Capital paysage - Protection des crêtes du Jura

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Capital paysage - Protection des crêtes du Jura
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POUR RENFORCER LA SYNERGIE AVEC LE TOURISME
Utilisons le capital paysage
Des paysages intacts et une culture vivante! Pour mieux faire valoir cet attrait de la Suisse, les
milieux concernés doivent collaborer davantage. L’OFEFP veut encourager un développement
doux des destinations culturelles et renforcer les synergies avec l’industrie des loisirs.
La Via Spluga – qui va de Thusis GR à
Chiavenna (I) via le col du Splügen – est
bien plus qu’une voie transversale
alpine, bien plus qu’un chemin reliant
la Suisse à l’Italie. A peine parti, le randonneur découvre un décor naturel
grandiose, les gorges de Viamala, déjà
décrites dans l’Antiquité. La balade
traverse des paysages impressionnants,
au passé encore vivant. Des biens culturels d’importance internationale en
témoignent, comme les peintures
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rupestres néolithiques de Carschenna,
au-dessus de Sils, ou l’Eglise St-Martin
de Zillis, avec son toit du haut MoyenÂge. Le village du col a reçu en 1995 le
prix Wakker pour son bon état de conservation et son image soignée.
65 km de randonnée
Conserver ces trésors naturels et culturels… et mieux les promouvoir sur le
marché du tourisme: tel est l’objectif
du projet appuyé par un Programme
d’impulsion, destiné à soutenir l’évolution structurelle en milieu rural
(Regio Plus), avec l’aide du Fonds suisse
pour le paysage (FSP). A cette fin, la Via
Spluga est équipée d’un chemin de randonnée, suite à la remise en état de
l’ancien sentier muletier traversant la
Viamala. Il est dorénavant possible de
parcourir ces 65 km dans le cadre d’un
forfait comprenant cinq nuits d’hôtel,
le transport des bagages et quelques
extras. Cette offre a bien ranimé
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Photos: TIARA, Rothenbrunnen
Depuis la gauche: 1, gorges de la Viamala, avec Thusis en arrière-plan; 2, pont suspendu;
3, cascade de la Roflaschlucht; 4, douane suisse au col du Splügen
Renseignements et réservations:
Freizeit Graubünden
7208 Malans
081 300 06 90,
[email protected]
www.freizeit-graubuenden.ch
l’hôtellerie locale, estime Willy Ziltener, le responsable du projet. Et l’agriculture régionale aussi bien que l’artisanat en profitent également.
La Via Spluga est l’exemple même
du partenariat entre la protection du
paysage et le tourisme, un partenariat
qui n’en est qu’à ses balbutiements,
mais qui porte déjà ses premiers fruits.
Même si la formule peut paraître
galvaudée, diversité et singularité du
paysage sont le capital du tourisme hel-
vétique. 76 % des Suisses qui passent
leurs vacances au pays évoquent la nature et le paysage comme motif de leur
choix. Parmi les touristes étrangers,
83 % disent que nos paysages leur
plaisent énormément.
La beauté des paysages
vaut 70 milliards …
Une nature intacte et des paysages de
toute beauté ne vont pas de soi, même
si c’est ce que croient encore beaucoup
de gens. Nos paysages culturels ont été
façonnés au fil des siècles par le travail
de la population locale, à savoir les paysans. Leurs activités doivent se poursuivre, sous une forme adaptée, faute de
quoi le paysage perdra son aspect. Ces
espaces ne pourront être conservés et
développés sans une attitude prudente,
respectueuse de la diversité.
Si nous ne parvenons pas à atteindre
cet objectif, le tourisme national subira
de lourdes pertes, selon les calculs du
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5, maisons typiques à Montespluga; 6, chemin escarpé dans les gorges de Cardinello; 7, site d’Isola; 8, parcours romantique près de Vho; 9, vue de Chiavenna
www.viaspluga.com
www.regioplus.ch
www.fls-fsp.ch
www.ftl.hsr.ch/framesets/f_start.htm
Secrétariat d’état à l’économie (SECO).
Si les qualités du paysage se détériorent
par rapport à celles des pays voisins, on
prévoit un recul de 20 % des touristes
suisses et de 30 % des touristes étrangers. Les recettes diminueraient de
2 milliards de francs. Le SECO estime la
valeur économique du paysage pour
notre tourisme à 70 milliards de francs. Soit quatre
LIENS
fois la valeur de l’hôtellerie
suisse!
Soutien de la Confédération
L’OFEFP et le SECO soutiennent par conséquent les
offres touristiques qui ménagent la nature tout en
renforçant la culture et
l’économie locales. Ils met-
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[
PROTÉGER LES PAYSAGES CONTRIBUE FORTEMENT
À DÉVELOPPER LE TOURISME DANS LES RÉGIONS
DE MONTAGNE
tent ainsi l’accent sur la commercialisation, la qualité ainsi que la création
de parcs naturels et paysages d’importance nationale. Ces initiatives déboucheront sur des paysages vivants,
accessibles aux gens, émouvants. Le développement doux des paysages – et,
au besoin, leur protection – contribue
grandement à la qualité de la vie dans
ces régions, à leur fonction de détente
et à l’utilisation durable des ressources
naturelles.
Toujours selon le SECO, le «tourisme
nature» sera vraiment gagnant le jour
où il reposera sur des fournisseurs cré-
]
dibles, motivés et épanouis, capables
d’offrir des activités intéressantes sur la
durée. Des offres qui seront communiquées aux groupes cibles de manière
simple; notamment grâce à un mode de
réservation simple, ainsi qu’une collaboration entre restaurateurs et agriculteurs. Parmi les lieux tout indiqués, on
trouve en particulier les paysages protégés par les inventaires fédéraux – par
exemple les objets classés dans l’Inventaire fédéral des paysages, sites et
monuments naturels d’importance
nationale (IFP).
■ Matthias Stremlow, OFEFP
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Photos: TIARA, Rothenbrunnen
Une artère pour les régions marginales
INFOS
Matthias Stremlow, section
Paysages et infrastructure,
OFEFP
031 324 84 01
Une réunion organisée par l’OFEFP et le SECO a réuni les spécialistes et les politiques du tourisme, de la protection de la nature ainsi que de l’aménagement
régional. La plate-forme de discussion a marqué le début d’une collaboration
intense entre les acteurs des différents domaines représentant des intérêts régionaux communs.
La réunion a montré que la valeur ajoutée par les offres orientées sur le paysage est loin d’être marginale. Même les lieux de cure célèbres comme Zermatt,
Montana, Gstaad ou St-Moritz dépendent du capital naturel que représente un
paysage intact.
Les régions structurellement faibles cherchent, elles aussi, de plus en plus à
commercialiser leurs particularités, longtemps considérées comme un obstacle
au progrès. Ainsi, la région lucernoise de l’Entlebuch s’est engagée en faveur
d’une réserve de biosphère reconnue par l’Unesco. Ses paysages de marais
protégés sont les plus grands des Alpes. Soutenu par l’OFEFP, un congrès «Swiss
NaTour» se tiendra précisément sur ce thème les 4 et 5 juin 2003 à Willisau LU.
On cherchera à approfondir les aspects marketing du tourisme rural.
www.regioher.ch
fax 031 324 75 79
[email protected]
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