25/08/13 Half Ironman Vouglans (Jura) Un Poulou peut en cacher

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25/08/13 Half Ironman Vouglans (Jura) Un Poulou peut en cacher
25/08/13 Half Ironman Vouglans (Jura)
Un Poulou peut en cacher une autre!
Nous voici donc dans le Jura pour courir le half du lac de Vouglans. Pourquoi ? Et bien parce
qu’Armelle y passe une semaine de vacances, chez ses parents (1 pierre 2 coups ) avec la
tribu, parce qu’Alexandre m’en a parlé et surtout parce que le cadre est somptueux.
Armelle est également inscrite ; grâce à un « et pourquoi pas Vouglans ? » lâché en passant
quelques semaines plus tôt…sans avoir vraiment pris la mesure de l’épreuve.
Donc nous y voilà.
Lecteur autant te prévenir, si tu es à la recherche d’exploits sportifs…passe ton chemin.
Je disais nous y voilà donc. 192 inscrits, 10 féminines. Le triathlète jurassien ne ressemble
que peu à Alex avec son air de bogoss. Il a le plus souvent l’air rude et sauvage. Je ne repère
pas beaucoup de candidats à une place derrière moi.
L’organisation est super sympathique et familiale et l’ambiance est très bon enfant. Alexandre
est déjà dans le parc, ça fait plaisir de le voir. Cette fois c’est lui le régional.
On discute tous les deux pour échanger … sur nos problèmes de dos. Je suis totalement
bloqué après 2 nuits sur le matelas low cost de mes beaux-parents et lui a l’air à peine plus
frais.
C’est parti direction la plage. 500 mètres de caillasses où je regrette mes vieilles
tongs. Alexandre m’explique la particularité de ce tri… une longue T1. Gros soulagement
plus tard lorsque j’apprends que la sortie de l’eau est ailleurs et qu’il y aura un tapis.
Le plan d’eau est magnifique, une longue ligne droite traversant le pont, puis 2 bouées
espacées de 400m environ. Le départ est donné rapidement. Surprise, aucune gène pas un
coup de coude, il est vrai que nous ne sommes pas 200. La bouée parfaitement visible et les
piles du pont rendent l’orientation très aisée. La nat se passe sans problème, les groupes de
niveau se constituent très vite. Que du plaisir. Avant le dernier virage je m’aperçois que je
nage à la hauteur d’une charmante jeune fille. De nature économe de mes efforts, je décide de
la drafter. Mauvaise idée, un crochet digne d’un Christophe (Deylaud) ou d’un
Thomas (Castaignède) voire d’un Jean-Luc (lui pas la peine de préciser) lui permettent d’un
seul coup de s’écarter de 20m et de me mettre dans une direction totalement erronée.
Conclusion, elle me prendra 30s en 400 m alors qu’on avait nagé au même rythme pendant
1500m.
Leçon n1 : concentre toi sur ta bouée.
La nat se termine comme elle a commencé, sans souci.
Longue transition sans stress. Il reste pas mal de vélos dans le parc. Je suis satisfait.
Le retour à la position verticale me rappelle cependant mes vertèbres douloureuses. Cela dit,
ça ne gène pas trop le coup de pédale, mais instille une légère incertitude qui ne favorise pas
un effort débridé.
Je me fais doubler par quelques concurrents sur la côte de Saint Christophe (comme
Deauville mais en plus long) à la sortie du parc. Normal.
Dés que ça redevient plus plat, je déroule. Une file d’une dizaine de vélos s’étire dans mon
champ de vision.
Le tracé est magnifique, surplomb sur le lac, forêts, puis plongeons vers le lac et remontées à
travers les roches des reculées.
La file s’étire encore, certains disparaissent devant, d’autres ralentissent, j’en profite pour en
doubler 3 ou 4. Je suis seul sans personne devant : l’effort solitaire à l’état pur, le bonheur.
Et dans ces cas là, il fait quoi le Philou? Et bien il se trompe de chemin voyons!
Un carrefour moins bien signalé et c’est la descente infernale vers la plage de Bellecin. Je
trouvais que ça puait mais la vision du panneau signalant l’impasse ma l’a confirmé. Plus qu’à
remonter. Ca va, moins dur que prévu mais pas top pour un chrono déjà moyen. En haut je
vois les petites flèches sur le sol qui indiquent la direction.
Leçon n 2 : on ne vise pas le ciel on regarde la terre.
Je me remonte le moral en me disant que c’est même arrivé à Marco à Chantilly. Mais entre
temps, je me suis fait doubler par beaucoup de monde et suis vraiment seul. Je ne sais pas si
Armelle est devant ou pas.
Ca repart tranquille, traversée de l’Ain en aval du barrage, encore des paysages sublimes
avant la montée du col de Lect.
J’en regratte 2 ou 3 et me fais moi même dépasser par un triathlète vintage (60 balais, slip,
moustache). J’essaie de m’accrocher mais assez vite j’ai une sensation bizarre à l’arrière. Je
pèse un peu sur la roue et sens la jante qui touche : j’ai crevé. La lenteur de l’écoulement me
donne quelqu’espoir…de très courte durée.
C’est parti pour le remplacement du boyau. Comme je n’ai pas de pompe, je stresse un peu
mais la cartouche fonctionnera bien. La colle à boyaux ça tient bien, très bien même, mais en
y laissant deux ongles, la jante est à nu. Je poursuis la réparation.
A ce moment, toujours à l’arrêt et après 2 dépassements encaissés, j’aperçois Armelle qui
arrive. Nous sommes contents de nous retrouver.
Elle en profite pour faire une pause technique, j’admire la technique : pas simple avec la
trifonction. J’en profite pour remercier le créateur d’avoir sélectionné l’option embout flexible
lors de ma configuration, et, puisqu’on y est, de me permettre de pratiquer ce sport de fou.
Montée à Lect (6km) puis côte des Crozatons (7km) le tout en bavardant tout en s’efforçant
de ne pas se retrouver en position de drafting. Cela dit, on ne devait plus beaucoup intéresser
les arbitres à ce stade.
Lors de la descente, je lâche Madame car je sais d’ores et déjà que je vais me prendre une
rouste en CAP.
Je double deux attardés (enfin pendant longtemps moins attardés que moi) peu avant l’arrivée
du vélo. Dernière descente façon Mad Max, je descratche mes chaussures tout en pédalant et
commence à courir en chaussettes dans l’aire de transition. Pour m’apercevoir que l’herbe est
toute mouillée… et mes chaussettes aussi bientôt.
Cela m’aurait sans doute contrarié si la douleur de mon dos ne s’était pas réveillée à ce
moment là. Vraiment terrible, j’essaie de partir mais ça fait trop mal. Je sais qu’au bout d’un
moment ça va passer mais c’est trop dur. Le truc qui me fait repartir c’est que je ne veux pas
qu’Armelle doive sa victoire à un abandon. Je marche comme un petit vieux puis me redresse
peu à peu au fil des hectomètres, ca va être dur.
La première partie du parcours se fait sur une boucle en forêt sur des chemins de terre. C’est
un des rares triathlons que j’aie couru qui comprend un beau tracé de CAP. La douleur
s’estompe un peu mais je vais très lentement. Je me fais très vite doubler par une concurrente
que je vais rattraper peu après à la faveur d’un « arrêt au stand ». Lorsqu’elle me repasse je
décide de m’accrocher et arrive à hausser légèrement le rythme.
Nous traversons le pont pour une deuxième partie plus longue sur les hauteurs du lac. Je
décide de passer devant, la douleur est enfin partie, nous sommes au KM 4. Elle s’accroche et
nous passons la course à nous dépasser, je suis plus fort en plat et en montée, elle me reprend
en descente. Comme ce n’est jamais plat ça fait un peu d’animation pendant 10KM.
C’est à ce moment que je croise Alexandre (il doit être au 16), je pensais qu’il était déjà
arrivé. J’apprendrai ensuite que son dos douloureux l’a forcé à marcher pendant quelques
KM.
Comme c’est ma course Murphy’s law, mes lacets se défont malgré mon serre-lacets (comme
celui que Jo recommande pour le stage). Et oui j’ai cru que c’était malin de faire un noeud
gansé avec le bout des lacets. Eh oui, il a plein d’idées le petit.
Résultat des courses elle est 100 m devant et va y rester un moment.
Pourtant, une grosse descente vers le 12 et un deuxième « arrêt au stand » me permettent de
repasser.
Je suis étonné de ne toujours pas voir Armelle aurait-elle craqué ?
Au 14, mon accompagnatrice revient. Alors que nous n’avons pas échangé un regard jusque
là, elle me lance un encouragement. Je ne peux lui retourner qu’un « bravo » timide…je sais
que je ne repasserai plus. Elle s’éloigne insensiblement.
C’est sur ce triste constat que me rejoint Armelle en pleine forme. « On finit ensemble ? –
Non fais ta course, tu mérites de gagner .»
Leçon n 3 : ne jamais attendre de magnanimité, je me suis pris 5 mn en 5 KM.
Les derniers KM sont longs, le corps se grippe peu à peu mais ça passe. Les bénévoles aux
ravito sont super sympa. Je croise la voiture balai. En voilà un pour qui ca doit être dur, il a au
moins 7KM de retard.
Voilà ça se termine.
Mon premier triathlon vraiment galère mais finalement une très belle épreuve. Je garde un
gros sourire, tout ça est derrière.
Je suis très fier d’Armelle dont je savais qu’elle pouvait me battre si l’endurance suivait. Elle
a suivi.
Résultat des courses :
Armelle
Philippe
167 avec 6h45
168 avec 6h50
Sur 173 et seulement 4 DNF. La répartition des niveaux est très différente de celle d’autres
régions. Le triathlète jurassien, quand il s’inscrit ne fait pas semblant.Le gagnant boucle le
vélo à 36 km/h. Une question reste pour moi sans réponse. Quelle a pu être sa vitesse dans les
descentes pour arriver à cette moyenne ? Je pense qu’Alexandre doit avoir une idée.
La fin de saison est la bienvenue.
Leçon n 4 le half c’est dur le half après l’été c’est très dur. Je sais que c’est incongru au milieu
de tous ces Ironmen mais j’assume .
Leçon n 4 bis c’est vraiment merveilleux de pouvoir profiter des entrainements du stade. J’en
profite pour tirer ma casquette à tous ceux qui oeuvrent pour que cela soit possible saison
après saison.
J’espère que ça ne vous a pas trop saoulé de lire cette longue prose un peu nombriliste. J’ai
bien aimé l’écrire.
A bientôt

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