Formation «Groupe herbe» Sud Sarthe

Elevage
Vie des groupes
Formation «Groupe herbe»
Sud Sarthe
Formation du 19 avril 2011 :
groupe herbe du sud Sarthe
et agriculteurs en agriculture
biologique : 10 agriculteurs
souhaitent viser l’autonomie
alimentaire en système bovin.
Témoignage
Arnaud PERROUX, éleveur bovin
viande à Luceau
«Cette visite m’a permis de comprendre le fonctionnement d’une ferme
en agriculture biologique et de voir
qu’avec une très bonne maîtrise technique, les résultats économiques
étaient excellents. Sans me convertir à
l’agriculture biologique, je vais m’inspirer de différentes techniques de production pour gagner en autonomie
alimentaire et améliorer ma production
fourragère. Dès l’an prochain, je souhaite semer un mélange de triticale
et de pois pour diminuer mes achats
de concentrés azotés. En plus, j’implanterai des prairies multi-espèces
qui seront composée de ray-grass,
fétuque, lotier et différents trèfles».
Les agriculteurs du groupe herbe (GDA
Sud Sarthe) ainsi que des agriculteurs
en agriculture biologique ont suivi une
formation sur l’autonomie alimentaire
à la ferme expérimentale de Thorigné
d’Anjou. Elle a été assurée par JeanPaul Coutard, Ingénieur agronome et
responsable de la ferme.
Le matin, le système de production
basé sur l’autonomie alimentaire en
troupeau limousin bio a été présenté
puis les leviers d’action pour permettre
cette autonomie ont été identifiés :
1. Optimiser l’efficacité des UGB présents.
2. Avoir un chargement adapté : sur la
ferme = 1,15 UGB/ha.
3. Privilégier les prairies à flores variées :
sur la ferme, les prairies produisent
en moyenne 1,5 TMS/ha de plus qu’un
mélange RGA+TB et ce, quelque soit
le type de sol.
4. Cultiver de la luzerne.
La luzerne nécessite un sol profond
et non hydromorphe. Elle peut être
par contre implantée en sols acides.
Ainsi, sur la ferme de Thorigné où les
sols sont acides, la production reste
importante (9,8 TMS/ha de foin).
5. Associer des céréales avec des protéagineux. Le mélange idéal sur la
ferme est Triticale – Pois – Vesce pour
l’ensilage et Triticale – Pois pour une
valorisation en grain. Jean-Paul Coutard vient de démontrer que ces mélanges permettent de produire un
concentré plus riche en matière azoté
(MAT jusqu’à deux fois supérieure).
6. Utiliser de la Féverole : c’est une
culture peu risquée (contrairement
au lupin), peu salissante et qui possède de bonnes proportions en matière azotée (PDIN/UF=156). A Thorigné, les rendements obtenus sont en
moyenne de 29 q/ha.
7. Pratiquer des rotations longues, en
intégrant des prairies dans la rotation,
et en alternant cultures de printemps
et cultures d’automne afin de limiter
la pression en adventices.
8. Quand cela est possible, prévoir des
stocks de sécurité.
La ferme de Thorigné d’Anjou a été
pensée pour avoir des résultats économiques pouvant faire vivre une famille,
indépendamment des subventions des
programmes de recherche. Avec un EBE
élevé (48 % du produit brut), elle répond donc aux enjeux de la durabilité.
L’après-midi, nous avons visité la ferme,
ce qui a permis de mettre en pratique
les principes énoncés le matin. Nous
avons donc pu voir des associations de
céréales-protéagineux et des prairies à
flore variée destinées à l’alimentation
de l’élevage. Nous avons aussi observé
la collection d’espèces fourragères ainsi
que les essais prairies et les essais mélanges céréales/protéagineux. Cette visite a été appréciée par les agriculteurs
qui ont pu repartir avec de nombreuses
informations pratiques et précises pour
améliorer leur autonomie alimentaire.
Florence LETAILLEUR
Conseiller en agriculture biologique
Mathieu MERLHE
Conseiller Développement
Chambre d’agriculture de la Sarthe
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La Lettre du Développement - N° 209 - Mai 2011