flyer les fils du vent - Circonscription de Dole 1

Transcription

flyer les fils du vent - Circonscription de Dole 1
Vendredi 15 mars à 20h30
Le film sera suivi d’une discussion
avec Michael Rigolo et Jean-Yves Millot
du CASNAV de franche-comté.
Les fils du vent
Entre les caravanes, sur scène ou dans la rue, Bruno Le Jean a suivi
pendant cinq ans leur quotidien peu ordinaire, où haque instant trouve
une mélodie propre. Sur les cordes de la guitare, les doutes s'apaisent,
les joies se célèbrent, le quotidien se rythme. Seuls les mots
importants sont dits : on y parle calmement des incertitudes liées à
une statut politique complexe, de la dévotion sans bornes que l'on doit
à sa famille, de cette musique que l'on aime inconditionnellement et
tous les jours.
S'il refuse constamment de prendre une forme polémique, le film de
Bruno Le Jean est pourtant au service d'une cause brûlante qui excède
largement le cadre du documentaire musical. Dans l'actualité sociopolitique, donner la parole aux gens du voyage, c'est donner la parole
à la défense dans un vaste procès où la musique semble n'avoir aucun
rapport avec les débats. Mais l'un des points forts des Fils du Vent tient
à sa capacité à conserver un calme déconcertant, semblable à celui
que ses protagonistes affichent.
Omniprésente, la musique est le cœur vibrant d'un art de vivre fondé
sur la patience : pour le réalisateur comme pour Angelo, Moreno,
Ninine et Tchavolo, il ne s'agit pas de discuter, mais d'illustrer
simplement leur quotidien, grand ouvert à la cohabitation. Toutes les
lectures symboliques s'y prêtent : savoir jouer ensemble, c'est pouvoir
vivre ensemble. Mettre sa journée en musique, c'est se passer des
mots : pacifier les tensions, poétiser l'ordinaire. Eduquer un enfant,
c'est lui mettre une guitare entre les mains, pour qu'elle lui apprenne à
vivre au milieu des autres.
Parfois, cela semble trop simple, et le documentaire pointe des failles
sans soulever de questions. Moreno, par exemple, vit en appartement.
Il a renoncé aux campements, ses raisons sont bien vagues, et l'on est
tenté de les croire douloureuses. Angelo doit se fournir en eau aux
pompes à incendie en bord de routes. Sur cinq ans, n'y a-t-il vraiment
pas eu de crises, d'accords faussés et dissonants ? N'y a-t-il pas eu de
mots de trop ?
Parieur engagé, Bruno Le Jean mise tout sur sa capacité à montrer,
sans discourir, que la musique peut faire ces miracles-là. Entretenir la
patience et la curiosité pour l'autre, les forces nécessaires à sourire
encore les mauvais jours. Aussi fou qu'il puisse être, son pari a du sens
a plus d'un titre. Dans un débat comme celui-ci, où l'on a tant parlé et
souvent mal, les guitares ne sont pas une panacée. Du moins sonnentelles plus juste que les mots. (Le Monde)
Vendredi 15 mars à 20h30, le film sera suivi d’une discussion
avec Michael Rigolo et Jean-Yves Millot du CASNAV de Franchecomté.