la cure thermale de châtel-guyon la cure thermale de châtel
Transcription
la cure thermale de châtel-guyon la cure thermale de châtel
LA CURE THERMALE DE CHÂTEL-GUYON Les Grands Thermes de Châtel-Guyon L’EAU THERMALE COMPOSITION Quand Dieu le Père, avec toutes sortes de marmites surnaturelles, sépara l’eau de la Terre, il en oublia une sur le feu, elle s’y chauffa, il la vida dans le trou du Puy-deDôme, elle sortit à Châtel-Guyon. Alexandre VIALATTE QU’EST-CE QUE L’EAU THERMALE ? 1. COMPOSITION CHIMIQUE Parmi les cinq groupes d’eaux thermales (bicarbonatées, sulfurées, sulfatées, chlorurées et oligo-métalliques), les eaux sont classées dans le groupe des bicarbonatées, dans le sous-groupe des chloro-bicarbonatées. Trois cations : sodium, calcium et magnésium, en quantités à peu près égales, équilibrent approximativement les anions : chlore et bicarbonate. SO4SO Autres éléments Oligo-éléments HCO3- K+ ClNa+ Mg++ Ca++ Fe++ L’eau est fortement chargée en sels minéraux, d’où une résistivité faible, et une conductivité élevée. La teneur en minéraux est de 7 g/litre, proche de l’isotonie, sauf pour Marguerite, qui est beaucoup moins chargée en sels. CaraCtéristiques • Elles sont méso-thermales (tièdes), autour de 35°. • La radioactivité, étudiée par Pierre CURIE dès 1904, est faible. • Les eaux sont fortement carbo-gazeuses : les gaz thermaux sont pour plus de 98 % du gaz carbonique. Le débit de gaz est considérable : 3 litres de gaz par litre d’eau minérale. Les gaz rares ne s’élèvent qu’à 0,24 %. • Le pH est légèrement acide, presque neutre : 6,7 [la neutralité est à 7]. • Le pouvoir oxydant, ou rH est à 17 à l’émergence : le milieu est réducteur, avide d’oxygène. 2. COMPOSANTS ESSENTIELS Les chiffres donnés sont ceux des analyses de la source CARNOT. Les autres sources ont des chiffres voisins • Le MAGNÉSIUM : 380 mg/l, 31,7 mEq /l (milliEquivalent /litre) • Le SILICIUM très abondant 126 mg/litre. La quantité de Silicium de l’eau de Châtel-Guyon est très supérieure à celle de la plupart des eaux minérales. ll est ionisé, c’est la seule forme assimilée par l’organisme. • Les éléments en quantités importantes : Les BiCarBonates : 2 569 mg/l soit 42 mEq/l Le CaLCium : 685 mg/l soit 33,2 mEq/l Le sodium : 926 mg/l soit 40,4mEq/l • Les éléments en quantités moindres : Le Potassium : 100 mg/l soit 2,55 mEq/l Le Lithium : 4,5 mg/l soit 0,65 mEq/l Le Fer : 7,22 mg/l soit 0,38 mEq/l Le strontium : 8,97 mg/l soit 0,10 mEq/l intérêt de Ces éLéments • Le Magnésium joue un rôle dans la contraction musculaire et le stress De nombreux troubles peuvent être consécutifs à un manque de magnésium : dépression et angoisse, spasmes musculaires, crampes, troubles cardio-vasculaires. Le Magnésium participe activement à la transmission des influx nerveux entre les neurones. • Le Silicium participe à la construction de l’os et du tissu conjonctif : La teneur en silicium est de 500 microg/g dans l’élastine et de 1 250 microg/g dans le collagène. Le Silicium permet un nettoyage des micro-cristallisations des tissus tendineux, il favorise l’élasticité tissulaire. La Silice a un rôle anti-inflammatoire et de pansement de la muqueuse colique. Le Silicium favorise l’assimilation du magnésium en agissant sur les membranes cellulaires. • On connaît l’action du Potassium dans la contraction musculaire, dans le fonctionnement cardiaque, le rôle du Fer dans la lutte contre les anémies, l’importance du Lithium dans le traitement des troubles dépressifs et la lutte contre le stress, le rôle du Strontium dans la formation de l’os. 3. LES OLIGO-ÉLÉMENTS On connaît depuis longtemps leur importance comme catalyseurs de réactions chimiques diverses en biologie. Les eaux contiennent à l’état de traces : Bore, Cuivre, Argent, Plomb, Manganèse, Zinc, Arsenic, Gallium, Glucinium, Germanium. Enfin, la spectrographie décèle des éléments mystérieux, les « Terres rares » comme le Lanthane. Les oligo-éléments sont indispensables à la formation de certaines métallo-protéines qui sont des enzymes vitaux. 4. UN ÉQUILIBRE PHYSICO-CHIMIQUE PARTICULIER L’eau thermale issue des profondeurs, née à des températures élevées, a une structure physico-chimique particulière. Il est probable que cette structure particulière et l’ionisation des éléments présents expliquent son activité thérapeutique spéciale. L’eau à l’émergence est fortement instable, en raison du dégagement du CO2 et de l’exposition à l’oxygène de l’air. D’où la recommandation de boire l’eau thermale à l’émergence sans attendre : elle garde ainsi toute son efficacité. 5. L’HISTOIRE DES CAPTAGES ET DES FORAGES Il y a donc nécessité de garder l’eau à l’abri de l’air. À l’origine, les captages étaient sommaires. Le captage «Brosson» est des plus simples : Brosson évase le trou de sonde sur 50 cm et descend dans cette cuvette une cloche de plomb ou de fonte, puis la noie sous une couche de béton : l’eau est à l’abri de l’air, elle reste limpide, car elle n’a pas perdu de gaz. Ces Forages sont-iLs sûrs ? Les travaux du Professeur LAUGIER, du laboratoire d’Hydrologie de la Faculté de Chatenay Malabry ont permis de localiser « l’émetteur thermal » (tronc principal de remontée des eaux chaudes) au sud-est de l’ancienne source GUBLER. De nouveaux forages : AUBIGNAT OUEST, LOUISE NORD et CARNOT EST sont alors réalisés en 1988 et en 1992 par le BRGM, selon les règles de l’art. En effet, la nécessité de mettre les sources à l’abri des infiltrations parasites d’eau superficielle (et d’éviter toute pollution) a conduit les ingénieurs à réaliser de nouveaux captages protégés par des tubes d’acier. Les nouveaux forages LOUISE NORD, CARNOT EST descendent à 101 m. CINQ QUESTIONS SUR L’EAU THERMALE 1. LA RADIO-ACTIVITÉ DE L’EAU THERMALE EST ELLE DANGEREUSE ? La frontière entre eaux inactives et eaux radioactives est fixée à 100 pico-curie/litre : à ce titre, toutes les sources de Châtel-Guyon sont radioactives, sauf Marguerite. Leur activité est faible, elle se situe en effet entre 100 et 200 pico-curie/ litre. Elle est due au Radium (50 picocurie/l environ) et accessoirement à l’Uranium et au Radon. De toute manière, la radioactivité est si faible qu’elle ne représente aucun risque, et n’a aucune activité thérapeutique. Par rapport à d’autres eaux thermales, l’eau de Châtel est beaucoup moins radioactive que les eaux de Vichy, Royat, Plombières ou Chateldon. 2. POURQUOI NE PAS EMBOUTEILLER CETTE EAU ? 1 • L’eau ne peut voyager : de tous temps, les médecins thermaux ont préconisé de consommer l’eau sur place, au griffon. La cure à domicile et le transport de l’eau ne sont pas recommandés. 2 • En effet l’eau est instable et flocule au contact de l’air : ce phénomène est dû à la dissipation du CO2, qui bouleverse un équilibre instable et à l’oxygène de l’air qui supprime le caractère réducteur de l’eau. Dans le floculat, des particules ioniques forment avec le Calcium et les oligoéléments des micelles, particules colloïdales qui forment un dépôt : c’est la « mort de l’eau ». 3 • Les carbonates précipitent, d’où les concrétions calcaires à l’émergence des sources, concrétions souvent colorées par le fer qui de ferreux passe à l’état ferrique. 3. QUELLES SONT LES SOURCES ACTUELLES ? Certaines sources ont disparu, soit spontanément (source Yvonne), soit à la suite de contre-forages (source Marie) ou ont été abandonnées (source Suzanne). Actuellement, seules existent pour la cure de boisson les sources Germaine, Carnot-Est, Deval, Marguerite. Toutes ces sources, à la suite d’une décision de la DASS de 2009, ont été regroupées dans le HALL DES SOURCES : l’eau thermale est considérée comme un médicament. Par conséquent, les sources ne peuvent être laissées en « libre-service » dans le Parc thermal, et l’eau doit être consommée sur ordonnance. Les deux forages Louise Nord et Aubignat Ouest approvisionnent l’Établissement thermal Henry. 4. QUELS SONT LES CONTRÔLES DE L’EAU THERMALE ? Ils sont doubles : bactériologiques (les analyses bactériologiques, fréquentes, permettent de s’assurer de l’absence de germes), et chimiques : ils détectent des ions anormaux et s’assurent du caractère potable de l’eau. À noter la très faible teneur en nitrates < 0,1, montrant l’absence de toute pollution. Cette teneur infime est du reste nettement inférieure à celle de la plupart des eaux minérales. [La présence de nitrates dans l'eau est un indice de pollution d'origine agricole, urbaine ou industrielle.] 5. QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES ENTRE LES SOURCES ? 1 • Comme on l’a vu, la source Marguerite est beaucoup moins concentrée que les autres sources, ce qui permet de la prescrire aux enfants, aux personnes fragiles, aux cardiaques (moindre charge en sodium), aux personnes hypersensibles. 2 • Les variations saisonnières de concentration existent, mais la structure chimique globale de l’eau est pratiquement inchangée. 3 • Les caractéristiques de chaque source permettent d’adapter la cure à chaque patient. L’ORIGINE DE L’EAU : UN GRAND VOYAGE 1 – LES ÉPISODES TRAGI-COMIQUES DE LA « GUERRE DES SOURCES » Les luttes de la Société des Eaux et des « découvreurs de sources » au tournant du siècle — les forages étant combattus par des contre-forages — ont donné lieu à une véritable guerre entre le régisseur de la Société des eaux, d’une part, et un propriétaire d’hôtel comme Lacroix, qui découvre la source Yvonne dans le sous-sol de son hôtel, ou Ravel, d’autre part, qui découvre une source dans sa maison, ou encore le pharmacien Miraton, qui découvre la source Miraton dans son terrain, au dessus de la place des Bains. Ils essayent de les exploiter, et y parviennent, malgré la fureur des Directeurs de la Société des Eaux. Miraton crée même un Établissement thermal à côté de sa source, près du parc des Gunchères. Ces bagarres illustrent en tout cas l’interdépendance des sources, un forage pouvant retentir sur le débit d’une source même distante de la première : toutes les sources appartiennent au même réseau. 2 – L’ORIGINE PROFONDE DE L’EAU THERMALE Première hypothèse : à la suite d’études précises, faisant appel à plusieurs disciplines (photos aériennes, images satellites, étude géologique des terrains et structures de la région, arguments chimiques) le professeur Laugier et ses collaborateurs du laboratoire d’Hydrologie de Paris Sud, en 1979-1985, ont élaboré une conception synthétique de l’origine de l’eau thermale. L’eau proviendrait d’une nappe aquifère captive très profonde. Le scénario de cette séquestration est le suivant : a. Au moment de la formation des Alpes, La LIMAGNE s’effondre, avec des lignes de fracture, qui correspondent aux bordures est et ouest de la plaine. Le fossé ainsi créé atteint 2 000 m en son centre. b. Une érosion lente des roches des montagnes voisines par les torrents et la pluie amène des sédiments qui remplissent la dépression de la Limagne et constituent une zone laguno-lacustre, une sorte de marécage, dans des conditions climatiques très chaudes, de type tropical, à la fin de l’Éocène avec une salinité considérable (un peu comme la Mer Morte). 3 – LE DOUBLE VOYAGE e. Le gaz carbonique permet le jaillissement des eaux, qui empruntent des fractures secondaires proche de la grande fracture occidentale de la Limagne. f. À Châtel-Guyon, L. Armand identifie dès 1934 trois failles F1, F2, F3. g. Les sources thermales jaillissent le long de la faille F2, orientée à 40° h. La remontée des eaux rencontre une seconde nappe d’eau superficielle et froide, probablement dans les quarante derniers mètres de son ascension. Le mélange de ces deux composants explique les variations saisonnières de concentration et les différences entre Marguerite et les autres sources. i. Le tronc principal de remontée de l’eau, LES FAILLES DE CHÂTEL-GUYON le long de failles ET LES SOURCES secondaires, renconEN 1934 (L. ARMAND) tre un bouchon de carbonates obstruant l’issue. Ceci explique les phénomènes apparus lors de la guerre des sources, en particulier l’affaiblissement du débit d’une source après ouverture d’un nouveau forage distant de la source. C’est ainsi que le forage de la Source Saint-Han en 1927 provoque une grande perturbation de la Source Marguerite, pourtant lointaine. c. À l’époque Oligocène (entre -33 et -20 millions d’années), ces sédiments gardent captifs de l’eau, enfermée dans des nappes. La profondeur de ce gisement est estimée à 1 500m. Cette nappe est riche en sodium, magnésium et calcium. Actuellement, cette théorie de la « séquestration » d’une nappe fossile n’est plus acceptée. Pour le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), le schéma proposé est totalement différent (rapport de Clotilde BERTIN, octobre 2005) : a. L’origine de l’eau est météoritique. L’eau de pluie s’infiltre par des failles et fait un grand voyage jusqu’au manteau de la croute terrestre. b. Cette eau rencontre là une température extrêmement élevée (210°). Sous les effets conjugués de la pression, de la température élevée et du CO2 provenant du « manteau », l’eau acquiert sa minéralisation par contact avec des roches à une profondeur plus importante. D’après les indications données par les géothermomètres, la profondeur pourrait être de 3500 mètres (travaux de Negrel en 2004). c. Cette eau chaude et riche en CO2 remonte vers la surface par les fractures qui affectent le socle et les sédiments oligocènes de la Limagne. La fracture principale orientée Nord 40° constitue bien la cheminée d’ascension principale de l’eau thermale qui utilise ensuite toutes les fractures secondaires. d. La rencontre avec des eaux superficielles donne un mélange dont la proportion explique les différences de température et de concentration : Marguerite est la source où le taux d’eau superficielle est le plus élevé. Les mesure d’isotopes et les données des géothermomètres donnent du poids à cette hypothèse et confortent l’idée que les eaux thermales accomplissent un très grand voyage : double trajet, d’abord très lentement descendant, puis ascendant grâce à « l’ascenseur » que représente le CO2. 4 – L’ORIGINE DES ÉLÉMENTS (BRGM) d. Le gaz carbonique, provenant de la croute terrestre provoque une corrosion des calcaires et enrichit l’eau en bicarbonate calcique. LE BOUCHON CARBONATÉ j. L’émetteur central se ramifie en une arborescence d’émergences, chacune correspondant à une source. La composition de chaque source dépend de la proportion du mélange entre les deux eaux (émetteur central thermal et nappe superficielle froide) avec des différences de concentration. Ces différences restent relativement minimes (Marguerite étant à part). Les études de NEGREL et coll. (2004) portant sur les isotopes (eau, bore, strontium, néodyme) font penser que les eaux ont corrodé à la fois le socle et les formations sédimentaires oligocènes : l’hypothèse d’une triple origine : granite, basalte et sédiments de la Limagne est la plus plausible. Des études plus poussées sont néanmoins nécessaires pour confirmer cette hypothèse. L EAU ET QUELLE EST L’ACTION DE L’EAU DE LA CURE THERMALE ? I – APPAREIL DIGESTIF II – RHUMATOLOGIE LA RECHERCHE THERMALE A - LA CURE THERMALE EST UN TRAITEMENT UNIQUE, CAR COMPLET L’EAU THERMALE, RICHE EN SILICIUM, A UN GRAND INTÉRÊT EN RHUMATOLOGIE PERMET-ELLE DE PRÉCISER L’ACTION DE LA CURE ? CLiniquement, on note plusieurs effets complémentaires: • Une régularisation du transit intestinal aussi bien lorsqu’il y a accélération que lorsque le transit est ralenti : Dans certaines formes de constipation, une augmentation nette du péristaltisme est notée. Dans les diarrhées, on note une diminution du nombre de selles. • Une diminution des spasmes et douleurs coliques Les soins thermaux : cataplasmes, douches abdominales sont particulièrement intéressants dans « l’intestin irritable » et viennent compléter l’action de l’eau thermale. En effet, le silicium est un élément essentiel à la construction – d’une part du tissu conjonctif – et d’autre part de l’os. Le silicium est indispensable à la synthèse du tissu collagène, particulièrement présent dans les tissus constituant les articulations. A - ACTION DE L’EAU THERMALE • Une diminution des phénomènes de ballonnement • Une amélioration des selles : (normalisation de la consistance et de l’aspect, désodorisation). • Une action de « pansement intestinal » et de réparation de la barrière intestinale On peut même observer en endoscopie la cicatrisation d’ulcérations de la muqueuse rectale. Ces différentes constatations cliniques s’expliquent par : • Une action sur les sécrétions digestives • Augmentation de la SÉCRÉTION GASTRIQUE • Augmentation de la SÉCRÉTION BILIAIRE : elle est douce et progressive avec des doses croissantes d’eau thermale. Dans certains cas, lorsque les doses sont excessives, on observe une chasse biliaire violente, avec selles diarrhéiques. • Une action sur la flore intestinale : L’eau thermale permet une rééquilibration de la flore (étude en cours). B - QUELS SONT LES AGENTS ACTIFS PRÉSENTS DANS L’EAU ? a - eFFets du magnésium. Le magnésium, dont la concentration est très forte dans l’eau thermale (380 mg/l), régularise la motricité intestinale et stimule la sécrétion biliaire ; de plus, il a un effet relaxant et anti-stress. b - Le siLiCium Il a une action précieuse sur l’appareil digestif. L’eau est très riche en silicium activé, à l’état ionique. Dans l’eau de Châtel-Guyon, la concentration en (SiO2) est élevée (126 mg/l). Il favorise l’absorption intestinale, mais forme aussi une couche protectrice cicatrisante. Le silicium participe à l’élaboration du mucus intestinal et permet l’absorption du magnésium. c - Les BiCarBonates Aident la digestion et stimulent la sécrétion pancréatique. d- Les oLigo-éLements Ils sont nécessaires à l’élaboration de très nombreux enzymes de l’organisme, et donc essentiels à la vie : le Lithium, dont on sait le rôle dans l’équilibre de l’humeur, le Zinc, qui participe à la constitution de 200 enzymes, le Bore, le Fluor, le Manganèse sont des éléments indispensables au fonctionnement de l’organisme. Leurs actions sont très diverses : ils peuvent intervenir, non seulement dans la digestion, mais aussi dans le système immunitaire, dans la lutte contre les radicaux libres. 1 - Pour l’appareil digestif les premières recherches datent de la fin du 19ème et début du 20ème siècle Dès mai 1879, Élie Aguilhon étudie l’action de l’eau expérimentalement chez le chien. Pendant le début du 20ème siècle, de nombreux chercheurs (Gaehlinger, Villaret, Justin-Besançon, Cuvelier, Delore, Grandpierre) ont montré expérimentalement l’action gastrique, biliaire et intestinale, voire l’action anti-toxique de l’eau thermale. 2. Les recherches modernes L’eau thermale apportée par la cure de boisson a une influence favorable sur les maladies des articulations car : 1. Le Silicium est un élément clé à côté d’autres oligos-éléments (Cu, Zn…) dans la régulation des processus de fibrose. 2. II permet la solubilisation des microcristaux, d’où son intérêt dans la goutte et les rhumatismes inflammatoires (périarthrite calcifiante) 3. Il renforce la qualité des structures péri-articulaires (ligaments et tendons). Il est utile dans les tendinites. 4. C’est un constituant essentiel du cartilage ; il en permet la synthèse. 5. Il stimule la différentiation et l’activité des ostéoblastes (cellules construisant l’os). 6. C’est un élément régulateur des processus de calcification anarchique, type chondrocalcinose. ÉTUDES GÉOLOGIQUES L’équipe du professeur Raymond LAUGIER du laboratoire d’hydrologie de Chatenay-Malabry a entrepris une étude très complète du site géologique de Châtel, de la composition des eaux thermales entre 1979 et 1985. Ces investigations ont permis, entre autres, de localiser le tronc principal de remontée de l’eau thermale « l’émetteur thermal » et d’analyser à nouveau la radioactivité de l’eau thermale. Ces études ont donné lieu à plusieurs mémoires scientifiques. 1) Action sur la motricité colique L’enregistrement des potentiels électriques transcutanés (Électro-gastro-entérographie par voie externe) permet à Didier Deroche, Faculté de médecine de Tours, 1978, de démontrer une stimulation de l’activité colique et surtout une synchronisation des différents segments coliques, avec disparition des éléments dyskinétiques. En étudiant le temps de transit intestinal total après ingestion d’un marqueur, l’Équipe du Professeur Bernier (Hôpital Saint-Lazare, Paris, 1982) démontre que l’eau thermale accélère le transit chez les patients constipés et le ralentit chez les sujets diarrhéiques, sans modifier le temps de transit des sujets normaux. 2) Action anti-infectieuse (INRA de Toulouse, sous la direction du Pr J.Tournut, 1985) L’action de l’eau thermale est comparée à l’action de désinfectants intestinaux : hydro-quinoléine, néomycine : l’eau thermale a une efficacité supérieure sur le colibacille par rapport à ces produits anti-infectieux (étude sur la flore intestinale du porc en contrainte). 3) Études sur le magnésium avec l’équipe du professeur Duchene-Marullaz (Gueux E., Poenarus, Laboratoire de Pharmacologie de Clermont-Ferrand, 1987) On sait que le déficit en magnésium entraîne une hypo-motilité intestinale (Bueno et Fioramonti). Le magnésium plasmatique et cellulaire étudié après la cure montre une nette augmentation significative du magnésium plasmatique et une normalisation de l’électromyogramme dans 47 % des cas. 4) Étude de l’effet de l’eau thermale sur la flore intestinale et sur une colite toxique expérimentale Une étude scientifique de haut niveau, financée par l’AFRETH, est actuellement lancée pour étudier l’action de l’eau thermale sur le microbiote intestinal (la flore intestinale), ainsi que sur l’inflammation intestinale artificielle induite sur un modèle murin. B - ÉTUDES CLINIQUES • D’autres études cliniques concernent : — L’épidémiologie des troubles fonctionnels intestinaux (Professeur G. Bommelaer, 1986) — Le profil psychologique du colopathe est étudié (1987) — La maladie diverticulaire : étude épidémiologique sur 311 curistes (Docteur Porte, 1987) — Les colopathies méta-amibiennes sur 1035 cas, (Docteurs Chareyras et Chapier Maria 1995). DEUX ÉTUDES SCIENTIFIQUES RÉCENTES DÉMONTRANT L’ACTION DE LA CURE DE CHÂTEL-GUYON 1. POUR L’APPAREIL DIGESTIF RÉSULTATS Le serviCe médiCaL rendu Par La Cure thermaLe dans Le syndrome de L’intestin irritaBLe « Évaluation des bénéfices des cures thermales de Châtel-Guyon sur la qualité de vie des patients atteints du syndrome de l’intestin irritable » G. Bommelaer, I. Girod, M. Porte, P. Marquis et la Société des médecins de Châtel-Guyon. Presse therm climat, 2003, 140 : 133-143 Travail du Service d’Hépato-gastro-entérologie, CHU de Clermont-Ferrand (Professeur G. BOMMELAER) OBJECTIF : Mesurer le bénéfice des cures thermales à Châtel-Guyon sur la « qualité de vie » des patients colopathes 1° CONSOMMATION D’ANTALGIQUES MÉTHODES 1. Population • 200 colopathes curistes • 200 colopathes non curistes • 200 sujets sains 2. Critères • Colopathie définie par « critères de Rome » (consensus international) • Analyse de la « QUALITÉ DE VIE » par des questionnaires scientifiques validés : – Questionnaire général « SF36 » reconnu internationalement avec deux scores résumés : • PCS : Physical Component Summary score : score physique • MCS : Mental Component Summary score : score psychique – Questionnaire spécifique pour l’appareil digestif • Avec 43 items • Et un score global : SG Évolution des scores des curistes / non curistes entre M0 et M6 Curistes Non Curistes MCS PCS SG 1,8 1,3 4,2 p < 0,02* 1,3 p < 0,02* 0,9 p < 0,0001* 3,8 p = 0,1 p = 0,2 p = 0,0004* * P SIGNIFICATIF LES RÉSULTATS SONT D’AUTANT PLUS SIGNIFICATIFS QUE P EST PLUS PETIT : EXEMPLES : P = 0,1 RÉSULTAT NON SIGNIFICATIF P< 0,02 RÉSULTAT TRÈS SIGNIFICATIF CONCLUSION « Cette étude, réalisée sur un nombre important de sujets, montre pour la première fois l’amélioration réelle de la qualité de vie des patients porteur d’un syndrome de l’intestin irritable, amélioration franche à 1 mois, encore mesurable 6 mois après la cure. À l’heure où toute décision médicale doit être la plus efficiente possible, c'està-dire dégager un meilleur rapport coût/bénéfice, la cure thermale à ChâtelGuyon peut figurer au rang des méthodes efficaces de prise en charge du colon irritable. » Professeur BOMMELAER Durant les 23 semaines suivant la cure, le score d’antalgiques a été de 109, alors qu’il a été de 267 durant les 23 semaines qui ont suivi la période sans cure (différence hautement significative : p<0,001) Cette diminution a été plus importante dans les 12 semaines qui ont suivi la cure (S4 - S 15) score 60 par rapport à 188 (p<0,0001) que pendant les 11 semaines suivantes 2° ÉVALUATION DE LA DOULEUR : TEST EVA Le système le plus simple et le plus couramment utilisé est une échelle numérique. Elle consiste à demander au patient de noter sa douleur de 0 à 10, 0 étant l'absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable. L'Échelle Visuelle Analogique ou EVA (électronique) consiste à présenter une réglette graduée et à demander au patient de positionner un curseur. 3° APPRÉCIATION DE L’INCAPACITÉ FONCTIONNELLE PAR QUESTIONNAIRE D’EIFFEL Version française du questionnaire de Dallas, (validée en France). Évolution du score : plus le score est bas, meilleure est la capacité fonctionnelle S 0 : DÉBUT DE CURE S 3 : EXAMEN À 3 SEMAINES S 15 : EXAMEN À LA 15ème SEMAINE S 26 : EXAMEN À LA 26ème SEMAINE 4° DISTANCE DOIGT / SOL L’évaluation de la distance doigt-sol permet d’apprécier simplement la mobilité du rachis S0 : DÉBUT DE CURE S 3 : 3ème SEMAINE S 15 : 15ème SEMAINE S 26 : 26ème SEMAINE Plus la distance est faible, meilleure est la mobilité : Les curistes peuvent se baisser plus facilement que les non curistes. 2. POUR LA RHUMATOLOGIE améLioration des LomBaLgies Chroniques Par La Cure de ChâteL Professeurs RISTORI et SOUBRIER, service de Rhumatologie de la Faculté de Clermont-Ferrand MÉTHODES Essai contrôlé, croisé, randomisé, évalué en aveugle - Étude avec bénéfice individuel direct 1. Population • 53 lombalgiques curistes • 53 lombalgiques non curistes. 2. Critères o Consommation totale d’antalgiques o Évolution de la douleur lombaire (EVA) o Évaluation de la capacité fonctionnelle (EIFFEL) o Évaluation clinique (distance doigt-sol) 3. Contrôles réguliers : début S 0, puis toutes les 3 semaines. CONCLUSIONS GÉNÉRALES La cure thermale a permis une diminution de la consommation totale d’antalgiques dans les 23 semaines qui suivent la cure. Cette diminution de la consommation d’antalgiques s’est accompagnée d’une diminution de la douleur. Une réduction nette de la distance doigt-sol objective l’amélioration fonctionnelle. En résumé : Les patients atteints de lombalgies chroniques ont une nette amélioration durant six mois de leurs signes cliniques et de leur bien-être grâce à la cure thermale de Châtel-Guyon. Ce Rapport a été présenté à l’Académie de Médecine en 2009. Il a permis l’obtention de l’agrément « Rhumatologie » par le Ministère de la Santé. LES INDICATIONS DE LA CURE THERMALE I – APPAREIL DIGESTIF 1. LES TROUBLES FONCTIONNELS INTESTINAUX OU COLOPATHIES FONCTIONNELLES a. Les troubles du transit intestinal Diarrhée motrice, constipation, alternance de diarrhée et de constipation b. L’intestin Irritable – Irritable Bowel Syndrom des auteurs anglo-saxons [colopathie spasmodique] Caractérisé par l’importance des douleurs abdominales associées à des troubles du transit, ce syndrome touche de 10 % à 20 % de la population des pays occidentaux ; il s’agit surtout de femmes. Les causes de ce trouble sont encore inconnues. Un taux anormal de sérotonine dans le tube digestif pourrait être à l’origine de ce syndrome. On insiste cependant sur l’importance du stress et des facteurs psychologiques dans sa génèse. Dans les formes avec diarrhée, dans les formes avec constipation, dans les formes avec alternance de constipation et diarrhée, la cure est un des meilleurs traitements antispasmodiques et permet de réduire, voire de supprimer les médicaments. Son action dure plusieurs mois. c. La diverticulose colique, à titre de prévention des poussées aigues Dans la diverticulose colique, le danger possible est l’infection des sacs herniaires que sont les diverticules. L’eau thermale et les goutte-à-goutte permettent une désinfection locale et évitent les poussées de diverticulite. Dans toutes ces différentes affections, la cure diminue les douleurs à type de spasmes et le ballonnement, régularise le transit, et améliore la qualité des selles. 2. LES COLITES a. Colites infectieuses ou post-infectieuses (en complément des traitements anti-infectieux) : colites à entéro-bactéries (Escherichia coli ou Colibacilles pathogènes, Protéus de diverses variétés, Entérocoques, Clostridium), entéro-colites virales. b. Colites parasitaires AMIBIASE et autres parasitoses (entérites à lamblias) À l’époque des colonies et des guerres coloniales (Indochine, Algérie), il n’existait que peu de médicaments susceptibles d’éradiquer l’amibiase. Les colites métaamibiennes étaient fréquentes et de traitement difficile. La cure a représenté pendant longtemps un élément décisif de guérison ou de franche amélioration des colites amibiennes. c. Colites diverticulaires : la cure permet d’espacer les poussées et de surseoir à la chirurgie, de traiter les suites d’interventions pour diverticulite aiguë. d. Colites médicamenteuses : • Colites post-antibiotiques : les antibiotiques administrés pour une infection générale ou locale peuvent entrainer un profond désordre de la flore intestinale, qui peut se traduire par des diarrhées sévères. • Colites dues aux anti-inflammatoires. • Colites des laxatifs (beaucoup de laxatifs irritants entraînent une véritable inflammation de la muqueuse colique). 3. LES MICI (MALADIES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES DE L’INTESTIN) Ce sont des affections sévères, de plus en plus fréquentes, touchant souvent les jeunes Par son action cicatrisante et anti-inflammatoire, la cure donne d’excellents résultats dans ces deux affections : a. La maladie de CROHN (entérocolite) qui atteint souvent des jeunes patients b. La Recto-Colite hémorragique (colite ulcéreuse des auteurs anglo-saxons) 4. LES SYNDROMES « DIGESTIFS HAUTS » L’augmentation des sécrétions digestives sous l’influence de l’eau thermale (biliaires, gastriques et pancréatiques) explique l’intérêt de la cure dans : les dyspepsies par gastrite hypo-chlorydrique, les dyskinésies biliaires, les troubles dyspeptiques post-cholécystectomie, les séquelles d’hépatite, toutes les « digestions difficiles » qui ont résisté à une diététique et une hygiène de vie appropriées (lourdeurs, brûlures, aérophagie, nausées, ballonnement). II – RHUMATOLOGIE Des études scientifiques, comme « Thermarthrose », ont démontré l’intérêt de la cure thermale dans les affections rhumatologiques. Les indications rhumatologiques sont nombreuses 1. L’ARTHROSE ou Rhumatisme chronique dégénératif • Grosses articulations : genoux, hanches (ou coxofémorales), épaules • Arthroses périphériques : mains, pieds, coudes • Arthrose vertébrale : cervicale, lombaire ou dorsale D’autre part, peuvent bénéficier de la cure, sans supprimer les traitements spécifiques : • Les irritations des racines nerveuses par certaines arthroses : sciatiques, cruralgies, névralgies cervicobrachiales • Les conséquences douloureuses des troubles statiques vertébraux (scoliose, cyphose) • Les conséquences tropho-statiques de l’ostéoporose 2. Les rhumatismes juxta-articulaire ou atteintes ab-articulaires • Péri-arthrites (en particulier scapulo-humérales) • Tendinites • Bursites 3. Les rhumatismes inflammatoires • Polyarthite rhumatoïde La polyarthrite rhumatoïde est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires de l'adulte, avec une nette prédominance féminine. Elle touche au début souvent les petites articulations : poignets et chevilles et surtout mains et pieds, mais peut atteindre toutes les articulations. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie autoimmune. L’évolution est lente par poussées successives. • Spondylarthrite ankylosante Atteignant le plus souvent l’homme, c’est une affection rhumatologique inflammatoire de la colonne vertébrale et du bassin. Elle se manifeste par une atteinte des sacroiliaques et par une raideur de la colonne vertébrale. Des troubles intestinaux sont très souvent associés. Les patients atteints de la maladie de CROHN peuvent avoir une spondylarthrite ankylosante (dans 50 % des cas environ). • Rhumatisme psoriasique 25 % des malades porteurs de psoriasis ont un rhumatisme inflammatoire chronique déformant, qui peut être très invalidant, et qui peut ressembler à la spondylarthrite ankylosante. Dans ces trois maladies atteignant souvent des patients jeunes, la cure peut contribuer à une amélioration importante et durable. Elle sera instaurée toujours en dehors des poussées, en complément des traitements classiques. 4. Les arthropathies micro-cristallines • Chondro-calcinose Affection très fréquente du sujet âgé, elle se caractérise par la précipitation de cristaux de pyrophosphate de calcium dans les tissus articulaires et péri articulaires et en particulier par un liseré typique du cartilage. • Rhumatisme à hydroxy-apatite Il se caractérise par une inflammation de la bourse de l'épaule, avec une douleur brutale, entrainant une impotence fonctionnelle (impossibilité de bouger le bras). 5. Traitement complémentaire de la chirurgie • Douleurs résiduelles, récupération de la mobilité articulaire. 6. La traumatologie • Séquelles de traumatismes ostéo-articulaires • séquelles de fractures, de luxations, d’entorses • algo-neurodystrophie Il s’agit d’un trouble réflexe survenant à la suite d’un traumatisme ou d’une intervention chirurgicale. Il associe : – des douleurs, souvent intenses, à type de brulure – des troubles trophiques et vaso-moteurs (œdème inflammatoire, troubles de la peau et des ongles) – une déminéralisation ou ostéoporose, tardive. III – UNE INDICATION NOUVELLE : LA FIBROMYALGIE Depuis 1992, elle est reconnue comme une maladie à part entière, de type rhumatismal, par l’OMS. La fibromyalgie concernerait entre 2 et 5 % de la population, principalement des femmes. Ce trouble ne représente pas moins de 10 à 20 % des motifs de consultation dans les services de rhumatologie ou de médecine interne. Cette maladie est caractérisée par une triade : • des douleurs des muscles et des tendons, douleurs le long du rachis. De plus, la pression de points douloureux spécifiques (au moins 11 points douloureux sur 18 points cartographiés) entraîne une vive douleur. • une fatigue intense, physique et psychique. • des troubles du sommeil. Le diagnostic est clinique, l’origine inconnue malgré des recherches nombreuses. On a trouvé des taux élevés d’un neuro-transmetteur, la substance P. La tomographie à émission de positons (PET scan) a montré une synthèse diminuée de dopamine dans le tronc cérébral, le système limbique et le cortex. Les symptômes seraient aggravés par le stress. La prise en charge attentive pendant la cure, l’activité physique modérée, la rupture d’avec la vie habituelle, le repos, les soins thermaux, l’eau thermale (avec les oligo-éléments) ont une influence favorable sur ces trois types de symptômes. LES SOINS THERMAUX Le programme thérapeutique, le rythme des soins, et leur durée sont déterminés par le Médecin thermaliste en fonction de l’état clinique du patient, de son histoire médicale, de ses antécédents ou particularités. A – APPAREIL DIGESTIF a. La Cure interne B – RHUMATOLOGIE a. La cure de boisson est parfaitement indiquée, apportant du silicium, des oligo-éléments. Elle doit être menée selon le même principe de doses progressives par le médecin traitant. b. • L’eau peut être administrée par deux voies : Les soins externes • Les cataplasmes d’argile, uniques ou multiples, sont appliqués selon les prescriptions médicales sur les zones douloureuses ou à traiter. LA CURE DE BOISSON Dans les premiers temps, au 19ème siècle, on faisait absorber de grandes quantités d’eau, mais bien vite on s’est aperçu que les résultats étaient meilleurs avec des doses progressivement croissantes : on commence à 20 ou 30 grammes par prise. L’eau est prise à jeun à la source même, par exemple : 2 fois le matin, 2 fois avant le repas de midi, et 2 fois avant le repas du soir. Avec ces doses progressives, la cure est mieux tolérée et son action prolongée. • Les douches locales et générales, les douches pénétrantes ciblent les régions de l’organisme à traiter. • Les massages sous l’eau permettent de stimuler les muscles, améliorent la circulation et permettent d’assouplir les tissus péri-articulaires. LE GOUTTE À GOUTTE RECTAL ou ENTÉROCLYSE Il consiste à administrer une quantité modérée d’eau thermale (entre 150 et 300 g. d’eau ) en ½ heure grâce à une sonde rectale, sonde stérile et à usage unique. L’eau parvient ainsi directement au contact de toute la muqueuse colique, jusqu’au colon droit ; il faut s’efforcer de « conserver » le plus longtemps possible l’eau du goutte à goutte. L’eau est maintenue à la température du corps grâce à un système de bain-marie. L’entéroclyse est très bien tolérée. LE « SOIN DE CHÂTEL-GUYON » L’association d’un cataplasme de grande taille au goutte à goutte réalise un traitement de choix dans les pathologies digestives. B. La douChe intestinaLe ou lavement évacuateur à l’eau thermale de 1,2 à 1,5 l. C. Les soins externes (effectués à l’eau thermale) • Les cataplasmes ont un effet relaxant sur la musculature colique, ils dénouent les spasmes et augmentent la circulation au niveau du colon par la dilatation des vaisseaux qu’entraine la chaleur (45°). Ils sont fabriqués avec de l’argile, et immergés dans l’eau thermale et conservés en étuve. • Les compresses (tissu absorbant plongé dans l’eau thermale) sont un adjuvant utile et ont un effet similaire. • Les douches abdominales au jet, « baveuses », ont les mêmes effets sédatifs. • Les douches verticales ont un effet tonique et contribuent à stimuler l’état général. Elles agissent par action mécanique et, de plus, ont un effet circulatoire par réflexothérapie. • D’autres douches à programmation automatique viennent compléter l’éventail des soins (douches pénétrantes, douches générales). • Les bains simples, les bains avec douche sous-marine, les bains avec douche en immersion et les aéro-bains ont un effet de massage et de détente générale. • Les massages sous l’eau ont un effet stimulant sur la motricité colique. • Les pulvérisations ano-périnéales sont utiles pour leur effet local. • Les irrigations vaginales, pratiquées avec une sonde vaginale (stérile et à usage unique) ont une action favorable sur la muqueuse et la flore locale. • Les étuves (bains de vapeur collectifs) sont un traitement complémentaire utile. C– LES ACTIVITÉS SANTÉ ET PRÉVENTION Les Thermes de Châtel-Guyon proposent en complément de la cure thermale un programme d’Activités santé et prévention, s’appuyant sur les 3 piliers de la Prévention santé, soit : avoir une activité physique régulière adaptée, manger santé et plaisir, se détendre. Activités proposées (elles sont encadrées par des professionnels diplômés dans leur pratique) : • Pilates • Balade oxygène (marche accompagnée) • Marche nordique • Gym nature (stretching dans le parc thermal) • Tai-chi-chuan / Qi gong • Yoga • Gymnastique sensorielle • Sophrologie • Cours de danse • Groupe de parole • Atelier Gestion de la douleur • Atelier diététique • Cours de cuisine pratique Certaines séances sont dédiées à la gestion des troubles fonctionnels de l’intestin. Toutes les séances sont accessibles à l’unité ou grâce à des forfaits. Elles sont ouvertes aux accompagnateurs. CURES SPÉCIFIQUES RENFORCÉES En complément de la cure classique de 18 jours, les Thermes proposent des programmes d’accompagnement thérapeutique nommés « Cures spécifiques renforcées » pour les pathologies suivantes : • Colopathie fonctionnelle (S.I.I.) et Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (M.I.C.I.) • Fibromyalgie avec Colopathie fonctionnelle (S.I.I.) Ces cures se déroulent en session, à dates fixes, et le nombre de personnes par groupe est limité pour favoriser les échanges et la qualité de l’accompagnement réalisé. En plus des soins quotidiens, des ateliers permettent d’apprendre à mieux gérer la maladie et ses symptômes (groupes de parole, gestion du stress, initiation à l’hypnose thérapeutique…). À noter : ces programmes ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie. Ils peuvent être remboursés par certaines complémentaires santé. • Les bains simples, les bains avec douche sousmarine, les bains avec douche en immersion et les aéro-bains ont un effet de massage et de détente générale. • Les bains de boue (nouveauté à Châtel-Guyon) sont réalisés dans une piscine de boue : il s’agit d’un bassin de 90 cm de profondeur, qui permet une immersion en position assise dans un mélange d’argile et d’eau thermale. Cette « illutation générale » a le mérite de réaliser une application de boue sur tout le corps et, d’autre part, d’utiliser la sensation d’apesanteur facilitant la détente et la décontraction musculaire. • La piscine de mobilisation en eau thermale permet une rééducation optimale sous la direction d’un kinésithérapeute et le massage des articulations et des muscles par les jets sous-marins. • Les « manudouches » et les « pédidouches » sont des soins locaux particulièrement adaptés au traitement des atteintes des mains et des pieds. • Le bain de vapeur, véritable hammam, est utilisé pour son action métabolique (vaso-dilatation, sudation). LE DÉROULEMENT DE LA CURE La cure demande une surveillance. Une adaptation de la prise d’eau thermale est parfois nécessaire. Le médecin doit également adapter les soins aux réactions de chaque patient. Vers la fin de la première semaine, peut se produire une réaction de cure, la « crise thermale », qui doit être signalée au médecin thermaliste. Elle peut se traduire par une asthénie, des courbatures, parfois des signes digestifs. Son origine est mal connue. Sa présence ou son absence ne permettent pas de préjuger de l’efficacité de la cure thermale. La réaction de cure est généralement bénigne. Une réaction de post-cure est également possible. L’EFFET DES CURES EST CUMULATIF L’amélioration obtenue par la cure se renforce d’année en année : 4 à 6 mois la première cure, 6 à 7 mois les cures suivantes. Dans certains cas, on peut interpréter cette rémanence par une stimulation des défenses immunitaires, portant en particulier sur la barrière intestinale. QU’EST-CE QUE LA MÉDECINE THERMALE 1. C’EST UNE MÉDECINE À PART ENTIÈRE a. Basée sur l’expérience clinique La Médecine Thermale est basée sur l’OBSERVATION DES MALADES datant de plus de deux siècles. b. Aucun médicament n’a été soumis à une expertise aussi longue. Même si la recherche médicale a fait des progrès, on ne peut faire fi d’une expérimentation qui a porté sur des millions de patients. En effet, chaque année plus de 560.000 patients ont recours à la Médecine Thermale. Si l’on s’en tient aux 100 dernières années, cela représente plusieurs dizaines de millions de personnes qui ont pu éprouver les bienfaits de la Médecine Thermale. 2. C’EST UNE MÉDECINE DONT L’EFFICACITE EST PROUVÉE SCIENTIFIQUEMENT • La recherche thermale est maintenant centralisée par l’AFRETH. Cette Association pour la Recherche rassemble les stations thermales, les Établissements thermaux, les médecins. • Des études pluri-centriques (effectuées en même temps dans plusieurs stations) sont réalisées avec des garanties scientifiques de haute qualité pour apporter la preuve du « Service Médical Rendu ». • Des équipes universitaires et des assistants de recherche cliniques sont sollicités pour assurer le suivi de ces protocoles d’étude et leur évaluation statistique. • les études font appel à des techniques validées et adaptées à la spécificité de la médecine thermale (la comparaison avec un placebo en double aveugle, valable pour l’étude des médicaments, n’est pas possible). 3. DE NOMBREUSES ÉTUDES SCIENTIFIQUES RÉCENTES MONTRENT L’EFFICACITÉ DE LA MÉDECINE THERMALE e. L’étude maathermes Effectuée dans 5 stations thermales : BRIDES-LES-BAINS, CAPVERN-LESBAINS, VALS-LES-BAINS, VICHY et VITTEL, l’étude MAATHERMES démontre que la cure thermale de trois semaines est plus efficace qu’un accompagnement clasique par le médecin traitant pour une perte de poids significative et durable. F. L’étude PaCthe L’étude PACThe est un programme d’accompagnement en milieu thermal de femmes atteintes du cancer du sein (Pr BIGNON et ROQUES), mené dans 3 stations : VICHY, LE MONT-DORE et CHÂTEL-GUYON. 251 personnes après chimiothérapie ont testé un séjour de deux semaines dans un centre de cure thermale, comportant un entraînement physique, une éducation diététique et de la physiothérapie. La qualité de vie mesurée par des tests a été supérieure à celle du groupe témoin. g. thermeven L’essai clinique THERM&VEINES à quant à lui mis en évidence une réduction significative du score de gravité de la maladie veineuse grâce à la cure. 4. C’EST UNE MÉDECINE ORIGINALE C’est une médecine originale, faisant appel a des ressources naturelles qui a une importance nationale : il existe en France 110 établissements thermaux répartis sur 89 stations thermales. 5. C’EST UNE MÉDECINE DOUCE Les prescriptions médicamenteuses ont souvent des effets secondaires important, par exemple : les anti-inflammatoires ainsi que la cortisone et ses dérivés dans les affections rhumatismales sont souvent très agressifs pour la muqueuse gastrique. Par contre, les cures thermales n’ont pas ou peu d’effets secondaires. a. thermarthrose : 1. L’étude Thermarthrose démontre que la cure thermale est plus efficace que les traitements habituels contre la gonarthrose : analgésiques anti-inflammatoires, traitement médicamenteux au long cours, infiltrations articulaires, visco-supplémentation, soins physiques. 2. Réalisée sur 460 patients, elle prouve l’effet bénéfique additionnel du traitement thermal. 3. Cette étude a été publiée dans la revue britannique Annals of rheumatic diseases, de haute tenue scientifique. Elle démontre la réduction de la douleur via le traitement thermal. 4. Cette amélioration est notable jusqu’à neuf mois après la cure. 5. Elle a été conduite dans trois stations thermales par des rhumatologues : les docteurs Romain Forestier, Hugues Desfour et Jean Max Tessier. B. stoPtag : L’étude STOP Tag a eu pour objectif de mesurer l’amélioration de patients souffrant de troubles anxieux généralisés, en comparant la cure thermale avec le traitement médicamenteux de référence, la PAROXETINE (DEROXAT R.). Cette étude qui s’est déroulée dans quatre stations, SAUJON, BAGNIÈRESDE-BIGORRE, NÉRIS-LES-BAINS, USSAT-LES-BAINS a montré en 2008 la nette supériorité de la cure pendant 6 mois. C. aCtion dans L’artérite des memBres inFérieurs de La Cure de royat En août 2009, une étude scientifique a montré les bienfaits de la CO2 - Thérapie, thérapeutique à base de gaz thermal de Royat, comparée à un médicament vasodilatateur. Cette étude étudie la distance de marche chez les curistes souffrant d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Elle a permis de souligner les meilleures performances des curistes traités par trois semaines d’utilisation de gaz thermaux à Royat, par rapport aux patients soumis au traitement classique. d. L’étude rotaterm L’étude ROTATERM a établi l’intérêt de la cure termale dans le traitement des tendinopathies de la coiffe des rotateurs de l’épaule (périarthrites de l’épaule) en termes de réduction de la douleur et d’amélioration des capacités fonctionnelles. 6. C’EST UNE MÉDECINE ÉCONOMIQUE A. Une étude de la sécurité sociale entre 1987 et 1990 portant sur 3 000 patients (la cure étant effectuée dans trois domaines : troubles urinaires ou artériels ou respiratoires) montre de manière formelle : • L’amélioration de l’état des patients • La diminution de la consommation de médicaments • La diminution de l’absentéisme et des hospitalisations. B. Le budget actuel des cures thermales est minime : Pour 9 millions environ de journées de cure conventionnées, la dépense pour la collectivité ne représente que 0,15 % de la dépense totale de santé. 7. C’EST UNE MÉDECINE EFFICACE • CERTAINES MALADIES GRAVES sont nettement améliorées par la cure, par exemple : • Les « MICI » à CHÂTEL-GUYON ou à PLOMBIÈRES (maladie de Crohn et Recto-colite hémorragique) • L’Asthme et les allergies à LA BOURBOULE (voies respiratoires) • Les maladies de peau : eczéma et psoriasis à LA ROCHE-POSAY (dermatologie) • Le « SERVICE MÉDICAL RENDU » par les cures a été démontré dans le « syndrome de l’intestin irritable » à CHÂTEL-GUYON (Étude du Professeur Bommelaer, service de Gastro-Entérologie de la Faculté de Clermont-Ferrand). 8. LA MÉDECINE THERMALE NE S’OPPOSE PAS À LA MÉDECINE CLASSIQUE • Dans certains cas, elle vient compléter l’action des médications classiques. • Le plus souvent, elle permet des améliorations durables dans des cas où la médecine traditionnelle est peu efficace, notamment dans les maladies chroniques. • Son action rémanente permet une amélioration plus longue que les traitements médicamenteux. Imp. Vadot – Combronde – Tirage 1000 ex. – Juillet 2016 Thermarthrose étudie l’action de la cure dans les arthroses du genou Parc thermal – B.P. 51 63140 Châtel-Guyon 04 73 86 00 08 www.thermesdechatel-guyon.fr 1, avenue de l’Europe 63140 Châtel-Guyon 04 73 86 01 17 www.ot-chatel-guyon.com Association pour la Promotion et le Développement du Thermalisme