Géologie - Communauté de communes de Haute
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Géologie - Communauté de communes de Haute
Géologie : Définitions Histoire géologique de la Haute-Saintonge Affleurement calcaire en falaise, Terrier de Cordis, Marignac, octobre 2007. Définitions GÉOLOGIE : 1. science des matériaux qui constituent le globe terrestre. 2. ensemble des caractéristiques physico-chimiques du soussol d’une région donnée. également appelé roche-mère, le sous-sol est constitué de roches meubles ou solides. Dans cet ouvrage, nous prêterons au terme géologie son sens second à savoir la composition du sous-sol. Sol (50 cm à quelques mètres d’épaisseur), partie pénétrée par les racines des végétaux et caractérisée par la présence d’organismes vivants. Sous-sol, roche mère (absence de vie). Schéma n°1 : matérialisation du sol et du sous-sol. SOL : le sol représente la couche superficielle, meuble, de la croûte terrestre. Il résulte de la transformation de la rochemère enrichie par des apports organiques (matière carbonée provenant des êtres vivants). On différencie le sol de la roche -mère par la présence de vie. ROCHES : ces matières constituent le sous-sol géologique. Meubles ou solides, les roches appartiennent à 3 grandes familles : les roches sédimentaires, les magmatiques et les métamorphiques. La géologie de Haute-Saintonge est uniquement composée de roches sédimentaires. ROCHES SÉDIMENTAIRES : la plupart des roches sédimentaires sont d’origine marine et se sont formées sur le fond des océans. On rencontre également des roches sédimentaires d’origine continentale. Il existe trois types de roches sédimentaires. Leur distinction repose sur leur formation. Seulement un type nous intéresse ici : les roches sédimentaires formées par transport et accumulation. On y retrouve les roches détritiques (provenant de l’érosion de roches et accumulées sous la forme de débris ou sédiments comme le sable ou le limon, et les roches biodétritiques (composées de restes d’organismes vivants fossilisés ou mal décomposés). Ces roches composent l’essentiel de notre sous-sol haut-saintongeais. Histoire de la Haute-Saintonge depuis 100 Millions d’années Au cours de l’Ère secondaire La géologie nous fournit des renseignements précis sur l’aspect des paysages à cette époque lointaine. Ainsi, la présence d’une épaisse couche de calcaire crétacé datée de 100 à 65 M d’années atteste de la présence d’un océan à la fin de l’ère secondaire sur tout le territoire haut-saintongeais. Au cours de cette longue période, les squelettes des organismes marins se sont peu à peu déposés au fond des océans, fossilisés ou mal décomposés. Contact : [email protected] tél : 05 46 48 12 11 Cette lente sédimentation marine est à l’origine de la formation de couches de calcaires de plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur. Elles affleurent de l’estuaire de la Gironde jusqu’à la limite orientale du département, puis s’enfoncent en descendant vers le Sud sous les terrains tertiaires. En Haute-Saintonge, le calcaire, roche très utilisée pour la construction des maisons, est en fait une roche biodétritique issue d’organismes vivants. Océan Il y a 100 M d’années, l’océan recouvrait la Haute-Saintonge. Mal décomposés ou fossilisés, les squelettes des organismes marins se sont alors accumulés sur le fond océanique, formant ainsi une couche géologique de calcaire de plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur. “sidérolithiques” se sont déposées sous la forme de graviers, de sables plus ou moins grossiers et d’argiles. à leur base, se situent les lentilles d’argiles blanches dont l’exploitation (kaolin) représente une activité économique importante en Saintonge-Boisée. à l’ouest de Saint-Genis-de-Saintonge, à l’emplacement actuel de la forêt de la Lande, se trouve encore un reste non érodé de ces dépôts tertiaires. La masse principale occupe quant à elle une superficie d’environ 450 km2 au sud -est d’une ligne Montendre-Boresse. En outre, à la fin du tertiaire, des sables du Pliocène (5 à 1.75 M d’années) dits “sables du Périgord” se déversèrent sur le sud du territoire. Aujourd’hui, des placages plus ou moins importants se rencontrent aux abords de Montlieu-la-Garde. érosion et transport de débris rocheux Les sédiments issus de l’érosion des montagnes se déposent sur les plateaux continentaux puis au fond des océans Schéma n°2 : matérialisation du paysage au cours de l’Ère secondaire. Tr an sp o rt l’Ère tertiaire Au tertiaire, le niveau des océans a baissé sensiblement laissant ainsi apparaître les fonds calcaires marins. Au cours de l’Éocène inférieur et moyen (53 à 40 M d’années), sous des climats chauds, tantôt humides, tantôt secs, des vents et des eaux violents modèlent les reliefs et déversent sur tout le sud de la Haute-Saintonge des sédiments provenant de l’érosion du Massif Central. Ces roches détritiques continentales à faciès Massif central Schéma n°3 : érosion et transport de sédiments au tertiaire. L’ère quaternaire Plus récemment, au quaternaire (1.75 M d’années), se déroulèrent les derniers événements géologiques remarquables. Des alluvions se sont en effet déposées marine ou dans les vallées alluviales. Ces phénomènes impressionnants se déroulèrent en partie sous les yeux des premiers hommes préhistoriques installés dans la région. Les brutales oscillations du climat et du niveau des eaux au cours de cette ère accélérèrent le creusement des vallées et modelèrent durablement le relief et le littoral haute-saintongeais. Par la suite, les transgressions ou mouvements de remontée des eaux finirent de modeler les paysages charentais, leur donnant sensiblement l’aspect actuel. N’oublions pas les phénomènes de déformations tectoniques qui ont ondulé les strates sédimentaires de la Haute-Saintonge. L’ondulation majeure, l’anticlinal de Jonzac, traverse la territoire en diagonale, de Montguyon jusqu’aux abords de Pons. En géologie, un anticlinal désigne un pli d’une ou plusieurs couches du sous-sol dont la convexité est tournée vers le haut. Le centre du pli est par conséquent occupé par des couches plus anciennes, les plus récentes ayant été érodées. L’anticlinal de Jonzac présente des pendages peu accentués. Son cœur composé des terrains les plus anciens (80 M d’années) affleure sur une vingtaine de mètres d’épaisseur. Au nord de ce plissement géologique remarquable, face à la Charente ou au sud, aux confins de Jonzac, se manifestent des formes souvent élevées, mais plutôt émoussées. Ces hauteurs correspondent aux côtes ou “cuestas”, qui sont en fait des couches de calcaire légèrement redressées car peu usées par l’érosion. Quelques buttes isolées comme à Sainte-Lheurine peuvent dépasser les 100 m d’altitude. N sable Anticlinal Fin de l’ère secondaire, dépôt de couches calcaires au fond de la mer. ère tertiaire : plissement des couches calcaires, formation de l’anticlinal de Jonzac et dépôt de sable suite à l’érosion du Massif Central. Cuestas Aujourd’hui : la Seugne a creusé une large vallée au centre de l’AnticlinaldeJonzac.Surleshauteurs exposées plein Sud se situent les coteaux calcaires (Cuestas). Schéma n°4 : Apparition des coteaux calcaires ou Cuestas ère quaternaire : installation du système hydrographique. La Seugne coule sur l’anticlinal de Jonzac et commence à l’éroder. P. FOUQUET. La Seugne Vue sur une “cuestas” dans la commune de Saint-Eugène. Carte Géologique de la Haute-Saintonge N Pons Archiac Saint-Genis-de-Saintonge Le Trè fle La ine Ma JONZAC aire Estu de Mirambeau de iron la G e gn Montlieu -la-Garde lais Pa Le Lary Montguyon Le Dépôts tertiaires , sables et argiles 30 à 46 M d'années u Se QUATERNAIRE Alluvions récentes dépôts soblo-argileux fins 1.75 M d'années TERTIAIRE La Montendre e SECONDAIRE (Crétacé, calcaires) Senonien 88 à 65 M d'années Cenomanien 96 à 92 M d'années Anticlinal de JONZAC La D ronn Turonien 92 à 88 M d'années 10 km Ére Syst. Quat. Quat. Série PLEISTOCÈNE/HOLOCÈNE NÉOGÈNE 1.75 3.4 5.3 7.3 MIOCÈNE Étage GESLASIEN PIACENZIEN ZANCLEEN MESSINIEN TORTONIEN 11 SERRAVALLIEN BURDIGALIEN AQUITANIEN 14.3 20.3 23.5 CHATTIEN OLIGOCÈNE 28 RUPELIEN 33.7 PALÉOGÈNE CÉNOZOÏQUE (tertiaire + quaternaire) PLIOCÈNE Âge Échelle des temps géologiques PRIABONIEN 37 ÉOCÈNE BARTONIEN 40 LUTETIEN 46 YPRESIEN 53 THANETIEN PALÉOCÈNE SELANDIEN DANIEN 65 83 87 Senonien SUPERIEUR CRÉTACÉ MÉSOZOÏQUE (Secondaire) MAASTRICHTIEN 72 CAMPANIEN SANTONIEN 88 CONIACIEN 92 TURONIEN 96 CENOMANIEN ALBIEN INFERIEUR 108 Définition des termes èRE : principale division géochronologique utilisée à partir du système CAMBRIEN (540 M d’années). On dénombre quatre ères : l’ ère primaire, l’ère secondaire, le tertiaire et le quaternaire. SYSTÈME : période caractérisée par une dynamique géologique globale au sein d’une ère. Le Crétacé correspond par exemple à la période de formation de la craie... SÉRIE : période géologique d’un système caractérisée par des phénomènes plus typiques. Par exemple, l’éocène correspond à succession de transgressions et de régressions marines au début du tertiaire. ÉTAGE : ensemble de couches géologiques du même âge. Il correspond par exemple à la couche de calcaire qui affleure sur les coteaux de Haute-Saintonge. Zoom sur le Sénonien Le Sénonien correspond à la partie terminale du Crétacé supérieur, soit il y a 88 à 65 Millions d’années. Au cours de cette période, l’alternance des formations géologiques de marnes, de craies, de calcaires et d’argiles est si classique que les géologues leur ont donné des noms d’étage à valeur universelle pour caractériser et dater les couches d’âge et de faciès similaires. Par exemple, le Coniacien correspond à un étage géologique présent un peu partout en France. Son nom fait en fait référence à la ville de Cognac. De même, le Santonien tire son origine de la Saintonge, région où il représente une grande partie des roches sédimentaires. Enfin, l’étage Campanien sur lequel on retrouve les coteaux calcaires doit son nom à un petit village de Charente-Maritime : Champagne. Contact : [email protected] tél : 05 46 48 12 11