ESSOR - 20/03 - Table ronde sur l`immobilier avec les notaires de l

Transcription

ESSOR - 20/03 - Table ronde sur l`immobilier avec les notaires de l
Economie
table ronde sur l’immobilier avec les notaires de l’isère
Jacques Chanut, président de
la Fédération française du bâtiment, et entrepreneur isérois,
et Olivier Gallais, président de
la fédération des promoteurs
immobiliers des Alpes, ont
débattu lors d’une table ronde
organisée à la chambre des
notaires de l’Isère de l’avenir
du marché immobilier.
Les problèmes inhérents au marché immobilier ne sont pas nouveaux. Hausse des recours, coûts
de la construction de plus en plus
élevés liés aux contraintes normatives et réglementaires… les freins
sont multiples : « Le logement neuf
représente 25 % de notre activité.
Or l’immobilier coûte trop cher.
Alors que les tendances de
l’immobilier en France (hors
Ile-de-France) sont à la baisse,
le marché isérois reste globalement stable dans toutes ses
composantes l’an dernier. C’est
ce que ressort de l’observatoire
de l’immobilier présenté à la
chambre des notaires de l’Isère.
2014 s’est voulu une année d’attentisme dans l’immobilier sur le département. Selon l’observatoire de
l’immobilier des notaires, les prix des
appartements dans l’ancien enregistrent une baisse de 1,2 % (2130 €/
m² en 2014 contre 2160 €/m² en 2013)
tandis qu’il progresse de 1 % pour les
maisons anciennes sur le territoire
(207 000 €). Mais si les prix restent
globalement stables par rapport à
2013, les marchés se comportent différemment suivant les zones géographiques avec des disparités importantes suivant les communes.
Le Nord-Isère et la Bièvre
toujours attrayante
Ainsi le prix des appartements
anciens chute de 13 % sur la Tour-du-
10
En l’espace de 25 ans, les coûts
de construction ont augmenté de
55 % », souligne Jacques Chanut. Or
pour une opération immobilière,
ces coûts représentent 43 % (55 %
il y a quelques années) tandis que
l’acquisition des terrains et leur aménagement 25 %. »Aujourd’hui, les
primo-accédants ne peuvent acheter. » Et de poursuivre : « le problème
du coût de l’immobilier s’avère une
contrainte à la mobilité professionnelle, empêchant les mutations et
les promotions personnelles. » Mais
l’un des facteurs importants du
coût de l’immobilier réside dans les
contraintes réglementaires et normatives représentant près d’un tiers
des charges. Autre problème, celui
des recours. « Un recours gracieux
retarde l’opération pendant quatre
mois. Il s’ensuit un recours au tribu-
© L. Marchandiau
J.Chanut : « Trop de règlements et de normes »
Olivier Gallais et Jacques Chanut
nal administratif occasionnant des
retards pouvant aller jusqu’à deux
ans. Or nous savons qu’au bout de
trois ans, les demandes ont évolué
et l’opération prévue originellement ne correspond plus au besoin
du marché. Il faut donc redéposer
un permis de construire », indique
Olivier Gallais. Sans compter que
des maires de certaines communes,
sous la pression de leurs administrés,
Marché globalement stable
Pin (1 290 €/m² contre 1 480 € m² en
2013) tandis qu’à Bourgoin-Jallieu il
augmente de 1,4 % (1 760 € m² contre
1 740 €/m² en 2013) « Le Nord-Isère
concentre 31 % des ventes de maisons anciennes avec un prix de vente
médian s’établissant à 195 500 €
en hausse de 2,9 % tandis que les
surfaces habitables tendent à se
réduire passant de 112 m² en 2013
à 105 m². Même constat pour les
terrains à bâtir qui voit leur surface
diminuer fortement passant de 950
m² à 850 m² l’an dernier en moyenne
», indique Me Édouard Malatray,
notaire. Quant au secteur de la
Bièvre, celui-ci reste le plus accessible
avec un prix médian au m² de 1 370 €.
Le Grésivaudan :
une chute des volumes
de vente
Comme à l'accoutumée, le marché immobilier sur le Grésivaudan
demeure l’un des plus onéreux du
département. « C’est un marché
de résidences principales ou le prix
médian dans les appartements
anciens s’établit à 2460 €/m² en
hausse de 1 % principalement tiré
par les communes de Meylan et de
la Tronche. Le volume des ventes
DU VENDREDI 20 au jeudi 26 mars 2015 économie
ont chuté de 11 % avec des disparités
importantes : Meylan voit ses prix
dans les appartements anciens progressés de 6 % tandis que Villard-Bonnot enregistre une baisse de 10,5 % »,
confie Me Marc Dubois, notaire. Les
écarts entre la rive gauche (Le Versoud, Tencin…) et la rive droite (Meylan, Crolles, Bernin, etc.) demeurent
importants variant de plus de 1 000 €
d’une rive à l’autre notamment dans
le neuf. Les produits les plus vendus
restent les T3 et les T4, une tendance
que l’on retrouve sur l’ensemble du
département. Du côté des maisons
individuelles, le volume des ventes
sur ce secteur est en chute libre de
20 % avec des écarts significatifs
puisque Meylan voit ses ventes de
maisons individuelles progresser de
25 % avec une hausse des prix de 14 %
entre 2012 et 2014 tandis que Crolles
enregistre une baisse de 30 % de son
volume de ventes comme de prix
(-10 % entre 2012 et 2014.)
Massif de l’Oisans/
Sud-Dauphiné :
un marché à part
L’immobilier de montagne s’avère
à part. « L’ensemble des grands
domaines skiables voit leurs prix aug-
tendent à freiner l’obtention de permis de construire. « Il y a eu une peur
de construire des logements. Certains dossiers de dépôt de permis de
construire complet nous reviennent
incomplet seulement pour gagner
du temps », indique Olivier Gallais.
Et Jacques Chanut de conclure :
« Aujourd’hui, on veut le risque zéro ! »
■■ Laurent M archandiau
menter sensiblement au point d’être
les plus chers du département »,
souligne Me Franck Vancleemput,
notaire. Ainsi, Huez compte le prix
médian le plus élevé pour les appartements anciens de l’Isère à 3 780 €/
m² (+ 1,3 %) suivi par Mont-de-Lans
(2 940 €/m² en baisse de 4,5 %) et
de Venosc (2 740 €/m² en hausse
de 0,4 %.) « A l’Alpes-d’Huez, le prix
médian des appartements anciens
au m² atteint même les 4 800 € ! »,
affirme Me Franck Vancleemput.
Et pour cause ! Les prix étant tirés
par une clientèle russe, chinoise et
britannique. « Autre phénomène
dans ce secteur, plus les surfaces
sont grandes plus les prix sont élevés contrairement à ce qui pratique
en milieu urbain. » Un marché présentant parfois des différences de
prix d’une commune à l’autre, mais
qui reste relativement stable par
rapport à 2013. La structure du marché est inchangée, les trois pièces
demeurent les biens les plus vendus
avec 31 % de part de marché. Les
appartements anciens représentent
45 % des ventes, les maisons individuelles 38 %, les terrains constructibles 10 % et les appartements neufs,
7 %.
■■ L.M.