Comparer la polysémie des marqueurs discursifs

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Comparer la polysémie des marqueurs discursifs
Comparer la polysémie des marqueurs discursifs
Richard Waltereit (Tübingen)
1. Un parallèle frappant
Au point de départ de mon étude se trouve l’observation qu’au moins quatre langues
romanes possèdent un marqueur discursif dérivé de l’impératif du verbe regarder :
(1)
‘regarde !’ impératif
esp. mira
marqueur discursif
it. guarda
marqueur discursif
port. olha
marqueur discursif
fr. regarde
marqueur discursif
Les langues romanes distinguent dans le domaine de la perception visuelle (ainsi que
dans celui de la perception auditive) une série de verbes qui implique le trait [+agentif]
du sujet et une autre série, neutre par rapport à ce trait. Nos marqueurs du discours
dérivés de l’impératif se basent toujours sur la série qui implique l’agentivité :1
(2)
[+ agentif]
[± agentif]
mirar
ver
guardare
vedere
olhar
ver
regarder
voir
Voici quelques exemples de l’usage de ce marqueur dans les quatre langues romanes
étudiées :
(3)
espagnol mira
/ no lo sé es que / es TODO y no es nada
MD / je sais pas c’est que c’est tout et c’est rien
(Pons 1998: 224)
MIRA
1
Cela n’exclut pas l’existence de marqueurs du discours basés sur les verbes de la série voir / ver
etc., comme en témoignent les marqueurs tu vois, it. vedi, etc. Il faut noter cependant que cette
série, qui n’implique pas l’agentivité, n’a apparemment pas produit de marqueurs basés sur
l’impératif. Par contre, dans le domaine de la perception auditive, il semble qu’il n’y ait pas de
restriction équivalente : à côté du marqueur fr. écoute (agentif) il y a it. senti (de sentire
‘entendre’, non-agentif). Pour le moment, j’ignore les raisons de cette asymétrie.
2
(4)
italien guarda
eh no ma ho sbagliato ho sbagliato radio GUARDA
MD non mais je me suis trompé je me suis trompé de station de radio MD
(LIP FE15)
(5)
portugais olha
MD MD F.F., c’est après le 28 septembre
(Kunow 2001: 144)
(6) français regarde
A: Qu’est-ce que tu veux dire?
B : REGARDE, je vais te donner un exemple. Souvent, quand je dis quelque chose, il
faut que je répète deux fois pour qu’ils comprennent.
(Dostie 1998 : 97)
Il faut ajouter cependant que regarde comme marqueur du discours n’existe
apparemment qu’en français québécois (cf. l’étude de Dostie 1998), non pas dans le
français européen. Dans le corpus ELICOP (français parlé de France et de Belgique,
1.163.902 mots), je n’ai trouvé aucune occurrence de regarde (sur 139 occurrences au
total) qui soit sans équivoque un marqueur du discours.
3
2. Usages des MD dérivés de
REGARDE!
Regardons les diverses fonctions que peut revêtir dans le discours ce marqueur dans les
quatre langues. Il n’est pas surprenant que ses fonctions se recoupent dans une certaine
mesure ; cependant, d’après les études de Dostie 1998, Kunow 2001, Waltereit 2002 et
Pons 1998, on peut néanmoins observer des différences considérables. Je voudrais
distinguer cinq fonctions :
D’abord, REGARDE peut, en début d’énoncé, attirer l’attention de l’interlocuteur vers le
contenu de l’énoncé :
(7)
ATTIRER L’ATTENTION DE L’INTERLOCUTEUR VERS LE CONTENU DE L’ÉNONCÉ (ANTÉPOSÉ):
A: Qu’est-ce que tu veux dire?
B : REGARDE, je vais te donner un exemple. Souvent, quand je dis quelque chose, il
faut que je répète deux fois pour qu’ils comprennent.
(Dostie 1998 : 97)
Ensuite, cette même fonction peut être remplie aussi par le marqueur s’il est en position
de fin d’énoncé :
(8)
ATTIRER L’ATTENTION DE L’INTERLOCUTEUR VERS LE CONTENU DE L’ÉNONCÉ (POSTPOSÉ) :
he cogío / yo ni lo he cogío / MIRA
j’ai pris / je ne l’ai même pas pris / MD
(Pons 1998 : 220)
Troisièmement, il peut annoncer un changement de point de vue ou de sujet :
(9)
CHANGEMENT DE POINT DE VUE
ils avaient le golf, le mini-golf, ils avaient beaucoup de choses mais DM ce qui
était bon c’était que en fait à partir de cette heure-là on n’entendait plus
personne
(Kunow 2001 : 147)
Quatrièmement, il peut fonctionner comme hesitation phenomenon. Dans l’exemple (10),
il est inséré à l’intérieur d’un syntagme nominal, ce qui suggère une interprétation
comme phénomène relié à la formulation de l’énoncé :
4
(10)
HÉSITATION
A: ma io no_ non mi piace pero' no_ no no preferirei fare una GUARDA pubblicazione
pura delle lettere
moi non, je n’aime pas, mais non, je preférérais faire MD une publication pure
des lettres
(LIP MB 11)
Finalement, le marqueur REGARDE peut être un signal d’écoute, donc un phénomène de
« back-channel » :
(11)
BACK-CHANNEL (SIGNAL D’ÉCOUTE)
A : la sentencia del juez puede ser muy dura ¿eh ? puede ser muy dura
B : MIRA
A : le verdict du juge peut être très sévère MD cela peut être très sévère
B : MD
On peut résumer ce qui vient d’être dit en disposant ces cinq fonctions dans un tableau
et ensuite comparer les quatre langues romanes quant à leur degré de recouvrement
fonctionnel dans ce domaine. Pour cette comparaison, je me fie aux auteurs qui ont
proposé des travaux antérieurs sur ce marqueur dans les langues respectives :
(12)
mira
(Pons 1998)
1. attirer
l’attention de
l’interlocuteur
vers le contenu
de l’énoncé
(antéposé)
2. attirer
l’attention de
l’interlocuteur
vers le contenu
de l’énoncé
(postposé)
3. changement
de point de vue
3. hésitation
4. back-channel
guarda
(Waltereit
2002)
olha
(Kunow 2001)
√
√
√
√
√
√
√
√
√
√
√
√
√
√
regarde
(Dostie 1998)
√
5
Certaines fonctions, surtout celle d’attirer l’attention de l’interlocuteur, sont partagées
par toutes les langues considérées, alors que d’autres sont réservées à un plus petit
ensemble de langues. Finalement, la fonction de back-channel n’est pleinement
disponible qu’en français et en italien.2 Comment peut-on expliquer cette variation ?
3. Comment expliquer cette variation ?
La variété d’usages et de fonctions que l’on peut trouver avec notre marqueur pose le
problème de son analyse sémantique. Est-ce que ces fonctions sont des actualisations en
discours d’un même sens unique sous-jacent, ou bien est-ce que la variété d’usage est le
reflet d’une multitude de sens en langue ? Autrement dit : Est-ce que nous avons
affaire à un marqueur monosémique ou à un marqueur polysémique ? Evidemment, il
s’agit là d’un problème que l’on ne trouve pas qu’avec les marqueurs du discours. On le
trouve en effet lors de toute analyse sémantique d’un item lexical. Dans la littérature
de sémantique lexicale, on peut trouver toute sorte de solution de ce problème. Il s’agit
en effet non seulement d’un problème empirique, que l’on peut résoudre d’une façon ou
d’une autre selon le cas, mais aussi d’un choix d’ordre théorique ou presque idéologique.
Les solutions que l’on peut trouver chez les différents auteurs sont souvent guidées
moins par des arguments empiriques que par des considérations d’ordre général sur la
nature des représentations sémantiques.
Schématiquement, on peut illustrer les deux approches (l’approche monosémique vs.
l’approche polysémique) comme suit :
2
Kunow (2001) mentionne l’usage de pt. olha comme introducteur de réponses; cependant il
semble qu’on n’y ait pas affaire à de vrais signaux d’écoute.
6
3.1. Approche monosémique
Usage 1
Usage 2
Sens 1
Usage n-1
Usage n
7
Selon l’approche monosémique (cf. par exemple les travaux de Harald Weydt (1999 et
autres travaux), Fischer (2000)) les divers usages ou fonctions sont les reflets d’un seul
sens sous-jacent ou « sous-spécifié » (Nemo à paraître). Les différences de surface entre
les usages sont attribuées à des modulations effectuées par le contexte, à l’ordre des
mots etc.
3.2. Approche polysémique
Selon l’approche polysémique, par contre (cf. par exemple Foolen / Aijmer / SimonVandenbergen à par., Hansen à par.), les usages différents ne sont pas forcément
attribués à un seul sens en langue. Les usages peuvent, par contre, être projetés par
des sens différents, sans que chaque fonction de surface ait pour autant toujours une
propre représentation sous-jacente :
Sens 1
Sens 2
Usage 1
Usage 2
Usage n-1
Sens n
Usage n
L’approche polysémique fait le choix d’une description apparemment moins économique,
puisque la multitude de sens attribués à un seul signifiant ne fait qu’alourdir le lexique
par rapport à l’alternative monosémique, qui n’aura qu’un seul signifié par signifiant.
De l’autre côté, l’approche monosémique ne peut faire cette économie que par le biais
d’une pragmatique « surpuissante », laquelle aura alors tout le travail de choisir la
variante pertinente selon le contexte donné (et, ce qui est peut-être plus difficile encore,
celui d’exclure les variantes inexistantes).
L’approche monosémique se trouve aussi confrontée à un autre problème : Quelle est
exactement la nature de la représentation sémantique à la base des usages superficiels ?
Les auteurs d’orientation monosémique travaillant sur les marqueurs du discours ont la
très forte tendance à s’inspirer du « lexème » du marqueur (c’est-à-dire sa contrepartie
8
homonyme dans une autre partie du discours) comme représentation sous-jacente (cf.
Fischer 2000, Nemo à paraître). Dans notre cas, il s’agirait donc de l’impératif REGARDE !.
Notre comparaison de quatre marqueurs de quatre langues, issus de la même forme
verbale du même verbe, peut être très instructive dans la mesure où la comparaison des
langues fournit de façon naturelle un test permettant d’évaluer la portée des approches
monosémique et polysémique. La première observation qui saute aux yeux est que la
gamme fonctionnelle de ces marqueurs n’est pas identique dans les quatre langues.
Ceci ne pose aucun problème pour l’approche polysémique. Le polysémisme n’a qu’à
poser un ensemble de sens sous-jacents différent pour chaque langue. Le monosémisme,
par contre, se trouve dans une situation difficile : il lui faut poser un sens unique qui
engendre les variantes contextuelles existantes et qui exclue en même temps les
variantes inexistantes. Il semble alors qu’il n’y ait que deux possibilités :
i.
il y a un sens abstrait unique, différent pour chaque langue ;
ou
ii.
le sémantisme de l’impératif n’est pas le même dans les quatre langues.
Il est évident qu’aucune des deux possibilités ne peut convaincre. Quel pourrait, par
exemple, être un sens compatible avec la variante de l’impératif, celle de changement de
point de vue (mais non pas avec une autre) à la différence d’un autre sens qui engendre
ces deux variantes et celle de back-channel ? Il semble impossible de trouver une
formule globale, capable de faire justice à ces nuances. De même, il semble tout à fait
invraisemblable de poser un sémantisme différent pour les impératifs dans les quatre
langues afin de rendre compte des différences dans la gamme fonctionnelle des
marqueurs.
On voit donc que l’approche monosémique ne peut pas expliquer les différences de la
gamme fonctionnelle dans les langues respectives. Par contre, ceci ne pose pas de
difficulté pour l’approche polysémique.
4. Comment le réseau polysémique se développe-t-il ?
4.1. Relation entre polysémie et changement sémantique
Dans les discussions au sujet de la polysémie lexicale, on peut distinguer (au moins)
deux types de polysémie. Le premier type relève de phénomènes prétendus
systématiques, qui ne sont pas ou presque pas liés aux particularités d’une langue
donnée. Je pense à des phénomènes tels la coercition de type (Pustejovsky 1995), la
métonymie intégrée (Kleiber 1999) ou les facettes (Cruse 2000). Ce type est caractérisé
par la récurrence des mêmes variations interprétatives des contreparties d’un item
lexical dans beaucoup de langues. En effet, on s’attend à ce que, par exemple, le mot
livre et ses homologues dans d’autres langues aient systématiquement les deux
interprétations ‘contenu’ et ‘tome’, les deux « facettes » de cet item lexical selon Cruse.
Le deuxième type, que l’on pourrait même qualifier de polysémie « strictement parlée »,
se distingue au contraire par son manque de systématicité, l’absence d’uniformité à
9
travers les langues. Ainsi, le mot bureau en français désigne, entre autres, le ‘meuble’
et la ‘salle’. Ceci, par contre, n’est le cas ni en allemand ni en italien, espagnol ou
portugais, où il y a toujours deux signifiants différents pour les sens de BUREAU-MEUBLE et
celui de BUREAU-PIÈCE. Il faut noter cependant que la polysémie systématique ainsi que la
polysémie non-systématique sont motivées au niveau conceptuel (Blank 1997, Schwarze
2001). Autrement dit, il y a un lien conceptuel palpable entre les acceptions de livre
ainsi qu’entre celles de, par exemple, bureau. Ce lien conceptuel peut engendrer des
effets de récurrence même pour la polysémie non-systématique (Schwarze 1995).
Le fait même que les langues, même apparentées, se distinguent quant à la gamme
fonctionnelle associée au marqueur dérivé de regarde ! suggère que leur
polyfonctionnalité ne relève pas de la polysémie systématique, mais bien de la polysémie
non-systématique. Ceci nous invite à considérer le phénomène dans une perspective
diachronique. Car la polysémie, du moins la polysémie non-systématique, doit être le
résultat d’un changement sémantique (cela a été vu déjà par Michel Bréal 1897).
Autrement dit, si un item lexical polysémique possède deux sens à un moment t2, cela
veut dire qu’il y a un moment antérieur t1 où il n’en possédait qu’un seul :
(13)
Sens 1
Sens 1
Sens 2
t1
t2
Dans la perspective diachronique, il se pose la question de savoir comment se développe
le faisceau de sens polysémiques, et, partant, celle de savoir comment se déclenche le
changement sémantique qui aboutira à la représentation polysémique.
4.2. Comment le changement sémantique se déclenche-t-il ?
Notre examen des marqueurs dérivés de regarde ! a repéré une certaine coïncidence de
fonctions, avec cependant des différences considérables, à travers les langues romanes.
Diachroniquement, cela veut dire que les changements ne sont pas fortuits, mais qu’il y
a des changements sémantiques « qui s’y offrent » sans pour autant être automatiques
ou prédictibles.
10
L’explication que je voudrais proposer, c’est que le changement sémantique est
déclenché par des locuteurs qui utilisent, pour des fins rhétoriques / stratégiques, un
mot, non pas pour son sens, mais pour les implicatures conversationnelles lui étant
attachées (cf. aussi Waltereit 2002). Ces implicatures deviendront alors le sens
conventionnel (supplémentaire) du mot. Car il se trouve que les implicatures de
l’impératif REGARDE ! peuvent avoir un effet avantageux dans la conversation, ce dont les
locuteurs voudraient tirer profit même s’ils ne disposent de rien à montrer à leurs
interlocuteurs. C’est là la situation qui peut engendrer l’usage de l’impératif comme
marqueur du discours.
Le sens conventionnel de l’impératif REGARDE ! est de demander à l’interlocuteur de
regarder un objet montré par le locuteur. Ce sens est doté de certains effets qui se
prêtent à un usage « abusif ». Je voudrais en distinguer trois :
i.
L’objet montré (et, par conséquent, l’énoncé qui y réfère) doit être doté d’un
intérêt particulier (autrement le locuteur enfreindrait la maxime
conversationnelle de relation, c’est-à-dire de pertinence). A cet effet de
l’impératif correspond la fonction, attribuée, elle, au marqueur du discours,
d’attirer l’attention de l’interlocuteur.
ii.
L’objet en question échappait jusque-là à l’attention de l’interlocuteur (cela
découle aussi de la maxime de la pertinence) – il s’agit donc de quelque chose de
nouveau pour lui. Cet effet, à son tour, est conventionnalisé dans la fonction de
changement de thème.
iii.
Finalement, l’impératif confère au locuteur le droit à la parole : en effet, on
attend de lui qu’il explique ou précise quelque peu l’objet en question. Cet effet
est cristallisé dans la fonction de hesitation phenomenon du marqueur.
On voit qu’il s’agit là d’effets pour la conversation qui, pour une raison ou une autre,
peuvent être recherchés par les locuteurs, parfois à tel point qu’ils seront amenés à
utiliser l’impératif avec la seule raison de tirer profit de ces effets, sans pouvoir
satisfaire aux conditions « normales » de l’impératif. Autrement dit, les implicatures de
l’impératif REGARDE ! invitent à l’utiliser sans avoir rien à montrer aux interlocuteurs.
Résumons les correspondances entre implicatures de l’impératif et fonctions du
marqueur comme suit :
(14)
sens de l’impératif
implicatures
fonction de MD
correspondante
11
demande à l’interlocuteur
de regarder un objet
montré par le locuteur
l’objet en question (et
l’énoncé qui y réfère) est
doté d’un intérêt particulier
l’objet en question
échappait jusque-là à
l’attention de
l’interlocuteur ; il s’agit
donc de quelque chose de
nouveau pour lui
le locuteur a le droit à la
parole
attirer l’attention de
l’interlocuteur vers le
contenu de l’énoncé
changement de point de vue
prise de parole, hésitation
Il est évident que ces effets secondaires de l’impératif, et les fonctions du marqueur
correspondants, ne dépendent pas d’une langue particulière. Ils sont motivés de façon
universelle ; cependant cela dépend des langues respectives si elles procèdent à fixer une
telle implicature ou si elle reste un phénomène purement conversationnel. C’est dans
cette marge que résident les cohérences et les divergences des éventails fonctionnels des
marqueurs dérivés de REGARDE !
Cette explication s’inscrit dans un cadre plus large, visant à proposer une théorie du
changement fonctionnel basée sur la pragmatique de la communication, non seulement
dans le domaines des marqueurs du discours (cf. Koch 2001, Detges / Waltereit 2002,
Waltereit 2002).
5. Conclusion
Notre comparaison de marqueurs du discours, provenant du même signifié lexical dans
des langues différentes, permet d’étayer une approche polysémique à la sémantique des
marqueurs. Le choix entre une approche polysémique et une approche monosémique
devrait ne pas se baser uniquement sur l’économie de la représentation. La description
contrastive des marqueurs, et plus encore la perspective diachronique, met en évidence
que les marqueurs du discours ont une spécification sémantique autonome, riche et
indépendante de celle de leur « lexème ».
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12
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