Pour un gouvernement mondial - World Federalist Movement

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Pour un gouvernement mondial - World Federalist Movement
Pour un gouvernement mondial
par Mario Dumais
L’humanité fait face à des problèmes dont la solution exige la création d’un gouvernement mondial.
Parmi ces problèmes, mentionnons la guerre, la détérioration des écosystèmes planétaires, tels
l’atmosphère et les océans, la mondialisation de l’économie en l’absence d’un pouvoir politique
pouvant l’encadrer, l’anarchie monétaire internationale, le scandale des paradis fiscaux, les inégalités
sociales mondiales, l’absence de planification mondiale de la consommation des ressources épuisables,
etc.
Les états nationaux actuels et les institutions internationales qu’ils ont créées sont incapables de
résoudre ces problèmes. Pour illustrer cette impuissance, prenons l’exemple de la persistance des
guerres. L’article premier de la Charte des Nations-Unis mentionne que le premier but de cette
organisation, créée en 1945, est de mettre fin à la guerre. Or depuis cette date, le nombre de guerres
qu’a subit l’humanité est considérable (des évaluations sérieuses l’estiment à 160 ou plus) et le nombre
des mortalités qu’elle a entrainé est de l’ordre de 50 millions. Au-delà de ce carnage, nous subissons en
permanence la menace que représentent les armes nucléaires et la multiplication de leurs détenteurs.
Sur le plan économique, les dépenses militaires, la destruction d’actifs publics et privés lors des guerres
et les pertes de production qu’elles provoquent, les dépenses qu’engendrent le maintien des blessés de
guerre, civils et militaires, gaspillent des ressources qui pourraient contribuer substantiellement à
améliorer le sort des plus démunis sur la planète. Ajoutons comme motif supplémentaire de révolte
contre la guerre, l’empathie qu’un être humain normalement constitué est susceptible de ressentir
envers ceux de son espèce qui vivent les drames de voir leurs proches tués, blessés ou mutilés par la
guerre, ou de subir la destruction de leurs moyens de subsistance.
Peu de gens sont susceptibles de nier l’existence de problèmes graves que ne peuvent régler les états
nationaux ou les organisations internationales existantes. Cependant, la plupart de ceux qui admettent
ce fait seront sceptiques face à la possibilité de créer un gouvernement mondial pour y faire face. La
vie humaine est si courte, et l’évolution des structures sociales si lentes, que l’on a tendance à penser
que celles qui encadrent notre existence sont éternelles. Mais un bref examen de l’histoire nous
démontre que les états nationaux qui encadrent notre vie politique sont de création relativement
récente à l’échelle de l’histoire humaine. Les règles qui régirent les sociétés humaines, avant d’être
mises en place par les états nationaux actuels, ont été tour à tour le fait des familles, des tribus, des
cités, des provinces, des fiefs féodaux, et d’empires. Si de longues périodes ont été nécessaires pour
franchir les étapes de cette évolution, la révolution technologique dont nous vivons les résultats dans
l’univers des communications est susceptible d’accélérer le cours de l’histoire en ce domaine
également.
L’espèce humaine a créé, par tâtonnement, plusieurs des institutions et des outils qui ont amélioré son
sort. Elle a également appris qu’en l’absence d’un état de droit, les rapports humains sont régis par la
loi du plus fort. L’espèce humaine à l’échelle planétaire, ne dispose pas à l’heure actuelle d’un état de
droit. Il nous incombe, si nous en souhaitons un, de le faire savoir et de militer en faveur de son
avènement. Pour qu’il advienne, nous avons besoin d’un gouvernement mondial. Des mouvements
existent à cette fin, et j’ai décidé d’en rejoindre un, qui se nomme : Mouvement fédéraliste mondialCanada. Il préconise un gouvernement mondial démocratique à plusieurs paliers, ce qui explique le
qualificatif fédéral que recèle son nom, qualificatif qui n’a rien à voir avec le débat constitutionnel
canadien.
Mario Dumais est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université de Montréal. Il a travaillé
comme économiste et comme directeur des publications à l’Union des producteurs agricoles, comme
secrétaire général de La Coopérative fédérée de Québec et au Costa Rica comme directeur du Centre
pour l’intégration et le développement des entreprises agroalimentaires à l’Institut interaméricain de
coopération pour l’agriculture. Il fut commissaire à la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois (« Commission Pronovost ») et pour le Bureau d’audiences publiques sur
l’environnement dans le cadre de la Commission sur le développement durable de la production
porcine au Québec. Parmi les expériences qui ont marqué sa carrière, il fut tour à tour membre et
coprésident du Comité de consultation du gouvernement canadien sur le commerce extérieur (SAGIT)
pour les produits agricoles, les aliments et les boissons, et il a participé, en tant que président de
l’Organisation internationale des coopératives agricoles, au Sommet mondial de l’alimentation de la
FAO à Rome en 1996.