Un voyage d`hiver - Théâtre L`Échangeur

Transcription

Un voyage d`hiver - Théâtre L`Échangeur
Un voyage d’hiver
De Corine Miret et Stéphane Olry
Dossier
Contact : Stéphane Olry
[email protected]
06 85 59 07 04
Corine Miret
[email protected]
06 76 04 16 14
administration : Ana da Silva Marillier
[email protected]
06 72 71 10 21
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L’inconnue
Voilà les beaux moments de ma vie. Ces rencontres heureuses, imprévues, inattendues, tout à fait
fortuites, dues au pur hasard et d’autant plus chères.
(Histoire de ma vie - Jacques Casanova de Seingalt)
C’est l’hiver, dans une ville du Nord. Une femme seule, inconnue, s’assoit dans
un bar. On la revoit plus tard dans d’autres lieux publics. Elle fréquente les
lotos, les réunions de colombophiles, les matches de catch, les associations de
randonneurs, les travées des stades, les audiences des tribunaux, les salles d’arts
martiaux. Elle semble oisive, ne pas faire autre chose que d’observer les gens
présents.
Elle reste sept semaines en Artois. La veille de son départ, elle organise un dîner
avec les personnes rencontrées lors de son séjour. Ce soir-là, elle leur révèle la
raison de sa présence.
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Automne
Éprouver du plaisir à la panique, s’y exposer de plein gré pour tenter de ne pas y succomber, avoir
devant les yeux l’image de la perte, la savoir inévitable, et ne se ménager d’issue que la possibilité
d’affecter l’indifférence, c’est comme le dit Platon pour un autre pari, un beau danger et qui vaut la
peine d’être couru.
(Les jeux et les hommes - Roger Caillois)
Comment en sommes-nous arrivés à l’idée du voyage d’une femme solitaire en
hiver dans l’Artois?
Sans doute par goût du jeu, de l’exploration, de l’expérimentation.
D’abord, Thierry Roisin, directeur de la Comédie de Béthune nous a demandé
d’imaginer un spectacle écrit à partir de matériaux collectés dans les villages
aux environs de Béthune. Nous nous sommes rendus sur place. Je voulais écrire
sur les frontières : géographiques, sociales, physiques, affichées ou discrètes ;
Corine Miret voulait expérimenter l’exil : ressentir réellement solitude ou
isolement, plaisir ou inquiétude des rencontres, disponibilité ou indifférence.
Nous avons observé que si le Nord a été une terre d’immigration, aujourd’hui
ses habitants voyagent peu. Ils demeurent au-dessus des mines de charbon
fermées, comme dans l’attente d’une deuxième vie pour cette terre et pour eux.
Une mercière nous a décrit tous les étrangers à son village (une demie-douzaine)
entrés dans son magasin ces dix dernières années.
Alors, Corine, dans un bar à Béthune où nous réfléchissions au projet autour
d’une bière a dit : « Et si je devenais étrangère ? »
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Elle vivrait l’expérience. Moi, j’écrirais à partir de son témoignage. Le produit
de notre travail serait ensuite confié à des interprètes.
Il y a des années de cela, nous nous lûmes à voix haute les Mémoires de
Casanova. Nous fûmes émerveillés par l’amour de la vie de cet homme et sa
capacité à la remettre en jeu. Casanova se présente dans une ville. Il n’y connaît
personne, mais parvient à se créer en quelques jours un cercle d’amis, à nouer
des amours, à monter une entreprise (souvent frauduleuse), bref à vivre en
quelques semaines ce que la plupart ne vivent qu’une fois dans leur vie. Comme
le joueur absorbé dans sa partie de cartes, il s’investit totalement dans ces
rencontres éphémères, il apporte tous ses soins à ses entreprises amoureuses, il
ne semble à aucun instant encombrer son esprit par le souci de l’inéluctable fin
des choses. Une fois la partie finie, une fois épuisée les rencontres possibles
dans la ville, Casanova s’en va, protégé par la frontière et l’anonymat, rempli
du souvenir de ses amours et de ses rencontres. Il ira ainsi jusqu’à Moscou.
Aujourd’hui, le temps de Casanova semble révolu. Les voyages les plus
lointains se font en quelques heures. Pour devenir un étranger aujourd’hui, peutêtre faut-il se garder d’être un homme et d’aller loin. Mais au contraire,
renverser la proposition : être une femme et voyager tout près, à deux cent
kilomètres de Paris, là où il n’y a rien d’exotique a-priori. Ne pas tenter de
refaire les voyages brillants de Casanova, mais devenir la voyageuse, l’errante,
l’étrangère, celle qui rôde et tourne autour des villages en hiver en Artois.
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Hiver
Comme tout ce qui entre dans l’entendement humain y vient par les sens, la première raison de
l’homme est une raison sensitive; c’est elle qui sert de base à la raison intellectuelle : nos premiers
maîtres de philosophie sont nos pieds, nos mains, nos yeux. Substituer des livres à tout cela, ce n’est
pas nous apprendre à raisonner, c’est nous apprendre à nous servir de la raison d’autrui; c’est nous
apprendre à beaucoup croire, à ne jamais rien savoir.
(Emile ou de l’Education - Jean-Jacques Rousseau)
Elle s’est rendue dans les lieux publics de l’Artois. Dans des réunions annoncées
dans la Voix du Nord, ou par voie d’affiche, de bans publics. Elle a tenté de s’y
faire accepter. Elle a observé. Écouté. Senti. Goûté. Touché. Parlé. Elle a établi
des contacts. Noué des relations. Été envoyée sur les roses. Éprouvé la
tranquillité de la solitude, l’ivresse de la perdition, le désarroi des heures à
combler, la surprise de l’amour, le plaisir des amitiés naissantes. Elle a retrouvé
des sensations de son enfance, dans un pays de plaine semblable à la Beauce où
elle a grandi. Elle s’est sentie observée, enviée ou méprisée : un peu paumée, un
peu givrée, mais vivant dans une mystérieuse disponibilité aussi attirante
qu’inquiétante. Dans le Nord, elle s’est constitué une nouvelle famille, une
famille imaginaire, utopique. Elle a senti les liens qui antérieurement la
retenaient se défaire. À l’issue des sept semaines, elle a organisé une fête
d’adieu avec toutes les personnes rencontrées lors de son voyage. Et leur a
annoncé son intention de monter un spectacle à partir de son expérience.
Elle a eu soin d’enregistrer sur un dictaphone ses impressions de voyage et les
récits de ses rencontres. Tous les trois jours, elle m’envoyait à Paris les fichiers
sons extraits de son dictaphone.
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Printemps
Allez-y voir vous-même
Si vous ne voulez pas me croire.
(Les Chants de Maldoror - Lautréamont)
À Paris, j’ai retranscrit ces récits au fur et à mesure de leurs arrivées.
À son retour, nous avons commencé à écrire. Ou plutôt, à nous partager le
travail d’écriture ainsi : je rédigeais des textes courts qui sont l’écho des
émotions traversées par Corine. Elle, dans un studio de danse, retraversait en
mouvement ce voyage, afin de graver le parcours émotionnel dans son corps.
D’emblée, une hypothèse -ou une tentation- a été écartée : celle de figurer les
personnes réelles rencontrées par Corine : rencontre d’un jour, amis, amour. En
effet, le choix volontairement opéré de ne pas se rendre sur place et de n’avoir
que les récits de Corine comme unique source d’information, m’interdisait une
description réaliste de ces rencontres. En conséquence, l’écriture se nourrissait
d’une part des émotions transmises par Corine, et d’autre part des rêves, des
phantasmes, que m’inspirait son récit nécessairement tronqué. Un voyage
d’hiver n’est donc pas un documentaire, mais une fantasmagorie écrite à partir
de ce matériau sensible et ténu constitué par le récit du voyage.
Une distribution avait été décidée antérieurement à l’écriture du spectacle. Les
parties incombant à chaque interprète leur sont donc taillées sur mesure. Les
interprètes avec qui nous travaillons sont souvent d’anciens complices, ou des
personnes avec qui nous avons partagé des expériences communes d’écriture, de
travail ou de jeu. La caractéristique de cette distribution est de rassembler des
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personnalités singulières difficilement indexables à une fonction unique.
Musicien mais aussi comédien pour l’un (Hubertus Biermann), danseuse mais
aussi clown et comédienne pour une autre (Elena de Renzio), compositeur mais
aussi auteur et performeur pour un troisième (Jean-Christophe Marti) etc. Les
parcours artistiques de chacun (voir plus bas) sont variés et me permettent
d’imaginer des personnages polymorphes dont les partitions sont susceptibles
d’être jouées, dansées, ou chantées.
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Été
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
(L’invitation au voyage - Charles Baudelaire)
L’auteur, Stéphane Olry, commence le spectacle avec un récit de la conception
du projet, de la relation curieuse qui le lit à la voyageuse et de l’aventure
immobile qui fut la sienne. Il plante ainsi le décor, puis comme il est d’usage
chez les auteurs, se met en retrait pour observer le spectacle.
Au centre du plateau comme de l’écriture, se trouve Corine Miret, La danseuse.
Elle porte le récit subjectif, irréductible de son voyage. Elle ne bouge pas de sa
place, son récit est dansé, ou plutôt posé sur une danse lente, introspective, qui
peut évoquer le butô –même si les techniques mises en œuvre pour le pratiquer
ne sont en rien nourries par cet art spécifique-.
Elle est entourée par des interprètes qui assument des rôles d’allégories. Ces
allégories sont apparues en observant les récurrences de certains thèmes dans les
récits confiés au dictaphone.
Nous découvrons ainsi :
Le gardien. Interprété par Hubertus Biermann, c’est un personnage inspiré de
manière lointaine par le gardien de la salle polyvalente où Corine Miret se
rendait tous les jours pour pratiquer ses exercices de danse. Ce gardien aime à
citer des poèmes, ainsi s’exprime-t-il en vers libres, vers de mirlitons, citations
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poétiques. Il endosse par ailleurs, allégoriquement, toutes les fonctions de celui
qui interdit et autorise, qui ouvre et qui ferme, qui permet ou non la rencontre.
La fée du logis. Elena de Renzio interprète une femme au foyer. C’est la femme
qui rêve de ce fantôme de la liberté que représente cette énigmatique voyageuse
venue dans son village. Elle est à la fois celle qui au début se méfie de cette
intruse, puis s’identifie à elle. Elle est partout, observe tout, et finit par entrer
jusque dans les pensées de la voyageuse, Turlupin ou ange gardien.
La terre. Dans les récits confiés à son dictaphone, Corine Miret donne une
grande importance à la géographie du Nord. Une plaine semblable à celle de la
Beauce où elle a passé son enfance. Cette présence muette de la nature est portée
par la danse lente et intense de Sandrine Buring, qui par ailleurs prend la parole
pour décrire les sensations de la terre un jour de neige, sous l’emprise des
travaux des ouvriers creusant les fondations du futur centre social, ou s’éveillant
au printemps.
L’histoire d’amour est la part la plus énigmatique, la plus délicate aussi de ce
voyage. L’amour fait irruption dans le spectacle, comme dans la vie. C’est un
enfant de Bohème -comme on dit-, un barbare, mais aussi le plus délicat des
êtres. Il est interprété par un binôme formé par Didier Petit et son violoncelle,
instrument qu’il caresse, frappe, pince. Un chant, formé de mots épars, de
formules lapidaires, de scansions est aussi porté par Didier Petit. Le duo qu’il
fera avec Corine Miret restera sous une forme improvisée.
Enfin, le spectacle, ou plutôt son orchestration, est dirigé par un ludion, Le
compositeur. Jean-Christophe Marti annonce, commente, dirige (ou croit
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diriger) l’œuvre présentée sur le plateau. Il orchestre une partition, -réelle ou
imaginaire, achevée ou en cours d’écriture ce sera au spectateur d’en décider -.
Le spectacle que propose cet étrange compositeur n’est pas achevé. Il le présente
délibérément sous forme de fragments, qu’il ordonne arbitrairement selon un
ordre chronologique. Il laisse la part la plus large possible à l’imaginaire du
spectateur.
Il y a donc de la musique, un partage des voix, des sons, des mouvements, qui
correspondent à une écriture chorale discrète.
Il y a le goût du costume, du masque, du travestissement. Il n’y a rien de fixe sur
le plateau. Tout ce qui y entre est appelé à en sortir. Il y a des photos et des
vidéos prises par Corine Miret avec son téléphone portable. L’image des vidéos
est dégradée, instable, et propice à camper le décor d’un Artois imaginaire.
Ainsi qu’il a coutume de faire avec TGStan, Thomas Walgrave assiste aux
répétitions et bâtit sa partition d’objets, de lumière, de costumes au fur et à
mesure de l’évolution du travail.
Nous parions sur le fait que le voyage rêvé est plus beau que le voyage réel.
Et que le rêve du spectateur ira au-delà de ce qui sera présenté sur scène.
Autrement, pourquoi faire un spectacle ?
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Musique
« L’araucaria qui étend ses branches sous le patio
Qui forme son harmonie sans présenter ses comptes
Et ne fait pas le critique d’art.»
(Ecuador, journal de voyage - Henri Michaud)
Trois musiciens seront sur scène : le titre qui fait référence au Voyage d’Hiver
de Schubert l’indique, la distribution du spectacle le confirme, la musique sera
au cœur du spectacle. Les sept semaines en Artois qu’a vécues Corine Miret
constituent un voyage initiatique, une expérience émotionnelle traduite dans le
spectacle en mots, mais aussi en musiques.
Pour ce faire, nous avons décidé de travailler avec des musiciens aux parcours
atypiques, évoluant aux marges du théâtre, des musiques improvisées et de la
composition musicale.
Hubertus Biermann est, de longue date, un compagnon de La Revue Éclair. Pour
Mercredi 12 mai 1976, il jouait du violoncelle et de l’harmonica sur des
compositions improvisées. Pour Un voyage d’hiver, il jouera de cet instrument
humble, que peut porter un gardien sur lui : un harmonica. Il sifflera, chantera.
En travaillant avec Hubertus, nous faisons autant appel au comédien qu’au
musicien, à l’interprète qu’à l’improvisateur. Nous invitons aussi son passé, son
enfance dans les paysages des bassins miniers de la Ruhr, comparables à ceux
où Corine Miret a évolué durant sept semaines.
Nous avons initié en janvier dernier une collaboration avec Didier Petit. Il a
improvisé des musiques au violoncelle sur des textes scandés par Stéphane Olry
au cours de soirées organisées au Château de La Roche-Guyon et à l’Échangeur
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(Bagnolet). En travaillant avec Didier, nous invitons tout à la fois un
improvisateur dont le chant et le violoncelle résonnent avec les émotions des
autres interprètes, et une présence scénique très forte dont le violoncelle,
caressé, frotté, gratté, battu, fouetté, embrassé, est un partenaire plutôt qu’un
instrument. De plus, la charge émotionnelle, sensuelle du violoncelle nous paraît
apte à rendre compte de l’aventure amoureuse qu’a constitué aussi ce voyage.
Le texte d’Un voyage d’hiver, dans son ensemble, est conçu pour une soliste et
un chœur : le chœur est constitué des six interprètes qui partagent le plateau
avec Corine Miret. En prenant au pied de la lettre cette métaphore de la soliste et
du chœur, de l’individu et de la société, de l’étrangère et des gens d’ici, il a paru
pertinent de demander à un compositeur expérimenté dans le domaine du chant
choral, de donner une forme musicale à ce dialogue. Jean-Christophe Marti
accompagne par son écoute, ses textes, et récemment par ses performances, le
travail de La Revue Éclair . Nous lui avons proposé d’imaginer la mise en place
d’un travail choral auquel participeront tous les interprètes, musiciens ou non,
selon les capacités, les désirs et les rôles de chacun. Le premier travail de JeanChristophe a été d’effectuer un collectage destiné à mieux connaître la pratique
et l’usage de la musique propre à chaque interprète -depuis les jeux
d’onomatopées jusqu’au chant, en passant par les airs fredonnés, les rythmes
scandant telle ou telle activité- bref, toutes les productions sonores-musicales
que chacun de nous produit consciemment ou non. La partition chorale
s’élaborera à partir de ce « patrimoine » des données singulières collectées ; elle
explorera des frontières subtiles entre chant et parole, rythme libre et formalisé,
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mélodies repérables et d’autres presque imperceptibles. Elle cherchera ainsi à
solliciter une écoute fine, attentive à des ambiguïtés, à un clair-obscur sonore.
De plus, Jean-Christophe Marti incarnera sur scène sa propre figure de
compositeur en train d’écrire, au fur et à mesure des répétitions et des
représentations, une œuvre musicale autour d’Un voyage d’hiver. Il présentera
ce « work in progress » sous forme de fragments et de brèves performances,
donnant à la fois à entendre et à imaginer la partition en cours d’écriture en
fredonnant, dansant, dirigeant un orchestre imaginaire.
Ainsi la musique sera présente de multiples manières — à la fois au premier
plan et à l’arrière-plan de tout Un voyage d’hiver. Elle est un fil conducteur de la
dramaturgie, la mise en résonance amplifiée des émotions et des discours des
personnages ; tantôt emportée par eux, tantôt parvenant à les réunir, à les faire
aller de concert.
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Danse
« Je ne parlerai pas. Je ne penserai rien. »
(Sensations - Arthur Rimbaud)
Qu’ils soient danseurs ou non, une attention spécifique est portée d’emblée à la
nature du mouvement pour chaque interprète du spectacle. Nous observons leur
mouvement naturel, ce qui leur est propre, et composons à partir de cette
observation. Comment faire autrement ? Par exemple, le rapport passionnel,
conflictuel, amoureux qui lie Didier Petit à son violoncelle, s’exprime par le
geste : marcher en fouettant l’air de son archet, caresser le violoncelle, le racler
contre le sol. La stature impressionnante et gracile d’Hubertus Biermann impose
elle aussi un mode de déplacement, d’occupation spécifique de l’espace qui
inspire l’écriture de son texte, mais aussi de sa présence sur le plateau. Par la
suite, des partitions spécifiques pour chacun se dessinent. Elles sont
radicalement autonomes, mais susceptibles de dialoguer à partir de leurs
singularités, de produire du son, de la musique. Autre exemple : le travail têtu,
obstiné de la Fée du logis, découpant des fleurs de papier, disposant des
décorations pour une fête, produit un type de mouvement particulier mais aussi
un son, une base rythmique sur laquelle se pose par instant le mouvement
d’ensemble du spectacle. Et ainsi de suite pour chacun des interprètes.
Au delà de cette attention générale portée au mouvement de chacun et à son
articulation avec le mouvement des autres, deux interprètes, Corine Miret ( La
danseuse) et Sandrine Buring ( La terre) déplient durant le spectacle une
partition nourrie d’abord et avant tout par la danse.
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Corine Miret compose au centre du plateau un mouvement permanent,
circulaire,
souvent
ténu
mais
obstiné.
Ce
mouvement
est
le
fruit
d’improvisations en studio, où elle a travaillé sur la trace de son voyage dans sa
mémoire, et son incarnation. Elle a composé un vocabulaire de mouvements qui
-sensibles, têtus- revenaient spontanément dans les improvisations. Sans
préjuger de leur intérêt chorégraphique, elle s’est laissé traverser, envahir par les
émotions qu’induisaient en elle ces mouvements. À partir de là, le travail est de
préciser, structurer, agencer, ajuster ces trajets émotionnels pour chorégraphier
cet autoportrait dansé sur lequel se pose le texte de son personnage.
Sandrine Buring compose un personnage de faune, de créature énigmatique
incarnant la nature (végétale, animale, organique, météorologique) du pays
traversé par Corine Miret. Cette composition se fait à partir de la grammaire
chorégraphique qui lui est propre (nourrie entre autre de son expérience en Body
Mind Centering) : un corps apparemment désarticulé, des postures incongrues
où les repères de verticalité, de points d’appuis semblent déjoués, un
mouvement lent, susceptible pourtant d’être traversé de saccades telluriques. Ce
mouvement est nourri de sensations internes, organiques, viscérales mais aussi
de contacts, de rencontres, de dialogues avec le sol, les éléments, et ses
partenaires.
Ainsi donc, Un voyage d’hiver est créé à partir de mots, mais aussi de musiques
et de mouvements, écrits, composés, chorégraphiés pour chaque interprète en
respectant et en se nourrissant de leurs singularités.
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Fiche artistique
Non. Tu préfères être la pièce manquante du puzzle. Tu retires du jeu tes billes et les épingles. Tu ne
mets aucune chance de ton côté, aucun œuf dans nul panier. Tu mets la charrue avant les bœufs, tu
jettes le manche après la cognée, tu vends la peau de l’ours, tu manges ton blé en herbe, tu bois ton
fond, tu mets la clef sous la porte, tu t’en vas sans te retourner.
(Un homme qui dort - Georges Perec)
Un voyage d’hiver
de Corine Miret et Stéphane Olry
Mise en scène
Stéphane Olry
Musiques
Choeurs : Jean-Christophe Marti
Musique improvisée : Hubertus Biermann, Jean-Christophe Marti, Didier Petit
Scénographie / Lumière / Costumes
Thomas Walgrave
Avec
Corine Miret : La danseuse
Hubertus Biermann : Le gardien
Sandrine Buring : La terre
Jean-Christophe Marti : Le compositeur
Stéphane Olry : L’auteur
Didier Petit : L’amour
Elena de Renzio : La fée du logis
Régie générale
Léandre Garcia Lamolla
Chargé de diffusion
Jérôme Tisserand
Administration
Ana da Silva Marillier
Production : C.D.N. La Comédie de Béthune, La Revue Éclair - compagnie
conventionnée par la DRAC Ile-de-France/Ministère de la Culture et de la
Communication, et la Région Ile-de-France. Coréalisation L’Echangeur.
Avec le soutien de la Ménagerie de Verre dans le cadre des Studiolab.
Remerciements : Théâtre Paris-Villette, Théâtre de la Cité Internationale.
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Spectacles de La Revue Éclair récemment produits
Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble où je sentais pour la première fois ma
singulière existence ; je ne savais ce que j’étais, où j’étais, d’où je venais.
(Des sens en général - Buffon)
2007
La lecture, ce vice impuni, de Stéphane Olry, créé dans une mise
en scène de Xavier Marchand au Château de La Roche-Guyon, repris au Théâtre
de la Minoterie (Marseille).
2006
Treize semaines de vertu, de Stéphane Olry, créé au Château de
La Roche-Guyon, repris aux Archives Nationales dans le cadre du Festival
d’Automne 2007.
2005
Mercredi 12 mai 1976, de Corine Miret et Stéphane Olry, créé
avec la Comédie de Saint-Étienne et les Transurbaines, repris au Théâtre de
l’Echangeur à Bagnolet et en tournée.
2004
La chambre noire, écrit par Stéphane Olry, créé à la Villa Gillet à
Lyon, repris au Théâtre de l’Echangeur à Bagnolet et en tournée.
2003
Le musée est le temple des Muses, de Stéphane Olry, commande
du Conseil Général des Bouches-du-Rhône pour les journées du patrimoine au
Museon Arlaten (Arles).
2002
Le salon de lecture, conçu par Corine Miret, Stéphane Olry et
Clotilde Ramondou, créé à l’Établissement Public du Parc et de la Grande Halle
de la Villette.
La Vita Alessandrina, Avant Projet Définitif, de Stéphane Olry
créé dans une mise en scène de Xavier Marchand au théâtre Garonne à
Toulouse, repris au Théâtre de la Cité Internationale dans le cadre du Festival
d'Automne et en tournée.
1999
Nous avons fait un bon voyage mais, de Corine Miret et
Stéphane Olry, créé au théâtre de l’Aire Libre à Saint-Jacques-de-la-Lande,
repris au Théâtre de la Cité Internationale et en tournée.
1997
Des voix dans la maison d’Orient, de Corine Miret et Stéphane
Olry, créé dans une mise en scène de Xavier Marchand au théâtre des
Bernardines à Marseille
1996
Les Thés Vidéos, créés en appartement par Corine Miret et
Stéphane Olry, présentés régulièrement depuis cette date dans des galeries, des
théâtres, et durant trois saisons au Théâtre Paris-Villette.
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Parcours artistiques
Faire confiance aux honnêtes gens est le seul vrai risque des vies aventureuses.
(Le cave se rebiffe - Michel Audiard)
Corine Miret
Docteur en pharmacie. Danseuse (danse contemporaine et baroque) comédienne,
metteur en scène.
Elle co-dirige avec Stéphane Olry La Revue Éclair. Elle a récemment mis-enscène Treize semaines de vertu, de Stéphane Olry, créé au Château de la
Roche-Guyon en 2006 et repris aux Archives Nationales dans le cadre du
Festival d’Automne 2007.
Comme chorégraphe, elle a été titulaire d’une bourse d’écriture de la Fondation
Beaumarchais pour la création de son solo de danse, Eniroc Terim, au Théâtre
de l’Échangeur et au festival 100DessusDessous (Parc de la Villette).
Danseuse, elle a travaillé avec Jean-Michel Agius, Christian Bourigault,
Isabelle Cavoit, Andy Degroat, Francine Lancelot, Marie-Geneviève Massé,
Béatrice Massin, François Raffinot, Ana Yepes.
Entre 1992 et 1999, elle a réalisé et interprété avec Stéphane Olry les Cartes
postales vidéo, tournées en Égypte, Jordanie, Palestine, Israël, Chypre, Liban,
Syrie, Turquie, Maroc, Allemagne et montrées dans des festivals et dans des
galeries d'art contemporain.
Elle a organise de 1995 à 2007 Les Thés Vidéos en collaboration avec Stéphane
Olry.
Stéphane Olry
Auteur, metteur en scène, comédien.
Autodidacte, il fonde à 18 ans, dans les années 80, la Compagnie Extincteur. Il
écrit alors et met en scène des spectacles joués en France (Espace Pierre
Cardin, Usine Pali-Kao, Théâtre de la Bastille, Théâtre des Bouffes du
Nord) et à l'étranger. Il travaille parallèlement comme pigiste aux pages
culturelles du journal Le Monde. Il participe aussi à l’organisation des
spectacles à l’Usine Pali-kao, lieu alternatif et expérimental.
Il fonde en 1987 La Revue Éclair et organise des soirées de spectacles de
formes brèves (Ménagerie de Verre, Crédac, galerie Emmanuel Perrotin). Il
tourne alors de nombreuses vidéos de création, présentées dans des galeries, des
centres d’art contemporain, des festivals.
Il joue pour la première fois comme comédien en 1992 avec Jean-Marie Patte
dans L’enfant bâtard écrit et mis en scène par Bruno Bayen au Théâtre
National de l’Odéon.
Il suit depuis dix ans la formation de clown de Michel Dallaire.
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Avec Corine Miret, il écrit et met en scène de depuis 1998 des spectacles
nourris par un travail documentaire mené soit dans des archives, soit par des
enquêtes sur le terrain ou encore par des pratiques de vie singulières. (voir ci
dessous : Spectacles de La Revue Éclair récemment produits).
La Revue Éclair est en résidence de création au Château de La Roche-Guyon
depuis 2006.
Hubertus Biermann
Vit depuis 30 ans à Paris. Allemand de la Ruhr, famille d’ouvriers sans histoires.
Evite l’usine. Jusqu’au bac, joue dans des groupes de rock et l’harmonie
municipale que dirige son père. Découvre la contrebasse à 18 ans. Puis études
de philosophie. Première rencontre avec les musiques improvisées, avant de
faire des études de musique (contrebasse, composition). Contrebassiste dans
diverses formations de jazz, de musique contemporaine ou improvisée,
compositions pour le film, la radio. Longtemps pas intéressé par le théâtre.
Pourtant, à Francfort, il compose pour lui et sa contrebasse un solo de gestes
sans un son musical. Découvre le théâtre en France au début des années 80
comme compositeur et musicien. Avant d’aborder, en tant qu’acteur, des pièces
du répertoire, il a travaillé à la marge du théâtre, là où il rencontre d’autres arts la poésie, la littérature, la danse - surtout avec Xavier Marchand avec lequel il
travaillé sur les univers de Gertrude Stein, Kurt Schwitters, Sergueï Paradjanov
ou Dylan Thomas. Au théâtre, il a travaillé entre autres sous la direction de
Bernard Bloch, Jean-Paul Wenzel, Jean-Marie Patte, Christophe
Huysman, André Engel, Noël Casale, Daniel Jeanneteau, Alain Ollivier,
Stéphane Olry, Patrick Sommier ..., en danse avec Fabienne Compet, Olivia
Grandville, Alain Michard, Loïc Touzé, à la radio avec René Farabet ( à
L’ACR), Michel Sidoroff, Kate Mortley.
Sandrine Buring
Danseuse elle se forme au travers de stages auprès de Mark Tompkins, Joao
Fiadeiro, Julian Hamilton, Kirdstie Simson. De 1998 à 2000, elle travaille pour
les compagnies Groutsch’K , Sipeucirque, Les Filles d’Aplomb à
Strasbourg.En 2000 elle rejoint Félix Ruckert pour le spectacle Le Ring, passe
par le théâtre en 2001 avec le groupe France Palestine El Hakawatti. En 2002
elle danse avec l’Opéra de poche. Parallèlement elle fait des performances avec
le collectif Artemia (qui réunit plasticiens, musiciens, danseurs pour des
performances in situ) de 1999 à 2002 à Guérande.
En 2006, elle danse et chorégraphie Déménagemet(s) un spectacle mis en scène
par Véronique Petit (Théâtre à Grande Vitesse). Récemment, elle a créé Je
ne parlerai pas co-écrit avec Stéphane Olry et présenté au Château de La
Roche-Guyon.
Jean-Christophe Marti
Formé au CNR de Boulogne-Billancourt (clarinette, musique de chambre,
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écriture) et au CNSM de Paris (esthétique, histoire), il étudie également la
direction d'orchestre pendant plusieurs années auprès de Jean-Claude Hartemann
à Paris et au Mozarteum de Salzburg, avant de se consacrer à la composition.
Son goût pour les textes littéraires et dramatiques l'amène alors à écrire de
nombreuses œuvres vocales ou scéniques, qui lui ont été commandées
notamment par Musicatreize, Laurence Equilbey, Les Arts Florissants, Les
Cris de Paris, Résonance contemporaine.
Il reçoit le Prix Maurice Ohana-Sacem avec The last words Virginia Woolf
wrote pour 12 voix, et est lauréat de la Fondation Natexis ainsi que de la bourse
Beaumarchais/SACD pour le projet Miniane/L’été 39.
Il écrit des pièces orchestrales pour l’Orchestre Philharmonique de Halle,
Festival Händel 2003, pour l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée et crée des
formes dramatiques singulières, telles que ses spectacles musicaux L'album de
l'oiseau qui parlait (créé au Musée d’Orsay) et Timsongs (d’après des dessins
de Tim Burton, créé à la Cité de la musique).
Travaillant volontiers pour le spectacle vivant, il collabore avec les metteurs en
scène Jean-Yves Ruf, Vincent Lacoste, Olivier Werner, Eric Ruf, Emilie
Valantin, Arthur Nauzyciel, Christian Rist. Il s’intéresse également au
documentaire de création — collaborations avec François Caillat, Laurent
Roth, Samuel Poisson-Quinton — et à l’art contemporain (Tinguely
Ciinéphonie – Métamoulins, pièces instrumentales d’après Jean Tinguely, créé
par C. Barré en 2008 avec le soutien de la Fondation Natexis).
De 2001 à 2004, il a été chargé de cours à Sciences-Po Paris sur le thème
«Temps politique et temps musical », tout en cherchant à approfondir les liens
entre les musiques d’aujourd’hui et les sciences humaines ; il collabore ainsi
avec les éditions Les Prairies ordinaires en publiant des entretiens avec
l’historienne Arlette Farge et l’anthropologue Véronique Nahoum-Grappe.
Didier Petit
Etudie le violoncelle dès l’âge de six ans au conservatoire. A 12 ans, il entend le
duo Michel Portal et Bernard Lubat qui agit comme déclencheur fondamental.
Il se tourne alors vers le jazz et ce que le mot peut englober d’ouvertures
diverses.
Deux grands orchestres le fascinent alors, l’Arkestra de Sun Ra et le Celestrial
Communication Orchestra du contrebassiste Alan Silva. Il entre dans l’orchestre
de ce dernier puis devient enseignant et administrateur à l’IACP.
Parallèlement, exerçant ses talents d’organisateur multiple, il co-invente les
Décades de musiques improvisées. A l’IACP, il rencontre le clarinettiste Denis
Colin avec qui il va avoir une des plus longues associations connues dans les
musiques de jazz et leurs cousines improvisées.
Il crée en 1990 , les disques In situ et cherche à documenter un (contre) courant
d’idées musicales (quartet de Daunik Lazro, solo de Steve Lacy, meilleur disque
du Drame Musical Instantané, Joëlle Léandre, coffret des Instants Chavirés etc.);
il n’enregistrera que très rarement en leader.
20
Il appartient au groupe de Jac Berrocal avec Jacques Thollot, est l’invité du
Drame Musical Instantané, joue avec Beñat Achiary, Vladimir Tarasov,
Marylin Crispell, Roger Turner, Carlos Zingaro, Raymond Boni, Philippe
Deschepper, Jacques Di Donato, Carlos Andreu, Jean-Jacques Birgé,
François Tusques, Benoist Delbecq, Fred Van Hove, Le Quan Ninh, Iva
Bittova, Jean-François Pauvros, Jean-Marc Montera, Ramon Lopez...
Il travaille avec Jean Rochard à la direction artistique de disques où il est très
impliqué (comme leader ou associé) pour In situ, puis In vivo (une expérience
d’un jour de production-réalisation-distribution instantanée) et Buda.
Il présente Denis Colin à Jean Rochard. Il enregistre en duo avec Sylvain
Kassap pour le disque Buenaventura Durruti. Adepte du solo, il n’en partage
pas moins des expériences variées, à Minnesota sur Seine, il joue en duo avec
George Cartwright, avec Adam Linz, et en trio avec les violoncellistes
Jacqueline Ferrier et Michelle Kinney.
Son nouveau groupe Wormholes comprend Camel Zekri, Lucia Reccio,
Edward Perraud et Etienne Bultingaire, ingenieur du son. Il accompagne les
sirènes des premiers mercredis de chaque mois avec Jean-Francois Pauvros et
Alex Grillo (il est membre de plusieurs groupes du vibraphoniste). Il poursuit
son duo avec André Minvielle ainsi qu’avec le batteur norvégien Terje
Isungset. Il rejoint le quartet de Sylvain Kassap et garde son poste dans le trio
de la harpiste Hélène Breschand. Récemment, il a créé Les instructions à
l’imbécile, duo pour violoncelle et voix avec Stéphane Olry.
Elena de Renzio
Danseuse, comédienne, chorégraphe et pédagogue.
Elle commence ses études de danse classique et de danse contemporaine en
Italie à L’UDI de Milan sous la direction de Deborah Weaver.
A Paris elle poursuit sa formation avec Isabelle Dubouloz, Pierre Doussaint,
Hervé Diasnas et Peter Goss et suit les stages de Carolyn Carlson, Joseph
Nadj, Mark Tompkins et Julien Hamilton.
Elle enrichie sa recherche sur le mouvement et l’énergie à travers la pratique de
l’aïkido, du shiatsu et de la méthode Feldenkrais.
En 1998 elle obtient une licence de Théâtre à la Sorbonne nouvelle, Paris III et
suit les stages de Philippe Genty, Omar Porras, Maria Consagra et Torgej
Weital.
Elle rencontre Danielle Labaki avec laquelle elle travaillera sur trois créations
théâtrales : Amour/Amour, Guerres/intérieures/ Extérieures/Nuit et
Exils/Exhibition. Elle participe également au groupe de recherche internationale
de théâtre Studio 7 en Allemagne dirigé par Christophe Falke ou elle joue
Adieux. Elle est comédienne-interprète dans plusieurs créations sous la direction
de Karina Ketz, Luc Perrot, Lucia Calamaro, Jean Patrick Leblanc et
Claudia Botta.
En 2000 elle commence un travail de recherche auprès de la chorégraphe
Raffaella Giordano et danse dans Senza Titolo, spectacle en tournée en France
et en Italie. Sous la direction de Ron Howell, elle danse dans Macbeth et Œdipe
21
au théâtre alla Scala de Milan. Elle participe également à plusieurs performances
chorégraphiques de Pierre Doussaint, Lucy Orta et Philippe Mac Kenzie.
A l’Opéra, elle travaille sous la direction de Luca Ronconi et Bob Wilson.
Après une formation de piano classique elle apprend en autodidacte l’accordéon.
Elle se forme au travail vocal auprès de Haim Isaacs, Kevin Crawford et
Enrique Pardo du Roy Hart Théâtre et participe au cours d’Ethnomusicologie
de Giovanna Marini autour des chants de traditions orales Italiens. Elle chante
et joue dans deux créations multidisciplinaires de la compagnie des Syrtes et
crée un duo de chants populaires Italiens.
C’est son intérêt pour l’improvisation et le comique qui l’amène à découvrir et
travailler le clown avec Philippe Hottier, Philippe Gaulier, Pierre Byland,
Jos Houben, et Michel Dallaire chez qui elle rencontre Stéphane Olry.
En 2005 elle développe un travail de création personnelle et monte Ah ! Ah !
Solo de Danse Théâtre clownesque qui obtiendra le soutien de Junge Hunde, UE
culture 2000. Ce solo a été repris dans la Revue Éclair N°20, après-midi de
forme brèves au Château de La Roche-Guyon
22
Revue de presse
J’ai été moi-même un autre pendant très longtemps –depuis ma naissance, depuis la conscience – et
je me réveille aujourd’hui au beau milieu d’un pont, penché sur le fleuve, et sachant
que j’existe plus fermement que tout ce que j’ai été jusqu’à maintenant. Mais la ville m’est
étrangère, les rues me sont inconnues, et le mal est sans remède. Donc, j’attends, penché sur le
pont, que la vérité me quitte, pour me laisser à nouveau nul et fictif, intelligent et naturel.
(Le livre de l’intranquillité - Fernando Pesoa)
Treize semaines de vertu
Cathy Blisson/Telerama /20 octobre 2007
Stéphane Olry s'est imposé les exercices spirituels préconisés par Benjamin
Franklin. Pas de tout repos !
Sur répondeur, il donne le ton : « Olry, Stéphane, Gaston, Pierre, 16/11/62, Paris
75, n'est pas disponible... » Sobre, perspicace, incongru sans forcer, un peu
comme il est sur scène. A l'heure où on l'appelle, Stéphane Olry est sans doute
en répétition de ses Treize Semaines de vertu. Ou affairé à quelque autre
occupation, qui un jour prendra peut-être la forme d'un spectacle de sa façon.
Comme cela lui est déjà arrivé lorsqu'il est tombé sur une série de cartes postales
énigmatiques ; ou encore lorsqu'il a croisé des supporters de l'AS Saint-Etienne,
encore imprégnés du presque exploit footballistique d'un certain 12 mai 1976
(Allez les Verts). Et chaque fois, avec ses complices de la Revue Eclair,
Stéphane Olry tricote avec du vécu, n'ayant, dit-il, pas une grande expertise en
matière d'invention ex nihilo.
Il en a cependant eu suffisamment pour transformer en expérience peu commune
une commande qui lui a été passée à l'occasion du tricentenaire de Benjamin
Franklin (1706-1790). Le philosophe, physicien, corédacteur de la première
déclaration des droits de l'homme, avait mis au point un programme très
particulier sur treize semaines, à appliquer annuellement dans l'espoir de «
parvenir à la perfection morale ».
D'où ces Treize Semaines de vertu. Au menu, sobriété, silence, ordre, résolution,
économie, application, sincérité, justice, modération, propreté, tranquillité,
chasteté et humilité. Ce « body-building de l'âme » (canal laïque), Stéphane Olry
se l'est appliqué à lui-même, dans sa vie quotidienne, entre le 7 mai et le 5 août
2006, « coaché » à distance par le théologien et dramaturge Frédéric Révérend.
A ce régime, il a perdu 13 kilos, levé quelques lièvres existentiels, édité un
journal de bord (1) et créé une conférence-spectacle intime, scrupuleuse, drôle
par ricochet.
Tout a fait sérieux dans ses Birkenstock et son costume de lin beige, Olry
rapporte. Il rapporte comment il remplace ses tartines de beurre salé par des
biscottes nature, se débarrasse de son addiction à la radio, s'impose de se taire
durant les réunions de la coordination des intermittents, s'inquiète des conflits
d'intérêt entre sincérité et justice... L'homme vertueux, selon Franklin, est-il
aimable ? Pas sûr ! Serait-il viable au XXIe siècle ? Encore moins sûr...
23
Odile Quirot/ Le Nouvel Observateur / 18/10/2007
On y court
Olry a des vertus
Et si l'autobiographie théâtrale devenait un genre à part entière ?
Apres Philippe Caubere, mais en plus bref (une heure); c'est à cet exercice que
se livre Stéphane Olry avec ces «Treize Semaines de vertu», d'après Benjamin
Franklin. Soucieux de discipline et du bien commun, le père de l'indépendance
américaine, par ailleurs imprimeur et inventeur de l'harmonium de verre, avait
conçu, pour s'y soumettre, une suite d'ascèses : «Sobriété, silence, ordre,
résolution, économie, application, sincérité, justice, modération, propreté,
tranquillité, chasteté, humilité.» En résidence au château de La Roche-Guyon,
où vécut La Rochefoucauld, autre grand moraliste, le comédien metteur en scène
Stéphane Olry a décidé d'essayer ces «Treize Semaines de vertu» avec pour
guide spirituel le théologien Frédéric Révérend. Une longue et rude traversée
dont il a tenu le Journal(Editions de l'Amandier). Pour son spectacle hors
normes, Stéphane Olry a travaillé un peu à la manière des artistes du body art,
mais sans s'exhiber pour autant. Dans un registre proche du théâtre de salon, il
se fait le conteur de son voyage au pays des vertus. Et comme tout un chacun,
parfois lassé des fausses valeurs de l'air du temps, se préoccupe un jour ou
l'autre de s'aguerrir contre elles, l'aventure de Stéphane Olry nous touche.
D'autant qu'il s'est adjoint un jeune acolyte, Mathias Poisson, qui illustre en
contrepoint chaque scène de façon loufoque mais en restant absolument
impassible. Le voici qui prend la mesure de l'avant-bras de Stéphane Olry,
curieusement identique à celle d'un carreau de fenêtre, ou qui se met à danser
comme un déjanté sur l'air de «J'aime les filles» au chapitre «chasteté». Les
amateurs de spectacles singuliers apprécieront.
Véronique Hotte/La terrasse/ octobre 2007
Espièglerie ludique pour un sage exercice, le récit singulier par Stéphane
Olry de l’expérimentation des treize semaines de vertu de Benjamin
Franklin. Programme ambitieux mais réussi.
À l’origine des Treize semaines de vertu de Stéphane Olry, une commande du
Château de La Roche-Guyon pour la célébration du tricentenaire de la naissance
de Benjamin Franklin. Rédacteur de la première Déclaration des Droits de
l’Homme, Franklin est l’auteur d’un exercice de treize semaines à fin de vertu.
Une mise en pratique régulière dont il donne le mode d’emploi. Et puisqu’il
s’agit d’une sorte de « body-building de l’âme », les fameuses vertus sont
classées par ordre de difficulté : sobriété, silence, ordre, résolution, économie,
application, sincérité, justice, modération, propreté, tranquillité, chasteté.
Prévenant l’accusation de présomption, on y rajoute l’humilité. Des qualités
martiales, républicaines et laïques, proches de l’éducation même d’Olry, aidé
par Frédéric Révérend, un savant garde-fou avec lequel il prend rendez-vous
pour des échanges téléphoniques. C’est un voyage au long cours dont les
relations amicales et professionnelles peuvent souffrir.
24
Ton de confidence pudique à travers les notations les plus banales
Avec Mathias Poisson qui illustre corporellement le propos, Olry décline son
aventure à sa façon méthodique et désuète, distante et ironique, dans l’espace
intérieur d’un bureau de travail, avec carnet et ordinateur, face à un public
d’amis, les spectateurs. Des détails quotidiens étayent la progression de
l’expérience, Olry fait l’inventaire des états privés d’une vie réglée : « J’aime
faire les courses, remplir le réfrigérateur… » Le patient s’en abstient désormais,
lors de sa semaine de sobriété. Quant à celle du silence, il décide de ne plus
intervenir aux séances de la Coordination des Intermittents du Spectacle,
n’écoute plus la radio et dort la fenêtre ouverte pour écouter les bruits de la ville.
Ce qu’aurait tant aimé Corine Miret, collaboratrice artistique et épouse d’Olry
dont on apprend mélancoliquement la séparation. Ils auraient pu vivre ensemble
longtemps encore dans un château dont chacun aurait occupé une aile. Mais qui
peut acheter un château ? C’est ce ton de confidence pudique à travers les
notations les plus banales qui font la force de ce témoignage inclassable. Des
moments de saveur existentielle partagée, des instants où chacun se reconnaît
dans cette vie de tous les jours, modeste et grandiose. Une façon d’être qui
s’oppose aux vertus bruyantes et spectaculaires de nos temps, l’humour, la
séduction, le dynamisme, la créativité, la flexibilité, l’autonomie, le brio …
Astucieux.
25
Mercredi 12 mai 1976
Libération / Maïa Bouteillet / 16 juin 2005
(…) Autour de la finale perdue en 1976 par l’AS Saint-Étienne, un spectacle
subtil, habité par la mémoire des supporters de l’époque (…) Avec cette manière
toujours délicate et drôle qu’ils ont de renouer un à un les fils de l’histoire, Olry
et Miret se sont emparés des récits pour les ré-écrire. Mêlés à leurs propres
souvenirs, ils les égrainent dans un espace scénique entre stade et tribune en un
chassé-croisé fantomatique finement chorégraphié.(…)
Le Parisien / Raphaël Domenach / 9 janvier 2006
Où étiez-vous le mercredi 12 mai 1976 ? Cette question, les auteurs-acteurs
Corine Miret et stéphane Olry l’ont posée à des centaines de Stéphanois. (…).
Émus par ces témoignages poignants, les auteurs se sont sentis la responsabilité
de transmettre ces émotions. Ils y parviennent brillamment et permettent de
rapprocher sport et culture, trop souvent opposés.
La Croix / Bruno Bouvet / 19 janvier 2006
(…) La fascinante scénographie de Mathias Poisson – une impressionnante
collection d’objets aux couleurs de l’équipe stéphanoise se déploie sur le sol au
fil du spectacle – plonge le public au cœur du « Chaudron », le mythique stade
Geoffroy-Guichard de l’Association Sportive de Saint-Étienne.(…) Interrogeant
son propre passé d’adolescent, Stéphane Olry a voulu confronter ses souvenirs à
ceux des supporteurs stéphanois, donnant un éclairage inédit au travail sur la
mémoire et l’identité qu’il poursuit de spectacle en spectacle. Jouant le rôle du
narrateur, il introduit les témoignages, auxquels Hubertus Biermann et Corine
Miret donnent vie avec grâce et émotion.(…)Un hommage inattendu à l’essence
profonde du foot.
L’Humanité / Marie-Jo Sirach / 9 janvier 2006
(…) Corine Miret et Stéphane Olry sont retournés sur les lieux du « drame »,
trente ans après. Ils ont rencontré des supporters, des vieux et des moins vieux,
filles et gars, tous témoins d’une époque. C’est la fin des « trente glorieuses »,
Giscard est toujours président (le « Giscard, le peuple aura ta peau » devient un
« Giscard, le peuple au Ratapo » totalement surréaliste), et pour Manufrance et
autres industries, c’est le début de la fin. Si les paroles de ces hommes et de ces
femmes flirtent avec la nostalgie, la mise en scène et le travail d’écriture de
Miret et Olry leur confèrent une certaine dignité, leur permettent de retrouver
des accents de fraternité et de solidarité. Les deux auteurs donnent un souffle
poétique à cette aventure qui ne fut pas que sportive.(…)
26
La Chambre Noire
Libération / Maïa Bouteillet / 20 octobre 2004
Quand, longtemps après avoir quitté le théâtre de l'Échangeur, le spectateur
trouvera au fond de ses poches une page de cahier jaunie, peut-être songera-t-il
aux derniers mots de la Chambre noire : « Lorsque le dernier carton d'archives
aura été vidé, nous cesserons de jouer le spectacle. » Et sans doute éprouvera-til l'impossibilité de jeter aux encombrants ce fragment d'histoire qui, au fil du
spectacle, aura rejoint la sienne. Soir après soir, Stéphane Olry disperse les
papiers retrouvés au fond d'un coffre de son grand-père en les offrant aux
spectateurs, transmettant à chacun la charge d'un pan de mémoire intime.
Malice. Une dimension autobiographique déjà à l'œuvre dans la Vita
Alessandrina, en 2003. Créé avec Corine Miret et Xavier Marchand, ce
spectacle plongeait, à la manière d'une conférence, dans les méandres de la
branche maternelle entre Damas, Beyrouth et Alexandrie. Distillant des
ingrédients de vies oisives et légendaires (vieilles tantes, thés dansants, bains de
mer et réceptions à n'en plus finir), dont Olry et Miret, avec cette malice
oulipienne qui fait tout le sel de leur théâtre, s'amusaient à tirer des
statistiques...Plus grave, plus proche, la Chambre noire révèle le versant du
père, opérant comme en négatif du précédent spectacle. Resserrée sur trois
personnages, l'histoire est cette fois exclusivement masculine : le colonel Gaston
Olry, grand-père militaire né en 1876, Pierre le père photographe, et enfin le
narrateur, présent sur scène, dont le nom même porte la marque de la filiation,
Stéphane Gaston Pierre Olry. Le récit avance pas à pas, à la manière d'une vraie
fausse enquête, s'appuyant sur le contenu de carnets scolaires, médicaux et
militaires. Documents officiels, impersonnels et froids qui, revisités par
l'écriture limpide et sobre de Stéphane Olry, laissent percer, au fil des pages, une
émotion inattendue. Ils mettent soudain en lumière les agissements du grandpère et du père sous l'Occupation - l'un et l'autre pareillement fascinés par la
guerre et pourtant impliqués dans des camps opposés. L'un revendique haut et
fort une activité en réalité bien peu héroïque, l'autre a toujours caché à sa famille
une prise de risques déterminante pour les opérations alliées. La désobéissance
et la soumission, l'échec et le bonheur sont-elles des données objectivement
transmissibles ?
Album de famille. Ce qui relie ces trois hommes, c'est qu'aucun « ne
parviendra à satisfaire les ambitions de son père. Chacun s'avoua aussi à un
instant déçu par la vie de son père ». Installés sous un large néon comme dans
l'arrière-salle d'une administration, ils sont trois à raviver la mémoire, pour
l'adresser au présent du théâtre.
En retrait, l'auteur classe, tamponne et compulse. Laissant le soin à Michel
Ouimet, acteur à la diction claire et calme d'endosser le récit à la première
personne, il ne s'interdit pas d'improviser ici ou là des précisions. Tandis que le
scénographe Mathias Poisson projette des images tirées de l'album de famille,
27
filme et travaille l'espace et la lumière en direct, effectuant lui aussi une
incursion dans le récit pour lire la lettre du père, alors jeune homme timide, à sa
grand-mère.
Distance. Cet éclatement du récit entre trois interprètes d'âges différents,
comme un écho aux trois générations, introduit une distance où le spectateur,
dépositaire de l'histoire, rejoint la trace de sa propre biographie. Bientôt, on se
trouve être ce Stéphane enfant, écoutant les récits du père dans l'obscurité
propice de la chambre noire. Là où celui qui fut considéré « par sa propre
famille si ce n'est comme un imbécile, comme un raté » trouva refuge à la fin de
sa vie. En quittant le théâtre, nous passerons devant les carnets, photos et
documents anciens, comme devant l'espace de nos propres souvenirs.
L'autobiographie selon Stéphane Olry, c'est d'abord tracer un mouvement vers
l'autre.
L’Humanité / Aude Brédy / 12 octobre 2004
Assis derrière un ordinateur, Stéphane Olry n'est pas seul ici. Il ne prend presque
ou pas la parole et la délègue au comédien Michel Ouimet, dont la présence
sobre distille, dans ce bain de pénombre, une douce mélancolie quand il dit le
fils se souvenant des attitudes de son père ou juste de sa propre solitude. À
l'autre extrémité de la scène, Mathias Poisson (dont on salue ici également la
scénographie et la lumière) s'affaire à passer des diapositives sépia d'un homme
fier en uniforme, par exemple ; et entre elles, le grand écran reste un temps
vierge, blanc...
Ailleurs, l'homme fouille avec sa caméra des dessins griffonnés par l'aïeul 0lry,
comme en quête d'un indice enfoui. Pendant ce temps, l'intéressé, Stéphane,
rictus étrange, trie, range, tamponne sans faiblir des documents qu'il laisse
parfois choir au sol. Affaire classée? C'est peu probable. Un secret en tout cas
nous a ici été ici transmis, s'est «délivré».«
La Vita Alessandrina, Avant Projet Définitif
La Terrasse/ Véronique Hotte/ Décembre 2002
(…)Une joyeuse équipée à la recherche de splendeurs évanouies et de floraisons
orientales passées, qui jamais ne cultive la mélancolie. Pour une lutte forcenée et
amusée contre le chaos de la mémoire.(…)
Libération / Maïa Bouteillet / 03 décembre 2002
(…)Avec la Vita Alessandrina, Stéphane Olry et Corine Miret signent
probablement leur plus beau spectacle. Celui où les effets d'hyperréalité, les jeux
de mise en abîme et ses infinis ricochets de sens font mouche autant qu'ils
touchent au coeur, avec cette élégance oulipienne dont les deux artistes ne se
départissent jamais.(…)
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Le Monde / Michel Cournot / 09 décembre 2002
(…)C'est bien sûr un spectacle tout à fait inhabituel, hardi, effronté, un nonspectacle si l'on veut, mais du théâtre indubitablement, tant le texte est attachant
et inattendu, tant les acteurs, imperturbables, nous tiennent à leur merci.(…)
Nous avons fait un bon voyage, mais
Les Inrockuptibles / Pierre Hivernat / 24 novembre 2000
Il va nous falloir parler d'un spectacle étonnant, intrigant, qui vous remet réalité
et fiction à plat, qui tient son monde en haleine une heure et demie durant et où
le spectateur, stylo à la main, cherche sans savoir ce qu'il doit trouver. En
d'autres circonstances, l'exercice eût été des plus faciles, mais s'agissant de Nous
avons fait un bon voyage, mais, nous voilà dans l'obligation de ne rien révéler.
Que l'on s'avance dans la description du dispositif scénographique ou que l'on
vous raconte la fin, chaque détail mis sur la place publique gâcherait un peu plus
l'immense plaisir que les deux protagonistes de cette affaire, Corine Miret et
Stéphane Olry, nous ont concocté.(…)
Le Monde / Jean-Louis Perrier / 3 août 2000
Avec le culot de la première Sophie Calle, ils plongent dans les vies trouvées,
cherchent les liens qui pourraient les unir ou les inventent, et se retrouvent du
côté de chez Perec, entre passage du bac de la petite dernière et pèlerinage à
Lourdes de l'aïeule.(…) Les auditeurs se découvrent spectateurs, haletants, de
vies minuscules. S'ils ont parfois l'impression d'être bernés, ce n'est pas sans
réclamer de l'être encore. Le théâtre s'est glissé entre les cartes, dans les blancs
entre les lignes, dans les écritures trop régulières, dans les interrogations jetées,
dans l'incroyable solidité apparente d'un complexe édifice romanesque. Rien de
plus malicieux que ce voyage.
Libération / Maïa Bouteillet / 23 octobre 2000
(…)Sûrs et légers, Corine Miret et Stéphane Olry ont sans doute puisé leur
imagination du côté de Georges Perec et de Jacques Tati.
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