Etude d`un vaccin contre la rage animale, à virus inactivé
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Etude d`un vaccin contre la rage animale, à virus inactivé
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1982, 1 (3), 799-809 Etude d'un vaccin contre la rage animale, à virus inactivé, préparé à partir d'encéphale ovin J. BLANCOU*, M.F.A. AUBERT*, L. ANDRAL* et J. GODENIR** Résumé : Parmi les modes possibles de production de vaccins antirabiques (à virus inactivé), celui de l'utilisation d'encéphales ovins paraît un des plus économiques et des plus pratiques lors des campagnes de vaccination du chien en particulier dans les pays de la zone tropicale. Les conditions pratiques de production de ce type de vaccin, les titres en virus obtenus selon l'âge des ovins, les valeurs antigéniques des lots fabriqués, les titres en anticorps et/ou la résistance à l'épreuve observés après leur administration au chien (ou au renard) sont rapportés et discutés. L'étude de ces données indique que les vaccins de ce type répondent aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. Cependant, s'ils sont conservés à l'état liquide, ils doivent être utilisés dans les six mois qui suivent leur fabrication dans les conditions décrites. Plusieurs explications de l'extension actuelle de la rage dans le m o n d e sont possibles. L ' u n e d'entre elles est la résurgence des grandes épizooties de rage selvatique, particulièrement en E u r o p e et en Amérique du N o r d , contre lesquelles les mesures de prophylaxie s'avèrent d'application très difficile. L ' a u t r e est la difficulté que rencontrent u n grand n o m b r e de pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud à venir à bout des épi-enzooties de rage canine — les plus redoutables pour l ' h o m m e — par les méthodes de prophylaxie sanitaire ou médicale classiques. L'efficacité de cette dernière, qui consiste en une vaccination de masse de la population canine, n'est plus à démontrer. Elle reste donc toujours vive* Ministère de l'Agriculture, Direction de la Qualité, Services Vétérinaires, Centre National d'Etudes sur la Rage, BP 9, 54220 Malzéville (France). ** En stage au Centre National d'Etudes sur la Rage. — 800 — ment recommandée, par l'Organisation Mondiale de la Santé, c o m m e « l'une des armes les plus importantes en matière de contrôle de la rage » (7). Mais elle se heurte en pratique à la difficulté d'approvisionnement de certains pays en vaccin antirabique, ou au coût de cet approvisionnement. C'est p o u r q u o i , après avoir envisagé les diverses solutions pratiques à cette difficulté, une des propositions les plus concrètes retenues en commission des experts de l ' O . M . S . est celle de favoriser la fabrication, par chacun des pays concernés, des réserves de vaccins antirabiques nécessaires à leurs campagnes de vaccination de masse. Une telle proposition n'est concevable, et acceptable, que si les vaccins ainsi produits sont de prix inférieur à ceux existant sur le marché international, et d'innocuité et efficacité correspondantes aux normes de l ' O . M . S . (4). Les types de vaccins qui, techniquement, répondent le mieux à ces exigences du moins dans une première étape sont les vaccins à virus inactivé (plus sûrs) produits sur encéphales d ' a n i m a u x (moins chers) : souris, rats, lapins, petits ou grands ruminants. Nous avons choisi, dans la présente communication, de rapporter les résultats obtenus avec u n vaccin produit sur encéphale d'agneau. C'est cette espèce qui, après d'autres auteurs (2, 3, 5), nous a p a r u en effet la plus répandue et la moins onéreuse, d'achat ou d'élevage, dans la plupart des pays concernés par la rage canine. MATÉRIEL ET MÉTHODES MATÉRIEL Animaux • Ovins : les ovins utilisés étaient de race croisée Ile-de-France, adultes (mères), jeunes n o n sevrés (1 mois) ou juste sevrés (2 mois). • Chiens : les chiens utilisés pour le titrage d'anticorps post-vaccinaux étaient des chiens croisés Beagles ou anglo-normands âgés de plus de trois mois. • Souris : les souris Swiss, E . O . P . S . utilisées p o u r le titrage des virus et des sérums, ou le contrôle des vaccins, étaient de souche OF1 âgées de 3 à 4 semaines achetées aux Etablissements I F F A - C R E D O (69210 Saint-Germain-surPArbresle, France). Souche de virus Nous avons employé la souche fixe Challenge Virus Standard (C.V.S.) ellemême dérivée de la souche Pasteur isolée d ' u n bovin français en 1882. Matériel de laboratoire Outre le matériel usuel nécessaire aux manipulations ou titrages des virus, sérums et vaccins, nous avons utilisé, pour le broyage des encéphales, un — 801 — broyeur Ultra-Turrax J a n k e et Kunkel KG 170 w, type T P 18-10 à tige 18 K de 220 m m . P o u r les injections intradermiques de contrôle d'activité du vaccin a été utilisé p o u r u n groupe de chiens, le « Dermojet » A K R A (23 bis, rue L. Berthou, 64000 P a u , France). Produits chimiques L'agent d'inactivation du virus était la Bêta Propiolactone (« B . P . L . ») pure ( O C H 2 C H 2 CO) Fluka A G Buchs SG (commercialisée par les Etablissements O.S.I., 141, rue de Javel, 75015 Paris). • Le phénol rajouté p o u r éviter les contaminations bactériennes ultérieures du virus inactivé était du phénol p u r , cristallisé, Rhône-Poulenc. • L'hydroxyde d'alumine, agent adsorbant du virus et adjuvant de l'immunité, contenant 2,46 m g / m l d ' A l , nous a été aimablement fourni par les Laboratoires R. Bellon (Usine de la Croisette, Villaines-les-Rochers, 37190 Azay-le-Rideau). + + + MÉTHODES Nous ne décrirons ici que la méthode de fabrication des vaccins étudiés, les méthodes de contrôle du vaccin, par le test des National Institutes of Health ( N . I . H . ) ou des sérums par le test de séro-neutralisation sur souris, étant parfaitement décrites et standardisées par l ' O . M . S . (4). La fabrication du vaccin étudié peut être résumée en trois étapes successives : Première étape : Inoculation des ovins Les ovins sont inoculés par trépanation à l'aide d ' u n e chignolle ordinaire, munie d'une mèche à bois de 2 m m de diamètre. La trépanation se fait, après incision et réclinaison et désinfection de la peau et des muscles peauciers sousjacents, en u n point défini comme le milieu d'une ligne imaginaire joignant la base de l'oreille au centre d ' u n e autre ligne joignant le sommet des deux arcades osseuses des orbites (Figure 1). L'inoculum est déposé, à travers l'effraction osseuse ainsi réalisée à l'aide d'une aiguille de 16 m m (5/10), dans le cortex cérébral. Cet inoculum est constitué par 0,5 ml de suspension de cerveaux de souris infectées par la souche C . V . S . , et titrant au moins 10 Doses létales souris par voie cérébrale. Les lésions ainsi créées cicatrisent spontanément dans les jours suivants, où les ovins sont observés quotidiennement. 5 Seconde étape : Récolte du virus rabique Les ovins présentent les premiers symptômes de rage 4 à 7 j o u r s après l'inoculation, et meurent du 5 au 9 j o u r après cette inoculation, selon leur âge. Ils sont sacrifiés en phase agonique (paralysie, dyspnée) par saignée totale et la e e — 802 — totalité de leur encéphale est aussitôt extraite selon les méthodes classiques (4) puis soit traitée immédiatement, soit conservée à - 30 °C durant les quelques jours qui précèdent le traitement. Troisième étape : Inactivation du virus, préparation finale du vaccin Les encéphales*, frais ou congelés, prédécoupés en petits fragments de quelques grammes, sont pré-broyés dans un volume de soluté t a m p o n n é stérile frais (4 °C) égal à trois fois leur poids. Ce pré-broyage s'effectue à l'UltraTurrax dans un récipient de la hauteur de la tige, à la vitesse maxima (20 000 t o u r s / m i n u t e ) et durant trois minutes. La sécurité de ce broyage, générateur d'aérosols de virus, est assurée par une double enveloppe plastique (Figure 2). A l'issue de ce pré-broyage, u n titrage est effectué par inoculation intracérébrale à la souris et exprimé en dose létale p o u r 50 p . 100 des souris par voie intracérébrale ( D L / i . c . / souris). 50 Le pré-broyat est alors additionné d'une quantité de soluté t a m p o n n é * * préchauffé à 37° telle que la suspension finale contienne 5 parties d'encéphale p o u r 95 de soluté. Cette suspension est filtrée aseptiquement sur gaze stérile et inactivée aussitôt par addition d ' u n e partie p o u r cent d'une solution de B . P . L . à 1/40 réalisée extemporanément. L'inactivation se poursuit alors durant une heure à 37 °C puis 12 heures à + 4 ° C , sous agitation constante, le p H étant rectifié à 7 si nécessaire en fin d'inactivation. Le vaccin est alors complété par addition de 2,5 p . 1000 de phénol et d ' u n e partie d'hydroxyde d'alumine pour trois parties de vaccin inactivé phénolé. RÉSULTATS Les résultats des essais faits sur divers lots de vaccins expérimentaux peuvent être résumés par l'étude des trois critères les plus importants pour u n vaccin antirabique destiné au chien : — le titre de la suspension virale avant inactivation, — la valeur antigénique de la suspension après inactivation (test N . I . H . ) , — le titre d'anticorps élaborés par les chiens vaccinés. TITRE DE LA SUSPENSION VIRALE AVANT INACTIVATION Ce titre apparaît comme très différent selon que le virus provient du broyage de l'encéphale d ' u n ovin adulte (poids moyen d'environ 90 grammes, après « toilette » des méninges, tissus conjonctifs, vaisseaux, etc.) ou de celui d ' u n agneau de 1 à 2 mois (poids moyen de 75 grammes). * L'encéphale est constitué, dans nos essais, du cerveau, du cervelet et du bulbe rachidien. ** La formule de ce soluté est celle décrite par P. Lépine et coll. (5). 803 Figure 1 Inoculation intracérébrale de l'agneau (souche C.V.S.) Figure 2 Broyage de la récolte de virus à l'Ultra-Turrax — 804 — Les valeurs respectives moyennes des titres déterminés sur six sujets sont présentées dans le Tableau I. Tableau I. — TITRE DE VIRUS PAR GRAMME D'ENCÉPHALE SELON LES CATÉGORIES D'OVINS Catégorie de sujets Brebis adulte Agneau non sevré Agneau juste sevré Titre en virus par gramme d'encéphale Intervalle de confiance au niveau P < 0,05 10-4.13 ± 0,73 ± 0,39 ± 0,48 10-7.22 10-7.2 On constate que s'il n'existe pas de différence significative entre le titre viral des agneaux n o n sevrés ou juste sevrés, ce titre est environ 1 200 fois plus élevé que chez la brebis adulte. Le gain apparent qui pourrait être escompté d ' u n poids plus important (90 grammes) de l'encéphale de l'adulte par r a p p o r t à celui du jeune (75 grammes) est évidemment complètement annulé, si l'on considère la quantité de virus rabique qu'il contient. VALEUR ANTIGÉNIQUE DE LA SUSPENSION VIRALE INACTIVÉE Après vérification de la complète innocuité de la suspension virale inactivée (par inoculation intracérébrale à des lots de dix souris) sa valeur est appréciée par le test des N . I . H . utilisant la Préparation nationale de Référence (lot 009) française comme étalon. Elle est déterminée en faisant varier trois paramètres : — la suspension antigénique : liquide ou lyophilisée*, — la température de conservation de cette suspension : + 4 ° C , + 20 ° C , ou + 37 ° C , — la durée de conservation de cette suspension aussitôt après fabrication, 3 ou 6 mois plus tard. L'ensemble des résultats de ces différents titrages en Dose protectrice pour 50 p . 100 des souris (ou en Unités Internationales par ml) est rassemblé dans le Tableau II. * La lyophilisation (9) de la suspension a été assurée après mélange dans le substrat saccharosé recommandé par P. Lépine et coll. (5) en flacon type pénicilline, sur appareil Sérail type CS 3. — 805 — Tableau II. — DOSE PROTECTRICE 50 % ET VALEURS ANTIGÉNIQUES DES SUSPENSIONS VIRALES INACTIVÉES LIQUIDE OU LYOPHILISÉE IMMÉDIATEMENT APRÈS FABRICATION ET APRÈS CONSERVATION A 4°, 20° OU 37 °C PENDANT 3 ET 6 MOIS Température de conservation Délais du titrage (après fabrication) De la suspension liquide + 4 °C Aussitôt après fabrication + 20 °C + 37 °C 2,24 ± 0,16 1,38<3,18<7,38 3 mois 1,92 ± 0,16 1,6<2,7<4,6 6 mois 1,42 ± 0,22 0,20<0,36<0,70 1,56 ± 0,19 0,3 ± 1,9 0,65<1,16<2,08 0,14<0,36<0,9 De la suspension lyophilisée + 4 °C 2,21 ± 0,23 1<4,01<8 1,84 ± 0,17 0,6<1,92<3,84 1,08 ± 0,38 0,97 ± 0,45 1,42 ± 0,13 0,10<0,2<0,44 0,08<0,16<0,36 0,51<1,00<1,93 Chiffres en italiques = Dose protectrice pour 50 % des souris vaccinées éprouvées par 30 à 70 D L / i . c . : exposant logarithmique décimal ± intervalle de confiance à P < 0,05. Chiffres romains = Valeur antigénique en Unités Internationales par ml, encadrée par les valeurs extrêmes à P < 0,05. 50 De l'examen de ce tableau il est possible de conclure que : 1. Aussitôt après sa fabrication, le vaccin a une très b o n n e valeur antigénique qu'il soit liquide (3,18 U . I . / m l ) ou lyophilisé (4,01 U . I . / m l ) . Ces valeurs ne sont guère différentes de celles obtenues avec les vaccins préparés sur encéphales de souriceaux ou sur cellules. 2. Après 3 mois de conservation, les vaccins liquide ou lyophilisé n ' o n t perdu q u ' u n e partie de leur valeur antigénique (respectivement 2,7 et 1,92 U . I . / m l ) lorsqu'ils ont été conservés à 4 ° C , mais ont été plus dégradés si la conservation a eu lieu à 20° (1,16 U . I . / m l ) ou 37° (0,36 U . I . / m l ) pour le vaccin liquide. 3 . Après 6 mois de conservation, les pertes relatives de valeur antigénique sont très importantes surtout pour les vaccins conservés à + 4 °C : le vaccin liquide est 7,5 fois moins puissant que 3 mois plus tôt, et le vaccin lyophilisé 1,9 fois moins. Dans les deux cas les vaccins répondent encore aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé, mais le vaccin liquide se situe à la limite de ces normes s'il est employé à la dose de 1 ml. TITRE D'ANTICORPS NEUTRALISANTS ÉLABORÉS CHEZ LE CHIEN Afin d'apprécier les différentes modalités d'injection possibles du vaccin, et les économies que pourrait éventuellement permettre le choix de la voie — 806 — intradermique recommandée anciennement chez le chien (8) et redécouverte récemment chez l ' h o m m e (6) nous avons utilisé 36 chiens divisés en quatre groupes* qui ont reçu respectivement, d ' u n lot de vaccin préparé trois mois plus tôt et titrant 1,7 U . I . / m l : • groupe 1 : 0,2 ml administrés par voie intradermique avec une aiguille ; • groupe 2 : 0,2 ml administrés par voie intradermique « sans aiguille » (appareil Dermojet) à titre de contrôle de l'effet « technique d'injection intradermique » du groupe 1 ; • groupe 3 : 0,2 ml administrés par voie sous-cutanée à titre de contrôle de l'effet « voie d'injection » des groupes 1 et 2 ; • groupe 4 : 1 ml administré par voie sous-cutanée, à titre de contrôle de l'effet « dose d'antigène » du groupe 3. Le titre d'anticorps élaboré 25 à 40 jours après cette injection dans les quatre groupes a été déterminé par la technique de séro-neutralisation sur souris (4). Ils sont rassemblés dans le Tableau III et exprimés soit en Dose protectrice pour 50 % des souris, soit en Unités Internationales par ml. Ce tableau n'indique que la moyenne des titres par groupe, le détail des chiffres étant d o n n é par ailleurs dans la publication de T o m a et coll. (« Vaccination antirabique du chien par la voie intradermique » : à paraître). De l'étude de ce tableau et de son analyse statistique il apparaît que l'influence de la voie d'injection du vaccin est significative l o r s q u ' o n considère la réponse sérologique 25 jours après la vaccination (F = 20,7). P a r contre, l o r s q u ' o n considère cette réponse 40 jours après la vaccination, la voie d'injection n ' a plus d'influence significative sur le titre d'anticorps élaborés, bien que la voie intradermique paraisse la plus favorable à l'immunisation. DISCUSSION - CONCLUSION La fabrication d ' u n vaccin à virus inactivé à partir d'encéphales d'agneau doit permettre d'obtenir u n produit répondant à la fois aux exigences internationales concernant la valeur antigénique des vaccins antirabiques à usage animal et aux contraintes financières concernant ce type de production, dans les pays envisageant une prophylaxie de masse de la rage canine. 7,2 Le titre du virus obtenu avant inactivation ( 1 0 - / g ) n'est pas, en effet, significativement inférieur à ceux que l'on peut obtenir sur souriceau (4 et 10) ou sur cellules (4) actuellement considérés comme les meilleurs substrats de réplication du virus rabique. Mais u n tel titre ne peut être espéré que si l'ani- * Cet essai a été fait à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, Chaire des Maladies Contagieuses (Professeur Toma) que nous remercions vivement. — 807 — Tableau III. — TITRES D'ANTICORPS NEUTRALISANTS DÉTERMINÉS SUR SOURIS, SUR DES SÉRUMS DE CHIEN SOUMIS A DIVERSES MODALITÉS DE VACCINATION ANTIRABIQUE Titre d'anticorps neutralisants Groupe de chiens 25 jours après l'injection DP * 50 Voie dermique 0,2 ml de vaccin (Dermojet) Voie dermique 0,2 ml de vaccin (aiguille) Voie sous-cutanée 0,2 ml de vaccin Voie sous-cutanée 1 ml de vaccin 1,65 2,1 2,2 2,2 2,3 2,3 2,3 2,45 2,55 1,5 1,7 1,7 1,8 2,05 2,05 2,05 2,1 2,1 U.I./ml** DP * U.I./ml* 0,8 ± 0,36 1,7 1,7 1,7 1,75 1,75 1,95 1,95 1,95 2,1 0,3 ± 0,1 0,35 ± 0,15 1,5 1,6 1,6 1,7 1,7 1,75 1,75 2,05 0,2 ± 0,03 1 1,35 1,35 1,5 1,7 1,7 U 1,75 2,2 40 jours après l'injection 0,21 ± 0,18 50 1,25 1,4 1,5 1,75 1,75 1,95 2,15 2,2 0,3 ± 0,2 0,95 1,4 1,45 1,55 1,6 1,7 1,7 0,13 ± 0,07 1 1,3 1,4 1,5 1,5 1,7 1,7 2,2 0,2 ± 0,2 * DP50 = Doses protectrices de chacun des sérums pour 50 % des souris (exposant du logarithme décimal de la dilution finale neutralisante). ** U.I./ml = Unités Internationales par ml : moyenne pour le groupe. La D P du sérum de référence étant très élevée dans ces titrages (10~ ) les titres des sérums testés paraissent relativement faibles. 5 0 4,2 — 808 — mal utilisé est très jeune (agneau non sevré, ou juste sevré). L'emploi de sujets adultes fournirait, au contraire, une récolte de valeur très médiocre, dont l'inactivation totale produirait u n vaccin de valeur immunogène inacceptable. La valeur antigénique du virus après inactivation mesurée par le test des N . I . H . (3,18 à 4,4 U . I . / m l ) est également comparable à celle obtenue à partir de virus répliqué sur souriceaux ou cellules. Mais, contrairement à ces derniers, cette valeur antigénique a tendance à baisser assez rapidement pour des raisons encore inexpliquées. Ceci doit inciter à ne pas réaliser de réserves trop importantes de vaccins, et à les utiliser rapidement (dans les trois mois après fabrication) sous peine d'être obligés d'augmenter la posologie vaccinale pour compenser cette perte de valeur antigénique. La voie d'administration du vaccin pourrait être, très avantageusement, la voie intradermique. Cette dernière déjà étudiée chez l'animal et l ' h o m m e (8) (1-6) semble bien entraîner, 25 jours après vaccination, une réaction humorale supérieure à la voie sous-cutanée avec une dose de vaccin cinq fois m o i n d r e . Le titre moyen d'anticorps (0,8 U . I . / m l ) obtenu par cette voie répond aux normes internationales. Si, 40 jours plus tard, cette différence n'est pas significative, elle reste tout de même en faveur de la voie intradermique. L'emploi de cette voie devrait donc pouvoir être recommandé pour les vaccinations de masse sous réserve d'une étude complémentaire en cours, qui vérifiera sur plusieurs années la cinétique de l'immunité humorale comparée selon les voies d'injection. REMERCIEMENTS Nous remercions vivement le Docteur K. Bögel, du Service de la Santé Publique Vétérinaire de l'Organisation Mondiale de la Santé, pour ses encouragements et son aide matérielle dans ces essais, ainsi que le Professeur B. T o m a pour sa précieuse collaboration aux essais sur chiens. STUDY OF A VACCINE AGAINST ANIMAL RABIES, USING AN INACTIVATED VIRUS PREPARED FROM SHEEP BRAIN J. Blancou, M.F.A. Aubert, L. Andral and J. Godenir Summary : Among the possible ways of manufacturing rabies vaccines (inactivated virus), the use of sheep brain appears to be one of the most economical and practical methods in vaccination campaigns of dogs, particularly in tropical countries. The practicalities of manufacturing this type of vaccine, the virus titres obtained depending on the age of the sheep, the antigenic values of manufactured vaccine batches, the antibody titres and/or resistance to challenge observed after vaccination of dogs (or foxes) are reported and discussed. — 809 — A study of these data indicates that vaccines of this type meet the recommendations of the World Health Organization. However, if the vaccines are kept in a liquid state, they must be used under described conditions within six months after the date of manufacture. ESTUDIO DE UNA VACUNA CONTRA LA RABIA ANIMAL, DE VIRUS INACTIVADO, PREPARADA A PARTIR DE ENCÉFALO OVINO J. Blancou, M.F.A. Aubert, L. Andral y J. Godenir Resumen : Entre las posibles formas de producción de vacunas antirrábicas (de virus inactivado), la del empleo de encéfalos ovinos parece que es una de las más económicas y más prácticas en las campañas de vacunación de perros, especialmente en países de zona tropical. Se reseñan y discuten las condiciones prácticas de producción de este tipo de vacuna, los títulos de virus obtenidos según la edad de los ovinos, los valores antigénicos de los lotes fabricados, los títulos de anticuerpos y/o la resistencia a la prueba observados después de administrarlos al perro (o al zorro). Al estudiar estos datos se ve que las vacunas de este tipo corresponden a las recomendaciones de la Organización Mundial de la Salud. Sin embargo, de conservarse en estado líquido, se las ha de emplear en los seis meses que siguen a su fabricación en las condiciones descritas. BIBLIOGRAHIE 1. AJJAN N . , SOULEBOT J.P., TRIAU R . et BIRON G. (1981). — Intradermal immuni- zation with rabies vaccine. Inactivated Wistar strain cultivated in human diploid cells. J. Am. Med. Ass., 2 4 4 (22), 2528-2531. 2. COULANGES P., RAKOTONIRINA-RANDRIAMBELOMA P.J. et BRYGOO E.R. (1974). — La rage à Madagascar. Vingt ans d'utilisation d'un vaccin antirabique phéniqué type Fermi, avec virulence résiduelle. Arch. Inst. Pasteur Madagascar, 4 3 (1), 149-179. 3. GLEDEL J., MERED B. et SUREAU P. (1968). — Vaccins antirabiques inactivés par la Bêtapropiolatone préparés à partir de cerveaux de chevreau et de cerveaux de souriceau nouveau-né. Arch. Inst. Pasteur Algérie, 4 6 , 76-89. 4. KAPLAN M.M. et KOPROWSKI H. (1974). — La rage. Techniques de laboratoire, 3 éd. Organisation Mondiale de la Santé, Genève. e 5. LÉPINE P., ATANASIU P., GAMET A . et VIALAT C . (1974). — Vaccin à base de matière cérébrale de moutons, phénolé et lyophilisé. B. Méthodes utilisées à l'Institut Pasteur de Paris. In : « La rage. Techniques de laboratoire ». M.M. Kaplan et H. Koprowski (Eds), 3 éd. Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 211-220. e 6. NICHOLSON K.G., TURNER G.S. et AOKI F.Y. (1978). — Immunization with a human diploid cell strain of rabies virus vaccine : two years results. J. Infect. 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