Aujourd`hui, il n`est plus toujours possible de faire le même métier
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Aujourd`hui, il n`est plus toujours possible de faire le même métier
formation & emploi changer de métier Professionnels de santé : : se former c’est accessible en MANAGEMENT à tous ! Aujourd’hui, il n’est plus toujours possible de faire le même métier toute sa vie. La société se transforme, les demandes évoluent, et il faut savoir s’adapter à la mutation constante du marché du travail. Mais à tout âge, et après n’importe quelle formation initiale, il n’est jamais trop tard pour changer totalement de voie. A mi-chemin entre nécessité de mouvement, évolution de carrière et désir très personnel, voici deux exemples de reconversions surprenantes ! Par Mike Obri Dorothée Martin, une infirmière sur le point de devenir opticienne Estelle, expliquez-nous votre parcours professionnel, votre job d’avant et pour quelles raisons vous avez décidé de changer de voie... Estelle Rocheteau a effectué un étonnant virage à 90°, en passant de la conception de sites pétroliers à une formation d’éco-conseiller Un virage à 90° ! Sentez-vous que vous avez pris la bonne décision ? Dorothée, vous étiez infirmière et vous suivez actuellement une formation d’opticienne... Pourquoi ce changement total de profession ? Ce n’est sûrement pas à cause du manque d’emplois. Il y a deux raisons, l’une personnelle et l’autre de santé. J’ai dû arrêter mon métier parce que j’ai de gros soucis de dos, qui se sont aggravés après quelques années d’exercice de mon métier d’infirmière. Et surtout, je n’avais pas envie de faire infirmière « au rabais » et de faire de l’administratif, ou juste du suivi de patients. Il a fallu envisager une réorientation complète. Opticienne, parce que j’aime le côté manuel du métier, le fait de tailler les verres, les monter, et parce que j’apprécie le contact avec les gens, et que j’aurai toujours l’opportunité de faire des examens médicaux. J’aime le côté « fashion » de la lunette et son évolution dans la mode au fil des ans ! Concrètement, j’ai la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé, je suis suivie par Cap Emploi pour ma reconversion, et c’est donc l’Agefiph qui me finance les années de formation. Pas trop dur de reprendre les études à 30 ans passés ? Infos pratiques → Infos & Formations continues www.serfa.fr → Formation d’éco-conseiller www.ecoconseil.org → Intégration pro. handicaps www.capemploi.com 100 Je suis ingénieure généraliste diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM) depuis 2005. A l’issue de mes études, j’ai intégré une ingénierie pétrolière à Paris, spécialisée dans la conception et la construction de sites pétroliers onshore (sur terre). J’y ai travaillé 6 ans tout d’abord en tant que simple ingénieure, puis comme responsable de service et enfin comme chef de proposition. J’ai quitté la société l’année dernière. Éthiquement, j’étais en désaccord complet avec mes valeurs et je ne trouvais pas d’intérêt à mon travail. J’ai finalement repris des études en développement durable pour devenir éco-conseillère. C’est sûr que ça défrise les poils d’aisselles de se dire qu’on retourne à l’école, à mon grand âge ! (rires) Mais je crois que j’aime les études, apprendre de nouvelles choses me plaît vraiment. Et puis c’est aussi l’opportunité pour moi de réenvisager une vie professionnelle intéressante, plutôt que d’être au chômage. Il faut avancer dans la vie, de toute manière, on n’a pas vraiment le choix ! Oui je me sens comme un poisson dans l’eau, je travaille avec des personnes concernées et engagées, auprès de qui j’ai l’impression d’avoir réalisé en quelques mois plus de choses que durant toute ma scolarité. Depuis que j’ai entamé ce changement de carrière, on me dit que je parais plus sereine : je sens que c’est vrai. Savoir pourquoi on se lève ça change tout. Qu’est-ce que cela implique dans votre vie quotidienne ? C’est difficile de reprendre ses études ? Non, c’est assez simple, en fait. Je sais que c’est temporaire. J’ai dû déménager à Strasbourg mais j’y étais préparée. J’ai la chance de découvrir chaque jour un nouveau sujet lié au développement durable : du changement climatique à l’aménagement d’un éco-quartier, en passant par la réglementation en vigueur sur les installations classées pour l’environnement... Générateurs de débats, ces sujets font souvent appel à des personnes issues de milieux professionnels variés, qui les abordent sous des angles différents. Cela permet de garder l’esprit ouvert et critique. La réorientation est-elle un passage obligé, étant donné les mutations économiques rapides de la société ? Non, pas forcément. Il est par contre flagrant de constater que nombre de personnes se sentent mal dans leur travail et qu’au-delà de la crise économique, il y a surtout une mauvaise orientation dans la scolarité. A valoriser toujours les mêmes filières sans tenir compte ni des personnalités, ni des besoins de la société on arrive à cette situation de mal-être au travail, et donc à de nombreuses réorientations en cours de route.