evolution démentielle d`une maladie bipolaire
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Savoir y penser… Evolution démentielle d’une maladie bipolaire La démence vésanique revisitée en 2012 n L’évolution de maladies bipolaires vers un syndrome démentiel est possible. A ce jour, aucun travail neuropathologique n’est disponible pour savoir s’il s’agit d’un substratum particulier ou d’une association de pathologies (avec ou sans lien de cause à effet). La présentation clinique, le plus souvent, ne ressemble pas à celle des démences neurodégénératives ou vasculaires “classiques”. A l’avant-scène du tableau neuropsychologique, on observe volontiers un ralentissement cognitif, un syndrome dysexécutif, des difficultés visuo-constructives et des troubles de la mémoire visuelle. La bipolarité : histoire et dépistage Descendante de “la folie circulaire” de Falret (1851) qui reconnaissait une origine commune aux épisodes maniaques et mélancoliques, et de la “folie maniaco-dépressive” de Kraepelin (1903), la grande palette des formes d’expression de ces troubles de l’humeur est aujourd’hui regroupée sous le terme de “spectre bipolaire” avec une classification ayant pour objectif principal de définir des cibles pharmacologiques. La classification de référence est aujourd’hui celle d’Akiskal & Pinto de 1999 (1) définissant les types de I à IV (Tab. 1) auxquels ont été ajoutés le type V, état mixte cyclique et le type VI, bipolarité à début tardif survenant durant un état démentiel, ainsi que 4 tempéraments : *CMRR CHRU Lille, et UCC Bailleul **Unité de Neuropsychologie-CM2R, CHU Nord, Saint-Etienne, et Laboratoire d’étude des mécanismes cognitifs, Université Lyon 2 446 Florence Lebert* et Catherine Thomas-Antérion** cyclothymique, hyperthymique, irritable et dysthymique. Ces entités se distinguent de la bipolarité à début tardif, souvent “secondaire” à une pathologie neurologique, surtout vasculaire mais pas seulement, survenant chez un patient sans antécédent thymique et pas toujours associée à un état démentiel (2), situations qui ne seront pas ici étudiées. Pour le clinicien qui rencontre un malade avec une plainte cognitive, la recherche d’un épisode de décompensation maniaque dans ses antécédents ou la recherche de la prise d’un traitement thymorégulateur n’est pas suffisante pour éliminer une bipolarité. En plus de la recherche des antécédents familiaux de troubles bipolaires, il est intéressant d’utiliser des questionnaires de dépistage de l’hypomanie, comme celui d’Angst (3) qui peut aider dans une pratique de consultation mémoire (Tab. 2) avant de demander un avis psy- chiatrique, sachant qu’à partir de 10 réponses positives, un antécédent d’hypomanie est probable. Bipolarité et troubles cognitifs Les troubles cognitifs légers des patients bipolaires en euthymie sont fréquents (4) et plus sévères que ceux observés dans les états dépressifs récurrents (5). Les déficits rapportés dans la littérature concernent les fonctions exécutives, l’attention, la mémoire à court terme, les aptitudes psychomotrices, tandis que la mémoire à long terme est mieux respectée en dehors de la récupération en rappel libre sous-tendue par les fonctions exécutives. Une sensibilité particulière dans le domaine visuel a pu être rapportée (6, 7), comme c’est le cas dans d’autres psychopathologies qui peuvent, du reste, être associées à la bipolarité. La mémoire visuelle et visuospatiale des sujets TOC Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153 Evolution démentielle d’une maladie bipolaire avec des vérifications (8), notamment dans le traitement des détails de la figure de Rey (9, 10), est ainsi fréquemment modifiée. Tableau 1 - Le spectre bipolaire. D’après Akiskal & Pinto, 1999 (1). I. Episodes maniaque et dépressif II. Dépression et hypomanie III. Dépression plus hypomanie induite par les médicaments Bipolarité et syndrome démentiel La démence vésanique Définissant, jusqu’au XX siècle, l’affaiblissement permanent et progressif des facultés intellectuelles consécutif aux psychoses, ce terme a été remis en cause avec l’anatomopathologie qui rendit nécessaire un substratum anatomopathologiquement démontrable pour parler de démence (12). e épidémiologie du syndrome démentiel lors de bipolarité, et facteurs de risque Peu de données épidémiologiques sur la fréquence de survenue d’un syndrome démentiel dans les suites d’une bipolarité sont disponibles. Malgré une certaine disparité, plusieurs études rapportent une fréquence plus élevée comparativement à une population du même âge. Sur une étude rétrospective de recherche de diagnostic de démence associé à celui de maladie bipolaire chez des patients de plus de 60 ans, une fréquence de 4,5 % est rapportée (13). Dans une étude prospective évaluant les fonctions cognitives chez des patients de plus de 60 ans, une fréquence beaucoup plus élevée de 19 % est trouvée (8). Les études disponibles ont généralement utilisé les critères des DSM pour la démence, sans discuter de leur validité dans une maladie psychiatrique pouvant générer une réduction d’autonomie. Si l’on se réfère aux scores Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153 IV. Tempérament hyperthymique et récurrences dépressives Tableau 2 - Checklist d’hypomanie de Angst (3). • Moins d’heures de sommeil • Davantage d’énergie et de résistance physique • Davantage de confiance en soi • Davantage d’activités sociales • Plus de déplacements et de voyages • Davantage d’imprudences au volant • Dépenses d’argent excessives • Comportement déraisonnable dans les affaires • Surcroît de travail • Davantage de projets et d’idées créatives • Moins de timidité, moins d’inhibition • Plus bavard que d’habitude • Plus d’impatience ou d’irritabilité que d’habitude • Attention facilement distraite • Augmentation des pulsions sexuelles • Augmentation de la consommation de café et de cigarettes • Augmentation de la consommation d’alcool • Exagérément optimiste, voire euphorique • Augmentation des rires • Rapidité de la pensée, idées soudaines seuil d’outils neuropsychologiques globaux, après un suivi de 5 à 7 ans, 32 % de patients âgés hospitalisés pour état maniaque ont un score au MMS < 24 (14), tandis que 30 % de patients de plus de 50 ans (âge moyen de 69,7 ans) ont un score à la Mattis < 129 après un suivi de 3 ans (15). Trois facteurs de risque de survenue de syndrome démentiel ont été identifiés : un âge avancé (15) - l’âge moyen des patients ayant comme comorbidité un syndrome démentiel étant de 75,8 ans dans l’étude de Sajatovic et al. (13) -, le nombre d’épisodes de décompensation thymique (16) et la nonprise de lithium (17), alors que les autres psychotropes ne paraissent pas modifier le risque de déclin cognitif. Bipolarité et principales démences La bipolarité ne protège pas de la survenue des causes classiques de démence qui, à l’inverse, peuvent être révélatrices d’une bipolarité antérieurement peu symptomatique, à l’origine de troubles du comportement durant le syndrome démentiel, dénommée type VI (2). Peu de données de la littérature sont disponibles sur les types de démence observés lors de bipolarité. ❚❚Maladie d’Alzheimer L’intérêt pour l’effet préventif du lithium sur la survenue de maladie d’Alzheimer a permis de disposer de quelques données sur le risque de survenue de la principale cause de démence. Dans l’étude de Nunes et al. (8), 118 patients âgés de plus de 60 ans 447 Savoir y penser… Bipolarité et évolution démentielle : Une observation Un homme, entrepreneur en retraite, âgé de 70 ans, consulta en centre mémoire dans les suites d’un épisode confusionnel contemporain d’un érysipèle. Il avait présenté un premier épisode dépressif à l’âge de 40 ans, réactionnel à des soucis professionnels, nécessitant une hospitalisation. Il avait rechuté 8 ans après sans raison apparente et avait été traité par lithium pendant 3 ans pour dépression résistante. Il avait depuis cette époque plusieurs facteurs de risque vasculaire : HTA, hypercholestérolémie et tabagisme. Son MMS était à 26/30 (perte de 2 points en mémoire, échec en copie de figure et répétition). Son épouse notait une modification de son comportement : il était devenu très apathique, ce qui ne correspondait pas à son tempérament antérieur et elle notait de nombreux oublis que son mari reconnaissait mais dont il était peu affecté. Il était traité par un IRS et de l’alimemazine depuis 10 ans pour insomnie, en plus de son lithium toujours bien équilibré. L’épouse devait contrôler la prise de ses médicaments et il téléphonait rarement. On observait une marche à petits pas, mais qui ne l’empêchait pas de faire de longues promenades. Un bilan fut réalisé 3 mois après son sevrage en alimemazine. • Au niveau neuropsychologique, le score à l’échelle de Mattis était à 122 (perte de points en mémoire, attention et initiation). Les scores étaient déficitaires pour le TMT B, l’épreuve de Stroop interférence, l’épreuve de l’horloge, la copie de la figure de Rey, qui était en plus réalisée avec une grande lenteur. En mémoire verbale, à l’épreuve du RL/RI-16, le rappel libre et le rappel total différé étaient perturbés, la reconnaissance était satisfaisante. Les performances en mémoire visuelle étaient très déficitaires en rappel immédiat et différé de la figure de la BEM 144. En revanche, les épreuves de langage étaient bien réalisées. (apathie et appétence nouvelle pour les sucreries qu’il allait acheter en ville en quantité) et le score d’hypomanie de Angst à 13, témoignant d’une bipolarité probable, comme cela avait récemment été diagnostiqué chez sa fille. • L’IRM montrait une atrophie hippocampique légère, proportionnelle à son atrophie corticale globale. Il n’y avait pas de lésions vasculaires. • Les images en SPECT indiquaient une hypoperfusion bilatérale dans les régions frontales principalement, mais aussi dans les régions pariétales. Mr D. s’éloigna de la région pour des raisons familiales et ne reprit contact que 5 ans plus tard. • Son épouse trouvait que les troubles de mémoire s’accentuaient, et surtout qu’il avait installé une négligence physique qu’elle ne comprenait pas. Au printemps dernier, il avait présenté un épisode hypomaniaque avec insomnie, projet inadapté et irritabilité justifiant la prise transitoire de tiapride pendant 3 mois. • Le score au MMS était à 26, le score à l’échelle à 120, la BREF à 14/18, les résultats aux autres épreuves étaient similaires à la première évaluation, à l’exception des fluences lexicales qui étaient faibles. Le score à l’EDF était à 3. • L’IRM était stable. Trois ans plus tard, son médecin demanda une hospitalisation en unité cognitivo-comportementale en raison d’un état confusionnel dû à une prostatite. L’autonomie avait changé. Depuis 6 mois, le sujet devait être lavé et avait des épisodes d’incontinence urinaire à répétition. La confusion s’amenda en 2 semaines. Lors du bilan pratiqué 3 mois plus tard et 8 ans après le premier : • le score au MMS était à 25 ; • le score à l’épreuve des 5 mots à 9/10 ; • la BREF à 10/18 et l’épreuve de l’horloge était très perturbée ; • le profil de l’hypoperfusion était stable sur le SPECT. • Au niveau comportemental, le score à l’EDF était à 2 448 Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153 Evolution démentielle d’une maladie bipolaire ayant un trouble bipolaire (DSMIV), euthymiques et traités depuis au moins 6 mois, ont eu une évaluation cognitive avec la batterie CAMDEX et le questionnaire de déclin cognitif IQCODE. Dans les 23 cas (19,4 %) répondant aux critères de syndrome démentiel, un diagnostic clinique de maladie d’Alzheimer a été retenu 19 fois ; aucune donnée paraclinique n’est précisée, notamment d’imagerie, et les biomarqueurs n’ont pas été réalisés. A l’inverse, dans l’étude de Kessing et al. (18) sur une large population plus jeune, âgée en moyenne de 52,5 ans, la maladie d’Alzheimer ne représente que 26 % des causes de syndrome démentiel. La certitude diagnostique est d’autant plus relative qu’une atteinte en mémoire épisodique est fréquente lors d’une bipolarité (4,19) et que le sous-score mémoire à l’échelle de Mattis est souvent un des items le plus sévèrement touchés chez les malades bipolaires de plus de 60 ans (20). ❚❚Démence vasculaire Les facteurs de risque vasculaire sont plus fréquents chez les patients bipolaires que dans la population générale (21) et des images de leucoencéphalopathie ont souvent été rapportées (22). Pour toutes ces raisons, un déclin cognitif vasculaire aurait pu être une étiologie fréquente de syndrome démentiel. Pourtant, Gildengers et al. (20) n’ont pas trouvé de lien entre le score de facteurs de risque vasculaire et le déclin cognitif et dans l’étude de Nunes et al. (8), seulement 17,3 % des démences étaient d’origine vasculaire. ❚❚Dégénérescence lobaire frontotemporale Plusieurs symptômes sont communs à un état maniaque ou mixte Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153 et à l’expression comportementale d’un syndrome frontal. Il n’est pas étonnant que l’apparition d’un trouble cognitif lors d’une bipolarité fasse discuter le diagnostic de DLFT, pathologie dont le début est marqué par le peu de troubles cognitifs au regard des troubles comportementaux initiaux. Il peut arriver qu’un patient avec une DLFT du sujet jeune commence par une présentation psychotique, bien que plus rarement par une bipolarité avec une évolution rapide. Velakoulis et al. (23) ont rapporté l’observation d’un patient ayant débuté par une maladie bipolaire à l’âge de 34 ans, puis développé une démence à 39 ans. Le décès à 41 ans permit un diagnostic de certitude de DLFT ubiquitine positive et TDP-43 négatif. S’il existe des points communs, il existe aussi des disparités avec les signes habituels de DLFT : déficit aux épreuves visuoconstructives et visuospatiales et en mémoire visuelle, absence de troubles sémantiques en dénomination, moindre syndrome frontal comportemental avec absence d’indifférence affective, absence d’atrophie focale, hypométabolisme non limité aux régions frontotemporales, et très lente évolutivité (7). Conclusion : la démence bipolaire aujourd’hui revisitée Comme il y a plus d’un siècle, la survenue possible chez des malades bipolaires, lors de l’évolution d’un syndrome démentiel, est reconnue par de nombreuses équipes. A la lumière des pratiques de centre mémoire, une description beaucoup plus détaillée peut en être faite aujourd’hui comme celle assez caractéristique de l’observation présentée dans cet article (voir encadré page 448). Il reste, et c’est un enjeu important pour les années à venir, à déterminer la nature de la démence et ses liens avec la bipolarité. Il conviendrait de comprendre si au sein des patients bipolaires, des facteurs de risque ou de protection (lithium ?) de démence peuvent être identifiés. Le tableau clinique est souvent distinct des tableaux classiques de démences neurodégénératives et vasculaires. Le ralentissement cognitif, l’atteinte des fonctions exécutives, des fonctions visuoconstructives et de la mémoire visuelle prédominent. L’évolution est volontiers très lentement progressive. Il reste à déterminer de quel ordre est ce déclin : tableau mixte associant une démence “classique” (certaines plus que d’autres) à une bipolarité qui en modifie l’expression clinique habituelle ou substratum biologique qui reste à identifier. n Correspondance • Florence Lebert CMRR CHRU de Lille ; et UCC de Bailleul E-mail : [email protected] • Catherine Thomas-Antérion Unité de Neuropsychologie-CM2R, CHU Nord, Saint-Etienne Et Laboratoire d’étude des mécanismes cognitifs, Université Lyon 2 E-mail : [email protected] Mots-clés : Démence vésanique, Syndrome démentiel, Maladie bipolaire, Hypomanie, Troubles cognitifs, Syndrome dysexécutif, Troubles des fonctions visuo-constructives, Troubles de mémoire, Maladie d’Alzheimer, Démence vasculaire, Dégénérescence lobaire frontotemporale, Lithium 449 Savoir y penser… Bibliographie 1. Akiskal HS, Pinto O. The evolving bipolar spectrum. Psychiatric Clinics North America 1999 ; 22 : 5117-34. 2. Azorin JM, Kaladjian A, Adida M et al. Late-onset bipolar illness: the geriatric bipolar type VI. CNS Neurosci Ther 2012 ; 18 : 208-13. 3. Angst J. The emerging epidemiology of hypomania and bipolar II disorders. J Affect Disord 1998 ; 50 : 143-51. 4. Cadet L, Thomas-Antérion C, Filliat N et al. Troubles cognitifs et maladie bipolaire vieillissante. Ann Gerontol 2005 ; 19 : 90-102. 5. Smith DJ, Muir WJ, Blackwood DH. Neurocognitive impairment in euthymic young adults with bipolar spectrum disorder and recurrent major depressive disorder. Bipolar Disorder 2006; 8 : 40-6. 6. Thomas-Antérion C, Cadet L, Barbeau E. L’apport du test de mémoire de reconnaissance visuelle DMS-48 dans la maladie polaire vieillissante. NPG 2006 ; 6 : 35-40. 7. Lebert F, Lys H, Haëm E, Pasquier F. Syndrome démentiel dans les suites d’une bipolarité. L’Encéphale 2008 ; 34 : 606-10. 8. Nunes PV, Forlenza OV, Gattaz WF. Lithium and risk for Alzheimer’s disease in elderly patients with bipolar disorder. Br J Psychiatry 2007 ; 190 : 359-60. 9. Bouvard M, Dirson S, Cottraux J. Etude de la mémoire de sujets obsessionnels compulsifs laveurs et vérificateurs et de sujets contrôles. Eur Rev Applied Psychol 1997 ; 47 : 189-96. 10. Savage CR, Baer L, Keuthen NJ et al. Organizational strategies mediate non verbal memory impairment in obsessive-compulsive disorder. Biol Psych 1999 ; 45 : 905-16. 11. Thomas-Antérion C. Les situations psychiatriques pouvant entraîner une difficulté cognitive, le cas particulier du TOC. Neurologies 2009 ; 12 : 94-8. 12. Deny G. Des démences vésaniques. Congrès des médecins aliénistes et neurologistes de France, XIV session. Pau, 1-7 août 1904. 13. Sajatovic M, Blow FC, Ignacio RV. Psychiatric comorbidity in older adults with bipolar disorder. Int J Geriatr Psychiatry 2006 ; 21 : 582-87. 14. Dhingra U, Rabins PV. Mania in the elderly: a 5-7 year follow-up. J Am Geriatr Soc 1991 ; 39 : 581-83. 15. Gildengers AG, Mulsant BH, Begley A et al. The longitudinal course of cognition in older adults with bipolar disoder. Bipolar Disord 2009 ; 11 : 744-52. 16. Kessing LV, Andersen PK. Does the risk of developing dementia increase with the number of episodes in patients with depressive disorder and in patients with bipolar disorder? JNNP 2004 ; 75 : 1662-66. 17. Kessing LV, Forman JL, Andersen PK. Does lithium protect against dementia? Bipolar Disord 2010 ; 12 : 87-94. 18. Kessing LV, Sondergard L, Forman JL et al. Lithium treatment and risk of dementia. Arch Gen Psychiatry 2008 ; 65 : 1331-5. 19. Delaloye C, Moy G, de Bilbao F et al. Cognitive features in euthymic bipolar patients in old age. Bipolar Disord 2009 ; 11 : 735-43. 20. Gildengers AG, Mulsant BH, Al-Jurdi RK et al. The relationship of bipolar disorder lifetime duration and vascular burden to cognition in older adults. Bipolar Disord 2010 ; 12 : 851-58. 21. Birkenaes AB, Opjordsmoen S, Brunborg C et al. 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Prix et bourses Bourse France Alzheimer et la Fondation de France A l’occasion de la 6e édition des Rencontres France Alzheimer, la Fondation de France et France Alzheimer ont remis un prix spécial de 400 000 euros à l’équipe de Gilles Bonvento, directeur de recherche à l’INSERM et directeur d’une équipe de recherche à MIRCen (centre de recherche préclinique sur les maladies neurodégénératives) et les équipes partenaires pour leurs recherches sur l’intérêt des astrocytes comme cibles d’intervention thérapeutiques dans la maladie d’Alzheimer. Ce projet primé, impliquant trois équipes de recherche françaises, a pour objectif de déterminer à l’aide de nouvelles approches expérimentales - encore jamais utilisées dans le contexte de la maladie Alzheimer - le rôle des astrocytes dans un modèle de souris. Pour mener à bien ce projet, plusieurs expertises (in vivo, ex vivo, imageries cellulaires…) seront combinées. Les chercheurs testeront de nouveaux axes thérapeutiques visant à restaurer des fonctions vitales normalement assurées par les astrocytes et à en tester l’efficacité grâce à la mise en œuvre d’études précliniques. n Pour en savoir plus : • Fondation de France : www.fondationdefrance.org • France Alzheimer : www.francealzheimer.org Lauréats LFCE et FFRE 2012 de la recherche en épileptologie P our la 4e année consécutive, la LFCE et la FFRE présentent conjointement leurs “lauréats de la recherche” 2012. • Grâce au soutien de UCB-Pharma et Sanofi, la LFCE finance deux bourses, attribuées au Dr Anne-Sophie Job (Grenoble) pour un master en Neurosciences sur la détection des oscillations rapides dans les épilepsies partielles pharmacorésistantes, et à Amélie Lothe (Lyon) pour ses travaux sur l’étude du système sérotoninergique des noyaux du raphé dans le cadre de la physiopathologie des troubles respiratoires associés à certaines crises. • La FFRE finance deux projets d’acquisition d’équipement dédiés à la recherche clinique : Pascal Masnou (Hôpital Bicêtre) pour le monitoring EEG-vidéo à la phase aigüe des accidents ischémiques cérébraux constitués avec aphasie, et Jean-Arthur Micoulaud Franchi (Marseille) pour l’étude 450 des efficacités clinique, neurophysiologique et psycho- physiologique des stratégies de régulation émotionnelle et attentionnelle par biofeedback dans le cas d’épilepsies du lobe temporal pharmacorésistantes avec facteurs de risques émotionnels. La Fondation a attribué un prix spécial de soutien aux pays émergents au Dr Le Tu Phuong Thao (Hôpital Gia Dinh, Ho Chi Minh Ville, Vietnam) pour la mise en place d’un poste EEG-vidéo. Enfin, le prix “Marion Clignet” a été attribué à Sophie Hennion (Lille) pour son projet de recherche sur la physiopathologie des troubles empathiques et de leur implication dans l’émergence de la dépression chez les patients épileptiques pharmacorésistants du lobe temporal. n Pour en savoir plus : • LFCE - www.lfce.fr • FFRE - www.fondation-epilepsie.fr Neurologies • Décembre 2012 • vol. 15 • numéro 153