Gerard Brouard - Nico La Clusaz

Transcription

Gerard Brouard - Nico La Clusaz
Gérard Brouard
Lorsque je l'ai rencontré pour la 1ère fois en Octobre 95 il me paraissait plutôt "froid"
et m'impressionnait quand même !!!
Mais je me suis très vite aperçue que sous son aspect de " gardien de prison " Gérard
était quelqu'un de très sensible ,généreux et touchant dans sa façon bien à lui d'aborder les choses de la vie .....
Ce qui m'a plu au premier abord: sa franchise et sa détermination avec l'envie d'aller
au bout de ses objectifs à savoir : créer une équipe féminine et d'aller le plus loin possible ;je l'ai suivi depuis ce jour et j'ai bien fais !!! Car si j 'en suis là aujourd'hui c'est
grâce à lui . Il est toujours à l'écoute et chaque problème à sa solution .
Je ne peux pas me passer de ses conseils et un simple coup de fil la veille d'une grande compétition me met dans la plus totale confiance et me rassure ,c'est ainsi que doivent se dérouler les choses entre un athlète et son entraineur : beaucoup de respect et
la passion fait le reste .........
Christiane Lacombe
Hello Gérard, pour commencer tu peux te présenter s'il te plait ?
Tout d’abord, merci à toi de nous faire vivre l’athlé avec autant de passion !!!
46 ans, marié, deux enfants, habitant à St-Julien en Genevois, directeur sportif de
l’Athlé St-Julien 74.
Tu peux nous parler de ton passé sportif.
De poussins à juniors j’ai pratiqué le foot, l’athlétisme, le tennis, le cheval et principalement l’athlé dès l’âge de 15 ans à l’USMVire (14). Ensuite place au cyclisme, de
suite on a senti qqes aptitudes en moi parmi la pépinière Normande des deux roues
de la belle époque. J’ai eu la chance de pratiquer le vélo à un bon niveau en amateur. Hélas, alors que je rêvais d’être pro une vilaine blessure au genou est venue
perturber ma carrière m’obligeant à m’arrêter 7 mois. Juste avant je venais d’être
sacré champion de Normandie de cyclo-cross (j’ai encore l’interview chez moi) ;
Puis le service militaire, suivi d’une mutation en Gendarmerie à St-Julien en Ge…
s’en était fini pour le vélo. J’ai bien essayé de recourir mais en Haute-Savoie dans
les années 1985 ça n’avait rien à voir avec le cyclisme normand. Chez nous le week
-end tu avais une course tous les 50 kms et tu ne courrais jamais contre les
m^mes ici c’était une seule par département et tu retrouvais tjs les m^mes, notamment les australiens hébergés en Suisse. Bref, malgré un titre de champion régional
du contre la montre, puis une signature dans le Jura j’ai décidé malgré moi d’arrêter. Je me suis remis à courir puis à faire du duathlon, de suite ça m’a plu, avec qqes
victoires et des courses en Suisse. Une fois de plus la blessure m’a stoppé, cette
fois-ci au mollet, avec un an d’arrêt et mes adversaires en duathlon que je battais
régulièrement étaient sélectionnés en équipe nationale, c’était le Grand départ du
duathlon. Puis mon fils Jérôme est arrivé suivi de ma fille Marie, donc plus le temps
de doubler vélo-course à pied, j’ai donc rechaussé les baskets mais uniquement en
loisirs et comme entraîneur (mes débuts). De ttes façons mon mollet me rappelait à
l’ordre dès que je refaisais de la vitesse donc pas évident de faire de la comp sans
pratiquer la VMA à l’entraînement.
Cela arrive que cela ne fonctionne pas avec un athlète ?
Oui quand l’athlète rajoute ou enlève des séances sans m’avertir, ceux-ci
ne m’intéressent pas beaucoup, je peux faire un plan de complaisance mais
il reste basique, je n’ai pas de temps à perdre !
Tu as surtout eu des filles à entrainer à St Julien, c'est plus facile que d'entrainer des hommes (même si maintenant St Ju à une belle équipe en Masculins) ? Oui c’est vrai jusqu’alors 60% de mes athlètes sont féminines mais
ça tend à s’équilibrer. Les filles ou les gars c’est la m^me chose mais il est
vrai que certaines filles sont plus perfectionnistes et suivent plus le plan à la
seconde et mètre près. Les gars sont très rigoureux aussi mais c’est plus
aléatoire.
Tu te remets en question de temps en temps ?
A chaque plan surtout quand l’objectif n’a pas était atteint, c’est parfois dur à
encaissé. Quand l’athlète et son entraîneur s’investissent à fond et que le
résultat n’est pas là c’est vraiment une désillusion surtout au plus haut niveau. L’entraîneur et l’athlète progresse ensemble et durant toute leur carrière.
Pourquoi cette arrivée dans la région :)
Service militaire, puis gendarmerie ; j’avoue que j’ai les pieds ici mais la tête dans
mon département natal. D’ailleurs en foot je suis le stade Malherbe de Caen, je vais
les voir quand je remonte chez moi et depuis 1985 je suis tjs abonné au journal
ouest-France.
Quel est ton cursus d'entraineur ?
BE 1 ; niveau 3 hors stade, entraîneur fédéral athlé et qqes colloques par ci par là.
Tu entraines pas mal de coureurs (mais pas tous), quel est ton critère pour accepter
un athlète ?
De 1995 à aujourd’hui j’ai pris uniquement les athlètes de niveau régional à international. Un seul critère : la motivation, le suivi du plan au plus près et le choix sur
qqes compétitions. Il n’est pas plus difficile de suivre un athlète international très sérieux sur tous paramètres qu’un régional pas très motivé.
Tu peux nous parler de l'évolution de l'entrainement, tu crois qu'il y a un renouveau permanent ou les anciennes méthodes sont encore les meilleures ?
Ca évolue beaucoup mais je dois dire que c’est dans les veilles marmites
que l’on fait la meilleure soupe. Je lis les nouvelles méthodes des athlètes
des USA, africains, asiatiques… mais si j’en retiens un dixième et que j’en
essai un 1% c’est le maximum. Non, il n’y a pas de miracle sinon ça se saurait. Si les records sont battus pour moi ce n’est plus comme avant au niveau physiologique mais avec d’autres méthodes… Le résultat c’est sur le
terrain qu’il se voit, c’est là que l’on juge si l’entraîneur est bon ou pas… pas
dans les blablas d’avant ou après courses !
Tu es hyper compétent au niveau alimentaire, c'est important, tu peux nous
donner les regles à respecter ?
J’ai tjs étais passionné par la nutrition sportive. Idem ci-dessus il faut rester
simple, j’ai eu la chance en vélo d’être suivi par paul Koechli, le diététicien
de Bernard Hinault. Puis j’ai passé mon BE avec une excellente prof en diététique, je parcours qqes infos à mes temps perdus. J’avoue également être
en relation avec trois nutritionnistes (non sportif) faisant partie je dirai du
staff de l’Asj74 avec des discours simples mais très efficaces ; mes athlètes
les reconnaîtrons surtout un. Un conseil restez très terre à terre en suivant
les grandes bases sinon c’est l’échec via beaucoup de carences !
Gérard avec Christiane lors du dernier France de 100km.
Pour finir, dis-moi Gérard il te reste combien de points sur ton permis :)
Euh ???? et 1 et 2 et 3… ??? T’inquiètes je me suis calmé et les athlètes
conduisent au retour de nos grandes traversées terrestres maintenant.