dossier de presse

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dossier de presse
DOSSIER DE PRESSE
Avril 2015
SOMMAIRE
o Moi, toi et le Jardin : présentation : page 3
o Rencontre avec Alain Breyer : pages 4-7
o Rencontre avec Anne De Gelas : pages 8-12
o Rencontre avec Maxime Delvaux : pages 13-16
o Rencontre avec Thierry De Mey : pages 17-19
o Rencontre avec Geert De Taeye : pages 20-23
o Rencontre avec Marc Guillaume : pages 24-26
o Rencontre avec Rino Noviello : pages 27-30
o Rencontre avec Marie-Françoise Plissart : pages 31-33
o Rencontre avec Jean-François Spricigo : pages 34-38
o Rencontre avec Jacques Vilet : pages 39-42
o Mur d’expressions visuelles : 43
o Informations pratiques sur l’exposition : 44 – 47
o Informations générales : 48-49
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« Moi, toi et le Jardin »
Expo de plein air
Accès gratuit
Du 25 avril au 11 novembre 2015
Une réalisation du Domaine de Seneffe – Musée de l’Orfèvrerie de la FWB en
coproduction avec la Fondation Mons 2015
Dix photographes belges exposent leur vision du jardin à leur façon. En noir et
blanc ou en couleur. En vertical ou en horizontal. À chacun sa vision.
A.Breyer, A.De Gelas, M. Delvaux, T. De Mey, G. De Taeye, M. Guillaume, R.
Noviello, M.-F. Plissart, J.-F. Spricigo, J. Vilet, les dix artistes prennent
possession du parc de Seneffe et de ses jardins. Ils nous livrent leur évocation
du jardin et s’adonnent au jeu des rencontres inattendues mais réelles.
Dix regards posés sur les jardins, les parcs, la nature. Dix sensibilités
différentes. Dix façons de s’exprimer. Dix rencontres en un instantané. Dix
histoires à partager.
Regardez autour de vous, le carré vert nous dit qui nous sommes. Qui sont ces
gens qui, par leur présence dans la nature, reflètent l’image de leur vie et de
leur jardin ?
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ALAIN BREYER
Il est né en 1962 à La Louvière. Il vit et travaille à Seneffe.
Son Travail
Portrait, contact, universalité
Le Jardin
Social et nostalgique
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
La toute première fois, c’était en 1996 dans le cadre de la Biennale de la photographie à
Seneffe, l’expo se déroulait dans l’Orangerie. J’y ai exposé des photographies sur les
tireurs à l’arc, sport atypique dans la Région du Centre.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
J’ai une relation particulière avec Seneffe dans la mesure où j’y ai fait construire ma
maison il y a plus de 20 ans. Par la suite, j’ai travaillé au château pour photographier
l’évolution de sa restauration .
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Il n’y a pas de difficulté particulière mais par contre, j’ai privilégié dans mon choix de
photographies des images assez « simples » parce que je ne sais pas à quelle distance les
spectateurs vont les regarder.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a –t- il de suite suscité des « images » ?
Je suis très heureux de participer à cette exposition, je suis le « régional de l’étape » et j’en
suis flatté. La conservatrice, Marjolaine Hanssens, m’a contacté il y a plus d’un an, suite à
une conférence que j’avais faite sur le thème des gens qui vivaient en caravane. Mon
travail photographique a débouché sur un livre qui s’intitule Casa mobile. Je n’ai eu qu’à
choisir quatre images parmi l’ensemble.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a –t- il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Dans mon choix de photographies, j’ai privilégié des images que l’on pouvait lire de loin,
sachant que les spectateurs les découvriraient avec pas mal de recul.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Ma première préoccupation, c’est l’humain et sa condition. Mon travail photographique
consiste à analyser le comportement d’une catégorie de personnes comme les amateurs
du Tour de France, les gens qui vivent en camping ou encore, pour mon dernier ouvrage,
les habitants de la ville de l’Aquila qui ont vécu un tremblement de terre catastrophique.
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Tout en photographiant des personnes, je rentre très peu dans leur intimité et par
conséquent, je les prends à l’extérieur. De fait, mes images contiennent toujours une part
de nature parce que je place souvent le sujet au milieu et les parties gauche-droite de
l’image (souvent moins nettes) renvoient le regard vers l’avant plan.
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Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Le « fond » est essentiel dans la mesure où il situe mon sujet , il le justifie.
Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration,… ?
Mon jardin, du printemps à l’automne, est l’endroit où je dresse mon hamac entre deux
pruniers. J’y fais une sieste quotidienne, c’est aussi un lieu où je réfléchis à la manière
d’aborder mon travail photographique.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
L’homme et la nature sont indissociables.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
La photographie argentique est assez magique. Il fallait attendre le développement qui
pouvait durer jusqu’à deux heures avant d’avoir le résultat. Il y avait toujours une certaine
excitation dans l’attente de voir ses photos développées. En plus, la tolérance d’exposition
était beaucoup moins grande que la photographie numérique. Par contre, qualitativement,
je pense que la photographie numérique a dépassé la photographie traditionnelle.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
Le médium photographie prend de plus en plus d’importance dans l’art. Il agit comme un
effet miroir aux événements quotidiens que sont la guerre, la corruption, la crise,…
Je prends des photos comme un géomètre ou un sociologue relève ses jalons ou indices
c’est-à-dire que je travaille de manière exhaustive avec le même regard sur les personnes
ou les choses.
Je fais en quelque sorte un relevé de la situation au temps présent.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Je ne mets pas en scène mais d’un autre côté je ne saisis pas vraiment l’instant ; je
demande simplement aux personnes que je photographie de poser pour moi sans rien
changer à leur attitude ou leur position initiale.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Mes photographies sont, bien entendu, le reflet de la réalité mais traduisent aussi une
certaine nostalgie, une tendresse, voire une émotion, du moins je l’espère.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
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Pour moi, la photographie est essentiellement en couleur; nous voyons les choses, les
objets, les gens en couleur. Je reste fidèle à notre vision; je veux me rapprocher au plus
près de la réalité quand je prends des images.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
J’espère que les promeneurs verront de la tendresse et s’interrogeront sur le sort des
personnes qui vivent différemment qu’eux.
SUR MESURE
Le jardin est-il le reflet de ceux que vous photographiez ?
Les personnes qui vivent dans les « casa mobile » aménagent leur jardin à leur image mais
parfois il est étonnant de rencontrer des gens qui apportent des petits animaux ou lutins
pour les enfants alors qu’eux-mêmes n’en n’ont pas.
Est-il un élément à part entière mis sur le même pied que les personnes ?
Bien entendu, les personnes qui ont souhaité vivre autrement, c’est aussi parce qu’elles
avaient besoin de tranquillité et de nature. Elles y attachent probablement plus
d’importance que la plupart d’entre nous.
Ces tranches de vie sont prises avec pudeur et humour parce que c’est votre vision de la vie?
Oui, je pense qu’il faut prendre un peu de recul sur les choses du quotidien et si c’est
possible avec un brin d’humour. Quant à la pudeur, je pense être assez pudique.
Les jardins de « Casa mobile » sont-ils différents à vos yeux de ceux de nos maisons ?
Les jardins des « Casa mobile » sont souvent plus denses avec beaucoup d’objets insolites.
Globalement, les gens ont moins de place donc , ils « rentabilisent » au mieux leur espace
et le jardin est la prolongation de leur lieu de vie.
Le soleil, les couleurs sont très présents, c’est voulu ?
C’est primordial, comme je l’ai déjà dit, la couleur est essentielle à mon travail mais le
soleil (la lumière) aussi.
Mon travail photographique sur les « Casa mobile » nécessitait de prendre les personnes
en extérieur devant leur caravane ; c’est pour cela que la plupart des images prises l’ont
été de mars à octobre.
Et votre propre jardin ressemble-t-il à ceux que vous photographiez ?
Notre jardin est plus classique et plus dépouillé mais mon épouse l’agrémente, chaque
année, d’éléments supplémentaires. Peut-être que dans quelques années, il ressemblera à
un de ceux que j’ai photographié….
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ANNE DE GELAS
Elle est née en 1966. Elle vit et travaille à Bruxelles.
Son Travail
Journal, collage, vie
Le Jardin
Touffu, légèreté
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Lorsque vous m’avez invitée…
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
Une grande impression de calme, de tranquillité, de beauté.
Le lieu vous a -t-il parlé, inspiré ou impressionné ?
C’est un lieu dans lequel on a envie de se perdre, un havre de paix. C’est aussi pour moi le
lieu d’un rendez-vous manqué, donc une petite perturbation dans mes souvenirs. Les
photographies qui y seront en sont peut-être représentatives.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a- t- il de suite suscité des « images » ?
J’ai directement songé à certaines de mes images, à une sorte de paradis perdu. Des
images d’enfance.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a-t- il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Le défi de faire quelque chose de tout à fait différent autant dans la sélection des images,
uniquement quatre images, que pour leurs tailles, j’expose rarement en grand format.
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu,…. ?
Les œuvres ont été choisies en accord avec Marjolaine Hanssens, ce sont des images qui
font partie d’un travail en cours et qui s’inscrivaient de manière parfaite dans l’idée du
jardin tel que je le vis. Ce n’est pas une envie de marquer le lieu, plutôt d’y apporter une
petite perturbation sans en modifier l’harmonie.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Humain, vie, expérience, sentiment, émotion, …
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Pas spécialement le jardin, la nature est un élément qui s’inscrit dans mon travail comme
révélateur d’un univers intérieur, il est souvent présent comme contrepoint.
Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Mon sujet est la vie, j’habite en ville, le jardin, c’est mon enfance, la maison de mes
parents…
Le jardin s’inscrit dans une histoire, comme la nature il prend part à l’histoire sans y être
un sujet à part entière.
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Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration,… ?
Le jardin est un lieu où je me pose, où je m’arrête, où le temps passe plus lentement.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
Je ne suis pas très positive à ce sujet malheureusement, l’homme tente de s’approprier la
nature d’y poser sa trace. C’est une question très vaste. Il est grand temps que la nature
reprenne ses droits, que l’homme se pose en retrait, en élève.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
Le numérique ne m’a pas bouleversé car je ne l’utilise pas, j’ai essayé et suis bien vite
revenue à l’argentique qui me convient mieux. J’aime développer le film, ce côté fragile et
sans appel, les accidents étonnants sur lesquels on ne peut revenir. Et le temps entre la
prise de vue et la découverte de l’image, le choix de faire peu d’images, de se forcer à cette
discipline du choix à la prise de vue. Manipuler les négatifs, découvrir le grain, reprendre
encore et encore le négatif pour essayer d’en tirer une autre image.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
Je n’adhère à aucun courant et je ne me sens pas photographe, je vais voir plus
d’expositions de peinture ou de dessin que d’expositions de photographie. J’utilise la
photographie, comme le dessin, comme le texte.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
J’aime mettre l’instant en scène.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Je répondrai avec cette phrase de l’artiste Penny Slinger : « Ce n’est pas juste une question
de montrer mon travail aux autres, je préfère leur faire partager des expériences ».
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
Le noir et blanc parce que je ne travaille presque qu’en noir et blanc, les seules images
couleurs sont des polaroïds.
J’avais envie d’images très fortes, mystérieuses, intemporelles sans les fioritures
qu’apportent souvent le côté vintage du polaroïd.
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Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
J’espère qu’il sera plongé dans un autre univers, que je l’emmènerai se promener encore
un peu plus loin dans ses pensées et ses souvenirs.
SUR MESURE
La nature est-elle liée à des souvenirs d’enfance ?
Le jardin est lié directement à mon enfance, au-delà du jardin je dirais le potager de mon
père. La nature est aussi liée à des récits de famille, la famille de ma mère a vécu en
Afrique, ils n’ont pu ramener que très peu d’images donc ce sont des souvenirs imaginés.
Le jardin est-il un refuge aux émotions et aux blessures ?
Non, le jardin n’est pas pour moi un refuge plutôt un lieu où je m’arrête, où je me pose et
observe.
Dans vos photos, on a l’impression que la nature est un paradis perdu mais retrouvé petit à
petit et « réapprivoisé », est-ce que je me trompe ?
Non pas du tout, il me semble avoir été comme une petite sauvage dans le jardin de mon
père, cachée par les herbes hautes, jouant dans la rivière, bâtissant des abris,… un lieu où
l’imagination était reine et c’est en cela que c’était un paradis. Puis j’ai quitté cet endroit,
quitté la nature pour me retrouver en ville où les jardins n’ont pour moi pas la même
saveur. Ce n’est que récemment que j’ai éprouvé le besoin d’être à nouveau dans la
verdure et le silence.
Beaucoup de nostalgie transpire mais il y a aussi l’apaisement face à un paysage réel mais
l’est-il ou est-ce seulement un rêve éveillé ?
Quand je photographie la mer du Nord c’est mon lieu, construit par mes propres
souvenirs, joies et peines, un lieu très apaisant. Lorsque je photographie la nature ‘verte’
je me sens parfois dirigée, comme si les souvenirs tant entendus dirigeaient mes prises de
vues. Pour exemple un jour une personne devant une de mes images s’est écriée, on dirait
Bukavu. Je n’en revenais pas, je n’y ai jamais été, mais c’est le lieu où a vécu ma mère, par
les récits tant entendus, j’avais réussi à recréer ce lieu ailleurs et cette image est très
importante pour moi… un rêve éveillé ?
La nature est-elle finalement une expérience ou un laboratoire des émotions et du bonheur?
La nature comme la ville est pour moi le lieu de vie, donc d’expériences émotionnelles.
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Votre enfant est-il indissociable de votre travail actuel de photographe ?
Oui, je choisis de me servir de ma propre vie pour livrer le récit d’expériences universelles.
Après « une journée (presque)… parfaite » et le livre « L’Amoureuse », qui parlait de la
mort de mon compagnon de l’expérience du deuil, j’ai choisi de parler de l’évidence de la
vie transformée et de la nouvelle cellule familiale, de ce face à face avec mon fils. Mon
nouveau travail s’appelle « Mère et Fils » pour dire comme mon fils y tient une place
importante.
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MAXIME DELVAUX
Il est né en 1984 à Namur. Il vit et travaille à Bruxelles
Son Travail
Architecture, paysage, structure
Le Jardin
Composition, exotisme
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Lors de notre première rencontre pour parler de l’exposition.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
Ce qui m’a le plus marqué est la très belle restauration du château, adapté à l’idée d’en
faire un musée, et principalement la variété, la complexité et l’accumulation des motifs
décoratifs dans le style néoclassique qui découlent de cette restauration.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a- t-il de suite suscité des « images » ?
Non, c’est après avoir visité le château et le jardin que j’ai commencé à trouver ce que je
voulais réaliser.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a- t-il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Principalement le défi lié à la taille des images. J’ai assez rapidement voulu travailler avec
des images immersives qui permettraient de créer une relation avec le parc pour le
spectateur.
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu,…. ?
J’ai réalisé des images spécifiquement pour l’exposition, c’est donc plus un défi lié à ce
projet d’exposition en grand format et dans un espace bien défini.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Principalement architecture, la relation qu’elle entretient avec son environnement et
l’histoire.
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Oui j’aime photographier la nature, qu’elle soit architecturée, structurée par l’homme ou
brute.
Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Les deux en fonction du contexte.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
Les deux, je pense juste qu’il faut utiliser le bon outil pour le bon projet.
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Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Ni l’un ni l’autre, je préfère décrire des réalités plus ou moins pérennes de la manière la
plus neutre et objective possible. Ce sont les limites liées au cadrage qui me permettent de
présenter une vision propre d’une situation.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Représentation d’une réalité à un moment donné.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
Je ne travaille qu’en couleur, toujours dans cette idée de représenter les choses telles
qu’elles sont.
SUR MESURE
Pourquoi l’architecture occupe-t-elle tant de place dans vos photos ?
Je suis passionné d’architecture, et au-delà de la forme, de la relation qu’elle entretient
avec nos sociétés. C’est un des héritages les plus directs laissé par les différentes époques,
un héritage que nous utilisons au quotidien. En cela, je pense que c’est un sujet très
important.
Photographier l’architecture c’est une seconde nature ?
Ça s’est fait naturellement.
Et la nature sous quel angle aimez-vous la prendre ?
Sous un angle architectural, que ce soit lié à la manière dont nous la transformons,
l’adaptons, la structurons mais également en tant que forme brute.
On sent dans vos photos de « jardins » une nature souvent luxuriante et exotique mais
également envahissante ? Est-ce exact ?
Les lieux que j’ai choisis de photographier sont composés de cette manière et c’est ce qui
m’intéressait. D’une part, pour l’écho que cela pouvait faire à la décoration néoclassique
du château et d’autre part, pour cette idée que j’avais de réaliser des images immersives
pour le spectateur, des images cadrées de telle sorte que l’on se trouve à l’intérieur d’un
espace fermé, envahi par cette nature .
Le « visiteur » doit-il essayer de voir derrière les photos exposées à Seneffe, l’architecture
qui s’y trouve ?
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J’ai volontairement essayé de laisser des traces qui permettent de comprendre que l’on se
trouve dans un espace intérieur mais sans chercher à le montrer de manière trop évidente.
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THIERRY DE MEY
Il est né en 1956 à Bruxelles. Il vit et travaille à Bruxelles.
Son travail
Mouvement, danse, cinéma
Le Jardin
Poétique et ludique
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Si Thierry De Mey n’a pas répondu à toutes nos questions c’est tout simplement que nos routes
s’étaient déjà croisées en 2010 avec l’exposition « Parc en mouvement » et donc le Parc de Seneffe, il
l’avait déjà « apprivoisé » avec ses installations. À chaque détour d’un chemin, d’une allée, il avait fait
vivre aux visiteurs des instants « poétiques » qui alliaient la danse, l’image, la musique et la nature.
Avoir choisi de jouer dans la nature avec le reflet est-ce parce que cela permet de mettre
une distance entre la réalité et la vie ?
Souvent ce genre de décision se prend dans l’action, intimement liée à l’acte même de
filmer, de photographier ; ce n’est que plus tard , que les raisons du geste se posent : par
exemple celui de retourner l’appareil – il s’agissait d’une caméra vidéo -, de viser l’image
en miroir à la surface de l’eau et de jouer avec la gravité inversée qui questionne la réalité
de l' image / reflet …les actions dansées : courses, sauts, portés y prennent une tournure
différente. La pesanteur est pour le danseur un partenaire essentiel ; qu’il la défie ou
s’abandonne à sa loi. Ce basculement de l’image engendre une suspension qui affecte non
seulement la verticalité mais induit une ambiguïté de perception … on n’est plus tout-àfait dans l’à-plat de l’image mais pas encore en 3D, une sorte de dimension fractionnaire.
Pour « Moi, toi et le jardin », j’ai suivi cette thématique … à vrai dire, suite à
l’enthousiasme de Marjolaine Hanssens, curatrice, pour les images en reflet de
«CounterPhrases » installation-projection en triptyque déjà présentée à Seneffe (sous les
cyprès) lors de l’exposition « Seneffe, Parc en mouvement » en 2010.
La danse dans la nature et en photo c’est un moment volé ou figé ?
Il y a une tradition d’images de danse dans la nature, en particulier dans les jardins. Sans
doute cet art du mouvement, où le corps humain occupe la place centrale, se trouve
particulièrement à l’aise dans ce contexte. Pour moi, la recherche d’un cadre extérieur
marque la césure essentielle avec l’espace scénique ; je passe toujours un temps fou à
choisir ces lieux et les moments de repérages sont décisifs. Quand je choisis un lieu, je
choisis un sol, des conditions météo, une réalité sonore, des possibilités de points de vue…
À vrai dire, c’est avant tout une question de lumière. Je m'attache aux traces du
mouvement pour le faire renaître dans le regard du spectateur, lui trouver un nouvel élan.
Votre expression du jardin en tant que nature boisée, c’est parce que les arbres vous parlent
davantage que les jardins domestiqués ?
Tous les parcs ou jardins d’une certaine envergure incluent des morceaux boisés plus ou
moins domestiqués. Pour l’expo « Moi, toi et le jardin » nous nous sommes aventurés
juste à la limite où le parc devient forêt. C’est vrai que les arbres exercent sur moi une
profonde fascination. L’idée qu’un arbre « négatif » réponde sous terre à l’arbre visible qui
s’enracine dans le ciel participe à cette thématique du reflet que j’ai développée.
Aujourd’hui ce qui me frappe c’est le contraste des saisons : le mouvement photographié,
semble s’arracher du gel hivernal pour ressurgir en ces splendides journées de printemps.
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Avez-vous choisi de photographier ces reflets pour leur intemporalité ?
Je vous suis reconnaissant de poser la question du temps, si l’on était en musique, je
répondrais : faire exister un « temps levé » …
Le jardin nous y invite en proposant une temporalité différente, non fonctionnelle,
souveraine.
Dégagé des contraintes, c'est le temps suspendu, celui des promenades familiales ou
amoureuses, ludiques ou contemplatives ; le temps perdu où se prennent les décisions qui
orientent toute une vie.
Ce temps que nous passons dans le jardin, dans le parc, nous sommes présents à nousmêmes : l’espace devient une expérience poétique proche d’une certaine méditation.
Le reflet propose aussi une métaphore, une mise en scène de la photographie qui est aussi
est un reflet …et ainsi de suite.
Et toujours cette poésie très présente qui permet aux visiteurs de rêver. Mais comment
faites-vous pour créer cette magie au travers de l’image et la faire parler ?
La poésie est un qualité de présence, encore une fois merci.
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GEERT DE TAEYE
Il est né en 1980 à Malines. Il vit et travaille à Schaerbeek.
Son Travail
Atmosphère, émotions, histoires
Le Jardin
Aventure, détente
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
En 2014, juste après avoir été contacté et invité à participer au projet de l’exposition de
photographies en plein air.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
C’est très beau. C'est comme si on se retrouvait dans une autre époque.
Le lieu vous a-t-il parlé, inspiré ou impressionné ?
Fort impressionné par la beauté du parc, des jardins et du château qui sont parfaitement
entretenus.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Aucune idée mais sans doute repartir...
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu,…. ?
J'ai surtout pensé à utiliser le parc et les jardins de Seneffe dans mes photos parce que j’ai
eu de suite l'idée que c’était un décor parfait. Cela aurait été dommage de pas avoir utilisé
ces chouettes endroits.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Pour moi l'inspiration vient de tous ces éléments et de tout ce que je croise. Il faut juste
ouvrir les yeux et s’en imprégner.
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Parfois mais pas tout le temps. J'aime bien les villes aussi et c'est souvent un mélange des
deux.
Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Pour moi c'est souvent un fond mais un fond qui est très important car ça donne tout de
suite une idée du lieu et de son atmosphère. C'est ça qu'il faut pour créer une histoire
réelle ou irréelle. Je le vois comme un canevas vide.
Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration,… ?
Tout. Un lieu pour respirer. S'amuser. Se reposer. Après vient le calme. Cela permet de se
vider la tête pour trouver l’inspiration.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
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Pour moi, on s’éloigne de plus en plus de la nature même si parfois on y vit. On a perdu le
lien avec elle et on pense que par la consommation on va sauver le monde.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
J'aime bien les deux. Avec le numérique, l’aspect technique s’est fort développé et on
peut, grâce à cela, aller très loin dans la création d'images. Moi j'utilise le numérique
parce-que la post-production fait partie de mon travail.
Mais j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les photographes qui ne lâchent pas
l'argentique. Pour moi c'est ca le vrai “Art”.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
Oui je pense que la photographie peut devenir de l'art mais je trouve que la peinture c'est
encore autre chose. Moi je ne me vois pas comme un artiste. Je suis photographe. Un
artiste qui trouve qu'il est artiste il perd déjà de sa spontanéïté dans son travail.
Ce n’est pas à lui de se déclarer artiste, du moins c’est mon opinion Et après, à chacun
d’avoir sa propre opinion et vision bien sûr.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Je mets toujours tout en scène et j'adore ça. J’aime pouvoir faire vraiment ce que j'avais en
tête dans les semaines précédentes. Mais au moment du shooting (des prises de vues), il y
a toujours des imprévus. C’est à ce moment précis que ça devient magique pour moi.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Pour moi ce sont des images qui apparaissent dans ma tête. Ça commence souvent par un
endroit. Un lieu qui me procure l'inspiration et qui m'inspire. Comme le château et son
jardin par exemple.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
Pour moi c'est la couleur. Surtout ici à Seneffe. Il y a tellement de couleurs intéressantes
que ce serait dommage de ne pas les montrer.
Et en plus je les ai associées aux vêtements colorés du créateur Nele Berckmans qui était le
partenaire idéal pour cette série-ci.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
Wauw...J'espère. Le moment pour souffler de soulagement.
SUR MESURE
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Mise en scène où l’humain a toujours sa place, travail de lumières et d’ambiances, est-ce que
vous cherchez à photographier un rêve, une vision idéale ou à saisir et emprisonner une
émotion ?
Dans mes photos je veux traduire ma vision que j'ai eue dans les semaines avant de les
avoir faites. Ça commence avec un endroit.
Après je m'imagine une scène qui correspond à différentes ambiances et petit à petit, je
construis tous les éléments dont j'ai besoin. Je veux que ça devienne une expérience
visuelle pour les spectateurs. Et parfois l'histoire elle-même est secondaire… Même si
parfois ce que je représente est très clair. Mais j'aime bien laisser les gens découvrir par
eux-mêmes et interpréter mes photos à leur façon.
Comment construisez-vous vos photographies « tableaux » ? Faites-vous des esquisses, des
dessins ou un storyboard ? Et au moment de photographier changez-vous le scénario ?
Bien sûr une fois sur le terrain, quelques détails sont aménagés mais les grandes lignes
sont déja fixées bien longtemps en avance.
Choisissez-vous les lieux en fonction de vos impulsions ?
Je le sens ou je le sens pas, je pense. Cette fois-ci, à Seneffe, j'ai visité le domaine plusieurs
fois en m’y promenant.
Aimez-vous créer des univers décalés et pourtant si « naturels » en apparence ?
J'aime bien le côté décalé et construire un monde magique avec une atmosphère
spécifique.
La nature, le jardin est-ce pour vous simplement un élément de plus, comme les accessoires,
dans la photo ou l’inverse ?
Pour moi c'est la base et après je remplis l'image avec des éléments que je trouve
importants pour raconter mon histoire. Ensuite je travaille l'esthétique finale. J’adapte tous
les éléments et je les mets en balance. La lumière (artificielle) utilisée me permet alors de
créer une certaine atmosphère.
Et l’humain dans la nature est-il un élément d’une histoire à « conter » et à découvrir ou
juste un morceau de rêve déchiré ?
Les humains font partie de l'histoire et après c'est à vous de découvrir leur place, leur rôle
et leur importance dans ma photo. Mais c'est surtout une question d'esthétique.
23
MARC GUILLAUME
Il est né en 1965 à Rocourt. Il vit et travaille à Bruxelles.
Son Travail
Énigme, beauté, pouvoir
Le Jardin
"Entre culture et sépulture."
24
Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Le 3 juin 2014 pour un rendez-vous avec la directrice.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
Une certaine modestie des lieux malgré le côté château.
Le lieu vous a- t- il parlé, inspiré ou impressionné ?
Je l’ai trouvé simple, et agréable de ce fait.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Je ne sais pas… peut-être un manque de présence de culture surtout en art contemporain
dans la société malgré le travail que fait le Domaine.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a-t- il de suite suscité des « images » ?
J’ai trouvé le sujet simple et bucolique au premier abord. Les images sont venues plus tard
à mon imagination.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a-t- il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Non, plus prosaïquement un simple besoin de commande artistique. Mais la proposition
du grand format était excitante aussi.
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu,…. ?
Un désir paisible de rester au plus proche du titre et peut être de poursuivre longtemps
cette forme d’images de notre couple, tant qu’il existera.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Je pense « art ».
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Oui, la nature est présente depuis des années dans mon travail.
Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Un sujet à part entière.
Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration,… ?
Un fantasme car je n’en ai pas. Il est le signe d’une vaste quantité de désirs pour moi.
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Quelle est votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
La nature est sans pitié et elle peut également être l’une des places les plus paisibles de ce
qu’un humain peut ressentir en tout temps et en tout lieu.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
Je ne travaille plus qu’en numérique. J’ai trouvé cela très bien à tout niveau.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
La photographie d’art est certainement de l’art, bon ou mauvais mais c’est de l’art. Je
n’adhère à aucun courant de façon consciente.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Les deux. Mais je n’aime pas photographier des personnes qui ne sont pas au courant
qu’en fait, je me sers d’elles pour mon travail, voire mon enrichissement par des ventes
d’images.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Je ne sais pas,… La question est trop vague.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
J’ai toujours fait des images en couleur ; le choix était donc fait.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
Aucune idée… Peut-être élaborera-t-il un petit récit entre les quatre images.
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RINO NOVIELLO
Il est né en 1971 à Baudour. Il vit et travaille à Boussu
Son Travail
Traces d’humain, temps, espace
Le jardin
Le jardin est un endroit d'apprentissage du partage, de la patience et de l'autonomie
alimentaire.
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
La visite de l'exposition des sculptures de Jean-Michel Folon en 2008.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
Les odeurs...l'humus et le sous-bois dans la partie « bosquet » du parc...la cire d'abeille à
l'intérieur du château. Nous l'avons tous expérimentés, le fait de sentir une odeur que
nous avions flairée il y a longtemps provoque généralement une cascade de souvenirs,
mais les souvenirs peuvent nous jouer des tours.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
L’être humain n’est pas différent de la Nature. Il fait partie intégrante du monde vivant.
L'existence même des Hommes sur la terre dépend de la Nature. Les progrès des sciences
ont donné aux Hommes les moyens de modifier profondément la biosphère :
nanotechnologies, énergie thermonucléaire, biotechnologies, modification anthropique de
l’atmosphère, etc… L'homme a acquis un pouvoir qui semble infini et découvre que la
nature dont il fait partie est finie...
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
La photographie en tant qu'art est pour moi un chemin de solitaire jalonné de fabuleuses
rencontres. Je n'adhère à aucun courant et je revendique une totale indépendance
d'expression. Je me sens libre de ne pas être à la « mode » ou de ne pas suivre telle ou
telle tendance de la photographie d'art. Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier le travail
d'artistes connus et moins connus : j'aime l'humour, la poésie et la symbolique des images
de Gilbert Garcin, mais j'apprécie tout autant Georges Rousse avec son travail
"Embrasure" et sa recherche de la « vraie » lumière.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
C'est d'abord un chemin à parcourir et parfois le chemin est plus important que la
destination. Traduit en langage de la création photographique, cela veut dire que le
résultat d'une démarche photographique est parfois moins important que le processus qui
aboutit à ce résultat. C'est un travail sur l'humilité et la vanité ( au sens de « ce qui est vain »)
de la condition humaine. Nous pouvons construire des discours compliqués autour d'une
œuvre, cela n'empêchera jamais le destin de l'Homme de rester fragile et
insaisissable...souvent comme l'œuvre elle-même.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
Je souhaite que le promeneur explore la dimension poétique des images, qu'il se retrouve
un instant dans un temps « suspendu », qu'il laisse ses préoccupations matérielles à la
porte du parc, qu'il accueille ses propres émotions en toute liberté.
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SUR MESURE
La photo, quelle est sa valeur pour vous : un témoignage, un objet de beauté, une envie de
partage ou juste une émotion volée ?
Tout cela à la fois, mais pas que ! Du Daguerréotype au smartphone, des peintures
rupestres aux cinémagraphes, la création relève souvent d'une nécessité pour beaucoup
d'artistes. C'est une quête intérieure pour certains, pour d'autres c'est une sorte
d'interface pour communiquer, partager... vivre !
Ces jardins saisis sur le vif où la main de l’homme est partie prenante, est-ce ceux de votre
enfance ? Et que vous ont-ils transmis et qu’avez-vous envie que le promeneur de Seneffe
comprenne ?
Je souhaite dire aux promeneurs de Seneffe que le jardin peut être un endroit
d'apprentissage du partage, de la patience et de l'autonomie alimentaire. Participatif,
collectif ou solidaire, c'est le lieu idéal où s'initier à la simplicité volontaire et à une vie
centrée sur des valeurs essentielles.
Avez-vous choisi cette série-ci pour contraster avec le parc de Seneffe et sa nature dominée
par l’homme, mais plus en réponse à une architecture, une esthétique qu’à un rapport avec
l’élément nourricier, voire originel de ceux de vos photos ?
Oui, jouer avec les contrastes...c'est ce qui plaît au photographe. Les photographies sont
en noir et blanc alors que le parc est verdoyant. Nous sommes dans la monumentalité d'un
château, en opposition avec l'intimité des gestes d'un jardinier, mais le rapport à l'élément
nourricier n'est jamais loin. Les graines : l'infinité de la vie contenue dans un si petit espace
a quelque chose d'incroyable et d'absolument beau !
Dans vos photos, même en noir et blanc, on sent la présence de l’homme, mais toujours en
discrétion est-ce comme votre « nature » à vous ?
Cette discrétion est d'abord la recherche d'une plénitude de vie, d’être bien ensemble, à
parité, en équilibre matériel et spirituel, en symbiose avec les écosystèmes dans des lieux
où l'eudaimonía régnerait. L'eudaimonía est une philosophie posant comme principe que
le bonheur est le but de la vie humaine et qu'il n'est pas opposé à la raison, il en est la
finalité naturelle...Le jardin peut nous mener loin...à moins que cela ne soit la
photographie...
Et dans le même temps la joie de vivre, la passion sont bien là et on a envie du partage, c’est
votre moteur pour vos photos ?
Je joue clairement sur la symbolique des images et j'aimerais que le visiteur ressente la
dimension sacrée qui nous fait regarder la vie comme une « fermentation spontanée »
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dont il faudrait préserver les levures. Nous appartenons au mystère de la vie, nous
sommes reliés et interdépendants.
30
MARIE-FRANÇOISE PLISSART
Marie-Françoise PLISSART
Elle est née en 1954 à Bruxelles. Elle vit et travaille à Bruxelles.
Son Travail
Photographier, c'est transmettre ce qui la touche
Le jardin
Le jardin est une métaphore du métier de photographe, une construction.
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Une rencontre avec Marjolaine Hanssens (ndlr la Directrice du Domaine de Seneffe et Commissaire
de l’exposition).
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ?
La première chose que j’ai vue ce sont les hêtres, majestueux et organisés, comme une
préface à la visite du château.
Le lieu vous a - t- il parlé, inspiré ou impressionné ?
Ses pierres et ses bois transpirent des histoires qui vous invitent à les explorer.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Si beau, si loin.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a-t- il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Poser un jardin dans un jardin : c’est comme si on vous commandait un miroir. Miroir,
seras-tu fidèle ?
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SUR MESURE
Quelle histoire voulez-vous raconter à Seneffe ?
L’histoire du jardin qui résonne en moi, l’écho d’un dessin, écho d’une jubilation, écho
d’une construction.
Chez vous, la nature semble très structurée, est-ce l’élément architectural qui prend le pas
lorsque vous photographiez des parcs, des jardins ?
Dans la nature, je vois la structure comme une fidélité à sa nature
Et soudain, la structure comme un écrin face au trouble.
Est-ce aussi parce que vous les « prenez de haut » ?
Là-haut, la structure, c’est comme un abri dans le chaos.
Préférez-vous une photo prise sur le vif à une photo retravaillée ou mise en scène ?
J’aime que les images continuent à me traverser. Je ne sais pas ce que je préfère, ce qui
compte pour moi c’est qu’elle soit vivante. Et qu’est-ce qui fait qu’une image est vivante ?
Je n’ai pas encore la réponse, c’est pourquoi je continue à saisir le vif, parfois en
participant à sa création.
Est-ce que l’exposition « Moi, toi et le Jardin » va changer votre point de vue sur cet espace
naturel ?
Lors du montage, j’ai découvert l’exposition« Moi, toi et le jardin » et les possibles
incarnations de ce « trio » vu par moi-même mais également par les autres photographes
participant à cette aventure artistique. C’était comme recevoir la clef d’une valise
d’interprétation pour les voyages futurs. Merci !
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JEAN-FRANCOIS SPRICIGO
Il est né en 1979 à Tournai. Il vit et travaille entre Chercq (Belgique) et Paris.
Son Travail
Tendresse, animaux, vertige
Le Jardin
Horizon, sauvage
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Il y a quelques années, à l’occasion d’une lecture de texte de mon ami Marcel Moreau
donnée par le comédien Denis Lavant.
Quelle a été votre première impression en arrivant au domaine du château de Seneffe ?
Joli parc, dommage que tout y soit si « organisé ».
Le lieu vous a - t- il parlé, inspiré ou impressionné ?
Aucun des trois, l’architecture est dans la logique ostentatoire de nos homologues français
dans laquelle je n’ai pas encore trouvé ma place.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Je ne comprends pas la question.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a –t - il de suite suscité des « images » ?
Une promenade proche de la nature est toujours un argument de joie.
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a –t - il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
La demande était au départ simple et charmante, ça me suffit amplement pour
m’intéresser à l’autre.
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu, … ?
Je laisse les défis aux sportifs, les coups de cœur aux critiques, et aux tombes le soin de
marquer le lieu.
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
J’essaie de ne pas savoir… l’essentiel est de sentir ce qui est là.
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
C’est le principal « cadre » dénué d’artifices. Tout ce qui est lié au culturel s’exprime dans
la plupart des cas à travers la revendication ; la nature est là, simplement. Elle correspond
à l’immémorial point commun originel de chacun. Elle ne se manifeste que par évidence, la
seule violence qu’elle semble en apparence nous opposer tient à la résistance que nous
avons pour l’aborder.
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Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
C’est qui est essentiel est ce qui est là, le reste est discursif. Pour moi, il n’y a pas de sujet,
ou alors vous faites de la politique, de la psychologie ou l’une des nombreuses déclinaisons
de la sociologie. C’est tout à fait louable évidemment, mais je ne me sens pas concerné par
cela. L’explicatif n’entre pas dans le champ du ressenti, à chacun de vibrer selon sa
fréquence, il n’y a rien à démontrer. Cependant la duplicité propre à la sémantique des
idéologues en vogue est là pour nous expliquer que tout s’explique.
Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration, … ?
J’y suis moins réceptif quand il est conditionné par des critères qui excluent le naturel au
profit de la modernité du moment.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
Beaucoup de larmes dans ma vision… j’apprends à accepter l’aigreur humaine ordinaire à
principalement envisager la nature comme une stricte source d’énergie. J’ai cependant le
sentiment que de plus en plus d’individus la vivent autrement, sereinement, ça réchauffe
le cœur.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
La photo est un rectangle à investir, le récipient importe peu. Les usagers font ce qu’ils ont
à faire, le débat sur ce sujet appartient aux moralistes et aux marchands.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
Je ne me sens pas concerné par ces questions.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Observer une situation participe déjà à en changer son déroulement… à partir de là, à vous
de placer les critères de ce qui est mis en scène ou non.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace, … ?
Il s’agit d’un geste, rien de plus, ni de moins. Un geste au plus proche de la respiration liée
à l’évènement qui se déroule, un geste qui prolonge, comme le vent accompagne les
paysages du promeneur.
Le devoir de mémoire, la nécessité de laisser une trace, et autres velléités d’éternité
appartiennent à la vanité. Préférer l’illusion flatteuse du symbole plutôt que l’éphémère
intensité de la vie elle-même est à la fois mensonger et profondément morbide. Il suffit
d’envisager les espèces et les civilisations disparues pour se rendre compte de la vacuité
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de cette revendication. Cela sert principalement la propagande névrotique consistant à
ajourner l’instant à vivre dans l’espoir vain de ne pas disparaître.
Tout est dans l’instant, le reste est un paradigme totalitaire que trop de gens imposent à
d’autres afin de préserver l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
Dans mon cas, il se trouve les deux. C’est un hasard.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
Celle qui sera forcément appropriée et en relation avec eux-mêmes.
SUR MESURE
Ciel d’orage, tourbillon et silence est-ce là votre univers naturel ?
Je n’ai pas d’univers isolé, je vis dans le même réel que tout à chacun. Je me sens en phase
avec ce réel quand j’en accepte le vertige de ses paradoxes. Parfois je parviens à en rendre
humblement l’écho.
Que trouvez-vous dans la nature et chez les animaux que vous ne trouvez pas chez
l’homme?
L’être humain n’est pas exclu des groupes nature et animaux que vous citez. Je ne fais
aucune hiérarchie entre ces éléments. Tous participent à la vie de chacun, et ce tout est
indissociable de la survie de l’ensemble. Il se trouve que mon langage s’articule à partir
d’une culture spécifique liée à l’espèce humaine. Par ailleurs le langage non verbal est tout
aussi riche et s’adresse à encore davantage d’êtres vivants. Claude Levi-Strauss dans « Le
Regard éloigné » écrivait ceci : « Les problèmes posés par les préjugés raciaux reflètent à
l’échelle humaine un problème beaucoup plus vaste et dont la solution est encore plus
urgente : celui des rapports de l’homme avec les autres espèces vivantes. Le respect que
nous souhaitons obtenir de l’homme envers ses semblables n’est qu’un cas particulier du
respect qu’il faudrait ressentir pour toutes les formes de vie. »
Et le fait de les prendre en photo c’est pour figer l’instant ou montrer à l’homme tout ce qu’il
a perdu (voire jamais eu) ?
Je le fais car j’en ai jusqu’à présent la capacité. Je n’ai aucune vocation à convaincre
quiconque de quoi que ce soit. J’essaie de partager sincèrement ce qui me tient à cœur, je
l’exprime à travers le médium qui s’impose à moi en fonction de la situation.
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La vie est-elle un sac de nœuds dans lequel on se débat ?
La vie est merveilleuse, fascinante, surprenante, parfois douloureuse en apparence, mais
toujours pour préparer un terrain plus serein, il suffit d’y être disponible.
La photo rend-elle cette beauté des émotions et cet instant saisi et présent dans la nature ?
La photographie est un intermédiaire entre soi et le réel, elle est loin d’être indispensable
pour y accéder. Pour l’heure j’en ai besoin pour y voir clair, tant mes yeux sont encore
embrumés.
Préférez-vous la photo, le théâtre ou le cinéma pour t’exprimer ? Et pourquoi ? Ou chacun
contribue-t-il à sa façon à te permettre de t’exprimer artistiquement parlant ?
Chacun prolonge l’autre. Cela devient rapidement insipide de ne manger que sucré, salé,
amer, etc.… Il en est de même pour la création, elle se réjouit de la pluralité du monde.
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JACQUES VILET
Il est né en 1940 à Tournai. Il vit et travaille à Bruxelles.
Son Travail
Moyen de perception, de regard et de questionnement
Le Jardin
Attente et surprise : montrer ou dire un peu, mais pas tout...
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Quelle a été votre première fois à Seneffe ?
Ma première visite fut pour un concert, il y a quelques années. J'ai un souvenir plus net de
l'exposition de sculptures en 2014.
Quelle a été votre première impression en arrivant à Seneffe ? Le lieu vous a- t- il parlé,
inspiré ou impressionné ?
Un parc agréable pour la promenade et un château que je me suis promis de visiter à la
prochaine occasion.
Qu’est-ce qui est le plus difficile ici à Seneffe, pensez-vous ?
Faire connaître la qualité, l'intérêt et la spécificité du lieu.
Qu’avez-vous pensé du projet et cela vous a- t-il de suite suscité des « images » ?
Ayant déjà réalisé une série sur "Les petits jardins potagers à Bruxelles" (Contretype,
04°50, 1991),
J’étais intéressé à produire quelques photographies sur les jardins d'agrément, leurs lieux
secrets, la rêverie,…
L’élément déclencheur pour participer à l’exposition a- t-il été le défi face au parc (élément
naturel) et à la taille du support ou le sujet en tant que tel ?
Plutôt le sujet en tant que tel.
L’œuvre (ou les) que vous avez choisie(s) pour Seneffe, est-ce un nouveau défi, un coup de
cœur, une envie de marquer le lieu,…. ?
J'ai finalement retenu l'idée de rêverie, de recherche d'un lieu secret…
Lorsque vous photographiez, pensez-vous nature, culture, architecture, ou humain ?
Je pense surtout à l'image que je découvrirai dans le révélateur de ma chambre noire.
Le jardin (voire la nature) est-ce un élément habituel dans vos photos ?
Le paysage naturel m'a été un point de départ significatif. Mais comme le paysage, après
tout, c'est l'endroit où nous vivons, j'en suis venu à considérer pareillement tout être ou
objet qui vient s'inscrire de lui-même dans mon réceptacle photographique.
Le percevez-vous juste comme un « fond » ou est-ce un sujet à part entière ?
Comme un sujet à part entière
Et pour vous personnellement, le jardin est un lieu de vie, de calme, d’inspiration,… ?
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Oui, mais je me contredis en n'allant pas souvent m'y promener.
Quelle est pour vous votre vision du rapport de l’homme et de la nature ?
La nature est à notre disposition. Respectons-la.
Côté technique, vous êtes davantage argentique ou numérique ? Est-ce que le numérique
vous a bouleversé ?
Je travaille essentiellement avec du matériel argentique et, occasionnellement avec un
appareil numérique lorsque j'ai besoin de couleurs. L'image numérique est certes
intéressante par les possibilités de transformation qu'elle offre, mais ce ne sont pas ces
possibilités-là qui m'inspirent le plus.
Comment percevez-vous la photographie en tant qu’art ? Adhérez-vous à un courant ?
La photographie est pour moi un art dans la mesure où elle me permet de visualiser pour
moi-même mon état d'âme. Tant mieux si mes images sont communicatives.
Préférez-vous saisir l’instant ou le mettre en scène ?
Ce n'est pas spécialement de "l'instant" que je veux traiter, mais de ce qui apparaît devant
moi. Et je n'ai aucune raison de le mettre en scène.
Votre façon de photographier est-ce la représentation d’une réalité, d’une émotion, un
témoignage (d’humanisme), une trace,… ?
Disons la représentation d’une réalité et de l'émotion qu'elle suscite en moi.
Le noir et blanc ou la couleur, en préférez-vous l’un à l’autre et comment expliquez-vous
votre choix pour Seneffe ?
Les photographies que j'ai choisies pour Seneffe sont en noir-et-blanc. J'utilise volontiers la
couleur lorsqu'elle me semble indispensable à ce que dont je veux témoigner. Mais cela
m'arrive rarement.
Quelle réaction pensez-vous que le promeneur aura en voyant vos photos à Seneffe ?
Je souhaite qu'il puisse ressentir une émotion, quelle qu'elle soit.
SUR MESURE
Le noir et blanc permet-il de rendre le calme, la sérénité du moment saisi ?
Ni plus ni moins que la couleur, mais pour ma part, la couleur ne m'est que rarement
nécessaire. Le contrôle des basses et des hautes lumières, celui des tons de gris me
suffisent souvent.
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Vos photos dans la nature sont-elles volées ou posées ?
Si le terme "volées" signifie "à l'insu de la nature", je ne peux que répondre qu'il ne peut
s'agir pour moi que d'images longuement méditées, même s'il faut parfois être rapide
dans une prise de vue.
Vous dites que vous fabriquez des images, est-ce votre façon de raconter quelque chose ou
comme vous l’avez dit de montrer une réalité ?
Je ne cherche pas le récit, plutôt de montrer mon image d'une réalité.
Que choisissez-vous dans un jardin, la nature ou l’architecture ?
Je n'ai pas de préférence.
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Pour toi, moi ET nous au Jardin
MUR D’EXPRESSIONS VISUELLES
À l’air libre – Mur d’enceinte du Jardin des Trois Terrasses
25 avril – 11 novembre 2015
→Pour le quidam
Envoi de photographies sur la présence dans le jardin et affichage permanent
par le Domaine. Projet interactif et évolutif.
« Prenez- vous en photo (ou quelqu’un d’autre) dans un jardin seul ou avec qui vous voulez…
Tout est accepté pour faire partie du mur d’expressions visuelles qui est à vous, nos visiteurs.
Vous participez alors pleinement à l’événement organisé dans le parc et les jardins, vous
créez un lien avec nous, vous vivez avec nous une nouvelle expérience. Vous devenez acteurs
à part entière dans le parc du Domaine.
Comment faire ?
Postez votre photo de préférence par mail ([email protected]) Attention pour être
retenue, elle doit avoir un format de minimum « A4 ». »
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Informations pratiques sur l’exposition
Cette exposition a été conçue et réalisée par le Musée de l’orfèvrerie
de la FWB en coproduction avec la Fondation Mons 2015
Commissariat : Marjolaine HANSSENS, Directrice-Conservatrice
assistée d’Anne-Gaëlle MORRE, Conservatrice-adjointe
Module scénographique : Évelyne Gilmont
Éditeur responsable : Philippe Fontaine, Administrateur-délégué
Tout commence à la Chapelle:
 Point d’informations libres d’accès.
 Guide plan de l’exposition pour le visiteur : gratuit.

Point audio-visuel : Documentaire diffusé sur les artistes participant à
l’exposition
Accompagnement du dialogue :Marjolaine Hanssens
Réalisation du film :Nicolas Arias-Arenas
Musiques :
Maks Panteleev - Rise up
Matti Paalonen – Drama
Voodoobionic – Remote control drone
VinS Vins Black Sky – Cinematic score
Roger Subirana Mata – The invisible
Nicoco – Dancing stars
Jason Pfaff – All in
David Rivron – Liberty
Hsieh Chien Wang – Nreathing Land
Norah B – June
Kai Engel – Extinguished
Elecmutec – Et le soleil dit à demain
Parc et Jardins ouverts de 8 à 20h tous les jours d’avril à septembre (de 8 à 18h
d’octobre à mars). Accès gratuit
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Informations sur les œuvres exposées :
Parcours libre
1-2 : Marie-Françoise Plissart
10-11-12-13 : Maxime Delvaux
3-4 : Geert De Taeye
15-16 : Rino Noviello
5-6 : Alain Breyer
17: Jean-François Spricigo
7-8 : Anne De Gelas
18-19 : Jacques Vilet
9-14 : Thierry De Mey
20-21 : Marc Guillaume
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Alain BREYER
Meise 01
Photographie argentique 2014
Béatrice & Isabelle
Photographie numérique 2011
Liliane & Eugène
Photographie numérique 2011
Marc GUILLAUME
Nous 1
Eva & Patrice
Photographie numérique 2010
Nous 2
Philippe
Nous 3
Photographie numérique 2 novembre 2014
Photographie numérique 25 janvier 2015
Photographie numérique 2011
Photographie numérique 25 janvier 2015
Nous 4
Photographie numérique 18 février 2015
Anne DE GELAS
Sans titre
Rino NOVIELLO
Photographie argentique 2014
Sans titre
Photographie argentique 2014
Michelangelo e il suo giardino
Photographie numérique 2014
Sans titre
Photographie argentique 2013
Sans titre
Michelangelo e il suo giardino
Photographie numérique 2014
Photographie argentique 2011
Michelangelo e il suo giardino
Photographie numérique 2014
Thierry DE MEY
Michelangelo e il suo giardino
Photographie numérique 2014
Baiser
Photographie numérique 2015
Gel
Photographie numérique 2015
Marie-Françoise PLISSART
Photographie numérique 2015
Patagonie
Photographie argentique 2014
Le parc
Photographie argentique 2010-2011
Le Botanique
Photographie argentique 1998
Guangzhou
Photographie argentique 2003
Pont
Zen
Photographie numérique 2015
Geert DE TAEYE
The rabbit funeral
Photographie numérique 2014
The break up
Photographie numérique 2014
Jean-François SPRICIGO
Sans titre
Man falls from tree
Photographie numérique 2014
Photographie argentique 2014
Sans titre
Photographie argentique 2014
Stung by a bee
Photographie numérique 2014
Jacques VILET
Maxime DELVAUX
Attre
Berlin 01
Boitsfort
Photographie argentique 2014
Photographie argentique 2014
Berlin 02
Photographie argentique 2014
Photographie argentique 2014
Lassicourt (F)
Photographie argentique 1997
Auderghem
Photographie argentique 1990
Berlin 03
Photographie argentique 2014
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Dans le cadre de l’exposition de plein air :
Le « Service des publics » est à votre disposition pour organiser des visites et des
balades contées pour adultes et groupes scolaires
Les stages pour enfants en été auront pour thématique les jardins
Du 13 au 17 juillet 2015
Pour les enfants de 8 à 10 ans par Anne Janssens
Du 10 au 14 août 2013
Pour les enfants de 8 à 10 ans par Eliane Van Tuyckom
Pour les enfants de 5 à 7 ans par Anne Janssens
Prix de la semaine de stage en juillet : 60, 00 € - Contenu détaillé à venir.
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INFORMATIONS GENERALES
En savoir plus sur toutes nos activités :
www.chateaudeseneffe.be
Château- Musée de l’orfèvrerie de la Communauté française
Heures d’ouverture: le Château est ouvert tous les jours sauf les lundis non fériés, de 10 à
18h.
Fermé le 1er janvier et les 24, 25 et 31 décembre. Accès gratuit tous les premiers dimanches
du mois.
Les “Saveurs des Lumières”: salon de dégustation XVIIIe (chocolat et thé à la manière du
XVIIIe) ouvert le dimanche et les jours fériés de 14 à 18h. Egalement accessible aux
personnes ne visitant pas le musée.
Possibilités de locations de différents lieux pour l’organisation d’évènements (particuliers
ou entreprises). Renseignements du lundi au vendredi de 10 à 17h au 00 32 (0)64 55 89 92.
À venir :

Septième Tapis de fleurs, marché des saveurs et activités: les 29 et 30 août de 8 à
20h

27e « Journées du patrimoine »: les 12 et 13 septembre 2015 « D’un monde à
l’autre » (1713/1830). Le thème traitera du passage de l’Ancien régime à
l’Indépendance de la Belgique. Ce sera l’occasion de vous faire découvrir votre
Histoire à travers des moments clés et des personnages phares comme LaurentBenoit Dewez à Seneffe.
Au XVIIIe siècle, le Comte Julien Depestre commande à l’architecte en vogue du moment,
Laurent-Benoit Dewez, la réalisation d’une œuvre remarquable : l’édification du parc et du
Château de Seneffe dans le style néoclassique. Dans divers endroits du Domaine, les visitesthéâtralisées, assurées par la Compagnie Sandra Proës, vous proposera un véritable carnet de
voyage du célèbre architecte. Plus d’infos : à venir
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E-mail du Château : [email protected]
Domaine du Château de Seneffe, rue Lucien Plasman 7-9 à 7180
Seneffe- Belgique –
Tél : 0032 (0)64 55 69 13
Mai 2015
Président : Philippe Busquin
Administrateur délégué : Philippe Fontaine
Direction : Marjolaine Hanssens
Contact presse : Patricia Dewames
E-mail : [email protected]
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