lebestiairenational desèvres
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MATHURIN MÉHEUT (1882-1958) PHILIPPE FAVIER LOUISE BOURGEOIS (1911-2010) Artiste pluridisciplinaire originaire de Bretagne, grand voyageur, il trouve son Né en 1957 à Saint-Étienne,Artiste plasticien, diplômé puis enseignant à l’Ecole Formée à l’ENSBA de Paris, et dans les ateliers de Bissière et de Léger, elle s’éta- inspiration dans la mer et les pays exotiques visités. Collaborateur de la des beaux-arts de Saint-Etienne, il utilise dès ses débuts des techniques et des blit définitivement à New York en 1938. Elle se tourne vers la sculpture et tra- faïencerie Henriot à Quimper et décorateur du Paquebot Normandie, il réalise formats inhabituels. Ses premiers travaux, de très petits formats, démontrent vaille des matériaux variés tels que le bois, la pierre, le bronze, le plâtre et le de nombreux décors de vases pour la Manufacture nationale de Sèvres et un l'acuité et l'ironie de son regard : invention de lieux, pays et continents imagi- caoutchouc. Ses thèmes dominants, tirés de son enfance, portent sur la sexua- certain nombre de sculptures, dont Poisson japonais vers 1927. naires, cités idéales, îlots bleutés dont l'artiste se fait le cartographe imaginaire et lité et l’innocence. Ses travaux, d’un caractère obsessionnel, transpirent d’une méticuleux. Puis ses formats s’agrandissent et s’arrondissent, la peinture sur sourde angoisse et d’un malaise physique. Sa collaboration avec la Manufacture verre restant une constante de son travail. a participé au renouveau artistique de Sèvres entre 1990-2000. La Nature study ANTOINE ORLANDINI conçue durant cette période, a été réalisée seulement à partir de 2003. La Sculpteur né en 1886, il expose au Salon à partir de 1921. Membre de la Société des Artistes Français, il réalise pour la Manufacture nationale de Sèvres des dimension monumentale de cette figure androgyne, mi-animale mi-humaine a HUANGYONG PING modèles de sculptures et de décors entre 1950 et 1962 exprimant alors le Né en 1954 en Chine. fait de sa réalisation un défi technique pour les ateliers, devenant un des élé- renouveau dans la sculpture en biscuit. La Manufacture édite quatre sculptures, Figure majeure de l’art d’avant-garde chinois des années 1980, fondateur du ments de référence de la ligne artistique de Sèvres. les deux figures Jeunesse et Ondine et les groupes Neptune et Amphitrite en 1950. mouvement“Xiamen Dada”, il manifeste son goût du paradoxe et de la déconsCÉLINE CLÉRON Ces deux modèles réunis classent l’ensemble au rang des grands surtouts du truction, produite par l’assemblage de significations hétérogènes. Il s’installe en XXe siècle sous le nom de Surtout Orlandini. Deux bouts de table représentant France, lors de l’exposition Les magiciens de la terre au Centre Pompidou en Née à Poitiers en 1976. Vit et travaille à Paris. des Naïades et Tritons accompagnaient le groupe central. 1989. Dans son travail, la destruction des sociétés par elles-mêmes est un thème Diplômée de l’Ecole des beaux-ar ts de Poitiers (1998) puis de l’Ecole récurrent. des beaux-arts d’Angers (2000), elle compose avec les phénomènes observés FRANÇOISE PÉTROVITCH Née en 1964 à Chambéry. Vit et travaille à Cachan dans la nature, des œuvres hybrides associant jeux de mots et de formes. Grâce à un ensemble de procédures multiples, elle métamorphose les choses MARINA KARELLA Agrégée d'Arts Plastiques, elle enseigne à l'École supérieure Estienne.À travers Née en 1940 à Athènes, en Grèce. inanimées et les êtres vivants.Travaillant parfois à quatre mains, elle interpelle les sa production artistique, elle propose un voyage inédit au pays des merveilles Sculptrice, aquarelliste, illustratrice et scénographe, elle expose régulièrement compétences artisanales et les savoirs-faire les plus divers : costumière de la d’Alice. Figures, animaux et objets sont les motifs récurrents d’un univers poé- en France, en Grèce et aux États-Unis. Certaines de ses œuvres font d’ailleurs Comédie Française, apiculteur, taxidermiste… tique et troublant qui se joue des frontières : masculin-féminin, homme-animal. partie des collections permanentes du Centre Pompidou. Si le regard peut se laisser séduire par le caractère rassurant d’œuvres empruntées à l’imagerie enfantine, il se laisse entraîné dans ce domaine étrange où tout MARCEL DERNY (1914-2003) Marcel Derny, ancien Grand-Maître d’art de la Manufacture nationale de Sèvres, FRANÇOIS XAVIER LALANNE (1927-2008) repère identitaire est aboli. Elle est représentée par la galerie RX, à Paris. Sculpteur et graveur de formation, il s’intéresse dès l'adolescence à la peinture. est un artiste animalier spécialiste des grès de grand feu mais également de bis- Après avoir suivi les cours de l'académie Julian, il s'installe à l'atelier de Montpar- cuits, portraits, bustes, nus et d’études anatomiques. Elève de 1931 à 1934 aux nasse en 1949,près de l'atelier de Brancusi,suivant de près le travail du sculpteur. Arts Décoratifs de Paris, il présente à l’Exposition universelle de 1937 des pan- Figure du renouveau de la sculpture animalière au XXe siècle. Son œuvre la plus A cette époque il décide d'abandonner la peinture et utilise surtout le métal, en neaux décoratifs destinés au pavillon de la Manufacture. En 1939, il entre à la célèbre, l’ours blanc lui apporte un succès tardif mais retentissant. Edité dans dif- s’inspirant d’animaux revisités pour composer des réalisations figuratives de Manufacture nationale de Sèvres. Il reçoit sa première commande d’Etat en férentes tailles et matériaux, cette œuvre illustre une esthétique qui triomphe à décoration ou d’usage, souvent en association avec sa compagne Claude. Pour 1941,Tigre royal couché (1939) pour le musée de la France d’Outre-mer et par- l’exposition internationale des Arts décoratifs, à Paris en 1925. Il propose un la Manufacture nationale de Sèvres, il crée des projets entre1964 et 1978 : ticipe ensuite à plusieurs projets d’envergure : le petit salon intérieur du pavillon regard neuf sur la faune en travaillant sur des volumes simples, éliminant les le Bar-autruche,la Sauterelle-bureau,le Canard blanc qui devient en 1978 le Canard de la Manufacture, la décoration des paquebots Pasteur et France, la création de détails réalistes.Amateur du Jardin des Plantes à Paris, il observe la structure de aux nénuphars. FRANÇOIS POMPON (1855 - 1933) services de porcelaine pour Haviland, ou des statues monumentales pour des l’animal dont il traduit “la continuité des formes dans l’espace”. fontaines. JOSÉ LÉVY CLÉMENCEVAN LUNEN Né en 1963.Vit et travaille à Paris. JIM DINE Née en 1959 à Bruxelles.Vit et travaille à Paris. Tour à tour designer, styliste, créateur, couturier, directeur artistique, plasticien, Né en 1935.Vit et travaille à NewYork. Sculpteur, céramiste, diplômée de l’ENSBA, elle enseigne à l’Ecole supérieure José Levy est un touche-à-tout, virtuose. Il prend successivement la direction Jim Dine est l'un des pionniers des happenings réalisés dans les années 1950 et des beaux-ar ts d’Angers. Inspirée par divers séjours en extrême Orient, artistique d'Emanuel Ungaro, Nina Ricci, Cacharel et Holland & Holland. Depuis 1960 aux Etats-Unis.Puis,il s'inscrit dans le courant Pop art et travaille des motifs Clémence Van Lunen aime croiser les codes visuels incarnés dans d'autres arts, 2007, il se consacre totalement à son travail de création transversale, entre arts courants (cœurs, crânes…) ou des symboles de la vie de tous les jours (bou- comme l'estampe chinoise,l'architecture du musée Ghery ou la bande dessinée. plastiques et arts décoratifs et propose ses créations à la Manufacture nationale teilles, récipients, outils…) montés en série et parfois il insère des objets réels Opérant un travail de synthèse très personnel, elle donne vie à des objets aux de Sèvres et pour les galeriesTools et Emmanuel Perrotin. dans ses œuvres. Dans les années 1980, il se consacre à la sculpture trouvant ses formes qui tirent vers l'abstrait tout en conservant un fort pouvoir évocateur. modèles davantage dans la nature. Il est représenté en France par la Galerie Elle est représentée à Paris par la galerie Polaris. DanielTemplon. DOMAINE NATIONAL DE RAMBOUILLET De nombreux personnages officiels, souverains, présidents de la République ou grands serviteurs de l’Etat, viennent en séjour à Rambouillet. Pour le décor et la table de ces hôtes de marque, c’est la manufacture de Sèvres qui fournit la porcelaine. Certains artistes auxquels elle recourt utilisent des motifs animaliers. C’est ce bestiaire qui prend ses quartiers d’été dans les salons avec des œuvres de Louise Bourgeois, Céline Cléron, Marcel Derny, Jim Dine, Philippe Favier, Marina Karella, François-Xavier Lalanne, José Lévy, Mathurin Méheut,Antoine Orlandini, Françoise Pétrovitch, HuangYong Ping, François Pompon et ClémenceVan Lunen. VAULOT&DYÈVRE La danse des abeilles 2011, ruche, bois peint A l’occasion de l’opération Monuments et Animaux, de jeunes designers ont conçu un spectaculaire édicule qui satisfait le bien-être des abeilles et leur cohabitation avec les hommes. La compréhension des réciprocités qui sont à l’œuvre dans la nature pousse l’homme à définir des nouveaux territoires, à laisser de la place à la nature et à lui ménager un espace. La ruche est un espace dédié à la vie des abeilles. Pourtant, destinées à la production du miel, les ruches ressemblent davantage à des usines de production dépourvues d’identité animale. Les abeilles dansent. Dans un ballet sans cesse changeant, chargé de codes bien précis ; elles communiquent entre elles les emplacements du nectar. L’essaim se manifeste pour affirmer son territoire par des grands volumes en bois de hêtre teinté et tressé. Dans un rapport plus poétique à l’essaim ces grands volumes sont des ornements de ruche. Cette forme nébuleuse évoque l’image de la cage, frontière infranchissable entre l’homme et l’abeille. Ces ruches sont présentées à la villa Savoye à Poissy, au domaine national de Saint Cloud, au château de Rambouillet, au château de La Motte-Tilly, au château de Pierrefonds, au château d’Oiron, au château d’Angers, à la DOMAINE NATIONAL DE RAMBOUILLET DOMAINE NATIONAL DE RAMBOUILLET LE BESTIAIRE NATIONAL DE SÈVRES Depuis 2010, la Manufacture nationale de Sèvres et le Musée national de la céramique sont réunis en un établissement public Sèvres – Cité de la céramique qui crée les conditions d’un projet d’envergure,celui d’un pôle international de la céramique et des arts du feu. Ce nouvel établissement exerce les responsabilités de production, de conservation, de gestion, de diffusion, de formation, d’études, d'enrichissement et de valorisation des collections et du site, pour le compte du Ministère de la culture et de la communication et s'attache à la création d’un centre de recherche scientifique et appliquée sur la céramique, à une nouvelle lecture des collections rassemblées et leur diffusion internationale, à une politique globale des publics, comme à une mise en valeur de l’ensemble immobilier, en liaison avec le parc de Saint-Cloud. La Cité est le dernier outil de production de la porcelaine selon les techniques du XVIIIe siècle en Europe, qui allie création et patrimoine, logique de service public (transmission des savoir-faire,conservation de collections d’études, édition d’un patrimoine de formes et de décors, soutien à la création contemporaine au travers d’une politique d’invitation et de résidence d'artistes) et production dans la filière des métiers d’art (avec ses enjeux commerciaux et économiques). Les collections sont d'une richesse exceptionnelles avec près de 55 000 pièces sur le site offrant un panorama unique, quasi encyclopédique, sur l’histoire des arts du feu qui le place au premier rang mondial pour la céramique. La Cité offre dorénavant une programmation culturelle ambitieuse et variée qui constitue l’un des atouts de développement et de rayonnement du site. Sèvres – Cité de la céramique 2 place de la Manufacture 92310 Sèvres Tél : 01 46 29 22 00 - Fax : 01 46 29 22 08 www.sevresciteceramique.fr EXPOSITION COLLECTIVE COMMISSAIRE : CLAUDE D’ANTHENAISE, ASSISTÉ DE RAPHAËL ABRILLE MONUMENTS ET ANIMAUX Les monuments sont des lieux de mémoire, d’habitation, de défense ou de prière pour les hommes. A priori les bêtes n’y ont guère leur place. Et pourtant, ces prestigieux édifices ont aussi été façonnés pour l’animal. Ils sont marqués par sa présence, qu’elle soit de nature utilitaire, affective ou plus fréquemment clandestine : nos monuments sont un “territoire” pour les bêtes. Et paradoxalement, cette présence contribue à “humaniser” des lieux que le poids de l’histoire pourrait rendre écrasant. C’est pourquoi le Centre des monuments nationaux a choisi de célébrer l’animal. À travers toute la France, trente cinq lieux mettent en valeur leur lien historique, symbolique, naturel ou fonctionnel avec certaines espèces. Ils le font par l’intermédiaire d’une programmation faisant dialoguer patrimoine et art contemporain. Durant l’été, le visiteur est appelé à découvrir ces interventions d’artistes, souvent créées pour l’occasion, telles que sculptures, installations, vidéos, photographies ou dessins. Voyageant de site en site, il découvrira comment, au cours du temps, bestiaux et bestioles, chiens, chevaux, abeilles et insectes, oiseaux divers et bien d’autres bêtes encore ont, du monastère au château, habité ces lieux historiques. maison de George Sand à Nohant, au château deVoltaire à Ferney, au site archéologique de Glanum et à la maison de Georges Clemenceau. Quittant leurs résidences estivales, certaines de ces œuvres se rassembleront à la Conciergerie, à Paris, pour l’exposition Bêtes off à partir du 15 novembre 2011. Avec le concours d’Apiterra Le catalogue de l’exposition sera réalisé à cette occasion par les Editions du patrimoine – 160 pages – 25€.