Carnets de Voyages
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Carnets de Voyages
Carnets de Voyages. Victor Hugo et Guillaume Apollinaire a. La Wallonie des grands écrivains En 2011, les écrivains sont à l’honneur en Wallonie. En effet, la Région wallonne organise une année à thème intitulée La Wallonie des grands écrivains. Au cours de l’année 2011, quatorze institutions membres de l’asbl Musées et Société en Wallonie (MSW), dont l’Abbaye de Stavelot, vous invitent à partir sur les traces des grands écrivains et plus particulièrement de Victor Hugo… b. Carnets de Voyages. Victor Victor Hugo et Guillaume Apollinaire Dans le cadre de cette année à thème, l’Abbaye de Stavelot présente Carnets de Voyages. Victor Hugo et Guillaume Apollinaire,, une exposition rendant hommage à ces deux écrivains exceptionnels. Poètes, dessinateurs et amoureux reux des femmes et de la nature, Victor Hugo (1802-1885) (1802 et Guillaume Apollinaire (1880-1918) ont chacun parcouru la région de Stavelot dans le courant du XIXe siècle. Leurs souvenirs de cette région, immortalisés à la plume et au crayon, sont rassemblés dans d l’exposition Carnets de voyages. voyages Documents, textes, photographies et dessins de Victor Hugo et Guillaume Apollinaire relatent leur séjour respectif à Stavelot et ses environs. Le Musée Guillaume Apollinaire, unique au monde, est remis en évidence afin afi de rapprocher Victor Hugo et Guillaume Apollinaire, ces deux génies de la littérature. Le voyage de Hugo en Wallonie est illustré par l’exposition Je suis une force qui va !, réalisée en 2002 par la Province de Liège. Les panneaux didactiques sont enrichis enrichis de détails anecdotiques sur le passage de l’auteur dans la région stavelotaine. L’exposition itinérante Circuit Victor Hugo,, réalisée par MSW, s’intègre à ce parcours du 7 octobre au 13 novembre 2011. • Victor Hugo en Wallonie, en passant par Stavelot… Il y a plus de 170 ans, Victor Hugo, grand maître des lettres françaises, sillonnait pour la première fois villes et campagnes wallonnes. Nul ne savait alors que, quelques années plus tard, la Belgique deviendrait terre d’accueil et d’exil pour l’écrivain et ses proches. Paysages, décors et rencontres ont marqué l’œuvre et la pensée de l’homme. Le carnet de voyage de Victor Hugo, ses photographies, textes, lettres et dessins témoignent du plaisir de l’écrivain à visiter la Wallonie, les vallées de la Meuse, de la Vesdre et de l’Ourthe entres autres milles lieux. Du 26 aout au 23 septembre 1837, Victor Hugo effectue pour la première fois un voyage en Belgique avec Juliette Drouet, devenue célèbre pour avoir été la maîtresse de l’écrivain. A cette époque, la Belgique n’avait conquis son indépendance que sept ans auparavant. Après avoir visité Mons, il se rend à Bruxelles devant laquelle il s’extasie, à Anvers qui l’émerveille, à Gand, à Bruges ou à Ostende. Trois ans plus tard, en 1840, ce sont les villes wallonnes qui ont ses préférences : Dinant, Namur, Huy, Liège ou Verviers. De retour en France, les évènements de 1851 (le coup d’état du Deux-Décembre) poussent Hugo à choisir l’exil. Il se réfugie à Bruxelles et s’installe pour sept mois sur la Grand’Place. Décidé à publier son pamphlet Napoléon le petit, il se résout à quitter la Belgique le 1er août 1852 pour s’établir dans l’île de Jersey. Peu après, il y écrit le fameux poème de L’expiation : Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine sans avoir jamais vu le champ de bataille. En 1861, il y a tout juste 150 ans, Hugo s’est remis aux Misérables et pour que le récit de la bataille de Waterloo qu’il veut y insérer soit authentique, il doit examiner le terrain et les lieux des combats. Il s’installe pour deux mois à Mont-Saint-Jean. C’est là qu’il ajout le mot fin au manuscrit des Misérables. Le livre est publié quelques mois plus tard, à Bruxelles d’abord, à Paris ensuite. Pendant la décennie qui va suivre, Hugo revient régulièrement en Belgique. Juliette Drouet l’accompagne dans tous ses déplacements, comme d’habitude. Pour Hugo, c’est l’occasion de recherches en bibliothèque, de la rédaction de L’homme qui rit, de la composition de poèmes, de publications et de nombreuses visites aux quatre coins du pays. Ses séjours s’étalent de quelques jours ou plusieurs mois. Sa famille s’établit en 1866 à Bruxelles. Victor Hugo découvre Stavelot en août 1862 à l’occasion d’un voyage qu’il effectue dans notre pays, en compagnie de Juliette Doret. Le lendemain, les visiteurs quittent Stavelot en fin de matinée, à destination de La Roche. Leur escale aura duré moins de 24 heures. 19 août 1862 : Partis de Verviers pour Stavelot. – Beaux lointains. – Superbe village. Ce panorama mouvant qui a pour premier plan la ville, (…), et pour fond des pentes verdoyantes est également évoqué dans d’autres guides touristiques (E. Van Bemmel, Guide de l’excursioniste, pp. 147-148). Stavelot : beaux lointains – superbe village Dessin de A. Heins, in Camille Lemonnier, La Belgique Musée de la Vie Wallonne En 1864, Victor Hugo profite de son séjour à Spa pour effectuer diverses excursions dans les alentours. Accompgné de Juliette, ils louent une voitur, et, en quatre heures, par la Sauvenière, Malchamps, Francorchamps, Stavelot, ils gagnent la cascade de Coo. Un dessin daté du 29 septembre 1864 rappelle cette visite. V. HUGO, Cascade de Coo. La vieille au chien, 29 septembre 1964 BNF, dpt des manuscrits La cascade, un des plus beaux spectacles que puissent rencontrer les amateurs des beautés naturelles était un but de promenade très recherche à l’époque. En aucun lieu la nature n’a été plus prodigue de ses merveilles. Sur le dessins de Hugo, on reconnaît la cascade artificielle de l’Amblève, surplombée d’un pont branlant, avec, à l’avant-plan, une pauvresse assise. Peut-être une de ces affreuses mendiantes, dont parle Adoplhe Joanne, qui veulent absolument jeter des chiens vivants dans la cascade pour divertir les touristes et leur demander quelques sous en échange du spectacle. Victor Hugo a donc consacré une partie de sa journée à cette attraction touristique que tous les guides de voyage de l’époque recommandaient. Le 5 septembre 1870, il peut enfin rentrer à Paris, qu’il quitte à nouveau en mars 1871 pour Bruxelles. Le roi Léopold II signe, en 1871 son ordre d’expulsion, directement exécutoire. Hugo quitte la Belgique le lendemain, définitivement, pour ne plus jamais y revenir. Son nouveau lieu d’accueil est Vianden, au Luxembourg. • Guillaume Apollinaire à Stavelot Né en 1890, Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm de Kostrowitzky, est, avec son frère cadet, élevé par sa mère, d’origine polonaise. Cultivés, ils mènent cependant une existence assez précaire et voyagent beaucoup. En juillet 1899, la mère installe ses fils à la Pension Constant à Stavelot, pendant qu’elle dépense son argent au casino de Spa. Ces curieux garçons, dont la situation particulière fait étonne, sont baptisés les barons russes par les stavelotains. Ils réussissent néanmoins, par leur bonne éducation et leur gentillesse, à séduire rapidement leur entourage. HUYSMANS A., La Pension Constant, aquarelle, 1950 Ô Mal Aimé, Rue Neuve, Stavelot Les jeunes frères découvrent ainsi les charmes des bords de l’Amblève, les villageois et leur savoureux dialecte wallon et leurs premières amours. Guillaume tombe amoureux d’une des sœurs Dubois, Maria, dite Mareye, Mareie ou Mareï en wallon. Il lui dédiera un poème, un acrostiche. Une des versions de ce texte a été rédigée en wallon ; il est remarquable qu’un poète n’ayant passé que quelques semaines dans la région puisse ainsi en maîtriser la langue. Mon amie adorée avant que je m’en aille Avant que notre amour triste triste défaille Râle et meure ô m’amie une fois une fois Il faut nous promener tous deux seuls dans les bois Alors je m’en irai plus heureux que les rois Les sœurs Dubois C’est cette même année, en 1899, que le poète choisit son pseudonyme définitif, Guillaume Apollinaire. Il s’agit de la combinaison des deux prénoms de son état civil, et cela fait également référence à Sidoine Apollinaire, poète latin du Ve siècle, ainsi qu’à Apollon, le dieu de la lumière, de la poésie et des arts. Le 5 octobre 1899, sur ordre de leur mère qui n’a plus de quoi payer, les frères Kostrowitsky quittent la pension dès l’aube, à la cloche de bois (c’est-à-dire sans payer). Ils se rendent à pied à Coo et prennent le train qui les conduira à Namur puis à Paris. Lors de leur départ précipité, les frères Kostrowitsky ont pris soin de laisser un coffre dans la chambre pour faire croire qu’ils allaient revenir. Les journalistes en profitent pour tourner leur nom d’origine en dérision en nommant Wilhelm le baron Karouviskoff, ce qui signifie en wallon le baron qui a oublié son coffre. Le séjour, bref mais intense, de Guillaume Apollinaire à Stavelot va l’inspirer dans ses créations littéraires. L’exposition Carnets de Voyages présente un carnet de voyages imaginaire compilant les documents, textes, poèmes, lettres, photographies et dessins relatifs au séjour du poète dans la Cité de saint Remacle, aux paysages qui l’émerveillèrent, aux stavelotains qui comptèrent pour lui . Je marcherai paisible vers le pays fameux (…) Avec les forêts, les villages heureux, Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhons… Références bibliographiques et sources des illustrations Je suis une force qui va ! Victor Hugo (1802-1885), Province de Liège, 2002. PEETERS G., Catalogue de l’exposition « Victor Hugo et Spa », 1985. Remerciements Pour le prêt des panneaux didactiques concernant Victor Hugo Le Service Expositions de la Province de Liège Pour la réalisation du Carnet de voyages Les textes : Monsieur Patrice Lefèbvre, Président du Centre culturel de Stavelot Les crédits photographiques : Monsieur Bruno Khel de l’asbl CRHEHA, archivothèque de Sourbrodt et Monsieur Michel Vanderschaeghe de la Bibliothèque communale de Stavelot La compilation des documents et la coordination du travail : Madame Murielle Denis, scénographe à l’Abbaye de Stavelot La composition graphique : Madame Françoise Jeanclaes de la société Artifex à Verviers