La Lettre d`Eure habitat - Accueil par Union Sociale pour l`Habitat de
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La Lettre d`Eure habitat - Accueil par Union Sociale pour l`Habitat de
4 e Trimestre 2013 n° 1 Un entretien avec le directeur régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie 27 « Les financements progressent en 2013 » Lire p. VI La Lettre d’Eure habitat pour l’information des acteurs du logement social dans l’Eure Face aux risques, la mobilisation doit monter d'un cran... Amiante : agir, oui ! Mais comment ? Il a fallu six ans à Eure habitat pour engager la démolition de l’ïlôt Forez. La menace que fait peser l’amiante sur le patrimoine des bailleurs appelle une réponse collective et coordonnée. Lire p. II L’État fait des gestes en faveur des bailleurs sociaux Lire p. VII Quand Eure habitat joue les apiculteurs Lire p. VIII II La Lettre d’Eure habitat 60% D’après une enquête de l’Union sociale pour l’habitat (USH), menée fin 2012-début 2013, près de 60 % des organismes HLM ont désigné un référent amiante au sein de l’entreprise. A Eure habitat, c’est Romain Besnard, responsable de la prévention des risques qui occupe cette fonction et qui est l’interlocuteur privilégié des entreprises et des pouvoirs publics sur le sujet. 7 Amiante : agir, oui ! mais comment ? Face aux risques, la mobilisation doit monter d'un cran... Décidé à agir contre l’amiante, Eure habitat doit aussi mobiliser les entreprises de BTP et les élus. Car, pratiquement, pour commencer à désamianter, il faut aussi des entreprises qualifiées et une volonté politique… E n matière d’amiante, Eure habitat «bénéficie» d’une triple exposition : en tant q ue propr iét a i re d ’u n pat r i moi ne concerné à 90 % par la présence d’amiante (1), en tant que maître d’ouvrage faisant intervenir des entreprises et enfin en tant qu’employeur vis-à-vis de ses salariés. D’un côté la législation sur la santé publique. De l’autre le Code du travail… «La réglementation amiante est composée de près de 1000 textes réglementaires, tous Codes confondus, explique Romain Besnard, responsable de la prévention des risques à Eure habitat. Cet empilement de lois, décrets, arrêtés… nous impose une veille réglementaire à toutes épreuves pour les évolutions en cours et à venir, soit parce qu’elle nous concerne directement, soit parce qu’elle concerne nos intervenants…» Ceci explique pourquoi Eure habitat est intervenu et intervient sur les immeubles livrés avant le 31 décembre 1999 (2). L’essentiel des f locages et calorifuges visibles ont été traités dès les années 90. Quelques flocages sont encore en place mais ils sont repérés et surveillés. La grande menace - et la cause principale d’inquiétude d’Eure habitat - provient des interventions en réhabilitation-rénovation. Les immeubles vivent et il faut bien les entretenir et les rénover. Les organismes HLM comme Eure habitat sont donc confrontés à plusieurs difficultés : n la première consiste à identifier l’amiante présente soit dans les matériaux de construction eux-mêmes, les structures des bâtiments (joints de façade, par exemple), soit dans d’autres produits (comme des pein- À droite L’ilot Forez : la démolition de cet ensemble construit dans les années 70 aura demandé en tout six années lorsque le dernier bâtiment disparaîtra en décembre 2013... La Lettre d’Eure habitat III www.senat.fr et l’histoire de l’amiante. C’est l’incroyable histoire de l’amiante et surtout son incroyable résistance à la manifestation de la vérité ! Pendant près de cent ans, malgré les sonnettes d’alarme tirées par une partie de la communauté scientifique et médicale, l’amiante aura poursuivie sa route… Pour en savoir plus, allez sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-17.html tures, les colles…). Cette amiante peut être le composant principal du matériau, comme les plaques de Glasal ou intégrée comme adjuvants («amiante libre») dans une autre substance. Dans certains immeubles, Eure habitat a ainsi constaté que deux entreprises différentes participant au même chantier auront pu utiliser l’amiante libre de plusieurs façons et dans des dosages différents. Cela implique, en cas de rénovation, des analyses systématiques que seuls des laboratoires spécialisés peuvent réaliser. Et, évidemment, avec des délais et des coûts supplémentaires considérables, puisque le prix d’une rénovation peut parfois doubler, voire tripler. © Eure habitat n La deuxième difficulté consiste à trouver des entreprises pour intervenir. Et c’est dans ce domaine qu’un établissement comme Eure habitat rencontre les difficultés les plus importantes. Agir, oui, mais comment ? La législation distingue aujourd’hui deux types d’intervention sur les logements : > les opérations les plus importantes relèvent de ce qu’il est convenu d’appeler «la sous-section 3». Très réglementées, ces interventions consistent à retirer les produits, à les confiner ou les encapsuler. Seules quelques très rares entreprises détiennent les qualifications et maîtrisent les méthodes d’intervention nécessaires. aucun agrément à l’entreprise : seule une formation est obligatoire pour les personnels, les artisans ou les professionnels indépendants qui interviendront sur le chantier… «Malheureusement, tout n’est pas si simple, s’exclame R ichard Piccardi, directeur du patrimoine d’Eure habitat. L’administration, par application du principe de précaution et des évolutions réglementaires récentes, pousse à la généralisation de la sous-section 3. Cela devrait favoriser la création d’une filière professionnelle du désamiantage. Sauf que les intervenants dont nous avons besoin, souvent des PME, voire des TPE ou des auto-entrepreneurs sont sous-informés et peu habitués à faire face aux demandes administratives…» n les opérations d’entretien qui n’ont pas pour but la dépose ou l’encapsulage des produits contenant de l’amiante relèvent de la «sous-section 4». La réglementation n’impose En outre, beaucoup de gestionnaires ont tendance à jouer la montre, compte tenu des enjeux. Eure habitat se trouve donc confronté, malgré mais aussi en raison de son engagement en pointe « Des surcoûts en rénovationréhabilitation qui vont de 13 000 € à 40 000 € » IV La Lettre d’Eure habitat De la MOLP à la META… La première, la MOLP (microscopie optique à lumière polarisée) est l’ancienne méthode d’analyse des matériaux contenant de l’amiante. Elle est remplacée aujourd’hui par la META (microscopie électronique à transmission analytique). Le coût unitaire moyen de la première était de 34 €, celui de la seconde est de 52 €… dans ce domaine, à une pénurie criante d’acteurs du BTP susceptibles de répondre à ses appels d’offres. «Cette absence de filière professionnelle a aussi pour effet de réduire la concurrence, poursuit R ichard Piccardi, et donc d’entraîner des surcoûts… sur des prix déjà très élevés». Les coûts de l’action contre l’amiante donnent en effet le vertige. Les surcoûts en rénovation-réhabilitation vont de 13 000 € à 40 000 € par logement. Ces prix s’expliquent non seulement par les précautions à prendre par les employés des entreprises mais aussi par les pertes de loyers et par les déménagements. En effet, les travaux ne peuvent être effectués dans des logements occupés. Le prix «plancher» de 13 000€ - pour le changement de dalles de sol, par exemple - se décompose ainsi : 10 000 € de travaux, 2 500 € « Inciter le BTP à coopérer et à s’organiser, sensibiliser les élus… » de pertes de loyers et 500 € de déménagements. Mais ce prix ne constitue qu’une première approche, sur une opération type et avec un planning favorable. Et puis, il faut expliquer aux locataires… Les dimensions sociale, psychologique, affective, relationnelle viennent ajouter un coût immatériel considérable à ces interventions. Quand on gère 16 000 logements, l’addition de ces sommes donne le vertige. D’ores et déjà Eure habitat s’est livré à une première estimation de l’effort à fournir dans les dix prochaines années : environ 80 millions €. Au ma x imum, sur une durée plus longue, la somme pourrait être quatre à cinq fois plus élevée (3). 80 millions en dix ans, cela signifie que l’effort de construction d’Eure habitat va être lourdement handicapé. L’Union sociale pour l’habitat en est consciente mais la «conscience» ne «produit» pas de ressources supplémentaires pour autant… «Le conseil d’administration a pris ses responsabilités sur ce sujet, explique Gilles Gal, le directeur général d’Eure habitat, et nous sommes fiers d’avoir pris une position courageuse et ambitieuse dans ce domaine, même si le prix sera lourd à payer. J’ai d’ailleurs pris l’initiative de créer un poste spécialisé sur les risques au sein de notre organisme afin de renforcer notre action de prévention, d’entretien et de rénovation». Pour l’heure, Eure habitat a ciblé ses urgences : inciter d’une part ses partenaires institutionnels du BTP à coo- Désamiantage : UNE DÉrive des couts Peu de produits ont bénéficié d’un lobbying aussi efficace que l’amiante. Alors que les premiers écrits - émanant de l’Inspection du travail de Caen - attirant l’attention sur les dangers de l’amiante remontent à 1906, et que l’inscription aux tableaux des maladies professionnelles date de 1945, le pic d’utilisation de cette roche se situe entre 1969 et 1974 ! En 1991 encore, la France était le plus gros pays importateur de matériaux et produits amiantés. Et il faudra attendre 1997 pour son interdiction totale. Après la publication d’un nombre considérable d’études épidémiologiques démontrant les risques d’inhalation des fibres microscopiques de cette roche pour les poumons. Il faut dire que sans ce défaut «mortel», l’amiante présente toutes les qualités du produit miracle : ce minéral est incombustible, isole très bien sur le plan thermique et électrique, résiste à la traction et à l’action corrosive des produits chimiques et le tout à un prix ridicu- lement bas. Conséquences : on en trouve partout et sans jamais savoir où exactement. Pour les calorifuges ou les plaques, pas de problème d’identification. Mais on en trouve beaucoup mélangé à d’autres produits : bétons bien sûr, mais aussi des peintures, des enduits et des joints internes. Dans ce cas, pour les habitants des logements les risques sont quasi inexistants si les matériaux conservent leur intégrité initiale. Mais dans le cadre de rénovation-réhabilitation, l’enlèvement de ces produits réclame des précautions particulières très encadrées par la loi. L’Etat ne plaisante plus aujourd’hui, à travers la législation du travail notamment, sur l’application d’un principe de précaution, au regard duquel il a été lui-même bien peu regardant pendant presque un siècle, en restant sourd aux alertes lancées par les scientifiques. Et plus lourde sera la facture, pour les organismes comme Eure habitat et pour la société en général. La Lettre d’Eure habitat V DTA & DAPP Les dossiers techniques amiante (DTA) concernent les parties communes des bâtiments. Un DTA coûte en moyenne 120 € par logement. La mise à jour d’un DTA dans le cadre de la nouvelle législation s’élève en moyenne à 80 € par logement. La diagnostic amiante partie privative (DAPP) porte uniquement sur l’intérieur des logements et coûte en moyenne 80 €, selon les chiffres de l’USH. pérer en amont et à s’organiser, d’autre part, sensibiliser les élus qui s’étonnent encore souvent des délais et des coûts (et qui répercutent les inquiétudes des habitants) à la complexité de la situation. De ce côté, le message commence à passer du coté des élus urbains, les élus ruraux étant moins impliqués. Pour Eure habitat, qui persiste et signe dans son engagement, le combat ne fait malheureusement que commencer… n © Eure habitat (1) soit environ 16 000 logements. (2) L’interdiction totale de l’amiante dans les produits de construction remonte au 1er juillet 1997, mais des immeubles ont continué à être construit ensuite car le permis de construire était antérieur à cette date. Eure habitat a donc décidé d’expertiser les immeubles et les logements livrés jusqu’au 31 décembre 1999. (3) Sans garantie d’éradication totale car certains produits de gros œuvre ne pourront être éliminés qu’en cas de démolition. Mise en conformité : une réglementation toujours plus dure… La tendance en matière de réglementation est au durcissement. Toutes les évolutions récentes vont dans le sens d’une généralisation des i nterventions relevant de la sous-section 3. Seules quelques activités secondaires relèveront bientôt de la sous-section 4. Les entreprises et les bailleurs sociaux doivent donc se préparer dès maintenant même si des «délais» sont encore accordés… C’est ainsi qu’un nouveau décret, en date du 5 juillet dernier (n° 2013-594), relatif au «délai de mise en conformité avec les obligations de certification et d’accréditation prévues par la réglementation en matière de protection des travailleurs contre les risques d’exposition à l’amiante» autorise certains reports d’échéances. Il modifie le décret du 4 mai 2012 (n° 2012-639) et reporte - un peu - certaines échéances… • C’est au 1er janvier 2014 que les entreprises intervenant dans le retrait et l’encapsulage d’amiante devront être certifiées dans le nouveau référentiel • C’est également au 1er janvier que les organismes effectuant les mesures d’empoussièrement devront être accrédités, pour l’ensemble du processus d’analyse • C’est ensuite au 1er juillet 2014 que les entreprises qui effectuent des retraits de l’enveloppe extérieure des bâtiments devront être certifiées • Enfin, c’est au 1er juillet 2015 qu’entrera en vigueur le nouvel abaissement de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP). Cette nouvelle VLEP divise par 10 tous les seuils actuels ! Le seuil haut passera donc de la fourchette de 6 000-25 000 fibres/litre à une fourchette de 600-2 500 fibres/ litre, le seuil moyen de 100-6 000 fibres/litre à 10-600 fibres/litre et le seuil bas, inférieur à 100 fibres/litre passera à moins de 10 fibres/litre. A cette date, plus aucun intervenant humain ne pourra donc intervenir dans un environnement contenant plus de 2 500 fibres/litre. Cela va réclamer de nouvelles compétences, de nouvelles méthodes, de nouveaux équipements et un professionnalisme renforcé de tous les acteurs. La présence d’amiante dans les joints de façade : sans danger pour les locataires, cette amiante «cachée» nécessite de mettre en place des mesures particulières pour protéger les ouvriers du bâtiment... VI La Lettre d’Eure habitat 0,5 % Avec un taux inférieur au taux de la collecte de l’épargne, la CDC propose aux bailleurs sociaux un éco-prêt intéressant pour les aider à financer leurs opérations de rénovationréhabilitation, notamment celles qui concernent le désamiantage. Un entretien avec Eric Dubertrand, directeur régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie «Les financements progressent en 2013» Sans la Caisse des Dépôts, pas de financement du logement social ! Nous avons demandé au directeur régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie comment la banque publique intervenait dans la vie des projets et des bailleurs sociaux. Quel rôle joue la Caisse des Dépôts, la CDC, dans le financement du logement social ? Éric Dubertrand (1) - Un rôle considérable ! Sans elle, difficile de financer le logement social en France ! Depuis l’après-guerre, l’activité de la CDC (2) s’est considérablement renforcée dans le domaine du logement social. Aujourd’hui, il représente 147 milliards € d’en-cours de prêts sur les 270 milliards € dont disposait la CDC en 2012, soit 75% des accords de prêts (3). Je précise que nous finançons tous les bailleurs sociaux, publics, comme les OPH, ou privés spécialement agréés à cet effet, comme les ESH ou les COOP…. En Haute-Normandie, cela représente 38 organismes locaux ou nationaux , dont 8 dans l’Eure. Vous collectez une grande partie de l’épargne à court terme des Français, et c’est donc celle-ci qui finance les prêts à long terme pour le logement social ? EB - Oui. La CDC gère 65% de la collecte nationale du Livret A et du Livret développement durable (LDD) et 70% de la collecte du Livret d’épargne populaire (LEP). Grâce a Éric Dubertrand : « Grâce à son modèle de fonds d'épargne, la CDC a réussi à construire un dispositif dans lequel tous les acteurs du logement social sont à la fois solidaires et responsables…» La Lettre d’Eure habitat N°3 VII La région Haute-Normandie est la troisième région française pour le nombre de logements sociaux par rapport au nombre de résidence principale. Elle le doit au dynamisme de ses bailleurs et à l'implication des élus. Cette place explique également que la région ne connaît pas, comme l'Ile-de-France, une pénurie de logements et des besoins élevés de nouvelles constructions. un modèle de «fonds d’épargne», associé a un système prudentiel et a des garanties des collectivités locales, la CDC a réussi à construire un dispositif vertueux dans lequel tous les acteurs sont solidaires et donc responsables. C’est ce qui permet de proposer des prêts à long terme - c’est à dire couramment sur 40 ans - alors que la collecte se fait sur une épargne court terme. La baisse du taux du Livret A n’est donc pas seulement une bonne nouvelle pour nous mais aussi pour les nombreux Français qui en bénéficieront à travers le coût du logement social... Les inquiétudes concernant le niveau historiquement bas de la construction ne sont donc pas liées à des questions de financement ? EB - Cela vient d’autres raisons : disponibilités foncières, coût de la construction et du foncier qui doivent rester en rapport avec le niveau des loyers, volonté politique localement aussi parfois. Quant à la pénurie, cela concerne surtout l’île-de-France. En Haute-Normandie, la CDC a les moyens de financer les bons projets. D’ailleurs, nous avons contractualisé pour 207 millions de prêts en 2013 contre 168 millions en 2012, à période équivalente, en Haute-Normandie. Notre région occupe la 3ème place grâce à la qualité et au dynamisme de ses bailleurs. Bien entendu l’écart entre les deux départements est important : sur les 2453 agréments haut-normands, 379 concernaient l’Eure. Enfin, l’Etat a pris des décisions positives, notamment sur l’éco-prêt et sur la TVA à 5,5%. Quels sont les critères qui vous guident dans vos décisions de financement ? E B - Nous nous intéressons à l a santé financière des organismes auxquels nous prêtons, à l’intérêt général des projets et à l’équilibre entre construction et rénovation. Le caractère innovant des projets compte aussi : qualité architecturale, financements mixtes, programmes intergénérationnels, bâtiments basse consommation (BBC) ou passifs... Nous veillons enfin à la cohérence des programmes. Par exemple, en matière du parcours résidentiel : les jeunes décohabitants doivent pouvoir trouver des logements plus grands ou des personnes âgées doivent pouvoir disposer de logements adaptés ou adaptables. Les coûts des opérations de rénovation-réhabilitation peuvent s’envoler en raison de la présence d’amiante. Avez-vous des réponses ? EB - L’éco-prêt est un produit bien adapté pour aider les organismes qui ont et vont avoir de plus en plus à faire face à ce problème. Notre eco-prêt sort à un taux de 0,5%, soit un taux qui est inférieur à celui de la ressource ! (4) Nous sommes donc en situation d’aider les organismes dans le cadre d’un plan de prévention ou d’un plan stratégique du patrimoine à trouver des marges de manoeuvre pour agir. n (1) Directeur régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie. (2) Créée en 1816, la CDC agit, en tant que banque publique (sur mandat de l'Etat), pour mener des actions dans l'intérêt général. (3) La CDC finance aussi les projets urbains, les hébergements d'urgence ou les transports... (4) Sur la base d'une collecte à 1,25% pour le Livret A. Un pacte d’investissement pour le logement Arrêter la descente des statistiques aux enfers ! Signé le 8 juillet dernier, le pacte entre le gouvernement et l’USH pour la mise en œuvre du plan d’investissement pour le logement répond à cet objectif. Depuis 1945, l’activité de construction n’avait jamais été aussi basse. Pour la Haute-Normandie en général et pour l’Eure en particulier, il convient toutefois de relativiser l’inquiétude : la demande est faible et n’a rien à voir avec celle de la région parisienne. L’objectif de construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements locatifs sociaux concerne surtout l’Ile-de-France. En revanche, l’objectif de réhabilitation thermique de 500 000 logements anciens par an dont 120 000 logements sociaux (100 000 pour le mouvement HLM) répond davantage aux préoccupations des bailleurs sociaux. En contrepartie des engagements des bailleurs, l’Etat s'était engagé à abaisser à 5 % le taux de TVA pour les travaux de rénovation des logements sociaux à partir du 1er janvier prochain, à abaisser le taux et à élargir l’éligibilité de l’éco-prêt, à abaisser à 5% le taux de TVA applicable aux opérations d’accession dans les zones ANRU (1). Des dispositions financières sont également prévues : mobilisation de 1,5 milliard € de prêts, relèvement du plafond du Livret A, mettre à disposition le foncier de l’Etat, avec décote de prix ou gratuité. Enfin, parmi d’autres mesures, il faut citer un fonds de soutien à l’innovation qui permettre de financer des projets expérimentaux. VIII La Lettre d’Eure habitat C'est le nombre de logements sociaux pour 100 000 lesquels le mouvement HLM s'est engagé à procéder à des travaux de réhabilitation thermique chaque année, de 2013 à 2015. Cet engagement s'inscrit dans le "Pacte" signé avec le gouvernement en juillet dernier. L’apiculture en milieu urbain Quand Eure habitat se biodiversifie dans le miel… Habitat : tout sur la recherche Où en est la recherche ? Le Réseau des acteurs de l’habitat a inauguré un rendez-vous annuel centré sur le dialogue entre chercheurs et acteurs de l’habitat. A l’issue de la rencontre qui a eu lieu en juin dernier un recueil réunit plus de soixante travaux en cours dans tous les domaines de l’habitat. À lire sur www.acteursdelhabitat.com/spip. php?article906. Ascenseurs : un sursis d’un an… L’accueil de nouveaux arrivants sur le toit d’Eure habitat le 26 juillet dernier... Un organisme HLM transformé en apiculteur urbain, pourquoi pas ? Après tout, l’image de la ruche, en tant qu’organisme social, est perçue positivement même si le travail y est un peu militaire - sans tomber dans les excès des fourmis - et si le culte de la personnalité (de la reine) y est exagéré. Décidé à associer son image à celle des abeilles - sans lesquelles la vie sur Terre serait menacée - et à agir ainsi en faveur du développement de la biodiversité, Eure habitat s’est lancé à la recherche d’entreprises spécialisées dans l’apiculture urbaine. Objectif : équiper de ruches les toits-terrasses des bâtiments… Trois entreprises ont répondu à l’appel d’offres lancé par Eure habitat et c’est Apiterra, entreprise installée à Angers qui a été choisie. Elle gère déjà près de 4000 ruches en France et en Espagne et participe à un programme de sélection des abeilles européennes avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) Avant d’envisager un déploiement sur tous les toits des immeubles d’Eure habitat, un test était nécessaire. C’est donc le toit du siège d’Eure habitat à Evreux qui accueille trois ruches depuis fin juillet. Il s’agit de vérifier que les abeilles s’acclimatent bien et que la race choisie - particulièrement douce et sociable - ne développe pas des attitudes agressives, dans la perspective d’une cohabitation avec les locataires. Pour l’instant tout va bien et un élu local a déjà fait connaître son intérêt pour l’expérience. Prévu pour 18 mois, le test pourrait donc être écourté. Et bien entendu, la production d’un miel labellisé «Eure habitat» est prévue. Comme il faut 7000 h de travail des abeilles pour produire un pot de miel, il faudra tout de même patienter un peu pour couvrir le marché euralien… Cette «biodiversification» n’est évidemment pas commerciale ! Il s’agit avant tout d’exploiter des toits inutilisés pour favoriser la pollinisation des plantes urbaines et permettre aux abeilles de se développer dans un milieu sans pesticide et sans insecticide… n Finalement, ce sera le 3 juillet 2014… La seconde phase des travaux de mise aux normes des ascenseurs est reportée d’un an, comme l’avait demandé l’USH (décret 2013-664 du 23 juillet 2013). Par ailleurs, les travaux dits «de précision d’arrêt» (décalage au palier, par exemple) sont désormais limités aux seuls établissements recevant du public. Eure habitat au 74e congrès de l'USH Eure habitat a fait un déplacement en force à Lille pour le 74e congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui fédère les OPH de toute la France. Objectif : faire entendre la voix des nombreux offices qui ont a affronter des enjeux importants en matière de rénovation-réhabilitation, notamment en raison de la présence d'amiante dans le patrimoine ancien et récent. Eure habitat s'est fait remarquer, dans les ateliers, par ses positions en pointe sur ce sujet. Eure habitat 10, boulevard George s-Chauvin CS 10688 /27006 Evreux cedex 02 32 38 82 82 / 02 32 38 82 39 (rédaction de la Lettre) www.eure-habitat.fr La Lettre du Logement social Publication d’Eure habitat destinée aux acteurs professionnels et institutionnels de l’habitat n Direction de la pubication : Gilles Gal, directeur général d’Eure habitat n Comité de rédaction : Béatrice Chan, Gilles Gal, Laetitia Quinet-Schmit, Viviane Schiavi, Patrick Wolf n Rédaction et conception graphique : PW2C Paris n Direction artistique : Martin Wolf (PW2C) n Photos : Eric Bénard n Avec la collaboration de : Romain Besnard, Helga Forfait, Stéphanie Gosselin, Richard Piccardi, Laëtitia Quinet-Schmitt et Viviane Schiavi