telecharger - Les Choeurs de l`Armée Rouge
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SORTIR Dimanche 18 mars 2012 32 Les Chœurs de l’Armée Rouge à l’assaut d’Epernay C’est une institution, née au début des années 30, qui sera le 31 mars au Millesium d’Epernay. Modernisés depuis, les Chœurs de l’Armée Rouge, y présenteront leur spectacle 2012 qui comprend 120 choristes, musiciens et danseurs. SPECTACLE. Avec eux, c’est une partie de l’histoire de l’exURSS que l’on remonte. Les Chœurs de l’Armée Rouge, qui viennent de débuter leur tournée 2012 en France avec une escale prévue le samedi 31 mars au Millesium d’Epernay, sont une parfaite transition entre tradition et modernité. Il est vrai que l’histoire de ce chœur, toujours rattaché au ministère de l’Intérieur russe, est à part. Les Chœurs de l’Armée Rouge auront vécu plusieurs périodes depuis leur création : « Il y a trois grandes étapes, souligne Thierry Wolf, producteur délégué de la tournée. La fondation de l’ensemble tout d’abord pour soutenir les troupes russes sur le front et donner du cœur et du courage aux soldats. Il y a eu une seconde période moins glorieuse où la renommée des chœurs était utilisée comme outil de propagande et servait d’étendard à l’étranger pour tenter de redorer le blason de l’Union soviétique et montrer la bonne face du régime de l’époque…» UN REGISTRE QUI A BEAUCOUP ÉVOLUÉ La troisième étape c’est ce qu’est devenu aujourd’hui l’ensemble, une troupe artistique à part entière qui bien que toujours militaire, est en rupture avec son modèle original du début du vingtième siècle même s’il reste encore en commun des chants traditionnels russes. Les Chœurs de l’Armée Rouge représentent un vivier de 350 personnes, dont 120 sont sur scène lors de la tournée 2012. « Avec le temps, le répertoire des chœurs a aussi évolué. Au départ, il n’y avait que des chants militaires, de guerre et folkloriques russes. Sous la houlette du général Viktor Eliseev, qui est certes militaire mais aussi et surtout un musicien, le répertoire va s’ouvrir à d’autres compositeurs que les Russes dans les années 80. Sans renier les chants traditionnels, on va voir au fil des ans apparaître des titres comme « Carmen », « un homme et une femme », « Ah, si j’étais riche », « Tri Martolod » ou encore des hommages aux Beatles, Edith Piaf… Lorsqu’ils se déplacent dans un pays, ils aiment bien faire des emprunts aux folklores locaux. » Aujourd’hui, les Chœurs de l’Armée Rouge représentent un vivier de 350 personnes, dont 120 sont sur scène lors de la tournée 2012. La répétition d’un spectacle nécessite en moyenne plus de 1.000 heures de préparation. « On parle des chœurs mais il y a aussi un orchestre et un ballet, précise Thierry Wolf. C’est un spectacle complet, sans bande-son ! » Mais attention aux contrefaçons. Après la chute du mur de Berlin et le démantèlement de l’Union soviétique, la mode est en effet aux symboles de l’ex-Union soviétique. Si les Chœurs de l’Armée Rouge redoublent de vitalité, on voit poindre quelques ersatz rebaptisés « Chœurs de l’ex-Armée Rouge » ou « Chœurs de l’Armée Russe »… Une concurrence qui est souvent une pâle copie de l’originale mais qui casse les prix sur le marché et fait du tort aux Chœurs de l’Armée Rouge. Aujourd’hui le chœur dirigé par le général Eliseev reste LA référence. Il a déjà, à travers ses tournées dans le monde entier, triomphé devant plus de 20 millions de spectateurs. GRÉGOIRE AMIR-TAHMASSEB Les Chœurs de l’Armée Rouge, samedi 31 mars, 15 heures et 20h30, au Millesium d’Epernay. Un général aux manettes Cela fait 27 ans que Viktor Eliseev est aux commandes des Chœurs de l’Armée Rouge. Avec lui, l’ensemble va prendre une autre dimension. Dès son arrivée à la tête de l’Académie en 1985, il va délibérément entrer en rupture avec cette tradition militaire. Le nouveau chef d’orchestre « libère » ainsi le répertoire. Auréolé de son titre de professeur émérite au Conservatoire Tchaïkovsky, il fait entrer les mélodies classiques, les airs d’opéra dans les spectacles des Chœurs de l’Armée Rouge. Suivront des airs empruntés à des artistes de la chanson internationale. « S’il a pu faire cela, c’est que c’est une institution en Russie, raconte Thierry Wolf, producteur délégué de la tournée. Il a eu beaucoup de courage dans ses choix mais cela a toujours été un homme libre. Dans les années 80 par exemple, alors qu’il y avait une grande vague d’antisémitisme dans son pays, il a repris des airs d’un artiste local, qui était un peu leur Charles Aznavour. Cela a fait scandale mais il l’a fait...» Les artistes qui se présentent sur scène sont de véritables athlètes !