festival 2013 web - Rhône

Mai les Envolires
Haut les mots
Rencontres avec des écritures et des auteurs singuliers
C'est par la voix que l'homme s'ouvre à lui-même et à l'autre.
Denis Vasse
Rendre vivant et éclairer par la voix le texte écrit, découvrir des auteurs,
des écritures et des langues étonnantes, vivre des moments d'intimité dans
des lieux singuliers, se frotter à la jubilation de lire à voix haute : lectures
d'auteurs, lectures à voix nue, lectures théâtralisées, lectures musicales…
Thème de l'édition 2013 : Osons l'amour
Une cinquième édition qui voyage autour du thème essentiel de l'amour,
dans ce qu'il a aujourd'hui d'audacieux et de résistant au monde marchand.
L'Eloge de l'amour d'Alain Badiou donne le ton. Il souligne que l'amour à
deux « invente une façon différente de durer dans la vie », éloge de l'altérité
et de la différence en dehors des conformismes et de l'union parfaite.
Labeur ou miracle? Couple ou solitude? Amitié amoureuse ou passion?...
Révolution où chacun se cherche et compose...
Samedi 25 mai
Médiathèque départementale
de la vallée de la Drôme
26400 Crest
15h30 : Je suis la bête d'Anne Sibran
Éditions Gallimard / haute enfance, 2007.
Avec Isabelle Mounier, comédienne et Brigitte Prévost, musicienne.
Un duo comédienne-musicienne pour donner corps et vibration à cette écriture singulière.
A travers l’étonnant monologue d’une enfant abandonnée et
ensauvagée, Anne Sibran explore le va et vient entre l’Homme et
l’animal, la construction de soi par la parole et les mots.
Une langue haletante qui nous saute aux oreilles. La langue de cet
enfant-animal faite de sang, de branches, de courses en forêt…
produit un texte troublant et vraisemblable.
Un texte sensoriel, charnel à la fois violent et tendre qui appelle la vie dans toute sa
dimension. Pour la musicienne un travail de compositions et d’improvisations : souffle et
voix, kaval bulgare, clarinette bambou, flûte à bec ténor, bodhran. Une présence offrant
un univers de sensations et d’images.
Une petite fille, abandonnée à l’âge de deux ans, est nourrie et élevée
par une chatte «…de cette race tellement farouche que jamais l’homme
ne la voit ». Elle vit dans la forêt. Au moment du récit, elle a traversé
l’enfance et rencontré les hommes et leurs peurs.
« On peut m’en dire et m’en dédire mais il y a des choses que je sais
sans les mots, par le fond de mon corps. Comme quand je touche une
de mes blessures de chasse. Je sens la bête qui m’agriffe, la branche qui
me perce. Tout revient aussitôt. »
Entrée libre
Les Amis du Vieux Crest nous accueillent pour trois jours
intenses et sonores dans un lieu singulier par excellence
La Chapelle des Cordeliers
Vendredi 31 mai
18h30 : Ouverture du festival
Inauguration en présence des élus et partenaires du festival.
Parcours en poésie.
Solos, quelques images du film-vidéo réalisé à Crest et environ par Isabelle Mounier
autour de la lecture à voix haute.
Entrée libre
20h : Restauration, Terrasse des Cordeliers.
20h30 : Cabaret-philo avec Roland Favier, philosophe
Il interpelle le texte L'éloge de l'amour d'Alain Badiou (Édition Flammarion / champs
essais, 2009) en présence d'Isabelle Mounier, Claire Avril et Voix au pupitre.
Chansons, poésie et texte de théâtre croiseront le propos des deux
philosophes...
La renommée, soudaine et tardive, d'Alain BADIOU, né en 1937, tient sans
doute à deux raisons. D'une part le regain de vitalité de la gauche
radicale, dont il incarne une des formes ; d'autre part, son effort vers la
plus grande clarté possible sur des thèmes difficiles. L'entretien titré :
Eloge de l'amour illustre au moins une de ces raisons.
« Il y a bien une puissance universelle de l’amour qui est tout simplement la possibilité
pour nous de faire une expérience positive, affirmative et créatrice de la différence. »
Participation 8/10€
Samedi 1er juin
15/17h : Stage découverte Lire-Dire avec Isabelle Mounier
Mais qu'est-ce qu'elle propose ? Pourquoi utiliser le vocabulaire de la musique pour lire à
voix haute : rythme, souffle, attaque, écoute, mouvement? C'est quoi suivre le jeu de
l'écriture, faire avancer un texte, trouver la voie, placer et déplacer sa voix ?
Et tout ça pourquoi, pour qui... pour soi, entendre sa voix, en découvrir de nouvelles...
pour partager des mots, des émotions, du poétique.
Ouvert à tous à partir de 14 ans.
Participation 15€
17h : Solos
Un lieu, un texte, une voix.
Film réalisé par Isabelle Mounier avec la complicité technique de Aude Cailloux.
Faire un film sur la rencontre de la lecture et de la voix. Ca se filme ça ?
Isabelle a tenté le pari et caméra à la main est partie chez une quinzaine de personnes de
9 à 69 ans...
Des séquences courtes et intenses. Que se passe- t- il dans cette rencontre entre un lieu
intime et une voix portant un texte?
Participation libre
18h : Petite table, sois mise! d'Anne Serre
Éditions Verdier, 2012.
Avec Sylvie Meunier.
Une table sur laquelle personne ne mange : une famille s'y livre à tous les
débordements sexuels. La charge érotique est d'une énormité
improbable. La table fonctionne comme un objet de divination chargé de
messages à décrypter nécessairement au sortir de l'enfance. Un parcours
énigmatique souvent dôle à la résonnance profonde d'un conte.
« Notre maison était évidemment pareille à un corps, pareille à une âme,
avec ici ses désordres, là ses lacs de calme, ici encore sa froideur, et là, sa
profondeur veloutée. »
« A quinze ans, je quittai la maison. Je commençai par errer, et me retrouvai dans un hôtel
en Normandie avec mille francs en poche. Je ne me souviens pas comment j'avais fini par
arriver dans cet hôtel... »
Participation 5/8€
19h30 : Bar et restauration, Terrasse des Cordeliers.
20h30 : Ce vieil air de blues de Cécile Beauvoir
Éditions Le temps qu'il fait, 2011.
Lecture-rencontre avec Cécile Beauvoir.
Recueil de courts récits, instantanés mêlant indignation et humour,
nostalgie et fantaisie, où s'expriment avec légèreté et tendresse
l'amour de la vie.
« Souvent les gens ne voient pas les choses autour d’eux, souvent les
gens n’écoutent pas les vieux bluesmen maudits, souvent les gens ne
veulent pas, tout simplement, ne veulent rien savoir, de la vie, du blues et des oiseaux,
parce que sans doute, ça leur ferait trop mal, de regarder tous ces enfants perdus qu’ils
croisent chaque jour, tout près de chez eux, le temps de rien, d’un instant, de s’apercevoir
que nos vies, nos petites vies, se jouent toutes sur les notes de ce vieil air de blues.»
Participation 8/10€
Dimanche 2 juin
11h : L'amour parfait par Les Machines
Avec Camille Helleboid et Anaïs Escot.
Les machines sont une compagnie, une bonne compagnie. Elles réunissent, font écrire,
font entendre, lisent et relient des pages d’écriture encore fraîches ou tout à fait sèches.
« Les Machines sont des calculettes à mots, des dynamos à cutter et fils rouges, des
massicoteuses et encolleuses du tout, des masticatrices de grâce. »
Participation libre
12h : Scènes ouvertes
Ceux qui souhaitent partager un texte d’une dizaine de minutes peuvent lire ou donner à
lire... textes personnels, choix d'un passage...
Entrée libre
13h : Restauration, Terrasse des Cordeliers.
15h : De l'amour à l'amour de Lorette Nobécourt
Lecture-rencontre avec Lorette Nobécourt.
De son premier livre La Démangeaison jusqu'à La Clôture des
merveilles qui vient de paraître au mois de mai, Lorette Nobécourt
nous invite à visiter à travers des extraits de ses livres et dans sa
langue, toutes sortes d'amour, du plus charnel au plus mystique, en passant par l'amour
maternel, filial, amical, où l'on verra qu'il y a autant de façons d'aimer que d'amours.
« Elle s'était endormie là, enroulée dans une couverture bleue, avec le sentiment
qu'ensemble ils approchaient d'une réponse, d'une absence de réponse qui en était une.
Roberto ne venait rien combler en elle, sa présence la laissait toujours aussi seule, et c'était
là que résidait justement le miracle : même en sa présence, elle pouvait aller vers lui. »
Participation 8/10€
16h30 : Solos
Un lieu, un texte, une voix.
Film réalisé par Isabelle Mounier avec la complicité technique de Aude Cailloux.
Faire un film sur la rencontre de la lecture et de la voix. Ca se filme ça ?
Isabelle a tenté le pari et caméra à la main est partie chez une quinzaine de personnes de
9 à 69 ans...
Des séquences courtes et intenses. Que se passe- t- il dans cette rencontre entre un lieu
intime et une voix portant un texte?
Participation libre
17h30 : Le livre des brèves amours éternelles de Andreï Makine
Editions Seuil 2011.
Avec Pascale Félus, Sylvie Meunier et Beatrice Pécout, mise en lecture
Isabelle Mounier.
Dans une Russie en pleine mutation à la fin du vingtième siècle, huit
rencontres amoureuses, fugaces et essentielles, jalonnent la vie du
narrateur. Ces passions intimes et silencieuses l'initient à une
autre vérité que celle exaltée par les vociférations de l'Histoire.
« Je souris: la légèreté de ma façon de vivre, c'est aussi ce départ sur
un coup de tête et le vagabondage dans un bois humide en
compagnie d'un bossu qui ressemble à un personnage de conte... »
« Mais la pensée s'épuisait vite, la marée blanche devenait une ivresse, le regard se
dilatait... »
Participation 5/8€
19h : Clôture
Alain Badiou est né à Rabat en 1937. Agrégé de philosophie, il est professeur à Reims, à Paris VIIIVincennes Saint-Denis puis à l'ENS de la rue d'Ulm où il a fondé un centre de recherches: le Centre
International d'Etude de la Philosophie Française Contemporaine (CIEPFC). Depuis les années 60, la
politique occupe une grande place dans sa réflexion philosophique. Co-fondateur du Collège
international de philosophie, essayiste, romancier, penseur politique dérangeant et polémiste,
passionné de mathématiques et de logique formelle, éditeur (collection Ouvertures chez Fayard), il
est considéré dans le monde entier comme l'un des plus grands philosophes français vivants.
Cécile Beauvoir est née en 1967 à Clermont-Ferrand. Elle publie en 2002 son premier recueil de
nouvelles, Envie d’amour, aux éditions de Minuit. Viendront ensuite Louise Lullin (roman, Arléa,
2003), Le chemisier (nouvelles, Arléa, 2004), Avec toi (roman, Arléa, 2005), Pieds nus dans le jardin
(nouvelles, Le temps qu’il fait, 2007) et Ce vieil air de blues (nouvelles brèves, Le temps qu'il fait,
2011).
Roland Favier, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, est professeur agrégé de
philosophie, enseignant en classes préparatoires à Grenoble et à Valence. Il est un exceptionnel
connaisseur d’Aristote et des philosophes les plus complexes du XX° siècle (Husserl, Heidegger,
Wittgenstein, Derrida). Cette inquiétude philosophique authentique et puissante, très tournée vers
l’étude du langage, lui permet d’innombrables perspectives vers la psychanalyse (Lacan) ou les
philosophes de l’histoire et de la mémoire (Ricoeur, Fukuyama).
Les Machines se sont constituées en 2005 autour de l’activité d’ateliers d’écriture littéraire. C’est,
pour cette association, la marque et la garantie d’une démarche artistique collective, et ambitieuse.
Les propositions artistiques sont faites, quels que soient les publics, avec la même certitude, que la
pratique de l’écriture participe à l’éveil de la conscience et à la découverte d’une dimension nouvelle
de l’existence.
Andreï Makine, né en 1957 en Sibérie, jeune orphelin, est initié très tôt au français par sa grandmère. Professeur de philosophie à Novgorod, il devient en 1987 assistant de russe dans un lycée
parisien. Il prend alors le statut de réfugié politique et malgré une vie très précaire écrit ses trois
premiers romans, dont Au temps du fleuve Amour et Le Testament français qui lui ouvre la notoriété
du prix Goncourt. Il écrit toujours en français dans un style ample et très classique: « L'écriture c'est
surtout une vision, dit-il. On écrit avec les yeux, pas avec la plume ».
Isabelle Mounier, comédienne et metteure en scène. Une formation plurielle à Paris et de
signifiantes rencontres professionnelles sont décisives dans le choix de s’engager avec exigence et
générosité dans le métier. En 1993 elle choisit de poursuivre son activité en dehors des grands pôles
urbains. Elle sera à l’initiative d’un lieu de fabrique artistique, L’imprimerie. Elle a créé une vingtaine
de spectacles atypiques où tous les arts se côtoient. Depuis quatre ans elle crée des formes
théâtrales légères avec des musiciens où la voix, le rythme et l’écriture forme un espace vibrant fort
et jubilant. Elle orchestre Voix au pupitre et dirige des formations autour de la lecture à voix haute.
Lorette Nobécourt est née à Paris en 1968. Après une éducation religieuse chez les Ursulines, des
études de théâtre, de commerce et enfin de journalisme, elle choisit de se consacrer à l’écriture. Ses
premiers romans évoquent sa difficulté de vivre. En 2002, elle part en résidence à la villa Médicis à
Rome. Progressivement sa vie et son écriture vont vers plus de lumière et d’apaisement. « Lire,
écrire, c'est coudre, un livre après l'autre, les morceaux d'une tunique fabuleuse, pour s'en aller,
joyeux, vers sa propre mort. Cette laine de mots, c'est sur son propre dos que l'écrivain la tond ».
Depuis 2007 elle vit dans la Drôme, pour se « rapprocher du silence et des arbres ».
Brigitte Prévost, musicienne et comédienne. Depuis 30 ans, à travers ses créations, elle cherche à
tisser étroitement des liens entre le son, le mot et le jeu des matières et de l’espace. Elle aime faire
feu de tout bois en matière artistique et va au devant des publics, là où ils se trouvent et quelque
soit leur âge. En musique, ses jouets préférés, ce sont tous les tuyaux dans lesquels on souffle, dont
la clarinette, mais aussi l’accordéon qui respire presque tout seul, et la voix bien sûr.
Anne Serre est née en 1963 à Bordeaux. A 10 ans elle perd sa mère et dit que ce fut un tel charivari
qu'elle n'a aucun souvenir de ses dix premières années. Aucune image, aucun son ni odeur. Elle fait
des études de Lettres à la Sorbonne mais renonce à enseigner et se consacre à l'écriture : Les
gouvernantes, 1992 aux éditions Champ Vallon, Le cheval blanc d'Huffington 2002 et Les débutants,
2011 aux éditions Mercure de France. « Il me semble que mes livres mettent toujours en scène
l'étrangeté qu'il y a à être écrivain, ce mélange de solitude, de pouvoir et d'incapacité.. » Elle vit à
Paris, se tient aussi loin que possible de l'actualité et dit refuser toutes passions inutiles.
Anne Sibran est née en 1963 en France de parents Pieds-noirs fraîchement exilés, mère d'origine
grecque, père d'origine irlandaise. Après des études d'ethnologie à Nanterre, elle se tourne vers
l'écriture et la bande dessinée. « J’aime les rebords, les terrains vagues, les quiproquos du regard,
l’indéfini, l’imprécis, ce qui ne se laisse pas attraper. Ce qui me résiste, et me résiste encore après
que j’ai tenté de l’écrire... j’ai appris le Quechua (langue indienne), une expérience bouleversante...
Après une mission Stendhal en Bolivie, Pérou et Equateur, je suis partie habiter en Equateur, à
Quito, d’où je pars régulièrement vivre dans des communautés indiennes... »
Pascale Félus, Sylvie Meunier et Beatrice Pécout participent à Voix au pupitre depuis cinq ans,
atelier d'expression autour de la lecture à voix haute orchestrée par Isabelle Mounier.
Autres plaisirs de la bouche
Chaque représentation est organisée dans un esprit de convivialité. C'est pourquoi nous
prévoyons chaque jour une restauration de qualité confectionnée à partir de produits
locaux et/ou biologiques. Un bar proposera de partager un verre avec ses amis ou les
auteurs, les comédiens et les musiciens sur la terrasse des Cordeliers.
Mai les Envolires est un festival initié par Les envolires compagnie, compagnie de
théâtre orchestrée par Isabelle Mounier avec d'autres compagnons d'horizons
divers. Cette aventure poétique est orientée vers des textes audacieux et leur
résonnance contemporaine. La voix est première, elle est vérité et mensonge et
traverse le silence et l’espace.
Isabelle travaille à redonner valeur à la force de la parole, aux voix singulières, à
l’écoute et la présence.
Partenariats
Partenariats : Médiathèque départementale de la vallée de la Drôme - Les Amis du Vieux Crest Librairie Écriture de Chabeuil - Commune de Crest - Le Crestois.
Mai les Envolires 2013 est soutenu par : le Conseil Régional Rhône-Alpes (CDDRA), le Conseil
Général de la Drôme et la ville de Crest.
Remerciements à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la mise en œuvre de ces Rencontres,
professionnels d’ici, de Lyon, d’Avignon et amis bénévoles qui offrent leurs compétences.
Attention, le seul chemin en voiture est de
passer par l'hôpital (suivre le fléchage routier).
Il ne reste qu'une cinquantaine de mètres à faire
à pied par la rue de l'hôpital !