LA GLOBALISATION FINANCIÈRE - Formation et Action Citoyennes
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LA GLOBALISATION FINANCIÈRE - Formation et Action Citoyennes
LA GLOBALISATION FINANCIÈRE PREMIÈRE CLÉ DE COMPRÉHENSION DE LA MONDIALISATION Avant d’examiner plus attentivement les représentations que nous avons de la mondialisation qu’elles soient liées à la question du partage des richesses - on évoque souvent le terme « inégalités » - ou bien à la question du travail - ici la porte d’entrée, c’est bien sûr les « délocalisations » - ou encore à la question du commerce international, il nous faut nous familiariser avec ce qui nous permettra de mieux comprendre les mécanismes qui produisent les situations qui nous interpellent dans la mondialisation. En la matière, la première clé de lecture est sans contestation le processus de globalisation financière. monnaies : il est fixe. On est au lendemain de la deuxième guerre mondiale, Le dollar américain devient la devise clé. Elle est la seule à pouvoir être convertie en or ; le prix de l’once d’or est ainsi fixé à 35 dollars. On parle du « gold exchange standard ». Toutes les autres monnaies sont convertibles en dollar sur la base d’un taux de change fixe. Ce sont les banques centrales des pays membres de cet accord qui sont garantes du respect des taux de change. S’assurer que les termes suivants sont compris Taux d’intérêt : pourcentage du capital d’une somme prêtée qui en détermine le revenu annuel. Qu’entend-on par globalisation financière ? Inflation : mécanisme qui se traduit par l’augmentation des prix et des salaires [pas des taux d’intérêt]. L’issue d’un processus dynamique qui va transformer radicalement les règles du système financier international. Balance des paiements : état d’équilibre [ou de déséquilibre] relatif à l’ensemble des opérations entre agents résidents et non résidents. Au crédit, on trouve les opérations entraînant des entrées de devises (exportations, emprunt …), Au débit, on trouve celles entraînant des sorties (importations, prêts). Ce processus se déroule dans le temps sur une vingtaine d’années. On peut dire qu’il démarre au début des La balance commerciale est le solde des exportations années 70 et trouve son aboutissement au début des – les importations de marchandises. années 90. Vous trouverez toujours d’excellentes raisons pour considérer qu’il a débuté avant et qu’il n’est pas aujourd’hui terminé. Mais L’ESSENTIEL des La seconde concerne les intermédiaires financiers ; mutations qui caractérisent ce processus s’est opéré c’est-à-dire ceux qui opèrent la transaction entre les dans cette vingtaine d’années. emprunteurs et les prêteurs. Cette fonction est réservée aux banques et à elles seules. Les banques centrales et Ce processus va transformer un système international les « sœurs jumelles » veillent au grain ! caractérisé par des règles précises édictées et contrôlées par les Etats les plus puissants de la planète [après la La troisième est relative aux conditions dans lesquelseconde guerre mondiale] en un système dont la carac- les s’opèrent les transactions financières. La plupart téristique principale est l’absence de règles – on parle des institutions bancaires et financières sont sous le de dérégulation financière – et dans lequel les Etats contrôle de l’Etat [en France, en 1984, les banques n’ont plus aucun pouvoir de contrôle. Ils subissent et/ou nationalisées contrôlent 87% des dépôts à vue et 76% deviennent acteurs de ce système au même titre que des crédits distribués]. Le crédit est encadré et les taux nombre d’acteurs privés. d’intérêt « administrés ». Nous sommes dans une économie administrée par l’Etat. Plus précisément quelles sont ces règles et comment vont-elles disparaître ? La quatrième s’applique au marché des capitaux. Il est « compartimenté ». Chaque compartiment [court terme, La première est relative au taux de change entre les long terme, comptant, à terme, etc] n’est accessible FORMATION & ACTIONS CITOYENNES - C/° URSCOP- 74, rue Maurice Flandin - 69003 LYON - http://www.la-fac.org/ qu’aux banques correspondantes et les compartiments sont étanches. On parlait de « cloisonnement ». Cette organisation ne permettait pas une confrontation globale de l’offre et de la demande de capitaux. La cinquième concerne les mouvements de capitaux qui sont strictement contrôlés. On peut comprendre que dans un système où les taux de change sont fixes, les taux d’intérêt aussi et dans lequel les balances des paiements se doivent d’être rigoureusement équilibrées – c’est d’ailleurs la fonction du FMI que d’y veiller – les mouvements internationaux de capitaux doivent eux aussi être strictement contrôlés. La disparition progressive de ces règles entre 1971 et 1990 – qu’on appelle libéralisation de l’économie – va produire les conditions de la globalisation financière. Ce processus va substituer le Marché aux Etats en tant qu’instances de régulation et de contrôle. Il est évident que cette mutation est la conséquence d’une série de choix de nature politique. Ils sont été inspirés par un courant [une idéologie] que l’on désigne généralement par le terme néo-libéral. Ce courant s’est organisé très tôt autour d’un certain nombre d’hommes dont l’un premier est sans doute Friedrich Von Hayeck qui créa dès 1949 la société du Mont Pèlerin dans laquelle on retrouve nombre d’intellectuels comme Milton Friedmann qui fondera l’école de Chicago, obtiendra le prix Nobel d’économie et sera l’inspirateur de la politique monétariste chère à Thatcher et à Reagan. La pensée néo-libérale se diffusera en la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis tout d’abord par le biais des think tank [boîte à penser]. Les plus connus étant l’Institut of Economic Affairs en Angleterre et la Heritage Foundation aux USA. Aces think tanks viendront s’ajouter le travail de conquête mené dans les Universités dont l’Ecole de Chicago est un exemple et celui conduit dans les médias. C’est lorsque Margaret Thatcher va prendre le pouvoir en 1979 que cette « logique » va enfin se transformer en programme de gouvernement avant qu’à son tour, en 1982, Ronald Reagan ne fasse de même. Nous voici donc passé d’une situation réglementée dans le cadre d’un coopération intergouvernementale à une situation ou seule instance de régulation est « la main invisible du marché »… Nous sommes dans la dernière décennie du XXe siècle et un seul marché des capitaux, totalement « décompartimenté » avec un groupe d’opérateurs privés [grandes banques internationales, compagnies d’assurances, fonds d’investissement et de pension anglo-saxons] qui a la possibilité de « faire le marché ». C’est-à-dire de tirer profit des variations des différents taux pour monter des opérations fructueuses entre les places internationales. Une des conséquences de cette « libéralisation » porte le nom de « titrisation ». Elle désigne la possibilité offerte aux institutions financières [ ] d’émettre sur le marché des titres représentant les créances qu’elle détiennent. Ainsi les gros emprunts sont fractionnés en titre d’un petit montant, les créances longues sont transformées en titres court terme renouvelables [on passe d’un « compartiment » du marché à une autre] ce qui a pour effet de transformer les taux fixes en taux variables. Dans ce contexte qui a vu exploser les transactions sur les marchés financiers [Tableau 2] le marché des produits dérives s’est créé. C’est le plus sophistiqué et celui qui a valu à cette économie d’être qualifiée « d’économie casino ». Sur ce marché ce sont des contrats qui sont échangés. Les forwards et les futures permettent d’échanger à peu près tout ce qui se négocie qu’il s’agisse d’une marchandise ou d’un produit financier au prix du jour ou a un prix déterminé pour livraison à une date précise : les options donnent le droit d’acheter ou de vendre une marchandise ou un instrument financier avant une date déterminée en échange d’une prime [ le cadre est rémunéré avec des stock options qui sont des options qu’il acquiert à vil prix contre l’engagement de les vendre après telle date]. Courte bibliographie Lecture facile + Lecture moyennement difficile ++ (nécessite quelques connaissances en économie) Lecture difficile +++ Charles-Albert Michalet Qu’est-ce que la mondialisation ? La Découverte, 2004. (++) Dominique Plihon La monnaie et ses mécanismes. Coll. Repères, Ed La Découverte, 2001 (+) Jacques Adda La mondialisation de l’économie - tome 1 - Génèse. Coll Repères, Ed La Découverte, 2002. (+++) Jacques Adda La mondialisation de l’économie - tome 2 - Problèmes. Coll Repères, Ed La Découverte, 2002. (++) Richard Farnetti et Ibrahim Warde Le modèle anglo-saxon en question. Economica, 1997 (++) Hans-Peter Martin et Hrarld Schumann Le piège de la mondialisation. Coll Babel, Ed Actes Sud, 1997. (++) Le numéro hors-série d’Alternatives Economiques sur La mondialisation. N° 59 (premier trimestre 2004). Service abonnements-fabrication tél. 03 80 48 10 25. FORMATION & ACTIONS CITOYENNES - C/° URSCOP- 74, rue Maurice Flandin - 69003 LYON - http://www.la-fac.org/