Synthèse de l`étude
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Synthèse de l`étude
Synthèse de l’étude L’expérience algérienne en matière de lutte contre l’analphabétisme après 50 ans d’indépendance La lutte contre l’analphabétisme est une affaire de longue haleine et les populations concernées sont d’une très grande hétérogénéité (âge, sexe, zone d’habitat, etc.). Les progrès réalisés par l’Algérie sont très appréciables, notamment après la mise en œuvre de la stratégie nationale d’alphabétisation en 2007. Les données de base utilisées pour l’estimation de l’analphabétisme à court et moyen terme reposent sur : - les projections da la population algérienne à l’horizon 2030 par wilaya, sexe et tranche d’âge ; les données sur la population algérienne issues du dernier recensement (RGPH 2008). Celles-ci ont été utilisées comme base de projection sur la période 2011-2018. Cette démarche a été appliquée à chacune des situations suivantes : - estimation du taux d’analphabétisme par tranche d’âge et sexe (toutes wilayas confondues (Tableau N°31) ; projection à l’horizon 2015 de la population analphabète par tranche d’âge et sexe (toutes wilayas confondues) ; projection à l’horizon 2018 de la population analphabète par tranche d’âge et sexe (toutes wilayas confondues) ; projection du taux et de la population analphabète par wilaya (tous âges et sexes confondus) ; au niveau national et sous les hypothèses arrêtées précédemment, le taux d’analphabètes au sein de la population algérienne évoluera de 22.3% (2008) à 12.06% en 2018 en transitant, en 2015, par 14.76%. Un certain nombre de conclusions peuvent être tirées : - - dans la lutte contre l’analphabétisme, toutes les wilayas enregistrent des progrès au cours de la période retenue (1998- 2008); les progrès les plus importants sont à l’actif des wilayas de Djelfa, Illizi, et Tissemsilt avec une réduction du taux d’analphabètes de respectivement : 18.16%, 21.44% et 12.53%; les régions qui ont relativement peu progressé sur cette période sont : Naama (03.7%), Oran (05.83%), Annaba (06.15%), Tizi-Ouzou (07.27%) et Mostaganem (06.73%). « IQRAA » est en mesure de relever ce défi pour plusieurs raisons. Elle est la première association nationale en Algérie en matière d’alphabétisation. Elle est devenue de ce fait un partenaire incontournable de la gestion de cette problématique au cours des prochaines années. Deux observations confirment ce constat. En matière de modernisation de l’alphabétisation, « IQRAA » est le premier intervenant national à avoir abandonné le modèle traditionnel pour préparer, à travers son expérience en matière d’enseignement et de formation des adultes, et leur réinsertion, le passage au modèle moderne. La maîtrise de cette évolution impose à l’association l’acquisition des capacités de modernisation des méthodes pour les adapter aux populations ciblées. Dans cette perspective, « IQRAA » est en position favorable. Elle est le premier partenaire à commencer l’évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale d’alphabétisation. Elle est également la seule association de la société civile à s’appuyer sur la recherche scientifique pour élaborer, appliquer et évaluer ses actions. Comme elle est la première association algérienne à s’intégrer dans des réseaux internationaux impliqués dans l’alphabétisation et l’éducation continue. De toute évidence, ces atouts lui seront d’un grand apport pour gérer le passage à l’alphabétisation moderne. Mais pour relever ce défi, « IQRAA » est dans l’obligation de moderniser ses outils d’intervention en particulier en ce qui concerne l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et la constitution des capacités d’expertise et d’évaluation. L’intensification de la lutte contre ce phénomène se fera au moyen d’une meilleure connaissance des besoins spécifiques en apprentissage des populations encore aujourd’hui concernées par l’analphabétisme. Le recensement des caractéristiques particulières de ces poches de résistante peut aider à l’élaboration de campagnes d’alphabétisation plus adaptées à leurs besoins. A ce titre, l’expérience de l’UNESCO1 dans ses multiples campagnes d’aide aux pays en développement au cours de la seconde moitié du 20ème siècle recommande quatre principes de base à respecter pour améliorer l’efficacité d’un programme de lutte contre l’illettrisme : - intégrer les cours d’apprentissage simultané de notions adaptées à l’intérêt ou l’utilité immédiate des apprenants ; - participation des apprenants au choix des sujets qui les intéressent et suscitent leur curiosité en matière d’apprentissage ; - la création de matériaux pédagogiques simples et conçus pour répondre aux besoins des apprenants et s’adapter aux conditions de leur vie ; - maintenir le niveau d’instruction acquis par les apprenants.