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Discordance
BERNARD DUVERT
ROSE SOUTANE
Réponse à l’Église homophobe
de Benoît XVI
LA DIFFÉRENCE
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À tous les séminaristes,
à tous les prêtres,
les moines et les religieux homosexuels,
qui espèrent et croient
à l’amour de Dieu fait Homme
et veulent aussi croire en eux-mêmes.
À tous ceux que je connais personnellement,
et à ceux qui sont morts sur la route
d’un sacerdoce meurtri.
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Aux papes Clément VI
et Grégoire XI
de la famille des rosacées.
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« Le goût de la transgression a besoin des
rigueurs de l’interdit : pour qu’il y ait des
écarts de conduite, il faut des repères et le
rappel des normes sauve la marginalité de
la disparition. »
Odon Vallet
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AVANT-PROPOS
Agence Reuters :
LE VATICAN ÉCARTE LES HOMOSEXUELS
« PRONONCÉS » DE LA PRÊTRISE
Dans un document qui vient d’être publié, le Vatican estime que les homosexuels
pratiquants, les hommes ayant des tendances homosexuelles « prononcées » et ceux
qui soutiennent la culture « gay » ne devraient pas être autorisés à accéder à la
prêtrise.
Ce texte, dont Reuters s’est procuré des
extraits-clés dans sa version anglaise auprès
d’un prélat du Vatican, permet toutefois aux
hommes ayant « incontestablement surmonté » leurs tendances homosexuelles
pendant au moins trois ans de faire acte de
candidature.
Le document renforce la politique déjà
en vigueur que beaucoup au sein de l’Église
catholique estiment mal appliquée. Son ca13
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ractère d’urgence a été illustré par le scandale qui a éclaté dans l’Église américaine
en 2002 sur des sévices sexuels infligés essentiellement par des prêtres sur la personne de jeunes garçons.
Ce texte, qui ne comporte que vingt et
un paragraphes, réaffirme les enseignements de l’Église qualifiant d’objectivement
« désordonnées » les tendances homosexuelles profondes et traitant les actes homosexuels de péchés graves.
« À la lumière de semblables enseignements, ce dicastère [département du Vatican]
[...] croit qu’il est nécessaire d’affirmer
clairement que l’Église, tout en respectant
profondément les personnes en question, ne
peut pas admettre au séminaire ou dans les
ordres sacrés ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles bien ancrées ou soutiennent la
soi-disant culture gay. »
Le document en question, qui est décrit
comme une « instruction » de la Congrégation pour l’éducation catholique du
Saint-Siège, établit une différence entre des
tendances homosexuelles bien établies et ce
qu’il appelle « l’expression d’un problème
provisoire ».
« Néanmoins, semblables tendances doivent être clairement surmontées trois ans au
moins avant une ordination au diaconat »
(NDLR : dernière étape avant la prêtrise),
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lit-on. « Afin d’admettre un candidat à l’ordination au diaconat, l’Église doit vérifier,
entre autres choses, que le candidat a atteint
une maturité affective. »
Le texte, qui traite l’un des sujets les plus
délicats au sein de l’Église catholique romaine, ne concerne pas les hommes qui sont
déjà prêtres, uniquement les candidats séminaristes qui se préparent à la prêtrise.
Le titre en anglais du document est le
suivant : « Instruction concernant les critères de discernement de vocations pour les
personnes ayant des tendances homosexuelles en vue de leur admission au séminaire
et aux ordres sacrés. »
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Sous couvert d’une Instruction romaine
qui voit un caractère d’urgence à publier des
mises en garde contre des candidats homosexuels au sacerdoce, un insidieux amalgame tend à profiter des scandales de prêtres
pédophiles pour dénoncer une homosexualité « régulière ». On se doit désormais, hypocritement, de jouer franc jeu pour dire
haut et fort que « Dans la continuité de l’enseignement de l’Église… le Synode des évêques a aussi réfléchi sur la formation des
prêtres dans les circonstances actuelles…
et donne des normes sur une question particulière, rendue plus urgente par la situation actuelle, celle de l’admission ou non
au Séminaire et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées. »
Une Instruction paraît à cet effet. Elle
est approuvée par le pape qui en ordonne la
publication.
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Certes, et malgré eux, les médias n’y
sont pas pour rien. En 1970, déjà, à propos
d’un livre de Roger Peyrefitte qui mettait
en cause les mœurs du pape Paul VI, la
presse s’était montrée très intéressée par
l’histoire, comme dans bien d’autres cas
mouillant des autorités religieuses ! Tel
Mgr Riobé, évêque d’Orléans, que l’on retrouva mort, nu sur une plage. Telles certaines rumeurs sur Mgr Roncalli, futur pape
Jean XXIII, dont personne n’aura l’audace,
je suppose, de poursuivre un procès de béatification sans faire appel à d’autres renseignements… Tel un cardinal de Chicago, un
autre à Vienne, le cardinal Hans Ermann
Groër… En France, c’est l’affaire Di Falco
après l’affaire du père Daniel-Ange, ou celle
du pasteur Doucet. C’est aussi au tour du
secrétaire de l’abbé Pierre. En Angleterre
comme aux États-Unis, c’est la débâcle la
plus totale ! Il est question d’éventuels couples homosexuels qui pourraient être des
prêtres.
Retour de bâton, Rome décide d’intervenir, il fallait s’y attendre ! Et dire que ce
pauvre Benoît XVI aurait, dit-on à Rome,
le surnom de Joséphine !!!
« Il serait gravement malhonnête, déclare la dite Instruction, qu’un candidat (à
la papauté aussi ?), [...] cache son homosexualité pour accéder, malgré tout, à l’Or18
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dination. Un comportement à ce point
inauthentique ne correspond pas à l’esprit
de vérité, de loyauté et de disponibilité qui
doit caractériser la personnalité de celui qui
estime être appelé à servir le Christ et son
Église dans le ministère sacerdotal. »
Dans la série d’une campagne préventive « partez couverts ! », on ne pouvait
mieux faire !
Bien sûr, on m’objectera que Benoît XVI
a bien d’autre chose à faire que de s’occuper
exclusivement de la gente homosexuelle, sinon pour s’éviter les scandales dont Rome
s’éclabousse périodiquement. Une Instruction à cet égard servira donc de préservatif…
à l’usage de ses futurs prêtres ! Qui le lui
défendrait ?
Seulement voilà, le contenu de la boîte
à préservatifs a une prescription médicale
dont le mode d’utilisation ne permet aucune
élasticité à l’organe moteur. Vous l’aurez
compris, il doit rester mou, inactif, inoffensif, dissuasif, stérile, artificiel, voire inexistant, funeste, inutile, impubère, secret et
solitaire, invisible à l’œil nu, inefficace à
toute tentative de manœuvre, sinon coupable d’un péché contre nature, d’un vice
persistant.
Ainsi donc, afin d’éviter des vibrations
répétitives, des turgescences maladives, des
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souillures de la nuit et des excès de luxure,
tout penchant honteux envers son semblable trouvera son remède aphrodisiaque dans
la bonne utilisation d’une « mise en garde »
romaine. La simple lecture de la notice de
l’Instruction, pour l’utilisateur scrupuleux
à suivre la dose prescrite : « au moins trois
ans avant l’Ordination sacerdotale », pourrait inverser ses tendances, jusqu’à une
maturité totale, c’est-à-dire une élasticité
phallique pour le lit des femmes !
Dans l’officine du Vatican, les plus laborantins d’entre eux s’évertuent déjà depuis des décennies à expérimenter autre
chose que les fouets, les cilices et autres
pratiques habituelles qui eurent jadis leurs
effets sur de fragiles âmes. Certaines graines d’encens favorisent, dirait-on, le sentiment de culpabilité, ainsi que les actes
de contrition en guise de contractions bien
naturelles. La confession systématique
avec l’obligation de tout avouer pour
mieux être surveillé, vient à bout du désir,
de l’envie sexuelle, du droit d’aimer et
d’être aimé.
Pour expérimenter d’autres méthodes,
en l’absence des tortionnaires du bon temps,
le Vatican se met donc à la page en utilisant
les remords, les hontes et les regrets. La
méthode psychologique reste la meilleure
armoire à pharmacie, et la bénédiction apostolique le plus sûr des préservatifs.
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Il reste que ce contraceptif en question
est donc fabriqué au Vatican, labellisé par
l’approbation papale, sous haute surveillance d’un confesseur général habile du
moins à l’appliquer et à contrôler l’efficacité du résultat.
La date d’utilisation sur la boîte est du
31 août 2005. La mise en circulation, le 4 novembre 2005, et les prochains diagnostics ont
donc trois ans avant d’en faire connaître les
toutes premières « guérisons » ! Aujourd’hui,
le traitement commence… Messieurs les
curés, on débande… on se soigne, et sans
remboursement !
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DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS DE LA DIFFÉRENCE
Offices de nuit, poèmes, 1999.
Livre d’or, récit, 2001.
Icônes, album, 2003.
Maxi-Maxou, récit, 2004.
© SNELA La Différence, 30 rue Ramponeau, 75020
Paris, 2006.
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