Coulée verte à usage urbain :
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Coulée verte à usage urbain :
Aménagements Coulée verte à usage urbain : le vélo sur la trace du TGV Une déclaration d’utilité publique, c’est le gage d’une réalisation qui devrait aller jusqu’au bout. La coulée verte dite de l’interconnexion des TGV s’inscrit dans cette démarche. Ça passe aussi par le travail des militants locaux pour affiner un projet qui tienne compte au plus près des attentes du cycliste au quotidien. De Créteil vers le sud C’est au voisinage de l’interconnexion des TGV que se situe le projet : la ligne Paris-Lyon et le TGV Ouest venant de Massy, qui se rejoignent au sud de Créteil, à l’est de la gare de triage de Villeneuve-SaintGeorges. D’où le nom de Tégéval. Une partie de la coulée verte déjà praticable sur la commune de Villecresnes le sud, avec passage dans des lieux de promenade très appréciés des banlieusards et des vététistes comme le Bois de la Grange. Mais le lien avec l’urbain existera en principe jusqu’au bout, le rêve d’intermodalité champêtre n’étant pas utopique avec le terminus du RER A de BoissySaint-Léger. On est donc en présence d’un projet intéressant le vélo utilitaire, même s’il n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la motivation du vélo loisir. La réalisation sera progressive d’ici 2020, en commençant par la partie nord, la plus urbaine donc. L’enquête publique est close avec avis favorable, le préfet devrait signer l’arrêté de DUP (déclaration d’utilité publique). Il n’autorise pas le démarrage les travaux mais l’arrêté facilite les acquisitions voire expropriations nécessaires. Accueil plutôt favorable Depuis le temps... Sur le papier, c’est plutôt un bon encouragement au vélo, avec une emprise assez large sur l’ensemble du parcours, et le franchissement de plusieurs coupures urbaines par des ouvrages d’art. D’ailleurs les associations locales FUB ont accueilli plutôt favorablement ce projet, sans se priver pour autant de faire les remarques qu’elles jugeaient utiles pour en améliorer le contenu. Le tégéval arrive et c’est très bien, mais il aurait pu arriver beaucoup plus tôt. Sentiment d’amertume traduit en ces termes par un militant local : « Ce projet est une honte, un scandale non pas en lui-même mais lorsque l’on constate le temps nécessaire qu’il a fallu, qu’il va falloir pour mettre en oeuvre ce projet... 40 ans ! Oui, 40 ans entre 1988 et 2028 puisqu’en 2013, les travaux débuteront pour une durée de 15 ans ! Pour 20 malheureux petits kilomètres de voie verte... Mais de qui se moque-t-on ? Des cyclistes, c’est sûr... » Ainsi à Créteil (Val de Marne), MDB 94 a demandé « un revêtement roulant, praticable aussi en saison humide, et donc facile à entretenir, séparé des piétons afin d’offrir pour les déplacements à vélo une vraie alternative » à des zones encombrées de voitures, « le tout avec une Il y aura clairement une partie fortement urbanisée à partir de Créteil et des communes limitrophes, puis une partie beaucoup plus campagne au fur et à mesure qu’on s’éloigne vers 18 V. Sadot Attention projet. Et pas encore travaux. Mais ça semble suffisamment engagé pour qu’on puisse commencer à en parler. L’intérêt suscité par le projet de Tégéval, coulée verte de 20 km en banlieue sud-est de la capitale, réside dans sa mixité entre vélo des villes et vélo des champs, le quotidien et le loisir. Si le vélo veut conquérir la périphérie urbaine après s’être - plus ou moins bien - imposé dans les centres villes, il passera de plus en plus par ce type de réalisation. Apparemment des départements et des régions sont de plus en plus prêts à mettre des sous dans des aménagements cyclables touristiquement porteurs, et donc valorisants pour leurs images, profitons-en pour y rouler au quotidien si notre chemin passe par là. sécurité maximale » également des piétons. La continuité au-dessus des coupures Les militants de Vélyve, antenne MDB pour le Val d’Yerres (Essonne), ont argumenté dans le même sens sur le registre d’enquête publique en recommandant « de n’utiliser que des demi-barrières laissant au milieu un passage suffisant pour que les cyclistes puissent les franchir sans s’arrêter, ... comme le recommande aussi l’AF3V ». Dans un même souci d’efficacité, Vélyve relève que « le tracé dans la forêt de la Grange fait un crochet incompréhensible... Il nous semble indispensable d’avoir un tracé le plus direct possible pour les déplacements utilitaires, c’est pourquoi nous souhaitons ici un tracé le long de la ligne de TGV ». Les associations reconnaissent comme « particulièrement bénéfique de disposer de nouveaux franchissements sur des coupures qui affectent particulièrement les cyclistes : la N406 à Créteil, la N19 à Santeny, et la ligne de TGV à Limeil-Brévannes et à Villecresnes ». D’un bout à l’autre du tracé, elles demandent « d’assurer des liaisons continues et de qualité entre la nouvelle infrastructure et les itinéraires cyclables existants, ainsi qu’avec les équipements, gares et localités voisines ». Des chicanes « demi-ouvertes » Les associations locales sont plutôt confiantes avec les assurances qu’el- FUB Et les militants locaux seront particulièrement vigilants sur la cohabitation vélos-piétons, le stationnement vélo, le franchissement des points durs (zones industrielles, voies ferrées) et sur les dispositifs anti-intrusion des deux-roues motorisés pour qu’ils ne nuisent pas aux vélos spéciaux (remorques, etc.). La coulée verte, de Créteil vers le sud... les ont reçues. La partie urbaine au moins devrait être goudronnée et éclairée, les chicanes anti-scooters seront « demi-ouvertes » et de nature à ne pas gêner le passage des fauteuils roulants, et même si la séparation physique vélos-piétons n’est pas prévue, la largeur, de 3 m à 5 m, devrait faciliter la cohabitation. Chemin des Roses (20 km), qui a été aménagée sur l’ancienne ligne de chemin de fer Bastille-Verneuil l’étang, dans les plaines de la Brie. C’est cette ancienne ligne qui a été reprise par le RER A jusqu’à BoissySaint-Léger, tandis qu’à l’autre bout la gare de la Bastille était transformée par la suite en opéra. Et côté continuité vélo-vélo, la fin du tracé vers l’est va trouver son prolongement avec la coulée verte du avec les associations MDB Ile-de-France J.M. T. Un autre voie verte à usage urbain au nord-ouest de Paris Au nord et à l’ouest de Paris, c’est un autre itinéraire cyclable qui s’ouvre au vélo au quotidien : le départ - ou l’arrivée, comme on préfère - de l’avenue verte Londres-Paris, en cours d’aménagement. Celle-ci prend véritablement son départ aux bassins de La Villette, longe le canal Saint Denis vers le nord puis, après Aubervilliers et Saint Denis, arrive le long de la Seine. Le tracé suit ensuite la grande boucle du fleuve par Colombes, Nanterre, Le Pecq, puis Maisons-Laffite avant de couper par la forêt de Saint Germain pour atteindre Conflans-Sainte-Honorine, au confluent de l’Oise et de la Seine. Cette avenue verte totalise 200 km entre Paris et Dieppe, et 400 km jusqu’à Londres. Elle arrive avant le tégéval, mais celui-ci aura un gros avantage : il sera presque complètement en site propre, et donc beaucoup plus accessible aux remorques, vélos d’enfants et personnes à mobilité réduite. Les départements financent à 40 % Les communes concernées par le projet Tégéval sont Créteil, Valenton, Limeil-Brévannes, Yerres, Boissy-Saint-Léger, Villecresnes, Marolles-enBrie, Santeny, Mandres-les-roses et Servon. Elles se répartissent sur trois départements : le Val de Marne, l’Essonne et la Seine-et-Marne. Les départements sont impliqués à 40 % dans le financement, tandis que la Région Ile-de-France en prend à sa charge 60 %, engagements d’ores et déjà approuvés par les collectivités concernées. Le coût global annoncé est de 83 M €. 19