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36 Gastronomie
Tribune de Genève
Au P’tit Bonheur, tout est
simple et savoureux
A Chambésy, ce restaurant
de charme au décor élégant
vous régale de bons
produits traités avec
beaucoup d’attention
Un délicieux petit restaurant à
Chambésy, à deux pas de la gare
du village. L’enseigne est déjà tout
un programme: Au Petit bonheur.
Une manière pour le patron Nexhmedin Morina de faire savoir qu’il
avait réalisé son vœu le plus cher:
ouvrir sa propre enseigne après
avoir longtemps travaillé pour les
autres.
On se sent bien dans ces murs
aux pierres apparentes, dans la
première salle, style pinte, ou la
seconde plus coquette. La cuisine
ressemble au lieu. Elle est simple,
bonne, suit l’ambiance des saisons. Les produits sont honnêtes,
les cuissons maîtrisées.
Les grosses asperges vertes
sont ainsi encore un peu croquantes, parfumées, soulignées d’une
sauce hollandaise. Le feuilleté aux
champignons de Paris est réussi
aussi. Sur une pâte qui n’est pas
détrempée, une sauce crémée
avec générosité et des saveurs
bien exprimées.
On retrouve la même préparation «champignonesque» nappant
un suprême de volaille qui réussissait l’exploit de ne pas être sec.
Mieux, il était franchement moelleux. Et puis, en garniture, des
légumes. Carottes, courgettes,
brocolis, chou-fleur faisait la
ronde. Mais sans tristesse, comme
ces végétaux cuits à l’eau, sans
goût, qu’on retrouve si souvent
dans nos assiettes. Non, ceux-là
étaient encore croquants, nourris
d’une belle noix de beurre, savouContrôle qualité
reux magnifiques. Et escortés de
petites pommes de terre rôties.
Et on les retrouve en compagnie d’un beau filet de féra cuit sur
peau. D’accord, un peu trop cuit.
Mais selon le goût du client
lambda. Alors inclinons-nous, car
l’excès de chaleur n’était pas rédhibitoire. Et le beurre citronné
donnait à cette chair délicate un
punch tout à fait agréable.
Tout était donc parfait Au Petit
bonheur? Pas tout à fait. Car les
profiteroles «maison» nous ont
laissés sans voix. Était-ce vraiment
de la pâte à chou? Elle était en tout
cas cartonnée, cassante. Garnie
d’une glace vanille industrielle, de
crème fouettée et d’une fraise égarée. Sans oublier la traditionnelle
sauce au chocolat. Bref, ne choisissez pas les profiteroles, car le
petit bonheur se transforme en
petit malheur.
Outre ces plats de la carte,
l’établissement propose aussi des
poissons de mer ou de lac (daurade royale, loup, turbotin ou omble chevalier) selon les arrivages.
Ils sont grillés ou cuits en croûte
de sel. Le menu n’indique pas s’ils
sont sauvages ou d’élevage, leur
prix dépendant de leur poids.
Signalons enfin que le P’tit
Bonheur est ouvert le dimanche à
midi pour un brunch. Mais le serveur nous a susurré à l’oreille que
si l’affluence le permettait, on
pouvait obtenir un plat à la carte
ce jour-là. A.G.
Au P’tit Bonheur 4, chemin des
Cornillons, Chambésy. Tél.
022 758 08 48. A la carte (entrée,
plat, dessert et une demi-bouteille
de vin), compter 95 fr. Accès
handicapés. Terrasse. Parking.
Site: www.auptitbonheur.ch
| Vendredi 15 avril 2011