Le laboratoire des « fioles » artistiques

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Le laboratoire des « fioles » artistiques
Le laboratoire des « fioles » artistiques - Propos recueillis par Colette KHALAF - L'Orient-Le Jour
7/2/15, 10:24 AM
CULTURE
Le laboratoire des « fioles » artistiques
INTERVIEW
L'espace ArtLab a été créé il y a plus de deux ans par Antoine Haddad, un collectionneur invétéré et un
amoureux de l'art. Aujourd'hui, plus qu'un champ d'expérimentations, cette galerie présente une nouvelle
vision et de jeunes talents des pays du Moyen-Orient. ArtLab en quelques questions...
Propos recueillis par Colette KHALAF | OLJ
02/07/2015
Quand vous avez créé ArtLab, quelle ligne de conduite avez-vous suivi ? Avez-vous continué ainsi quelques années plus tard ?
ArtLab est une extension de ma vie ; elle en est la consécration, même... La galerie est une extrapolation de la collection que j'avais
commencée 25 ans plus tôt. L'idée initiale était de se présenter sur le marché comme une opportunité, d'abord, pour permettre aux artistes
émergents d'exposer leurs œuvres et, ensuite, au public, pour qu'il puisse acquérir de l'art à des prix « logiques ». Deux ans et demi plus
tard, ArtLab tient toujours le cap avec l'introduction de quelques artistes plus confirmés (avec des œuvres au musée de Munich et au Met de
NY, ou des lauréats dans des foires internationales).
Comment vous situez-vous par rapport aux autres galeries de la ville ?
Je ne me compare à aucune autre galerie. ArtLab a sa propre identité et son propre caractère. Je vis dans ma propre bulle pour ne pas être
influencé par le reste du marché, tant au niveau des prix qu'à celui des styles ou artistes représentés. D'ailleurs, pour moi, l'art doit être à la
portée de tous.
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Le laboratoire des « fioles » artistiques - Propos recueillis par Colette KHALAF - L'Orient-Le Jour
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Que privilégiez-vous avant tout ?
C'est l'identité de la galerie qui prime. En ce qui concerne la sélection, les facteurs qui entrent en jeu sont la technique, le sujet, la
profondeur et le profil intellectuel de l'artiste. Le tout doit intervenir en concordance avec le style artistique de la galerie. Mon instinct de
collectionneur me dicte de privilégier le coup de cœur... éclairé. Offrir aux autres l'occasion de cohabiter à long terme avec une œuvre d'art
et avec un plaisir renouvelé est donc mon objectif premier.
Vous avez jusqu'à présent découvert de nouveaux jeunes talents libanais, syriens, irakiens ou iraniens. Comment la prospection at-elle lieu ?
Il s'agirait plutôt d'une coopération et non d'un travail de prospection avec les artistes. Soit je les approche, soit c'est l'inverse qui a lieu. Par
ailleurs, je fais partie d'un comité qui s'occupe de cette sélection.
Ce travail comporte-t-il des risques ? Et aimez-vous en prendre ?
Les risques sont nombreux. Outre la situation politico-économico-sécuritaire, l'opinion du public peut être un grand risque. Chaque
nouvelle exposition tenue est comme un test de fin d'année pour moi, d'autant que la galerie n'expose pas nécessairement les expressions
ni les sujets les plus commerciaux ou décoratifs. Est-ce que j'aime en prendre ? Je dirai oui, mais des risques calculés. Faut-il secouer le
public, mais pas trop ? Absolument : l'art doit créer une vague de pensées, du moins une réaction. Mon but n'est pas d'être dans le simple
décoratif.
« Ex Nihilo », d'Afshin Hosseinzadeh
Le jeune Iranien Afshin Hosseinzadeh présente sa première exposition, « Ex Nihilo », où il témoigne de sa perception de l'espace et de tout
ce qui l'entoure. « Dès mes débuts, j'étais impliqué par le déséquilibre des éléments dans le monde et par les disparités sociales, ethniques
ou autres de l'univers. »
Pour traduire cette réalité amère, l'artiste, à l'aide de médiums simples, entre autres encre offset, empreintes ou acryliques, tente de maculer
ses toiles avec une poussière quasi opaque. Tout comme cette poussière, cette réalité peut, semble-t-il dire, disparaître d'un coup de vent.
« J'ai essayé d'exprimer ce sentiment d'amertume en opposant lumière et obscurité avec cette grisaille comme ligne d'intersection. » L'œuvre
d'Afshin Hosseinzadeh est mouvante, statique, presque flottante.
Jusqu'au 11 juillet.
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