Une rencontre officielle avec Harper

Transcription

Une rencontre officielle avec Harper
Gilles Pilette
2 novembre 2007
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07-01175
Radio Canada le vendredi 26 octobre 2007
Le dalaï- lama à Ottawa
Une rencontre officielle avec Harper
Après les États-Unis la semaine dernière, le dalaï- lama
poursuivra sa tournée nord-américaine la semaine prochaine
avec un arrêt au Canada, pour y rencontrer notamment le
premier ministre Stephen Harper.
Vendredi, le bureau du premier ministre Harper a confirmé que la
rencontre entre les deux hommes sera officielle. Ils s'entretiendront en
effet dans le bureau de M. Harper au Parlement. Le contenu de la
rencontre n'a cependant pas été révélé.
Rappelons que la semaine dernière, le président américain, George W.
Bush, avait soulevé l'ire de la Chine en recevant et rendant hommage le
dalaï-lama, que Pékin considère comme un dangereux séparatiste.
Photo: AFP/Volker
Hartmann
Le dalaï- lama
Pour ne pas irriter davantage la Chine, M. Bush avait toutefois rencontré le dalaï-lama dans ses
appartements de la Maison-Blanche et non dans son bureau. Aucune photo de la rencontre n'avait été
diffusée. Le lendemain, le président lui décernait aussi la médaille d'or du Congrès américain. C'était la
première fois qu'un président américain en fonction apparaissait en public aux côtés du dalaï-lama.
Pékin dénonce les rencontres
La rencontre du dalaï-lama avec M. Harper sera la quatrième du leader politique et spirituel des Tibétains
avec des dirigeants occidentaux au cours des dernières semaines. Outre M. Bush, il a aussi rencontré la
chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre australien, John Howard.
La Chine critique vertement ces rencontres, estimant que les dirigeants occidentaux s'ingèrent ainsi dans ses
affaires internes.
Avant même que soit annoncée la rencontre entre M. Harper et le dalaï-lama, Pékin s'est dite offusquée.
L'ambassadeur de Chine à Ottawa, Lu Shumin, avait averti, dans un déclaration au Ottawa Citizen, qu'une
telle rencontre « n'était pas dans l'intérêt du Canada et dans celui des re lations sino-canadiennes ».
Les relations entre le Canada et la Chine sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs,
notamment en raison du cas de Huseyin Celil, un imam canadien d'origine chinoise condamné à la prison
en Chine.
La Chine, deuxième partenaire économique du Canada, avait aussi critiquée la décision de la Chambre des
communes d'accorder l'an dernier au dalaï-lama la distinction honorifique de « citoyen honoraire du
Canada ».
La première activité du dalaï-lama au Canada aura lieu dimanche à Ottawa. Il prononcera un discours dans
un aréna du centre-ville. Avant sa rencontre avec le premier ministre, lundi, le chef politique et spirituel des
Tibétains sera à Gatineau pour rencontrer le secrétaire d'État pour le multiculturalisme, Jason Kenney, et
pour participer à une conférence de presse. En après-midi, il doit rendre visite à la gouverneure générale du
Canada, Michaëlle Jean, à Ottawa.
Il terminera sa visite au pays par une conférence à Toronto plus tard dans la semaine.
La Presse Le samedi 27 oct 2007
Droits de l'homme en Tunisie: sous le sable, les policiers
Marc Thibodeau
La Presse
Paris
Marc Thibodeau s'est rendu cette semaine en Tunisie à
l'occasion du renvoi du controversé imam Saïd Jaziri. Il a
profité de l'occasion pour explorer la situation du pays en
matière de droits de l'homme, près de 20 ans après l'arrivée au
pouvoir de Zine el-Abidine Ben Ali.
La Tunisie, avec ses plages sans fin, ses palmiers et sa population accueillante, a
tout pour plaire aux touristes, qui accourent, chaque année, en grand nombre.
Dans la capitale de l'État maghrébin, souvent présenté comme un modèle
économique pour les pays émergents, on croise à plusieurs carrefours d'énormes
portraits du président Zine el- Abidine Ben Ali, tout sourire. De petites portraits sont
aussi disposés dans la plupart des commerces et des restaurants.
Les principaux médias soulignent avec régularité les réalisations du dirigeant de 71
ans, qui fêtera dans moins de deux semaines le vingtième anniversaire de son
arrivée au pouvoir, date historique désignée comme le «Changement». Et relatent
les interventions de formations politiques officiellement reconnues comme le Parti de
l'unité populaire, qui saluait cette semaine en conférence de presse les efforts
incessants du régime en faveur du développement du pays.
Sous cette «démocratie de façade» se cache un État policier qui réprime violemment
toute dissidence, martèlent des militants des droits de l'homme rencontrés cette
sema ine par La Presse à Tunis.
En écho aux rapports d'organisations internationales, ils font état d'arrestations
arbitraires, de torture, de harcèlement - des pratiques catégoriquement niées par le
gouvernement.
Mohamed Abbou, récemment libéré de prison à l'issue d'une forte campagne de
mobilisation internationale, dit avoir payé le prix fort pour avoir critiqué
publiquement le président tunisien.
Cet avocat de 41 ans, père de trois enfants, avait comparé, dans des articles diffusés
sur l'internet, les conditions de détention dans la prison d'Abou Ghraib, en Irak, et
celles qui règnent dans les geôles tunisiennes. Il a aussi parlé de la corruption
existant dans le pays, un sujet «tabou».
Il a écopé en 2005 de trois ans et demi de prison ferme, incluant deux ans pour une
affaire de brutalité contre une avocate qui a été montée en épingle pour le
compromettre, selon Human Rights Watch.
«Je savais que quelque chose allait m'arriver. Mais je ne m'attendais pas à une telle
incarcération», a indiqué M. Abbou lors d'une entrevue réalisée dans un café du
centre de Tunis.
Plusieurs mises en garde lui avaient été adressées avant son arrestation, dit- il. Des
pressions économiques ont notamment été exercées, souligne l'avocat, qui évoque
l'interruption, par une agence gouvernementale, d'un contrat de location touchant un
immeuble appartenant à sa famille.
«En prison, j'entendais chaque nuit des cris de détenus qui demandaient pitié à leur
bourreau», souligne l'avocat. Il affirme avoir été épargné pour sa part en raison de
l'attention accordée à sa cause.
Bien qu'il soit libre depuis quelques mois, M. Abbou affirme que le régime continue
d'exercer des pressions de tout ordre sur lui et sa famille, limitant grandement sa
capacité à mener une vie normale. Plusieurs opposants, dit-il, font l'objet d'une
stratégie «d'affamement» similaire.
Samir Taamallah, membre de longue date d'une formation communiste non
reconnue par le régime, a vécu plusieurs années dans la clandestinité dans les
années 90 pour échapper à une peine de prison. Il a été relâché en 2002 pour
«raisons de santé» après avoir été incarcéré quelques mois.
L'homme de 38 ans, qui s'exprime d'une voix effacée, tente en vain depuis d'obtenir
l'autorisation de reprendre ses études universitaires. «J'ai espoir qu'il sera possible
un jour de manifester son opinion sans problème dans ce pays», déclare M.
Taamallah, qui travaille depuis un an pour l'avocate Radhia Nasraoui.
Elle dit avoir été soumise à des pressions soutenues, tant policières
qu'administratives, en ra ison de son travail de longue haleine en faveur des
prisonniers victimes de torture.
L'avocate de 53 ans relate avoir été traînée en justice pour un plaidoyer jugé hostile
au régime. Elle travaille depuis deux ans sans connexion internet dans un modeste
appartement du centre -ville, régulièrement surveillé. Ses clients, dit-elle, sont aussi
soumis à des pressions.
«À une certaine époque, je ne pouvais même pas avoir de téléphone. Imaginez ça,
une avocate sans téléphone», souligne Mme Nasraoui, qui écarte ces soucis avec un
haussement d'épaules. «J'ai la conviction de faire ce qui est juste. Alors je ne me
décourage pas», dit- elle.
Dans le contexte politique actuel, la plupart des personnes critiques du président Ben
Ali préfèrent se taire plutôt que de risquer une confrontation ouverte, souligne Me
Abbou, qui continue d'accorder des entrevues aux médias. «Son nom fait peur», ditil.
La population, dans la rue, se montre peu loquace lorsqu'il est question de parler du
régime. «Je vous dis ça parce que vous êtes un étranger. Mais si vous étiez d'ici, je
ne dirais pas un mot», a déclaré un chauffeur de taxi après s'être indigné du nombre
de panneaux montrant le dirigeant tunisien.
Le gouvernement n'a pas donné suite aux questions acheminées par La Presse
relativement au dossier de M. Abbou et à la situation du pays en matière de droits de
l'homme.
Le régime du président Ben Ali a répété à plusieurs reprises par le passé son
attachement à la démocratie et au respect des libertés individuelles. Il maintient qu' il
n'existe pas de prisonniers d'opinion dans le pays.
TUNISIE
Pays d'Afrique du Nord, partageant des frontières avec la Libye et l'Algérie
République présidée par: Zine el- Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis le 7 novembre
1987
Superficie: 163 610 kilomètres carrés, soit un dixième du Québec
Nombre d'habitants: 10,3 millions
Âge moyen de la population: 28,3 ans
Espérance de vie: 75,3 ans
Groupes ethniques: Arabe (98%), caucasien (1%), juif ou autre (1%)
Religion: Musulman (98%), Chrétien (1%), Juif ou autre (1%)
Taux de chômage: 13,9%
PNB par habitant: 8900 dollars américains
Population vivant sous le seuil de la pauvreté: 7,4%
Courrier international - 26 oct. 2007
ETATS-UNIS-FRANCE -
Visite mouvementée de Donald
Rumsfeld à Paris
Quatre organisations de défense des droits de l'homme ont profité de la
visite de Donald Rumsfeld en France pour déposer une plainte pour
"torture" auprès du procureur du Tribunal de grande instance de Paris.
Donald Rumsfeld, ancien ministre de la Défense américain (de janvier 2001 à
décembre 2006), était, ce vendredi 26 octobre, en visite privée à Paris. Il avait
été invité à prononcer une conférence au Cercle interallié par la direction de
l'édition française de la revue américaine Foreign Policy. La plupart des autres
invités à cette conférence étaient des journalistes, (dont deux membres de la
rédaction de Courrier International). Devant le bâtiment, une poignée de
manifestants ont accueilli M. Rumsfeld aux cris d'"Assassin, assassin !", allusion
au scandale de la torture dans la prison irakienne d'Abou Ghraib et aux
accusations souvent adressées à M. Rumsfeld d'avoir fomenté la menace des
armes de destruction massive irakiennes.
Lors de la conférence, M. Rumsfeld a surtout parlé des relations internationales,
jugeant notamment les pays selon leur PIB. Mais il a aussi répondu à quelques
questions sur la guerre. A la question "Comment les Etats-Unis doivent-ils gérer
la fin de la guerre en Irak, et cette guerre a-t-elle une fin ?", il a répondu : "Il y
a une fin : la présence d'une armée étrangère dans un pays n'est pas naturelle.
Il y a un problème quand on a la main trop lourde, que l'on est trop directif, mais
aussi lorsqu'on n'est pas suffisamment directif. Ne pas être assez directif peut
encourager l'insurrection. D'un autre côté, en étant trop intrusif on risque de
créer de la dépendance. C'est un dilemme, mais il n'existe aucun guide, aucun
mode d'emploi pour cette situation particulière. La solution viendra de l'Irak, une
solution qui sera en accord avec la culture de ce pays. Je ne pense pas que l'Irak
sera divisé, et je ne le recommande pas."
Sur les relations entre l'Iran et les Etats-Unis, il a indiqué : "Je ne vois pas les
choses évoluer vers un conflit."
Quatre organisations de défense des droits de l'homme ont profité de la visite de
Donald Rumsfeld en France pour déposer une plainte pour "torture" auprès du
procureur du Tribunal de grande instance de Paris. Il s'agit de la Ligue de
défense des droits de l'homme (LDH), de la Fédération internationale des droits
de l'homme (FIDH) ainsi que du Center for Constitutional Rights, qui se trouve à
New York, et du European Center for Constitutional and Human Rights de Berlin.
Théoriquement, la justice française est compétente pour instruire cette plainte,
car selon la Convention internationale contre la torture de 1984 et ratifiée par la
France, les faits de torture peuvent être poursuivis partout dans le monde, quels
qu'en soient les lieux et les auteurs. Mais c'est la cinquième fois qu'une plainte
de ce genre est déposée contre Donald Rumsfeld depuis 2001, et aucune n'a
encore abouti.
Service Amérique du Nord
Soudan
La conférence sur le Darfour affaiblie par
l'absence des principales factions
LE MONDE | 27.10.07 |
SYRTE, KHARTOUM ENVOYÉS SPÉCIAUX
A quelques heures de l'inauguration, samedi 27 octobre, de la conférence organisée
par les Nations unies et l'Union africaine (UA) à Syrte, en Libye, pour tenter de
trouver une solution politique à la guerre civile au Darfour (ouest du Soudan), le
désarroi de ses organisateurs est perceptible. L'enjeu est de taille alors qu'en quatre
ans et demi, le conflit au Darfour a fait 200 000 morts et chassé plus de deux millions
de personnes dans des camps, ravageant une région de la taille de la France.
En réunissant en Libye des représentants du gouvernement soudanais, des factions
rebelles et des membres de la société civile sous la responsabilité conjointe de Jan
Eliasson, émissaire des Nations unies, et Salim Ahmed Salim, celui de l'UA, la conférence
de Syrte doit constituer le volet politique de la réponse internationale à cette crise.
Vendredi soir, M. Eliasson tentait encore de lancer un appel aux absents, les principaux
chefs rebelles du Darfour, qui boycottent la conférence : "Ne manquez pas cette occasion
! Elle n'est pas extrêmement séduisante, mais c'est une chance unique de se parler et ce
n'est qu'un premier pas !", déclarait M. Eliasson, en s'efforçant de croire que Syrte
constituerait un "moment de vérité".
Organisée avec des moyens considérables dans le palais des congrès de Syrte, la
conférence devait s'ouvrir samedi après-midi en présence du chef de l'Etat libyen,
Mouammar Kadhafi, alors même que son pays est impliqué dans le conflit du Darfour.
Sa portée menace d'être d'autant plus mince que sur la quinzaine de factions
répertoriées par la médiation, seuls des mouvements secondaires ou marginaux ont
fait le déplacement, et que leurs représentants ne sont "pas les chefs mais des
responsables de deuxième rang", selon un diplomate de l'ONU.
La méthode adoptée par la médiation d'inviter le ban et l'arrière-ban des chefs de
factions, dont certains flirtent avec le banditisme, a eu pour effet de dissuader des
responsables de premier plan qui avaient initialement promis leur participation,
comme Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), irrité de
voir des leaders de scissions de son mouvement à Syrte, diluant la portée d'éventuelles
négociations. Quant à Abdel Wahid Al-Nour, l'autre poids lourd de la rébellion du
Darfour, qui vit en France, son refus réitéré de participer à des négociations tant qu'un
certain nombre de conditions sérieuses n'auront pas été remplies, à commencer par
un véritable cessez-le-feu, se trouve renforcé par la débâcle annoncée de Syrte.
Face à la faiblesse de la représentation rebelle, le gouvernement de Khartoum,
premier bénéficiaire des divisions de la rébellion et des flottements de l'organisation
de la conférence, est présent à Syrte avec une délégation de 27 personnes dirigée par
Nafie Ali Nafie, conseiller du président soudanais Omar Al-Bachir.
Jan Eliasson et Salim Ahmed Salim, dont la présence au Soudan et dans la région n'a
été qu'épisodique durant la phase de préparation, espèrent relancer le processus
politique au Darfour après l'échec de l'accord d'Abuja, signé en mai 2006 par une
seule faction rebelle, celle de Minni Minawi.
Dans un premier temps, l'équipe de négociation comptait sur la proclamation d'une
cessation des hostilités pour donner du poids à la réunion. Vendredi, les organisateurs
affirmaient tabler plutôt sur une modeste "trêve", le temps des pourparlers.
Or la suspension des combats était attendue avec impatience par Rodolphe Adada,
représentant spécial de l'Union africaine et des Nations unies, à qui incombe la tâche
colossale de mettre en place la force "hybride" (UA-ONU) de 26 000 hommes au
Darfour. Cette force, qui commencera officiellement à mettre le pied sur le terrain fin
octobre, mais dont la montée en puissance aura lieu début 2008, "a impérativement
besoin d'un apaisement au Darfour pour se déployer", souligne M. Adada. Dans le
cas où la médiation échouerait à faire taire les armes au Darfour, c'est donc l'action
internationale dans la région qui serait entravée.
La période précédant l'organisation des pourparlers a déjà été marquée par une
recrudescence de la violence dans l'ouest du Soudan. Des chefs rebelles ont lancé des
attaques pour faire main basse sur des 4 × 4 (plus de cent véhicules ont été dérobés aux
organismes humanitaires depuis janvier), ou d'autres types d'équipement, dans le but
d'"exister" avant la conférence de Syrte.
Parallèlement, le gouvernement soudanais a lancé une série d'offensives, notamment
contre des forces de la faction de Minni Minawi, pourtant son allié depuis 2006. "C'est
un signe envoyé aux factions à Syrte. Quand vous signez (un accord) avec ce
gouvernement, il vous attaque ensuite", fulmine Shrief Ishag, le coordinateur
humanitaire de Minni Minawi à Khartoum.
Au même moment, des factions rebelles se réunissent à Juba, au sud du Soudan.
Parmi les commandants présents, se trouvent des figures de la rébellion, comme
Suleiman Marajan ou Ahmed Abd el-Shafie. Ces huit groupes sont engagés dans une
conférence de réunification de l'Armée de libération du Soudan (SLA). L'un des
proches de M. Shafie, dans la clandestinité à Khartoum, affirme que les groupes "ont
besoin de quatre semaines pour créer une nouvelle SLA" et qu'ils ont demandé aux
médiateurs de repousser la date d'ouverture de Syrte, en vain. L'homme, visiblement
inquiet, explique aussi que des arrestations de responsables darfouriens, "une
trentaine environ", ont eu lieu récemment à Khartoum.
Philippe Bernard et Jean-Philippe Rémy
Birmanie : où sont les robes safran ? ,
par Ariane Chemin
LE MONDE | 27.10.07 |
RANGOUN ENVOYÉE SPÉCIALE
ous la lune pleine et rousse, on aperçoit quelques montgolfières de papier, gonflées par
la flamme de la torche qui brûle à l'intérieur. Les petites filles alignent des bougies
devant les maisons, les garçons font claquer des pétards, mais, vite, tout le monde va se
coucher. "D'habitude, le jour de la Fête des lumières, le ciel est illuminé de ces lampions
volants", raconte un badaud. C'est peu dire que, ce vendredi 26 octobre, une semaine
après la levée du couvre-feu, le nouveau solstice est fêté sans enthousiasme en Birmanie.
"Pas envie", sourit laconiquement une jeune fille. Comprendre : le coeur n'y est pas. La
peur, en revanche, si.
A Rangoun, les militaires, d'ordinaire discrets, ont investi en ce jour férié la pagode Sule,
en plein coeur de la ville, là où, il y a un mois exactement, les manifestations de
mécontentement contre la hausse du prix de l'essence avaient convergé. Les temples sont
à nouveau ouverts au public, comme ceux de Shwedagon, mais on ne voit plus les enfants
courir aussi nombreux sur les grandes dalles. La mémoire est encore fraîche de ces
défilés défiant la junte au pouvoir. Il y a de la nervosité dans l'air. Les soldats à foulard
rouge se tiennent à deux ou trois devant chacun des nombreux bouddhas, qu'on vient
prier en famille, avant de les gâter avec fleurs et bananes. De mémoire birmane, c'est
bien la première fois qu'"on voit l'armée se tenir dans une pagode".
Tout cela n'est que passager. Les militaires laisseront à nouveau la place aux civils et aux
informateurs, et la Birmanie devrait offrir son visage habituel, dessiné par une dictature
autiste, paranoïaque et, surtout, invisible. A un détail près : on ne croise plus, ou peu, de
robes safran dans les bus et sur les trottoirs.
Figures familières de la vie birmane, les moines semblent avoir été gommés du décor.
Tôt le matin, à l'heure de l'aumône, ce sont surtout les jeunes novices que l'on voit
désormais entrer dans les maisons pour recevoir dans leur grand bol noir le riz et les
currys que les habitants réservent traditionnellement à leu rs 500 000 religieux
bouddhistes.
"Les bonzes passent sans s'attarder devant les portes, ils insistent moins qu'avant",
confirme un habitant de Rangoun. "Près de chez moi, ils ne viennent plus aux cabines
téléphoniques, qui sont gardées par la police", ajoute un Birman des quartiers Est de la
ville, ceux où les manifestants ont "tenu" le plus longtemps.
Où sont les moines ? Lourde question. Certains sont toujours emprisonnés. D'autres ont
été libérés des écoles, gymnases ou établissements publics où on les avait parqués, et
souvent battus, selon les rares témoignages recueillis. "On les a laissés sortir à condition
qu'ils retirent leur robe", confie un supérieur de monastère. Certains religieux ont été
"reconduits" dans leurs villages d'origine par l'armée, ajoute Thierry Ribaux, délégué
adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Birmanie. D'autres se
cachent dans les villes. Jeune bonze de 24 ans, Ashin Kovida, un des leaders des
marches, a trouvé refuge à Mae Sot, de l'autre côté de la frontière thaïlandaise, et
réclame le statut de réfugié politique.
Qu'il s'agisse des bonzes ou des autres manifestants, le nombre d'arrestations reste
invérifiable. Le CICR n'a plus accès aux lieux de détention birmans depuis la fin de
l'année 2005, et reçoit juste les demandes de "plusieurs dizaines de familles" à la
recherche de disparus. "Personne n'a une grande idée de ce qui se passe", confesse M.
Ribaux. Jusqu'à ces derniers jours, des récits d'arrestations en pleine nuit ont été
recueillis par des voisins. Il semble que les policiers n'emprisonnent pas forcément tous
ceux qu'ils interpellent. L'essentiel, c'est de faire peur. Et c'est réussi.
Dans les postes de police, on ne fait guère de distinction entre ceux qui participaient aux
manifestations, ceux qui applaudissaient le défilé, ou ceux qui, au balcon, le regardaient
simplement. On les confronte et les confond avec les clichés pris dans les cortèges. "La
junte, au fond, c'est une Stasi (police secrète de l'ex-RDA) avec des appareils
numériques, dit un diplomate européen. Ils ont attendu quelques jours, ont contrôlé
leurs tirs, finalement assez rares, et arrêté ceux qu'ils voulaient prendre."
"Je ne peux pas spéculer sur des chiffres officiels sous-évalués, mais je peux dire qu il y
a eu des milliers d'arrestations, explique l'ambassadeur de France Jean-Pierre Lafosse.
Pour la Ligue nationale pour la démocratie, les autorités ont avancé le chiffre de 276. Ils
ont arrêté un porte-parole, Myin Thein, ainsi qu'un autre dirigeant, Ou La Peh. Les plus
âgés, chefs de file de 1988, semblent avoir été épargnés." Comme si ces universitaires,
aujourd'hui affaiblis par des années de prison, ne représentaient plus un danger.
Milices et militaires en civil sont partout et nulle part. Dans les échoppes en plein air où
les Birmans boivent leur thé, les tabourets sont aux trois quarts vides. "On s'y sent épié",
explique une habitante de Rangoun. Une bribe de conversation échangée sur un trottoir
avec un touriste, et voilà le Birman qui prévient : "Je vais devoir arrêter. Après, "ils"
viennent me voir, m'interrogent sur ce que j'ai dit, et me demandent de l'argent."
Le New light of Myanmar, quotidien de la junte, met en garde chaque jour ses lecteurs,
dans deux pleines pages de placards publicitaires, contre les "mensonges" des médias
"saboteurs", notamment de la BBC ou de la Voice of America. "Moralement, l'image des
militaires est dégradée, note un professeur birman. Moi, je ne les aimais pas, mais
maintenant je ne parle plus avec eux. Certains passent leur chemin sans les regarder,
d'autres, les plus courageux, les fixent d'un air mauvais." Les jeunes, plus téméraires,
assortissent leurs oeillades d'un discret petit signe de l'index le long du corps, en mimant
le déclic d'une gâchette.
Quand, vendredi, les militaires sont passés dans les maisons vendre leur calendrier où
s'affichait la photo d'un Bouddha, la jeune maman qui avait tant cru aux manifestations
le leur a acheté sans broncher. La junte tente d'imposer un retour à la normale. Lien
essentiel avec l'étranger, Internet a été rétabli. Tous les soirs, la speakerine de la
télévision d'Etat distille, sans même essayer d'y mettre le ton, les "bonnes" nouvelles du
jour. A Rangoun, les coupures d'électricité ont repris : une à deux par jour. La routine.
Seul détail qui gâche le tableau offert aux 264 000 touristes qui se rendent chaque année
au Myanmar : les hôtels, d'ordinaire remplis en ce début de saison sèche, sont vides.
Sous les néons jaunes des halls déserts, le voyageur peut lire sans risquer d'être dérangé
le New light (il fait toujours bon en exposer une pile), voire un numéro de Newsweek.
Mais délicatement amputé, au cutter, de ses articles consacrés à la "révolution safran".
AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Index AI : EUR 46/046/2007 (Public)
Bulletin n° : 203
ÉFAI
26 octobre 2007
Sommet Union européenne-Russie. Sur la question
des droits humains, l'Union européenne doit parler
d'une seule voix pour faire entendre un message
cohérent
Bruxelles, 26 octobre 2007) L'UE doit mettre à profit le sommet du 26 octobre avec la
Fédération de Russie pour insister sur la nécessité d'une avancée sur un certain nombre
de questions majeures relatives aux droits humains, a déclaré Amnesty International.
Un an après le meurtre d'Anna Politkovskaïa, journaliste et défenseure des droits
humains, les militants de la société civile et les médias - notamment ceux travaillant sur
le Caucase du Nord - continuent de subir des pressions et d'être victimes d'actes
d'intimidation. Au moins une journaliste aurait fui le pays pour se protéger et protéger sa
famille.
Ce n'est que l'un des aspects des difficultés rencontrées par tous ceux qui osent faire
entendre leur voix. Dans le Caucase du Nord, notamment en Ingouchie, la situation s'est
très nettement dégradée en termes de sécurité ; le Service fédéral de sécurité est accusé
d'être impliqué dans des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions et
des exécutions extrajudiciaires.
La façon dont les autorités russes réagissent face aux crimes racistes est un autre sujet
de préoccupation majeure. Même si des progrès ont été constatés, des attaques racistes
violentes continuent de se produire en Russie avec une régularité alarmante et les
autorités sont manifestement réticentes à enquêter et à poursuivre les auteurs de tels
actes.
«Des violations graves des droits humains se produisent en Russie aujourd'hui qui
affaiblissent la crédibilité du pays en tant qu'acteur majeur et partenaire de la
communauté internationale, a déclaré Dick Oosting, directeur du bureau européen
d'Amnesty International.
«Lors du dernier sommet en mai à Samara, l'UE s'est montrée capable de parler d'une
seule voix et d'aborder avec fermeté les problèmes relatifs aux droits humains en Russie.
Il faut poursuivre sur cette voie, afin d'envoyer un signal fort aux citoyens russes
ordinaires qui veulent vivre dans une société qui respecte leurs droits», a-t- il ajouté.
Dans un point presse disponible sur le site http://www.amnesty-eu.org/, l'organisation de
défense des droits humains dresse une liste des principales questions qu'elle a demandé
à l'UE d'aborder, à savoir :
- les atteintes aux droits humains par des représentants de l'État dans le Caucase du
Nord, particulièrement en Ingouchie ;
- la dégradation de la liberté d'expression et de réunion en Russie, qui a surtout affecté
les organisations de la société civile ;
- les actes de violences racistes et l'inaction manifeste de la police face à ces crimes.
Radio Canada le samedi 27 octobre 2007 à 14 h 34
Guerre en Afghanistan
Jour de manifestation
Des manifestations ont eu lieu samedi dans 22 villes canadiennes contre la mission
canadienne en Afghanistan.
À Montréal, environ 300 personnes se sont réunies au square Dorchester sous une pluie battante. Les
marcheurs ont emprunté la rue Sainte-Catherine en début d'après -midi pour se rendre jusqu'au complexe
Guy-Favreau, un édifice fédéral.
On prétend combattre des terroristes, on prétend combattre des épouvantables ennemis. Et c'est toujours
comme ça dans toutes les guerres, c'est ce qui se passe en Irak, c'est ce qui s'est passé au Vietnam, c'est ce
qui se passe en Afghanistan. — Raymond Legault, porte-parole du Collectif Échec à la guerre
Les manifestations antiguerre ont également rassemblé quelque 200 personnes à Toronto et à Ottawa.
À Québec, en revanche, il n'y avait qu'une trentaine de protestataires. « Il y a beaucoup de gens à Québec
qui, parce qu'ils ont des militaires dans leur famille, dans leurs amis, n'oseront pas s'impliquer dans le
mouvement parce que ça pourrait créer des tensions dans leur famille, dans leurs amis. Mais ça n'empêche
pas que ces gens-là sont contre », estime Maxime Fortin, porte-parole de la coalition Guerre à la guerre.
Les manifestants exigent que les soldats canadiens soient rapatriés immédiatement au pays, sans attendre
l'échéance prévue de février 2009. Ils rejettent également toute possibilité de prolonger la mission.
Les protestataires déplorent la mort de dizaines de soldats canadiens depuis 2002, mais aussi de milliers de
civils afghans. Ils affirment de plus que les opérations militaires nuisent aux efforts humanitaires et de
reconstruction.
Cette mobilisation pancanadienne se tient au moment où le premier ministre Stephen Harper se trouve à la
base militaire de Valcartier pour prononcer un discours devant les familles de militaires.
Elle coïncide aussi avec la première rencontre du groupe de travail sur la mission canadienne en
Afghanistan, présidé par l'ancien ministre libéral John Manley. Le groupe d'experts sur l'Afghanistan aura
bientôt un site Internet où les citoyens pourront faire leurs commentaires et leurs recommandations, a
indiqué samedi Gerry Barr, président du Conseil canadien pour la coopération internationale.
Manifestations contre la guerre en Irak aux États -Unis
Les manifestations pacifistes canadiennes ont eu lieu le même jour que d'importantes mobilisations aux
États -Unis contre la guerre en Irak.
Samedi, des milliers de manifestants se sont donné rendez-vous dans une dizaine de villes américaines pour
réclamer l'arrêt immédiat de l'intervention militaire américaine en Irak et de son financement par le
Congrès.
Cette journée nationale d'action, organisée par la coalition Uni pour la paix et la justice, coïncide avec le
cinquième anniversaire du vote du Sénat ayant autorisé l'intervention en Irak.
Radio Canada le samedi 27 octobre 2007
Darfour
Une réunion de paix boycottée
La réunion sur la paix au Darfour s'est ouverte samedi à
Syrte, en Libye. Plusieurs groupes rebelles du Darfour et le
gouvernement soudanais se réunissent pour tenter de mettre
fin au conflit qui sévit depuis 2003 dans cette région de l'ouest
du Soudan.
Photo: AFP/AMIS
Soldats de l'Armée de
Libération du Soudan
(archives)
Toutefois, huit factions issues du Mouveme nt/Armée de libération du
Soudan (SLM/A) et du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont
décidé de boycotter la rencontre de Syrte. Ils contestent notamment la
neutralité de la Libye. Six d'entre eux se sont toutefois dits ouverts à des
discussions avec les médiateurs de l'ONU et de l'Union africaine.
À l'ouverture de la conférence, le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, a
affirmé d'entrée de jeu qu'« on ne peut pas faire la paix » sans les
principaux groupes rebelles. « Je vois que cette conférence doit s'arrêter
là », a -t-il ajouté.
Selon M. Kadhafi, une intervention étrangère dans le conflit au Darfour ne ferait « qu'empirer les choses ».
Il a proposé de s'investir dans le dossier, à titre de président en exercice du Communauté des États sahélosahariens dont fait partie le Soudan.
Plusieurs analystes estiment également que l'absence du JEM et de l'Armée de libération du Soudan voue
pratiquement la conférence à l'échec. Des responsables de l'ONU et de l'UA ont eux aussi émis un bémol
quant aux chances d'arriver à un accord à Syrte, se contentant d'espérer que des progrès solides soient
constatés d'ici la fin de l'année.
Khartoum annonce un cessez-le-feu unilatéral
En signe de bonne foi, Khartoum a annoncé en ouverture de conférence un cessez-le -feu unilatéral.
Le ministre soudanais des Relations extérieures, Al Samani Al Wassila, a déclaré que Khartoum « désire
profondément trouver une solution ». Il a ajouté que les rebelles devraient faire connaître leurs
revendications au gouvernement, et que celles-ci doivent être « objectives et raisonnables. »
Le gouvernement du Soudan a envoyé une importante délégation et des représentants des États -Unis, de la
Ligue arabe, de la Chine, de l'Érythrée, de la Grande-Bretagne et de la Russie sont également présents .
Faire mieux qu'à Abudja
À Abudja, en 2006, l'Union africaine avait obtenu la signature d'un cessez-le-feu par le gouvernement et
par une faction rebelle qui participait aux négociations.
Cet accord n'avait eu aucun effet positif sur le terrain et avait abouti à la scission en dizaines de factions
difficilement contrôlables des principaux groupes rebelles.
Les négociations sont organisées par l'ONU et l'Union africaine, qui estiment que le conflit au Darfour, qui
a fait jusqu'ici plus de 200 000 morts selon des experts internationaux, est la crise la plus dévastatrice au
monde. Les rebelles combattent l'armée soudanaise depuis février 2003 en réclamant plus d'autonomie et
un partage plus équitable des ressources.
Radio-Canada 28 oct. 2007
Winnipeg
La justice sociale et l'Église
L'archevêque de Winnipeg James Weisgerber annule la
participation de l'ex-otage canadien James Loney, ce weekend, à la Conférence sur la justice sociale.
Le militant de l'organisation Équipes chrétiennes d'actions pour la paix,
qui a été enlevé en novembre 2005 en Irak, estime que la décision de
l'archevêque a été justifiée par son orientation sexuelle. M. Loney avance
que le diocèse a retiré son invitation à la dernière minute parce qu'il est
marié à un autre homme.
James Loney
De son côté, l'archevêque rétorque que c'est plutôt la position de
M. Loney concernant la sexualité qui explique sa décision. L'e x-otage a affirmé publiquement que l'Église
devait avoir une approche plus libérale en matière d'enseignement de la sexualité.
« Le sexe, c'est une matière pour le mariage et la famille, explique l'archevêque Weisgerber. Ce n'est pas
pour n'importe qui n'importe quand et on est très clair là-dessus et quand quelqu'un a une opinion très
contraire à notre enseignement, je n'ai pas le choix, il faut que j'exerce mon autorité. »
Monseigneur Weisgerber affirme qu'il ne connaissait pas les positions de James Loney au moment de son
invitation. Le principal intéressé croit que ce sont les groupes de pression qui ont fait pencher la balance.
Je suis attristé et déçu. Je crois que l'archevêque devrait promouvoir le dialogue et l'acceptation. — James
Loney
Les Winnipegois pourront quand même rencontrer James Loney. La Augustine United Church l'a invité à
rencontrer ses paroissiens cette fin de semaine.
Radio Canada le dimanche 28 octobre 2007
Mission canadienne en Afghanistan
Un retour parfois difficile…
Des centaines de militaires canadiens subissent des séquelles
psychologiques de leur mission en Afghanistan.
Selon des données des Forces armées canadiennes compilées en août
dernier, 28 % des 2700 soldats examinés à leur retour de ce pays en
guerre présentaient des symptômes d'un ou de plusieurs troubles
mentaux.
De ce nombre:
•
•
•
Photo: La Presse
17 % montraient des signes de consommation excessive
Canadienne /Martin
d'alcool;
5 % présentaient des symptômes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT);
et 5 % avaient des symptômes de dépression majeure.
Ouellet
« C'est significatif, mais c'est proportionnel à la nature difficile de l'opération », a affirmé le Dr Mark
Zamorski, responsable de la section de la santé du déploiement militaire, depuis Ottawa.
Les soldats doivent être examinées dans un délai de 90 à 180 jours après leur retour de mission. Ils ne sont
pas inclus dans la banque de données des Forces armées canadiennes s'ils commencent à souffrir de
troubles mentaux après cette période.
« Nous réalisons qu'il s'agit d'une faiblesse et nous travaillons afin de tenter de développer un système pour
le faire, mais il s'agit d'informations qu'il est très difficile de recueillir de façon juste », a reconnu le Dr
Zamorski.
Courrier international - 29 oct. 2007
JUSTICE INTERNATIONALE -
L'étau se resserre pour les
despotes
Depuis quelques mois, les arrestations d'anciens dictacteurs et autres
criminels de guerre d'Afrique, d'Amérique latine, d'ex-Yougoslavie et du
Cambodge se multiplient. Un tournant pour la justice internationale,
selon The Economist.
Il faut d'abord capturer les suspects. Tous les efforts mis en œuvre pour lutter
contre les tyrans, les seigneurs de la guerre et les instigateurs de génocide sont
vains tant que les criminels sont en liberté. La plupart des nouveaux tribunaux
internationaux, dépourvus de tout pouvoir coercitif, ne le savent que trop bien.
Pourtant, lentement, si ce n'est sûrement, les arrestations se multiplient.
Dernière capture en date : Germain Katanga, alias "Simba". Leader présumé des
Forces de résistance patriotique en Ituri, province du nord-est de la république
démocratique du Congo (RDC), il a été arrêté et transféré à la Cour pénale
internationale (CPI) de La Haye. Katanga n'est que le deuxième prisonnier confié
au premier Tribunal international permanent chargé de juger les crimes de
guerre depuis sa création en 2002. Thomas Lubanga Dyilo, autre Congolais
soupçonné d'être un seigneur de la guerre, est maintenu en détention par la cour
depuis mars 2006. Il était déjà en prison à Kinshasa, la capitale congolaise, lors
de sa mise en accusation.
Sur les sept autres personnes recherchées par la CPI, quatre chefs de l'Armée de
résistance du seigneur, un groupe de rebelles du nord de l'Ouganda, courent
toujours, deux ans après l'émission de mandats d'arrêt ; un cinquième a été tué.
Quant aux deux autres fugitifs, un ministre soudanais et un chef des milices
janjawids, leur arrestation prochaine semble peu probable compte tenu du refus
du gouvernement soudanais de reconnaître la CPI.
Pourtant, le prochain jugement de Charles Taylor pour crimes de guerre aurait
dû alerter certains despotes. Après trois ans d'un confortable exil au Nigeria,
l'ancien président du Liberia a été remis l'année dernière au Tribunal spécial pour
la Sierra Leone. Son procès commencera à La Haye le 7 janvier prochain.
On a beaucoup écrit s ur l'incapacité du Tribunal international pour l'exYougoslavie (TPIY) à mettre la main sur deux dirigeants serbes bosniaques,
Ratko Mladic et Radovan Karadzic. Tous deux sont en fuite depuis douze ans. On
parle nettement moins des 157 hommes arrêtés sur les 161 recherchés. Le bilan
du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est à peine moins
impressionnant. Sur les 90 suspects, seuls 14 courent toujours aujourd'hui. L'un
a été capturé en France il y a deux semaines [l'ancien sous -préfet Dominique
Ntawukuriryayo], un autre a été retrouvé en Allemagne, et la traque continue
pour les autres.
Dans le même temps, les tribunaux ordinaires font preuve de moins en moins
d'indulgence envers les grands et les puissants. Le mois dernier, la Cour
suprême du Chili a ordonné l'extradition vers le Pérou de l'ancien président
péruvien, Alberto Fujimori, accusé de corruption et d'atteinte aux droits de
l'homme. En Uruguay, une cour d'appel fédérale a confirmé les accusations de
meurtre à l'encontre de l'ancien président Juan Maria Bordaberry. Un tribunal
américain a ordonné l'extradition vers la France de l'ancien dictateur panaméen,
Manuel Noriega, pour qu'il y accomplisse une peine de dix ans d'emprisonnement
pour blanchiment d'argent. Enfin, Nuon Chea, "frère numéro deux" des Khmers
rouges dans le Cambodge des années 1970, a été arrêté et remis à un nouveau
tribunal spécial, parrainé par les Nations unies, dans la capitale Phnom Penh.
L'étau se resserre.
The économist
2007-10-29 apic/misna/pr
Afrique: La fuite des capitaux: une plaie pour
l'Afrique
Les avoirs africains dans le monde sont évalués à 400 milliards de dollars, soit le double de la
dette africaine évaluée à 215 milliards de dollars, a estimé en fin de semaine dernière, à
Dakar, au Sénégal, Janvi er Nkurunziza.
Selon le coordinateur des affaires économiques de la conférence des Nations Unies sur le
commerce et le développement (Cncud), la fuite des capitaux représente une véritable plaie
africaine, a-t-il dit lors de la présentation du rapport de la Cncud sur le développement
économique en Afrique.
Tout en se demandant pourquoi une telle manne financière ne profite pas au développement
du continent, Janvier Nkurunziza a constaté qu'au-delà des détournements de fonds, la
plupart des Africains ont peur d'investir sur le continent. D'où une remise en question des
méthodes de gestion.
À propos de gestion, selon le coordinateur de la Cncud, l'Afrique doit concevoir elle-même
son modèle de développement. « L'Afrique doit compter de plus en plus sur ses propres
ressources. Le continent noir doit changer de paradigme de développement. Depuis les
indépendances, les stratégies de développement en Afrique sont élaborées en fonction de
l'aide extérieure », a-t-il souligné.
Selon l'économiste burundais, les temps sont mûrs pour que les États africains se muent en
États « développementalistes » à travers la définition de politiques de développement visant à
éradiquer la pauvreté.
2007-10-29 apic/ibc/bb
Nigeria: Human Rights Watch s’inquiète de la
mauvaise connaissance de la charia
Human Rights Watch (HRW) s’inquiète des conséquences de la mauvaise connaissance de
la charia. Cela entraîne des violations des droits humains fondamentaux, a déploré son
directeur, Ken Roth, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite d'une semaine dans
le pays.
De nombreux responsables, magistrats ou individus ont « une compréhension simpliste » de
la charia. Ils négligent ainsi les droits fondamentaux d'un accusé tout comme les nombreux
droits des femmes. « Cela nous inquiète », a souligné Roth, cité par l’AFP (Agence France
Presse).
Selon lui, « si la loi islamique est appliquée dans le nord du Nigeria, il faut s'assurer (..) qu'il
ne s'agisse pas d'une version simplifiée qui existe dans l'imaginaire de nombreux
responsables et qui provoque de nombreuses injustices ». Entre autres exemples de ces
abus, il a cité le mariage forcé de jeunes filles de douze ou treize ans, le refus d'accorder la
garde des enfants à des femmes répudiées ou divorcées, alors que ces droits existent dans
l'islam.
« Nous faisons appel au gouvernement pour qu'il examine très prochainement la manière
dont la charia est appliquée, pour être certains qu'il n'y ait pas de discriminations contre les
femmes et qu'elle ne viole par l'égalité des sexes garantie dans la Constitution nigériane », a
indiqué le directeur de HRW.
Les provinces semi-autonomes du nord nigérian, où les musulmans sont majoritaires, ont
introduit officiellement la charia pour lutter contre la corruption des hommes politiques, malgré
l'opposition du gouvernement fédéral. Pour les dirigeants politiques de ces États l’application
de la loi islamique se fait de manière « clémente », car jusqu’ici il n’y a, en pratique, pas eu de
lapidations et très peu d'amputations. Mais de nombreux défenseurs des droits de l'Homme
dénoncent d'autres formes d'abus dans l'application de la loi.
2007-10-29 apic/ibc/bb
Abidjan: Fin d’un symposium religieux sur les
mutilations génitales féminines
Des chefs religieux musulmans et chrétiens de vingt cinq pays africains ont lancé un appel
aux gouvernements africains pour s’engager résolument dans la lutte contre les mutilations
génitales. À l’issue d’un symposium international religieux de trois jours à Abidjan
(23-25 octobre), ils ont appelé à « des actions concertées de tous » pour l'abandon de ces
pratiques.
Cités par l’Agence de presse africaine (APA), ils se sont déclarés convaincus que la
justification religieuse de l’excision n’est fondée ni dans la Bible, ni dans le Coran. Aussi, ce
sont-ils engagés à participer à la lutte pour l’abandon total de ces mutilations en Afrique et
partout ailleurs, par « une sensibilisation accrue » de leurs différentes communautés.
Malgré les dispositions prises les gouvernements africains, interdisant la pratique de
l’excision, celle-ci se poursuit encore dans de nombreux pays du continent. En Côte-d’Ivoire
par exemple, elles sont proscrites depuis une décennie par la loi. Selon l'agence Inter-press
service, cette loi a du mal à être appliquée, en raison des traditions culturelles. Les
campagnes de sensibilisation n'ont pas permis de faire évoluer les mentalités. Le taux de
mutilation génitale est d’environ 44,5 pour cent en Côte d'Ivoire. La tendance est plus forte
dans les régions nord et nord-ouest (88 pour cent) et dans l’ouest (73 pour cent), a déclaré à
IPS, le représentant local de l’UNICEF, Youssouph Oomar.
Le corps humain, don de Dieu, est sacré
Pour le curé de la paroisse d’Abidjan, l’Abbé Eric Norbert Abekan, la justification religieuse de
la pratique de l’excision en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, n’est qu’une « fausse
appréciation » des écritures saintes. « Le corps humain est sacré, parce que c’est un don de
Dieu. II faut le protéger pour mieux servir Dieu. En couper une partie pour la jeter est plus
qu’un crime », a-t-il affirmé à l’APA.
De son côté, El Hadj Kassoum Traoré, imam d’une grande mosquée d’Abidjan, a demandé
aux fidèles de sa mosquée de dénoncer désormais toute personne qui s'adonne aux
mutilations et de refuser de faire exciser leurs filles. Aux exciseuses, il leur a demandé de se
débarrasser des outils qu’elles utilisent pour cette « pratique nocive ». Depuis près de deux
mois, il mène un combat contre l'excision en consacrant une partie de son sermon du
vendredi à expliquer aux fidèles leurs méfaits. En plus, chaque semaine, il réunit autour de lui,
les sages de la communauté musulmane de son quartier, pour débattre du sujet de l'excision.
La Presse Le lundi 29 oct 2007
Le dalaï lama répète son message de non-violence
La Presse Canadienne
Ottawa
En visite à Ottawa, le dalaï lama a répété son message de nonviolence. Lui qui, la semaine dernière, a fait savoir au président
américain George W. Bush qu'il avait des réserves quant à la
politique des États-Unis en Irak, a dit que si l'occasion se
présentait, il dirait la même chose à Stephen Harper quant à
l'intervention canadienne en Afghanistan.
Le dalaï lama a fait cette déclaration en réponse à des questions de journalistes,
lundi, après sa rencontre matinale avec le secrétaire d'État au multiculturalisme et à
l'identité canadienne, Jason Kenney.
Le leader spirituel tibétain assure que sa visite et son message n'ont rien de
politique. Il répète que la violence ne peut que générer la violence. Quant à lui, il
importe de faire la promotion de l'harmonie entre les peuples et les religions.
Le dalai lama rencontrera le premier ministre Harper ce lundi après- midi, mais les
menaces des répercussions signifiées par la Chine n'inquiètent pas le gouvernement
Harper.
Le secrétaire d'État Kenney a déclaré que le dalaï lama est un citoyen honoraire du
Canada, qu'il est aimé par la majorité des Canadiens et qu'il relève du gros bon sens
que le premier ministre le rencontre.
Le gouvernement chinois a émis plusieurs avertissements à Ottawa, affirmant que la
rencontre entre le premier ministre et le dalaï lama pourrait nuire aux relations entre
le Canada et la Chine.
La Presse Le lundi 29 oct 2007
Le Myanmar enrôle des enfants dès l'âge de 10 ans dans l'armée
Agence France-Presse
New York
La junte militaire birmane recrute chez les plus jeunes pour
servir dans les rangs de l'armée, achetant et retirant de force à
leurs familles des garçons dès l'âge de 10 ans, dénonce
l'organisation Human Rights Watch dans un rapport publié
mercredi.
La junte, confrontée à des taux importants de désertion et à un manque de
volontaires, permet à des recruteurs d'acheter et de revendre des enfants pour
étoffer les effectifs de l'armée, explique l'organisation de défense des droits de
l'homme.
«Les généraux du gouvernement tolèrent l'embrigadement caractérisé d'enfants et
ne punie pas ceux qui l'exécutent», a indiqué Jo Becker, chargée de la défense des
droits de l'enfant à HRW.
«Dans cette atmosphère, les recruteurs militaires se livrent à souhait à un trafic
d'enfants», a- t- elle ajouté.
Les recruteurs, qui cherchent désespérément à satisfaire les quotas imposés par
leurs supérieurs, repèrent des enfants dans les gares ferroviaires et routières, sur les
marchés et sur d'autres places publiques et les menacent s'ils refusent de les suivre.
Certains enfants sont battus jusqu'à ce qu'ils acceptent», ajoute le rapport intitulé
«Vendus pour être soldats».
L'organisation basée à New York indique que des milliers d'enfants sont ainsi enrôlés
dans l'armée et dans certains nouveaux bataillons.
Plus d'une trentaine de groupes armés non étatiques y ont également recours dans
une moindre mesure.
«Ils ont rempli les formulaires et m'ont demandé mon âge, et quand j'ai répondu 16
ans, ils m'ont giflé et m'ont dit: +tu as 18 ans, réponds 18+», a raconté Maung Zaw
Oo à HRW, relatant la deuxième fois qu'il avait été embrigadé.
«Les bataillons versent des pots de vin aux officiers chargés du recrutement pour
grossir les effectifs», explique un autre enfant- soldat, Than Myint Oo. «Les officiers
sont corrompus et les bataillons doivent obtenir des recrues, donc c'est un
business», a- t- il dit.
Un autre enfant explique comment il a été enrôlé de force dans l'armée à l'âge de 11
ans, avec une taille d'à peine 1,30 mètre et un poids de moins de 31 kilos.
Le récent mouvement de protestation populaire en Birmanie, réprimé par l'armée,
pourrait rendre les enfants encore plus vulnérables, l'armée risquant de «trouver
encore plus difficilement des volontaires», ajoute HRW.
Bien que le Conseil de sécurité de l'ONU ait menacé de sanctions les régimes qui
exploiteraient des enfants-soldats, l'organisation mondiale n'a toujours pas pris de
sanction, déplore l'organisation de défense des droits de l'homme.
HRW appelle le Conseil de sécurité à envisager des interdictions de livraison d'armes
et d'aide militaire ainsi que des restrictions de voyage pour les responsables de tels
régimes.
«Vu les records phénoménaux de la Birmanie en matière d'enfants- soldats, des
sanctions contre le gouverne ment militaire birman s'imposent tout à fait», a ajouté
Jo Becker.
La Presse Le lundi 29 oct 2007
Les enfants particulièrement exposés au réchauffement climatique
Agence France-Presse
Washington
Les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets sur la
santé du réchauffement climatique, selon un rapport publié
lundi lors de la conférence annuelle des pédiatres américains.
Parmi les conséquences prévues sur la santé, figurent les risques potentiellement
mortels des catastrophes naturelles et d'autres événements météorologiques
majeurs, l'augmentation des maladies infectieuses liées au climat et des maladies
liées à la pollution de l'air et à la chaleur, selon ce rapport présenté au congrès de
l'Académie américaine des pédiatres.
«Dans toutes ces catégories, la vulnérabilité des enfants est plus grande, comparée
aux autres groupes», ajoute le document.
Le rapport évoque les dangers encourus par les enfants en raison du réchauffement
climatique, notamment des maladies comme le paludisme transmis par les
moustiques, une plus grande incidence de l'asthme et des maladies respiratoires et
des décès liés aux températures caniculaires.
Le rapport met en garde également sur une possible pénurie en eau et en nourriture
dans certaines régions, ce qui pourrait conduire à de vastes déplacements de
populations.
La Maison- Blanche, a indiqué récemment que le réchauffement climatique pourrait
avoir des «avantages pour la santé» humaine.
Dana Perino, porte- parole de la Maison- Blanche, invitée à détailler quels pourraie nt
être les aspects bénéfiques du changement climatique, a indiqué: «C'est vrai que
beaucoup de gens meurent, en hiver, de maladies liées au froid» et «il y a des
études qui affirment que le changement climatique dans certaines régions du monde
va aider ces personnes».
La Presse Le lundi 29 oct 2007
Chine: taux record de maladies congénitales dans une
région polluée
Associated Press
Pékin
Les régions minières du Nord de la Chine connaissent une
croissance importante du nombre de maladies ou de
malformations congénitales chez les nouveaux -nés, ce qui
serait une conséquence de la pollution, affirme lundi l'agence
de presse officielle Chine nouvelle.
Les statistiques de huit régions minières de la province du Shanxi montrent des
niveaux bien plus élevés que la moyenne nationale, selon la dépêche. «Ce taux de
maladies congénitales est lié à la pollution de l'environnement», rapporte le texte,
qui cite un responsable local du nom d'An Huanxiao.
La province est une des régions les plus polluées de Chine, principalement à cause
de l'exploitation intensive et de l'utilisation de charbon contenant beaucoup de
soufre.
Le texte ne cite aucun chiffre. Au début du mois, la Commission nationale de
planning familial avait affirmé que le taux de maladies congénitales avait progressé
de 50% entre 2001 et 2006. Il s'établit à 145,5 cas pour 10.000 naissances.
La Commission n'a pas donné d'explication à cette hausse mais a pressé le
gouvernement de renforcer la prévention. Elle souligne que ces maladies coûtent
cher au budget national et qu'elles entraînent une détérioration à long terme de la
force de travail chinoise.
La plupart des problèmes se manifestent pendant les trois premiers mois de
grossesse. Ils recouvrent des malformations visibles, comme des problèmes de
formation des lèvres ou du système nerveux, mais aussi des malformations
cardiaques. Certains sont d'origine génétique, mais beaucoup s'expliquent par des
expositions à des substances chimiques ou à des médicaments.
actualités : asie >> 29 oct. 2007
L'enquête qui a fait plier Gap
Dans son édition du 28 octobre, l'hebdomadaire
britannique The Observer révèle que des soustraitants indiens du géant américain du prêt-àporter font travailler des enfants. La firme de San
Francisco a dû renoncer à vendre sa dernière
collection de vêtements pour enfants.
Des mineurs
s'affairent autour
d'un métier à tisser
mécanique
Amitosh est concentré, il tire sur les boucles de fil pour
les faire passer à travers de petites perles et paillettes
en plastique qu'il coud sur des vêtements pour bébés.
Dégoulinant de sueur, il a les cheveux recouverts d'une fine couche de
poussière. En hindi, son nom signifie "bonheur". Le vêtement brodé à la main sur
lequel il travaille avec sa toute petite aiguille porte le logo d'un géant
international de la mode : Gap. Amitosh a 10 ans.
Les épreuves qu'a traversées ce jeune garçon, révélées à l'issue d'une enquête
secrète menée par The Observer dans de petites rues de New Delhi, sont une
conséquence tragique de la demande occidentale de vêtements bon marché.
Cette enquête montre comment, malgré les systèmes d'audit social rigoureux
lancés par Gap en 2004 pour éliminer le travail des enfants dans ses filières de
production, des sous-traitants peu scrupuleux faussent le jeu. Lorsque Gap
découvre qu'un enfant est employé par un sous -traitant pour fabriquer ses
vêtements, ce sous-traitant doit le retirer de l'atelier, lui assurer l'accès à l'école,
lui verser un salaire et lui proposer un nouvel emploi une fois qu'il est légalement
en âge de travailler. Telle est la politique officielle de Gap. Elle est censée mettre
fin à l'exploitation des enfants. Dans le cas d'Amitosh, elle n'a pas fonctionné.
Vendu par sa famille l'été dernier, Amitosh travaille 16 heures par jour. Derrière
lui, sur un tabouret en bois, il a posé tout ce qu'il possède : une BD à moitié
déchirée, un canif, un peigne en plastique et une couverture déchirée à motifs
éléphant.
J'ai été vendu au village de mes parents, dans l'Etat du Bihar [dans le nord de
l'Inde], puis on m'a conduit en train à New Delhi, raconte-t-il. Les hommes sont
venus nous chercher en juillet. Ils avaient des haut-parleurs à l'arrière de la
voiture et ils ont dit à mes parents que s'ils m'envoyaient travailler en ville, ils
n'auraient plus à travailler dans les fermes. Mon père a touché une petite somme
pour me vendre, et j'ai été emmené avec quarante autres enfants. Le voyage a
duré 30 heures, on ne nous a pas donné à manger. On m'a dit que je devais
travailler pour rembourser ce que le propriétaire avait payé à mes parents. Tant
que je n'aurai pas remboursé, je ne pourrai pas rentrer chez moi. Donc je
travaille gratuitement. Je suis un shaagird [apprenti]. Le contremaître m'a
expliqué que, comme j'étais en apprentissage, je n'étais pas payé. C'est comme
ça depuis quatre mois."
L'atelier où travaillent Amitosh et cinq ou six autres enfants est crasseux, les
excréments d'un WC bouché se répandent dans les couloirs. Derrière les gamins,
d'énormes piles de vêtements Gap sont emballées dans des paquets en plastique
portant les étiquettes d'emballage officielles. Les numéros de série sont ceux
d'une nouvelle gamme que Gap prévoit de commercialiser pour les fêtes de fin
d'année. Tout cela doit être exporté vers l'Europe et les Etats-Unis.
Jivaj est originaire du Bengale-Occidental. Il doit avoir environ 12 ans. Il a
raconté à The Observer que certains des garçons de l'atelier avaient été battus.
"Le travail est très dur et on nous frappe si on ne travaille pas suffisamment. On
n'arrête pas de nous dire : ‘C'est une grosse commande de l'étranger.' La
semaine dernière, j'ai passé quatre jours à travailler depuis l'aube jusqu'à
environ 1 heure du matin du jour suivant. J'étais si fatigué que j'en avais la
nausée", murmure-t-il, en larmes. "Si l'un d'entre nous pleurait, ils lui tapaient
dessus avec un tuyau de caoutchouc. Certains des enfants étaient punis avec
des chiffons graisseux enfoncés dans la bouche."
Manik, qui lui aussi travaille gratuitement, affirme avoir 13 ans . On a du mal à le
croire. "Je suis content de travailler ici. Au moins, j'ai un endroit où dormir",
explique-t-il en jetant un regard furtif derrière lui. "Le patron m'a dit que j'étais
en apprentissage. C'est mon devoir de rester ici. J'apprends à être un homme et
à travailler. Un jour, je gagnerai de l'argent et je pourrai acheter une maison
pour ma mère."
La découverte de cet atelier où la main-d'œuvre est exploitée est une très
mauvaise nouvelle pour Gap. La semaine dernière, un porte-parole de la société
a reconnu que des enfants s'étaient malencontreusement retrouvés dans le
processus de production. Plutôt que de risquer de vendre des vêtements
fabriqués par des enfants, Gap s'est engagé à retirer des dizaines de milliers
d'articles repérés par The Observer. Le géant du prêt-à-porter a passé
d'énormes contrats en Inde, un pays qui affiche l'une des plus fortes croissances
économiques du monde. Mais, depuis une décennie, ce pays est aussi devenu le
champion du monde du travail des enfants. D'après les Nations unies, le travail
des enfants représenterait 20 % du PNB indien, 55 millions d'enfants – âgés de 5
à 14 ans – étant employés dans divers secteurs d'activité.
Dan McDonald
The Observer
29/10/2007
Le Cirque du Soleil lance la fondation Goutte de vie
C’est au siège social international du Cirque du Soleil à Montréal que son fondateur, Guy
Laliberté, a lancé la fondation mondiale pour l’accès à l’eau Goutte de vie. En compagnie
de S.A.S le Prince Albert II de Monaco, de Jeremy Hobbs, directeur g énéral d’Oxfam
International et de Gordon Nixon, président et chef de la direction de RBC, Guy Laliberté
a tenu son discours dans une salle où un immense réservoir central recueille l’eau de
pluie pour la transformer en eau potable. Un symbole qui ne pouvait être plus significatif.
Du bout des doigts, une fillette a ouvert le bal
avec un vidéo chargé d’images éloquentes. La
jeune fille s’est ensuite dirigée, une musique
poignante comme trame de fond, vers la fenêtre
où, du haut de l’immeuble, on pouvait apercevoir
une centaine d’enfants exécuter différentes
figures sous leur parapluie bleu. Un spectacle
digne du Cirque du Soleil qui en dit long sur la
motivation et le succès de Goutte de vie.
«On ne peut rester indifférent quand on sait qu’au
moins toutes les huit secondes, un enfant meurt
de ne pas avoir accès à de l’eau potable»,
explique Guy Laliberté. Il s’engage donc à assurer
une contribution de 100 millions de dollars au
cours des 25 prochaines années. RBC s’est aussi
engagée à verser 10 millions de dollars sur 10
ans pour appuyer le projet Goutte de vie. La
fondation Prince Albert II de Monaco, dont l’action
porte sur les changements climatiques, la
biodiversité et l’eau, est le premier organisme
international à signer une entente de collaboration
En compagnie de S.A.S le Prince Albert
II de Monaco, de Jeremy Hobbs,
directeur général d’Oxfam International
et de Gordon Nixon, président et chef de
la direction de RBC, Guy Laliberté a tenu
son discours dans une salle où un
immense réservoir central recueille l’eau
de pluie pour la transformer en eau
potable. Canoë
avec Goutte de vie.
Le changement climatique encore responsable
Le Prince de Monaco a tenu à spécifier que les changements climatiques jouaient pour
beaucoup dans la pénurie d’eau dans le monde. «L’eau est de plus en plus polluée et
impropre à la consommation. Dans de beaux pays comme le vôtre, on prend l’eau pour
acquis et on la gaspille. Plusieurs pays sont maintenant confrontés à la sécheresse», ditil.
En effet, M. Carlos Arancibia, Directeur gestion des projets et développement d’OxfamQuébec, dénonce les conséquences catastrophiques du changement climatique sur
certaines populations. «Si les paysans pouvaient compter sur une certaine stabilité entre
les périodes sèches et de pluie, dorénavant, le portrait est tout autre. Les sessions sèches
se prolongent et les périodes de pluie sont extrêmement abondantes. C’est
catastrophique pour l’économie paysanne».
Projet-pilote au Nicaragua
En collaboration avec Oxfam International, le Cirque du Soleil a déjà mis en place un
projet- pilote au Nicaragua. «Nous avons construit plus de 700 jardins écologiques avec
les populations locales», déclare M. Laliberté.
Le Directeur des Affaires sociales et de la coopération internationale du Cirque du Soleil,
M. Paul Laporte, ajoute que la construction de fours écologiques ont aussi été mis en
place. «Les fours écologiques permettent une économie de 60 % de bois. On coupe ainsi
beaucoup moins de cette ressource essentielle».
L’organisme a aussi construit un système d’irrigation dans les jardins, un réservoir d’eau
et deux filtres, un pour l’eau potable et un autre pour l’eau usée. «On vise la sécurité
alimentaire, sanitaire et le double de leur revenu par jour», déclare-t- il.
Selon M. Laporte, l’objectif fondamental de Goutte de vie est l’éducation. Le programme
Art- Éducation vise à sensibiliser et éduquer la population sur les différents défis auxquels
ils devront faire face. «On organisera des spectacles évolutifs sur la question de l’eau
avec les gens de la place et parcourront la région choisie. Nous voulons former les gens à
long terme», conclut- il.
29/10/2007
L'Unicef Tcha d condamne l'opération d'exfiltration des
enfants
La représentante de l'Unicef au Tchad, Mariam
Coulibaly Ndiaye a dénoncé cet après-midi la
tentative d'exfiltration d'une centaine d'enfants
depuis le Tchad par l'ONG française l'Arche de
Zoé, estimant que cela «n'a pas été fait en
conformité avec les standards internationaux ni
avec les lois nationales».
«Nous n'approuvons pas du tout ce genre
d'action», a-t-elle déclaré lors d'une visioconférence de presse en direct de la capitale
tchadienne, N'Djamena. Selon sa représentante
au Tchad, l'Unicef a «de sérieux doutes» sur la
place que l'Arche de Zoé a accordée à «l'intérêt»
supérieur des enfants en agissant dans l'opacité.
© AP
Les enfants, actuellement accueillis dans un orphelinat d'Abéché (est), sont en train
d'être interrogés par des spécialistes de la Croix- Rouge, du Haut commissariat aux
réfugiés et du ministère tchadien des Affaires sociales pour tenter de déterminer leur
statut, leur nationalité et savoir s'ils sont orphelins comme l'affirme l'Arche de Zoé ou
pas.
Si Mme Coulibaly Ndiaye a souhaité que cette phase de recueil de la parole des enfants
s'achève au plus vite, elle a admis que cela prendrait du temps. «Cela avance au rythme
des enfants», a-t-elle observé. «Quand les enfants ne sont pas à l'aise, ça ne continue
pas».
La représentante de l'Unicef au Tchad, qui s'est rendue auprès des 103 enfants
dimanche, a affirmé qu'ils étaient en bonne santé, qu'ils jouaient, qu'ils menaient
simplement leur vie d'enfant en attendant que la lumière soit faite sur leurs origines et
leur identité.
Elle a par ailleurs indiqué que même s'ils s'avéraient tous orphelins, cela ne donnerait pas
pour autant raison à l'ONG française. «La première chose à faire lorsqu'on se trouve face
à un enfant non accompagné, c'est de rechercher où se trouve sa famille», a déclaré
Mme Coulibaly Ndiaye. Car, dans les environnements concernés, même s'il n'existe plus
de cellule familiale, «il y a toujours des proches prêts à accueillir» les enfants, a-t-elle fait
valoir, ajoutant que l'option de l'adoption n'est considérée que lorsque toutes les autres
possibilités ont été épuisées.
Sanctions contre Gaza : l'électricité ne peut pas être coupée
AFP
Édition Le Devoir du mardi 30 octobre 2007
Photo: Agence Reuters
Jérusalem -- Israël ne peut pas procéder à des coupures d'électricité dans le cadre de ses mesures de
représailles économiques contre la bande de Gaza, a estimé hier le conseiller juridique du gouvernement
israélien Menahem Mazouz.
«Le gouvernement est en droit d'appliquer diverses mesures économiques contre la bande de Gaza, en
vertu de sa décision de considérer ce territoire comme une "entité hostile", mais les responsables de la
sécurité devraient procéder à des examens supplémentaires tenant compte des obligations humanitaires
avant d'ordonner des coupures d'électricité», indique-t-il dans un communiqué.
Interrogé, M. Moshé Cohen, porte-parole de M. Mazouz, a précisé qu'il fallait notamment «mesurer la
portée des risques que de telles coupures d'électricité pourraient faire courir aux populations civiles».
M. Mazouz a publié cet avis à l'issue de consultations intensives avec les responsables du ministère de la
Justice, de la Cour suprême, du procureur général de l'armée auxquelles ont aussi participé les
représentants du bureau du premier ministre, des Affaires étrangères et de la Défense.
La Cour suprême d'Israël, saisie par dix groupes de défense des droits de la personne, a de son côté
enjoint au gouvernement israélien de justifier d'ici à vendredi les sanctions économiques imposées à la
bande de Gaza en représailles aux tirs de roquettes palestiniens. Elle a en revanche rejeté la demande
d'organisations israéliennes et palestiniennes d'ordonner entre-temps un gel de ces mesures, notamment
la réduction des approvisionnements en carburant appliquée depuis dimanche.
Dans leur recours déposé dimanche soir devant la Cour suprême les dix ONG estiment que ces sanctions
«constituent une punition collective en violation du droit international», a indiqué un porte-parole de
l'une d'elles, l'israélienne B'Tselem.
Israël a par ailleurs rejeté les accusations selon lesquelles ses mesures de représailles économiques contre
la bande de Gaza constituent «une punition collective», a affirmé hier un haut responsable israélien.
«Nous rejetons le terme, car Israël continue d'assurer un soutien humanitaire au peuple palestinien -notamment des vivres, des médicaments et de l'énergie -- que nous ne considérons pas comme notre
ennemi», a affirmé le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Marc Regev.
«Notre réponse [aux tirs de roquettes] est proportionnée et vise à protéger nos civils. Nous faisons de
notre mieux pour trouver des moyens de protéger notre population contre des attaques quotidiennes et
meurtrières à la roquette», a-t-il ajouté.
«Ces bombardements qui visent à tuer des civils innocents constituent des crimes de guerre, et Israël a le
devoir selon le droit international de protéger sa population», a-t-il encore dit, en reprochant au
mouvement islamiste Hamas de «tenir en otages les civils du sud d'Israël et ceux de la bande de Gaza»
qu'il contrôle depuis juin.
30/10/2007
Nations unies
Les pratiques de détention des É-U montrées du doigt
Dans un nouveau rapport publié hier, un expert des droits de l'Homme des Nations unies
appelle les États- Unis à juger ou libérer toutes les personnes qu'ils détiennent comme
«combattants enne mis illégaux», à prendre des mesures rapidement pour fermer la
prison de Guantanamo Bay et à abolir les commissions militaires instaurées en 2006.
L'enquêteur de l'ONU sur les droits de l'Homme dans le cadre de la lutte contre le
terrorisme, le Finlandais Martin Scheinin, a émis de très vives réserves quant aux
pratiques américaines de détention, d'interrogatoires, et à l'établissement de ces
tribunaux militaires.
Il a également exhorté les États-Unis à prendre des mesures en toute «transparence»
pour mettre fin à la pratique de la CIA de transferts de suspects vers des pays étrangers
en vue de conduire des interrogatoires.
Exprimant sa vive inquiétude face aux «techniques élargies d'interrogatoire qu'utiliserait
la CIA», il a rappelé aux autorités améric aines qu'en vertu du droit international, «il
n'existe aucune circonstance dans laquelle un traitement cruel, inhumain ou dégradant
peut être justifié».
Il a enfin regretté que les États- Unis ne lui aient pas permis de s'entretenir avec les
prisonniers de Guantanamo en privé, alors même qu'il avait joui d'un accès sans entrave
à des détenus soupçonnés de terrorisme dans des pays comme la Turquie, Israël et
l'Afrique du Sud.
La Presse Le mardi 30 oct. 2007
Inde: la police libère 14 enfants d'un atelier de confection de
vêtements
Agence France-Presse
New Delhi
La police indienne a libéré 14 enfants exploités dans un atelier
textile à New Delhi après que la presse britannique eut affirmé
que des mineurs étaient employés par un fournisseur de la
chaîne américaine de vêtements Gap, a dit mardi un
responsable associatif.
Dimanche, Gap avait annoncé le retrait de la vente de ses vêtements fabriqués par
des enfants en Inde, après la publication le même jour d'une enquête de
l'hebdomadaire britannique The Observer dénonçant les conditions de travail dans un
atelier incriminé d'un quartier de New Delhi.
Les enfants, certains âgés de 10 ans, exploités dans une petite usine textile dans
laquelle s'était rendu le journaliste de l'Observer, fabriquaient des chemises brodées
à la main de la gamme Gap Kid, qui devaient être vendues pour Noël pour environ
20 livres (28,5 euros).
Du coup, la police indienne a mené une opération lundi soir dans un atelier, après
avoir été alertée par une organisation caritative locale, la fondation 'Sauvez
l'enfance', a dit l'un de ses dirigeants, Bhuwan Ribhu.
Les enfants, qui ont été extraits de l'usine, travaillaient dans un immeuble abritant
un sous- traitant de Gap, mais ils ne confectionnaient pas de vêtements portant la
marque américaine, a tenu à préciser la fondation.
«Nous sommes entrés dans une pièce où vivaient et travaillaient les enfants.
Certains étaient malades et d'autres n'étaient même pas payés», a affirmé M. Ribhu.
Les mineurs ont entre neuf et 16 ans et sont originaires de l'État du Bengale
Occidental (est).
L'un des enfants a raconté au journal Indian Express que «les horaires de travail
allaient de 09H00 du matin à minuit, avec seulement 30 minutes de pause pour le
petit- déjeuner et le dîner». Un autre a dit être «payé 400 roupies (sept euros) par
mois».
Les enfants devraient être présentés à un magistrat et recevoir 20 000 roupies de
dédommagements, puis être renvoyés dans leurs familles, selon M. Ribhu.
Gap, qui comme beaucoup de groupes textiles, fait produire en As ie, a déclaré
dimanche avoir ouvert une enquête et a expliqué que son fournisseur incriminé
«semblait avoir fait appel à un sous-traitant non autorisé».
Journal La croix 29 oct. 2007
Des moines de France ont jeûné pour la Birmanie
L'abbaye de Kergonan, comme l’ensemble de la Conférence monastique de
France, a vécu samedi 27 octobre une journée de jeûne et de prière en solidarité
avec le peuple et les moines birmans
Abbé de Sainte-Anne de Kergonan, Dom Philippe Piron s’interroge : « On aimerait savoir si notre lettre
a été reçue en Birmanie. Que les Birmans, moines ou non, qui sont en prison sachent que le monde
monastique s’est mobilisé dans l’esprit d’Assise. Cependant, même s’ils n’ont pu le savoir, ce qui est
fait dans la foi est porteur d’une mystérieuse fécondité. »
Le 14 octobre, au nom de la Conférence monastique de France qu’il préside et qui rassemble 40
monastères contemplatifs, Dom Piron écrivait en effet à l’ambassadeur de Birmanie en France pour
s’inquiéter du sort des moines birmans et annonçait un jour de jeûne et de prière pour samedi dernier
27 octobre, anniversaire de la première rencontre de responsables des grandes religions suscitée en
1986 par Jean-Paul II à Assise.
Cette lettre était une première dans l’histoire de la Conférence monastique, qui s’est d’ailleurs
longtemps interrogée sur le type d’action à entreprendre. Manifestation pacifique devant l’ambassade
de Birmanie à Paris ? Courrier déposé à l’ambassade avec le soutien du nonce apostolique ou du
ministre des affaires étrangères ?
"Rester dans notre champ d'action d'hommes de prière"
Les moines français ont finalement opté, explique Dom Piron, « pour une initiative qui reste dans notre
champ d’action d’hommes de prière sans intervenir dans le champ politique. Le drame des moines
birmans nous rappelle, de façon analogique, celui des moines de Tibhirine. Ce sont des faits qui ont
suscité un élan dans notre prière. »
Samedi, pourtant, le cours des événements du monde semblait ne pas avoir de prise particulière sur la
vie des moines. Même si la plupart se tiennent informés par la presse de ce qui s’y passe, en cette fin
octobre rien ne semblait devoir troubler la sérénité apparente de la vie en clôture monastique. Un frère
taille les rosiers devant la porte d’entrée, un camion de livraison apporte les ouvrages qui seront
vendus dans la librairie du monastère et que les frères disposent dans les rayonnages.
La vie des 35 moines (dont 4 novices) continue de s’ordonner autour de la prière et du travail, selon la
Règle de saint Benoît, Ora et labora (« Prie et travaille »). Tous ceux qui le peuvent sont présents aux
offices dès l’office de vigiles à 5 h 20 du matin – et le plus ancien, le P. Yves Boucher, en forme
malgré ses 99 ans, ne déroge pas à la règle. Le reste du temps se partage entre travail intellectuel et
manuel.
"Rester ouvert à tous les hommes"
Le calme apparent des imposants bâtiments de granit de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, à deux
pas du petit bourg breton de Plouharnel, des plages de Carnac et de la presqu’île de Quiberon, et à un
kilomètre à vol d’oiseau des moniales de l’abbaye Saint -Michel, ravagée en avril dernier par un
incendie (lire La Croix du 27 avril), n’empêche pas les bénédictins de se sentir proches de ce que
vivent les moines bouddhistes de Birmanie.
Le sacrifice des bonzes birmans qui se sont opposés à la junte militaire a interpellé la communauté et
chacun des moines de manière différente. « Je fais partie de ceux qui ne suivent pas l’actualité,
explique par exemple le P. Xavier Perrin, prieur de l’abbaye. Mais l’implication des moines et du
peuple birman est une réponse pacifique et humaine à laquelle on ne peut pas être insensible. Cela
rejoint quelque chose qui est le sens même de notre vie de prière et d’intercession pour tous les
hommes. C’est une dimension permanente de notre vie monastique. On ne peut pas être disciple de
Dieu si l’on n’est pas ouvert à tous les hommes. »
Mais pourquoi cette réaction particulière sur la Birmanie, qui est loin d’être le seul pays ou les droits de
l’homme sont bafoués ? L’implication politique directe de moines bouddhistes a-t-elle joué un rôle ? «
Sans doute parce que les moines sont au contact direct de la population, un peu comme l’est le clergé
dans notre pays », reconnaît Dom Piron.
"Qu'aurions nous fait à leur place?"
« Il faut se demander ce que nous aurions fait à leur place en cas d’événements aussi graves,
souligne le F. Pierre-Marie Jourdan, économe du monastère. La paix et l’unité sont des causes
fondamentales, et nous devons être des artisans de la paix. Que faisons-nous, à notre niveau, pour y
contribuer ? Des événements comme ceux de la Birmanie nous ouvrent les yeux. »
Pour ce moine, le dialogue interreligieux devra s’imposer : « Notre vie ne nous prédispose pas à
développer ce dialogue, et pourtant, à l’heure de la mondialisation, c’est maintenant une vraie
nécessité de le faire dans un climat fraternel », explique-t-il. Ce n’est pas une nouveauté pour l’abbaye
qui, il y a quelques années, avait reçu des moines bouddhistes tibétains.
« Nous avions passé une journée ensemble et ressenti, malgré la barrière du langage, une très
grande fraternité avec ces moines », se souvient le P. Xavier Perrin. À cette époque également, le P.
Robert le Gall, précédent abbé, devenu archevêque de Toulouse, avait publié un ouvrage d’entretiens
(1) avec un lama tibétain.
Jean-Luc POUSSIER
2007-10-30 apic/imedia/ami/pr
New York: Intervention de Mgr Migliore à l'ONU
L’homme ne peut être considéré comme « un fléau ou une menace » pour l’environnement, a
estimé l’observateur permanent du Saint -Siège auprès des Nations Unies à New York, le 29
octobre. Mgr Celestino Migliore, qui intervenait lors d’un débat sur le développement à l’ONU,
a aussi regretté que les pauvres soient les premiers à pâtir de la dégradation de
l’environnement.
« Ma délégation croit que protéger l’environnement signifie plus que le défendre », a soutenu
Mgr Celestino Migliore avant d’expliquer que « la protection de l’environnement implique une
vision plus positive de l’être humain » dans laquelle « la personne n’est pas considérée
comme un fléau ou une menace pour l’environnement, mais comme quelqu’un qui se juge
responsable du soin et de la gestion de l’environnement ».
Ainsi, a estimé le diplomate du Saint -Siège, « il n’y a non seulement aucune opposition entre
l’être humain et l’environnement », mais « il existe une alliance inséparable dans laquelle
l’environnement conditionne essentiellement la vie et le développement de l’homme tandis
que l’être humain perfectionne et anoblit l’environnement par son activité créatrice. »
« La crise environnementale est un défi moral », a également affirmé Mgr Celestino Migliore.
Pour le diplomate, « tandis que nous cherchons à trouver la meilleure manière de protéger
l’environnement et de parvenir à un développement durable, nous devons également travailler
pour la justice dans les sociétés et parmi des nations ». Ainsi, Mgr Migliore a invité à
examiner le fait que, « dans la plupart des pays, aujourd'hui, ce sont les pauvres et les plus
faibles qui endurent le plus directement le choc de la dégradation de l’environnement ».
Lois insuffisantes
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies a encore souligné que la
dégradation environnementale qu’entraînent « certains modèles de développement
économique » faisait comprendre que « le développement n’est pas simplement une
augmentation de la production mais une approche équilibrée entre production, respect des
droits des travailleurs et protection environnementale ». Il a alors souhaité « une coopération
internationale accrue dans laquelle la responsabilité de protéger l’environnement serait
partagée équitablement entre pays en développement et développés, entre riches et pauvres
».
Mgr Migliore a enfin estimé que les lois n’étaient pas suffisantes et que les changements de
comportements nécessitaient « un engagement personnel et une conviction éthique de la
valeur de la solidarité ».
WAR RESISTERS SUPPORT CAMPAIGN
www.resisters.ca
416 598 1222
Please join us at our
VIGIL
IN SUPPORT OF
U.S. WAR RESISTER
PHIL McDOWELL
ON THE OCCASION OF HIS REFUGEE HEARING
Date: Friday, November 2, 2007
Time : 12:00 -- 1:00 PM
Place : 74 Victoria Street
1 block East of Yonge Street, between Richmond Street E. and Adelaide Street E. –
Subway: Queen.
Background
Phil McDowell arrived in Canada just over a year ago. He was followed some weeks later by his spouse,
Jamine Aponte. Phil served in the US Army in Iraq. His active duty commitment was finished in July 2006,
and he was given his discharge. He decided that he would start his new life as a civilian by undertaking a
long hike along the Appalachian Trail. It was while he was on this trip that he received word from Jamine
that he had been "stop lossed" -- i.e. called back to active duty in spite of the completion of his Army
contract. Some refer to this as the "backdoor draft".
Phil's experiences in Iraq, and his efforts to learn the facts about the war and its goals, had turned him into
an opponent of the war. He had given no thought to the possibility that, even after discharge, he might be
called back to active duty, probably in Iraq. He went back to Fort Hood, Texas, but he devoted much of his
spare time to looking at alternatives serving in a war he opposed. He eventually found out about the War
Resisters Support Campaign, and he contacted us. He and Jamine decided, after careful thought, that they
would come to Canada.
Once here, both Phil and Jamine became actively involved in the Campaign, taking part in all our activities
including public speaking, committee work, and helping other war resisters. Both Phil and Jamine are
actively involved in sports like skiing, rock climbing, hiking, and, for Jamine, the Canadian sport of
lacrosse, where she both coaches and competes.
Please join us on November 2 as we gather to show our support for Phil and Jamine.
For further information: Lee Zaslofsky 416 598 1222 or 416 369 0864
Michelle Robidoux 416 856 5008
Radio Canada le mercredi 31 octobre 2007
Myanmar
Les moines défient la junte
Au Myanmar, entre 100 et 200 moines bouddhistes ont défié
la junte militaire, mercredi, en défilant à nouveau dans les
rues de Pakokku, à environ 600 kilomètres au nord-ouest de
Rangoon.
Vêtus de leur traditionnelle robe safran, les bonzes ont marché en
chantant et en priant, mais sans scander de slogans politiques. Ils ont
néanmoins transgressé du coup une interdiction de manifestation toujours
en vigueur dans l'ex-Birmanie.
Photo: AFP/STR
Selon la radio dissidente Democratic Voice of Burma, les moines
Des moines marchant dans réclament toujours une baisse du prix de l'essence, un processus de
réconciliation nationale et la libération de tous les prisonniers politiques,
Rangoon, vendredi, après incluant la figure de proue du mouvement prodémocratique birman,
avoir recueilli des aumônes. Aung San Suu Kyi.
Cette démonstration publique est la première à se produire depuis que le régime birman a violemment
réprimé les manifestations prodémocratiques qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans
les rues du pays à la fin du mois de septembre.
Elle survient en outre à quelques jours d'une nouvelle visite de l'émissaire spécial des Nations unies,
Ibrahim Gambari. Ce dernier a entrepris une tournée diplomatique en Asie au cours de laquelle il doit
notamment rencontrer des dirigeants de la Chine et de l'Inde, qui sont les principaux fournisseurs de la
junte. Selon différentes sources, M. Gambari doit arriver au Myanmar le 3 novembre.
Le fait que la marche de protestation ait eu lieu à Pakokku a une valeur symbolique, puisque c'est à cet
endroit qu'un premier accrochage entre moines et militaires a mis le feu aux poudres au début du mois de
septembre. Ces manifestations en faveur de la démocratie étaient les plus importantes à se tenir en 20 ans
au pays.
Le 5 septembre dernier, des soldats birmans ont utilisé la force pour disperser une foule qui manifestait
pacifiquement dans les rues de Pakokku pour d énoncer une hausse marquée du prix de l'essence décidée à
la mi-août par le régime.
Le lendemain, les moines ont détenu en otage plusieurs employés gouvernementaux en guise de
protestation et ont demandé à ce que la junte présente ses excuses avant le 17 septembre. N'ayant pas
obtenu satisfaction à l'expiration du délai, les moines se sont alors mis à défiler par milliers dans les rues.
Le mouvement a permis de catalyser la grogne des Birmans envers le régime et d'attirer l'attention du
monde sur leurs conditions de vie. Après quelques jours, des milliers de citoyens ordinaires se sont joints
aux manifestations.
Le régime a finalement réprimé les manifestations dans la violence. Une dizaine de personnes ont été tuées,
selon un bilan officiel jugé non crédible par les pays occidentaux, et des milliers de personnes, dont de très
nombreux moines, ont été arrêtés.
2007-10-31 COE
Pauvreté, richesse et écologie : effets de la
mondialisation économique
En raison de la mondialisation économique, les structures du commerce et de la finance
creusent de plus en plus le fossé entre riches et pauvres, ce qui constitue une menace pour la
paix universelle et pour la planète.
Lors de l’Assemblée du COE à Porto Alegre en 2006, on a bien vu que tout le monde n’était
pas d’accord sur l’analyse de cette réalité et sur la façon d’y répondre ; on peut avoir l’espoir
que le COE réussira à élaborer un nouveau paradigme qui fera la synthèse des différentes
positions sur cette question.
Ce projet invite les Églises à examiner et à défendre des solutions alternatives à la
mondialisation économique. Il s’agit d’une tentative pour réunir Églises et partenaires
œcuméniques du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest en vue d’une réflexion et d’une action
communes pour découvrir des façons nouvelles et originales d’utiliser la richesse mondiale et
pour éradiquer la pauvreté. Il les incite à créer des synergies nouvelles entre points de vue
différents à propos de la pauvreté, de la richesse et de l’écologie.
Dans le cadre du processus AGAPE (L’alter mondialisation en faveur des êtres humains et de
la terre) qui a débuté avant 2006, ce projet assurera le suivi du travail avec les partenaires
œcuméniques, en se consacrant à des questions telles que le commerce équitable,
l’annulation de la dette, les marchés financiers, la fraude fiscale, les biens et les services
publics, des moyens d’existence et des emplois corrects, une agriculture source de vie, le
pouvoir et l’empire, la dette écologique.
De nombreuses études donnent des informations sur les personnes en situation de pauvreté,
mais on ne sait pas grand-chose des riches. On sollicitera les Églises pour qu’elles élaborent,
à côté du « seuil de pauvreté », un « seuil de consommation et d’avidité » qui servira
d’orientation aux chrétiens.
Une étude de cas et une méthode par ateliers rassemblera les expériences vécues par les
Églises aux niveaux régional et mondial. On les invitera à faire part, dans des ateliers
régionaux, de leurs récits et de leurs interventions sur leur façon de réagir à la pauvreté et à
la richesse. On organisera des séminaires au cours du Forum social mondial. On continuera
les rencontres avec la Banque mondiale et le FMI sur les thèmes de la pauvreté, de la
richesse et de l’écologie.
On recensera les personnes chargées, dans les Églises, de la justice économique, ou celles
qui s’occupent des questions relatives à la pauvreté et à la richesse, de façon à constituer un
réseau innovant et actif, et un groupe de référence rassemblera les personnes qui travaillent
sur la dette écologique, les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les personnes
handicapées.
2007-10-31 apic/misna/ag/pr
Le Caire : les droits des enfants à l'ordre du jour
d'un forum arabo-africain
Un appel à une action accélérée pour la protection des droits et pour le bien-être des enfants
du continent africain a été lancé lundi au Caire par les participants au deuxième Forum
panafricain sur les enfants. Un forum tenu alors que la polémique grandit à propos de l'affaire
de « L'arche de Zoé ».
La rencontre, qui a regroupé les représentants de 53 pays africains et arabes, s'est tenue hier
au Caire, en Égypte, au centre international de conférences. Cela alors que la polémique sur
l'action de l'ONG française « L'arche de Zoé » visant à faire sortir du Tchad 103 enfants bat
son plein.
Les participants ont demandé aux autorités concernées par l'enfance d'œuvrer pour mobiliser
des ressources financières et pour élaborer des programmes visant l'amélioration des
capacités des enfants.
Durant la rencontre, qui durera jusqu’au 2 novembre, les représentants des différents pays
procéderont aussi à une évaluation de ce qui a été réalisé à ce jour pour promouvoir une vie
meilleure des futures générations.
Droits des enfants ou récupération politique?
Pendant ce temps au Tchad, les 103 enfants continuent à être « parqués » en attendant de
connaître leur sort. D'après des sources du ministère des Affaires étrangères tchadien, les
enfants seraient tous de nationalité tchadienne. Seize Européens - 9 Français dont trois
journalistes et les sept Espagnols formant l'équipage de l'avion - ont été inculpés à Abéché,
dans l'est du Tchad pour « enlèvement de mineurs », « escroquerie » ou « complicité ». Tous
risquent les travaux forcés.
Si l'ONG française est sous le feu des critiques, les observateurs s'interrogent sur la
récupération politique du président tchadien Idriss Déby, accusé d'avoir utilisé des milliers
d'enfants pour servir dans son armée, et de n'avoir jamais rien entrepris pour les milliers de
réfugiés qui croupissent dans des camps à la frontière avec le Darfour.
Curieusement, alors que Paris s'est vivement désolidarisé de l'association « L'Arche de Zoé
», Madrid a exprimé, mardi, son « désaccord » avec l'inculpation de ses sept ressortissants.
31 OCT 2007
Démographie
L'ONU s'inquiète du déséquilibre des naissances garçons
filles en Asie
La préférence des parents vietnamiens pour les garçons aggrave le déséquilibre entre les
sexes au détriment des filles en Asie, où le phénomène est déjà observé en Chine et en
Inde.
Et cette tendance pourrait provoquer une augmentation du trafic de femmes et des troubles sociaux, selon le
Fonds des Nations unies pour la population.
Le Vietnam est désormais dans la situation où était la Chine il y a dix ans, enregistrant la naissance de 110
garçons pour 100 filles. Les technologies permettant de déterminer le sexe du foetus sont déjà disponibles
dans le pays où l'avortement est légal, selon l'étude publiée cette semaine par le Fonds pour la population.
Le ratio à la naissance devrait être normalement d'environ 105 garçons pour 100 filles.
Les conséquences se produisent déjà dans des pays voisins comme la Chine, la Corée du Sud et Taïwan,
qui doivent «importer des mariées», selon l'expression de Tran Thi Van, représentant adjoint du Fonds pour
la population à Hanoï, qui précise que nombre de ces épouses viennent du Vietnam.
Selon le rapport, qui examine également la situation de la Chine, de l'Inde et du Népal, le déséquilibre
risque d'entraîner une recrudescence des violences contre les femmes et des tensions sociales. Il prédit une
«crise du mariage», qui contraindrait les hommes les plus pauvres à rester célibataires.
Le déséquilibre garçons-filles à la naissance augmente dans certaines régions d'Asie depuis les années 1980
et l'introduction de l'amniocentèse et de l'échographie pour déterminer le sexe du foetus en début de
grossesse. Malgré la législation qui interdit aux médecins dans plusieurs pays de révéler le sexe de l'enfant,
de nombreuses femmes parviennent à le connaître et se font avorter lorsque c'est une fille.
En Chine, on estime que 120 garçons naissaient pour 100 filles en 2005, tandis qu'en Inde le ratio
s'établissait à 108 pour 100 en 2001, date du dernier recensement. Toutefois dans certaines régions
indiennes, le taux s'élève à 120 contre 100, tandis que des pointes à plus de 130 contre 100 sont relevées
dans plusieurs provinces chinoises.
Des infanticides visant les filles sont encore signalés dans certains pays et des taux de mortalité supérieurs
pour les filles sont enregistrés en Chine, où elles reçoivent parfois moins de soins et de nourriture que leurs
frères.
Le rapport estime qu'il manquait 163 millions de filles ou de femmes en 2005 en Asie sur la base d'une
comparaison avec les ratios entre les sexes dans d'autres régions du monde.
L'action humanitaire
La frustration au quotidien
«Partout, nous voudrions faire plus, aller plus vite faire mieux... Nous sommes des
frustrés permanents», reconnaît Antoine Peigney, directeur des opéra tions internationales
de la Croix-Rouge française. Pour les humanitaires, l'impératif de ne pas se mettre en
danger, de respecter la loi ou les règles éthiques freine souvent les actions, mais c'est
aussi la seule façon de s'assurer que leur travail ne fera pas plus de mal que de bien.
Dans une situation de crise, «on peut faire beaucoup de mal», aux populations locales auxquelles on veut
venir en aide comme à l'action des autres organisations humanitaires, assure dans un entretien à
l'Associated Press Benoît Silve, qui dirige l'institut de formation spécialisé Bioforce installé à Vénissieux
(Rhône). «On a un devoir de s'impliquer convenablement en obtenant des résultats. Pour cela, il faut se
donner le temps de bien analyser le contexte local, ne pas décider trop vite, bien peser les moyens qu'on
met en oeuvre, les conséquences de ce qu'on fait et aussi les risques qu'on court.»
Ainsi, Médecins sans frontières (MSF) hésite parfois à envoyer une aide en cas de déplacement de
population dans une zone de conflit. «Ca peut être une stratégie des groupes armés pour vider une région de
ses habitants et les envoyer ailleurs ou pour faire venir de l'aide matérielle qu'ils comptent détourner»,
explique Françoise Bouchet-Saulnier, directrice juridique de MSF.
Pour les associations, le premier travail consiste à s'assurer de bien comprendre la situation, ce qui passe le
plus souvent par une étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales (ONG) locales ou
déjà implantées sur place, et par une coordination avec les autres associations internationales, les agences
de l'ONU et les autorités locales.
«Cette coordination, c'est vrai, est consommatrice de temps», reconnaît le directeur de l'action
internationale du Secours catholique, Daniel Verger. Elle peut parfois frustrer les employés humanitaires
sur le terrain, «surtout dans les premières semaines». «On a envie d'agir le plus vite possible et les
coordinations nous donnent l'impression de passer beaucoup de temps dans les bureaux.»
Mais dans les grandes ONG, qui mettent en avant leur «professionnalisme», on se résigne à prendre le
temps nécessaire pour parvenir aux meilleures décisions possibles. «L'objectif n'est pas de se précipiter en
deux jours, c'est de faire ce qu'on peut», cadre Antoine Peigney. «L'important c'est de pas se tromper»,
insiste Benoît Silve.
Au sein des grandes structures, l'habitude de travailler dans l'urgence, les règles internes qui imposent de
pendre les décisions délicates en lien avec les responsables du siège servent de garde-fou, tout comme la
formation des travailleurs humanitaires envoyés sur le terrain.
Les associations pointent plutôt les «toutes petites ONG qui sont mal connues ou pas répertoriées» et qui
sont parfois tentées d'aller plus vite, quitte à prendre quelques libertés avec les règles d'action, comme cela
semble être le cas pour L'Arche de Zoé au Tchad. «Parfois, on ne veut pas voir les risques, on s'habille avec
des bonnes intentions en disant: "on y va, les autres ne bougent pas parce qu'ils sont frileux", et on tombe
dans plein de pièges», déplore Mme Bouchet-Saulnier.
«Dans les très grosses urgences style Darfour ou tsunami (...) ça arrive souvent de croiser des gens qui sont
là avec plein de bonne volonté mais avec une compétence limitée», témoigne Danie l Verger, du Secours
catholique. Ces associations agissent «en free-lance» et «interviennent au gré de leur impression et de leur
analyse, qui est souvent rudimentaire». «Parfois c'est aléatoire ou même contre-productif», observe-t-il.
Mais pas toujours. Dans certains cas en effet, les grandes ONG et les agences de l'ONU déployées sur le
terrain sont sollicitées par «des gens qui arrivent en disant: "on ne sait pas quoi faire"», rapporte-t-il. «Dans
la mesure où ils acceptent d'écouter nos conseils, (...) il peut arriver que, malgré le manque de
professionnalisme, cela aboutisse à des choses tout à fait honorables», salue Daniel Verger.
La contestation en Birmanie - La flamme de la révolte brûle encore
parmi les bonzes birmans
Libération
Édition Le devoir du jeudi 01 novembre 2007
Une centaine de moines ont défilé hier dans une ville du centre de la Birmanie pour la première fois
depuis l'écrasement du mouvement de protestation populaire sans proférer de slogans hostiles au pouvoir.
L'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari est attendu samedi à Rangoon pour une nouvelle médiation.
La première manifestation de bonzes en Birmanie, hier, depuis la fin septembre confirme que le
mouvement de contestation n'est pas détruit malgré un mois de répression tous azimuts. Une centaine de
bonzes ont défilé calmement hier matin dans la ville de Pakokku, à 350 kilomètres au nord de Rangoon,
en chantant des prières bouddhiques traditionnelles, avant de réintégrer leur monastère. C'est dans cette
ville -- un des deux principaux centres de formation des bonzes du pays, avec Mandalay -- que s'était
allumée, début septembre, l'étincelle qui avait ensuite enflammé le pays.
La sangha (la communauté monastique) a été laminée par la répression. Des centaines de bonzes ont été
arrêtés, forcés de quitter le froc, interrogés et humiliés par leurs geôliers. «Nous suspectons un usage
fréquent de la torture. Les conditions sanitaires dans les centres de détention sont épouvantables. Il y a
un manque de soins et de médicaments», indique un enquêteur d'Amnesty International après une mission
de deux semaines. Win Shwe, un militant de la Ligue nationale pour la démocratie, le principal parti
d'opposition, est mort pendant un interrogatoire le 27 septembre. L'ambassade britannique à Rangoon
estime qu'entre 2000 et 2500 personnes étaient encore détenues fin octobre, parmi lesquelles de
nombreux moines.
Prises d'otages
Ces dernières semaines, beaucoup de familles ont retiré leurs enfants qui étudiaient dans des monastères
par peur qu'ils soient inquiétés par les autorités ou impliqués dans une nouvelle vague de révolte. Seules
quelques centaines de bonzes résident encore dans le monastère Mahagandhayon, à Mandalay, le plus
grand du pays; il comprend habituellement 1400 étudiants en religion. Les leaders des manifestations de
septembre sont en prison ou sont passés dans la clandestinité. Pour faire pression sur ces fugitifs, la
police pratique des prises d'otages: le père d'U Gambira, un des dirigeants de l'Alliance des bonzes de
Birmanie, la principale organisation derrière le mouvement de protestation, a été emprisonné, ainsi que
la mère adoptive d'Ashin Kovida, l'initiateur des premières manifestations.
Mais si le mouvement des jeunes bonzes est en déroute, le sentiment de colère suscité par les violences
commises contre les religieux est plus vif que jamais, tant au sein de la communauté monastique que
parmi les laïcs. Pour un bouddhiste, tirer sur un bonze est un acte impardonnable. Une tache que les
généraux au pouvoir ne pourront jamais effacer. Traditionnellement, les leaders du pays, de l'époque des
rois jusqu'à la dictature actuelle en passant par les chaotiques années de démocratie entre 1948 et 1962,
ont toujours cherché à légitimer leur pouvoir par la religion bouddhique. Les violences de septembre se
sont traduites par un processus brutal de délégitimation.
Haine
Après un séjour en Birmanie, fin octobre, l'universitaire américain David Steinberg, un expert du pays,
estimait que «le sentiment de haine envers le régime est devenu si profond qu'il pourrait annoncer de
nouveaux mouvements de manifestations». Depuis septembre, la junte a toutefois essayé de regagner les
faveurs de la sangha en multipliant les donations d'argent, de nourriture et autres cadeaux à des bonzes
importants. Mais selon des témoins, des sacs de riz restent empilés aux portes de certaines pagodes, un
signe de défiance des moines qui refusent de se laisser acheter. Malgré l'absence de leader et
d'organisation véritablement structurée, la flamme de la révolte continue et continuera à brûler au sein
de la communauté des moines pour une simple raison: les enseignements mêmes de la religion
commandent de s'opposer à ce qui est injuste et à ceux qui provoquent la souffrance d'autrui. «Leur
responsabilité est d'aider à amoindrir la souffrance des gens. Pour eux, c'est une obligation religieuse»,
indique Khin Omar, présidente du Réseau pour la démocratie et le développement, une organisation
birmane basée en Thaïlande.
Les ONG précisent le profil des enfants dans l'affaire
de L'Arche de Zoé
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.11.07
a quasi-totalité des 103 enfants que l'association L'Arche de Zoé a tenté d'emmener en
France, le 25 octobre, disent avoir encore de la famille, dont au moins un parent
proche, et venir de villages tchadiens frontaliers du Soudan, affirment l'Unicef, le
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité
international de la Croix-Rouge jeudi 1 er novembre dans un communiqué.
Une annonce officielle qui vient confirmer les informations relayées avec prudence,
ces derniers jours, par le ministère des affaires étrangères français.
"Au cours des conversations que les travailleurs humanitaires ont eues avec eux, 91 des
enfants se sont référés à un environnement familial constitué d'au moins une personne
adulte qu'ils considèrent comme un parent", souligne le document, sans préciser
toutefois si ce parent est nécessairement son père ou sa mère. "Les entretiens menés
pendant plusieurs jours avec ces 21 filles et 82 garçons âgés de 1 à 10 ans (...)
suggéreraient que 85 d'entre eux proviennent de villages de la région frontalière entre
le Tchad et le Soudan, situés dans les zones de Adré et Tiné [localités frontalières]",
affirment les organisations. Les entretiens se poursuivent avec les douze autres enfants
pour recueillir des informations permettant d'avancer dans la recherche de famille ou de
proches.
UN TRAVAIL GRADUEL ET ARDU"
Interrogée par l'AFP, la porte-parole du HCR à Abéché Annette Rehrl a précisé qu'il
s'agissait de villages situés "côté tchadien", "ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils sont
forcément de nationalité tchadienne". L'association française L'Arche de Zoé, dont des
responsables sont inculpés et écroués au Tchad, affirmait, elle, que les enfants étaient
des "orphelins" du Darfour, région de l'ouest du Soudan frontalière du Tchad, en proie à
une guerre civile.
L'état de santé des 103 enfants, accueillis à l'orphelinat d'Abéché, "n'est pas, pour
l'instant, préoccupant", estiment les humanitaires. "Certains d'entre eux ont reçu des
soins pour des blessures bénignes". Les organisations et les autorités tchadiennes
"poursuivent leurs efforts visant à reconstituer l'histoire, le statut et l'identité de ces
enfants (...) au cas par cas", concluent les humanitaires, soulignant qu'il s'agit d'un
"travail graduel et ardu", certains enfants n'étant"pas en mesure de fournir les éléments
d'information de base en raison de leur jeune âge".
La Presse Le jeudi 01 nov. 2007
Congo: «La pire crise humanitaire au monde»
Jooneed Khan
La Presse
«Le monde doit avoir honte de ce qui se passe au Congo. L’ONU
a déployé depuis sept ans sa plus importante mission chez
nous, avec 21 000 membres et plus de un milliard de dollars
par an. Mais la guerre y fait toujours rage et la plus grave crise
humanitaire au monde nous massacre chaque jour un peu
plus».
Ainsi parlait hier Julienne Lusenge, d’une voix souvent étranglée par des sanglots, devant des représentants
d’ONG dans les locaux de Droits et Démocratie, à Montréal, partenaire, avec d’autres, de son ONG
congolaise.
Mme Lusenge est coordonnatrice de la SOFEPADI (Solidarité féminine pour la paix et le développement
intégral), à Bunia, dans la province de l’Ituri. Celle -ci et les provinces voisines du Nord et du Sud-Kivu
sont au cœur de guerres, pillages, viols, exactions, tortures et massacres «horribles et indescriptibles», a-telle dit.
«L’émissaire européen a vu que la crise chez nous est comparable à celle du Darfour. La vérité, c’est que la
crise est pire au Congo, c’est la pire crise humanitaire au monde, avec un demi-million de victimes chaque
année selon l’ONU», a souligné Mme Lusenge.
«Sur le dos des femmes»
«La guerre se fait sur le dos des femmes et des filles. Les hommes aussi sont violés.
Les miliciens les obligent ensuite à violer leurs propres familles. Les garçons sont
violés et enrôlés de force dans les milices qui ont droit de vie et de mort sur les
populations», a raconté Mme Lusenge.
La guerre y oppose les rebelles du général déchu Laurent Nkunda et les forces armés
congolaises (FARDC), mais elle implique aussi des miliciens Maï Mai, des soldats
rwandais et ougandais, et des Hutus des Forces démocratiques de libération du
Rwanda (FDLR).
«La MONUC veut que les Maï Maï et le FDLR désarment, mais quand les rebelles de
Nkunda sont coincés, elle s’interpose pour les protéger», a-t- elle dit, qualifiant
d’«échec total» le programme DDR de l’ONU (Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion).
«Nkunda dit défendre son ethnie, les Tutsis du Congo. Mais le Congo a 252 ethnies,
toutes minoritaires. Il reçoit l’aide du Rwanda, qui ne veut pas que les Hutus
rentrent. Le Rwanda préfère les cantonner au Congo même si cela détruit nos vies.
Et le monde le laisse faire», a- t- elle affirmé.
«Ils gardent les démobilisés dans des camps pour quatre ou cinq jours, avant de les
libérer dans la nature. Ces jeunes, qui ont tué, torturé, violé et pillé, retournent
s’enrôler chez les rebelles car, pour eux, une arme est un visa pour sortir de la
misère», a- t- elle expliqué.
Ses pires frustrations sont liées au travail inlassable qu’elle et ses collègues font sur le terrain depuis cinq
ans pour documenter les violences contre les femmes à l’intention de la Cour pénale internationale (CPI) de
La Haye.
Concernant le Canada, qui a octroyé 15 millions de dollars sur quatre ans pour les victimes de violences
sexuelles au Congo, Mme Lusenge a déclaré qu’après deux ans, son ONG et les autres sur le terrain «n’ont
pas vu un seul cent». «L’argent va aux agences de l’ONU, dont les frais d’administration et de logistique en
dévorent la majeure partie», selon elle.
«De l'amour, pas des châtiments»
Hélène Buzzetti
Édition Le devoir du vendredi 02 novembre 2007
Au Pakistan, l'élève est le plus souvent considéré comme un mal nécessaire
Photo: Agence Reuters
Sheikhupura, Pakistan -- Maar nahi piyar. Ce slogan ourdou, qu'on
pourrait traduire par «De l'amour, pas des châtiments», orne l'entrée
des écoles pakistanaises depuis maintenant trois ans. Trois petites
années seulement depuis que le gouvernement de Pervez Moucharraf
a interdit aux enseignants d'infliger des sévices corporels à leurs
élèves, des coups qui causaient parfois des fractures, des
écorchements et même la mort... C'est dans ce contexte qu'ont fait
leur apparition les child-friendly schools (CFS).
Tautologie, une école conçue pour les enfants? «Il y a un dicton au Pakistan qui dit que la peau de l'élève
appartient au professeur qui lui enseigne», répond Tariq Saeed, spécialiste en éducation pour l'UNICEF à
Lahore. L'UNICEF est à l'origine de cette idée d'écoles respectueuses. Si elles n'ont pas été implantées au
Pakistan uniquement pour répondre à un problème de violence envers les élèves (le gouvernement
pakistanais a reconnu lui-même l'omniprésence des châtiments en lançant sa campagne de
sensibilisation), les CFS répondent surtout à une culture éducative qui ne place pas l'enfant au coeur de
l'enseignement. Au Pakistan, l'élève est le plus souvent considéré comme un mal nécessaire.
«Ici, l'apprentissage se fait beaucoup par coeur, les élèves sont appelés à répéter les leçons en bloc. On
oublie un mot, et le sens est perdu», illustre Sehr Qizilbash, une autre conseillère en éducation de
l'UNICEF. Bref, la compréhension de ce qu'on ânonne n'est pas perçue comme importante.
Cet apprentissage par coeur plongerait ses racines dans la récitation du Coran, le livre religieux que les
musulmans pakistanais apprennent à déclamer même si celui-ci est rédigé en arabe et que les Pakistanais
parlent... ourdou. Un peu comme les messes en latin auxquelles assistaient sans comprendre les
Québécois à une époque pas si lointaine!
Le programme de l'UNICEF a ainsi permis de mettre en place 150 CFS dans la province du Punjab (est du
Pakistan) et un nombre similaire dans chacune des trois autres provinces du pays. «Une goutte d'eau
quand on considère qu'il y a environ 125 000 écoles primaires au pays», dit Deepak Bajracharya,
responsable du programme pour tout le Punjab.
Le programme a surtout consisté à mettre sur pied des centres de formation auxquels les enseignants des
écoles retenues sont contraints d'assister. Là, pendant deux semaines, on leur apprend comment prendre
en compte les besoins de l'enfant, l'importance de capter son attention, de piquer sa curiosité, de
l'amuser, bref, de lui donner envie de revenir à l'école dans un pays où le taux de décrochage est
faramineux. On leur fait bricoler avec les moyens du bord leurs futurs outils pédagogiques: ici un collage
de carton démystifiant le système respiratoire, là un assemblage de capsules de Pepsi et de 7-Up
illustrant les additions.
Deux écoles, deux mondes
On se rend à la CFS de Sheikhupura par des chemins cahoteux de terre battue où même les jeeps de
l'UNICEF ont de la difficulté à rouler. Le convoi s'arrête sur un vaste terrain vague où des jeunes jouent au
criquet parmi les boeufs et les poulets. On emprunte un dédale de chemins étroits bordés d'habitations de
fortune, faites de terre et de bouses, où coulent des rigoles d'évacuation dont s'échappe une
insupportable odeur d'urine, de putréfaction et de musc animal.
Au milieu de ce désolant paysage s'ouvre l'enceinte de l'école, impeccable de propreté. Le sol a été
balayé et les murs regorgent d'images colorées. La directrice de l'établissement, Mussart Kamal, nous
accueille, sûre d'elle-même et de son établissement.
«Le programme a changé les méthodes d'enseignement, affirme la directrice. Elles sont très différentes
des anciennes. Les élèves ont plus confiance en eux-mêmes, ils s'expriment mieux. Avant, les
enseignantes ne savaient pas comment enseigner les mathématiques. Elles ne faisaient que s'asseoir sur
leur chaise. Maintenant, elles sont plus proactives. Elles font des activités.» Une petite visite des lieux
plus tard le confirmera. Dans une classe, une élève tenant un chiffre est juchée sur un pupitre tandis
qu'une consoeur, chiffre en main aussi, est accroupie dessous. Voilà les concepts de fraction et de
dénominateur élucidés.
Ses quatre enseignantes réunies acquiescent. «Au début, je n'aimais pas l'idée d'être évaluée, j'étais très
réticente», lance Razia Sher. «J'avais peur d'être jugée», dit-elle avant d'admettre qu'il a été difficile
d'apprendre à planifier les leçons. Ses collègues hochent la tête, puis la conversation s'emballe tellement
que l'interprète doit les ralentir.
«Avant, mes élèves faisaient seulement lire et mémoriser les leçons. Maintenant, j'interragis avec eux, au
moyen de questions et réponses», se félicite Fazeelat Rasool. Farida Shaheen donne l'exemple de ses
étudiantes, qu'elle invite à venir au tableau faire des associations. «Maintenant, je veux toujours
apprendre plus, en particulier à propos de la méthodologie», continue Syeda Mansoora-Anwer, tout
enveloppée dans sa burqa noire qui ne laisse paraître qu'une partie de ses yeux. Toutes font valoir les
vertus d'un plan de classe en U qui favorise les interractions.
Dans les salles de classe, ce n'est pas encore tout à fait la révolution. Les élèves sont encore
dangereusement disciplinées, répondant à l'unisson qu'elles adorent l'école à cette bizarre étrangère
venue leur rendre visite. Lorsqu'on leur demande qu'elle est leur matière préférée, c'est sans hésitation
qu'elles répondent presque toutes «islamyat», le cours de religion.
Le portrait est quand même différent de celui d'une autre école publique, pas très loin, qui ne fait pas
partie du programme. Les élèves y sont crasseux, certaines classes se déroulent à même le sol, dans des
locaux ouverts sur l'extérieur. Contrairement à la CFS, il n'y a aucune balançoire ou bascule dans la cour
et les murs y sont désespérément gris. C'est que le programme des CFS vise aussi à rendre
l'environnement de l'école plus convivial, et à prévoir des salles de toilettes fonctionnelles. Leur absence
est très fréquente et constitue une des causes de décrochage des élèves, dont les parents n'aiment pas les
savoir hors de l'enceinte de l'école pour aller se soulager chez des voisins.
Une affaire de sécurité
Cette idée d'enceinte est très importante au Pakistan, et valorisée par les CFS, en particulier pour les
écoles de fillettes. Les parents imposant la purda à leurs filles (obligation de se soustraire au regard des
hommes inconnus) obligeraient celles-ci à se couvrir même pendant les classes si l'école n'avait pas de
barrière physique empêchant des hommes d'entrer par mégarde. «Ce ne serait pas pratique de suivre les
cours en tenant son vo ile sur le visage», dit Sehr Qizilbash.
Une évaluation du programme par le Ali Institute of Education a permis de noter une augmentation des
inscriptions scolaires de 9 % entre janvier 2005 et septembre 2006. L'UNICEF a pu surtout mesurer les
résultats des élèves des 150 CFS à ceux des autres établissements publics lors des examens unifiés de 5e
année. Constat: les élèves ont systématiquement mieux réussi, et ce, dans les six matières obligatoires.
Le chantier de l'éducation reste béant au Pakistan, disent en choeur tous les intervenants rencontrés. Les
slogans du gouvernement contre les châtiments, par exemple, sont mal reçus par les enseignants, qui y
voient une érosion de leur autorité en classe. Le gouvernement n'accorde toujours que des miettes à
l'éducation, soit 2,7 % de son produit intérieur brut, contre environ 40 % pour la chose militaire. Mais le
programme de l'UNICEF plaît au gouvernement Moucharraf, au point où les intervenants croient que celuici pourrait prendre de l'ampleur. «Même s'il y avait une élection, on ne croit pas que ça changerait quoi
que ce soit, estime Deepak Bajracharya. Quand les choses vont bien, les gouvernements, même lorsqu'ils
changent, n'ont pas l'habitude de faire table rase.»
Inde - Des millions d'enfants dans un état de semi-esclavage
Le Monde
Édition Le Devoir du vendredi 02 novembre 2007
Photo: Agence France-Presse
New Delhi -- Les autorités indiennes, en partenariat avec les organisations non gouvernementales (ONG)
locales, multiplient les opérations de «sauvetage» d'enfants dans les ateliers textiles de New Delhi après
que l'hebdomadaire britannique The Obs erver eut révélé qu'une dizaine d'entre eux confectionnaient des
chemises pour la ligne Gap Kid du géant américain du prêt-à-porter. Lundi 29 et mardi 30 octobre, une
vingtaine de mineurs auraient ainsi été secourus.
The Observer du 28 octobre décrit le dur labeur imposé aux enfants. Des journées de travail de 15 heures,
sans rémunération ou presque. Ceux arrivés il y a trois ans touchent environ 34 $ par mois. «Le
contremaître m'a expliqué que, comme j'étais en apprentissage, je n'étais pas payé», témoigne l'un d'eux.
Un autre fait le récit des violences dont ils sont victimes. «Si l'un d'entre nous pleurait, ils lui tapaient
dessus avec un tuyau de caoutchouc. Certains étaient punis avec des chiffons graisseux enfoncés dans la
bouche.»
Quelques heures après la publication de l'article, le patron de l'atelier, en liberté, condamnait avec
véhémence le raid policier qu'il venait de subir: «Leurs parents me les ont envoyés pour qu'ils apprennent
un travail. Ils n'ont rien à manger, alors ils doivent travailler. Que peuvent-ils bien faire d'autre?» Gap a
immédiatement annoncé le retrait des chemisiers incriminés du circuit de distribution.
D'après les ONG, 60 millions d'enfants travailleraient illégalement en Inde. Selon les Nations unies, leur
travail représenterait 20 % du produit intérieur brut local. Les enfants sont recrutés par des
intermédiaires qui sillonnent les villages pauvres des États de l'est du pays pour convaincre les familles
d'envoyer les leurs apprendre un métier «à la ville». «Ils reçoivent une trentaine de dollars et la promesse
que leur progéniture fera fortune. Une fois qu'ils sont partis, les parents n'ont plus de nouvelles», confie
Ramesh Gupta, le président d'une de ces ONG, La Marche mondiale contre le travail des enfants.
La loi contre le travail des enfants, votée en 1986, est peu respectée. Dans la filière textile notamment,
les courts délais de livraison et les commandes en flux tendus, imposés par les groupes étrangers, obligent
les fournisseurs à sous-traiter une partie de leur production à des ateliers qui échappent à tout contrôle.
Rien de surprenant, dès lors, à ce que Gap, malgré ses 90 inspecteurs dans le monde, n'ait pas su que des
enfants travaillent dans un petit atelier de confection de New Delhi.
Lorsque les ONG identifient des enfants dans des ateliers clandestins, les tentatives de secours échouent
du fait de la complexité de la procédure administrative. «Le temps de prévenir le substitut du magistrat,
la police et le service de protection des mineurs, les enfants repérés ont disparu», regrette Bhuwan
Ribhu, un avocat qui milite contre le travail des enfants, avant de conclure: «Les ateliers sont
clandestins, pas invisibles. Le gouvernement doit simplifier les procédures de secours.»
Le ministre du Commerce extérieur, Kamal Nath, s'est contenté d'indiquer que «les ONG font des efforts
croissants pour publier des rapports donnant une mauvaise image de l'Inde. Cela pourrait limiter les
importations des pays occidentaux depuis les pays pauvres comme l'Inde».
Lundi, la Confédération indienne de l'industrie publiait un rapport selon lequel le chiffre d'affaires de la
sous-traitance textile dans le pays allait augmenter de 12 % en 2007. En 2008, il atteindrait 25 milliards
de dollars.
L'affaire de L'Arche de Zoé - Des bonbons pour quitter la maison
Reuters
Édition Le Devoir du vendredi 02 novembre 2007
La quasi-totalité des enfants offerts en adoption ont leur famille
Abéché, Tchad -- 91 des 103 enfants que l'ONG française L'Arche de Zoé voulait conduire en Europe en les
présentant comme des orphelins ont encore au moins un de leurs parents, selon un rapport de l'ONU et de
la Croix-Rouge.
L'UNICEF, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) précisent dans ce document que la grande majorité des 21 filles et des 82 garçons
âgés de un à dix ans sont originaires de villages à la frontière entre le Tchad et le Soudan.
«Ce ne sont pas des orphelins et ils ne se trouvaient pas tout seuls dans le désert au Tchad: ils vivaient
avec leur famille», a déclaré Annette Rehrl, membre de l'équipe du HCR au Tchad.
Neuf Français, dont sept membres de L'Arche de Zoé, arrêtés jeudi dernier à Abéché, dans l'est du Tchad,
alors qu'ils tentaient d'emmener par avion les enfants présentés comme des orphelins du Darfour, risquent
de cinq à vingt ans de travaux forcés s'ils sont reconnus coupables d'enlèvement et de fraude. Deux des
Français détenus sont des journalistes qui effectuaient un reportage sur l'association.
Sept Espagnols, membres d'équipage de l'avion affrété par L'Arche de Zoé, un pilote belge et au moins
deux Tchadiens ont aussi été arrêtés et inculpés de complicité.
Interrogés à l'orphelinat d'Abéché où ils ont été accueillis, 91 des 103 enfants ont dit qu'ils vivaient en
famille, avec au moins un adulte qu'ils considèrent comme leur parent, indique la version anglaise du
rapport de l'ONU et de la Croix-Rouge.
Une première version, en français, laissait planer le doute dans la mesure où le mot «parent» peut aussi
signifier «membre de la famille». Mais Rehrl a confirmé que, dans ce cas, il s'agissait d'un adulte
considéré par l'enfant comme son père ou sa mère.
Certains enfants ont dit à des journalistes que leurs parents étaient vivants et qu'ils avaient été attirés
avec des friandises ou des biscuits hors de leur village, à la frontière entre le Tchad et le Soudan.
Selon le rapport, 85 des enfants proviennent de villages dans les zones d'Adré et de Tiné, frontalières de
la région soudanaise du Darfour. Il n'est pas précisé s'ils sont tchadiens ou soudanais.
L'UNICEF, le HCR et la Croix-Rouge ont souligné que le jeune âge des enfants avait rendu l'enquête
difficile mais qu'ils poursuivraient leurs efforts.
L'affaire a suscité l'indignation au Tchad, où de nombreux habitants de la région déshéritée frontalière
avec le Soudan s'interrogent sur les motivations des dizaines d'ONG étrangères travaillant avec les réfugiés
du Darfour.
Exode massif à Mogadiscio
Reuters
Édition Le devoir du vendredi 02 novembre 2007
Nairobi -- Trois jours de combats en début de semaine dans la capitale somalienne, Mogadiscio, ont forcé
88 000 personnes à fuir leur domicile, rapportait hier Haut-Commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR).
«Près de 90 000 personnes ont fui Mogadiscio ou se sont réfugiées dans des quartiers plus sûrs de la ville»,
a dit l'agence onusienne après les affrontements qui ont fait des dizaines de morts de dimanche à mardi.
Lorsque les forces du gouvernement somalien de transition et leurs alliés éthiopiens ont lancé cette année
deux offensives contre les repaires des islamistes dans la capitale, les combats ont tué des centaines de
c ivils et contraint 400 000 personnes à quitter la ville, où la plupart ne sont pas revenues, selon l'ONU.
2007-11-02 RVM
Deux petits rescapés de la guerre honorés
La médaille de la Paix du YMCA du Grand Montréal sera remise cette année à deux enfants
rescapés du Sierra Leone. Alusine Bah et Ishmael Beah seront honoré lors d’une cérémonie
qui se tiendra le 22 novembre prochain lors d’un dîner à l’Hôtel Omni à Montréal. C’est la 20e
année que cette médaille honorifique est remise par le YMCA. En plus de c es deux lauréats
exceptionnels, les Médailles de la Paix du YMCA seront décernées à des individus ou à de
groupes qui, sans ressource particulière, ont démontré au cours de l’année 2007 un
engagement profond et concret envers l’instauration de la paix dans leur vie quotidienne. Les
prix seront décernés dans six catégories couvrant les initiatives locales et internationales. Le
YMCA désire ainsi rendre hommage aux personnes qui se sont révélées être des artisans de
la paix, qui ont cherché des solutions pacifiques à la violence, aux conflits, à la discrimination
et aux injustices.
Qui sont les deux enfants honorés?
Alusine Bah avait 14 ans lorsque son village a été décimée par les rebelles du RUF (Front
révolutionnaire uni). Enfui dans la forêt et retrouvé par les forces armées du Sierra Leone, il a
été obligé à devenir un de ses nombreux enfants soldats. «Je ne souhaite à aucun enfant du
monde de vivre une expérience comme celle que j’ai vécue en tant qu’enfant soldat »,
mentionne Alusine. Il habite maintenant Montréal.
Ishmael Beah avait 12 ans lorsque son village et sa famille ont été anéantis. Contraint à
joindre les forces armées du Sierra Leone, il a été pendant deux ans un des nombreux
enfants entraînés à tuer. Il a survécu à cette période et, avec de nombreuses difficultés, s’est
réapproprié son humanité. Il vit maintenant aux États-Unis et a publié le livre « A Long Way
Gone; Memoirs of a Boy Soldier ».
2007-11-02 apic/fides/pr
Congo RDC : les violences contre les femmes se
multiplient au Kivu
Les violences sur les femmes sont un moyen pour tuer une communauté entière, dénonce
une étude de Justice et Paix de l'archidiocèse de Kivu, à l’Est de la République Démocratique
du Congo.
L'organisation dénonce une action visant à humilier et à tuer une communauté à travers des
actes, ponctuels et parfois systématiques, perpétrés dans tel ou tel village: des violences
sexuelles sont commises contre les femmes dans le Sud du Kivu, dans l’Est du Congo RDC
par des groupes armés qui infestent la zone, assure le rapport signé par Justin Nkunzi,
directeur de la commission « Justice et paix" de l’archidiocèse de Bukavu, parvenu à l'Agence
Fides. La région la plus concernée par les crimes sexuels est celle de Walungu, dans le
district de Kaniola.
L’étude est fondée sur l’interview de 100 personnes, dont 65 sont des victimes directes des
violences. "C’est une barbarie inimaginable dont il faut parler parce que parfois on a plus peur
du silence des bons que des barbaries des méchants".
Pour comprendre la signification de ces violences, il faut analyser le rôle de la femme dans la
société des Bashi, la population locale, relève le rapport. "La femme est considérée en
premier lieu comme une mère" peut-on lire. "Elle donne la vie. C’est tout ce qu’il y a de sacré
dans la tradition africaine". "En pratique, dans la tradition des Bashi, violenter une femme
signifie violenter sa propre mère. En somme chez les Bashi il existe des tabous et des
traditions qui protègent la femme et la préservent dans sa dignité".
Selon Justice et Paix, il s’agit d’un véritable acte de guerre sciemment effectué contre la
population locale: on frappe les femmes pour frapper la communauté entière. "Il faut
maintenant penser à une solution pour ce drame communautaire", conclut le rapport.
Libération de 90 personnes soumises au travail forcé en Amazonie
Agence France-Presse / Rio de Janeiro - L'inspection du travail brésilienne a libéré au
cours des quinze derniers jours 90 personnes qui étaient soumises au travail forcé en
Amazonie, a indiqué lundi le ministère du Travail.
Ces personnes se trouvaient dans des conditions «dégradantes, analogues à celles de
l'esclavage», selon le ministère.
Dans l'État du Para, 48 personnes ont été libérées alors qu'elles travaillaient dans deux
fermes situées près de Novo Repartimento, à 487 km de Belem, capitale de cet État
amazonien.
«Il n'y avait pas d'eau potable, aucune condition d'hygiène, et tous les travailleurs étaient
endettés», a indiqué une porte-parole, Diana Rocha, au quotidien Folha de Sao Paulo.
Les autres personnes ont été libérées au cours d'opérations menées dans les États du Mato
Grosso et du Maranhao, également situés en Amazonie.
Selon Folha, le travail des inspecteurs est difficile, car les cas de travail forcé sont
rarement dénoncés et les moyens de communication sont rares dans la région. Les
équipes d'inspection, accompagnées de policiers armés, ont dû parcourir 700 km de pistes
pendant 18 heures avant de trouver l'une de ces fazendas (fermes).
En juillet, l'inspection du travail avait déjà libéré 1108 personnes soumises au travail
forcé dans une propriété terrienne appartenant à l'entreprise Pagrisa à Ulianopolis, à 250
km de Belem. Le ministère public fédéral du Para a requis quinze ans de prison contre les
propriétaires de Pagrisa.
En 2006, les autorités brésiliennes ont trouvé 3309 personnes soumises au travail forcé
dans 206 propriétés terriennes, la plupart en Amazonie.
http://www.cyberpresse.ca/article/20071029/CPMONDE/71029114/50
24/CPDMINUTE
Des remerciements d’un prisonnier d’opinion biélorusse
Zmitser Dachkevitch, co-dirigeant du Front des Jeunes, un mouvement d’opposition,
avait déjà été arrêté en avril 2006 lors d’un rassemblement organisé à l’occasion du 20e
anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Il avait été condamné à 14 jours
d’emprisonnement pour son militantisme. À l’été 2006, il est arrêté de nouveau à la suite
d’une manifestation pacifique. Le 15 septembre 2006, Zmitser est inculpé d’organisation
ou participation à l’action d’une organisation non gouvernementale non enregistrée en
vertu de l’article 193, ajouté à dessein au Code pénal biélorusse. À l’issue d’un procès à
huis clos, il est condamné le 1er novembre 2006 à un an et demi d’emprisonnement.
Voici un petit mot de Zmitser disant qu'il est touché de l'attention et que ça lui fait du
bien. Zmitser est le cas mis en valeur lors du publipostage du printemps dernier; il sera
aussi un cas de la prochaine campagne Cartes de vœux.
Nous avons envoyé au ministre de l'Intérieur de la Biélorussie plus de 750 origamis lui
demandant de libérer Zmitser.
Un groupe en Autriche a récemment reçu une lettre de Zmitser Dachkevitch, en réponse à
des lettres de soutien que les membres du groupe lui avaient envoyées. Il a écrit :
"Je vous suis très reconnaissant ainsi qu'aux autres membres d'Amnistie internationale
pour votre soutien et solidarité. Ça m'aide à passer à travers les difficultés venant du fait
d'être détenu entre ces murs. Ça m'apporte un optimisme et une force nouvelle. Merci
beaucoup pour votre honnêteté et votre gentillesse."
Zmitser Dachkevitch continue en disant que sa santé est bonne.
Inde : 25 000 paysans bloquent les routes depuis trois semaines pour
récupérer leurs terres.
PIERRE PRAKASH. De notre correspondant à New Delhi / QUOTIDIEN - Ils sont
fatigués, ont chaud, mais marchent inlassablement. Direction : New Delhi. Objectif : se
faire entendre du gouvernement. Partis le 2 octobre de Gwalior, dans le centre de l'Inde,
près de 25 000 sans-terre venus des quatre coins du pays défilant au pas, selon la
tradition, vers la capitale pour réclamer une réforme agraire. Des tribaux, des dalits
(intouchables) et des petits paysans sans terrain à leur nom.
Victimes de lois obsolètes héritées de la colonisation, certains ont vu leurs terres saisies
pour créer des barrages, des mines, des parcs nationaux ou, plus récemment, des zones
franches industrielles. D'autres n'ont jamais eu de terrain parce qu'ils ont eu la malchance
de naître intouchables, le plus bas échelon du système social hindou.
Organisée par Ekta Parishad, une ONG d'inspiration gandhienne, la marche
Janadesh 2007 («le verdict du peuple») doit rejoindre le Parlement fédéral, ce week-end,
après un parcours de 340 kilomètres. Une fois à New Delhi, les marcheurs entendent
obtenir du gouvernement la mise en place d'une commission nationale pour les réformes
agraires et la création des tribunaux spéciaux pour régler les litiges de terrains,
particulièrement nombreux dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants. Plus
globalement, il s'agit aussi de souligner les inégalités de la fameuse croissance indienne
qui, du haut de ses 9 % annuels, ne bénéficie pour l'instant qu'à une petite minorité. «Le
développement économique doit-il servir à aider les pauvres, ou ne s'agit-il que de
générer du profit ?» demandait, il y a quelques jours, P.V. Rajagopal, le fondateur d'Ekta
Parishad, considéré comme l'un des plus fidèles héritiers du Mahatma Gandhi.
Reste à savoir si, une fois dans la capitale, les marcheurs de Janadesh trouveront l'écoute
qu'ils cherchent. Rien de moins sûr au moment où New Delhi cherche à rattraper le retard
industriel en créant des centaines de zones franches prises sur des terres agricoles. Mais,
englué dans une crise politique qui risque de déboucher sur des élections anticipées, le
gouvernement pourrait faire un geste afin de redorer son image dans les campagnes, qui
abritent les deux tiers de la population. Dans le cas contraire, les sans-terre menacent de
lancer un sit-in illimité devant le Parlement. Dans la pure tradition gandhienne.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/287722.FR.php
Congo: «La pire crise humanitaire au monde»
Jooneed Khan / La Presse - «Le monde doit avoir honte de ce qui se passe au Congo.
L’ONU a déployé depuis sept ans sa plus importante mission chez nous, avec 21 000
membres et plus de un milliard de dollars par an. Mais la guerre y fait toujours rage et la
plus grave crise humanitaire au monde nous massacre chaque jour un peu plus».
Ainsi parlait hier Julienne Lusenge, d’une voix souvent étranglée par des sanglots, devant
des représentants d’ONG dans les locaux de Droits et Démocratie, à Montréal, partenaire,
avec d’autres, de son ONG congolaise.
Mme Lusenge est coordonnatrice de la SOFEPADI (Solidarité féminine pour la paix et le
développement intégral), à Bunia, dans la province de l’Ituri. Celle-ci et les provinces
voisines du Nord et du Sud-Kivu sont au cœur de guerres, pillages, viols, exactions,
tortures et massacres «horribles et indescriptibles», a-t-elle dit.
«L’émissaire européen a vu que la crise chez nous est comparable à celle du Darfour. La
vérité, c’est que la crise est pire au Congo, c’est la pire crise humanitaire au monde, avec
un demi- million de victimes chaque année selon l’ONU», a souligné Mme Lusenge.
«Sur le dos des femmes»
«La guerre se fait sur le dos des femmes et des filles. Les hommes aussi sont violés. Les
miliciens les obligent ensuite à violer leurs propres familles. Les garçons sont violés et
enrôlés de force dans les milices qui ont droit de vie et de mort sur les populations», a
raconté Mme Lusenge.
La guerre y oppose les rebelles du général déchu Laurent Nkunda et les forces armés
congolaises (FARDC), mais elle implique aussi des miliciens Maï Mai, des soldats
rwandais et ougandais, et des Hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR).
«La MONUC veut que les Maï Maï et le FDLR désarment, mais quand les rebelles de
Nkunda sont coincés, elle s’interpose pour les protéger», a-t-elle dit, qualifiant d’«échec
total» le programme DDR de l’ONU (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion).
«Nkunda dit défendre son ethnie, les Tutsis du Congo. Mais le Congo a 252 ethnies,
toutes minoritaires. Il reçoit l’aide du Rwanda, qui ne veut pas que les Hutus rentrent. Le
Rwanda préfère les cantonner au Congo même si cela détruit nos vies. Et le monde le
laisse faire», a-t-elle affirmé.
«Ils gardent les démobilisés dans des camps pour quatre ou cinq jours, avant de les libérer
dans la nature. Ces jeunes, qui ont tué, torturé, violé et pillé, retournent s’enrôler chez les
rebelles car, pour eux, une arme est un visa pour sortir de la misère», a-t-elle expliqué.
Ses pires frustrations sont liées au travail inlassable qu’elle et ses collègues font sur le
terrain depuis cinq ans pour documenter les violences contre les femmes à l’intention de
la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Concernant le Canada, qui a octroyé 15 millions de dollars sur quatre ans pour les
victimes de violences sexuelles au Congo, Mme Lusenge a déclaré qu’après deux ans,
son ONG et les autres sur le terrain «n’ont pas vu un seul cent». «L’arge nt va aux
agences de l’ONU, dont les frais d’administration et de logistique en dévorent la majeure
partie», selon elle.
Le responsable du programme à l’ACDI n’a pas rappelé La Presse.
http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPMONDE/71101012/10
14/CPMONDE
Radio-Canada , 2 novembre 2007
Afrique subsaharienne
Quand le sida rencontre la tuberculose
Une coépidémie de VIH/Sida et de tuberculose se propage
rapidement dans les pays d'Afrique subsaharienne, rapporte
vendredi un organisme indépendant constitué de chercheurs,
de représentants gouvernementaux et de membres de
l'industrie pharmaceutique.
Photo: AFP/Trosten
Blackwood
Une victime de la
coépidémie en PapouasieNouvelle-Guinée.
Le Forum for Collaborative HIV Research estime que la moitié des
nouveaux cas de tuberculose rapportés dans cette région, l'une des plus
pauvres du monde, concernent des gens déjà infectés au VIH/Sida. De
nombreux enfants sont touchés.
La situation est d'autant plus grave que de plus en plus de gens
développent une forme de tuberculose résistante aux médicaments,
particulièrement dans les endroits où le taux de prévalence du VIH/Sida
est déjà élevé.
Au total, l'organisme estime qu'un tiers des 40 millions de personnes infectées au VIH/Sida dans le monde
ont également la tuberculose. Le taux de mortalité de ces malades est cinq fois plus élevé que celui recensé
chez les gens qui n'ont que la tuberculose.
« Contrairement à la grippe aviaire, la menace globale du HIV/Sida-Tuberculose n'est pas hypothétique.
Elle est là maintenant », plaide la directrice du Forum, Veronica Miller, qui soutient que les efforts de
coordination déployés à ce sujet sont tout à fait insuffisants.
Le rapport du Forum affirme que les efforts destinés à empêcher la propagation de la tuberculose ont été
déstabilisés par cette coépidémie dans les régions où le VIH/Sida est répandu. Elle cite l'exemple d'une
région d'Afrique du Sud, près de Cape Town, où les cas de tuberculose se sont multipliés par six entre 1996
et 2004.
Or, selon le Forum, les systèmes de santé des pays aux prises avec cette coépidémie sont incapables de la
diagnostiquer, de la traiter ou de la contenir pour des raisons à la fois médicales et logistiques. Les malades
fréquentent par exemple des cliniques qui traitent l'une ou l'autre des maladies, et ces cliniques sont souvent
éloignées l'une de l'autre.
Qui plus est, le test utilisé le plus couramment en Afrique pour diagnostiquer la tuberculose est inefficace
pour 40 % à 80 % des gens déjà infectés par le VIH/Sida. Un test plus efficace est inaccessible pour la
grande majorité des Africains. Ignorants de leur état de santé, des malades infectés par la tuberculose
continuent de répandre la maladie. L'établissement de cliniques offrant des services intégrés aux malades
est donc nécessaire, estime le Forum.
Le fait que les gens étant co-infectés présentent des symptômes atypiques et que l'effet combiné des
médicaments utilisés pour soigner les deux maladies demeure méconnu ne font qu'amplifier le problème.
Le Forum explique que l'endiguement de la coépidémie passe nécessairement par de nouvelles recherches
cliniques. Le développement de nouveaux tests de dépistage est notamment crucial et ces tests doivent être
rendus accessibles.
Radio Canada , 2 novembre 2007
Myanmar
La junte donne d'une main et reprend de l'autre
La junte birmane lance des messages contradictoires, à la
veille de la visite de l'envoyé spécial de l'ONU, Ibrahim
Gambari.
En effet, les autorités ont limité sévèrement l'accès à Internet. Les
utilisateurs birmans ne peuvent pas se connecter à des sites
internationaux, pas plus qu'ils ne peuvent recevoir ou envoyer des
courriels à l'étranger. Un responsable de l'entreprise d'État Myanmar
Teleport a expliqué l'interruption d'Internet par une panne de « la
passerelle de connexion ».
Photo: AFP/AFP
Lors des manifestations de masse emmenées par des bonzes fin
Des bonzes du Myanmar
septembre, la principale liaison par Internet avait alors été coupée,
limitant considérablement la diffusion d'informations et d'images en provenance du Myanmar.
Mercredi, une nouvelle manifestation de moines bouddhistes s'était déroulée dans la localité de Pakokku,
dans le centre du pays. Aucun incident n'a été signalé.
Cependant, plusieurs opposants ont été libérés ces derniers jours. Un porte-parole de la Ligue nationale
pour la démocratie (LND), le parti de la dissidente Aung San Suu Kyi, a indiqué vendredi que 46 personnes
avaient été libérées, principalement des membres du parti.
La semaine dernière, au moins 165 personnes ont été libérées, mais, selon la LND, des dizaines de
membres du parti restent emprisonnés.
Persona non gratta
Par ailleurs, le représentant des Nations unies au Myanmar, Charles Petrie, est prié vendredi de quitter le
pays. Celui-ci avait dénoncé publiquement, le 24 octobre dernier, la situation au Myanmar.
M. Petrie avait dénoncé la pauvreté et les souffrances de la population en Birmanie, affirmant que les
besoins de base n'étaient pas satisfaits dans ce pays pourtant riche en ressources naturelles.
La décision des autorités du Myanmar intervient la veille de la visite de l'envoyé spécial de l'ONU, Ibrahim
Gambari. Il fera le point avec les autorités sur les libérations de détenus exigées par le Conseil de sécurité
et sur les inquiétudes liées aux droits de l'homme, ainsi que sur le dialogue authentique requis entre la junte
et Mme Suu Kyi.
Lors de sa précédente visite, M. Gambari s'était entretenu séparément avec le numéro un de la junte, Than
Shwe, et avec Mme Suu Kyi.
Radio Canada le vendredi 2 novembre 2007
Visite du dalaï-lama
Convocation à Pékin…
du premier ministre Stephen Harper de rencontrer à Ottawa le dalaï-lama, voilà que la Chine a convoqué
l'ambassadeur canadien à Pékin, Robert Wright, pour un entretien.
Mardi dernier, la Chine affirmait que ce traitement réservé au chef spirituel et religieux du peuple tibétain,
qui a notamment reçu le titre de citoyen honoraire du Canada, était une grave ingérence dans ses affaires
intérieures. Le gouvernement chinois affirme que le dalaï-lama est un exilé politique et une menace pour
l'unité nationale de la Chine.
Selon le quotidien torontois The Globe and Mail, M. Wright doit rencontrer le ministre chinois des Affaires
étrangères. Le ministère canadien n'a pas confirmé la nouvelle, malgré des demandes répétées du quotidien.
Pékin a convoqué de la même façon les ambassadeurs allemand et américain, à la suite de rencontres du
dalaï-lama avec la chancelière allemande Angela Merkel, en septembre dernier, et, plus récemment, avec le
président américain George W. Bush.
Le directeur du Comité Canada-Tibet, Dermot Travis, a déclaré au Globe
and Mail qu'il ne croyait pas à l'impact réel de ces menaces de la Chine.
Il a rappelé que mercredi dernier, une coentreprise chinoise de la
multinationale canadienne Bombardier avait obtenu un contrat de près de
600 millions de dollars pour la fabrication de 40 rames de train à grande
vitesse en Chine. La Chine est le second plus important partenaire
commercial du Canada, après les États-Unis.
Des remises en question
Plus tôt cette semaine, le spécialiste de la Chine Loïc Tassé s'inquiétait
de l'accueil réservé à un leader ayant déjà prôné, dans un projet de
constitution publié en 1992, l'instauration d'une théocratie au Tibet. M.
Tassé a rappelé que le Canada fait normalement la promotion de la
démocratie.
Le dalaï-lama a aussi parlé
devant 30 000 personnes au
Centre Rogers, à Toronto,
mercredi.
Dans une autre registre, le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études québécoises et
canadiennes de l'UQAM, Alain-G. Gagnon, s'en est pris à l'ex ambassadeur canadien en Chine Fred Bild.
Dans un texte publié vendredi dans le quotidien Le Devoir, le chercheur pourfend ce dernier pour avour
remis en question la légitimité des revendications tibétaines, dans une entrevue à Radio-Canada. « [...] Le
droit des peuples à l'autodétermination est inaliénable dans un contexte de colonisation ou d'oppression »,
écrit -il.
M. Gagnon rappelle que le peuple tibétain subit encore à ce jour une répression politique et religieuse de la
part du gouvernement chinois.
Il estime que le raisonnement de M. Bild peut s'exp liquer par son asssociation passée
avec Agora International, une firme de consultants en affaires étrangères et en commerce
international. Le dalaï-lama dirige le gouvernement tibétain en exil depuis 1959. La
révolte des Tibétains qui a précédé ce départ a été réprimée dans le sang. La Chine avait
envahi le Tibet en 1950.
À votre agenda…
2007-10-31 RVM
François d’Assise et les sinistrés du Pérou
Quel lien entre François d’Assise et les sinistrés du tremblement de terre du Pérou? En fait il
s’agit d’un concert spirituel, qui raconte la vie en paroles et musique de François d’Assise, au
bénéfice des sinistrés du Pérou. Cet événement aura lieu le 2 novembre à l’église de la
Visitation de Montréal. La narration sera faite par Guylain Prince franciscain avec AnneMarie Dubois, pianiste. Ce concert est fait en collaboration avec le Sœurs de la Présentation
de Marie.
2007-11-01 Source RVM
L’ACAT prie à l’intention des droits des enfants
Le Comité solidarité-prière de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture rappelle
qu’elle tient tous les premiers jeudis du mois sa Soirée des Veilleurs. L’intention de la soirée
de ce mois-ci est dédiée aux enfants dont les droits sont bafoués. La journée mondiale de
l’ONU pour la convention des droits des enfants est d’ailleurs célébrée au mois de novembre.
Le temps de prière à lieu au Centre Emmaüs de Montréal, à 19h15. Plus d’information : 514890-6169
2007-11-02 RVM
Début des Journées québécoises de la solidarité
internationale
C’est mercredi prochain que se tiendra la conférence d’ouverture des 11e Journées
québécoises de la solidarité internationale. L’exploitation des ressources naturelles : quels
défis pour le 21e siècle?, est le thème qui a été choisi. Les conférenciers seront Ricardo
Petrella, politologue, fondateur et secrétaire général du Comité international pour le Contrat
mondial de l’Eau. Il y aura également Émile Eyma, directeur de l’Institut de Recherche et
d’Appui en Aménagement du Milieu (IRATAM, Haïti). L’animation sera assurée par Bonnie
Campbell, titulaire de la Chaire C.-A. Poissant de l’UQAM et directrice du GRAMA.
Informations :
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) regroupe 61
organisations qui œuvrent, à l’étranger et au Québec, pour un développement durable et
humain. L’AQOCI a pour mission de soutenir le travail de ses membres ainsi que leurs
initiatives en faveur de la solidarité internationale. En s’appuyant sur la force de son réseau,
l’AQOCI œuvre à l’éradication de la pauvreté et à la construction d’un monde basé sur des
principes de justice, d’inclusion, d’égalité et de respect des droits humains.
Campagnes Mines - Dîner causerie : Tout ce qui brille n’est pas or
Le Canada est le pays qui compte le plus de compagnies minières. Dans le cadre de leurs
activités dans les pays du Sud, plusieurs de ces entreprises exploitent sauvagement le
territoire, au détriment des populations autochtones qui y vivent depuis des siècles. L’eau
est polluée, les sols sont contaminés et les enfants sont victimes de maladies et
malformations.
Le 8 novembre prochain, le CISO vous convie à une rencontre avec 3 représentantes de
communautés touchées par ce phénomène, au Pérou et au Mexique. Elles nous
expliqueront comment leurs communautés s’organisent afin de lutter pour la sauvegarde
de leurs droits ancestraux.
M. Richard Séguin, d’Amnistie internationale, nous entretiendra également du travail
effectué par une coalition d’organisations afin de revendiquer la mise en place d’un cadre
canadien de responsabilité sociale des entreprises minières auprès du gouvernement
fédéral.
Entrée libre – un buffet sera servi
Date : 8 novembre, de 12h à 13h30 Diner-causerie
Lieu : 565 Crémazie Est (métro Crémazie) – 2ième étage
Salle Marie-Pinsonneault – Édifice FTQ
Conférence publique du lauréat du Prix John-Humphrey pour la liberté
2007
Akbar Ganji, d’Iran (campagne Cartes de vœux et Livres comme l’Air). Vous lui avez
peut-être écrit !!
à l’occasion de sa tournée canadienne
« Liberté d’expression et d’association en Iran : une lutte pour la démocratie »
Mardi, 20 novembre 2007, 19h00 à 20h30
Centre d’archives de Montréal
535, avenue Viger Est (coin Saint-Hubert)
Montréal
(Métro Place-d’Armes ou Berri-UQAM)
Présentation publique organisée par
Droits et Démocratie (www.dd-rd.ca ), en collaboration avec Reporters sans frontières
Canada (www.rsfcanada.org , Amnistie internationale (www.amnistie.ca ) et
Alternatives (www.alternatives.ca )
Interprétation simultanée sur place (français et anglais)
ENTRÉE GRATUITE
Animation: Bernard Descôteaux, directeur du journal Le Devoir
Akbar Ganji…
…est une figure emblématique de la dissidence en Iran. Auteur et journaliste bien connu,
Akbar Ganji, a purgé une peine de six ans d’emprisonnement (2000-2006) dans la
tristement célèbre prison d’Evin pour avoir dénoncé les violations des droits perpétrées
par le régime fondamentaliste d’Iran. Les accusations contre lui résultaient d’une série
d’articles d’enquête sur l’implication de l’ancien président Rafsanjani et d’autres
membres influents du clergé conservateur dans les meurtres de dissidents politiques et
d’intellectuels en 1998. Lors de sa détention, M. Ganji a été placé en isolement et a fait
une grève de la faim entre mai et août 2005. Il n’a jamais cessé d’écrire, rédigeant un
grand nombre de manifestes politiques influents et de lettres ouvertes prônant la
sécularisation de l’Iran et l’établissement de la démocratie au moyen de la désobéissance
civile de masse. Ses écrits ont été expédiés clandestinement hors d’Evin et publiés sur
Internet. M. Ganji est l’auteur de nombreux articles publiés dans des journaux
prodémocratie en Iran, dont le gouvernement a interdit depuis la publication. Il est
également l’auteur de plusieurs livres, notamment les succès de librairie The Dungeon of
Ghosts (1999) et The Red Eminence and The Grey Eminence (2000).
Film : Keiskamma: une histoire d'amour
Créée il y a sept ans à la mémoire du cinéaste québécois Yvan Patry, la Fondation AlterCiné offre une bourse annuelle de 10,000$ pour aider les jeunes cinéastes d'Afrique,
d'Asie et d'Amérique latine à réaliser un documentaire axé sur les droits et libertés.
La Fondation Alter-Ciné est heureuse d'annoncer que le documentaire s'étant mérité une
bourse de la Fondation en 2005 sera présenté en compétition officielle dans la catégorie
Caméra au poing lors de la 10e édition des Rencontres internationales du documentaire
de Montréal cette année.
Il s'agit du film Keiskamma: une histoire d'amour de la cinéaste sud-africaine Miki
Redelinghuys:
"Sur la côte orientale de l'Afrique du sud où le fleuve Keiskamma se jette dans la mer, se
niche le petit village de Hamburg. Peu de travail formel dans ce village où le VIH et le
sida touchent la plupart des familles. Mais quelque chose de spécial arrive: 140 personnes
travaillent ensemble pour créer une gigantesque tapisserie, un retable qui raconte leur
histoire. Keiskamma suit la médecin Carol Baker qui voyage sur les routes cahoteuses du
Cap oriental, de l'hospice aux visites à domicile, en passant par l'atelier où l'on brode le
retable. Au cours de ses visites, Carol rencontre Nkululelo, un garçon de 13 ans, solitaire,
aux yeux pétillants, qui a perdu sa famille décimée par le sida. Ce qui suit, c'est le récit de
comment l'amour peut changer le cours d'une vie…"
Ce film sera présenté en primeur en présence de la réalisatrice
Samedi le 10 novembre à 20h30 au Cinéma du Parc à Montréal
Samedi le 17 novembre à 14h15 à la Cinémathèque québécoise à Montréal
Les billets peuvent être achetés dès maintenant à la billetterie l'Articulée, 1182 boul.
Saint-Laurent à Montréal (514-844-2172), ainsi qu'au Cinéma du Parc ou à la
Cinémathèque québécoise le jour de la projection.
La Fondation Alter-Ciné révélera également le nom du (ou des) lauréat(s) des bourses de
cette année lors de la soirée de clôture des RIDM.
Pour plus de détails sur la Fondation Alter-Ciné, ses objectifs, les lauréats des bourses
2001 à 2006, nous vous invitons à consulter son site web à: www.sextans.com/altercine
Danièle Lacourse, présidente
(514) 273-7136
Film : Los Mexicanos – Le Combat de Patricia Pérez
Le 10 novembre, 20h, Grande-Bibliothèque (Metro: Berri-UQAM), suivi par une
discussion.
Le film sera également diffusé au RDI, 20h le 22 novembre.
Ce documentaire révèle la situation des travailleurs migrants agricoles au Québec et les
efforts de Patricia Perez qui tente par tous les moyens possibles de leur venir en aide, de
les informer de leurs droits et, ultimement, de les syndiquer.
Pour plus d'infos :
http://www.ridm.qc.ca/fr/_evenements/seanceFr_28.html
Coalition d'appui aux travailleurs et travailleuses agricoles (CATTA)
Le dalaï-lama et la lutte tibétaine aux archives de Radio-Canada
Depuis les années 1960, le dalaï-lama et la diaspora tibétaine tentent de sensibiliser les
peuples du monde entier à la triste situation du Tibet. En 1959, le chef spirituel
bouddhiste et plusieurs milliers de Tibétains fuient la répression de l’État chinois, devenu
maître de la région en 1951. Contraint de quitter Lhassa, la capitale tibétaine, le dalaïlama se réfugie en Inde, à Dharamsala où il créé un gouvernement en exil. Il entame alors
une lutte pacifique pour le respect de la liberté religieuse et des droits de l’homme au
Tibet.
Cliquer sur le lien suivant pour avoir accès aux différentes émissions sur le sujet :
http://archives.radio-canada.ca/IDD-0-92209/guerres_conflits/dalailama_tibet/
LECTURE …
Livres comme l’air fait des petits
Pour sa huitième édition, Livres comme l’Air, s’introduit dans dix librairies du Québec.
Celles-ci parrainent à leur tour un écrivain emprisonné. Les librairies Monet, Gallimard,
du Square, Olivieri (Montréal), la librairie le Fureteur (S t-Lambert), la librairie J.A.
Boucher (Rivière -du-Loup) la librairie René Martin (Joliette), la librairie les
Bouquinistes (Chicoutimi ), la librairie Alire, (Longueuil) et la librairie Pantoute
(Québec) s’impliquent dans cette cause universelle pendant le mois de novembre.
Ne manquez pas l’occasion d’aller encourager la librairie de votre région en allant voir
leur présentation et signer les pétitions.
Aussi, Livres comme l’Air se transporte, pendant tout le mois de novembre 2007, dans
les bibliothèques Ahuntsic, Côte -des-Neiges, Mercier, Maisonneuve, Plateau-MontRoyal, Pointe -aux-Trembles, La Petite-Patrie et Frontenac. Chacune d’elles, présente
les œuvres et les dédicaces des écrivains québécois qui ont participés à l’une ou l’autre
des éditions de Livres comme l’Air.
Nous vous invitons à encourager la bibliothèque de votre municipalité à participer l’an
prochain au projet. Les bibliothèques participantes ont toutes été ravies de s’investir dans
le projet. Par exemple, la bibliothèque Côtes-des-Neiges se surpasse en présentant le
projet sous forme de parcours. Tous ses visiteurs sont donc obligés d’entrer dans cette
prison fabriquée pour en ressortir sensibilisés face au non-respect de la liberté
d’expression dans certains pays.
Venez participer à l’événement principal du projet!
Livres comme l’Air sera présent au Salon du livre de Montréal, du 14 au 19
novembre 2007, au kiosque #620. Le dévoilement des dédicaces de l’édition 2007 aura
lieu lors de la lecture publique le 16 novembre à 16h00 à l’Agora du salon du livre.
Le projet tente de prendre de l’expansion. Si un Salon du livre se tient annuellement dans
votre région, vous pourriez reproduire l’événement en jumelant des écrivains
emprisonnés avec des écrivains de chez vous.
Faites une différence en posant un geste de solidarité, venez signer!