BAIN BOUILLONNANT SUR LES VOIES D`EAU

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BAIN BOUILLONNANT SUR LES VOIES D`EAU
Mercredi 28 Avril 2010
20 minutes
TOURISME Les bateliers à la pêche aux innovations pour animer la Garonne et Le Canal du Midi
BAIN BOUILLONNANT SUR LES VOIES D'EAU
VIRGINIEWEBER
■ CHIFFRES
Et si l'avenir touristique de Toulouse
était au fil de l'eau ? Les professionnels
de la batellerie, réunis hier dans la Ville
rose, en sont conva incus et ne manquent
pas d'idées pour retenir tes visiteurs de
passage. Même au prix d'un petit flotte­
rnent. Le Haricot Noir, un bateau de type
« hôtel de tuxe », devrait voir le jour à la
fin de l'année et être amarré à Toulouse.
Quant au gîte flottant L'AmboisQ, il pren­
drait ses quartiers au niveau du Boule­
vard Griffoul­Dorval. «Si on veut faire
augmenter te tourisme fluvial, il faul
aussi imaginer des formules intégrant
plusieurs services comme l'hôtellerie,
les péniches­restaurants et les activités
nautiques», suggère P ierre Cardinale, Au­delà des croisières et des couverts, les bateliers veulent aussi offrir le gîte.
coordinateurdela branche batellerie de
l'Union des métiers et des industries de à part entière », note Jacques Noisette
compagnies théâtrales de se produire.
l'hôtellerie.­
de Voies Navigables de France (VNF). Et puis il y a les valeurs sûres. Les ba­
C'est dans cet objectif qu'une péniche­ teaux sans permis du Canal du Midi doi­
Bientôt un théâtre flottant
théâtre doit voir le jour en octobre. D'une vent reprendre du service début mai.
Les professionnels tablent aussi sur la capacité de 80 personnes, la Didascalie Totalement da ns l'ai r du temps, puisque
clientèle locale. « Il s'agit de permettre partira à ta rencontre de quartiers tou­ non polluants, leur location coûte entre
aux Toulousains de s'approprier tes dif­ lousains dépourvus de salle. Elle sera 20 et 40 € de l'heure pour des bateaux
férentes voies navigables afin qu'ils les aussi présente chaque année au Festival soit romantiques à deux places, soit fa­
considèrent comme des lieux de passage d'Avignon, afin de permettre à déjeunes miliaux à six places, m
A BORDEAUX, LE PARI REUSSI DES
OUAIS NE DÉBORDE PAS SUR L'EAU
Après neuf ans de travaux, les Borde­
lais se sont réappropriés leurs quais.
Cette zone, où il était impensable de
s'aventurer, est devenue un lieu incon­
tournable et un point de vue sur la Ga­
ronne. Qui, elle, a encore du mal à se
faire remarquer. « La rénovation des
quais nous pousse vers le fleuve », sou­
ligne Nathalie Delattre, adjointe au
maire, chargée du tourisme fluvial. Car
(
si la Garonne n'est mise en valeur
qu'une fois tous les deux ans avec la fête
du fleuve; la mairie cherche à mieux
l'exploiter. Grâce au futur ponton, elle
envisage d'organiser le tour de France
à la voile, des balades, des lancements
de bateaux fabriqués à Bordeaux...
« Quand il se passe quelque chose sur
ta Garonne, les habitants sont toujours
intéressés » estime l'élue
oD
A Bordeaux, les travaux d'aménagement des quais ont pris neuf ans.
3 U km de voies d'eau à
Toulouse, Garonne et canaux
confondus.
2 0 0 0 à 3 000 bateaux
passent chaque année sur les
eaux toulousaines.
8 km/h. La vitesse moyenne
d'un bateau qui navigue sur les
voies d'eau de la Ville rose.
J U % du tourisme fluvial
national passe par le Canal
du Midi.
i J O U bateaux de plaisance
font escale chaque année
au Port Saint­Sauveur, qui
a une capacité de 40 places.
1 0 0 0 0 0 visiteurs
sont enregistrés tous les ans
dans les commerces flottants
de Toulouse.
« P OUR LES GRANDS TRAVAUX,
IL FAUDRA ÊTRE PATIENT »
SONIA RUIZ
Maire­adjointe au Tourisme.
Considérez­vous les voies d'eau
comme un bon filon touristique?
C'est évident. Entre la Garonne et tes
deux canaux latéraux, Toulouse est une
ville d'eau. C'est une dimension essen­
tielle de son attractivité même si jusqu'à'
maintenant elle n'a pas été appréhen­
dée. Tout reste à faire mais on ne part
pas de rien car il existe le savoir­faire et
le sérieux des professionnels de la
branche qui sont prêts à travailler en­
semble. Il faut mettre en musique cet
orchestre.
Où en est le projet d'aménager les
berges de la Garonne ?
Nous commençons à réfléchir sur cette
question qui est un thème majeuret une
priorité du maire. Mais il faudra être pa­
tient. La Garonne est un fleuve impé­
tueux qui, de tout temps, a été difficile à
naviguer. L'expertise technique doit être
sérieuse et minutieuse. Et les investis­
sements colossaux qu'elle mérite ne
pourront se faire que dans une approche
urbanistique globale et à l'horizon d'un
deuxième mandat.
Pour l'adjointe au Tourisme, la Garonne
est incontournable.
Vous vous accordez donc quelques an­
nées de réflexion...
Ce mandat est celui de l'étude et de l'ob­
servation. Le deuxième sera celui des
grands travaux. Mais dans l'esprit de
Toulouse Plages, il y aura dans les quatre
prochaines années de petits aménage­
ments qui permettront aux Toulousains
de s'approprier les berges dans un esprit
festif.
RECUEILLI PAR H. M.
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