La seconde version de la carte musique s`annonce déjà comme un

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La seconde version de la carte musique s`annonce déjà comme un
30 DEC 11
Quotidien Paris
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N° de page : 15
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MUSIQUE
Disponible sous la forme d'une carte prépayée, le dispositif ne convainc toujours pas et les acheteurs sont quasiinexistants. Carrefour avoue des ventes « confidentielles ». La question de son existence à long terme est ouverte.
La seconde version de la carte musique
s'annonce déjà comme un échec
a première version avait été un
échec retentissant - 50.000 cartes
vendues officiellement, sans
doute moins, alors que le gouvernement tablait sur I million -, la
seconde prend le même chemin.
Repensée il y a un mois sous la forme
d'une carte prépayée, la carie musique ne remplit toujours pas l'objectif
qui lui est fixé : faire venir les jeunes,
adeptes du téléchargement illégal sur
Internet sur les offres légales de musique en ligne. Une certitude : ce transfert des internautes de l'illégal vers le
légal ne se fera pas en un jour, avec la
seule carte musique. Reste à savoir si
le gouvernement voudra poursuivre
l'opération. Vendue 10 ou 25 euros
dans 5 chaînes de distribution partenaires de l'opération (FNAC, Carrefour, Géant Casino, Monoprix et Score
Game), la carte musique permet
L
STARZIK
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pourtant de doubler la valeur des
achats sur Internet sur les 13 sites partenaires (VïrgrnMega, Qobuz, Sfarak,
Fnac.com, CD 1D...). Sa relance a été
accompagnée d'une campagne de
communication importante en affichage et en radio. Mais la greffe ne
prend pas. Chez Carrefour, on reconnaît que les ventes resten t « confidentielles », et que la carte souffre notamment de la concurrence des cartes
prépayées vendues par iTunes.
Même son de cloche chez Monoprix,
où, dans certains magasins, la carte
n'est même pas disponible. Du côté
des sites partenaires, le constat est le
même. « Depuis le lancement, nous
n'avons quasiment aucune activation
de carte », ditl'un d'entre eux. En/ait, il
nejalkûl ptjs les vendre dans la grande
distribution mais dans tes bibliothèques, les écoles ou les conservatoires ».
Chez Starzïk, autre plate-forme partenaire, le constat est un peu moins
catastropliique. « On active quelques
dizaines de cartes par jour. Ce n'est pas
Byzance, maiscen'estpasanodin »,dit
son président, Jérôme Giacliino.
La lacuneiTunes
Dans sa seconde version, la carte
souffre d'une grave lacune : iTunes, le
site de musique en ligne prétëré des
internautes, ne figure pas parmi les
sites partenaires, contrairement à sa
première version. De leur côté, les
députés n'ont jamais cru au succès de
cette carte, même réformée. Dans le
cadre du projet de loi de Finances
2012, le budget qui lui a été alloué a été
drastiquement revu à la baisse (de
20 alOmillionsdeurosjparun amendement du rapporteur du budget
Gilles Carrez, ^argumentaire est sans
appel. « Mêmesil'objectifinitïalpamît
louable, il peut aujourd'hui paraître
incongru de subventionner lâchai, de
musiqueenlignequi se traduit, enpmticfiie, par ufi effet d'aubaine au détriment du redressement des comptes
publics. Enfin, le dispositif actuel n'est
pas ciblé surlacréattonartistiquefrançaise, ni même sur les nouveaux
talents, de sorte qu 'il ne répond pas à
un éventuel objectif de soutien à la
création », estime le députe.
Initialement, le dispositif est prévu
pour durer trois ans. Malgré les rélicences des parlementaires, certains
continuent de croire aux vertus de la
carte, « On doit continuer à communiquer pour que cette carte soit connue.
C'est une course de fond, car on doit
cf ranger les habitudes des internautes»,
estime Jérôme Giachino.
GRÉGOIRE POUSSIELGUE
Eléments de recherche : JEROME GIACHINO : Pdg de Starzik, toutes citations
_ LE MINISTÈRE.
DE LA CULTURE
DÉMENT TOUT PIRATAGE
Mis en cause, le ministère de
la Culture et de la Communication a estimé hier que les
accusations de téléchargement illégal le visant étaient
« infondées ». Selon le blog
Nikopic, 250 adresses IP du
ministère ont été utilisées
pour télécharger illégalement
des films, des séries ou de la
musique. « La configuration
de son réseau empêche la
connexion à des réseaux de
pair à pair », explique le
ministère. Selon le blog Nikopic, les réponses apportées
par le ministère sont évasives.