Excision - STOP SIDA
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Excision - STOP SIDA
MUTILATIONS SEXUELLES FEMININES DRON 14 mars 2008 Eliane AISSI Mutilation Sexuelle Féminine (MSF)… Elle consiste en l’ablation partielle ou totale des organes sexuels externes de la femme généralement pratiquée sur des fillettes l’adolescence, si ce n’est à l’âge adulte dés la naissance jusqu’à dangereuse, voire mortelle, source de douleurs et de maux indicibles : cette pratique viole les droits humains fondamentaux des fillettes, des jeunes filles et des femmes pratiquée surtout dans certaines communautés d’Afrique sub-saharienne, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Amérique Latine mais aussi au sein des communautés d’immigrés à travers le monde. actuellement interdite dans la plupart des pays européens et condamnée par un grand nombre de gouvernements africains. Différents Types de Mutilations sexuelles 4 TYPES TYPE I : excision du capuchon clitoridien sans celle du gland du clitoris TYPE II : excision du clitoris avec celle partielle ou totale des TYPE III : infibulation avec fermeture quasi-complète de l’orifice TYPE IV petites lèvres (80 % des mutilations ) vulvaire (15 % des mutilations) : autres procédés de mutilation Classification de l'OMS (Classification du Dr Robin Cook, 1995) Différents Types de Mutilations sexuelles Avant TYPE II Après Excision du clitoris avec excision des petites lèvres Source : HUSTON P. Rapport compilé pour le groupe de travail fédéral interministériel sur les mutilations des organes génitaux féminins. Bureau pour santé des femmes, Santé Canada, Automne 2000. Différents Types de Mutilations sexuelles TYPE II Excision du clitoris et des petites lèvres Source : Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et des Femmes appartenant à une minorité visible du Canada. Mutilation des organes génitaux féminins. Manuel de travail, 1998. Source : P. Foldes Différents Types de Mutilations sexuelles Avant TYPE III Après Infibulation avec fermeture quasi-complète de la vulve Source : HUSTON P. Rapport compilé pour le groupe de travail fédéral interministériel sur les mutilations des organes génitaux féminins. Bureau pour santé des femmes, Santé Canada, Automne 2000. Différents Types de Mutilations sexuelles TYPE III Source : P. Foldes Source : Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et des Femmes appartenant à une minorité visible du Canada. Mutilation des organes génitaux féminins. Manuel de travail, 1998. Différents Types de Mutilations sexuelles TYPE IV Etirement des petites lèvres Source : WHO « Female Genital Mutilation » - 2001 Données socioculturelles FREQUENCE DES MSF ? En 2005, dans le Monde, il y avait… de femmes mutilées sexuellement En 2007, en France, il y avait entre… de femmes mutilées de fillettes et/ou adolescentes mutilées ou menacées de l’être Chaque année, dans le Monde : de fillettes et/ou adolescentes encourent le même risque Sources : ANDRO A. & LESCLINGAND M., « Les mutilations sexuelles féminines : le point sur la situation en France et en Afrique »? Population & Sociétés, N° 438, Octobre 2007 UNITED NATIONS INTERNATIONAL CHILDREN’S EMERGENCY FUND, Female Genital Mutilation/Cutting : A statistical exploration, UNICEF, New-York, 2005. Ouvrage Collectif, « Epidémiologie », Le Praticien face aux Mutilations Sexuelles Féminines, INPES, à paraître en 2007 Données socioculturelles OÙ ? Afrique Sub-saharienne et du Nord-est Asie : Indonésie, Malaisie, Inde Péninsule arabique : Yémen, Oman, Syrie, Emirats, Arabie saoudite Amérique du Sud : Pérou, Brésil Europe occidentale, Océanie et Amérique du Nord à cause des mouvements migratoires Données socioculturelles RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES MSF … EN AFRIQUE Données socioculturelles RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES MSF Prévalence des MSF dans les 28 pays africains où elles sont pratiquées : Prévalence (%) Année de l’enquête Pays Date de parution Bénin [3] 16,8 Août à novembre 2001 2002 - du pays Burkina Faso [4] 76,6 Juin à décembre 2003 2004 - des découpages ethniques Cameroun [5] 1,4 Juin à décembre 2003 2005 Côte d’Ivoire [6] 44,5 Mai 1998 à avril 1999 2001 Egypte [7] 96 Février à octobre 2005 2006 Erythrée [8] 88,7 Mars à juillet 2002 2003 Guinée Conakry [9] 95,6 Février à juin 2005 2006 Kenya [10] 32,2 Avril à septembre 2003 2004 Mali [11] 91,6 Janvier à mai 2001 2002 Mauritanie [12] 71,3 Août 2000 à avril /2001 2001 Niger [13] 2,2 Janvier à avril 2006 2007 Nigeria [14] 19 Mars à août 2003 2004 Sénégal [15] 28,2 Février à juin 2005 2006 Soudan [16] 89,2 Novembre 1989 à mai 1990 1991 Tanzanie [17] 14,6 Octobre 2005 2005 Tchad [18] 44,9 Juillet à décembre 2004 2005 Yémen [19] 22,6 Mai à septembre 1997 1998 Les taux de prévalence varient en fonction : 2004 à janvier Source : Estimations fiables provenant d’études nationales. Ouvrage Collectif, « Epidémiologie », Le Praticien face aux Mutilations Sexuelles Féminines, INPES, à paraître en 2007 Données socioculturelles COMMENT ? Réalisation : excision et incision à l’aide d’un couteau, rasoir ou de ciseaux ou parfois de substances corrosives sutures avec des épines Soins : solutions à bases de plantes utilisées pour la cicatrisation jambes des fillettes parfois attachées 15 jours Données socioculturelles POURQUOI ? Les raisons pour lesquelles l’excision continue : une carte mentale… Mécanisme d'exécution communautaire : Refus d'épouser des femmes non mutilées Mécanisme d'exécution communautaire : Forcer à l'excision les femmes des autres ethnies qui sont épousées dans une communauté pratiquant l'excision Nécessaire à la pureté spirituelle Le clitoris menace le pénis ou l’enfant à naître… Crainte des mauvaises odeurs Rite initiatique nécessaire à l'intégration de genre Maintien de la chasteté et de la virginité-honneur familial-contrôle de la sexualité féminine. Mécanisme d'exécution communautaire : Brandir la menace du châtiment divin ou de forces surnaturelles Mécanisme d'exécution communautaire : Chants célébrant l'excision et quolibets se moquant des filles non "initiées" Source : d'après Asha Mohamud, Nancy Ali, Nancy Yinger, World Health Organization and Program for Appropriate Technology in Health (WHO/PATH), FGM programs to Date : What Works and What Doesn't, WHO, Geneva, 1999, in Liz CREEL, Abandoning Female Genital Cutting, PRB, Washington, 2001. Données socio-culturelles À QUEL AGE ? On dit que : « Les mutilations sexuelles féminines sont un rite de passage de l'enfance à l'âge adulte » En réalité : A partir des statistiques les plus actuelles, publiées, le rajeunissement se confirme dans 10 pays sur 12 ; car la tranche d'âge 04 ans est majoritairement concernée et celle des 5-9 ans vient en seconde position, à l'exception notable du Yémen et de la Tanzanie. Enfin, concernant les 15 ans et plus, 4 pays sur 12 sont proches, voir dépassent les 10 %. Par conséquent, nous pouvons supposer que dans certaines régions des pays concernés, l'excision est encore pratiquée de façon plus ou moins marginale comme un "rite de passage" : pubertaire, prénuptial ou pendant la première grossesse (Cf. Graphique n° 1). 100 Âges auxquels les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées 80 60 40 20 0 Bénin Burkina- Côte Erythrée Guinée Faso d'Ivoire Mali Mauritan ie Niger Sénégal Tanzani Tchad e Yémen 0 à 4 ans 34 50,7 55 75 4,2 61 76,2 28,8 72,8 34,4 4 99,8 5 à 9 ans 36 28,9 25,4 16,2 48,1 20,5 1 16,5 14,9 15,2 49,5 0 10 à 14 ans 22,6 9,1 10 0 35,2 13,1 0 9,4 5,1 48,6 36,8 0 15 ans & + 4,4 2,1 8,1 0 3,3 1,4 0 11,4 0,9 0 4,1 0 3 9,2 1,5 8,8 9,2 3,8 22,8 33,9 6,3 1,8 5,6 0,2 NSP Source : Ouvrage Collectif, « Epidémiologie », Le Praticien face aux Mutilations Sexuelles Féminines, INPES, à paraître en 2007 Données socioculturelles NIVEAU D’INSTRUCTION ET PRATIQUE DES MSF On dit que : "Mêmes les intellectuel(e)s mutilent leurs filles" En réalité : Effectivement, les personnes "lettrées" (considérées comme des "intellectuelles") pratiquent elles-aussi les mutilations sexuelles féminines. Mais incontestablement, plus le niveau d'études s'élève plus la prévalence diminue. Prévalence des mutilations sexuelles féminines, par niveau d’instruction Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans 100 80 60 40 20 0 Bénin BurkinaFaso Cameroun Côte d'Ivoire Egypte GuinéeConakry Kenya Mali Niger Sénégal 22,3 77,9 4,8 60,9 99 98,8 47 92,4 4,7 33,7 Education primaire 8,7 76,9 0,7 27,4 98,1 98,1 31,9 89,7 4,5 25,3 Education secondaire & + 4,6 64,3 0,4 16,9 93,7 97,1 21,1 86,6 0,5 19,1 Analphabètes Source : Ouvrage Collectif, « Epidémiologie », Le Praticien face aux Mutilations Sexuelles Féminines, INPES, à paraître en 2007 Données socioculturelles POUR OU CONTRE LES MSF ? - On dit que : "Les femmes qui ont subi l'excision, la feront subir à leur(s) fille(s)" En réalité : Dans 4 pays sur 7 (Burkina-Faso, Egypte, Guinée-Conakry, Kenya), l'excision ou l'intention de faire exciser sa (ses) fille(s) par les mères sont inférieurs avec la prévalence nationale (Cf. page 17). Autrement dit, l'opposition des mères à faire pratiquer l'excision sur leurs filles n'est pas prise en compte par la famille (conjoint, parents, grands-parents, frères et soeurs), sinon la prévalence serait inférieure. Toutefois, dans un pays comme le Burkina-Faso, où l'application de la législation condamnant la pratique de l'excision est exemplaire, il serait intéressant également de connaître dans quelle mesure, cela peut-être un biais sociologique dans l'analyse des résultats. En revanche, dans 4 pays sur 7 (Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger), l'intentionnalité des mères à poursuivre la pratique de l'excision et leur passage à l'acte sont supérieurs à la prévalence, ce qui tendrait à confirmer le caractère "collectif" de la prise de décision, concernant la poursuite ou non de cette pratique traditionnelle néfaste. Attitudes des mères à l’égard des mutilations sexuelles féminines dont au moins une fille a subi cette pratique : Pourcentage de femmes âgées de 20 à 39 ans 100 80 60 40 20 0 Burkina-Faso Côte d'Ivoire Egypte GuinéeConakry Mali Mauritanie Niger 44 46,4 78 93,3 96,2 88,9 81 Pas d'excision 50,5 51,4 22 4,2 2,7 10 19 Sans opinion 5,5 2,2 0 2,5 1,1 1,1 0 Excision N.B : Pour le Bénin, le Cameroun, l’Erythrée, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan, la Tanzanie, le Tchad et le Yémen, nous ne disposons pas de données et/ou elles ne sont pas comparables. Source : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005 Source : Référence bibliographique par pays. Cf : p. 17 Données socioculturelles DOMICILIATION DES MSF ? - On dit que : "L'excision est plus pratiquée en milieu rural qu'urbain" En réalité : De fait, les femmes qui vivent dans les milieux urbains sont en général moins susceptibles d'avoir été victimes de l'excision. On peut supposer que les femmes urbaines ont davantage et plus facilement accès à l'éducation formelle, ainsi qu'aux informations spécifiques sur l'excision. Notons, toutefois, que pour le Nigeria, le Soudan et le Yémen, les femmes urbaines sont plus concernées que les rurales. Prévalence des mutilations sexuelles féminines, selon la domiciliation urbaine ou rurale Pourcentage de femmes de 15 à 49 ans 100 80 60 40 20 0 Bénin Burkin Camer Côte Egypt Erythr Guiné Kenya aoun d'Ivoir e ée e- Mali Niger Nigeri Sénég Souda Tanza Yéme a al n nie n Milieu urbain 12,6 75,1 0,9 39,1 94,6 86,4 97,6 21,3 89,5 2,2 28,3 21,7 93 7,2 25,8 Milieu rural 19,7 77 2,1 48,4 98,8 90,5 99 35,8 92,5 5,1 14 34,4 86,9 17,6 21,5 N.B : Les données sur la domiciliation en Mauritanie et au Tchad ne sont pas disponibles et/ou ne sont pas comparables. Source Référence bibliographique par pays. Cf : p. 17 Source : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005 Données socioculturelles MSF ET GENRE - On dit que : "Les mutilations sexuelles féminines sont exclusivement l'affaires de femmes." En réalité : Bien que dans les pays où nous avons des données vérifiables et comparables, les femmes, par délégation, sont plus favorables que les hommes à la poursuite des mutilations sexuelles féminines, ces derniers ont une opinion en faveur du maintien de cette pratique non négligeable. La Tanzanie et le Cameroun demeurent à ce jour les deux seuls pays connus, où les hommes sont quantitativement plus favorables que les femmes. Toutefois, dans aucun des 11 pays cités, le maintien de la pratique n'est pas exclusivement le fait des parents biologiques, au regard de la prévalence, dans les pays d'origine (Cf. : p. 17). Ce qui confirme, à nouveau, le caractère "collectif" du maintien de la pratique et le rôle indiscutable de la famille élargie. Rôle des femmes et des hommes dans le maintien des mutilations sexuelles féminines Pourcentage de femmes et d’hommes favorables au maintien des MSF 100 80 60 40 20 0 Bénin Burkina- Camerou Faso n Côte d'Ivoire Erythrée Guinée Mali Mauritani e Niger Sénégal Tanzanie Femmes 4,8 17,1 6,6 30 56,8 68,3 80,3 22,5 32,3 17,6 4,9 Hommes 4,7 13,2 7,3 22,5 45,6 51,7 72,8 18,4 13,7 11,6 8,5 N.B : Nous ne disposons pas d’informations fiables liées au genre pour l’Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Soudan, le Tchad et le Yemen. Source : Référence bibliographique par pays. Cf : p. 17 Données socioculturelles MSF ET CLASSE D’ÂGE - On dit que : "Les jeunes femmes sont plus opposées à l'excision que les anciennes" En réalité : Dans la plupart des pays, où l’analyse des résultats des Etudes Démographiques et de Santé permettent une comparaison, les femmes de 20 à 24 ans expriment d’avantage leur appui en faveur de l’abandon de l’excision. Ce qui suggère que les jeunes générations ont sans doute davantage accès aux informations contre l’excision et sont moins influencées par la tradition. En revanche, pour le Mali, la Mauritanie et le Yémen, il faut tenir compte des personnes qui ont déclarées être favorables à la pratique et celles sans opinion, pour différencier les opinions des jeunes femmes de celles plus âgées ; au final, les jeunes femmes sont toujours les plus défavorables à la perpétuation de la pratique, mais avec un écart très faible, comme pour l’Egypte, à la différence du Burkina-Faso ou de l’Erythrée (Cf. Graphique n° 2). Femmes plus âgées et jeunes femmes opposées aux mutilations sexuelles féminines Pourcentage de femmes (exemples comparés de deux tranches d’âge) 100 80 60 40 20 0 Burkina Faso Côte d'Ivoire Egypte Erythrée Guinée Conakry Mali Mauritanie Yémen 45 à 49 ans 39,4 45 15,9 30,5 28,5 80 24,6 46,5 20 à 24 ans 65,5 15,8 16,4 53,3 34,3 80 23,6 45,7 N.B : Les données sur les attitudes au Bénin, au Cameroun, au Kenya, au Niger, au Nigeria, au Sénégal, au Soudan, en Tanzanie et au Tchad ne sont pas disponibles. Source : Référence bibliographique par pays. Cf : p. 17 Source : Liz Creel – Abandonner l’excision féminine - 2002 Données socioculturelles RÉPARTITION DES MSF PAR RELIGION On dit que : "Seules les femmes de confession musulmane sont concernées par les mutilations sexuelles féminines" En réalité : Bien que les mutilations sexuelles féminines soient pratiquées par de nombreux groupes religieux, les attitudes des femmes sont généralement le reflet de la nature culturelle et non religieuse de cette pratique. Il apparaît clairement dans ce graphique que les femmes de confession musulmane sont autant, si ce n’est moins concernées, que les chrétiennes (dans 2 pays sur 10). Prévalence des mutilations sexuelles féminines, selon la confession religieuse déclarée Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans 100 80 60 40 20 0 BurkinaFaso Camerou n Côte d'Ivoire GuinéeConakry Kenya Mali Niger Sénégal Soudan Tanzanie Musulmanes 81,5 5,8 78,7 99,4 49,6 94 4,5 29,1 90 11,3 Chrétiennes 66,8 0,9 32,3 93,8 31,35 85 11,2 10,9 46,8 33,7 Animistes/autres 68,1 1,6 42,2 92,9 39,6 90 10,1 0 0 12,3 Source : Ouvrage Collectif, « Epidémiologie », Le Praticien face aux Mutilations Sexuelles Féminines, INPES, à paraître en 2007 Conclusion Aujourd’hui, dans le monde, ce sont 130 millions de femmes mutilées sexuellement, dont 3 millions de fillettes et d’adolescentes par an ; c’està-dire, toutes les 5 minutes, il y a environ 28 nouvelles victimes. Car au-delà de l’aspect parfois rébarbatif des nombres, de nos représentations passées et actuelles, ce chiffre de 28 fillettes ou d’adolescentes mutilées sexuellement toutes les 5 minutes devrait suffire à nous rappeler l’urgence qu’il y a à connaître, à prévenir et à agir contre toutes les formes de mutilations sexuelles féminines. Conséquences médicales TYPES DE COMPLICATIONS En fonction du type et de la gravité des MSF, il peut y avoir des … COMPLICATIONS IMMÉDIATES COMPLICATIONS À LONG TERME COMPLICATIONS PSYCHOLOGIQUES COMPLICATIONS SUR LA SEXUALITE Conséquences médicales COMPLICATIONS IMMÉDIATES Elles sont nombreuses et graves : Décès par hémorragie La douleur suraiguë choc neurogénique L’hémorragie collapsus Les plaies supplémentaires du périnée La rétention aigue d’urines, fistules Les infections aiguës • Locales : abcès, phlegmon, adénite suppurée • Généralisées : gangrène gazeuse,septicémie, tétanos + Transmission V.I.H Conséquences médicales COMPLICATIONS À LONG TERME Complications médicales : Les cicatrices chéloïdes, kystes épidermoïdes Les algies pelviennes chroniques, névrome du nerf dorsal du clitoris Dysménorrhée Hématocolpos Risque de stérilité Urinaires : incontinence, rétention d’urines aigues ou chroniques cystites, pyélonéphrites, insuffisance rénale Infections génitales Conséquences médicales COMPLICATIONS OBSTÉTRICALES Elles sont variables en fonction du type de mutilation… EXCISION Augmentation des déchirures périnéales Obstacle à la progression foetale INFIBULATION Pénétration difficile, voire impossible Obstacle à la surveillance pendant l’accouchement Obstacle à la progression fœtale césarienne, hypoxie foetale Rétention prolongée du fœtus dans la filière génitale fistules = incontinence = répudiation Conséquences médicales COMPLICATIONS SEXUELLES ET PSYCHOLOGIQUES L’épreuve de la mutilation = anxiété, dépression... L’angoisse des rapports sexuels L’angoisse de l’accouchement Troubles de la sexualité = dyspareunie, frigidité… Et,… le sentiment d’être différente Source : Guideline Mutilations génitales féminines: recommandations suisses à l’intention des professionnels de la santé – 2005 Conséquences juridiques ACCORDS INTERNATIONAUX Les plus importants … 1948 : Déclaration universelle des droits de l’homme 1984 : Convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes 1986 : Charte africaine des droits de l’homme et des peuples 50 états Intégrité Physique et morale 1990 : Convention relative aux droits de l’enfant 192 pays Abolition des pratiques traditionnelles Santé 2003 : Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples Interdiction de toute forme de MSF Sources : OMS – Mutilations sexuelles féminines – 1997 et Commission des droits de l’homme - 2004 Santé Conséquences juridiques LÉGISLATION FRANÇAISE Condamnations Peines prévues par le Code pénal pour l’auteur d’une mutilation : Art. 222-9 Art. 222-10 Art. 222-8 Art. 223-6 : 10 ans d’emprisonnement et de 150 000€ d’amende : 20 ans de réclusion criminelle, si mutilation commise sur un mineur, par un ascendant légitime : 30 ans de réclusion criminelle, si mort d’un mineur par un ascendant, sans intention de la donner : 5 ans d’emprisonnement et 762 245€ d’amende, si refus d’assistance à personne en danger La loi française s’applique aussi à des faits commis à l’étranger Avril 2006 application quelque soit la nationalité des parents (Source : Commission des droits de l’homme – 2004) Conséquences juridiques LÉGISLATION FRANÇAISE Cadre général pour les Mineures Obligation de signalement, sous peine de poursuite pénale non assistance Si non signalement : 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amendes Professionnels Choix : soit informer, sans que cela soit une violation au secret professionnel, soit s’abstenir, sans encourir de sanction, à moins qu’il y ait un risque pour la patiente . Les professionnels … … ne peuvent pas rester passifs (risque de délit de non-assistance à personne en péril) … et ceux qui travaillent au Conseil Général, dans un cadre institutionnel ou pour le compte de la justice ou dans un service éducatif, doivent transmettre toutes les informations nécessaires à leur hiérarchie, pour protéger des mineurs. Source : Conf du 15 Juin 2006 - GSF – Mme Benoit-Catin Conséquences juridiques SI MENACE D’EXCISION ? QUE FAIRE en cas de menace d’excision de fillettes ou d’adolescentes, en France ou à l’étranger ? Appeler soit : le N° vert 119 le procureur de la République au Tribunal de grande instance du lieu de résidence, les services sociaux et médico-sociaux, notamment le Service départemental de protection maternelle et infantile et le Service départemental de l’aide sociale à l’enfance. Sources : Protégeons nos petites filles de l’excision – 2005 - Site : www.droits-femmes.gouv.fr et Plaquette « AGIR FACE AUX MUTILATIONS SEXUELLES FEMININES » – Préfecture de la Région d’Ile de France Conséquences juridiques 36 PROCÈS EN 25 ANS ... 1979 : condamnation de l’exciseuse à 1 an et demi avec sursis, suite à mort d’une enfant de 3 ans 1984 : condamnation du père d’une enfant à 1 an et demi avec sursis 1988 : condamnation de parents à 3 ans avec sursis, suite au décès de leur enfant 1991 : condamnation d’une exciseuse à 4 ans, suite au décès d’un enfant et à la découverte de 17 autres excisions 1993 : condamnation d’une mère à 5 ans dont 1 ferme, suite à l’excision de ses deux filles 1995 : condamnation d’un père à 15 mois, suite à l’excision d’une de ses filles 1996 : condamnation d’une mère à 3 ans dont 1 ferme, suite à l’excision de ses 5 filles 1996 : condamnation d’une exciseuse à 8 ans, suite au décès d’un enfant et condamnation de 25 parents … Conséquences juridiques LÉGISLATIONS EUROPÉENNE ET OCCIDENTALE Allemagne L’excision tombe sous le coup des articles 223 et suivant du code pénal. Des doutes subsistent quant à savoir s’il faut considérer l’excision comme une simple blessure ou comme une atteinte grave à l’intégrité physique. Théoriquement la peine encourue peut aller jusqu’à 10 ans de prison. Italie En 2004, débat entre un gynécologue italien, d’origine somalienne, qui proposait de remplacer l’excision par une piqûre du clitoris sous contrôle médical, et les associations militant contre les MGF. Hors Union européenne Suède : 1982 Suisse : 1983 Angleterre : 1985 Source : Commission des droits de l’homme - 2004 Pays-Bas : 1993 Australie : 1996 (infibulation interdite) États-Unis : 1996 Conséquences juridiques LÉGISLATION AFRICAINE 15 pays ont interdit officiellement l’excision Soudan : 1946 Sierra Leone : 1953 Centrafrique : 1966 Somalie : 1978 Kenya : 1982 Liberia : 1994 Burkina Faso : 1987 Ghana : 1994 Djibouti : 1995 Egypte : 1997 Côte d’Ivoire : 1998 Sénégal : 1998 Togo : 1998 Tanzanie : 1998 Guinée Conakry : 2001 Source : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005 Conséquences juridiques LÉGISLATION AFRICAINE Benin Type MGF I et II Loi contre MSF 2003 Code pénal pour condamner MSF -- Campagnes lutte MSF Oui I et II 1987 Oui Oui BurkinaFaso Cameroun Cote d’Ivoire Djibouti I et II I et II Non 1998 Oui -- Non Oui I, II et III 1995 Non Egypte Erythrée I, II et III I, II et III 1997 Non Oui : art 333 proscrit excision Oui Non Ethiopie Gambie Ghana GuinéeeBissau GuinéeConakry Kenya Libéria I, II et III I et II I et II I et II Non Non 1994 1994 Oui Oui Oui Non Oui Oui Oui Non I, II et III 2001 Oui Oui I, II et III I et II 1982 1994 Oui Non Oui Non Oui Oui Type MGF Mali Mauritanie Niger Nigéria Ouganda Rép. Centrafricaine Rép. Dém. Congo Sénégal Sierra Léone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Loi contre Code pénal pour Campagnes MSF condamner MSF lutte MSF I, II et III I et II I et II I, II et III I et II I et II Non Non Non Non 1995 1966 Oui Non Oui Oui -Oui Oui Oui Oui Oui Non Non I et II Non Oui Non I et II I et II III III 1998 1953 1978 1946 Oui Non Non Non II et III II et III II 1998 Non 1998 Oui Oui Oui Oui : infibulation interdite -Non -- Sources : I.Gillette-Faye « Répartition géo. des MSF en France et dans le monde » 2004 – http://www.commission-droits-homme.fr/travauxCncdh/mutilationsSexuelles.html - Amnesty International 1997 « Les MSF en Afrique :infos par pays » E.Kelly et J.Adams Hillard 2005 « Female genital mutilation »- FGM legislation for 25 african countries Site : www.npwj.org Non Non Oui Techniques chirurgicales EN DEHORS DE L’ACCOUCHEMENT Complications en dehors de l’ accouchement Kystes épidermoïdes : kystes d’inclusion résection Névromes : hyperesthésie libération nerveuse Désinfibulation : repérage de l’urètre, incision section médiane, suture Clitoridoplastie : libération des faisceaux bulbocaverneux du clitoris technique de P. Foldes Techniques chirurgicales EXEMPLES DE KYSTES (Source : P. Foldes) Techniques chirurgicales DÉSINFIBULATION (Source : X. Carcopino) Techniques chirurgicales CLITORIDOPLASTIE (Source : P. Foldes) Techniques chirurgicales CLITORIDOPLASTIE (Source : P. Foldes ) Techniques chirurgicales PENDANT L’ACCOUCHEMENT Désinfibulation : ré-ouverture de la vulve repérage de l’urètre, incision section médiane, suture Excision : épisiotomie préventive Techniques chirurgicales DÉSINFIBULATION ET ACCOUCHEMENT (Source : M. Akotionga) Techniques chirurgicales DÉSINFIBULATION ET ACCOUCHEMENT (Source : P. Foldes) Réparation clitoridienne LES ÉTAPES 1. Entretien psychologique et/ou deuxième consultation sexologique sur l’anatomie, les changements du corps, le rôle des organes érectiles, la sexualité 2. Informations sur les principes techniques, les suites opératoires immédiates, les incidents et les résultats espérés 3. Enquête préalable sur la sexualité afin d’évaluer l’amélioration envisageable 4. Suivi médico-psychologique Exemple de prise en charge pluridisciplinaire Accompagnement des femmes pour une réparation clitoridienne : 1. Unité de prise en charge chirurgicale 2. Equipe pluridisciplinaire • Sage-femme • Psychologue, ethno psychothérapeute • Sexologue • Infirmier de la cellule antidouleur • Chirurgien, anesthésiste 3. Accompagnement primordial, tout au long de la démarche de réparation Exemple de prise en charge pluridisciplinaire Circuit des patientes Premier contact Consultations systématiques Sage-femme : informations, explications … Psychologue, ethno psychothérapeute : évaluation du traumatisme Sexologue : évaluation des attentes sexuelles Chirurgien Actions envisageables TABLE RONDE Sensibiliser Encourager Former Eduquer Communiquer Informer Diffuser des messages Mettre en place des unités Actions envisageables TABLE RONDE 1. Sensibiliser et former les professionnels de la santé Qui ? • Généralistes, pédiatres, médecins scolaires, gynécologues, sages-femmes Comment ? • Actions de formation auprès … … des facultés, des écoles d’infirmières, des écoles de sages-femmes formation initiale … des sages-femmes et des médecins formation continue Moyens ? • Cours, E.P.U. • Ouvrages de références • Site internet Actions envisageables TABLE RONDE : ACTIONS 1. Former les professionnels du secteur social et associatif 2. Eduquer les femmes et encourager le dialogue • Via les professionnels du secteur social et des associations : PMI, écoles, CMS • Rôle des femmes relais, adultes-relais 3. Créer des centres pluridisciplinaires à disposition des professionnels, des associations et pour la prise en charge chirurgicale 4. Collaborer étroitement avec les associations et les médias