Fête nationale à l`Ambassade Suisse de Paris Cité

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Fête nationale à l`Ambassade Suisse de Paris Cité
Marco Borradori
Presidente del Consiglio di Stato
Repubblica e Cantone Ticino
VALE IL DISCORSO ORALE
Fête nationale à l’Ambassade Suisse de Paris
Cité internationale universitaire de Paris
Pavillon Le Corbusier, 26 juillet 2008
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M. l’Ambassadeur (Ulrich Lehner)
M. le Consul général (Rudoilf Metzler)
M. le Président de l’Union des associations suisses de France (Serge Lemeslif)
Mesdames et messieurs, Chers compatriotes,
c’est un honneur et une joie, pour moi-même et pour le Canton du Tessin, d’être
invités aux commémorations de la communauté suisse de Paris en occasion de la
Fête nationale helvétique. J’adresse, donc, aux Suisses de Paris et de France les
meilleurs vœux des autorités et de la population tessinoise.
En tant que président du Conseil d’Etat et désormais fort d’une expérience de treize
ans au sein de notre Gouvernement cantonal – ce qui signifie aussi treize
célébrations officielles du 1er Août – je peux dire avec certitude que pour les Suisses
en patrie et à l’étranger la Fête nationale est loin d’être un moment de routine
patriotique. Bien au contraire, l’esprit de ses débuts – enraciné dans le juste désir de
créer un événement rassembleur - reste intact. En 1891, l’Etat fédéral dans le but de
consolider les liens confédéraux entre tous les cantons, tous les partis, toutes les
confessions et entre les quatre langues et cultures helvétiques, organisa la première
journée de fête nationale suisse.
Pour les colonies suisses de l'étranger c’était là une occasion à ne pas perdre,
puisqu’il s’agissait d’un moyen pour maintenir les liens avec la mère patrie, mais
aussi pour donner visibilité à la Suisse dans leur pays d'accueil. Et c'est justement
sous la pression des Suisses de l'étranger que la journée de fête nationale est
devenue, à partir de 1899, un rendez-vous annuel. Et ce n’est pas un hasard si les
Suisses expatriés démontrèrent un attachement aux origines plus vigilant des Suisses
restés en patrie.
La Canton du Tessin représente – avec quelque vallée méridionale des Grisons – la
Suisse italienne. Nos limites géographiques sont dessinées par le massif du Saint
Gothard au nord et par la frontière politique avec l’Italie au sud. Je souligne ce fait
non pas pour vous donner une information que vous avez certainement déjà, mais
pour enchaîner sur un dicton italien: là-bas, on ironise parfois en disant que «la
meilleure Italie est celle des Italiens à l’étranger». Il y a là du vrai: pour l’Italie, le
Tessin, la Suisse et pour chaque Pays. En effet, l’émigration est un des événements
qui a marqué le plus notre canton: le Tessin était une région montagneuse et rurale,
pauvre en ressources, incapable de garantir la subsistance à tous ses habitants. Le
travail agricole, le payement des baux et des dîmes, l’isolement, la subordination aux
règles des feudataires et des baillis: tout poussait au départ. Par conséquent, le Tessin
est devenu terre d’émigration bien avant que Napoléon Bonaparte - avec l’Acte de
Médiation de 1803 - décrète la naissance du canton en tant que République
souveraine et indépendante au sein de la Confédération réformée.
Les Tessinois sont d’abord partis vers les villes italiennes - déjà au XVI siècle - pour
aller ensuite en France ou en Angleterre, et jusqu’en Californie et Argentine au
siècle des migrations transocéaniques. Ce fut parfois une émigration d’excellence comme celle des architectes -, le plus souvent une émigration modeste qui, dans
quelque cas, réussi à s’inventer des activités prestigieuses. Quelqu’un est rentré au
Pays, plus ou moins fortuné, d’autres ont trouvé dans leur nouvelle patrie des
certitudes, une solidité économique et affective, des idées et des cultures séduisantes.
Comme Cicéron l’a dit: Ubi bene, ibi patria (là où l’on est bien, c’est la patrie).
Je respecte profondément le courage de tous ceux qui ont cherché et qui cherchent à
se bâtir une vie différente, loin des chemins battus: j’admire leur esprit d’initiative,
l’intuition, leur sens de la découverte. Ce sont là les atouts qui, parfois, font des
citoyens à l’étranger la partie la meilleure d’une nation. Afin de ne pas gaspiller cette
richesse, il faut donc que nous veillons à maintenir vivants les liens avec la 5ème
Suisse et la participation des expatriés qui le souhaitent à la vie du Pays d’origine.
J’espère que la présence du Tessin parmi vous dans cette journée de fête nationale,
puisse être une maille du réseau sensible aux instances des compatriotes à l’étranger.
Pour revenir au Tessin: la clé de voûte qui a introduit notre canton dans la modernité
a été le développement des voies de communication. L’ouverture de la ligne
ferroviaire du Saint Gothard déclencha la croissance et amorça un début de bien-être
pour la population locale. Or, la position géographique du Tessin reste stratégique:
nous sommes sur la voie la plus directe entre le sud et le nord de l’Europe, avec le
positif et le négatif qui en découle. L’accessibilité à notre région reste un thème
central et garde un rôle fondamental pour le tourisme, la place financière, l’industrie
d’exportation et le commerce. Evidemment, la promotion de la mobilité ne pourrait
se faire au détriment de l’environnement et du paysage. Le défi à gagner s’appelle
aujourd’hui Nouvelle transversale ferroviaire alpine, une infrastructure ferroviaire
moderne et performante en mesure de s’assumer le transport d’un grand volume de
marchandises. Le but de la Suisse est de réduire de moitié le trafic lourd en transit à
travers les Alpes, en déplaçant le transport de marchandise de la route au rail. Le
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tunnel du Lötschberg, entre Berne et le Valais, est terminé, tandis que l’inauguration
de la transversale du Saint Gothard est prévue en 2018.
Entretemps, le Tessin cultive son rôle de pont entre deux grands pôles économiques
et culturels, Zurich et Milan, et met en jeux son expérience, fondée sur la conscience
qu’une minorité établie sur un territoire exigu ne peut survivre qu’en s’ouvrant aux
échanges et aux rencontres. Une vocation qui est aussi à l’origine de la création de la
Cité universitaire internationale de Paris et du magnifique Pavillon Le Corbusier,
classé cette année en occasion de son 75ème parmi les monuments historiques de
France. Je souhaite à la Suisse l’esprit de modernité et l’hardiesse de l’architecte
Chaux-de-Fonnier, ainsi que sa rationalité et son attention au besoin de la personne.
Mes meilleurs vœux et ceux du notre Canton aussi à l’Union des associations suisses
de France, qui fête son 50ème : je sais que vous êtes un pilier de la présence
helvétique en France et que grâce à l’Union continuent de se tisser des forts liens de
solidarité et amitiés.
Merci donc à l’Union des associations suisses de France, à l’Ambassade suisse de
Paris. A tous les Suisses et à tous les amis de la Suisse ici réunis, bonne Fête
nationale!
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