Développement important concernant la politique harmonisée de
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Développement important concernant la politique harmonisée de
POLITIQUE LAITIÈRE Par RICHARD LAMOUREUX, économiste principal, Recherche économique, PLQ Développement important concernant la politique harmonisée de quota P5 Les organisations de producteurs de P5 en sont venues à un accord sur certaines modifications à la politique harmonisée sur le quota à l’issue du processus de révision et des consultations provinciales. Au Québec, la première phase de consultation a eu lieu à l’automne 2014 lors de l’assemblée de réflexion des délégués des producteurs. La deuxième phase s’est déroulée l’hiver dernier dans le cadre des tournées de secteurs et des assemblées annuelles régionales auxquelles tous les producteurs ont été convoqués. L’assemblée générale provinciale a complété l’exercice en permettant aux délégués de procéder à un vote d’orientation sur chacune des questions visées par la consultation. Le Comité de quota P5 avait commencé sa réflexion quant à la politique de quota durant l’automne 2013. Cette réflexion était devenue nécessaire, car certains éléments de la Politique de quota P5 originale, qui datait de 2009, ne semblaient plus pertinents. Hormis l’objectif toujours présent d’augmenter les quantités de quota offertes en ventes au moyen du Système centralisé de ventes des quotas, certaines politiques nécessitaient une révision afin de demeurer équitables à l’échelle des producteurs de P5. QUOTA NON NÉGOCIABLE Un des éléments les plus importants de cette politique de quota était la part 14 NOVEMBRE 2015 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS du quota émis aux producteurs sous forme de quota non négociable. Au début de l’émission de quota commune à l’échelle de P5, en décembre 2009, le Québec et le Nouveau-Brunswick étaient les deux seules provinces à appliquer une politique de quota non TABLEAU 1 : QUOTA NON NÉGOCIABLE À L’ÉCHELLE DE P5 PEINS NBQCON P5 Décembre 2009 0 % Variation du droit de produire +10 % Mars 2015 +10 % 0 % +10 % +10 % 12 % 4,5 % 0 % 2,5 % +10 % +10,5 % +22 % 15 % +10 % +10 % +10 % 12,5 % TABLEAU 2 : VALEUR MOYENNE DU QUOTA À L’ÉCHELLE DE P5 EN AOUT 2015 ET EN AOUT 2017 PEINS NBQCON P5 Quota non négociable aout 2015 +10 % +10 % +22 % 15 % +10 % 12,5 % Quantité de quota pouvant être acheté avec 25 000 $ 1,1 kg 1,1 kg 1,22 kg 1,15 kg 1,1 kg 1,125 kg Valeur moyenne 22 727 $ 22 727 $ 20 492 $ 21 739 $ 22 727 $ 22 222 $ Quota non négociable aout 2017 0 % 0 % 0 % 0 % 0 % 0% Quantité de quota pouvant être acheté avec 24 000 $ 1 kg 1 kg 1 kg 1 kg 1 kg 1 kg Valeur moyenne 24 000 $ 24 000 $ 24 000 $ 24 000 $ 24 000 $ 24 000 $ négociable (voir tableau 1). Le Québec affichait un quota non négociable de 4,5 % alors que celui du NouveauBrunswick était d’environ 12 %. En aout 2009, un plancher de quota négociable a été établi. La politique de quota avait prévu que les variations de droit de produire seraient émises sous forme de quota non négociable. Le quota négociable a donc été maintenu au même niveau depuis aout 2009, car le droit de produire a constamment augmenté, à une exception près, depuis décembre 2009. En effet, depuis décembre 2009, 10 % de droit de produire supplémentaire a été émis à l’échelle des producteurs. Le Québec a bénéficié d’une émission supplémentaire de 0,5 % afin de corriger un manque à gagner qui s’était constitué durant cette période. Le Comité de quota était préoccupé par les écarts de quota non négociable entre les provinces qui allaient à l’encontre de la politique d’harmonisation. Il y avait également un questionnement quant à l’intérêt économique des vendeurs potentiels à transiger du quota dont la proportion en négociable était en constante diminution. Le Comité de quota a donc fait la recommandation suivante aux offices provinciaux de P5 : et aout 2017, la valeur moyenne du quota passera de 21 739 $ à 24 000 $, soit une hausse de 2 261 $, ou 10,4 %. La valeur moyenne est calculée tenant compte du droit de produire qui peut être acheté avec 25 000 $, soit 1,15 kg au Québec. En divisant 25 000 $ par 1,15 k g, on obtient donc la valeur moyenne, soit 21 739 $/kg. En l’absence d’une baisse du prix plafond, la hausse aurait été de 3 261 $, ou 15 % (25 000 $ moins 21 739 $). En d’autres mots, l’application d’un prix plafond de 24 000 $ associée à 0 % de quota non négociable est équivalant à un prix plafond de 25 000 $ associé à un quota non négociable de 4 % (c.-à-d. 25 000 $/1,04 kg = 24 038 $) L’application de la modification de la politique relative au quota non négo- À compter du 1er aout 2015, les hausses de quota seront considérées comme du quota négociable. D’ici le 1er aout 2017, le quota non négociable sera ramené à zéro, puis converti en quota négociable, et le prix plafond passera de 25 000 $ le kg de MG à 24 000 $ le kg de MG. Cette recommandation, qui a été acceptée par les offices provinciaux, fait en sorte que le quota non négociable sera éliminé d’ici aout 2017, d’une part. D’autre part, la diminution du prix plafond de 25 000 $ à 24 000 $ vient amoindrir la hausse de la valeur moyenne du droit de produire. Au Québec, par exemple, entre aout 2015 NOVEMBRE 2015 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS 15 POLITIQUE LAITIÈRE TABLEAU 3 : APPLICATION DE RÉDUCTIONS DE DROIT DE PRODUIRE HYPOTHÉTIQUES ENTRE AOUT 2015 ET AOUT 2017 PÉRIODES RÉDUCTION THÉORIQUE DU DROIT DE PRODUIRE QUOTA NON NÉGOCIABLE RÉSULTANT QUOTA NON NÉGOCIABLE RÉSULTANT AU 1er FÉVRIER 2016 1 % 9 % 5% RÉDUCTION THÉORIQUE DU DROIT DE PRODUIRE QUOTA NON NÉGOCIABLE RÉSULTANT QUOTA NON NÉGOCIABLE RÉSULTANT AU 1er AOUT 2017 1 % 4 % 0% Aout 2015 à janvier 2016 Février 2016 à aout 2017 ciable a été laissée à la discrétion des provinces. En Ontario, par exemple, le quota non négociable est passé de 10 % à 0 % le 1er aout 2015. Le Québec a choisi d’y aller progressivement en trois étapes distinctes qui sont les suivantes : 1. Le 1 er aout 2015, une première tranche du quota non négociable sera convertie en quota négociable afin de ramener le pourcentage de quota non négociable à 10 %. 2. Le 1 er février 2016, une autre tranche du quota non négociable a été convertie. Le pourcentage sera ramené à un niveau maximum de 5 % et le prix plafond sera de 24 000 $ le kg de MG. 3. Le 1er aout 2017, la dernière tranche du quota non négociable sera convertie en quota négociable. Cette implantation graduelle a pour objectif d’allouer une période d’adaptation aux producteurs du Québec quant à leurs décisions d’achat ou de ventes de quota. Par ailleurs, cela permettra de procéder au changement réglementaire qui, pour ce qui est du prix plafond, doit être approuvé par la RMAAQ. À partir d’aout 2017, les hausses de droit de produire seront donc émises en quota négociable alors que les baisses de droit de produire seront retirées du quota négociable. D’ici au 1er aout 2017, les hausses de droit de produire seront donc émises en quota négociable alors que les baisses qui pourraient survenir seront appliquées au quota non négociable restant tout en respectant les objectifs de quota non négociable selon les 3 échéances d’aout 2015, de février 2016 et d’aout 2017. Le tableau 3 représente un exemple de quota non négociable 16 NOVEMBRE 2015 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS A partir d’aout 2017, les hausses de droit de produire seront donc émises en quota négociable alors que les baisses de droit de produire seront retirées du quota négociable. qui s’appliquerait selon différents scénarios de réduction. Dans le cas où les réductions de droit de produire seraient équivalentes ou plus grandes que le quota non négociable restant, cela se traduirait par l’atteinte plus rapide du niveau de 0 % de quota non négociable. LE PROGRAMME D’AIDE AU DÉMARRAGE Les PLQ ont procédé à une enquête approfondie de la situation des producteurs laitiers bénéficiant du programme de démarrage en 2014. Hormis le fait que le programme P5 a effectivement permis de démarrer de nouvelles entreprises, soit 108 à l’échelle de P5, dont 50 au Québec, on a constaté que celles-ci sont souvent dans une piètre situation financière qui, de plus, se détériore lorsque la période de remboursement du quota prêté débute à la sixième année de la vie de l’entreprise. Face à ces constats, le Comité de quota a recommandé de bonifier le programme en modifiant les paramètres suivants : 1. À compter de 2016, 304 kg/jour par année seront disponibles pour le programme (144 kg pour le Québec, 112 kg pour l’Ontario, 16 kg pour chacune des provinces maritimes). 2. Le prêt se situera entre 12 et 16 kg et la quantité de quota équivalente sera acquise de façon prioritaire au SCVQ. 3. Le remboursement du prêt débutera à la onzième année au lieu de la sixième année comme cela se fait actuellement. Les nouveaux bénéficiaires du programme auront donc accès à un prêt de quota qui pourra aller jusqu’à 16 kg/jour, mais qui sera au minimum de 12 kg/jour. Pour le Québec, le nombre de nouveaux bénéficiaires pourra varier de 9 (soit 9* 16 kg/jour) à 12 (soit 12* 12 kg/jour). DES EFFETS POSITIFS La révision de la politique de quota P5 nous amènera à un niveau supérieur en ce qui a trait à l’harmonisation. Cela devrait assurer une plus grande équité entre les producteurs laitiers à l’échelle de P5. Elle devrait également faciliter le transfert de quota entre les producteurs à l’échelle individuelle tout en maintenant sa valeur à un niveau modéré. Pour ce qui est du futur, il n’est pas exclu que d’autres éléments de la politique de quota P5 fassent l’objet d’une révision. Par exemple, les fusions partielles, la vente des croissances et le fait de lier la qualité et LCQ à l’accès au SCVQ pourraient faire l’objet d’une étude plus approfondie par le Comité de quota afin de déterminer si l’application de telles politiques serait bénéfique pour les producteurs de P5. n