales (COLREG, IALA et EMSAS) afin de proposer aux professionnels de la mer un système de diplômes en matière de réglementation des collisions. Une base de données a été créée afin d’identifier systématiquement les causes des collisions maritimes, en plus de modules de formation visant à faciliter le transfert des connaissances relatives à la réglementation internationale. La valeur ajoutée pour les régions transmanches a été résumée par le partenaire principal : « la coopération transnationale a permis de développer 10 cours en un temps qui n’aurait permis autrement que d’en créer deux ». Au début du projet, plusieurs partenaires avaient exprimé des doutes quant à la capacité du partenaire français à participer activement aux activités liées au projet et tenues en anglais. Ils ont été agréablement surpris de constater que le partenaire français avait pris des cours d’anglais et a pris la parole au cours de la réunion. Il a commencé avec la phrase suivante : « Il est très difficile pour moi de m’exprimer en anglais, mais je crois qu’il est encore plus difficile pour vous de comprendre mon anglais… » Certains se jettent à l’eau. Kevin Murphy a récemment effectué 32 traversées en 4 ans, et ce, sans subvention du FEDER. Les records de plus de 800 personnes ont été homologués par la Channel Swimming Association. Qu’il s’agisse de transporter des palettes de vins de Calais à Douvres, de livrer aux restaurants les prises de la journée ou de profiter de la navigation de plaisance, l’activité maritime de l’Europe du NordOuest est riche. Malheureusement, cette effervescence (quelque 25 000 transbordeurs et 87 000 navires traversent chaque année le détroit) entraîne des accidents parfois mortels. En 2004, les garde-côtes français du CROSS Griz Nez ont effectué 358 interventions. Pilotage des politiques Le projet a amélioré la compréhension des avantages économiques de chaînes logistiques sûres et navigables, démontrant avec tout le panache d’un nageur olympique pratiquant le papillon la façon dont un problème international aux enjeux économiques et environnementaux importants peut être résolu grâce à la coopération transnationale. La participation au Forum de la Planète Bleue, co-organisé par le Comité des régions et la DG Affaires maritimes et pêche, a confirmé l’influence du projet MARTINS sur l’agenda politique. Les porteurs du projet ont apporté leur contribution à la consultation de la Commission européenne sur la politique maritime et ont présenté leurs mesures de sécurité au « processus consultatif informel sur les océans et la législation maritime » des Nations unies, qui s’est tenu à New York en juin 2008. Formation intensive Environ 80 % des accidents en mer sont liés à une erreur humaine, notamment à une mauvaise interprétation de la réglementation maritime internationale. De tels chiffres ont mis en lumière le besoin d’une coopération transnationale en matière de formation en vue de créer une culture de la sécurité maritime. Le problème résidait dans le fait qu’il n’existait aucune approche conjointe sur la formation en matière de réglementation des collisions. Il était essentiel d’harmoniser les méthodes de formation et de mettre en place en Europe un système d’évaluation reconnu (de façon universelle). Le projet MARTINS a donné lieu au développement de normes communes à tester au cours de simulations en mer. Les partenaires ont amélioré les niveaux de sécurité en sensibilisant les régions côtières sur les risques et les coûts des divergences d’interprétation de la réglementation maritime. Le partenaire britannique, le Marine College de South Tyneside, est un pôle d’excellence de renommée internationale dans le domaine de la formation marine et nautique. Fondé il y a plus de 150 ans, cet établissement britannique est le seul à avoir reçu du gouvernement la distinction « National Nautical Centre of Excellence Status » pour l’excellente qualité de sa formation. www.martinsproject.eu/research.htm 35 Coup de projecteur DIPCITY Développement des ports intérieurs en tant qu’outils urbains durables Si, sur les eaux de l’Europe du Nord-Ouest, une part aussi importante du trafic mondial de marchandises transite par la Manche, pourquoi n’exploite-t-on pas la myriade de canaux intérieurs dont nous disposons ? Notre réseau de canaux constitue l’un des grands héritages de la révolution industrielle et de l’Empire romain. Il s’agit d’une ressource unique dotée d’un potentiel énorme de soulager le trafic de marchandises du réseau routier : embouteillages, pollution et obsolescence. Qu’en est-il de nos cours d’eau ? Tous ne sont pas destinés à une fin heureuse. La Senne, réceptacle des eaux usées de Bruxelles pendant des siècles, était essentiellement un égout à ciel ouvert et un vecteur d’épidémies à partir du 16e siècle. Au 19e siècle, elle était une source de crues et dégageait une odeur nauséabonde. Elle est devenue un égout à part entière lorsqu’elle a disparu sous les boulevards Lemonnier et Anspach. Une opportunité à ne pas laisser tomber à l’eau La coopération transnationale ne tolérerait pas une telle situation ; pourtant, la question de l’assainissement municipal reste encore aujourd’hui problématique et soulève de sérieuses interrogations de sécurité et de sûreté. Les déchets constituent un fardeau environnemental, mais ils peuvent également représenter une opportunité économique. Dans la mesure où le marché du transport des déchets par les voies navigables intérieures continue sa progression, les porteurs du projet DIPCITY se sont attelés à exploiter ce potentiel de croissance tout en protégeant les ports intérieurs des pressions telles que le réaménagement immobilier des zones situées près des cours d’eau. Le projet a consisté à renforcer le transport des déchets urbains par voies d’eau, non pas pour les jeter par-dessus bord mais pour les acheminer vers des villes portuaires rénovées afin de les traiter. Il a réuni quatre ports intérieurs en vue de proposer une infrastructure permettant de transporter de la marchandise par les voies d’eau intérieures plus efficacement que par la route. En assurant des liaisons des ports intérieurs aux arrière-pays et aux zones métropolitaines environnantes plus performantes, le projet a démontré que le transport par voie d’eau peut être employé par les administrations municipales afin de faire transiter une plus grande quantité de déchets par péniche. La redynamisation des ports a rassemblé les villes De nombreuses villes portuaires ont récemment lancé des projets visant à revitaliser leurs zones situées en bordure d’un plan d’eau. Citons à titre d’exemple la ville de Portsmouth, au Royaume-Uni. Afin de préserver l’avenir des activités portuaires dans un contexte urbain, des partenaires ont travaillé à rendre leur zone portuaire plus attrayante, notamment en aménageant des espaces verts, en créant des zones piétonnières et en organisant des événements. Antwerp, DIPCITY Le projet DIPCITY a connu un succès tel qu’il a été cité parmi les actions essentielles entreprises dans le cadre du programme d’action NAIADES de la Commission européenne pour la promotion du transport par voies navigables intérieures en Europe. « Le partenariat DIPCITY s’associe à l’un des deux projets infrastructurels transeuropéens majeurs, à savoir celui du nord du canal de la Seine ». (Jacques Barrot, ancien commissaire aux transports, 2004-2008) Des ports comme Liège et Bruxelles ont amélioré les aménagements paysagers et la qualité environnementale. Ils ont promu l’intégration avec les villes environnantes en rénovant les pontons situés près des plans d’eau, en installant des équipements de loisirs nautiques et en construisant un centre nautique. Ils ont également organisé des « journées du port », impliquant des balades sur les canaux et des concerts gratuits, afin de se vendre auprès de la population de leur ville. Un événement biannuel organisé à Bruxelles attire pas moins de 20 000 personnes. Flexibilité de la chaîne logistique En promouvant la notion de transport multimodal, les porteurs du projet DIPCITY ont développé des plates-formes trimodales où les marchandises pouvaient être transbordées d’un camion à un wagon et à un navire (et vice-versa). Ces installations multimodales ont été renforcées et modernisées en vue d’assurer le développement futur d’activités économiques portuaires. Le port de Lille a injecté des investissements dans une nouvelle plate-forme intermodale située dans le port d’Halluin et destinée au transbordement des déchets, en recyclant les produits et les conteneurs maritimes dans la zone située en périphérie du cours d’eau. Les ports intérieurs constituent également des zones de stockage des marchandises. Avant leur distribution vers la ville, les marchandises sont palettisées, conditionnées ou étiquetées. Ces services confèrent une nouvelle fonction aux ports intérieurs et rendent les sociétés plus réactives face aux évolutions de la demande. www.havenvanbrussel.irisnet.be/code/fr/dipcity.htm 36 Défi n°2 Changement climatique Certes les CFC (chlorofluorocarbonates) ont été supprimés dans les aérosols et le gaspillage des emballages réduit, mais il reste encore fort à faire en matière de développement territorial transnational pour combattre les impacts du changement climatique. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il faut interdire les barbecues dans tous les jardins d’Europe du Nord-Ouest. Néanmoins, parmi les activités humaines qui contribuent au changement climatique, citons la combustion de carburants fossiles, l’agriculture et les changements d’utilisation des sols tel le déboisement, qui produit des émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre. Prévenir l’impact dangereux de conditions climatiques anormales et d’inondation dans les zones de faible altitude densément peuplées, près des côtes, des cours d’eau et des estuaires est essentiel au bien-être socio-économique. L’aléa du changement climatique doit rassembler les urbanistes, les hydrologues, les architectes, les sociétés de distribution d’énergie, les pouvoirs publics et les communautés. Une action précoce de lutte contre le changement climatique peut générer des avantages économiques substantiels et éviter des perturbations sociales en anticipant les dégâts potentiels et en minimisant les menaces sur les écosystèmes, la santé publique, les intérêts immobiliers et les infrastructures. L’adaptation ou l’atténuation peut également créer des opportunités économiques comme de nouveaux marchés de produits et de services innovants. C’est pourquoi il est légitime d’intégrer des objectifs climatiques au développement de l’agriculture, de la gestion de l’eau et du logement. Atouts et engagements de l’Europe du Nord-Ouest Le changement climatique, en tant que phénomène mondial, peut sembler trop important pour être véritablement combattu au sein d’une seule zone INTERREG. L’ensemble des zones et des volets de la politique de cohésion en ont fait une priorité, qui a été intégrée à toutes les politiques européennes. Toutefois, les régions de l’Europe du Nord-Ouest sont le mieux placées pour modifier les comportements et influencer le développement local. De plus, elles sont idéalement situées pour réguler, surveiller et mesurer les impacts. L’Europe du Nord-Ouest représente d’énormes enjeux territoriaux, qu’il s’agisse des pays marécageux de basse altitude d’East Anglia aux Pays-Bas, situés en grande partie sous le niveau de la mer, en passant par le bassin-versant du Rhin ou encore par les sites alpins où il prend sa source. En 2007, des crues inhabituelles et de violentes tempêtes survenues près des côtes de la mer du Nord ont ravagé des régions entières du Royaume-Uni. Ces événements, qui ont provoqué des dégâts dans pas moins de 48 000 foyers et 7 000 entreprises, ont coûté près de 4 milliards d’euros de réparation. Des réalisations du Programme IIIB… Il est difficile d’identifier un projet IIIB qui n’ait pas, à sa façon, contribuer à l’apport de solutions au changement climatique : des projets de lignes ferroviaires à grande vitesse en faveur de voyages carboneutres aux projets de transport ferroviaire léger encourageant l’utilisation des transports publics au détriment de la voiture, en passant par les projets de lutte contre les inondations modélisant des scénarios futurs visant à influencer les développements, ou par des projets sur la biodiversité visant à protéger les habitats naturels et à restaurer les zones humides, ou encore par des projets de réhabilitation urbaine visant à accroître la performance énergétique des habitations. Le projet ENCOURAGE a démontré la façon dont des technologies respectueuses de l’environnement peuvent fonctionner au sein de zones d’activités. L’écobâtiment du Polytechnicum, établi à Marne-laVallée, a été doté d’innovations techniques telles que la récupération des eaux de pluie et la ventilation passive. Il a été construit à partir de matériaux issus du recyclage, consomme une faible quantité d’énergie et exploite la lumière naturelle. Le projet a également donné lieu à la mise en place d’une charte environnementale européenne destinée aux villes nouvelles, ainsi que d’une certification ISO14001 destinée aux zones commerciales à haute efficacité énergétique. … aux opportunités du Programme IVB Au vu des inondations d’été sans précédent survenues au RoyaumeUni, le partenariat SDF a été étendu afin d’inclure l’agence britannique pour l’environnement, le bureau irlandais des travaux publics et l’Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine. En outre, une saine coopération a permis d’utiliser de façon performante le capital de départ : deux projets de suivi ont déjà été approuvés dans le cadre du premier appel du nouveau programme. L’UE a joué un rôle essentiel dans la mise au point de deux traités majeurs s’attaquant à ce problème : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 1992 et le protocole de Kyoto, adopté en 1997. En mars 2007, des dirigeants de l’UE ont fixé trois objectifs pour 2020 : une réduction de 20 % de la consommation d’énergie par rapport aux prévisions, une augmentation de 20 % de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale et une augmentation de 10 % de la part des biocarburants issus du développement durable dans la consommation totale de carburants. Ces objectifs impliquent de transformer l’Europe en une économie à haute efficacité énergétique et à faible émission de dioxyde de carbone. Ils impliquent également des normes strictes de conception applicables aux projets immobiliers et aux projets de transport majeurs, qui suivent des lignes directrices communes. Comme le Prof. Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement, l’a souligné les Européens emploient le terme changement climatique, qui est un terme neutre, alors que les États-Unis parlent plus volontiers de réchauffement climatique, qui est davantage marqué d’une connotation de crise. La politique européenne dispose-t-elle du discours adéquat pour véritablement amorcer un changement ? Comment mobiliser les chercheurs et les groupes amateurs, qui disposent de connaissances précieuses ? (débat public organisé à Bruxelles, le 3 juillet 2007) 37 Coup de projecteur ESPACE Aménagement du territoire et changements climatiques « Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces. » « Ce n’est pas à mon âge que cela va changer. » Ces deux expressions seraient sévèrement rejetées par les porteurs du projet ESPACE, car ce partenariat a pour vocation de modifier le comportement des jeunes et des moins jeunes au sujet du développement du secteur public et de la cohésion territoriale , de telle sorte que les impacts du changement climatique soient adéquatement pris en considération avant que le climat de l’Europe du Nord-Ouest ne devienne suffisamment chaud pour que les vieux singes viennent s’y installer. Faut-il s’acclimater à des températures tropicales ? Dirigé par le conseil du comté d’Hampshire, le projet ESPACE a donné lieu au développement d’outils et de dispositifs visant à intégrer des techniques de gestion du changement climatique à des systèmes et des processus de planification. L’outil de test des décisions créé a permis de tester des décisions stratégiques au regard d’un certain nombre de scénarios futurs, permettant également à des communautés de planifier des développements futurs. Forts de l’ambition de mobiliser la société civile, les porteurs du projet ont organisé une compétition « caring for climate » afin d’encourager les écoles à mettre au point des outils pédagogiques démontrant les impacts du changement climatique. Le partenariat étendu comporte actuellement plus de 280 membres, parmi lesquels la Commission européenne, des cabinets-conseil privés, des ONG et des instituts de recherche. La participation formelle de ministères néerlandais et britanniques (comme le ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement et le ministère britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales) a mis en exergue le rôle majeur des administrations régionales et nationales, ainsi que la façon dont celles-ci peuvent influencer la prise de décision en s’impliquant en tant que partenaires de projets plutôt qu’en surveillant simplement le travail réalisé par des projets. Un calendrier du développement écologique En octobre 2005, M. Bryan Boult, directeur des contrats du projet, fut le premier à aborder la politique européenne en matière de changement climatique, à l’Institut pour une politique européenne de l’environnement et à l’IPPR (Institute for Public Policy Research). Seuls 30 participants triés sur le volet, parmi lesquels M. Elliott Morley (ancien ministre d’État britannique au changement climatique et à l’environnement) et Mme Catherine Day (ancienne directrice générale à l’environnement), étaient invités à cette réunion. Un mois plus tard, en novembre 2005, la conférence « Blueprint for a Changing Climate » était estampillée comme un événement officiel de la présidence britannique de l’Union européenne. En juin 2006, en conséquence de la notoriété remportée au sein de l’Europe, les porteurs du projet ESPACE ont été invités à effectuer une présentation auprès du programme européen sur le changement climatique, au sujet des impacts et de l’adaptation, « Adaptation to Climate Change: The European Dimension ». 38 « [….] Les résultats de programmes de recherche n’ont bien souvent pas été pleinement partagés avec les décideurs et autres parties prenantes, sous un format accessible pour eux. Il existe quelques bons exemples, comme les projets ESPACE et BRANCH du programme communautaire INTERREG, mais dans l’ensemble on peut affirmer qu’il est urgent de conduire des projets pouvant éclairer les décisions et apporter des outils, et permettant de créer des maillages transnationaux et infranationaux performants. » « [….] Ces développements en tête, l’Union européenne doit adapter ses structures de gouvernance afin de gérer la nature transversale de l’adaptation. Tout manquement à cet objectif mettra en danger l’ensemble de l’effort d’adaptation. Cela a été clairement démontré par le projet ESPACE, qui propose des orientations d’adaptation concrètes aux décideurs impliqués dans la gestion des impacts du changement climatique sur l’aménagement du territoire dans le cadre de la gestion de l’eau. » Agence européenne pour l’environnement, dans Inforegio Panorama, numéro de mars 2008, sur la politique régionale, le développement durable et le changement climatique. Article intitulé « Regional adaptation to climate change: a European spatial planning challenge » Lors de ces réunions de groupes de travail, le projet ESPACE a été cité par deux projets IIIB pour la mer Baltique (SEAREG et ASTRA), ce qui constitue un exemple probant des synergies interprogrammes générées entre des projets complémentaires. Il a été cité dans des publications nationales et européennes comme UK Climate Change Programme 2006 et Europe Adaptation Working Group, publié par le CCP. L’Assemblée des régions d’Europe (ARE) a également invité les porteurs du projet à participer à son groupe de travail sur le changement climatique, avec pour objectif de réunir les meilleures pratiques régionales d’identification des mesures d’atténuation. Selon Mme Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement : « Le projet ESPACE est l’un des premiers projets transnationaux à sensibiliser le public sur le besoin de systèmes d’aménagement du territoire en vue de s’adapter au changement climatique, en créant des maillages transnationaux et infranationaux, et en contribuant au développement politique européen. » Selon Mme Gunn Marit Helgesen, vice-présidente de la Conférence des régions périphériques maritimes d’Europe : « Le projet ESPACE constitue un projet-phare de la politique d’adaptation. » www.espace-project.org Coup de projecteur BRANCH Adapter la biodiversité en ENO Où les rouges-gorges passent-ils leurs étés ? Comment les alouettes et les hirondelles résistent-elles aux étés plus humides ? Les aigles et les balbuzards supportent-ils la chaleur ? Que se passerait-il pour ces oiseaux si les marécages, les champs, les zones boisées et les plages étaient inondés ou bétonnés ? Le paysage de l’Europe est déjà fragmenté. La faune sauvage est déjà menacée par le développement. Pour de nombreuses espèces, le changement climatique intensifie cette menace. L’ampleur et les conséquences de tout défi social, économique ou environnemental doivent déterminer le niveau d’intervention. Au vu de l’étendue des habitats européens, les frontières nationales, définies par des interventions politiques, sont sans objet, notamment pour les oiseaux et autres animaux. À ce titre, les habitats naturels ne peuvent être gérés que par une intervention transnationale reposant sur une approche harmonisée transfrontalière, entre organismes nationaux compétents. Ces organismes sont des spécialistes de la biogéographie de l’Europe du Nord-Ouest, c’est-à-dire de la répartition souvent irrégulière de la biodiversité dans le temps et l’espace. La culture britannique de la réunion très appréciée La science au service de la politique À vol d’oiseau vers le Programme IVB Le projet BRANCH a exploité les technologies de modélisation scientifique afin d’évaluer les impacts potentiels du changement climatique sur la biodiversité terrestre et côtière de l’Europe. Les partenaires se sont associés à des aménageurs locaux issus de zones côtières britanniques, françaises et néerlandaises afin de se réunir autour de la conviction selon laquelle une coopération transnationale apporterait de nouvelles solutions transfrontalières. Les porteurs du projet ont dû s’assurer que leurs travails étaient pertinents au regard de l’action politique, ce qui les a conduits à se poser des questions politiques avant de les transposer en actions scientifiques (et non l’inverse). Les chefs de projet ont d’ailleurs affirmé : « Nous nous sommes fixé l’objectif général de transformer la science en politique ». L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a utilisé les résultats du projet afin de diffuser des informations sur la meilleure façon de collaborer avec l’Institut pour une politique européenne de l’environnement sur les mesures européennes visant à améliorer la connectivité de l’habitat (projet lié à la nature impliquant également la problématique de l’accessibilité, même si les oiseaux ont leur propre moyen de transport). Avec plus de 1 000 organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que quelque 10 000 scientifiques volontaires issus de plus de 160 pays, il s’agit du réseau environnemental le plus ancien et le plus important du monde. Ce projet a fourni aux décideurs des outils de planification de l’adaptation de la faune sauvage au changement climatique. Il a associé des sites de recherche afin de réunir quelque 1 500 cartes et visualisations concernant 400 espèces différentes. Les archives côtières BRANCH constituent une source de données accessible destinée à l’information des aménageurs. En France, toutes les nouvelles données alimentent les plans de gestion côtière. En associant des modèles mis au point au Royaume-Uni et aux Pays-Bas en vue de développer une structure hautement visuelle à deux niveaux, les outils de visualisation en trois dimensions de l’université d’East Anglia constituent une utilisation innovante de la technologie. Les partenaires ont tiré des enseignements des différences nationales entre praticiens et ont ainsi accru leur capacité de résolution des problèmes et de redistribution de leurs rôles multidisciplinaires. Les partenaires français et néerlandais ont particulièrement apprécié la culture anglaise des réunions bien préparées et ponctuelles, et des documents fournis à l’avance pour donner matière au débat. Les conclusions du projet BRANCH ont été reprises par le gouvernement britannique à l’occasion de sa déclaration de politique nationale sur le changement climatique. Ses cartes de modélisation bioclimatique ont été utilisées par l’Environmental Change Institute de l’université d’Oxford et par l’Agence européenne pour l’environnement, à l’occasion de leur compte rendu factuel de Natura 2000. Les porteurs du projet BRANCH ont estimé que l’interprétation des politiques de développement n’aidait pas la faune sauvage à s’adapter au changement climatique. Ils ont préconisé d’intégrer les politiques aux différents secteurs en adoptant une vision à long terme et en définissant des orientations plus claires. Une autorité nationale était nécessaire afin d’encourager la mise en œuvre locale. Ils ont également émis la recommandation d’une réinterprétation de la directive européenne dite « Habitats » afin de permettre une plus grande flexibilité. www.branchproject.org/fr 39 Défi n°3 Développement urbain et réhabilitation des ressources Une méthode efficace permettant de redynamiser une ville consiste à remporter l’appel d’offres pour l’organisation des Jeux olympiques. Une fois les jeux terminés, de nouvelles communautés peuvent bénéficier de logements et d’installations sportives de dernier cri. Pour 2012, deux des plus grandes villes d’Europe du NordOuest, Londres et Paris, se sont livrées à une lutte sans merci, dont l’issue est que l’est de Londres est désormais un immense chantier, tout comme l’a été Berlin pendant des années. Toutefois, les villes de taille moyenne ne sont pas en mesure d’accueillir des événements mondiaux dans le but de réhabiliter leur centre ou de trouver d’autres voies de développement à long terme. Les villes et les régions des capitales sont les moteurs de l’Europe du Nord-Ouest, mais elles doivent travailler de plus en plus à des échelles plus modestes, non pas comme des rivales mais comme des partenaires. INTERREG constitue un moteur des zones urbaines : il peut éclairer Lens, soutenir Sheffield et embellir Bielefeld. Atouts et engagements de l’Europe du Nord-Ouest Certains éléments de notre patrimoine sont issus de la guerre, notamment de batailles navales, de conflits militaires et de victoires religieuses. Citons à titre d’exemple les tours Martello, les fortifications réalisées par Vauban, les abbayes et les monastères catholiques. Maintenant que nous ne sommes plus sur la défensive, nous pouvons utiliser ce patrimoine historique afin de mettre en place un plan de bataille commun. Il est notre stock de munitions commun pour la croissance économique. Toutefois, certains éléments de ce patrimoine sont dans un état de délabrement. Le déclin industriel a touché de vastes zones de l’Europe du Nord-Ouest. Des décennies plus tard, les régions s’efforcent de résister à la fermeture des mines et des houillères, et à ses effets dévastateurs sur les communautés et économies locales. Au moment où les économies de l’Europe du Nord-Ouest ont subi une transition vers le secteur tertiaire, les usines sidérurgiques et les chantiers navals ont été fermés, soit en raison d’une décision gouvernementale soit en raison de leur incapacité à faire face à la concurrence. Toutefois, nous pouvons encore faire preuve de dynamisme et faire honneur à nos gloires industrielles d’hier en trouvant une nouvelle utilité aux anciennes usines et aux friches industrielles, et en insufflant la vie aux zones désaffectées. Se serrer la ceinture en matière d’expansion urbaine L’expansion urbaine constitue une menace majeure pour l’ensemble de l’Europe du Nord-Ouest. La priorité consiste à trouver des solutions afin de développer l’environnement urbain sans détruire l’environnement naturel, tout en veillant à ce que les régions ne soient pas entravées dans la réalisation de leur potentiel économique. À l’heure où les gouvernements revoient leurs politiques relatives à la notion de « ceinture verte », proposent la construction de nouveaux terminaux d’aéroport et bâtissent de nouvelles villes, cette question est particulièrement sensible. Promouvoir des partenariats associant zones urbaines et rurales est une opération délicate. De nombreuses villes de taille moyenne, éclipsées par des voisines plus importantes, sont à la recherche de nouvelles iden- 40 tités. Les villes nouvelles créées après la guerre afin de loger les populations, et aujourd’hui vieillissantes, comme Harlow, Basildon, Stevenage, Marne-la-Vallée et Zoetemeer, ont nécessité une touche de cosmétique afin d’attirer les entreprises et la main d’œuvre qualifiée. La réhabilitation des quartiers pauvres est un sujet hautement politisé et très répandu au sein de l’Europe du Nord-Ouest. Le Community Empowerment Action Plan britannique et le Conseil de quartiers français voient dans l’identité collective une clé de l’amélioration des conditions socio-économiques. Des réalisations du Programme IIIB… On a pu distinguer deux types de projets : d’abord, les projets qui ont consisté à réhabiliter le patrimoine humain de l’Europe du NordOuest, constitué de nombreuses ressources militaires, religieuses, architecturales, archéologiques, industrielles, horticoles ou d’ingénierie civile, à des fins touristiques (SEPTENTRION, CROSSING THE LINES, EGHN, CROSSCUT, ERIH II). À titre d’exemple, en réutilisant des sites industriels abandonnés, le projet ERIH, devenu aujourd’hui un réseau d’information touristique constitué de plus de 830 sites situés dans 29 pays et de 60 points d’ancrage, a capitalisé sur la diversité du patrimoine industriel européen. Ensuite, les projets qui ont consisté à trouver de nouvelles façons de gérer les pressions du développement urbain, de transférer les connaissances sur les pratiques de gestion urbaine durable et de définir de nouvelles stratégies de croissance (REURBA II, SUSCIT, CRII, SAUL II, CSI). Le projet MSC REGENERATION a rendu les villes de taille moyenne comme Stockport, Kerkrade, Dordrecht, Amiens, Genk et Pimasens plus attrayantes pour les investisseurs, grâce à une lutte contre les inégalités sociales, la ségrégation, l’immigration et la fuite des cerveaux. Le projet BRAIN DRAIN s’est concentré pleinement sur l’évolution démographique. Il a donné lieu à de nouvelles méthodes permettant de préserver le capital humain des régions périphériques de l’Europe du Nord-Ouest. Les régions suisses d’Uri et de Lucerne ont contribué à la réalisation de l’objectif du partenariat de création de 100 nouveaux emplois, souvent en incitant les personnes très diplômées à revenir vers leur région d’origine. …aux opportunités du Programme IVB Outre la récente charte de Leipzig sur la ville européenne durable, la Commission européenne a publié en date du 24 mai 2007 son guide intitulé La dimension urbaine des politiques communautaires. Celui-ci identifie des initiatives qui ont des implications directes et indirectes sur le développement durable des zones urbaines et offre une présentation de la dimension urbaine de l’ensemble des politiques communautaires au cours de la période actuelle de financement 2007-2013. http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docgener/guides/urban/pdf/urbanguide1_fr.pdf Le document de la Commission, intitulé La politique de cohésion et les villes : la contribution des villes et des agglomérations à la croissance et à l’emploi au sein des régions, du 13 juillet 2006, propose de renforcer la dimension urbaine en concentrant les ressources. Il comporte 50 recommandations concrètes adressées aux villes afin de stimuler la croissance et l’emploi grâce aux Fonds structurels. Coup de projecteur IMAGE Améliorer les villes et transformer leurs péripheries Qui souhaite vivre dans un immeuble tour ? Il ne s’agit pas d’œuvres d’art modernes réalisées par des maîtres architectes d’Europe du Nord-Ouest comme Koolhaas, Foster, Rodgers, Nouvel et Portzamparc, pour n’en citer qu’une poignée, mais d’immeubles délabrés situés dans des zones de logements sociaux, où les bandes se rassemblent, la drogue tourne et les jeunes sous l’emprise de l’alcool prennent l’ascenseur de l’entrée pour un lieu d’aisance. Alors que certains ensembles ont été acclamés pour leur conception, d’autres n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Les immeubles, construits dans les années 60, sont désormais en proie à de nombreux problèmes, leurs résidents étant exclus socialement et démoralisés par leur environnement morose. Vivre en hauteur serait-il passé de mode ? Une basse estime des immeubles de grande hauteur Les porteurs du projet IMAGE se sont donnés pour tâche de trouver des solutions permettant de réhabiliter des immeubles de grande hauteur en se concentrant sur l’amélioration de l’image qu’elles renvoient. Entre 2004 et 2007, le projet a donné lieu à une analyse comparative des cadres législatifs et politiques, et a développé un « processus de réhabilitation intégré » visant à résoudre à parts égales les problèmes physiques, économiques et sociaux. Il a eu pour objectif de résoudre graduellement les problèmes complexes et interdépendants rencontrés dans de nombreux immeubles de grande hauteur. Cette approche a été développée et testée dans les cinq zones résidentielles d’immeubles de grande hauteur d’Europark (Anvers), de Barton Hill (Bristol), de Poptahof (Delft), de Ballymun (Dublin), et de Schwamendingen (Zurich). Les actions liées au projet ont été intégrées aux stratégies locales existantes de réhabilitation, en mettant en avant le développement d’une identité de quartier impliquant la communauté. Dans les pas de Vermeer de Delft Des équipes hétérogènes ont consacré une semaine entière à la création de concepts innovants de réhabilitation d’un quartier défavorisé de Delft. Inspiré par le développement d’identité, la municipalité a organisé un festival d’été intitulé « Poptahof Metamorphoses », au cours duquel des artistes et des habitants ont rénové 50 appartements afin de les mettre en valeur. À Bristol, la participation active des habitants du quartier de Barton Hill a été une réelle surprise pour les partenaires. Ce projet leur a permis de comparer leurs perceptions avec d’autres zones d’immeubles de grande hauteur d’Europe du Nord-Ouest et d’acquérir des connaissances sur des solutions de petite ampleur. Le développement d’identité a constitué une méthode innovante, encourageante et réussie d’implication des habitants et des acteurs politiques dans les processus de réhabilitation. Impliquer les jeunes En conférant aux quartiers une image écologique puis en prenant les mesures nécessaires afin d’entretenir cette image, par exemple en installant des systèmes d’assainissement souterrains intelligents, le projet IMAGE a soutenu le document stratégique publié en 2007 par le gouvernement britannique, intitulé An Action Plan for Community Empowerment: Building on Success, qui a promu une influence accrue du public sur les décisions concernant les communautés, notamment la participation des jeunes. L’outil de développement d’identité de quartier a été ultérieurement utilisé par des programmes nationaux et régionaux dans des villes qui n’ont pas pris part au projet : Gelsenkirchen en Allemagne, Anvers en Belgique et Bern en Suisse. L’effet Guggenheim Un cours a permis à des concepteurs, des architectes et des habitants de présenter une large sélection d’études de cas auprès du partenariat. Les partenaires sont allés chercher des illustrations de projets réussis en dehors de l’Europe du Nord-Ouest. La réhabilitation de la ville de Bilbao, située au Nord de l’Espagne, a été dynamisée en amenant Guggenheim dans le Pays basque. Ce projet a fait porter l’attention internationale sur cette région industrielle, a insufflé la confiance parmi les promoteurs et a mobilisé le soutien à l’émulation des politiques dans le cadre du développement d’identité de quartier en Allemagne. La ville d’Oberhausen a engagé son propre processus de développement d’identité. En développant une approche globale de la réhabilitation urbaine intégrée, les porteurs du projet IMAGE ont démontré l’importance de l’implication de la communauté locale (et de la communauté des chercheurs) dans un projet transnational. M. Orlando Eberle a coordonné le processus de développement d’identité de quartier à Schwamendingen, à Zurich, appelé « Image Schwamendingen ». Inciter les habitants à utiliser la télévision sur Internet et les cartes postales, à participer aux visites guidées, aux concours de photographie et aux expositions était fondamental au processus de changement. L’obstacle majeur a été le faible budget ; néanmoins, celui-ci a été levé grâce au travail sans relâche d’une communauté locale motivée. www.image-project.org 41 Coup de projecteur REVIT vers des politiques plus efficaces et plus durables de réhabilitation des friches industrielles Un environnement urbain de haute qualité contribue à l’agenda de Lisbonne renouvelé, qui consiste à faire de l’UE un lieu de travail, de vie et d’investissement attrayant. La réhabilitation de friches industrielles joue un rôle vital dans la lutte contre l’expansion urbaine. Néanmoins, celle-ci est souvent longue et complexe, et implique des propriétaires immobiliers, des promoteurs et des acteurs politiques. La coordination et la communication sont essentielles afin de porter des idées ambitieuses de projets d’investissement, d’encourager l’implication des communautés et d’attirer les investisseurs. Un outil pour revaloriser les friches industrielles Le projet REVIT a permis de placer les problèmes liés aux friches industrielles au cœur de l’agenda européen. Des partenaires provenant de Stuttgart, de Nantes, de Medway et de Torfaen ont adopté une nouvelle méthode afin d’évaluer les possibilités de développement durable, en sélectionnant des indicateurs spécifiques à chaque site partenaire, prenant ainsi en compte les priorités politiques et les législations locales. Son outil de construction durable (GPR) est le fruit de l’expérience en matière de conception et de construction, issue de nombreux bâtiments tels que des maisons, des bureaux ou des écoles. Il permet à une municipalité d’exiger des objectifs de durabilité plus élevés pour la construction de nouveaux bâtiments, en s’inspirant de ce qui a déjà été réalisé. Il est un outil précieux de négociation auprès des promoteurs désireux de se limiter aux critères nationaux minimaux. Les promoteurs, les acquéreurs et les locataires peuvent l’utiliser afin d’identifier les solutions de conception les plus intéressantes et les investissements les plus attrayants. Cet outil a été initialement mis au point en 1996 par l’un des partenaires, à savoir la municipalité de Tilburg ; à ce titre, il s’agit véritablement d’un exemple de partage et de transfert de connaissances. Il est régulièrement mis à jour. Aux PaysBas uniquement, il profite à plus de 300 utilisateurs, parmi lesquels 60 municipalités, deux établissements d’enseignement supérieur et 200 consultants, ingénieurs et promoteurs immobiliers. Son ‘label consommateur’ est devenu une norme de qualité. Le projet pilote réalisé par le ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, qui a impliqué 18 municipalités, a été mis en place de façon tout à fait inattendue. Vers un changement des mentalités Selon les porteurs du projet REVIT, de nombreuses améliorations majeures doivent encore être apportées. Une plus grande sensibilisation sur l’intégration de la réhabilitation des friches industrielles n’est pas suffisante. Ils considèrent qu’un changement complet de mentalité est nécessaire afin de favoriser la réhabilitation des friches industrielles plutôt que les investissements en installations nouvelles. Alors que de nombreux pays de l’Europe de l’Est s’engagent sur la voie d’ambitieux projets de dynamisation des centres et d’expansion urbaine, il est essentiel de transférer le savoir-faire et la capacité de construction, pas seulement sur le papier mais également dans la pratique. Un référentiel complet de données sur les friches industrielles, à l’échelle européenne, serait extrêmement précieux afin de traduire les principes de réhabilitation durable en objectifs pratiques de portée transnationale. Le système d’informations EUGRIS constitue le premier pas vers la collecte et la structuration de telles données. « Vous êtes le bénéficiaire d’une subvention de 10 millions d’euros destinée à un nouveau projet. Hiérarchisez les priorités de ce nouveau projet. Formulez votre suggestion dans l’espace virtuel de l’EUBRA : www.eubra.eu ». Le projet REVIT a été particulièrement réussi en termes d’appel à l’investissement privé et de reconnaissance internationale. L’EUBRA (European Brownfield Revitalization Agenda), branche du projet REVIT, a défini des orientations de recherche dans le domaine de la réhabilitation, a injecté des investissements et a fourni des cadres nationaux. Il contribue à la charte de Leipzig sur la ville européenne durable. En 2003, quatorze ceintures vertes distinctes avaient collectivement restreint le développement immobilier sur une surface représentant environ 13 pour cent du territoire anglais. La notion de « ceinture verte » a évolué : elle inclut désormais les espaces verts et les structures vertes. Ainsi, elle prend en considération le fait que les espaces verts urbains, comme les parcs, sont également fondamentaux au développement durable. Plusieurs chercheurs, groupes politiques et organisations d’aménagement urbain ont critiqué l’idée des ceintures vertes au Royaume-Uni, au motif que, face aux nouveaux défis urbains et environnementaux, une politique manquant de flexibilité peut conduire à une situation dans laquelle les promoteurs passeraient outre les ceintures vertes et davantage de personnes effectueraient de plus longues distances, souvent en voiture, pour aller au travail. En août 2008, le groupe de réflexion Policy Exchange a publié un compte rendu controversé proposant d’abolir les ceintures vertes et de construire 1 million de nouveaux logements dans les périphéries de Londres, Oxford et Cambridge. www.revit-nweurope.org 42 Défi n°4 Ressources naturelles et biodiversité Si vous jouez à chifoumi, vous pouvez tenter de deviner la tactique de votre adversaire. Vous pouvez continuer pendant des heures, vous ne parviendrez pas à prédire les coups de votre adversaire. Le papier enveloppe la pierre, qui émousse les ciseaux, qui coupent le papier. Au contraire, dans un projet IIIB, toutes les ressources, qu’elles soient de bois, de métal, d’eau ou de pierre, sont potentiellement gagnantes. La coopération favorise l’identification des stratégies communes en vue de garantir le développement durable. Atouts et engagements de l’Europe du Nord-Ouest L’Europe du Nord-Ouest est bien dotée en ressources naturelles, qu’elles soient intactes ou façonnées par la main de l’homme : depuis les Highlands du Nord de l’Écosse au poumon vert du centre de la France, en passant par les landes de la Cornouaille et par les paysages vallonnés du Luxembourg. On y rencontre des champs délimités par des haies dans le Norfolk, des champs irrigués par des digues aux Pays-Bas et des champs exploités par une agriculture intensive en Picardie. On y trouve des grottes en Alsace et dans la Ruhr, des formations rocheuses côtières en Ulster, des falaises de craie dans le Kent, des flèches littorales de galets dans le Dorset, des dunes dans le Zeeland et des plages de sable en Bretagne. La mer du Nord, la mer d’Irlande et la Manche recèlent une richesse de ressources océaniques : il suffit de jeter un œil dans une flaque formée à marée basse pour se donner une idée de la vie marine. On trouve encore des forêts dans les Ardennes, des vergers dans la région de Frankfort, des vignobles en Bourgogne et en Champagne, et des mines et des carrières dans le Limbourg. La liste est sans fin. Des réalisations du Programme IIIB… Espaces non bâtis • • • • Le projet BERISP a permis d’accroître la valeur écologique des espaces non bâtis ruraux et urbains afin d’empêcher la dégradation de la biodiversité en développant de nouvelles approches de la contamination des sols impliquant des études de terrain sur les haies et les hiboux. Le projet PROHOLZ-PROBOIS a ouvert la voie en développant une initiative de gestion forestière durable pour les bois transnationaux de la région Saar-Sor-Lux, qui couvrent une superficie de 2,3 millions d’hectares. Il a donné lieu à la création de la PEFC (Pan-European Forest Certification), destinée aux propriétaires de forêts, à la mise en place de contrôles des scieries et à une campagne pour la création de forêts. Pour l’heure, 723 000 hectares ont été certifiés. Les porteurs du projet PROGRESS se sont concentrés sur les deux plus grands domaines forestiers publics : la New Forest, près de Londres, et la forêt de Fontainebleau, près de Paris, qui comptent plus de 40 millions de visiteurs par an contribuant aux économies locales à hauteur de 230 millions d’euros. Le projet LIFESCAPE a impliqué 40 écoles, dont l’initiative “cahiers de voyage” a consisté à sensibiliser le public sur la valeur des paysages régionaux en tant que sources de produits du terroir, tels que confitures, cidre et produits laitiers, qui peuvent être développés afin d’en renforcer l’auto-suffisance.et zones Mers et zones côtières • • Le projet SAIL II a donné lieu à la création d’une plate-forme politique de coopération dans le sud de la mer du Nord. Sa méthodologie, qui a impliqué 27 indicateurs sociaux, économiques et environnementaux, a été adoptée par le groupe d’experts de la GIZC de l’UE et recommandée par l’UE auprès des 20 États membres disposant de zones côtières. Le projet MESH a permis de développer la première carte globale des habitats benthiques et des ressources de l’Europe du Nord-Ouest grâce aux technologies de SIG. Grâce à cet outil transnational, le partenariat a pu réaliser la première application à grande échelle de la classification des habitats EUNIS, de l’Agence européenne pour l’environnement, et a émis des préconisations en vue de son amélioration. … aux opportunités du Programme IVB La législation européenne en matière de protection de la nature doit être transposée dans le droit interne des États membres. Une mise en application correcte est cruciale. Deux dates butoirs approchent : 2010 et 2015. Nous nous devons d’adopter une position exemplaire en matière de normes environnementales et de profiter des avantages économiques et de qualité de vie. Il ne reste plus que deux ans pour la directive Conservation des oiseaux sauvages (79/409/CEE) et la directive Conservation des habitats naturels (92/43/CEE) pour la faune et la flore sauvages. L’ONG BirdLife International considère qu’une application adéquate est essentielle pour que les sites obtiennent un statut de protection favorable et atteignent l’objectif de Göteborg de enrayer le déclin de la biodiversité d’ici 2010. Toutefois, l’application rencontre toujours des obstacles, comme des retards dans la transposition, une classification des zones de protection spéciale et une désignation des sites incomplètes (achever le réseau Natura 2000), une mauvaise gestion, et une surveillance et des comptes rendus insuffisants. Il ne reste plus que sept ans pour l’application de la directive-cadre sur l’eau (2000/60/CE), qui est un acte majeur de la législation européenne dans le domaine de l’eau. Elle vise à améliorer et à intégrer les méthodes de gestion des masses d’eau en Europe. Les États membres doivent s’assurer que les eaux intérieures et côtières sont conformes à un état chimique et écologique normalisé d’ici à 2015. 43 Coup de projecteur MINEWATER Redéveloppement durable des communautés minières Prendre une douche froide n’est généralement pas une bonne chose. En revanche, l’eau chaude est certainement intéressante, surtout s’il s’agit de dégager des méthodes rentables permettant d’exploiter ce qui se trouve sous nos pieds. Réduire la dépendance aux énergies fossiles en exploitant les ressources naturelles locales représente un double avantage en termes d’utilisation durable d’énergie. Toutefois, le forage n’est pas non plus donné. Le projet de 20 millions d’euros, MINEWATER (lancé dans le cadre de la méthode n°1), a permis d’extraire la chaleur géothermique des eaux piégées dans les mines de charbon inondées. Ce faisant, le projet a réduit l’empreinte écologique des anciennes communautés minières et a démontré la viabilité économique d’une telle énergie. En exploitant une ressource naturelle afin d’enrayer le déclin industriel, le partenariat a trouvé un filon lorsque le projet pilote d’Heerlen a permis de proposer une solution sûre à haute efficacité énergétique reposant sur l’utilisation de l’énergie géothermique. En Écosse, la ville de Midlothian est par la suite parvenue à un accord avec les propriétaires immobiliers et la ville d’Édimbourg en vue de développer une vaste zone, appelée Shawfairn, au sein de laquelle l’eau provenant de mines servirait à chauffer les habitations. Le Royaume-Uni dispose de nombreuses houillères désaffectées. L’eau contaminée doit être purifiée avant d’être remontée à la surface. Cette opération coûte des millions d’euros par an. Rencontre à Heerlen: lorsqu’un spécialiste du meuble à monter soi-même rencontre l’énergie renouvelable À Heerlen, les forages se sont déroulés sur l’un des parcs de stationnement d’IKEA, où le logotype du magasin et le drapeau de l’UE étaient disposés l’un à côté de l’autre. Cette opération a apporté une élégante valeur ajoutée au projet. En effet, l’attention des clients du magasin a été portée sur les forages, réalisés à 230 mètres sous le sol néerlandais, bien en dessous des bibliothèques Billy et des étagères Expedit (sur d’autres sites, les forages ont atteint plus de 825 mètres). Il faut semer pour récolter : même si le projet a impliqué de lourds investissements, ses réussites ont encouragé les forages, puisqu’il va permettre aux municipalités et aux consommateurs de réaliser des économies. La « congrégation » d’observateurs, notamment les universités et instituts de recherche, était impressionnante. Les communautés minières n’étaient pas simplement des témoins passifs des forages, elles se sont impliquées activement au cours de réunions et d’ateliers. Le projet participe activement à la campagne de transmission des connaissances, Campagne énergie durable pour l’Europe 2005-2008, qui promeut des objectifs de politique énergétique européenne en matière de sources d’énergie renouvelable, de transport propre et de carburants alternatifs. Le problème de la propriété de l’eau Il existe un vide juridique en matière de propriété de l’eau. Récemment, des puissances mondiales ont planté leur drapeau sur les fonds marins dans l’espoir d’en exploiter les richesses, ce qui a soulevé d’épineuses questions de droit. Les porteurs du projet MINEWATER ont dû répondre à des questions difficiles telles que : « À qui appartient l’eau des mines ? », « Qui est habilité à autoriser l’exploitation ? », « Comment éliminer le risque de pollution ? » et « Quelles responsabilités environnementales peuvent être assumées ? » Intuition féminine Mme Riet de Wit, adjointe au maire d’Heerlen, se souvient des mines de son enfance et est fière du patrimoine de sa région. Elle considère que le projet MINEWATER est un pont jeté entre le passé unique et l’avenir durable. « C’est très encourageant et j’ai confiance dans le fait que le projet va prendre de l’ampleur », a-t-elle affirmé à la presse. Mme Elianne Demollin-Schneiders est à l’origine du concept du projet, la « mère fondatrice » en quelque sorte. Grâce à des recherches réalisées par la province du Limbourg, elle savait que le niveau de l’eau des mines montait et pouvait potentiellement contaminer l’eau potable. Elle savait également que la température de l’eau variait : plus l’eau se trouvait en profondeur, plus elle était chaude. En tant que coordinatrice de la gestion de l’énergie de la municipalité d’Heerlen, elle a pris le parti de considérer l’eau des mines non pas comme un problème mais comme une source potentielle d’énergie durable. P Riet de Wit Elianne Demollin-Schneiders Un geyser de coopération L’Europe du Nord-Ouest peut-elle bénéficier des connaissances des experts islandais en matière d’énergie géothermique ? L’Islande se trouve bel et bien dans le Nord-Ouest de l’Europe, mais ne fait malheureusement pas partie de la zone du Programme ENO. Toutefois, grâce aux nouvelles règles plus flexibles du Programme IVB, il est désormais possible de coopérer avec des partenaires établis hors de l’UE. www.minewaterproject.info 44 Coup de projecteur URBAN WATER Gestion durable de l’eau en zone urbaine Face à l’expansion urbaine et à des communautés urbaines toujours plus grandes, les promoteurs n’accordent pas toujours l’attention nécessaire à la question de l’eau de pluie, des réseaux d’assainissement et des eaux usées. La gestion durable de l’eau d’orage, ainsi que l’assainissement conventionnel, apportent des avantages écologiques, sociaux et économiques substantiels. L’installation de conduits de plus petit diamètre dans les collecteurs d’eaux usées permet de réduire les surcharges des égouts et des ouvrages de retenue des eaux pluviales situés en aval, en réduisant les refoulements des réseaux d’égouts unitaires, ce qui permet également de réaliser des économies substantielles. Le projet URBAN WATER (organisé dans le cadre de l’opportunité n°3) a permis de mettre au point une approche globale visant à accroître les connaissances dans ce domaine des hydrologues de l’Europe du Nord-Ouest. Comme l’a reconnu Mme Danuta Hubner, Commissaire européenne chargée de la politique régionale, « Les réflexions de ce projet vont bien au-delà des problèmes de qualité et de quantité de l’eau : URBAN WATER a contribué à valoriser l’économie régionale, à promouvoir le développement des loisirs et à renforcer l’identité régionale tout en améliorant la qualité de vie de la population dans leur environnement urbain immédiat. En résumé, le projet URBAN WATER tend à prouver la relation étroite entre une gestion optimale de l’eau et l’aménagement urbain, afin de penser et de créer un meilleur cadre de vie urbain. » Une tempête dans un verre d’eau d’ENO En Écosse, des processus de consultation ont été mis en place entre les autorités nationales de gestion de l’eau et les collectivités régionales et locales en vue d’améliorer la coordination des processus décisionnels. Ceux-ci ont inclu des groupes de travail communs sur le risque d’inondation entre l’Agence de protection de l’environnement écossaise, les pouvoirs publics et les groupes consultatifs spécialisés dans les questions de bassins versants. Le transfert de l’expertise en matière de gestion de l’eau a permis d’atteindre un haut niveau d’acceptation entre les sociétés de service public et le public. « Le conseil du Renfrewshire a pu s’engager davantage sur la voie de la gestion durable de l’eau de surface grâce au projet URBAN WATER, qui s’inscrit dans le cadre du programme Interreg IIIB ENO […] L’agenda 21 local du Renfrewshire, qui vient compléter le projet, a mis en évidence le besoin de se concentrer sur la gestion de l’eau de surface. […] L’adaptation d’une approche de type « plan sur l’eau », développée par les Pays-Bas, est envisagée par les autorités de gestion de l’eau, les collectivités locales, l’Agence de protection de l’environnement écossaise ainsi que d’autres parties prenantes, en vue de développer une politique commune pour le Renfrewshire. » (Magazine du Parlement Écossais) Au sein de l’exécutif écossais, le comité FIAC (Flood Issues Advisory Committee) a utilisé l’expertise générée afin de mettre au point des actions politiques par rapport aux consultations nationales sur les lois et lignes directrices. La création d’une nouvelle méthode de transposition des directives a dopé la réputation en plein essor du Renfrewshire en matière d’expertise en prévention des inondations. Par la suite, le chef de projet a été convié à participer à le groupe Inter Urban Drainage, qui consent des investissements de près de 8 millions d’euros dans la recherche universitaire. Le projet URBAN WATER constitue le moteur intellectuel. Un flot d’économies Dissocier les égouts pluviaux des égouts sanitaires se révèle complexe lorsque le niveau de la nappe phréatique est élevé ; néanmoins, cette opération est considérée comme un élément potentiellement important de la gestion durable des inondations, qu’il est possible de promouvoir par l’intermédiaire de mesures d’incitation fiscale (taux d’imposition distincts pour les eaux d’assainissement et les eaux de pluie). En 2004, l’Emschergenossenschaft a estimé que cette approche pourrait conduire à des réductions des coûts de l’ordre de 20 millions d’euros. Les acteurs locaux se sont fixé un objectif ambitieux : dans les 15 années à venir, 15 % des eaux de pluie survenant dans le bassin hydrographique de l’Emscher devront être dissociées des systèmes d’évacuation des eaux usées. Les améliorations esthétiques apportées aux cours d’eau, par des aménagements paysagers, ont représenté une valeur ajoutée pour les zones résidentielles et récréatives. À Lille, un « wadi », ou lit asséché, a été créé afin de réduire le ruissellement en cas de fortes pluies. Une loi néerlandaise récente (janvier 2008) offre aux municipalités la possibilité d’appliquer des taux d’imposition distincts pour les eaux de pluie et les eaux d’assainissement. Le réseau international promeut la généralisation de cette nouvelle loi. Par ailleurs, une convention volontaire sur les eaux de pluie a été signée par l’ensemble des représentants de bassins versants locaux. « À Nieuwegein, nous avons optimisé le réseau d’égouts existant grâce à la création d’égouts pluviaux. Un refoulement du réseau d’égouts pluviaux est moins polluant. » (Els Reinking, municipalité de Nieuwegein) Canaux européens et conduits locaux Le projet URBAN WATER a démontré la façon dont l’orientation politique européenne peut être exploitée par les systèmes nationaux via des partenaires locaux, en vue de la transposition des directives européennes. Il a apporté un renouveau par rapport à l’approche descendante traditionnelle de la mise en œuvre des politiques. Bien souvent, les entités comme les conseils et les pouvoirs publics sont réfrénées par la fausse opinion selon laquelle la législation est nécessaire à l’action. www.urban-water.org 45 Défi n°5 Innovation et transfert des connaissances Selon le professeur Cooke de l’université de Cardiff, une partie performante de l’innovation régionale est un « système ouvert autoorganisé qui transforme les connaissances issues de l’exploration en un produit commercialisable, qu’il soit scientifique, technologique ou créatif » (2007, cité dans le journal des régions innovantes d’Europe). Une part essentielle de toute stratégie d’innovation réside dans la relation entre le patrimoine d’une région (situation géographique, infrastructures, savoir-faire, etc.) et ses institutions (industrie, établissements d’enseignement supérieur, ONG, associations, organes administratifs et sociétés). L’innovation dépend des liens créés entre ces composantes. Toutefois, 80 % des PME de l’UE sont classées en tant que « suiveurs de technologie » : elles sont caractérisées par leur potentiel plutôt que par leur capacité à innover. Des réalisations du Programme IIIB… Les partenariats de projets IIIB ont fonctionné comme des catalyseurs de diffusion des connaissances, insufflant la vie à des sociétés implantées aux quatre coins de l’Europe du Nord-Ouest, d’Aberdeen à l’Alsace et de Quimper à Cologne. • • Atouts et engagements de l’Europe du Nord-Ouest Éducation et recherche La zone de coopération bénéficie d’une main d’œuvre très diplômée et d’un savoir-faire important. Elle dispose également des établissements d’enseignement les plus performants du monde. Une vision d’ensemble permet de se rendre compte de la portée du capital humain de cette zone du monde. En effet, environ un cinquième des 50 meilleures universités mondiales du classement du Times Higher Education se trouvent en Europe du Nord-Ouest, notamment : • • • • • Arts et lettres (13) : Oxbridge, Sorbonne, Trinity College Dublin, université catholique de Louvain Sciences du vivant et biotechnologie (9) : Imperial College, Heidelberg, université Louis Pasteur, Strasbourg Sciences naturelles (8) : Utrecht, École normale supérieure, université Pierre-et-Marie Curie Paris V Sciences sociales (8) : Amsterdam, Warwick, Édimbourg et King’s College (Londres) Technologies (8) : Delft, Manchester (et Lausanne) Entreprenariat et innovation Soutenir le potentiel de croissance des PME est essentiel au secteur tertiaire de l’Europe du Nord-Ouest. L’innovation dans le secteur tertiaire ne peut pas être quantifiée à l’aide des indicateurs traditionnels. Certaines innovations passent parfois inaperçues. Le magazine britannique The Economist a publié en octobre 2007 un article sur le rapport annuel de la Commission européenne (Science, Technology + Innovation in Europe), dans lequel étaient analysées à l’aide de plusieurs variables d’innovation (dépenses de recherche, brevets déposés, etc.) les industries et les régions d’Europe. L’hebdomadaire soulignait que l’entreprenariat, c’est-à-dire probablement le facteur le plus important permettant de transformer des idées précieuses en produits et services, était rarement mentionné dans le rapport. L’accent était davantage mis sur l’innovation quantifiable et les dépenses des gouvernements dans la recherche et le développement. 46 • Le projet EPROC, qui a consisté pour plus de 1 000 administrations publiques situées en Allemagne, en Angleterre, au Pays de Galles et aux Pays-Bas à répondre à des enquêtes en vue d’établir des niveaux de passation électronique de marchés, a permis aux PME d’adopter de nouveaux processus électroniques. Le projet TESIS a donné lieu à la création de stratégies de commerce électronique destinées à l’expansion des marchés reposant sur les TIC, grâce à des subventions octroyées à des PME rurales en vue de les rendre plus réactives aux demandes du marché. Le projet ELFE a utilisé un programme établi par l’université de Karlsruhe afin de proposer des modules d’e-learning aux créatrices d’entreprises allemandes, ce qui a permis de renforcer les liens entre l’enseignement supérieur et la communauté commerciale locale. … aux opportunités du Programme IVB L’UE s’est fixé pour objectif de rehausser les dépenses de recherchedéveloppement de 3 % du PIB d’ici 2010. Deux tiers de ces dépenses devraient provenir du secteur privé. Au sein du Programme INTERREG, il existe un potentiel énorme de promouvoir l’entreprenariat parmi les communautés talentueuses de l’Europe du NordOuest, et d’exploiter le capital et l’expertise des sociétés afin de soutenir les entreprises nouvelles. Certains économistes ont affirmé que l’UE a perdu du terrain sur ces principaux concurrents, à savoir les États-Unis et le Japon. Néanmoins, en 2005, la Commission a invité les gouvernements à donner à la stratégie de Lisbonne un nouvel élan. En particulier, trois axes prioritaires ont été dégagés : investissements dans les maillages et la connaissance ; renforcement de la compétitivité dans les technologies de l’industrie, des services et de l’environnement ; et accroissement de la participation du marché du travail pour les personnes âgées en promouvant le « vieillissement actif » (source: www.euractiv.com). Le Programme IVB accueille les candidatures de projets dans ces domaines. Coup de projecteur ELAT Triangle technologique Eindhoven, Louvain, Aix-la-Chapelle Il faut bien plus que des ballons d’hélium pour faire décoller un jeune projet d’entreprise ENO. Pour entreprendre, il est préférable de s’adresser à des experts, plutôt que d’avoir recours au système D. « L’Europe reste plus ou moins dépourvue de capital-risque. Il est extrêmement difficile de trouver des investisseurs providentiels pour faire décoller une société et probablement tout aussi difficile de trouver des investisseurs professionnels disposés à effectuer des placements à risque. » Entrepreneurship In Europe, Venture Blog, message de David Hornik, homme d’affaires américain de San Francisco Bay Area, 31 juillet 2006 1+1+1 = 4 Le regroupement du projet ELAT (Eindhoven, Louvain et Aix-la-Chapelle) a porté ses fruits. Pôle de haute technologie situé à l’écart des grands centres de Bruxelles, Utrecht et Cologne, le triangle transnational dispose de compétences de pointe en matière d’informatique, de biotechnologie, de sciences du vivant, de nanotechnologie et de construction automobile. La région dispose des centres de recherche-développement d’acteurs majeurs (Philips, Ford, Ericsson et Microsoft), d’instituts de recherche (RWTH Aachen, Research Center Juelich, FH Aachen) et d’universités (université catholique de Louvain, TU d’Eindhoven). Les partenaires se sont rendu compte que, en associant leurs forces, ils pourraient créer un pôle d’excellence technologique reposant sur la coopération. L’ange de l’entreprenariat veille sur vous Ce projet a encouragé les communautés technologiques et commerciales qui stimulent les jeunes entreprises et soutiennent la croissance de ces entreprises en identifiant des synergies et des complémentarités. La formation des entrepreneurs et l’amélioration de l’accès aux investisseurs étaient fondamentales au soutien à la croissance des jeunes pousses : un engrais entrepreneurial, en quelque sorte. L’accent a été mis sur les questions financières, notamment le financement de départ et le bilan prévisionnel, afin de fortifier les structures financières. Les cours d’entreprenariat du projet ont encouragé la coopération entre écoles et universités afin de créer des études pratiques de haut niveau sur les méthodes permettant de capitaliser sur les savoir-faire en matière de gestion d’entreprise. Essayez la pensée latérale au sein d’un réseau trilatéral En mars 2005, une déclaration d’intention, effectuée conjointement par le gouvernement des Pays-Bas et le gouvernement de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a été signée afin de renforcer la coopération stratégique dans les domaines de la science, des technologies et de l’innovation. Cet événement a conduit le ministère néerlandais des affaires économiques à réaliser une analyse FFPM sur les regroupements transfrontaliers les plus importants avec l’Allemagne et la Belgique, qui s’est concentrée sur les systèmes et matériaux de haute technologie, l’alimentation et la nutrition, les sciences du vivant et les technologies médicales. À la recherche des Bill Gates de demain En participant à un cours d’entreprenariat de haute technologie, neuf équipes issues de sociétés allemandes, belges et néerlandaises désireuses de vendre leurs produits à l’international ont bénéficié du savoir-faire d’experts de renom, qui se sont exprimés sur la stratégie d’entreprise, l’analyse concurrentielle, les stratégies financières et le droit de la propriété intellectuelle. Les partenaires ont aidé les entrepreneurs à préparer leur projet en vue de l’obtention d’investissements, en les sensibilisant sur les investisseurs potentiels de la zone du triangle et en identifiant avec eux des méthodes d’obtention d’un capital de départ. Outre la création d’un programme d’action d’innovation et de stratégie d’innovation transnationale sur 30 ans, le projet ELAT a également mis au point son étalonnage des performances en fonction du tableau de bord européen de l’innovation et a inventorié les regroupements, réseaux et communautés technologiques et commerciaux. M. Andreas Strauß, d’Ilias Medical, témoigne : « En participant au cours du projet ELAT, nous avons reçu un précieux retour d’expérience de la part d’experts et bénéficié d’idées qui vont nous permettre de repenser notre plan. Nous sommes désormais prêts à faire face à nos premières négociations de financement. » www.elat.org 47 Coup de projecteur ECCE Développer des regroupements économiques d’entreprises culturelles Toutes les entreprises ne sont pas spécialisées dans les hautes technologies. Certaines sont très peu axées sur les technologies, mais sont néanmoins très élaborées, notamment dans les domaines des arts, de l’artisanat et de la culture, dont les produits peuvent être des articles de bonneterie, des sculptures, des céramiques et des bijoux. Nombre de villes européennes ont mis en place des stratégies innovantes visant à développer leurs industries culturelles et créatives ; toutefois, il existe peu d’exemples d’initiatives paneuropéennes ou transnationales. En fournissant des services de conseil aux entreprises, de conseil financier et des informations, et en dispensant des formations auprès des petites entreprises, des entrepreneurs et des particuliers, le réseau ECCE fait figure d’exception. La visibilité et la crédibilité accrues conférées par les projets transnationaux impliquant des regroupements régionaux ont été de bon augure pour les industries artisanales, les entreprises unipersonnelles et la création d’entreprises par des artistes talentueux. Chefs-d’œuvre culturels La formation internationale a été coordonnée par Utrecht avec pour objectif de sensibiliser les étudiants des filières d’art et de gestion d’entreprise aux secteurs culturel et créatif. Le site Internet du réseau, coordonné par Eindhoven, fournit un point d’entrée européen aux secteurs culturel et créatif. L’agence CIDA, établie à Huddersfield, a coordonné l’accès aux services financiers, de telle sorte que les PME puissent présenter leurs besoins et leurs intérêts aux établissements bancaires et aux investisseurs. Les services de conseil aux entreprises adressés aux professionnels de la culture étaient coordonnés par Aix-la-Chapelle avec pour objectif de développer une méthodologie du conseil, spécifique aux entreprises culturelles. Des centres de ressources locaux ont été créés au cours du partenariat, notamment à Angers, Nantes et Rennes. Les impressionnistes bruxellois Le réseau ECCE est désormais clairement identifié dans le contexte européen en tant que représentant majeur du secteur culturel. Les récentes préconisations du projet, qui visent à renforcer les secteurs culturel et créatif, ont fait l’objet, en 2006, d’une étude financée par la Commission européenne relative à l’économie européenne de la culture et ont été évoquées lors d’une récente communication de l’UE sur un agenda européen pour la culture à l’ère de la mondialisation. En novembre 2007, le réseau a été sélectionné en tant qu’expert lors d’une audition publique organisée par la Commission de la culture et de l’éducation du Parlement européen. Les commentaires et les recommandations politiques du réseau ECCE, relatifs aux secteurs culturels dans le contexte de la stratégie de Lisbonne, qui ont alimenté le projet de rapport du Parlement européen, ont été favorablement accueillis. Intégrée dans le projet de rapport, la contribution du projet a influencé la résolution du Parlement européen, d’avril 2008, sur les industries culturelles. www.connectedcreatives.eu L’île de Nantes, ECCE 48 Coup de projecteur HOSPITALS COOPERATION Croyez-le ou non, avant ce projet, il n’existait aucune coopération formelle entre trois hôpitaux situés à vol d’oiseau (40 kilomètres) l’un de l’autre. Grâce au projet HOSPITALS COOPERATION, des médecins et des professionnels de santé établis dans différentes régions peuvent transférer des connaissances afin de sauver des vies. La création d’un réseau médical transnational et l’établissement de relations professionnelles coopératives ont favorisé de nouvelles pratiques salutaires : • • • • • • • • Transfert de données personnelles protégées entre systèmes sécurisés ; Systèmes de vidéoconférence destinés aux médecins ; Réalisation d’études comparatives de la législation nationale ; Création de compétences en psychiatrie et introduction d’innovations communes de rééducation des patients ; Développement d’un programme d’assistance mutuelle visant à transférer des techniques d’accréditation de services de thérapie cellulaire ; Création de cadres de référence et de chartes de bonne pratique pour les salles d’opération ; Création de procédures de gestion du risque post-études à appliquer conjointement ; Création d’un réseau d’administrateurs de santé impliquant des échanges formels de formateurs et de stagiaires. Médecine sans frontières Les porteurs du projet ont non seulement réussi à réaliser leur objectif initial, mais ils sont allés encore plus loin en impliquant un quatrième partenaire, à savoir l’hôpital régional de MetzThionville. Le fichier des patients, prévu initialement pour les services de transplantation uniquement, est désormais accessible par l’ensemble des services médicaux. Le représentant du Parlement européen, M. John Bowis (président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire), a salué le projet lors de son événement tenu à Strasbourg en octobre 2005. En ce moment même, le partenariat s’attelle au projet HEALTH & DEMOGRAPHIC CHANGE, approuvé lors du premier appel du Programme IVB. La liberté et la mobilité transfrontière dans le choix des soins hospitaliers ont été récemment débattues par la Cour de justice des Communautés européennes, qui a rendu un arrêt à ce sujet. HOSPITALS COOPERATION www.hospitalcooperation.com/interreg 49 Questionnaire n°3 Qui est le plus innovant ? Revenons sur les méthodes incroyables appliquées au cours des projets IIIB afin de relever les défis territoriaux de l’Europe du Nord-Ouest. DÉFIS 29. Connectivité : le projet MARTINS a donné lieu à la création et à la mise en œuvre de cours de formation destinés à réduire les collisions sur la Manche et la mer du Nord. À quel facteur sont dus 80 % des accidents en mer ? a. Au brouillard, qui réduit la visibilité b. Aux erreurs humaines, qui consistent à mal interpréter la réglementation maritime internationale c. Au dysfonctionnement des radars 30. Connectivité : le projet DIPCITY a été cité par la Commission européenne dans le cadre de son plan de promotion de la navigation intérieure européenne. Quel était le nom de ce plan ? a. NAIADES b. NAVIDADES c. ADONIS 31. Changement climatique : le partenariat étendu du projet ESPACE inclut la Commission européenne, les pouvoirs publics locaux, des ONG, des instituts de recherche, le ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement et le ministère britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales. À l’heure actuelle, combien de membres sont impliqués dans l’implémentation des résultats du projet ? a. 80 b. 180 c. 280 32. Changement climatique : le projet BRANCH a permis de fournir aux décideurs de meilleurs outils, notamment 1 500 cartes et visualisations de sites. Dans quel but ? a. Planification de l’adaptation des familles sauvages b. Planification de l’adaptation de la faune sauvage c. Planification de l’adaptation aux vacances 33. Développement urbain et réhabilitation des ressources : le projet REVIT a consisté à promouvoir une meilleure utilisation des friches industrielles afin de lutter contre l’expansion urbaine. Quel est le nom du système d’informations déployé afin de diffuser des outils et de transférer les connaissances sur les approches innovantes de réhabilitation de sites ? a. TIGRIS b. EUGRIS c. GRISTLE 34. Développement urbain et réhabilitation des ressources : le projet IMAGE a permis de redorer le blason des immeubles de grande hauteur en modifiant la perception du public à leur égard et en créant de nouveaux espaces publics. Lors du cours tenu à Delft en 2006, qui a investi plus de 50 appartements vides afin de redynamiser le quartier de Poptahof ? a. Des commissaires européens b. Des artistes et des habitants c. Des boucs, des cochons et des moutons 35. Développement urbain et réhabilitation des ressources : qu’ont fait les porteurs du projet ERIH des bâtiments délabrés afin de célébrer le patrimoine industriel ? a. Ils se sont reculés afin d’admirer les usines rongées par la rouille b. Ils les ont faits exploser afin d’aplanir les sites c. Ils ont développé 60 points d’ancrage sur les routes thématiques européennes 36. Ressources naturelles et biodiversité : sur quel parc de stationnement les ouvriers du projet MINEWATER ont-ils effectué des forages afin de gagner du prestige ? a. Celui de McDonalds b. Celui d’Angela Merkel c. Celui d’IKEA 37. Ressources naturelles et biodiversité : au cours du projet URBAN WATER, des ingénieurs allemands ont convaincu leurs homologues français de faire de l’Espierre, cours d’eau naturel devenu un égout à ciel ouvert, un jardin paysager, plutôt que d’appliquer la solution technique préalablement retenue, à savoir sa simple couverture. Afin de résoudre les problemes liés aux fortes pluies, ils ont également créé un lit asséché. Quel nom porte cet aménagement ? a. Gadaffi b. Dachi c. Wadi 38. Innovation et transfert des connaissances : le projet ECCE a donné lieu à la création d’un réseau transnational de centres de ressources visant à encourager les entrepreneurs culturels. Si vous étiez un artiste et que vous décidiez, dans le cadre d’une action commerciale, de remonter la Loire, dans quelle ville ne pourriez-vous pas vous rendre (sans prendre le train) ? a. Nantes b. Angers c. Rennes 39. Innovation et transfert des connaissances : le projet HOSPITAL COOPERATION a donné lieu à des innovations en matière d’échange de données, de vidéoconférences, de formations communes et de programmes d’échange, destinées aux pro fessionnels de santé des régions frontalières. Quelle institution a récemment évoqué la question des droits de mobilité des patients au sein de l’UE ? a. Comité des régions b. Cour de justice des Communautés européennes c. Cour européenne des droits de l’homme 40. Innovation et transfert des connaissances : en plaçant les TIC au cœur d’une campagne d’encouragement d’alliances stratégiques, le projet ELAT a organisé des cours d’entreprenariat de haute technologie impliquant des entreprises nouvelles universitaires afin de favoriser l’investissement. Parmi les propositions ci-après, laquelle ne décrit pas la zone du triangle transnational ? a. Dispose de paysages de montagnes b. Dispose d’instituts de recherche de notoriété internationale c. Est situé à l’écart des grandes régions métropolitaines Avez-vous bien répondu ? Réponses à la page 56 INTERREG Contagieux, controversé, mais ouvert à la critique Maintenant que vous avez lu et absorbé les 3 parties (peut-être ressentez-vous le besoin de vous allonger dans une pièce sombre pendant un moment) de ce document, nous espérons que l’évidence parle d’elle-même. Ce qui se dégage particulièrement, c’est l’impulsion politique des projets INTERREG : d’abord, en s’attaquant aux obligations nationales d’appliquer la politique européenne en impliquant les parties prenantes pertinentes sur le terrain ; ensuite, en façonnant l’agenda politique de l’UE au fil de son évolution, en appliquant l’expertise engrangée grâce au processus de coopération et en acquérant une réputation d’experts de terrain. La diversité de l’Europe du Nord-Ouest, son principal atout La coopération n’est pas un conte de fées transnational. Malgré les réalisations de projets, des réserves ont été émises quant aux impacts du Programme. Les chercheurs universitaires et les experts établissent des bilans mitigés sur les récentes activités du Programme. Une implication indirecte et plus distante dans le Programme peut autoriser un tel point de vue critique ; toutefois, on se fait une meilleure idée des réalisations transnationales en prenant en compte les opinions des parties prenantes qui travaillent sur le terrain. Peu de gens peuvent nier les réussites considérables des 99 projets qui ont capitalisé sur la diversité territoriale de l’Europe du Nord-Ouest afin de produire des résultats rapides de cohésion, de développement et de croissance régionaux. Le Programme IVB ENO encourage vivement un débat plus sain et plus animé sur les forces, les faiblesses, les possibilités et les menaces de la coopération transnationale : cette approche fait de la participation au Programme INTERREG une expérience plus stimulante et garantit une implication maximale des différentes communautés et de leurs intérêts particuliers. Se concentrer sur une philosophie territoriale Il est difficile de créer un agenda commun entre des cultures traditionnelles et administratives à frontières nationales, singulièrement lorsque cela implique de créer de nouveaux réseaux et de nouvelles communautés politiques. Les processus de coopération concernent la politique, l’énergie et l’aménagement. L’Europe du Nord-Ouest ne déroge pas à cette règle. Néanmoins, chaque initiative, notamment chaque initiative communautaire, nécessite une déontologie, c’est-à-dire un cadre et une philosophie constituant une orientation. La politique de cohésion appliquée à une zone géographique si vaste requiert des règles et de la concentration afin d’empêcher que les ressources financières ne soient allouées à des projets de développement régional de façon inadéquate. Les processus décisionnels sont, stricto sensu, politiques, du moins en ce qui concerne le comité de pilotage du Programme ; toutefois, les décisions sont prises en fonction des recommandations des évaluateurs, qui jugent le degré d’harmonisation d’un projet avec le développement durable de la macrorégion. Les ressources financières sont restreintes. Ce sont les meilleurs projets qui doivent l’emporter. 52 Traduire la transnationalité Au premier abord, la notion de transnationalité peut paraître abstraite, éloignée des préoccupations urgentes et difficile à mettre en œuvre. Dans la mesure où ce terme est rarement mentionné dans les stratégies de développement nationales et régionales, il s’agit bien souvent d’un concept nouveau pour les personnes qui participent pour la première fois à des initiatives de politique de cohésion européenne. Le plus souvent, cette notion est évoquée dans le domaine des réseaux de transport international, la gestion des zones côtières et la protection contre les inondations. D’aucuns sont sceptiques quant à la valeur ajoutée de la coopération en matière d’accroissement des performances et de la durabilité économiques. D’autres vont même jusqu’à considérer que le développement territorial équilibré est passé de mode ou bien qu’il n’est pas pertinent dans le cadre du développement de l’innovation et de l’économie de la connaissance. Ces points de vue restreignent bien évidemment la volonté de mettre en œuvre une coopération transnationale. En revanche, beaucoup sont ceux qui reconnaissent son potentiel de résolution des problèmes comme l’évolution démographique, le développement rural et la préservation, la fourniture d’énergie, l’élévation du niveau des mers et le changement climatique. C’est dans ces domaines qu’une action entreprise dans une région partenaire entraînera indubitablement des conséquences énormes et des impacts territoriaux marqués sur les régions limitrophes. Du chiffrage de la plus-value cognitive INTERREG est un modèle d’apprentissage transnational exploré par les partenaires au fil des projets. Il est un « bouillon de culture à idées », qui encourage le transfert des connaissances sur la base d’une participation volontaire et multilatérale. Il peut accroître les opportunités de transfert politique ; en revanche, le transfert de connaissances peut ne pas s’opérer, car celui-ci dépend de la nature et de la qualité des interactions d’un processus social, et de l’intensité de la coopération. L’expérience a démontré que le chiffrage des impacts d’INTERREG ne produit que des données brutes. L’évaluation se borne à une vision globale. Elle met en évidence les résultats tangibles de la période de 7 ans, mais ne permet pas de quantifier véritablement les impacts substantiels à long terme, l’influence politique, l’effet de levier financier et la contribution au capital humain. Ce document a eu pour objet de qualifier la portée colossale des impacts en faisant référence aux avantages plus vastes produits par les partenariats IIIB au sein de l’Europe du Nord-Ouest, leurs régions et leurs communautés, qu’ils soient économiques, culturels, éducatifs, environnementaux, sociaux ou politiques. Le nouveau visage de la cohésion en Europe du Nord-Ouest Le Programme IIIB : « hétérogènes, mais unis dans la diversité » Davantage de soutien et d’engagement politiques Les partenariats des projets présentés ici se sont concentrés sur l’optimisation des ressources de leurs collectivités locales, de leurs circontscriptions politiques ou région économique en vue de promouvoir un développement et une croissance durables. Forts de la conviction selon laquelle des solutions peuvent exister, ils ont envisagé les défis rencontrés dans un espace géographique plus vaste, puis ont, au sein d’un partenariat, travaillé à les concrétiser. Les partenariats les plus performants ont utilisé le groupe comme une ressource en soi, en découvrant des différences dans des approches traditionnelles, en adoptant des techniques innovantes et en les testant au cours de projets pilotes. Les porteurs des projets-phares ont régulièrement revu leur philosophie commune afin de garantir que le consensus et la compréhension mutuelle restent intacts au cours du processus de coopération. INTERREG a atteint sa majorité: né en 1990, il a désormais 18 ans. Il ne s’agit plus d’une initiative communautaire, mais d’un instrument suffisamment mûr pour réaliser l’objectif 3 de la politique de cohésion. INTERREG fait l’objet d’une attention politique accrue dans les discussions entre le Conseil et le Parlement européen. À ce titre, il garantit plus d’implication politique dans la sphère nationale et régionale. Nous avons la conviction que les programmes de l’objectif 3 sont les mieux placés pour garantir des résultats par la coopération, afin de faire d’une cohésion européenne (territoriale) une réalité. Il existe souvent une corrélation entre la qualité de la conduite de projet et les résultats. En effet, les chefs de projet efficaces mettent en place des canaux de communication interculturelle et des dispositifs de création de comptes rendus performants, et insufflent la confiance dans les équipes. Le présent document met en évidence l’hétérogénéité des projets IIIB d’Europe du Nord-Ouest, la pléthore d’avantages qu’ils ont apportés aux différents secteurs et leur contribution collective à la réalisation des objectifs du Programme selon les différentes priorités thématiques. Il n’est donc aucunement surprenant que, forts de ces succès, nous ayons de hautes ambitions pour le Programme en cours. Nous encourageons la participation des anciens comme des nouveaux. Le Programme IVB : « investir dans les opportunités » Nous avons repris où nous nous étions arrêtés. En réalité, la transition s’est opérée sans interruption, puisque les projets IVB ont été approuvés pendant la phase de finalisation des projets IIIB. Nous mettons un point d’honneur à éviter les doublons. Le défi à relever consiste à puiser dans les 15 000 projets des zones et des volets d’INTERREG afin de mettre les savoir-faire en commun. La transnationalité, l’innovation et un partenariat fort sont les qualités nécessaires à tous les nouveaux projets. L’accent est davantage mis sur les stades initiaux du développement d’une idée à partir d’un point de départ commun. Cette fois, il y aura moins d’aménagement du territoire et davantage de cohésion territoriale. Les projets doivent être indépendants. Le concours apporté par le Programme INTERREG doit être envisagé comme un capital de départ pour les activités de coopération à long terme. L’IWP (International Working Party) a identifié des lacunes dans le Programme IIIB, qui rendent extrêmement difficile le développement de projets à fort impact. À ce titre, dans le cadre des initiatives stratégiques, par un processus descendant, le Programme IVB tentera de développer des projets ou des regroupements de projets stratégiques axés autour de cinq thématiques : évolution démographique, changement climatique, innovation, transport et énergie renouvelable. Nous attendons les orientations du livre vert à paraître de la Commission sur la cohésion territoriale avant d’entreprendre une consultation publique sur les priorités à venir. Le processus stratégique et concurrentiel s’applique aux projets et aux programmes. Les candidatures de projets pour l’obtention de subventions du FEDER sont mises en concurrence. Nous sommes également en situation de concurrence en vue de vous faire choisir l’Europe du Nord-Ouest, plutôt que d’autres zones de programmes. Peut-être est-ce l’absence d’argument politique en faveur, ou contre, un projet qui explique la visibilité relativement faible du programme ? Ou peut-être est-ce lié à la nature technocratique de sa mise en œuvre ? Comme indiqué dans le plan de communication et d’information de la DG Politique régionale du 2 juin 2008, un réseau de fonctionnaires (au niveau national) a récemment été créé en vue de mettre en place une stratégie de communication destinée aux programmes du FEDER et du Fonds de cohésion (INFORM). Sa vocation consiste à partager les expériences et à identifier des façons d’améliorer les activités de communication, d’effectuer une sensibilisation sur les avantages des interventions communautaires auprès des bénéficiaires potentiels et du public, et d’accroître la visibilité des projets subventionnés par l’UE. Nous espérons que ce document constitue un point de départ utile et attrayant. Trouver l’âme sœur N’hésitez pas à consulter le site Internet www.nweurope.eu. Prenez de nouveau connaissance des réalisations de nos projets, puis déterminez si vous pouvez émuler leurs réussites. Il ne s’agit pas exactement d’un site de rencontre, mais vous pourrez y trouver des partenaires grâce à notre base de données. Vous pouvez y consigner vos idées et, surtout, rechercher des partenaires qui rencontrent des préoccupations similaires. Nous organiserons régulièrement des séminaires de développement de projet, sortes de séances de rencontres pour pouvoirs publics et porteurs de projets, mais avec moins de bavardage et plus de conversations éclairées. Ces initiatives visent intégralement à aboutir à la signature d’accords de partenariat et à mettre en marche des projets de coopération transnationale afin de réaliser les objectifs de la politique de cohésion européenne. Nous laissons le mot de la fin à des porteurs de projets, car ils sont les plus à même d’évoquer les réalités d’INTERREG. Le responsable du projet CYCLEAU, M. Pascal Herry, a mis en garde ses partenaires : « Ne vous impliquez pas dans la coopération territoriale européenne simplement pour être européens ! Interrogez-vous sur ce que vous souhaitez faire et demandez-vous si vous avez véritablement besoin de la coopération transnationale. » 53 Glossaire Politique de cohésion (parfois désignée par le terme Politique régionale) De A à Z…… La politique de cohésion de l’UE a pour objet de mettre en place des mesures visant à stimuler la croissance économique des 27 États membres et ainsi à résorber les disparités en matière de niveaux de développement. Elle permet aux régions de mettre en valeur leurs atouts territoriaux, d’accroître leur compétitivité et d’augmenter la cohésion de l’Europe. Pour la première fois, la politique de cohésion représente la plus grosse dotation du budget communautaire, avec 347 milliards d’euros, soit un tiers de l’ensemble des dépenses européennes. Dans ce budget, 8,7 milliards d’euros du Fonds européen de développement régional ont été alloués à l’objectif « Coopération territoriale européenne » pour la période 2007-2013. Désigné également par le terme INTERREG, c’est une des trois composantes de la politique de cohésion (les deux autres étant « Convergence » et « Compétitivité régionale et emploi »). Aménagement du territoire Fonds structurels et Fonds de cohésion Les Fonds structurels et le Fonds de cohésion constituent les instruments financiers de la politique de cohésion. Ces fonds s’inscrivent dans le cadre de l’objectif de cohésion économique, sociale et territoriale. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) est actuellement le plus important de ceux-ci. Institué en 1975, il a permis de créer des infrastructures et de réaliser des investissements productifs et créateurs d’emplois, notamment auprès des entreprises. Ces fonds sont affectés au financement de projets de politique régionale entrant dans le cadre de trois nouveaux objectifs : • • • L’axe « Convergence » consiste à accélérer la convergence des États membres et des régions les moins développés en améliorant les conditions de croissance et d’emploi. Cet objectif est financé par le FEDER et le Fonds de cohésion, ainsi que par le Fonds social européen. Il représente 81,5 % de l’ensemble des ressources allouées. L’axe « Compétitivité régionale et emploi » vise à anticiper les évolutions socio-économiques, à promouvoir l’innovation et l’esprit d’entreprise, à protéger l’environnement et à développer les marchés du travail qui incluent des régions non concernées par l’objectif Convergence. Cet objectif, qui est financé par le FEDER et le FSE, représente 16 % de l’ensemble des ressources allouées. L’axe « Coopération territoriale européenne » (c’est nous) vise à renforcer la coopération aux niveaux transfrontalier, transnational et interrégional, dans les domaines du développement urbain, rural et côtier. Il vise également à promouvoir les liens économiques et les réseaux établis entre petites et moyennes entreprises (PME). Cet objectif est financé par le FEDER. Même si cet axe ne représente que 2,5 % de l’ensemble des ressources allouées, nous pouvons accomplir de grandes réalisations grâce aux dotations affectées à la coopération transnationale : 1,83 milliard d’euros. INTERREG (également actuellement connu sous le nom d’Objectif 3) Institué en 1990, INTERREG se distingue de la majorité des programmes de politique de cohésion par une caractéristique majeure : il implique la collaboration des pouvoirs publics d’au moins deux États membres. Il s’applique à tous les États membres et soutient des projets visant à promouvoir les atouts territoriaux européens par la coopération. L’objectif d’INTERREG consiste à promouvoir l’échange d’expertises et d’expériences entre les régions européennes, et à favoriser des synergies intersectorielles en vue de corriger les déséquilibres territoriaux. Il est constitué de trois volets : • • • INTERREG IVA : 53 programmes axés sur la coopération transfrontalière (6,44 milliards d’euros) INTERREG IVB : 13 programmes axés sur la coopération transnationale (1,83 milliard d’euros) INTERREG IVC : 1 programme axé sur la coopération interrégionale (0,44 milliard d’euros Ensemble des méthodes appliquées par les pouvoirs publics afin d’influencer la distribution des personnes et des activités au sein d’espaces de différents niveaux. Il inclut tous les aspects de l’aménagement de l’espace (notamment, les dimensions urbaine et environnementale), et ce, aux niveaux régional, national et international. Cohésion / développement territorial Principe visant à gérer les conséquences et les impacts imprévus des politiques communautaires sur l’aménagement du territoire. Il vise à promouvoir les possibilités de développement, d’une façon à la fois équilibrée et durable, au sein du territoire européen. Cet objectif est réalisé par des mesures visant à résorber les disparités de croissance et de développement entre les régions. Les actions locales et régionales, qui ont pour objet de mettre en valeur les richesses territoriales existantes, sont largement appuyées par les différents instruments financiers de la politique de cohésion, notamment de l’objectif 3 (INTERREG). Au niveau européen, le terme cohésion territoriale, plus répandu que le terme aménagement du territoire, a été inclus dans le traité de Lisbonne. Ce terme a été défini dans un rapport de « détermination du champ d’étude » à Rotterdam, à la fin de l’année 2004, puis étoffé à partir de données empiriques issues du programme ORATE, dans un rapport intitulé « Situation territoriale et perspectives de l’UE ». Lors de la conférence ministérielle qui s’est tenue à Leipzig en mai 2007, un document politique intitulé « Agenda territorial de l’UE » a été signé en vue de poursuivre le processus amorcé à Rotterdam. Comité des régions Instauré en 1992 par le Traité de Maastricht et investi de ses pouvoirs en 1994, le Comité des régions (CdR) est un organe à caractère consultatif permettant à des représentants des collectivités régionales et locales de s’exprimer sur le processus décisionnel de l’Union européenne. Il est composé de 344 représentants des collectivités régionales et locales, élus par le Conseil pour une durée de quatre ans. Direction générale de la politique régionale (DG Politique régionale) Service de la Commission européenne qui a pour mission de renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale en résorbant les disparités en matière de niveaux de développement, constatées entre les différentes régions et les différents États membres. Cet objectif se traduit par des investissements dans le potentiel local de chaque région afin de promouvoir la compétitivité des économies régionales et de permettre aux régions en retard de développement de combler l’écart qui les sépare des régions plus prospères. Pour ce faire, il s’agit de veiller systématiquement à ce que la contribution de l’Union au développement régional apporte une plus-value maximale. Ainsi, on peut dire que la politique régionale est une expression de la solidarité et le moteur de la compétitivité au sein de l’Union européenne. Directive Acte normatif qui lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. Une directive doit être fondée sur un article de traité et prévoit en principe un délai de transposition dans le droit interne des États membres destinataires. Parmi les autres instruments normatifs de l’UE figurent les règlements, les décisions et les recommandations. Directive-cadre sur l’eau (DCE) La DCE est une loi européenne adoptée en 2000. Elle constitue le fondement de nombreux changements survenus dans la gestion des ressources hydriques européennes et offre un cadre de protection, d’amélioration et d’utilisation durable des masses d’eau de l’environnement, et ce, de la source à la mer. Ces masses d’eau peuvent être des rivières, des canaux, des lacs, des estuaires, des zones humides, des eaux côtières et des eaux souterraines. Les principaux objectifs de cette directive consistent à préserver et à améliorer les ressources hydriques. Cette démarche implique notamment d’empêcher la détérioration des écosystèmes aquatiques et, si possible, de restaurer les ressources hydriques souterraines et de surface détériorées par la pollution, le captage, les barrages et les travaux d’ingénierie à un état correct d’ici 2015. 54 Étalonnage des performances Polycentricité Évaluation des performances d’un pays, d’une entreprise ou encore d’un secteur par rapport à d’autres pays, entreprises ou secteurs. L’étalon désigne la norme permettant d’évaluer les performances. Cette notion a été largement accréditée aussi bien dans les débats universitaires que professionnels. Elle a été employée dans les documents de politique territoriale de l’Union européenne et des États membres, et fut l’un des éléments essentiels de la stratégie intégrée d’aménagement du territoire promue par le schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC), non contraignant, institué en 1999. Même si cette notion a été placée au cœur des discours de politique territoriale, sa définition reste vague. Néanmoins, on peut affirmer que ce terme renvoie à l’idée d’un aménagement du territoire durable reposant davantage sur la promotion et le développement de plusieurs centres urbains de taille moyenne plutôt que sur la domination d’une capitale ou d’un centre urbain. Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) Stratégie commune et intégrée prenant en compte tous les enjeux terrestres et marins des zones côtières. Il s’agit d’un processus d’harmonisation des différentes politiques et structures décisionnelles afin de promouvoir des actions concertées en vue d’objectifs spécifiques. Une gestion intégrée des zones côtières réussie peut impliquer les principes ci-après : une vision à long terme, une approche globale, une gestion adaptative, une prise en compte des processus naturels, un soutien et une implication de l’ensemble des administrations compétentes, une utilisation de plusieurs instruments, une planification participative et une prise en compte des spécificités locales (ministère britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales). Intégration Action de prendre en considération un problème dans les politiques communautaires. À titre d’exemple, chaque décision de politique communautaire doit désormais tenir compte des implications pour l’environnement. En d’autres termes, les considérations environnementales ont été « intégrées ». Lisbonne et Göteborg La stratégie et l’agenda de Lisbonne ont été amorcés en mars 2000 dans le cadre d’un ambitieux train de réformes visant à faire de l’UE « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ». Le Conseil européen de Göteborg, qui s’est tenu en juin 2001, y a ajouté une dimension environnementale via la stratégie européenne de durabilité, dont les objectifs concernent le changement climatique, le transport durable, la santé publique et l’utilisation des ressources. Les 22 et 23 mars 2005, le Conseil européen a procédé à l’évaluation à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne mise en œuvre par la Commission sur le renouvellement économique, social et environnemental. Parmi les points essentiels visant à relancer Lisbonne figuraient la volonté de mettre davantage l’accent sur la croissance et l’emploi, la simplification et la propriété nationale via des plans d’action nationaux. Réseaux transeuropéens (RTE) La fonction des réseaux transeuropéens consiste à créer une infrastructure moderne et performante en vue de relier les réseaux régionaux et nationaux européens. Ils sont essentiels au marché intérieur, car ils assurent la libre circulation des marchandises, des personnes et des services. Le titre XV du TUE fournit la base juridique des RTE, qui s’appliquent à trois domaines d’activité : transport, télécommunications et énergie. Les RTE sont financés par le FEDER et le Fonds de cohésion et par des emprunts octroyés par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds européen d’investissement (FEI). Subsidiarité Principe selon lequel les décisions communautaires doivent être prises au plus proche du citoyen. Il s’agit d’un principe selon lequel l’Union n’agit (sauf pour les domaines qui relèvent de sa compétence exclusive) que lorsque son action est plus efficace qu’une action entreprise au niveau national, régional ou local. Pour consulter le glossaire de la DG Politique régionale, veuillez visiter la page ci-après : http:// ec.europa.eu/regional_policy/glossary/glossary_fr.htm Natura 2000 Réseau européen de zones de conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. Les principes de protection sont définis par la directive du Conseil concernant la conservation des oiseaux sauvages (1979) et la directive du Conseil concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (1992). La législation communautaire répertorie les espèces végétales et animales ainsi que les habitats visés en raison de leur rareté ou de leur vulnérabilité, avec une attention particulière sur les espèces et les habitats en voie d’extinction. Ce réseau prévoit des zones de protection spéciale destinées à la conservation de plus de 180 espèces et sous-espèces d’oiseaux, et des zones spéciales de conservation destinées à la conservation de plus de 250 types d’habitats, 200 espèces animales et plus de 430 espèces végétales. Natura 2000 représente aujourd’hui plus de 20 % du territoire de l’UE. Partie prenante Toute personne physique ou morale intéressée ou visée par la législation et l’élaboration des politiques de l’UE. La Commission européenne consulte le plus de parties prenantes possibles avant de proposer un acte normatif ou une nouvelle politique. Petites et moyennes entreprises (PME) Les PME sont définies par un ensemble de critères qui ont trait à l’effectif, le chiffre d’affaires et l’indépendance de l’entreprise. En termes d’effectif, une micro-entreprise occupe moins de 10 personnes, une petite entreprise occupe moins de 50 personnes et une moyenne entreprise occupe moins de 250 personnes. Forte du constat selon lequel les PME représentent plus de 90 % de l’ensemble des entreprises européennes, l’UE a défini spécifiquement les PME afin de leur attribuer les aides financières adéquates. L’objectif consiste à exploiter le potentiel de croissance et de création d’emplois des PME. 55 Réponses aux questionnaires Quels résultats avez-vous obtenus ? Première partie : 1c, 2b, 3c, 4b, 5a, 6c, 7c, 8a, 9c, 10a, 11c, 12c, 13b, 14c, 15a, 16a Deuxième partie : 17c, 18b, 19c, 20a, 21b, 22b, 23c, 24c, 25c, 26a, 27c, 28a Troisième partie : 29b, 30a, 31c, 32b, 33b, 34b, 35c, 36c, 37c, 38c, 39b, 40a Plus de 36 : Véritablement brillant à l’échelle transnationale ! Vous devez être un porteur de projet chevronné disposant d’une connaissance approfondie des projets IIIB Europe du Nord-Ouest et des regroupements thématiques, et un bénéficiaire et contributeur principal du transfert de connaissance. Entre 30 et 35 : Impressionnant ! Presque une meilleure pratique ! Vous devez travailler dans le développement durable et les projets INTERREG depuis longtemps, mais n’êtes pas encore tout à fait habitué à tous nos projets. Informezvous davantage sur les thèmes des questions qui vous ont posé des problèmes. Entre 25 et 30 : Un savoir-faire évident ! Il est clair que vous avez des connaissances sur les réalisations potentielles d’INTERREG. Nous vous recommandons de vous informer davantage sur les récentes réalisations en contactant les porteurs de projets ou bien en discutant des questions avec un collègue. Moins de 25 : Vous connaissez déjà beaucoup de choses, mais vous pouvez en apprendre davantage sur la valeur ajoutée de l’ENO. Pourquoi ne reliriez-vous pas la brochure une nouvelle fois avant de revoir vos réponses ? Après tout, l’esprit même d’INTERREG repose sur le fait d’apprendre de ses erreurs. 56 Sites Web des projets IIIB AMEWAM www.uni-hohenheim.de/amewam/home.htm IMAGE www.image-project.org APANGO www.apango.eu IMPACTE www.impacte-project.net ARTERY www.artery.eu.com IPPN www.interports.org BERISP www.berisp.org ISLA www.isla-europe.com BIOSMILE www.biosmile.eu ITISS www.itiss-eu.com BIZZ 2 BIZZ www.pomlimburg.be/fb111lzqb560air1dhr135.aspx JAF www.jaf.nu BLUELINKS www.bluelinks2008.org LIFESCAPE www.lifescapeyourlandscape.org BOUNDLESS PARKS www.boundlessparks.com/ LIRA II www.lira-2.com BRANCH www.branchproject.org MARTINS www.martinsproject.eu BRAIN DRAIN www.utwente.nl/cstm/research/summary/brain- MAYA II www.maya-net.org drain.doc MESH www.searchmesh.net CAREFLOWS www.careflows.info MINEWATER www.minewaterproject.info CITIZEN FIRST www.citizen-first.net MSC RENGERATION www.msc-regeneration.com CRII www.crii-online.net NENSI I & II www.service-incubator.com CROBUSPARKS www.crobusparkx.com NEWDELTA www.newdelta.org CROSS CUT www.observatoire-des-canaux.org/crosscut.php NEWSTASC www.newtasc.com CROSSING THE LINES www.corssingthelines.com NOAH www.noah-interreg.net COREPOINT www.corepoint.ucc.ie/index.php NOFDP www.nofdp.bafg.de CSI www.environment-investment.com OPTIMUM www.optimum2.org CSS www.converting-sacred-spaces.com PLANARCH www.planarch.com CYCLEAU www.cycleau.com POLYNET www.polynet.org.uk DART www.interreg-dart.com PROBOIS-PROHOLZ www.bois-habitat.com/html/Proholz/ENO.html DIPCITY www.portdebruxelles.irisnet.be/code/en/dipcity.htm PROGRESS www.progress-eu.info DRIVE www.driveproject.eu REDUCE www.reduce.be ECCE www.connectedcreatives.eu REURBA www.reurba.org ECSWA www.escwa.org REVIT www.revit-neweurope.org EGHN www.eghn.org RHINET www.rhinet.net ELAT www.elat.org SAFER www.eu-safer.de ELFE www.elfe-entrepreneurs.org SAND www.sandproject.nl ENCOURAGE www.senart.com/web/18354.htm SAIL II www.sailcoast.org EMDI www.emdi.certic.unicaen.fr SAUL www.saulproject.net EPOS www.portofoostende.be/epos SCALDIT www.scaldit.org EPROC www.eproc.org SEG www.segproject.org ERIH www.en.erih.net SEPTENTRION www.septentrion-nwe.org ERIH II www.erih.net SDF www.sdfproject.nl ESPACE www.espace-project.org SOS II www.sos-project.org EUROPOLIS www.europolis.equipement.gouv.fr SPAN www.span-eu.org EUROVELOROUTE www.euroveloroute.com SPATIAL METRO www.spatialmetro.org FINAL www.final-hab.org STIMUTRAN www.stimutran-sme.com FINESSE www.finesse-project.net STREETS FOR LIVING www.streetsforliving.net FLOODSCAPE www.floodscape.net SUSCIT www.sus-cit.org FOWARA www.fowara.org TESIS www.tesisproject.net FREUDE AM FLUSS www.freudamfluss.org/eng TIMIS www.timisflood.net/en HEATH www.heathproject.org.uk TRENDSPOT www.trendspot.eu TRUST www.trustproject.org HOSPITAL COOPERPATION www.hospitalcooperation.com/interreg URBAN WATER www.urban-water.org HST CONNECT www.hst-connect.org VEPS www.veps3d.org HST4I www.hst4i.org WARELA www.warela.eu HST NETWORK www.hst-network.net WIHCC www.wihcc.nl 57 Remerciements Cette publication a été produite et publiée par le secrétariat technique conjoint du Programme INTERREG IVB Europe du Nord-Ouest. Ce travail a été réalisé en collaboration avec la présidence luxembourgeoise du programme, au nom des organes du programme. Rédaction et édition : Paul Stephenson Traduit de l’anglais par Abbaye Traductions, Paris. Conception graphique : Daniel Kurth & Linda Bos Impression : Poplar © DG Politique régionale - Commission européenne Nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires de projets qui ont contribué à ce travail ainsi que ceux qui ont fourni des photographies, notamment : Pascal Buleon Mandy Veldman Nicolas Wilmouth RAG Montan Immobilien Lille, septembre 2008 La présente publication s’appuie sur le travail de nombreux auteurs et de nombreuses sources, notamment des articles de presse et des rapports de suivi de projets, des sites Internet et des articles universitaires. Les références proviennent de 3 articles universitaires de Planning, Practice & Research, Vol. 22, numéro 3 : 1) Colomb, C. (2007: 347-372), The added value of transnational cooperation: towards a new framework for evaluating learning and policy change ; 2) Dühr, S. & Nadin, V. (2007: 373-394), Europeanization through Transnational Territorial Cooperation? The Case of INTERREG IIIB North-West Europe ; 3) Dühr, S., Stead, D. & Zonneveld, W. (2007: 291-307), The Europeanization of spatial planning through territorial cooperation. Investir dans les opportunités Contactez-nous INTERREG IVB NWE Joint Technical Secretariat Les Arcuriales 45, rue de Tournai, 6/D • F-59000 Lille, France T. +33 3 20 78 55 00 • F. +33 3 20 55 65 95 [email protected] • www.nweurope.eu Autorité de Gestion