des Arts Actuels de Madagascar

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des Arts Actuels de Madagascar
Centre de Ressources
des Arts Actuels de Madagascar
Rencontre avec Fidisoa A. J.Ramanahadray
Fidisoa a de l’énergie à revendre et ne cesse d’élargir ses horizons (...) ici l'interview!
Admirateur des grands photographes Ramily Rakotondrazaka et Pierrot Men,
Fidisoa a de l’énergie à revendre et ne cesse d’élargir ses horizons.
Photographe engagé, journaliste free-lance, promoteur et organisateur du Mois
de la photo Sar’nao à Tananarive, il figure parmi les photographes les plus
actifs de Madagascar.
Votre parcours en quelques mots ?
Artiste-photographe, photojournaliste et reporter, ce sont là mes trois
façons de regarder et capter la vie. J’ai commencé la photographie en
1981 en autodidacte. A force de ténacité, d’études et de recherches
personnelles, je me suis spécialisé dans la technique du sténopé. Je
fabrique moi-même mes sténopés avec des kapoaka (boîtes de conserve),
des potirons, du bambou ou du papier mâché. Cet aspect peu
conventionnel de la pratique photographique me vaut une renommée un
peu particulière sur l’île. Mais j’ai aussi une forte passion pour
l’argentique, ce qui me permet de pousser mes limites et celles du
sténopé, de toujours créer, faire surgir le regard. Je me suis aussi
familiarisé avec le numérique et les techniques de retouche d’images.
Pour le reste, j’aime impulser aux jeunes photographes cet esprit de
recherche, en leur enseignant le sténopé et l’art de la photo en général.
Quels sont les temps forts de votre carrière ?
En 2004, j’ai obtenu le prix « Ansel Adams » offert par le Centre culturel
américain à Madagascar pour l’ensemble de mon travail. En 2005, j’ai
gagné le premier prix « Portrait d’artiste » lors du festival de
photographie Photoana, à Tananarive. La même année, j’ai été sollicité
pour donner une formation au Studio national des Arts contemporains Le
Frenoy à Lille (France) en partenariat avec Le Grand Bleu. J’ai aussi été
lauréat du concours organisé par la World Press Photo, le Fida et Ouestaf
en 2010, suite auquel j’ai participé à un stage sur le photojournalisme à
Dakar. J’ai également effectué deux stages à Arles, en France.
Qu’en est-il de vos collaborations ?
Homme passionné et ouvert à toute collaboration, je suis très fier d’avoir
eu à travailler avec des photographes de renom comme Olivier Cullmann,
Antoine Tempe, Pascal Grimaud, Pierrot Men ... et des institutions
comme le Centre culturel américain (CCA), l’Institut français de
Madagascar (IFM), le projet Art Mada 2. Je suis souvent sollicité à donner
des formations au sein des écoles comme le Lycée français de Tananarive
(LFT), des ONG (ATD Quart-Monde, Handicap International…), des
associations et à des particuliers.
Quels sont vos sujets de prédilection ?
Je me considère comme un photographe engagé qui œuvre en faveur de
grandes causes comme les droits de l’homme. Etant également
journaliste d’investigation, j’ai contribué à la production d’un film, d’un
livre édité en trois langues (français, anglais et malgache) et de deux
expositions photographiques intitulés Mafonja, Droits et peines, un
reportage dans dix prisons de Madagascar financé par l’Ambassade
américaine et la Coopération Française : une immersion dans la vie
carcérale à Madagascar. Pour moi, la photographie doit être au service
des grandes causes : l’écologie, les droits de l’Homme, l’éducation,
l’humanitaire. Je préside d’ailleurs depuis près de sept ans l’association
Stenop’Art, une association de photographes épris de ces grandes causes
et qui organise aussi, depuis 2010, le Mois de la photo SAR’nao à
Madagascar.
En parlant du Mois de la photo SAR’nao ?
De retour de Bamako (Biennale africaine de la photographie) en 2009,
avec l’association Sténop’Art, on a décidé d’organiser la première édition
du Mois de la photo SAR’nao pour la promotion de l’art photographique
malgache. Depuis la première édition en 2010, l’événement met en place
des ateliers pour les photographes malgaches, organise des
conférences-débats, crée des concours et décerne des prix afin de
stimuler la jeune création. Cette année, le Mois de la photo SAR’nao se
tiendra du 3 au 30 novembre, dans différents endroits de la capitale.
Le mot de la fin ?
Il y a beaucoup de bons photographes à Madagascar, mais peu d’entre
eux ont la méticulosité et la patience de persévérer. Il y a des normes et
des règles à respecter, des subtilités à savoir saisir en matière de
photographie. Voilà pourquoi nous souhaitons donner une place aux
jeunes talents avec SAR’nao.
source : www.craam.mg :