La délégation(1) municipale d`Ivry-sur-Seine (Val-de

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La délégation(1) municipale d`Ivry-sur-Seine (Val-de
La délégation(1) municipale d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) venue à Rabat
(Maroc) pour visiter et soutenir M. Asfari, militant sahraoui emprisonné depuis
quatre ans avec vingt et un autres militants, a tenu, mardi 2 décembre 2014, au
terme d'une visite de deux jours, une conférence de presse avec plusieurs
associations marocaine des droits de l'Homme.
Mme Peter, responsable de la délégation, a tenu à rappeler "le soutien actif" de la
municipalité à M. Asfari, "citoyen Ivryen et militant de la cause sahraouie". Elle s'est
félicitée de la tenue de cette délégation, "utile pour marquer la solidarité de la ville
d'Ivry auprès des prisonniers politiques et de leur famille, de nombreuses associations
engagées dans les combats pour la justice, la coopération, la liberté et les droits de
l'Homme, auxquels la ville d'Ivry est attachée depuis de nombreuses années."
Pendant ces deux jours, la délégation a pu rencontrer et dialoguer avec plusieurs
témoins directs des conditions de détention des vingt et un détenus sahraouis des
évènements de Gdim Izik, ce démantèlement d’un campement sahraoui par la police
marocaine en 2010 aux environs El Ayoun, au Sahara occidental. Les familles visitées
ont fait part de vives inquiétudes quant à la situation de certains d’entre eux, sur le plan
de la santé, sur leur état psychique lié aux actions de tortures dont ils ont été victimes ou
sur l’absence de possibilité de correspondre par exemple.
Plusieurs associations marocaines, engagées dans ces luttes au quotidien, se sont
exprimées lors de cette conférence de presse, témoignant des conditions extrêmement
difficiles dans lesquelles vivent les prisonniers sahraouis et leurs familles. Elles ont tour
à tour exigé des procès équitables pour les militants arrêtés, revendiqué l'arrêt de la
torture et la libération des prisonniers politiques retenus pour des motifs étrangers aux
faits mis en avant par le pouvoir marocain, et fait valoir la question du droit
international pour une solution politique au conflit du Sahara occidental entre le Maroc
et le Front Polisario.
Répondant à des questions de journalistes, l'épouse de M. Asfari, Mme Claude ManginAsfari, présente aux côtés de la délégation ivryenne, a indiqué sa "grande détermination
pour obtenir la libération" de son époux et de ses camarades. Elle s’est réjouie du
développement d’initiatives telles que cette délégation à Rabat, symbole « d’une
marque de solidarité envoyée aux militants par-dessus les murs des prisons ». Elle a
enfin fait valoir un argument que les autorités marocaines devront bien finir par
entendre : « M. Asfari et ses camarades ont été arrêtés la veille des évènements d’El
Ayoun, n’ayant donc pas pu avoir participé aux affrontements qui ont provoqué la mort
de plusieurs policiers marocains ».
Trois plaintes pour un nouveau procès ont par ailleurs été déposées auprès de tribunaux
français et internationaux, acceptées par les différentes juridictions interpellées. Ces
procédures sont engagées dans un contexte où les relations administratives et judiciaires
entre la France et le Maroc sont "très rafraîchies depuis neuf mois", selon les termes du
consulat de France à Rabat. La France est en effet de plus en plus gênée par l'attitude du
pouvoir marocain, déployant beaucoup de moyens pour une image respectable sur la
scène internationale mais poursuivant des attaques inacceptables contre les droits de
l'Homme.
Les élus d'Ivry, solidaires du peuple sahraoui pour l’obtention d’un référendum pour
l’auto-détermination, et très attentifs aux atteintes aux droits de l’Homme, ont tenu à
indiquer qu'ils poursuivraient leurs initiatives dans la prochaine période, en particulier
auprès du Ministère des affaires étrangères, pour obtenir la libération de M. Asfari, ainsi
qu’un procès civil équitable respectant totalement les droits de la défense. Mme Peter
rendra compte de cette délégation lors du prochain conseil municipal, le 18 décembre
prochain.
Les élus ont rappelé enfin que la solidarité de la ville d’Ivry continuerait de s’exercer
concrètement, notamment par l’accueil d’enfants sahraouis dès l’été prochain, « comme
nous avons l’habitude de le faire avec d’autres villes de France depuis plus de dix
ans ».
Ivry, le 3 décembre 2014
Contact presse :
Laurent Jeannin
01 49 60 24 23
[email protected]
(1)
Mme S. Peter, Mme M. Bernard, M. M. Belabbas, adjoints au maire, et M. S. Hefad, conseiller
municipal délégué.