Sans stratégie claire, il est impossible de négocier des

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Sans stratégie claire, il est impossible de négocier des
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AEF Dépêche n°487308
Paris, le 24/09/2014 19:16:00
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Enseignement / Recherche
"Sans stratégie claire, il est impossible de négocier des partenariats complexes"
(colloque Futuris sur les universités)
Par Axel Cadieux
"Aujourd’hui, un président d’université est un manager", estime Gérard Blanchard lors d’une table ronde organisée par l’ANRT et Futuris à
Paris, mercredi 24 septembre 2014. Le président de l’université de La Rochelle discute avec Laurent Beauvais, président du conseil régional de
Basse-Normandie, et Patrick Faisques, directeur des partenariats stratégiques et de la valorisation de Veolia Environnement, de l’utilité et des
modalités de partenariats entre les différents acteurs d’un tissu local. "Les régions ont besoin des universités, il faut qu’elles aient des
stratégies et une gouvernance forte", estime notamment Laurent Beauvais. Sybille Reichert, chancelière de l’université Friedrich-Alexander
d’Erlangen-Nuremberg, apporte un éclairage international et souligne les potentiels bienfaits d’un partenariat stratégique.
"Nous vivons dans un secteur extrêmement concurrentiel, qui vise à attirer les étudiants mais aussi les chercheurs. Il y a donc
un phénomène de différenciation qui s’installe, comme réponse stratégique à la concurrence", indique Gérard Blanchard,
président de l’université de La Rochelle, lors d’une table ronde organisée par l’ANRT et Futuris à Paris, mercredi
24 septembre 2014, sur le thème de "la mobilisation de ressources autour d’un projet stratégique". "Il faut être capable,
concrètement, de mettre en œuvre ces stratégies, et donc de manager, poursuit-il. Aujourd’hui, un président d’université est un
manager."
Gérard Blanchard souligne ensuite l’importance de l’ancrage territorial : "Cette dimension, qui implique les collectivités et les
acteurs locaux, a beaucoup évolué ces dernières années. On est entré dans une logique de partenariats. Comment les
collectivités peuvent-elles davantage être impliquées, et dans quels domaines ?"
IL FAUT UNE "STRATÉGIE CLAIREMENT ÉTABLIE" POUR DES PARTENARIATS DURABLES
"Les régions ont besoin des universités, il faut qu’elles aient des stratégies et une gouvernance forte", confirme Laurent
Beauvais, président du conseil régional de Basse-Normandie et de la commission "enseignement supérieur, recherche et
innovation" de l’ARF. "Je considère que les présidents d’établissements doivent garder leur autonomie vis-à-vis de la région.
D’autres présidents de région voient les choses autrement, mais pour moi c’est très clair", précise-t-il. Patrick Faisques,
directeur des partenariats stratégiques et de la valorisation de Veolia Environnement, représente les entreprises. Il estime que
Gérard Blanchard, président de
"la lisibilité du domaine d’excellence d’une université, ainsi qu’une stratégie assurée, permettent de construire des partenariats
l'université de La Rochelle
DR
sur la longue durée". "Sans stratégie clairement établie, il est impossible de négocier des partenariats complexes pendant trois
ans et de s’engager sur dix ans", ajoute-t-il.
À l’opposé de l’ancrage territorial, Gérard Blanchard rappelle l’importance de l’internationalisation : "Pour être visibles, les
universités se regroupent, se mettent en réseau. C’est un autre élément important qu’un président d’établissement doit savoir
appréhender pour construire sa logique partenariale." Alain Beretz, président de l’université de Strasbourg, suggère, dans une
autre table ronde, de faire "attention à cette mode qui consiste à croire qu’il suffit de faire une politique de site, une fusion ou
autre, pour atteindre le Graal de l’université absolue. C’est plus compliqué que cela. Il faut certes parfois des éléments de
rupture mais ils doivent être constructifs, pas destructifs. S’ils le sont trop, c’est dommageable. Par exemple, il ne faut pas
fondre les disciplines dans une soupe dans laquelle elles ne se reconnaissent plus".
QUELS PEUVENT ÊTRE LES OBJECTIFS D’UN PARTENARIAT STRATÉGIQUE ?
Sybille Reichert, chancelière de l’université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg, expose pour sa part, d’un point de vue
international, les raisons qui peuvent pousser une université à établir un partenariat stratégique : "L’idée peut être de choisir
un partenaire très complémentaire, au niveau des disciplines par exemple. Ou encore d’acquérir de nouvelles possibilités
d’action, de financement, qui donnent une meilleure marge de manœuvre à l’université ou à un groupe de recherche."
Sybille Reichert cible également une autre donnée, "plus née d’une contrainte", qui peut pousser à former un partenariat
stratégique : "La recherche coûte de plus en plus cher et demande des investissements sur le long terme. Et ces
investissements ne sont justifiables que s’ils sont soutenus par des partenariats stratégiques solides. En outre, il est toujours
difficile de trouver des solutions en étant seul. Il faut voir plus large, avoir un apport extérieur, un point de vue différent. Enfin,
l’établissement d’une stratégie permet à une institution de se présenter comme cohérente, compréhensible pour un
interlocuteur potentiel. Ce qui n’est pas du tout évident puisque par nature, une université est constituée de sous-ensembles."
Alain Beretz, président de l'université de
Strasbourg
© Pascaline Marion/AEFC
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