Le sel et la lumière de la Vie
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Le sel et la lumière de la Vie
Homélie 78 : Le sel et la lumière de la Vie ) 6-2-05 : Isaïe ( 58 7-10 ) Math ( 5 13-16 « Vous êtes le sel de la terre » nous dit Jésus, le sel qui donne du goût à la nourriture, à la vie. Il paraît que le nombre des suicides augmente, en France et dans le monde. Pourquoi ? Parce que ces personnes n’ont plus aucun goût de vivre, parce qu’ils sont plongés dans les ténèbres sans apercevoir la moindre lumière d’espérance. « Vous êtes la lumière du monde » nous dit Jésus. Non pas, évidemment, pour se faire admirer, mais pour redonner goût de vivre et espérance à ceux qui n’en ont plus, comme le dit le passage si concret, réaliste d’Isaïe. En le relisant, je vous propose de penser à l’immense générosité, solidarité de milliers de personnes, déployées pour redonner goût de vivre et espérance aux sinistrés du raz de marée du 26 décembre dernier en Asie du sud ; ou encore à toutes les innombrables actions de solidarité autour de nous et dans le monde. « Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de ton pays le joug ( l’oppression ) le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. » Nous pouvons remarquer que les personnes les plus admirées dans le monde d’aujourd’hui sont les 3 grandes vedettes de l’Eglise : l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle et mère Térésa. Pourquoi ? Parce que le bon sens populaire leur applique d’instinct la dernière phrase de l’Evangile : « En voyant ce qu’ils font de bien, ils rendent gloire a Dieu. » Comme s’ils voulaient dire : « Ceux là, ce sont de vrais chrétiens. Mais des mères Térésa et des Abbés Pierre, il y en a des milliers autour de nous, dans cette paroisse, dans cette commune, des milliers qui sont sel de la terre pour redonner le goût de vivre et apporter la Lumière de l’Espérance aux désespérés. Et ce sont des gens heureux qui vivent ce qu’ils veulent transmettre ; ils vivent les béatitudes dont Paul faisait le commentaire le W.E dernier : Heureux ceux qui…. A propos de savoir redonner le goût de vivre aux désespérés, il me semble que ça passe par aider les gens à retrouver l’estime de soi. Souvent, j’ai eu l’occasion de poser cette question à des gens plus ou moins déprimés : « Est-ce que tu t’aimes, toi ? » La plupart du temps leur réponse était : « Non, je n’arrive pas à m’aimer » Comment peut-on être heureux et aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même ? C’est donc une bonne façon d’être sel de la terre, de redonner le goût de vivre que d’amener nos proches à d’abord s’estimer eux-mêmes, en les aidant à découvrir leurs qualités. Vous les parents et les éducateurs le savez bien en disant souvent aux jeunes : « Tu es capable de…. » Si nous chrétiens sommes lumière du monde et sel de la terre de cette façon-là, alors notre témoignage pourra être chemin de foi : « devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Ce n’est pas facile, car ça passe par nos faiblesses, nos défauts, nos péchés. Mais la Force de Jésus est plus forte que tout ça. Saint Paul le savait bien, lui qui dit dans sa lettre aux Corinthiens : « Quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer Dieu avec le prestige d’un beau langage humain, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » Mes amis, communions à la force du Christ dans cette Eucharistie : les gens attendent de nous des actes, plus que des paroles, pour être sel de cette terre dans ce monde qui a tant besoin de lumière.